Between Two Worlds - Acte 1 : Prélude

Nous voilà tous installés au salon, du moins chacun dans notre coin, excepté Alicia étant parti prendre une douche suite à notre explication sur la situation pour Linda. Elle sembla perdue aux premiers abords mais fit directement le lien avec ce que je lui ai raconté avec Harry au FastBurger.

-Si je résume bien, maintenant vous devez trouver la princesse de l’autre monde avant les méchants sans comprendre pourquoi, c’est exact ? Récapitula Linda. 

-Euh... C’est ça, oui, c’est impressionnant la vitesse dont tu as fait part afin d’accepter notre histoire farfelue, souffla July. 

-Si Ruka s’est démené pour me raconter une telle chose, il est impossible qu’il me mente !

July arqua un sourcil en entendant cela, me fixant ensuite, les bras croisés. Ce qui me turlupinais le plus dans tout c’était de voir la sitkat sous une forme humaine mais surtout avec des vêtements plutôt sales, et ses paroles avant que je m’endorme, qui est-elle réellement... ? 

-A l’aide ! Il n’y a pas mes vêtements ici, et encore moins des vêtements pour fille en général ! Hurla Alicia depuis ma chambre. 

-Ah oui... Tout ce qu’elle possédait à Yvelisse est resté à Yvelisse donc forcément, soupira July. Excepté son pendentif, ce qui est très curieux... 

-Je peux t’apporter des vêtements si tu veux, ma chère Alicia ! Ce n’est pas du tout ce qui manque chez moi ah ah... Finit doucement Linda avant de se tourner vers July. Tu connais les tailles de vêtement qu’elle porte ? 

-A première vue tu sembles avoir la même carrure qu’elle, je suppose en tout cas, t’en penses quoi Ruka ?

Je me mis à fixer Linda cette fois-ci, sans trop chercher les détails de son corps étant pas douer de base... Je n’aimerais pas me faire passer pour un pervers encore une fois.

-Alicia semble faire une petite taille en moins, elle est plus fine encore je crois bien, finis-je par répondre. 

-Tu insinues quoi par-là, Lorens... Demanda Linda d’un ton presque énervé en me souriant. 

-Je... ! Non, je n’ai jamais voulu dire que tu es grosse ! Oublie ça ! 

-Oh, d’accord ! 

-Rapide !... Pensa fort July.

Quelques temps après, Linda s’en alla chez elle accompagné d’Alicia qui m’a emprunté plusieurs de mes vêtements pour sortir. Il ne resta donc plus que moi et July sous ce toit. Elle s’installa tranquillement en tailleur devant la télé, tandis que moi je fus dans la cuisine à préparer des pâtes. 

Profitons de cet instant pour mieux la percer à jour. 

-Dis-moi, comment ça se fait que tu connaisses autant Reality ? En plus de porter une tenue pareille et conduire une mobylette... Cela ne doit pas être un hasard, lançai-je en touillant les pâtes dans l’eau. 

-Ça ne te regarde pas, répondit-elle sèchement. 

-Tu ne crois pas que j’en ai plus qu’assez des mystères et des cachotteries ?!

Actrice à la télé : Tu ne crois pas que j’en ai plus qu’assez des mystères et des cachotteries, Brandon ?!

Je me retournai aussitôt avoir entendu ce que j’eus dit plus tôt, très étonné mais je ne fus pas le seul, July fut bouche bée en regardant l’écran puis moi plusieurs fois. Elle s’arrêta finalement pour reprendre la parole. 

-Ahah, bien essayé, tu as oublié de dire “Brandon” à la fin !

“Mais elle fait exprès pour éviter mes interrogations ?!”, pensai-je avec une tête d’ahuri.

-N-Non ! Plus sérieusement July ! Si tu étais à ma recherche ce n’était pas pour rien, donc si tu t’ouvrais plus à moi ce serait plus facile pour ta mission ! 

-Ma mission, hein... Murmura-t-elle avant de se lever et s’approcher de la cuisine, se mettant ainsi contre le bar. Tout ce que tu dois savoir, c’est que je dois veiller sur la princesse tout autant que toi. 

-Et nous devons la trouver... Mais qui es-tu réellement pour avoir ce genre de tâche ? Insistai-je.

July fit un profond soupir et se retourna, dos contre le bar afin de regarder à nouveau la télévision. 

-Une pauvre fille qui vit dans la rue mais qui est aussi une sitkat de feu dans un autre monde, dit-elle simplement avant de se diriger vers ma chambre. Rien de plus, rien de m-... 

-Moins ? Un problème ?

Les pâtes devinrent cuites au bon moment, j'éteignis donc la plaque et renversai l'eau bouillante dans le lavabo. July était toujours dans la chambre sans rien dire, je la rejoignis donc et l'aperçus agenouiller face au lit en tenant long tissu bleu qui m'était inconnu. 

-C'est quoi ça ? Tu l'as trouvé où Alicia s'est réveillé ? Demandai-je avec surprise. 

-Donc si toi-même tu ne sais pas ce que c'est... On dirait une petite robe déchirée, répondit-elle en examinant le tissu. Tiens, il y a quelque chose d'écrit sur l'étiquette : "Orphelinat du soleil". 

-C'est un orphelinat abandonné qui se situe à quelques kilomètres d'ici, à côté de l'hôpital TechLabs, mais comment est-ce arrivé ici ? 

-Peut-être un indice du vieux Rehnord... J'ai vu ce nom quelque part dans son dossier bordélique.

Sans perdre de temps je plongeai ma main dans ma poche afin d'y attraper mon téléphone, là-dessus je fis une recherche rapide pour voir s'il était possible de prendre contact la personne qui s'occupait de l'orphelinat.

Seul un nom figurait dans les propriétaires du lieu : "Anne Guaran". Elle vivrait apparemment dans ce même bâtiment qui était l'orphelinat à l'origine, pourtant tout était barricadé selon mes souvenirs... Je me mis tout de même à appeler sur le numéro indiqué en mettant le haut-parleur. 

Anne? : Bonjour, vous êtes bien sur la ligne téléphonique de l'orphelinat du soleil, nous sommes actuellement fermés mais laissez tout de même un message... 

-L'orphelinat est bel et bien fermé... 

-Génial, où est-ce qu'on va devoir chercher en premier lieu si notre seule piste n'existe plus... Rechigna July. 

Anne? : Hm hm ! Je suis toujours là, j'attends ce que vous avez à me dire...

Surpris par les nouvelles paroles, July et moi nous regardâmes avec joie et étonnement. Vu la voix de la personne, il était logique de comprendre qu'elle était vieille... C'était assurément Anne la seule et unique propriétaire que cet orphelinat ait connu.

July insista du regard que je continue la discussion, ce que je fis sans attendre qu'elle me porte des coups.

-E-Excusez-moi, je me nomme Ruka. Moi et une amie sommes à la recherche d'une enfant nommée Elswine et- 

Anne : Elswine ?!... Comment-... Je veux dire, non je n'ai jamais croisé une enfant avec un nom pareil, désolée. 

-Elle ment... Susurra July. Ecoutez ! Croyez-nous ou non, ce monde et un autre court un grand danger, une grande collaboration de votre part pourrait tout changer ! Nous avons retrouvé ici un bout de robe avec le nom de votre orphelinat sur l'étiquette, donc s'il vous plaît, ne faîtes pas qu'à votre tête. La moindre piste pourrait nous aider...

July possédait un visage très ferme, on pouvait voir là la féline dont j'ai l'habitude de voir à Yvelisse. Nous restâmes cependant attentifs à la réponse qu'Anne nous apportera... Même si cette dernière nous fit attendre deux longues minutes. 

Anne : ... Très bien. Retrouvez-moi à l'orphelinat, je vous attendrai dans le hall, la porte principale sera déverrouillée. 

-Très bien madame ! Nous serons là dans moins de 20 minutes !

L'appel prit donc fin. La jeune femme s'empressa pour attraper ses affaires et se mit déjà devant la porte en grognant après moi. M'assurant seulement d'avoir rien rater de la chambre à la cuisine, elle continuait tout de même à me fusiller du regard. 

-Mais laisse-moi au moins ranger les pâtes au réfrigérateur, m'écriai-je. 

-Oui ! Allez, plus vite ! J'ai dit 20 minutes et je n'aimerais pas qu'on soit en retard ! Puis préviens ton amie de nous rejoindre là-bas tant qu'on ne donne pas de nouvelle.

"Ce qu'elle peut être pointilleuse...", pensai-je.

Je me mis à accélérer le mouvement afin qu'elle n'ait pas le temps de me lancer d'autres pics, puis nous partîmes enfin de la maison en embarquant sur la mobylette de July... Son casque était un peu trop serré pour moi alors nous avions perdu un peu plus de temps... Sans compter le fait que je devais écrire un message à Linda à propos de notre destination, le vrombissement du moteur montrait l'impatience de ma conductrice. 

-Je n'y crois pas... soupirai-je. 

-Quoi, encore ?! Râla l'impatiente en jouant avec son moteur. 

-Elles sont en train de faire du shopping...

Au même moment du côté d'Alicia et Linda.

-Mmmh... Je n'ai pas trop compris le message de Ruka...

Ruka : Rejoignez-nous à l'orphelinat du soleil au plus vite sinon July vaaaaaaaaaaaaaaaaa 

-Tu peux recevoir des messages dans ce boîtier ? Trop cool ! 

-C'est ce que nous appelons un téléphone portable, miss Ferheim, informa le majordome de Linda en se penchant vers cette dernière. Le plus important a été dit dans ce message, je suppose.

Ils se trouvaient dans le plus grand centre-commercial de Central, la banlieue au centre des quatre autres cités. Là-bas se trouve l'ancien lycée de Ruka et ses amis, mais ce lieu est surtout connu pour être la capitale du divertissement, une ambiance très chic et geek bien mélangée. 

Etant émerveillée par tout ce qu'elle voyait, Alicia ne cessait de poser des questions au majordome et à Linda. Au point de croire qu'un aspirateur était un animal dompté par les humains de ce monde.

Le message enfin pris en compte par Linda, le trio se mit en direction de la limousine garée dans un parking VIP en haut, sauf que quelque chose turlupina le loyal serviteur... 

-Mesdames, se lança-t-il à voix basse, cela fait plusieurs minutes que cet homme étrange nous suit...

De la manière la plus discrète possible, les deux demoiselles se retournèrent et virent cet homme étrange portant un long manteau jaune et un sombrero un peu trop grand cachant son visage en plus de ses cheveux gras noirs. Après avoir arraché sa fausse moustache, il mit ses mains dans les grandes poches du manteau, ce qui pouvait le rendre le contenu de ces derniers. 

-C'est normal ce genre de chose ? Demanda Alicia. 

-Hmph, ça doit être un de ces voyou qui connait mon identité et veut tenter son coup pour me voler, souffla Linda. Hugo, ignorons-le pour le moment, voici la limousine. 

-Très bien, madame.

Ils atteignirent le véhicule et rangèrent le plus vite possible les sacs de shopping dans le coffre et quelques-uns restèrent avec les filles dans leur espace à l'arrière du conducteur. Une fois la porte arrière fermée, Hugo se hâta pour allumer le moteur sauf qu'il fut amèrement surpris par ce qu'il vit en levant la tête du tableau de bord. 

-L'homme s'est positionné en plein milieu de la sortie du parking, madame. Que faisons-nous ? 

-Donnez-lui donc quelques billets, soupira Linda. 

-On peut dire que tu es plutôt riche pour faire ces genres de choses... fit remarquer Alicia.

Hugo avança lentement la voiture vers ce dernier en tournant sur le côté, afin qu'il soit face à sa vitre en l'abaissant. Il prit ensuite une liasse de billets dans la boîte à gant et la présenta à l'inconnu qui leva un peu la tête en indignant le cadeau. 

-Je n'en ai rien à foutre de votre blé, annonça-t-il sèchement. Faîtes sortir celle à la queue de cheval tout de suite.

A l'arrière, Linda s'approcha d'Alicia en prenant se main, elle était inquiète mais surtout apeurée. Tandis qu'Alicia serrait les dents car elle ne pouvait rien faire, sans sa rapière, elle n'était qu'une fille comme les autres. 

-Je ne sais pas ce qu'il me veut mais laissez-moi sortir !... Suggéra cette dernière. 

-Non ! Et si ce type fait partie des méchants dont vous m'aviez parlé, les Conquérors, dit Linda en serrant la main d'Alicia. Votre fuite aurait été inutile dans votre monde ! 

-Et si je refuse de vous la laisser, monsieur ? Continua le majordome.

L'homme au sombrero leva plus sa tête, laissant percevoir ses yeux dont une était de couleur noire et l'autre d'un vert étrangement étincelant, fixant d'un air menaçant Hugo qui se remit bien sur son siège. 

Il leva soudainement son bras de sa poche et en sortit une arme à feu ressemblant à un fusil à pompe mais possédant quelque chose de spécial dû à son design high-tech, pointant ensuite Hugo avec. 

-Je ne vous laisse même pas 10 secondes, grogna l'agresseur. 

-Cela vous convient-il, madame, demanda Hugo à Linda en se retournant.

La concernée ne répondit pas instantanément, elle fixa un moment Hugo comme si elle n'était pas sûre d'avoir bien compris ce qu'il demandait. Linda décocha en fin de compte un sourire complice et se tourna à nouveau vers Alicia pour l'aider à s'attacher fermement. 

-Bien sûr que cela me convient, dîtes à notre agresseur de patienter le temps que j'aide notre amie ici présente, dit-elle calmement en faisant un clin d'œil au châtain. 

-J'ai très bien entendu, pas la peine de faire le perroquet pour gagner du temps vieillard. 

-Soit, si vous aviez entendu, veuillez m'excuser.

D'un geste rapide, Hugo actionna la boîte de vitesse en l'enfonçant dans le véhicule, tout un mécanisme s'actionna ainsi faisant verrouiller toutes les portières et vitres. L'agresseur eût à peine le temps de réagir que le véhicule fit déjà tourner ses roues à une grande vitesse, donnant une accélération déconcertante dans un parking, ils foncèrent ainsi en plein dans un mur. 

-Accrochez-vous mesdemoiselles ! Nous allons devoir détruire une partie de cette structure pour sortir d'ici, alerta Hugo sans détourner du regard. 

-Encore des frais de réparations que nous allons devoir payer... Soupira Linda. 

-E-Encore ?! S'écria Alicia avant de susurrer. Commet est-ce que Ka-... Ruka a pu me laisser être accompagner par elle ! 

-Ne vous inquiétez pas, miss Ferheim. Cette limousine possède toutes les options qui puissent exister mais surtout pour veiller à la protection et le confort de madame, informa Hugo. 

-Ah oui, soudainement je me sens plus rassurée, ahah...

Ils s'accrochèrent tous du mieux que possible lorsque le véhicula détruisit le mur du parking, les laissant ainsi en altitude à plusieurs mètres du sol. Hugo affichait toujours une tête normale contrairement aux filles à l'arrière qui faisaient tout pour ne pas hurler.

Mais pendant leur atterrissage sur la route, un bruit sourd se fit entendre à l'arrière de la voiture, ce fut l'homme au sombrero qui venait de sauter sur le coffre et pointant son arme sans difficulté vers la vitre le séparant d'Alicia et Linda. Tirant ainsi plusieurs balles mais sans effet.

-Je vais devoir slalomer entre les véhicules pour essayer d'éjecter cet intrus ! Veuillez m'excuser d'avance pour les bousculements mesdames ! S'empressa Hugo à accélérer à nouveau une fois sur la route. Nous devrons aussi payer des contraventions pour excès de vitesse. 

-Il n'y a pas d'arme dans ce véhicule ? Ça m'étonnerait que ça suffira à bouger dans tous les sens pour dégager un type qui vient de faire un saut hallucinant pour nous atteindre, demanda Alicia avec empressement. 

-Dans la boîte à gant à côté d'Hugo... Mais nous ne devons pas le tuer ! 

-Je... Cela ne me réjouis pas non plus mais il compte bien nous tu-

Le véhicule atteignit un virage violent ce qui coupa Alicia dans ses propos. Hugo continua à toute vitesse sur le périphérique les menant à West Coast afin de rejoindre Ruka au point de rendez-vous. 

-On dirait que vous avez réussi, Hugo ! S'étonna Alicia en scrutant à l'arrière. On ne croirait pas que vous êtes un chauffeur hors-pair ! 

-Hahaha, on va dire que par mon passé m'a permis d'acquérir ce genre de talent.

Sauf que ce moment de paix dura quelques secondes, jusqu'au moment où ils remarquèrent une grande silhouette sautant de véhicule en véhicule et s'approchant d'eux rapidement. Sachant tout de même que ceci était inefficace, il continua à tirer sans arrêt sur la limousine. 

-Ne crois pas me fuir, gamine ! Moi, Zéphyr, le plus grand chasseur de primes d'Yvelisse, je n'abandonne jamais une proie ! Hurla le poursuivant en retirant son manteau jaune. 

-Mais... Je rêve il a tout un arsenal d'armes sur lui ! Grenades, fusils, mitraillettes... ! S'écria Linda. 

-Il a surtout mentionné qu'il vient d'Yvelisse... Zéphyr... Ce nom me dit quelque chose... Susurra Alicia.

Un conducteur derrière le véhicule où se positionnait Zéphyr, sortit sa tête pour manifester son mécontentement. Chose qu'il regrettera d'avoir fait aussi vite... 

-C’est inacceptable ! Vous allez voir quand les autorités vous attraperont, vous et vos amis dans la limousine ! Hurla-t-il en continuant à se plaindre par la suite. 

-Qu'est-ce que j'en ai à foutre ! Lui renvoya Zéphyr en jetant une grenade sur son véhicule.

Au contact du véhicule, la grenade l'explosa sans que le conducteur puisse réagir mais la puissance du blast se propagea sur les autres véhicules, ce qui créa plusieurs accidents derrière la course-poursuite acharnée entre le chasseur de primes et le trio. 

Alicia abandonna l'idée de sortir s'occuper du fou furieux pour réconforter Linda qui était totalement effrayé malgré le courage qu'elle essayait de montrer tantôt. 

-On va s'en sortir... Murmura Alicia en serrant son pendentif. J'espère que tout va bien pour vous...