Mortem Regis

Chapitre 3 : Nouvelle mission

3502 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/01/2021 16:55

Le lendemain était très vite arrivé. Ce fut avec difficulté que Seven émergea de son sommeil. Vêtu uniquement d'un bermuda noir, et allongé sur le lit de sa modeste chambre, le jeune homme avait les yeux rivés sur le plafond. Il n'y avait aucune fenêtre dans le quartier général du Mortem Regis. Donc, il ignorait l'heure qu'il était actuellement. Mais en entendant des voix et plusieurs bruits de pas en dehors de ses appartements, il savait que la matinée était déjà entamée. L'homme aux cheveux d'ébène poussa un profond soupir. Aujourd'hui, le boss devait lui confier une nouvelle mission dont il ignorait tout pour l'instant. La perspective de revoir son supérieur aussi rapidement ne l'enchantait pas. En fait, bien qu'il était loyal à cette organisation d'assassins, Seven n'avait jamais vraiment apprécié le boss. Malheureusement pour lui, s'entretenir avec ce dernier était un passage obligatoire. Le garçon se redressa et sortit de son lit, avant de se diriger vers sa salle d'eau personnelle pour se rafraîchir, se coiffer et se rhabiller. Une fois prêt, il sortit de sa chambre, en prenant soin de verrouiller la porte derrière lui sur laquelle figurait le chiffre sept. Il s'engagea ensuite dans les sombres couloirs du Mortem Regis, croisant divers assassins. Certains lui faisaient un signe de la main pour le saluer, pendant que d'autres se contentaient de le fixer silencieusement du regard. Certains le regardait avec crainte, d'autres l'observaient avec un certain respect. Il fallait dire que Seven faisait partie des dix meilleurs assassins de l'organisation, qui comptait actuellement une centaine de membres. Autant dire qu'il était très doué et populaire.


« Hé ! Sevy ! » l'interpella alors une voix féminine, à la désagréable surprise du jeune homme qui l'avait reconnue. Une jeune femme, ayant à peu près l'âge de Seven, avec le teint bronzé et les cheveux courts blonds, s'était approchée de lui en courant. Elle portait une mini-jupe noire, ainsi qu'une chemise petite chemise blanche détachée, et nouée juste en dessous de sa poitrine, dévoilant un haut de bikini de la même couleur que sa jupe. Sans même prévenir, elle s'était accrochée au bras de Seven, et le regardait avec un grand sourire malicieux.


« A ce qui parait, tu as tapé fort cette nuit, avec le meurtre du souverain de Redfir ! » lui dit-elle joyeusement. Devant un tel enthousiasme de sa part, Seven afficha un air blasé sans même prendre la peine de la regarder.


« Lâche-moi, Nineteen. » lui ordonna-t-il sur un ton las. Mais ladite Nineteen n'en fit rien. Au contraire, elle avait même resserré son étreinte, au grand dam de l'assassin en vert.


« Le boss t'a convoqué à son bureau, pas vrai ? lui demanda la jeune fille en affichant un large sourire.

– Comment t'as deviné ? l'interrogea l'assassin aux cheveux noirs d'un air toujours aussi las.

– Figure-toi qu'il m'a convoquée aussi. D'ailleurs, c'est lui qui m'a demandé de venir te chercher. Tu es en retard ! Il t'attend déjà. »


Seven fut surpris, mais ne le montra pas. D'habitude, le boss s'entretenait avec un membre de l'organisation à la fois lorsqu'il en avait besoin. Mais il était rare qu'il en convoque plusieurs à la même heure. Le jeune homme se disait que la mission devait être très importante si le boss avait fait appel à deux de ses employés pour l'accomplir.


Après avoir pris quelques secondes pour se libérer de Nineteen, qu'il trouvait très collante par moment, le duo d'assassin parcourut une petite section du quartier général, avant de finalement arriver aux appartements du boss. A peine entré dans la salle, Seven constata avec surprise qu'un autre membre du Mortem Regis était invité, en plus de Nineteen. Il s'agissait d'une jeune adolescente, rousse, avec une chevelure qui lui arrivait au niveau des épaules, et vêtue d'une petite robe rose courte qui possédait quelques rayures noires. Elle avait également un arc en bois décoré avec des motifs fleuris accroché derrière son dos, ainsi qu'un carquois qui semblait contenir une multitudes de flèches. Seven reconnut immédiatement Sixty-Nine, la benjamine du Mortem Regis. Âgée tout juste quinze ans, elle était loin de faire partie des meilleurs assassins de l'organisation. Néanmoins, l'assassin en vert connaissait déjà la raison de la présence de cette jeune fille: C'était une amie proche de Nineteen, et lorsque ces deux-là faisaient équipe lors d'une mission, elles étaient très redoutables et efficaces.


« Seven. » se contenta de dire la plus jeune en guise de salutation. Contrairement à Nineteen qui semblait joyeuse et surexcitée en présence de Seven, Sixty-Nine se montrait plutôt froide avec lui, ce qui était assez paradoxal puisque la petite rousse était réputée pour être une personne gentille et chaleureuse envers tous les membres du Mortem Regis. Tous, sauf Seven, pour une raison que celui-ci ignorait encore. A vrai dire, il s'en fichait royalement. Il n'aimait pas la benjamine non plus, bien qu'il ne la détestait pas pour autant. Il était simplement indifférent à son égard.


« Où est le boss, Sixty-Nine ? lui demanda Nineteen en souriant.

– Il est parti se chercher un café, en vous attendant. lui répondit la plus jeune en lui rendant son sourire. Il ne devrait pas tarder. Il m'a demandé d'attendre ici.

– Me voici, mesdemoiselles ! » retentit alors une voix étrange avec enthousiasme. Le boss de l'organisation venait de revenir de ses appartements, une grande tasse de café à la main. Le masque qu'il portait empêchait quiconque de voir les expressions de son visage. Néanmoins, sur le ton de sa voix, on pouvait facilement deviner que de la joie mêlée à une certaine malice l'habitait en cet instant.

« Je commençais à croire que tu m'avais posé un lapin, Seven. Tu es en retard. »


En guise de réponse, le jeune homme croisa les bras, un peu agacé. Il aurait bien voulu lancer une réplique subtilement cinglante à son supérieur, mais n'étant pas vraiment d'humeur à jouer à ce genre de jeu aujourd'hui, il préféra s'abstenir, et aller droit au but.


« Qu'est-ce que tu nous veux ? se contenta-t-il de lui demander d'un air froid. Ce n'est pas dans tes habitudes de convoquer plusieurs personnes en même temps. »


Nineteen et Sixty-Nine observaient Seven avec étonnement. Bien qu'elles savaient toutes les deux que Seven ne portait pas leur boss dans son coeur, sa manière de s'adresser à celui-ci les surprenait à chaque fois. Le boss, quant à lui, se contenta de rigoler légèrement, tandis qu'il venait de prendre place à son bureau, tout en déposant doucement sa tasse devant lui.


« Tu es très observateur, mon grand ! Effectivement, c'est la première fois que je fais venir plusieurs membres de l'organisation à la même heure. Mais si je l'ai fais, c'est parce que je suis sur le point de vous confier une mission de la plus haute importance.

– Seven, Sixty-Nine et moi-même allons donc faire équipe ensemble, c'est ça ? questionna la blonde.

– Vous agirez séparément sur des terrains différents, répondit le supérieur. Mais il est impératif que vous réussissiez chacun de votre côté pour que la victoire soit totale.

– Très bien, fit la benjamine du groupe. Que devons-nous faire ?

– Nineteen, ta mission est d'assassiner le prince du royaume de Vegario. »


Cette simple phrase surpris tout le monde dans cette pièce, Nineteen la première.


« Je dois... tuer ce gamin ?

– Attends un peu, intervint alors Seven tandis qu'il s'adressait au boss. D'abord le roi Moreh de Redfir, et maintenant le prince Aelan de Vegario ? Pourquoi viser directement les familles dirigeantes de Kaärann ?

– J'avoue être surprise aussi, parla à son tour Sixty-Nine. Déjà que la mort du roi Firois a plongé le continent dans la panique, assassiner le prince Vegarion risquerait d'empirer la situation.

– Cela vous pose-t-il un problème, les enfants ? » leur demanda alors le boss, dont la voix n'avait pas perdu sa part de joie et de malice. Le trio d'assassin fut troublé en cette instant. Ils ne s'attendaient absolument pas à une telle mission. Et encore, ce n'était que celle de Nineteen. Qu'allait-il demander aux deux plus jeunes ?


« Sixty-Nine, continua l'individu masqué. Tu ne fais pas partie des meilleurs assassins du Mortem Regis, étant soixante-neuvième sur un classement de cent personnes. Néanmoins, lors de tes missions avec Nineteen, tu as prouvé à plusieurs reprises ton efficacité et ta capacité à travailler en équipe. C'est pourquoi ta mission consistera une fois de plus à assister Nineteen. Vous avez toutes les deux carte blanche sur votre façon de tuer ce cher prince. Vous pouvez également éliminer les gardes ou soldats qui vous pourraient vous mettre des bâtons dans les roues. Mais n'oubliez pas que notre organisation a des règles à respecter. Vous ne devez tuer que le prince Aelan. Pas le roi, pas la reine, pas la princesse, ni aucune autre figure noble. Juste le prince.

– Compris ! » firent les deux jeunes filles à l'unisson, sans poser plus de question. Chose qui blasa complètement Seven, car celui-ci s'attendait à ce que les deux autres soient un peu plus réticentes devant un tel ordre.


« Quant à toi, mon petit Seven... parla le boss en ce tournant vers lui. Tu partiras en direction de Redfir, une fois de plus.

– Laisse moi deviner. Tu vas me demander d'assassiner la reine Nefer ou la princesse Liz, c'est ça ? demanda l'homme aux cheveux ébène avec sarcasme.

– Cela aurait pu, mais ce serait contradictoire avec ce que je cherche à faire. Non, ta mission est tout autre. J'ai entendu dire, grâce à des espions que j'ai envoyé à Vopaqua, que la princesse héritière, Ewena, s'apprêtait à se rendre à Redfir pour présenter ses condoléances à la famille royale Firoise, et pour enquêter sur l'assassin du roi Moreh.

– Et... ? fit Seven en attendant et en appréhendant la suite.

– Cette princesse est très maline. Je la soupçonne même d'enquêter sur l'existence de notre organisation, qui n'est pourtant censée être que légendaire. Et cela risquerait de nous poser problème aussi bien pour vous tous que pour moi. C'est pour cela que j'aimerais que tu te postes quelque part dans le palais royal de Redfir, pour l'accueillir comme il se doit. »


Seven ne le montra pas, mais il était intérieurement choqué:


« Tu veux que je tue Ewen ?

– Bravo ! Tu as tout compris, mon petit ! » s'exclama le boss avec enthousiasme, à la surprise des autres, qui n'en revenaient pas. Le trio devait donc réaliser un double assassinat qui visaient le prince de Vegario et la princesse de Vopaqua. Autant dire qu'il s'agissait d'une mission très risquée, surtout que seulement deux jours s'étaient écoulés depuis le meurtre du roi de Redfir. Nineteen et Sixty-Nine s'étaient échangé un regard, avant d'observer Seven, qui venait de serrer ses poings.


« Tu sembles tendu, mon grand ! lui parla le boss. Tu étais bien moins silencieux lorsque je t'ai donné l'ordre d'assassiner le roi Moreh. Éliminer cette charmante Ewena te gêne ? »


Seven ne répondit pas. Mais il observait le boss avec des yeux furieux. On pouvait facilement deviner la haine que le jeune homme éprouvait envers son supérieur.


« Sevy... ? » se risqua alors Nineteen, qui voulait essayer de briser cette ambiance électrique qui commençait à s'installer. Mais Sixty-Nine lui fit signe de ne pas s'en mêler.


« Mesdemoiselles, parla le boss à l'adresse des deux filles d'une voix plus sérieuse. Vous pouvez disposer, et partir pour Vegario ! N'oubliez pas de passer à la réserve pour prendre un portail de téléportation avec vous. Je compte sur vous pour mener votre mission à bien.

– Euh... Okay ? fit la blonde, pas très sûre d'elle sur ce coup.

– Nous ferons de notre mieux. » promit la benjamine en s'inclinant légèrement devant son supérieur en guise de respect et de salutation. Les deux filles regardèrent ensuite Seven. En vérité, elles savaient pourquoi l'homme aux cheveux d'ébène réagissait comme cela. Elles connaissaient toutes les deux l'histoire de Seven, et le passé commun qu'il avait avec la princesse Ewena. Elles se doutaient donc que le jeune homme n'allait pas obéir à un tel ordre aussi facilement. Un peu désorientées par un tel entretien, mais néanmoins déterminées à accomplir leur mission, Nineteen et Sixty-Nine quittèrent la salle, laissant les deux autres seuls. Le boss se leva alors, sa tasse en main, puis fit volte face à Seven:


« Je pensais que tu étais devenu le parfait assassin depuis le temps. Mais je me rends compte qu'il y a encore du chemin à faire avec toi. Malgré ce visage sombre que tu arbores à longueur de journée, tu n'arrives pas à passer outre tes sentiments et tes émotions pour faire ton boulot.

– Si tu tiens tant que ça à faire assassiner cette fille, répliqua l'assassin en vert qui essayait de garder son calme, mais qui était très énervé dans le fond, pourquoi m'avoir choisi ? Tu ne pouvais pas demander à quelqu'un d'autre ?

– Tu t'es déjà rendu au palais de Redfir, donc tu connais bien l'environnement. Comme je te l'ai dit, cette mission est très importante pour Mortem Regis. Je ne veux prendre aucun risque en envoyant là-bas quelqu'un pour qui ce château est un terrain inconnu truffé de soldats.

– Soit, fit Seven en croisant les bras et en détournant le regard. Mais j'ai quand-même l'impression que tu te paies ma tête. Et ce, depuis un moment.

– Malheureusement, tout ceci est uniquement dû à un concours de circonstances. Si ta chère Ewen comme tu l'appelles s'était rendue ailleurs, j'aurais pu envoyer quelqu'un d'autre à ta place pour la tuer. Mais elle a choisi de se rendre au Palais Firois. Étant donné qu'elle a décidé d'enquêter sur la mort de Moreh, et qu'elle semble avoir des soupçons concernant l'existence de notre organisation, je ne peux pas prendre le risque de la laisser vivre plus longtemps. Si tu dois en vouloir à quelqu'un, c'est à elle. Elle s'est mise en danger elle-même, mon cher. »


Seven ne savait pas quoi répliquer. En cet instant, il bouillait de rage. Il avait juste envie de profiter du fait que le boss lui tourne le dos pour l'abattre de sang froid. Mais il ne le pouvait pas. Ce serait un acte de trahison envers Mortem Regis, et puis de toute façon, s'il devait livrer un combat contre son supérieur, il savait pertinemment qu'il n'avait aucune chance. C'est alors que l'assassin entendit la personne masquée rigoler légèrement.


« Quelle ironie, quand j'y pense ! C'est pour sauver cette princesse si tu as accepté de faire partie de cette organisation. C'est à cause d'elle si tu es devenu l'assassin que tu es aujourd'hui. Ce ne serait pas une belle vengeance de lui faire payer cela en la tuant ?

– Va te faire foutre... murmura Seven, toujours le regard détourné du boss, et les poings serrés.

– Toujours aussi poli que d'habitude ! J'apprécie ! rétorqua ironiquement le boss avec un certain amusement dans la voix, tout en se retournant vers lui. Toutefois, bien que cela semble cruel de ma part, je ne te laisse pas le choix. Tes collègues sont déjà parties pour abattre leur cible. Tu devrais en faire de même. Tu sais ce qui arrivent à ceux qui n'obéissent pas à mes ordres, n'est-ce pas ? »


L'homme aux cheveux corbeau ne dit rien. Cela ne servait à rien de discuter plus longtemps avec le boss. Il n'avait pas le choix. Il devait se rendre à Redfir pour tuer Ewen. Cela ne l'enchantait pas, mais le boss venait de lui faire clairement comprendre qu'il n'avait pas intérêt à échouer. Seven toisa alors son supérieur du regard, avant de lui tourner le dos, et de s'en aller sans même prendre la peine de le saluer. Le boss se mit alors à rigoler légèrement, tout en s'asseyant de nouveau.


« Tu as encore beaucoup de choses à apprendre de la vie, mon cher et tendre Seven. » pensa-t-il, alors qu'il souriait derrière son masque.



Pendant ce temps, au palais de Vopaqua, le roi Othéo venait de convoquer Ewen, ainsi qu'Harvay à son bureau. Après maintes réflexions et concertations avec son épouse, sa Majesté avait finalement décidé de laisser partir sa fille pour Redfir en compagnie de Harvay. Mais non sans certaines conditions:


« J'ai réuni certains de mes soldats qui vous serviront d'escorte.

– Papa, ce n'était pas nécessaire, tu sais ? répliqua la princesse aux cheveux bleus, dont l'enthousiasme était tout de même présent malgré tout.

– Pour moi, ça l'est. Et pas qu'un peu ! insista son père. Après l'assassinat du roi Moreh, je ne veux prendre aucun risque, Ewena. »


Ladite Ewena poussa un soupir, mais finit par sourire à l'adresse de son père. Même si elle aurait préféré faire ce voyage uniquement avec Harvay, elle était tout de même heureuse de voir que ses parents lui faisait suffisamment confiance pour accepter de la laisser faire ce voyage.


« Je vous promets de vous donner régulièrement de mes nouvelles, promit la jeune princesse.

– Je veux surtout que tu me promettes d'être prudente, et de revenir saine et sauve.

– Ne vous inquiétez pas pour cela, Majesté, intervint Harvay en souriant légèrement. Je veillerai sur Ewen, et la protégerai au péril de ma vie.

 – Voilà des paroles qui me rassurent. Harvay, je te suis très reconnaissant pour ce que tu fais pour mes filles. J'apprécie ton côté protecteur envers Ewen, et j'ai remarqué qu'elle l'apprécie énormément aussi.

– Papa... murmura Ewen, qui rougissait légèrement de gêne en entendant une telle réplique.

– C'est pour cela Harvay, que je te demande d'être très prudent, toi aussi, reprit le souverain. Ta perte nous serait vraiment douloureuse. »


Harvay fut touché par de telles mots de la part d'Othéo, et cela se voyait sur le tendre sourire qu'il affichait à présent.


« Je le serai. » répondit-il alors. Quelques instants plus tard, Ewen et Harvay furent accompagnés jusqu'aux portes du château, où attendait leur escorte. Une dizaine de soldats endossant de magnifiques destriers blancs étaient disposés autour d'un carrosse bleu ciel qui pouvait transporter jusqu'à quatre personnes, et qui était tracté par autre cheval blanc dirigé par un autre garde. Le roi, son épouse Saya, ainsi que les princesses Irina et Fiona s'étaient réunis là pour dire au-revoir à Ewen et à Harvay.


« Ça va faire un vide sans vous, parla Fiona d'un air triste.

– C'est vrai ! On va s'ennuyer, nous ! enrichit Irina, qui n'était pas non plus joyeuse par rapport au départ de sa soeur aînée.

– Ne vous inquiétez pas, je reviendrai vite ! assura la plus grande des princesses. Enfin, je ferai tout pour revenir au plus vite. Vous deux, ne faites pas de bêtises pendant notre absence !

– On ne fait jamais de bêtises ! » s'exclamèrent à l'unisson les deux plus jeunes, ce qui fit rire leur mère, qui s'adressa ensuite à Ewen et à Harvay.


« Les routes de Kaärann sont dangereuses. Elles sont remplies de bandits, et de créatures malfaisantes. Faites attention à vous.

– Nous serons sur nos gardes, Madame, assura Harvay en souriant.

– Vous aussi, faites attention à vous, leur conseilla Ewen. Après ce qui s'est passé à Redfir, personne n'est à l'abri d'une tragédie.

– Ce n'est pas pour rien que j'ai renforcé la sécurité au palais et à Emerald, lui rappela Othéo en souriant. Ne t'inquiète pas pour nous. Préoccupe-toi surtout de ta sécurité. »


En guise de réponse, la jeune fille hocha la tête pour acquiescer, avant de saluer une dernière fois toute sa famille. Une fois les embrassades faites, Harvay ouvrit la porte du carrosse, et invita Ewen a monter, avant de l'imiter tout en fermant derrière lui. Lorsque le duo fut installé, l'escorte commença à avancer, et franchit en quelques secondes les portes du château. Ewen venait de quitter sa demeure pour faire un long voyage. Elle était à la fois heureuse de se rendre à Redfir, et déterminée à découvrir la vérité derrière le meurtre de son défunt roi, et potentiellement ceux de nombreuses victimes de sang et de rang noble à travers tout le continent. Ce qu'elle ignorait cependant, c'était qu'un tel voyage risquait d'être très éprouvant pour elle.



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