Kinzoku no Ryōshu : Les Seigneurs du Metal

Chapitre 2 : Une fille pas comme les autres

6836 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/10/2021 13:59

Après avoir assisté incognito à l'affrontement entre Mariko et la créature immonde, l'inconnu chauve et aux lunettes noires était reparti de son côté, plus que satisfait de ce qu’il venait de constater. Il rejoignit la zone industrielle située au nord de la ville, loin de son centre et de son trop grand nombre d'habitants. Une fois sûr et certain de ne pas avoir été suivi, il entra à l'intérieur d'un entrepôt désormais abandonné ayant appartenu autrefois à une société d'informatique ayant fait faillite après une sordide affaires de détournement d'argent par un patron peu scrupuleux.

Passant devant les vestiges de ce qui furent les machines d'assemblage des composants électroniques, poussiéreuses et mortes depuis des années, l'homme gravit les marches d'un petit escalier métallique pour rejoindre une pièce annexe à l'entrepôt, l'ancien bureau du responsable. La petite pièce carrée était plongée dans une semi-obscurité, à peine éclairée par les rayons du soleil filtrant à travers les volets d'intérieur et formant des traits de poussière flottant dans l'air. Une odeur de renfermé planait, ainsi qu'une senteur de vieil clope froide à en juger par les nombreux mégots écrasés dans un cendrier sur un petit bureau moisi dans un coin, et sur lequel également était allumé une radio diffusant une chanson du groupe de death métal finlandais Judgment Death. Le sol crasseux lui non plus n'était pas en reste, jonché de miettes sèches de nourriture et de canettes vides.

Au fond de la pièce se trouvait un vieux canapé à moitié éventré mais tenant encore debout, et assis dessus, un autre homme, plus jeune, semblait attendre le retour de son collègue, relevant la tête vers lui lorsqu'il entra et de ses yeux bruns, lui adressa un air neutre. Le jeune homme assis était lui aussi vêtu d'une veste noir aux motifs militaires et ressemblant presque à un manteau de général, des mitaines en cuir, des bottes noires, un jean bleu sombre, un chapeau noir à large bords vissé sur la tête, et des lunettes steampunk sur le front. De longs cheveux châtains tombaient sur ses épaules, et une petite barbiche recouvrait son menton.

_"Alors, Rob?" demanda le jeune homme au chapeau sur un ton neutre.

Son camarade chauve nommé Rob esquissa un sourire tout en extirpant de sa poche son téléphone portable, qu'il lança très calmement, son ami le rattrapant en plein vol, d'un air tout aussi serein. Il jeta un coup d'oeil à la dernière vidéo enregistrée sur le mobile, y révélant, filmé sous un angle dissimulé dans un recoin, le combat entre Mariko et la créature, à leur insu. Mariko s'agenouillant au sol et invoquant son cercle de flammes, frappant le monstre avec ce dernier et l'achevant d'un coup de sabre en plein coeur. N'exprimant même pas la moindre once de surprise pour ce qu'il venait de regarder, l'individu au chapeau posa le téléphone à côté de lui alors que Rob, les mains jointes dans son dos, s'était approché de la fenêtre et regardait pensivement à travers les interstices des volets.

_"J'avoue que pour une gamine de 17 ans, elle se débrouille pas trop mal, même si elle a encore des progrès à faire." fit le jeune homme au chapeau en s'allumant une clope et laissant échapper la première bouffée de fumée entre ses lèvres, empestant encore plus la pièce.

_"Elle est devenue vraiment forte, et en si peu de temps... Sa mère disait souvent qu'elle était spéciale, mais je ne me doutais à quel point… C'est fou d'ailleurs ce qu'elle lui ressemble… Mathieu, crois moi, elle fera l'affaire." répondit Rob avec satisfaction, ce à quoi, celui nommé Mathieu souffla une nouvelle volute de fumée de cigarette avant de répondre.

_"Ouais, enfin, elle a surtout eu de la chance. Tu sais bien que les Goules sont des bestioles débiles et faibles. Si ça avait été un Ravageur ou une Chimère, ils auraient eu vite fait de repeindre les murs de l'impasse avec son sang et de faire des guirlandes avec ses tripes."

_"Tu vois, Matt…" soupira Rob en se retournant vers lui, secouant la tête de dépit "...C'est ça ton gros problème: tu sous-estime tout le monde sauf toi-même. Avec un peu d’entraînement, Mariko pourrait être capable d'abattre la plus puissante des créatures abyssales… je crois même qu'elle pourrait te surpasser."

En entendant cette remarque, Mathieu leva un sourcil et éclata de rire devant Rob.

_"Eh bah… j'ai hâte de la rencontrer cette petite.... elle me plaît déjà." fit Mathieu en allant écraser le reste de sa clope dans le cendrier. "… Quand aurais-je cet honneur?"

_"Aujourd'hui." fit Rob sans sommation, ce qui parut étonner Mathieu qui leva un sourcil. "Lorsqu'elle sortira de sa journée de cours, je veux que tu t'assures de son retour chez elle en un seul morceau… Jessica est occupée dans le sud de la ville, et Lars et Mehdi devraient arriver demain par avion. En attendant, t'es le seul à qui je peux me fier."

Mathieu avait écouté, et sentait bien le timbre de la voix au combien concernée de Rob, lui qui il y a encore quelques secondes paraissait sûr de lui. Ce changement d'humeur soudaine n'était jamais bon signe, avec le temps il avait appris à le savoir et il devinait sans problème ce qui pouvait le mettre dans cet état.

_"Tu penses qu'ils sont aussi au courant maintenant?" demanda Mathieu, lui aussi bien moins souriant qu'avant.

À la mention de ces "ils", le visage de Rob se crispa légèrement et il fit doucement craquer les articulations de ses phalanges sous ses gants noirs. Regardant le paysage composé d’entrepôts et de vieilles usines à travers la fenêtre, il souffla lourdement par le nez.

_"Venant d'eux, ça m'étonnerait même pas..." fut sa réponse, très froide et teintée d'une certaine rancoeur. Se tournant à nouveau vers Mathieu, Rob sortit à son tour une cigarette et se l'alluma avant de reprendre la parole. "… Mais que les choses soient bien claires. Ses suprématistes de mes deux l'auront pas. J'ai fait une promesse et je compte bien la tenir."

_"Là dessus, on est bien d'accord." lui sourit fièrement Mathieu en réajustant son chapeau sur sa tête et se levant du canapé.

Après avoir salué Rob d'une main ferme, il quitta la pièce, laissant son ami à ses réflexions.


Pendant ce temps...

En retard de dix minutes! Génial, se dit Mariko sarcastiquement tout en passant la grille du lycée et traversant la cour, désormais déserte, au pas de course. Escaladant les marches blanches quatre à quatre, elle passa finalement les portes du hall principal de l'établissement et d'un pas un peu plus discret, commença à se diriger comme si de rien n'était en direction des escaliers menant au premier étage, vers les salles de cours.

_"Mademoiselle Mariko Miyazaki!!" clama tout à coup une voix tonitruante dont la tonalité cinglante figea Mariko sur place telle Méduse pétrifiant sa victime.

_"Et merde…" soupira doucement la lycéenne entre ses lèvres avant de se retourner pour faire face à une femme âgée dans la quarantaine aux cheveux coiffés en chignon, habillée d'une veste noire, ainsi que d'une jupe et des chaussures assorties.

Des yeux acérés cacher derrière des lunettes rondes harponnaient Mariko. Madame Hirano, la surveillante générale du lycée, et aussi la dernière personne que Mariko aurait voulue voir. Les mains sur les hanches et tapotant fermement de sa chaussure sur le carrelage aux couleurs d'échiquier du hall, madame Hirano désigna alors la montre enserrant son poignet.

_"En retard de dix minutes… Le sixième en à peine deux semaines. Vous vous surpassez, mademoiselle Mariko." ajouta la surveillante d'un ton acerbe.

Mais bien qu'étant en partie en tort à cause de son retard, la jeune étudiante entendait bien ne pas se laisser faire, fatiguée d'être constamment prise pour cible par cette détestable femme.

_"Allez dire ça à mon alcoolique de père que je suis obligée de résonner à chaque fois qu'il rentre bourré pour ne pas qu'il incendie la maison ou qu'il s'embrouille avec les voisins pendant mon absence." fut la défense de Mariko, sachant qu'elle ne pouvait évidemment pas se servir de son combat contre la Goule des Abysses comme une excuse valable.

Et comme preuve de son explication en écartant légèrement sa chevelure noire, elle montra la marque rouge et encore bien visible de la main de son paternel sur sa joue. Constatant le fait, la surveillante parut quelque peu circonspecte et ne sut répliquer comme elle avait pourtant l'habitude de le faire.

_"Puis-je y aller maintenant, madame Hirano?" demanda sèchement Mariko devant le dépit de la surveillante générale.

Semblant revenir à la réalité, Hirano se contenta d'opiner du chef, annonçant simplement que pour cette fois, elle laissait passer. Mariko s'inclina avec réservation pour la remercier avant de poursuivre son chemin dans le couloir vers les premiers escaliers, laissant la surveillante sans mot.

Mettre la terrible surveillante générale en PLS à ce point… personne ne l'avait fait avant… Si la situation n'était pas aussi personnelle et accablante pour elle, Mariko en aurait presque rie. Montant les marches pour ensuite arpenter le long couloir aux murs blancs du premier étage, Mariko pouvait voir à sa gauche les portes des quelques salles de classe se prolongeant jusqu'au fond, ainsi qu'entendre les voix étouffés des professeurs donnant cours derrière. À sa droite, les grandes fenêtres impeccablement propres offraient une vue magnifique sur la cour, ainsi que le ciel d'un beau bleu clair et au soleil rond et lumineux. Mariko se prit à montrer un coin de sourire tout en admirant cette belle matinée qui commençait.

_"Au moins, le temps lui, essaye de me remonter le moral." soupira t-elle, essayant tant bien que mal de se motivée à affronter cette nouvelle journée malgré les tracas.

Cependant, une vive douleur au ventre la tira très vite hors de ses pensées. Regardant sous sa chemise, elle vit un hématome de taille moyenne s'étant formé sur sa peau. Un petit souvenir laissé par le coup de pied de la créature, qui elle devait le reconnaître, lui avait fait mal sur l'instant. N'en étant pas à son premier, Mariko soupira d'agacement, sachant qu'elle devrait passer de la pommade dessus quand elle rentrerait chez elle ce soir et qu'elle devrait encore sortir une excuse bidon à la professeur lors du cours de sport. Arrivant finalement devant sa salle de classe, la salle E, Mariko n'attendit pas plus longtemps et toqua trois coups nets sur le bois de la porte.

_"Entrez." clama la voix étouffée du professeur.

Mariko s’exécuta et abaissant la poignée métallique, pénétra dans la salle de cours. Immédiatement, les regards des vingt-deux autres élèves s'abattirent sur elle à l'unisson, la plongeant dans un certain malaise.

_"Tiens, tiens… Mademoiselle Mariko Miyazaki. Vous vous êtes décidée à nous faire l'honneur de votre présence." commenta aussitôt monsieur Irazawa, le professeur de mathématiques, un homme chétif de trente-huit ans, toujours très bien habillé avec ses costards et ses cravates, aux cheveux ras et portant de petites lunettes rondes au bout du nez qui lui donnaient un air d'intello.

Suite à sa remarque, quelques pouffements de rires discrets fusèrent parmi certains des élèves, notamment du côté d'un groupe de filles, et plus particulièrement une grande, très belle, au corps athlétique, des yeux bleus magnifiques et aux cheveux bruns clair bouclés. Asuka Tanaka, la fille la plus populaire du lycée. Studieuse, élégante et sportive, elle avait tous les garçons à ses pieds, était la meneuse des pom-pom girls, et par dessus le marché se trouvait être la fille du directeur de l'établissement, monsieur Haruto Tanaka. Malheureusement, derrière son visage angélique se cachait une personnalité hautaine, cruelle et méprisante, n'hésitant pas à rabaisser ceux qu'elle considère comme inférieurs à elle, c'est à dire, presque tous les autres élèves. Et Mariko ne faisait pas exception à la règle, étant même devenue l'une des cibles récurrentes d'Asuka.

_"Excusez moi pour le retard, monsieur, mais j'avais…" Mariko voulut expliquer, mais le professeur chassa ses mots d'un simple revers de la main, n'ayant pas envie d'en entendre plus. Visiblement, lui aussi était fatigué de devoir sans cesse sermonner la même élève pour ses retards consécutifs.

Soupirant lourdement, Mariko se dirigea vers le fond de la classe ou se trouvait sa place, devant d'abord faire face aux moqueries et au messes basses de la part des autres élèves sur son passage. Parmi tous ces visages moqueurs qui la dévisageait, elle en remarqua cependant un qui lui restait sérieux, ne se moquant pas du tout et au contraire, parut adressé un regard désolé envers Mariko. Elle le connaissait. Koichi Emiya. Petit et chétif, des cheveux roux en bataille, des lunettes carrés dissimulant ses yeux, un grain de beauté sur la joue droite… Koichi était l'un des élèves les plus doués de la classe, brillant dans toutes les matières sauf dans l'éducation sportive… Il était aussi très souvent la tête de turc des garçons du lycée, sa petite taille et sa corpulence de crevette le laissant sans défense contre les autres lycéens bien plus imposants que lui.

_"Bah alors ma pauvre Mariko, qu'est ce qui t'arrive? Tu t'es mis une race avec ton poivrot de père avant de venir, c'est ça?" souffla Asuka d'un ton cinglant, suivi par les ricanements non dissimulés de ses amies.

Mariko n'en avait pas perdu une miette, se mordant la lèvre et serrant les poings, faisant mine d'ignorer le propos d'Auska, et se retenant de ne pas éclater sa face prétentieuse sur son bureau de cours.

Après avoir accrochée son sac au fond de la classe, Mariko s'installa à sa table avec ses livres de cours et sa trousse, tandis que le professeur reprit son cours dans le plus grand silence. Ouvrant son livre de mathématiques à la page exigée par le prof, Mariko appuya mollement sa tête contre son poing, écoutant vaguement les explications données par monsieur Irazawa, trop préoccupée par ce qui s'était passé ce matin avec son père, mais également avec l'attaque de cette créature… Sans compter, ce rêve quotidien et incompréhensible, qui au fur et à mesure, lui paraissait de moins en moins comme un simple rêve… Sa table se trouvant au fond de la classe et juste à côté de la fenêtre, Mariko se perdit à contempler à travers la vitre, contemplant sans vraiment la regarder la vue qui donnait sur la rue et les bâtiments derrière le lycée. Quelques citoyens lambda, des couples ou des personnes seuls, marchaient sur les trottoirs tandis que des voitures et un bus passaient à une vitesse convenable. Rien d'anormal à signaler, pas de créature abyssale ou de présence morbide ressentie, tout battait son plein dans la plus grande normalité… Tant mieux, se dit Mariko, qui se re-concentra alors sur son livre de cours.

Cependant, elle ignorait que quelqu'un à l’extérieur l'observait depuis un petit moment. Adossé à l'ombre d'un grand poteau électrique, les mains dans les poches et le visage dissimulé sous son grand chapeau noir, Mathieu avait pris son poste comme le lui avait demandé Rob. Avec ses lunettes steampunk télescopiques et tout en restant à bonne distance, Mathieu avait une vue imprenable vers les fenêtres de la salle de cours et en zoomant, pouvait apercevoir très clairement Mariko, sans que cette dernière ne puisse se douter d'être observée.

_"Hmm… plutôt mignonne, je dois le reconnaître..." commenta t-il avec un léger sourire en coin, avant de relever ses lunettes de ses yeux et se décider à changer de point de surveillance, sans éveiller l'attention ou la suspicion des passants autour de lui, malgré son look sombre assez singulier.


Plus tard...

Après la matinée de cours, la sonnerie annonçant la pause du midi avait enfin retenti, pour le bonheur de tous. Afin de profiter de la belle journée et de l'agréable chaleur apportée par le soleil, la plupart des élèves étaient sortis pour s'installer dans la cour, apportant avec eux les bentos préparés par eux-mêmes ou leurs parents, et se regroupant afin de discuter tout en mangeant.

Prévenante, Mariko avait comme d'habitude préparée son bento la veille, mais désireuse de restée un peu seule, était partie s'isoler sur le toit du lycée. Le visage et la chevelure éclairés par la lueur de l'astre du jour, assise par terre contre l'une des grandes aérations situées sur le toit apportant un peu d'air frais, Mariko avait commencée son repas. Un sandwich composé de tranches de pain de mie, une tranche de rosbif froide, avec deux tranches de tomates et une petite feuille de laitue. Et pour accompagner cela, une petite bouteille d'eau ainsi qu'une pomme en guise de désert. Assise la boite sur les genoux et mordant dans son sandwich, Mariko remarqua un attroupement de plusieurs moineaux à une dizaine de mètres d'elle, et qui piaillant tous en coeur, semblaient attendre quelque chose. Amusée, Mariko prit un petit morceau de pain de son sandwich et le lança délicatement en direction des volatiles, qui en voyant cela, se précipitèrent aussitôt pour picorer en groupe et se disputer les portions de ce petit morceau de pain qui représentait pourtant pour eux une source de nourriture considérable. Mariko rit légèrement tout en les observant et en mangeant son déjeuner.

_"Tu… tu aimes bien les animaux à ce que je vois…" fit tout à coup une petite voix timide.

Surprise sur l'instant, Mariko tourna la tête, pour voir ce même Koichi Emiya dans son uniforme scolaire et sa cravate noire toujours bien ajustée, souriant mais très réservé, les joues légèrement rouges et la lumière du soleil se reflétant sur ses verres de lunettes, et tenant entre ses mains son bento qu'il n'avait pas encore ouvert.

_"D… désolé… je voulais pas te surprendre…" ajouta t-il nerveusement en voyant l'expression sur le visage de Mariko.

_"Oh non, ce n'est rien." répondit-elle pour le rassurer.

Bien qu'elle ne le connaissait pas plus que ça et ne lui avait jamais vraiment parlé, elle n'avait rien contre lui. Koichi était même tout le contraire d'une personne violente et cruelle, étant bien trop froussard pour ça.

_"Et… qu'est ce que tu veux au juste?" demanda t-elle sans agressivité mais voyant qu'il restait là, planté comme un piquet et plus muet qu’une carpe.

_"Eh bien… à vrai dire…" il balbutia, très intimidé "…Je viens ici chaque jour pour prendre mon déjeuner… C'est le seul endroit ou je peux être sur de manger sans être dérangé par ces primates qui me servent de camarades de classe."

Mariko comprenait mieux. C'est vrai qu'avant ce jour, elle n'était jamais montée sur le toit pour manger, mais visiblement, c'était là le quotidien de ce pauvre Koichi. Elle se sentait sincèrement désolée pour lui, connaissant très bien ce sentiment d'être un paria au sein de son propre établissement scolaire, bien que lui devait le subir à un niveau bien supérieur au sien.

_"Mais attention, quand je dis que ce sont des primates, cela ne veut pas dire que je t'inclus dedans, au contraire, je t'aimes bien… mais quand je dis que je t'aimes, ce n'est pas dans le sens que tu crois, je..." il bégaya en tentant d'approfondir son explication, ce qui lui donna un air encore plus naïf, mais néanmoins adorable.

Mariko émit un petit rire pas moqueur et bien qu'elle voulait être seule, invita Koichi à venir s'asseoir à côté d'elle, tapotant à côté d'elle avec sa main.

_"Allez, viens t'asseoir à l'ombre avant d'attraper une insolation." dit-elle avec le sourire en désignant l’emplacement libre juste à côté d’elle.

D'abord surpris par la proposition, n'ayant sûrement pas l'habitude de cela, Koichi rougit encore plus et parvenant à sourire, s'approcha d'un pas quelque peu réservé et s'assied à côté de Mariko qui s'écarta un peu pour lui laisser de la place à l'ombre.

_"Euh… m… merci." remercia Koichi, ce à quoi Mariko lui répondit par un sourire amical avant de poursuivre son repas.

Tout en mangeant, elle observa Koichi ouvrant son bento, révélant un repas assez copieux: deux sandwiches garnis, une compote de pommes, une banane, ainsi qu'une salade de crudités et une barre de céréales vitaminés. Plutôt surprenant comme panier repas quand on voyait la corpulence de ce frêle lycéen à binocles.

_"Eh bah, tu m'as l'air d'avoir bon appétit." commenta Mariko.

Koichi eut un petit rire gêné, se grattant l'arrière de la tête nerveusement.

_"Disons que… je souffre d'une forme assez rare de ce qu'on appelle grossièrement une insuffisance alimentaire aigue... c'est de naissance... si je ne mange pas une quantité suffisante de nourriture chaque jour, je m'affaiblis très vite, au point que si je m'arrête de manger ne serait ce que deux jours, je peux finir dans le coma… C'est pour ça que ma mère me prépare toujours des portions assez démesurées pour ma taille, et que malgré ça, je ne grossis pas du tout."

Son explication surprit un peu plus Mariko. En plus d'être taillé comme un cure dent et plus petit que même les filles les plus petites du bahut, Koichi était également porteur d'un symptôme dont elle n’avait jamais entendue parler avant. Jamais il n'en avait fait mention à qui que ce soit au lycée, hormis les professeurs bien évidemment.

_"Je suis désolée pour toi, Koichi." dit Mariko avec sincérité.

_"Ben en fait, moi qui ai toujours aimé manger, ça me dérange pas plus que ça. Et j'ai de la chance, ma mère cuisine super bien… Si tu pouvais goûter son riz et ses boulettes de boeuf à la sauce… Oh là là, une tuerie!!"

Elle l'écoutait parler, le voyant presque les yeux pétillants et saliver rien que de parler des plats succulents de sa mère. Elle le trouvait encore plus amusant, sans pour autant se moquer de lui. Surprenamment, elle le trouvait bien moins réservé que les minutes d'avant. Peut-être était-ce du au fait qu'il pouvait enfin parler avec quelqu'un qui ne le prenait pas de haut et l'écoutait? C'était sûrement ça. Mariko sourit, se félicitant d'avoir pu au moins dérider un peu la timidité mordante de Koichi. Finalement, cette journée qui avait mal commencée s’améliorait petit à petit.

Tous les deux discutèrent pendant de longue minutes tout en finissant leur déjeuner et entamèrent le dessert. Koichi parla également de sa grande passion pour l'électronique et les jeux vidéos, et se découvrit avec Mariko un point commun dans la passion des jeux Blood Souls, une saga de jeux dark fantasy réputée pour son univers très sombre, ses combats de boss intenses et sa difficulté absurde qui avait fait péter des câbles à plus d'un joueur chevronné à travers le monde.

Mais alors qu'il épluchait la pelure de sa banane, Koichi ne put s'empêcher de voir la trace rougie sur la joue de Mariko, qui ressemblait fortement à une marque de main.

_"C'est… c'est ton père qui t'as fait ça?" demanda t-il, connaissant comme tous les autres la réputation peu flatteuse de l'inspecteur Shiro Miyazaki.

Voyant la réaction et le visage honteux de Mariko, Koichi se sentit bête, au point de se traiter intérieurement d'idiot et avoir envie de s'infliger une baffe. "Excuse moi, je n'aurais pas du. C'était stupide de ma part."

_"Ce n'est pas grave." elle répondit tout simplement, un peu repliée sur elle-même.

Il ne l'avait pas fait avec une intention méchante ni même volontaire, alors inutile de lui en vouloir. Essuyant la larme naissante au coin de son oeil, elle regarda, contemplative, en direction du ciel, observant le cortège d'oiseaux survolant l'établissement dans les courants produits par la brise légère et se dirigeant vers le nord.

_"Tu sais, moi mon père est pas vraiment mieux." expliqua Koichi un peu maladroitement "… Lui et ma mère sont séparés depuis que j'ai sept ans. Mon père était quelqu'un de très gentil en apparence, mais c'était surtout un salaud qui savait profité des autres, et surtout de ma mère. Il détournait des fonds dans la boite d’informatique ou il travaillait, tout ça pour se payer des soirées privées dans des clubs privés."

Mariko avait écouté, mais sans plus. Se tournant vers Koichi, elle le dévisagea, mais ne put s'empêcher, à sa grande surprise, d'émettre encore un petit rire.

_"Tu sais, t'es vraiment pas doué pour redonner le moral aux autres." commenta t-elle en riant malgré tout.

Koichi le reconnut sans mal et l'accompagna dans son rire.

Mais leurs rires furent tout à coup interrompus par l'arrivée pas vraiment discrète d'un groupe de lycéens sur le toit. À voir leur allure, ils étaient tous des sportifs, parmi les meilleurs du bahut, l'un d'entre eux se trouvant même dans la classe E. Mais celui se trouvant en tête et menant les autres, était de loin le plus intimidant. Hideto Karama. Un visage carré, des yeux noirs perçants, des cheveux noirs courts et plaqués en arrière, un corps d'athlète. Le garçon le plus musclé et sportif du lycée, meneur de l'équipe de football, président du club de sport du lycée et actuellement le petit ami d'Asuka Tanaka. Hideto excellait dans l'art d'être un meneur, parvenant à se faire entendre des autres, mais il était aussi doué pour réussir à rabaisser les plus faibles que lui au niveau physique. Il ne cessait de se vanter un jour de devenir le meilleur joueur de football professionnel du Japon, tout comme Asuka elle se voyait un jour devenir une grande actrice. Tous les deux, ils formaient un couple redoutable capable de mener à la baguette tous les autres lycéens du bahut, de se mettre dans la poche les plus compétents afin de mieux en tirer profit et de se débarrasser de ceux qu'ils considèrent comme inutiles à leurs yeux. Comme quoi, qui se ressemble s'assemble comme disait le fameux proverbe.

S'amenant avec trois de ses potes, mais également avec Asuka collée à lui et enlaçant son bras, Hideto s'avança sans hésitation et s'arrêta à quelques mètres devant Mariko et Koichi, les regardant de haut avec un air plus qu'assuré et un sourire suffisant. Asuka, elle, continuait de harponner Mariko avec ce même regard sournois, comme le diable au visage d'ange qu'elle était.

_"Regardez ça les gars…" siffla Hideto entre ses dents avec son ton moqueur acéré "…C'est la réunion du club des déchets sur le toit du bahut. Avec de très beaux spécimens en plus."

Les trois autres ne purent retenir leurs ricanements stupides face à la remarque de leur chef. Asuka elle aussi ne se priva pas de les accompagner dans leurs moqueries douteuses. Mariko, étant plus qu'habituée, resta de marbre, mais constata que Koichi semblait se décomposer sur place. Visiblement, il était terrorisé par Hideto, et ce dernier le voyait très bien à en juger par le sourire sadique qu'il affichait. Il faut dire que tous les deux au niveau de l'apparence étaient comme le jour et la nuit. Un David faisant face à un Goliath, en quelque sorte.

_"Bah alors mon petit Koichi..." fit Hideto en s'approchant de lui avec un ton faussement alarmiste "… Comme ça t'es venu te cacher ici avec ta petite copine? Tu veux plus t'amuser avec nous dans la cour c'est ça? C'est dommage, j’avais inventer un nouveau jeu, rien que pour toi. J’ai eu l’idée ce matin en me levant."

Recroquevillé contre l'aération, Koichi tremblait comme une feuille et était devenu pâle comme un linge propre. On aurait dit qu'il était à deux doigts de tomber dans les pommes lorsqu'il vit Hideto approcher sa main pour le saisir au col.

_"Tu vas voir, c'est très simple…" poursuivit la brute "… On a appelé ça le Nullard-Ball. C'est comme le foot, sauf qu'au lieu d'un ballon, on tape sur la tête d'un nul, et t'es le candidat tout désigné pour ça."

Mais alors que sa main allait s'emparer du pauvre Koichi sans défense, une autre, la main de Mariko, vint claquer celle d'Hideto, l'écartant ainsi de Koichi. Tous restèrent sans voix, particulièrement Hideto, alors que Mariko, bien que dominée d'une tête de plus, le foudroyait du regard avec un air menaçant.

_"Laisse le tranquille abruti, ou je vais te faire regretter d'être né." avertit elle sans sommation.

Asuka et les trois autres garçons se montrèrent choqués de voir un autre élève, de surcroît une fille, tenir tête à Hideto. Koichi lui aussi se montra étonné, mais aussi admiratif de voir un autre élève venir le défendre. Ce n'était encore jamais arrivé. Bien que pris par surprise sur l'instant, Hideto retrouva très vite son sourire et son air supérieur, se contenant d'éclater de rire face à la menace de Mariko et se penchant à son niveau pour venir lui parler bien en face, la fixant dans le blanc de l'oeil.

_"Et dis moi, qu'est ce que tu compte faire, la fille d'ivrogne, hein? Tu sais pas à qui t'as affaire ma pauvre. Mec le plus populaire, président du club de sport, capitaine de l'équipe de football et petit ami de la meuf la plus sexy du bahut. J'ai tout ce qu'il faut pour me hisser parmi les plus grands, et mon avenir est déjà tout tracé. Alors que toi, t'as que dalle. Faut te faire une raison ma pauvre. C'est toujours comme ça que ça s'est passé… Il y a ceux qui sont fait pour dominer… et ceux qui sont fait pour ÊTRE dominés."

Quel enfoiré, pensa Mariko, sentant son poing se crisper et l'envie irrépressible de lui en coller une, histoire de lui faire fermer son clapet aussi grand qu'une porte de hangar à avions. Quelques fois, Mariko se demandait qui étaient les pires entre les créatures qu'elle affrontait ou les petites enflures dans le genre d'Hideto, qui prennent un malin plaisir à écraser les autres pour leur profit personnel.

Koichi observait tout ça en silence. Mais soudain, à la vue de Mariko prenant sa défense et se voyant menacée à son tour par Hideto, un frisson lui faisant l'effet d'une décharge électrique le traversa, et comme prit d'un élan soudain de courage, s'avança et asséna un violent coup de pied dans le genou d'Hideto, qui émit un petit cri de douleur.

_"LAISSE LA TRANQUILLE!!" ordonna Koichi d'un air déterminé, bien que continuant de trembler de peur.

Encore une fois, Asuka et les trois garçons furent sidérés. Mariko elle aussi fut surprise par le geste. Frottant son genou endolori, Hideto perdit son sourire, montrant cette fois une figure renfrognée et rouge.

_"Espèce de sale petite merde!" vociféra-t-il, ayant perdu son calme et répliqua aussitôt.

Mariko, horrifiée, vit Koichi recevoir de plein fouet le poing d'Hideto dans le visage et percuter l'aération avec son dos. Affalé par terre et ayant perdu ses lunettes en tombant, Koichi pleurait et gémissait de douleur, tenant son nez qui se mit à pisser le sang. Voyant leur chef reprendre le dessus, les autres de la bande se remirent à rire avec assurance. Mariko, elle, s'agenouilla immédiatement auprès de Koichi, l'aidant à s'asseoir et ramassant ses lunettes pour lui donner.

_"Koichi, ça va? Penche la tête en arrière et essaye de respirer normalement." fit Mariko avec douceur.

Bien que très sonné par le coup reçu, Koichi obéit, les yeux dans le vague, des filets de sang continuant de couler de ses narines rougies.

_"Comme ça, tu sais où es ta place, Koichi. Tache de savoir y rester à l'avenir." ajouta Hideto en frottant son poing et commença à s'en aller avec sa bande.

Entendant les rires derrière son dos, Mariko s'assombrit, serrant les dents et sentant la colère monter en elle. Elle avait envie de les tuer, mais dut se retenir d'invoquer son katana, même si cela la démangeait fortement. Dans son coeur, dans son âme et à travers ses veines, elle la sentit… Cette chaleur ardente, ses flammes dans son être qui n'attendaient que de sortir et s'exprimer à l'air libre… Non, contrôle toi, ne te laisse pas submerger par tes émotions, se dit Mariko. Elle donna un mouchoir à Koichi afin qu'il puisse l’apposer sur son nez, et se redressa vers Hideto et sa bande qui commençaient à s'éloigner.

_"Tu te prétends être un leader? Être au dessus des autres? Je te savais con, mais là, tu mérites carrément un prix."

Hideto se figea aussitôt suite aux paroles provocantes que Mariko venait de prononcer. Les autres de la bande aussi se stoppèrent dans leur marche, et Asuka montra un visage des plus outrées. Un silence pesant s'abattit durant de longues secondes sur le toit du lycée, laissant seulement le sifflement du vent se faire entendre. Une veine apparente au niveau de la tempe, Hideto, le visage assombri et l'oeil aussi affûté qu'un poignard, se retourna très lentement vers Mariko.

_"Répète un peu ce que t'as osée dire."

Nullement apeurée par la voix menaçante du capitaine de l'équipe de foot, Mariko se tenait debout, devant Koichi, les bras croisés et le défiant constamment avec son regard et son sourire en coin.

_"Tu dit avoir tout pour toi. Que ton avenir est tout tracé." continua Mariko "… Tu crois être un meneur parce que les autres s’écrasent devant toi, que ça fait de toi quelqu'un de puissant et d'important, mais c'est complètement faux… Au contraire, ça prouve que tu es un faible, un minable qui n'arrive pas à s'accepter lui même et qui choisi de se venger sur les autres pour les rabaisser plus bas que lui et se donner l'illusion de ne pas être un raté total. C'est dingue à quel point tu es désespérant mon pauvre Hideto. C'est pour cela que ta force n'est que de la poudre aux yeux, car elle ne sert qu'à masquer ta faiblesse. Koichi, lui, est bien plus fort que toi, car lui n'a pas à se cacher derrière un masque pour se donner le sentiment d'exister et exprimer ses véritables émotions."

Tous avaient entendus et n'avaient pas perdu une miette. Personne ne trouva quoi répondre à cela. Adossé par terre, Koichi resta stupéfait par la manière avec laquelle Mariko venait de tous les mettre minable. Pour la première fois de sa vie à l'école, lui qui avant avait toujours été un souffre douleur, un moins que rien aux yeux des autres… Pour la première fois, il se sentait apprécié à sa juste valeur, accepté comme un véritable élève... Hideto, lui, se trouvait plongé dans un tout autre état d'esprit. Le visage déformé par la colère, il n'arrivait plus à résonner. Chacun des mots de Mariko lui avait fait l'effet d'une pluie de coups de poignards venant lacérer son esprit. Les lèvres tremblantes et les dents serrées, il suait d'une frustration qu'il n'arrivait plus à maîtriser… Comment osait-elle lui dire ça, à lui?

_"BOUCLE LA, SALOPE!!" il explosa, se précipitant vers elle et préparant son poing pour la frapper avec un revers violent.

Mariko, elle, resta étrangement calme, droite comme un i et ne décroisant pas ses bras et l’attendant de pied ferme.

Le poing d'Hideto partit en avant, mais alors qu'il allait entrer en contact avec le visage de Mariko, tous furent stupéfaits de voir cette dernière esquiver le coup dans un mouvement de côté très rapide, se baisser et assénant un violent coup de coude dans le ventre d'Hideto, tout cela en quelques secondes à peine. Le souffle coupé et les yeux exorbités par le coup reçu, Hideto recula d'un pas. Mariko n'en resta pas là et enchaîna avec une deuxième attaque. Un coup de pied digne d'un maître en arts martiaux, placé en pleine joue, repoussa Hideto encore plus en arrière, le faisant tomber à la renverse. Sonné et ayant perdu une dent suite au coup, un filet de sang s'écoulant de sa bouche, le beau gosse sportif ne pouvait plus se relever.

Mariko se rétablit sur ses pieds, inspirant un grand coup et réajustant sa jupe et gardant sa position de combat, invita du regard les autres mecs de la bande à venir se frotter à elle s'ils l'osaient. Aucun d'entre eux n'eut le courage. Tout au long du processus, elle avait su garder son self-contrôle tout en assénant ses attaques, comme sa mère lui avait apprise lors des séances d'entraînement au cours de karaté. Face à Hideto ou à cette créature ce matin, bien que les deux adversaires soient différents, elle avait usée de la même technique pour les vaincre: se servir de la propre colère et force de l'adversaire pour le battre. Avec des adversaires brutaux et irréfléchis comme Hideto ou la Goule, cette méthode s'avérait efficace, mais contre d'autres ennemis plus malins, ce serait plus compliqué.

Abasourdi par ce qui venait de se passer, Asuka et les trois autres garçons accoururent auprès d'Hideto, l'aidant à se relever et se dirigèrent vers l'escalier pour l'emmener à l'infirmerie. Asuka, furieuse, s'adressa à Mariko dans une menace bien vaine.

_"Tu t'en sortiras pas comme ça, sale monstre. Je te le ferais regretter!"

Mariko ne prit même pas la peine de lui répondre, la regardant partir avec les autres. Une fois la bande partie, Mariko se retourna en direction de Koichi. Ce dernier était rester pantois devant ce spectacle des plus déconcertants. Le voyant rouge comme une tomate, Mariko leva un sourcil et s'inquiéta.

_"Koichi, ça va? Tu te sens bien?" demanda t-elle, concernée, et apposa le plat de la main sur son front pour vérifier s’il avait de la fièvre.

_"Euh, ouais… c'est juste que… t'es vraiment incroyable comme fille, Mariko… Ah et aussi, j'suis désolé mais… quand tu as bondie pour asséner le coup de pied… eh ben… j'ai vu ta culotte."

Face à cette révélation, Mariko haleta, ses joues se teintant de pourpre, mais voyant que Koichi lui aussi était très gêné et essayait de s'excuser pour ce coup d'oeil involontaire, elle ne pouvait lui faire des reproches, surtout pas dans son état actuel. Souriante, elle lui tendit la main pour l'aider à se lever et ensemble, retournèrent à l'intérieur de l'établissement pour aller à l’infirmerie.


Et encore une fois, pendant ce temps, posté sur le toit de l'un des bâtiments de l'autre côté de la rue et grâce à ses lunettes télescopiques, Mathieu avait pu assister à toute la scène. Les mains dans les poches, le pied appuyé contre le bord, il esquissa de nouveau un sourire en coin de lèvres. Il s'assied, se permettant une petite pause et sortit un paquet de cigarettes de sa poche, en amenant une à sa bouche et l'allumant avec son briquet.

_"Ouais… Rob avait peut-être pas tort après tout… Cette fille est pas croyable." dit-il tout en soufflant la première bouffée de fumée qui s'évanouit dans les airs.


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