Mars Eidolon - Tome II

Chapitre 5 : V - Makise

2648 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 23/12/2018 12:17

Il remit son visage vers l'avant et lâcha un léger soupir yeux fermés avant de reprendre sa marche et même sa recherche. Car oui, contrairement à ce qu'il avait dit, il cherchait bien une personne.


Et la femme qu'il cherchait était alors dans les dortoirs, plus précisèrent les lavabos de la petite salle à côté de celle des lits. Elle regardait son visage dans le miroir en face d'elle de cette même rigidité que la glace en face d'elle.


-(Finalement ils reprennent cette teinte. Je vais devoir faire attention ces temps-ci...)


Après environ deux petites minutes de recherche supplémentaire, visiblement en vain, il se trouvait maintenant dans les dortoirs et tournait lentement autour de lui. Il ne la trouvait pas et de ce fait, commençait à désespérer au point de se demander si elle était bien dans la construction.


-Ne me dites pas qu'elle est sortie…


Elle passa alors la main sur sa joue.


-(Je fais encore jeune pour le moment...bien.)


Et pendant cette petite ronde sur le même point, son regard finit par passer dans la petite salle à lavabos annexée à la salle dans laquelle il se trouvait. Il vit enfin la jeune femme et eut même un petit sursaut les yeux un peu plus ouverts du fait qu'il ne s'y attendait pas.


-Makise..?


Celle-ci se tourna alors vers lui.


 -Oui ?


Il se reprit en fermant les yeux un instant pour les rouvrir par la suite, plus calme.


-Est-ce que... vous allez bien ?


-J'ai une tête de morte la ?


A cette réponse plutôt désobligeante, il regarda ailleurs d'un air plutôt coupable de peur de l'avoir irrité alors qu'il croyait bien faire.


-Non, ce n'est pas ça. C'est juste que... j'ai cru voir quelque chose d'étrange dans tes yeux tout à l'heure.


-Mes yeux ?


Il recentra son regard sur elle calmement, mais aussi un peu intrigué en repensant à ce qu'il avait vu quelques heures auparavant.


-C'était peut-être moi, mais on aurait dit que vos iris étaient passés au bleu plutôt clair, je dirai cristal.


-Tu regardes mes yeux maintenant ?


En entendant cette réaction, il effectua un très léger sursaut, droit, et prit par ailleurs un petit teint rouge sur les pommettes.


-Ce... ce n'est pas ce que tu crois…


Sur le moment il n'avait pas d'idée pour en dire davantage, puis regarda ailleurs de nouveau sans se montrer plus décontenancé.


-C'est juste que... nos regards se sont croisés alors je n'ai pas pu faire autrement.


-Mes yeux n'ont pas changés. Tu te fais des idées.


Il passa sa main dans sa nuque sans changer l'orientation de son regard, constamment prit de cette soudaine et petite gêne passagère.


-Très bien... j'ai dû me tromper. Dans ce cas…


Maintenant il n'avait plus vraiment de raison pour s'attarder dans cette pièce. Il se dirigea vers la sortie de celle-ci calmement et sans insister davantage.


-Désolé de vous avoir dérangé.


Elle le laissa alors faire sans rien dire en le regardant, restant devant le miroir. Alors que le jeune homme s'apprêtait à sortir du cadre de l'entrée, il s'arrêta pour lui faire dos et lui adresser des dernières paroles.


-Si jamais vous avez besoin de quelque chose, je ne suis pas loin.


Il reprit ensuite sa marche, un pas après l'autre pour au bout du compte sortir du champ de vision de la jeune femme. Il marchait maintenant seul dans le couloir, calme, mais on pouvait lire sur les traits de son visage qu'il était méfiant, ou plutôt soucieux si l'on voulait être plus juste. Il n'était pas complètement dupe. Il avait vu quelque chose, et il était justement convaincu de l'avoir vu. Il sentait que d'une manière ou d'une autre, on ne lui disait pas tout, loin de là.


-(Je sais ce que j'ai vu, je ne peux pas délirer comme ça. Elle doit cacher quelque chose, même si j'ai déjà cette impression depuis le début...)


Puis après quelques heures, une des infirmières sortit de la salle en fermant la porte, visiblement exténuée de son travail, mains tremblante à cause de l'effort quand elle les approcha pour s'allumer une cigarette. Le Major lui, se trouvait encore dans la salle de réunion, seul. Il était assis dans un siège, les coudes reposés sur la table ainsi que son menton sur ses mains liées. Il était dans sa passe sérieuse et réfléchie, il faisait un point sur la situation et essayait déjà de prévoir la suite qui allait être plus compliquée que prévue.


-L'allié a été récupéré mais est dans un état grave. De plus, l'ennemi est désormais bien au courant du changement de camp de ses Magisters, et doit bien se douter que si Seintenshi parvient à rester en vie, elle défendra notre cause. Par conséquent, les moyens d'approcher directement Cynthia et Fate sont très restreints...


Roy était alors avec lui, adossé au mur.


-Oui. La reine va maintenant tout faire pour garder jalousement ses soldats. Et elle sera plus agressive encore.

Au bout du compte, il n'y avait plus qu'une seule solution à ses yeux. En y pensant, il lâcha un bref soupir yeux fermés.


-On dirait bien que nous n'avons plus le choix. Je vais devoir aller à leur rencontre moi-même.


Tu ne peux pas. Ils seront toujours avec les autres. Tu feras juste un suicide.


-Non, pas forcément. Après tout, ils ne savent pas que désormais, je suis de votre côté. Ils ne m'ont encore jamais vu en votre compagnie, et pour eux, je suis censé être au village.


-Et alors ? Elle sera sûrement avec Esdeath tout au long de sa mission maintenant. Tu ne peux plus l'approcher aussi facilement maintenant qu'il y a eu l'incident Seitenshi


-Alors il ne me reste plus qu'à l'amener à moi en terrain neutre.


-On avait déjà réfléchis à ça, et sa nous a amène au plan qu'on vient de finir. Encore plus maintenant, elle tuera à vue.


Il rouvrit les yeux pour regarder la table fixement et dans le vide, ce qui l'aidait à se concentrer.


-Je peux toujours rentrer au village et essayer de rentrer en contact avec elle..


-Et comment ?


-Je ne sais pas exactement. D'autant plus que maintenant, on dirait qu'un autre problème commence à émerger…


-Lequel ?


Il lui répondit un seul mot, ou plutôt un seul nom, calmement mais aussi d'une façon assez sèche.


 -Basara.


-Ah, je vois


La chose n'était pas en soi un problème pour le groupe, mais plutôt pour lui-même, ainsi qu'une grande inquiétude pour le père. Beaucoup de choses avaient beau se passer autour de lui, depuis le réveil de son fils, ainsi que depuis la vue de ce changement d'air ainsi que de cet œil rouge et la sensation qui s'en dégageait, il n'avait que ça en tête et ne savait absolument pas comment une telle chose était possible. En revoyant son visage, il plissa les yeux et montra sa mine inquiète. Il venait de le retrouver, mais quelque chose semblait s'interposer entre eux.


-Je ne sais pas totalement ce qu'il se passe et ça commence à m'agacer, surtout quand il est question de mon fils. L'air qu'il avait et ce qui se dégageait de son œil, je n'ai jamais vu ça…


-Makize en sait peut-être quelque chose. Elle était avec lui avant nous. Et puis...elle semble assez informée sur ce monde en général je pense. Mais elle parle peux.


-J'ai pu en constater. Et cela m'intrigue également grandement. J'ai l'impression qu'elle en sait bien plus que n'importe qui d'autre et se montre en même temps très réservée. Elle doit cacher quelque chose, j'en suis certain.


-Elle ne risque pas de cracher le morceau. Pourtant elle a peut-être des informations qui pourraient faire basculer le cours des choses.


Il se redressa pour occuper tout son siège et regarder devant lui sans changer son air.


-Je pense la même chose. Mais à l'heure actuelle nous ne pouvons en être sûrs. Il faut trouver un moyen de s'en assurer.


-On ne peut tout de même pas la forcer à parler.


-Je le sais bien, c'est loin d'être la meilleure façon, surtout que de cette manière elle ne dira certainement pas tout.


Il baissa légèrement le visage en poussant à nouveau un léger soupir. Une nouvelle fois, il, et même ils, avec un s, se retrouvaient dans une impasse.


-Dès que nous passons un obstacle, nous nous confrontons à une nouvelle impasse…


-A moins que...


Il releva le visage en la direction de son ami, son attention attiré par ce début de phrase.


-A moins que ?


-Elle est surement née comme tout le monde dans le royaume. Il doit y avoir des traces administratives d'elle. On pourrait commencer par là pour en savoir plus sur elle d'un point de vue général


-En soit, ce n'est pas une mauvaise idée, au contraire. Mais il nous faut trouver un moyen de pénétrer dans les archives de l'administration.


-Riza pourrait le faire. Elle peut réussir.


-Comment ?


-Elle a toujours été douée pour s'infiltrer dans des places fortes. En lus de son habilité aux armes.


Il était pleinement conscient des capacités de la commandante, mais compte tenu du dernier incident, il montrait un fort scepticisme quant à la manoeuvre.


-Seule, ce serait bien trop dangereux. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qu'il vient de se passer.


-Tu as une meilleur optons ?


Il ferma à nouveau les yeux de manière à réfléchir pendant quelques secondes dans le silence avant de reprendre.


-Je l'accompagnerai.


-Tu es sur ?


-Ah, ne t'en fais pas pour moi. Je suis loin d'en être à ma première infiltration.


-Oui, mais a cette période, rentrer a Kaiator ne sera pas chose aisée


-Dans ce cas…


Il le regarda en prenant désormais un léger sourire, avec une pointe de complicité à la fois envers l'homme mais aussi à cause de son idée.


-Nous allons faire comme au bon vieux temps. On va passer par les égouts.


Il pouffa alors en fermant les yeux.


-Cette fois tu passeras devant alors.


Il croisa les bras et ferma les yeux à son tour en continuant de sourire.


-Ce n'est pas comme si ça changeait quelque chose. Tu avais toujours peur d'y aller en premier de peur de te salir avant un rendez-vous que tu avais décroché par on ne sait quel miracle.


-Excuse-moi d'avoir du succès auprès des femmes contrairement à toi.


La seule chose qu'il put faire à sa remarque fut un léger rire, amusé. Il ne partageait pas la même vision des choses que lui mais se tenait bien de le dire directement pour ne pas le froisser.


- Effectivement, il suffisait de voir les marques de leur main sur ton visage ahah.


Il baissa ensuite légèrement son visage et entrouvrit les yeux en même temps qu'il prit une pincée de tristesse et de nostalgie dans son esquisse de sourire.


-Je n'ai peut-être eu du succès qu'une seule fois mais cela m'a amplement suffit…


-Ah, c’est vrai. Mais, il faudrait penser à rempiler pour ça aussi maintenant.


-Mmh ? À rempiler pour quoi ?


-Hin, toujours aussi peux perspicace pour ça. Tu fais un bon major mais un piètre homme pour ce qui s’agit de la vie normale.


Cette remarque, ce n'était plus la première fois qu'il l'entendait, loin de là, même si elle avait toujours plus ou moins le même effet chez lui. Il prit un léger teint rouge et tourna son visage sur le coté d'un sourire exaspéré tout aussi léger.


-Tu… ne vas pas t'y mettre aussi, on me l'a déjà assez dit…


-Tu mourras avec ces paroles sur ta tombe au train où tu continue.


Il ne faisait qu'enfoncer le pieu dans une plaie déjà ouverte davantage. Sur ce domaine, il avait bien moins à dire que sur la stratégie. Il regarda ailleurs, un peu déstabilisé.


-Si tu crois que c'est si facile... J'ai déjà plus de la quarantaine, et veuf en plus de ça…


-Et alors ? C’est écrit sur ta tête dès que quelqu'un te vois ?


-Ça ne se commande pas comme ça… je… je ne suis pas vraiment du genre à aller à l'encontre des femmes.


-Oh, allez... j'ai as besoin de te donner de cours la dessus. C'est as comme aller prendre une citadelle d'assaut.


Il passa sa main dans sa nuque en regardant de nouveau ailleurs d'un sourire un peu idiot.


 Il est vrai que la citadelle est plus facile à prendre...


Il poussa ensuite un léger soupir yeux fermés. Il avait beau lui dire tout ça, il était loin d'être comme lui en ce qui concernait les femmes.


- Sans oublier que je ne suis pas un Dom Juan raté comme toi...


-Je ne suis pas raté, c'est juste toi qui ne sait pas t'y prendre héhé.


Il posa ses yeux sur lui en conservant ce même sourire. En soit, il n'avait pas vraiment de leçon à recevoir de lui.


-Il me semble que Riza est la seule femme avec qui tu es parvenu à installer une relation je me trompe ?


-Non, mais à garder oui.


Après avoir entendu la chose, il se retourna complètement cette fois-ci sur le côté. Il baissa son visage et mit sa main devant sa bouche, serrée, afin d'étouffer et contrôler son rire qui fut provoqué à cause de ce qu'il venait de dire. Il le regarda alors d'un air jaune.


-Est-ce qu'on doit en parler du chien que Kushina avait dressé toute ces années et qui lui était pleinement obéissant ?


Il tourna son visage vers lui pour lui répondre d'un sourire gêné yeux fermés.


-Je m'occupais d'elle comme elle le méritait...tout simplement.


-Parce que lui brosser les chaussures quand elle te passait un savon c'était la traiter comme elle le mérite ?


Il se retrouva davantage désespéré et préféra ne rien y répondre, seulement un nouveau soupir de fatigue yeux fermés. Il pouffa alors à cette nouvelle victoire avant de reprendre sur leur sujet de départ.


-Il vaut mieux attendre quelques jours le temps que sa se tasse à la cité. Pour le moment concentrons-nous sur Seitenshi.


-Ah…


Il se balança lentement vers l'arrière de son siège pour l'occuper entièrement en passant ses mains derrière la tête pour se détendre un minimum. Il en avait bien besoin.


-Elle doit impérativement rester en vie. Sans quoi, nous aurons fait tout cela pour rien.


-On y travaille.


Bien. Je pense que tu pourrais aller parler à Riza de la prochaine mission d'infiltration.


-Oui. Je le ferais.


-Tout cela va mener à une Révolution...si ce n'en est pas déjà une.


 -On est encore bien loin de ça. Notre groupe n'est même pas encore unis. Pas tant que Makize ne dit rien.


Il regardait le plafond, yeux entrouverts, d'une mine à la fois calme et un peu vide. Il savait pertinemment dans le fond qu'une grande partie de toute cette énigme était liée à cette jeune femme, d'une façon ou d'une autre.


-On dirait bien que la majorité repose sur elle…


-Oui... on dirait.

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