Kinzoku no Ryōshu : Les Seigneurs du Metal

Chapitre 4 : L'attaque

6597 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/10/2021 15:02

_"Quoi?! Un jour de renvoi?! mais t'as absolument rien fait de mal! Tu m'as défendu!"

Assise sur le petit tabouret dans l'infirmerie du lycée, Mariko écoutait Koichi et sourit doucement, touchée de voir son indignation face à la punition qu'elle subissait et l'en remercia intérieurement. Koichi, dont la voix était devenue pincée à cause du bandage qui lui enserrait solidement le nez et le contour de la tête. La journée de cours venait de se terminer, et Mariko avait décidée de passer voir comment se portait Koichi avant de retourner en salle de classe pour sa première retenue. Elle haussa mollement les épaules et soupira, se laissant retomber mollement contre le dossier de la chaise.

_"Tu connais Asuka depuis le temps. Elle trouve toujours le moyen de s'en sortir. Faut croire qu'être la fille du directeur présente certains avantages." commenta-t-elle avec résignation, ne voulant pas gaspiller sa salive à se plaindre inutilement.

_"C'est vraiment n'importe quoi…" souffla Koichi, encore plus révolté.

Bien que sollicitée par son soutien, Mariko voulait qu'il se calme, sinon son saignement de nez pourrait repartir et il se ferait encore plus mal. Hideto, lui, avait du se rendre à l'hopital de toute urgence pour une fracture de la mâchoire. Visiblement, Mariko n'avait pas su retenir sa force peu commune et dans un sens, se le reprochait intérieurement. Cet étrange pouvoir qui vivait en elle lui conférait également une force et des réflexes au delà des capacités d'un être humain ordinaire, ça elle le savait. En y réfléchissant, elle se dit même qu'elle aurait pu tuer Hideto avec ce simple coup de pied, et cela la fit presque frémir d'angoisse. À l'avenir, elle devrait reprendre ses entraînements afin de canaliser toute cette force en elle.

Cet évènement la ramena un an en arrière… Alors qu'elle se rendait au centre-ville pour faire des emplettes à sa boutique de disques préférée dans le quartier commercial d’Hobara, elle avait pu arrêter une voiture à main nues, le chauffard de cette dernière menaçant d'écraser une enfant qui traversait sans faire attention. Mariko ne put jamais oublier cet instant… Elle, s'interposant entre la fille et le véhicule roulant à pleine vitesse… la chaleur puissante et ses flammes se répandant dans ses veines depuis son coeur… la taule du capot se pliant et s'écrasant contre la paume et la voiture se stoppant net suite à l'impact avec la fine main de la lycéenne... fort heureusement, il n'y eu aucun témoin ce jour là, le chauffard ayant été assommé sur le coup et l'enfant étant trop choqué pour pouvoir décrire ce qu'il avait vu...

_"Mariko?"

La jeune fille fut extirpée de son passé par la voix interrogative de Koichi, qui la regardait d'un air concerné, toujours assis sur le lit de l'infirmerie. "Tu vas bien?"

_"Oh, ça pourrait aller mieux… C'était vraiment une journée de merde aujourd'hui. C’est à croire que j’ai chopée la guigne." soupira t-elle avec un agacement non dissimulé, tout en s'emparant de son baladeur mp3 et ses écouteurs sans fil qu'elle avait cacher dans son sac de cours, ces appareils étant généralement interdits dans l'enceinte de l'établissement. Mais Mariko, comme à son habitude, n'en faisait qu'à sa tête. Étant donné qu'elle était condamnée à subir une heure entière de colle avec la surveillante générale, elle trouverait un moyen de passer le temps plus vite. Koichi se prit à jeter un coup d'oeil distrait vers la liste de morceaux que contenait le mp3 de Mariko, et y vit essentiellement des noms de groupes de métal, ce qui l'étonna à moitié, connaissant un peu les penchants de la lycéenne pour ce style de musique. Il montra un sourire admiratif, ce qu'elle remarqua.

_"Tu sais… C'est drôle, mais même si je te connaissais pas très bien avant c’est vrai, je pensais vraiment pas qu'une fille comme toi pouvait aimer les groupes de death métal ou les jeux de dark fantasy." dit-il un peu maladroitement, la voyant lever un sourcil, quelque peu perplexe.

_"Pourquoi?" répondit-elle d'un air plutôt contrariée, en lui jetant un oeil noir "… Tu voudrais que je sois comme Asuka? M'habiller comme une pouf de service, à ne parler que des plus beaux mecs avec tellement d'abdos que leurs corps ressemblent à un tableau d'airbus, ou à parler des dernières tendances de fringues et maquillages, ou d'écouter les dernières tendances musicales merdiques commerciales qui passent sur les radios non-stop? C'est à ce genre de fille que tu voudrais que je ressemble?"

Sentant ce foudroiement sur lui provenant de l'iris de Mariko, Koichi déglutit, et se recula dans le lit, levant les mains devant lui et secouant la tête de manière rapide.

_"Non, non, non, Mariko. C'est… c'est... pas ce que je voulais dire… Je…eh bien… en fait… je t'aime bien comme tu es… C'est juste que...je… "

Le pauvre Koichi ramait comme une baleine échouée dans ses tentatives d'explication, la sueur perlant sur son front. Il ne pouvait plus détacher ses yeux de ceux de Mariko, et pouvait presque distinguer des flammes dansantes dans ses iris. Mariko le laissa patauger quelques instants, le poignardant toujours du regard, puis, ne pouvant se retenir, émit un petit rire et redevint amicale, venant lui taper doucement l'épaule.

_"C'est bon, je te taquine, Koichi. Détends toi." dit-elle avec un clin d'oeil et un air amusé, fière d'avoir réussie à faire marcher Koichi.

Ce dernier, d'abord circonspect, souffla, rassuré et put se détendre plus.

_"Wow…" dit-il en sentant son coeur battre encore la chamade "… Pendant deux secondes, j'ai vraiment cru que t'allais me balancer à travers la fenêtre..."

_"Désolée…" elle répondit, quelque peu honteuse aussi d'avoir fait peur ainsi à son ami "…j'avoue que c'était pas malin de ma part. Comme tu peux le voir, faire rire les autres, c'est pas du tout mon point fort."

_"Oh non, t'excuse pas. C'est moi au contraire qui devrait apprendre à être moins coincé." ajouta Koichi en se grattant nerveusement la joue du bout du doigt et montrant un sourire forcé.

Ça crevait les yeux, mais Mariko choisit de ne pas lui faire remarquer. Elle avait vraiment de la peine pour lui. Il n'était visiblement pas habitué à rire. Cela leur faisait un point commun à tous les deux. Mais alors qu'ils conversaient, Mariko pointa son attention vers le cadran de la petite horloge ronde métallique fixée en hauteur à l’un des murs de l’infirmerie.

_"Bon…" souffla t-elle en se levant et en saisissant son sac de cours pour le mettre sur son épaule "… c'est l'heure de mon châtiment avec madame Hirano."

_"Bon courage." lui répondit Koichi en lui disant au revoir d'un signe de la main.

Mariko lui rendit ce signe et contre tout attente, vint déposer une petite bise rapide sur le front de Koichi. Une manière de le remercier d'avoir pris son courage à deux mains et d'avoir voulu la défendre contre Hideto et sa bande. Ne l'ayant pas vu venir, Koichi se raidit, rouge comme une tomate trop mûre. Mariko, elle, sortit de l'infirmerie pour se diriger vers la salle E, voyant par les fenêtres donnant vue sur la cour principale, les autres élèves se dirigeant tous vers la sortie pour rentrer chez eux.


Quelques instants plus tard…

La mère de Koichi avait été prévenue et était venue le récupérer il y a quelques minutes. Mariko se retrouvait donc maintenant la seule élève encore présente dans tout l'établissement. Un silence lourd s'était abattu dans les salles de classes et les couloirs désertés de toute présence. Seul se faisait entendre le sifflotement habituel du concierge venant vérifier que chaque salle de classe était vide et faisant sa ronde quotidienne avant de rejoindre sa loge. Il passa vite fait jeter un oeil à la salle E, ou se trouvait encore la surveillante générale madame Hirano, assise au petit bureau du professeur et tout en lisant un livre, gardait un oeil attentif sur Mariko, assise à sa place habituelle et forcée de garder le silence total tout en faisant ses devoirs. Une fois sa colle terminée et son départ du lycée, le renvoi de deux jours prendrait place automatiquement. Mariko ne cessait de penser à la réaction que son père aurait lorsqu'elle lui apprendrait son renvoi. Avec un peu de chance, il sera encore une fois tellement ivre qu'il s'en foutra complètement.

En cachette, Mariko s'était munie de ses écouteurs sans fil et les avaient dissimulés dans ses oreilles, cachés par sa chevelure noire et tout en travaillant, pouvait écouter ses groupes de métal préférés, au nez et à la barbe de la surveillante bien trop occupée à lire. La retenue n'avait commencée que depuis vingt minutes… encore quarante à tenir. Dehors, les premiers signes du crépuscule se manifestaient, le ciel commençant déjà à se teindre des lueurs orangées tandis que le soleil entamait sa lente descente derrière les grands buildings du centre ville.

Un toquement léger à la porte tira tout à coup Mariko et madame Hirano hors de leurs occupations.

_"Je parie que c'est encore le concierge qui a oublié quelque chose…" soupira la surveillante, agacée, posant son livre à plat sur le bureau et se levant pour se diriger vers la porte.

Mariko n'y prêta pas plus attention et reprit son devoir de sciences-naturelles en cours. Madame Hirano saisit la poignée entre sa main et ouvrit la porte, bien décidée à sermonner le concierge une nouvelle fois.

_"Combien de fois devrais-je vous dire que…"

Tout se passa ensuite si vite… À peine la porte fut-elle ouverte qu'une détonation sourde résonna à travers la salle, faisant siffler les tympans de Mariko et faisant bondir son coeur dans sa poitrine. Figée sur sa chaise, les yeux exorbités d'un effroi sans précédent, Mariko vit madame Hirano s’effondrer en arrière sur le sol, un filet de sang s'écoulant de la plaie encore fumante provoquée par le projectile qu'elle venait de recevoir entre les deux yeux.

Enjambant le corps encore chaud de la surveillante, trois individus pénétrèrent dans la salle, l'un d'eux tenant encore l'arme qui avait tuée la pauvre femme. Toujours assise à sa table et incapable d'agir tant la surprise et l'horreur était grande, Mariko vit ces trois inconnus entrer dans le plus grand calme et lui faisant maintenant face. Tous les trois portaient d'étranges tenues, comme des armures de plaques métalliques de couleur noir aux reflets rouges, d'un aspect technologiquement très avancée. Leurs visages étaient dissimulés sous des sortes de masques de gaz à l'allure futuriste, comme certains méchants dans les univers de science-fiction ou post-apocalyptique. Le premier d'entre eux, celui qui paraissait être le chef et aussi celui qui venait de tuer madame Hirano, était reconnaissable par le grand manteau militaire noir qu'il portait par dessus son armure. Mariko remarqua aussi les brassards que les trois inconnus masqués portaient à leurs bras juste sous l’épaule. Un brassard rouge sombre orné d'une sorte de croix noir aux extrémités recourbés, très semblable à une autre croix, vestige d'un régime et d'une époque très sombre et violente.

Tétanisée par la scène horrifique à laquelle elle venait d'assister, Mariko resta parfaitement immobile, ses yeux fixés sur ces trois hommes étranges qui la dévisageait, eux aussi sans bouger. Les orbites du masque de celui qui portait le manteau noir devinrent rouges, et un curieux rayon en émergea, balayant la pièce tel un scanner et traversant de part en part Mariko. L'homme parut recevoir les résultats du scan directement devant ses yeux et émit un petit rire satisfait derrière son masque.

_"Ils s'étaient pas gourés… c'est bien elle… l'un des coeurs de seigneurs, enfin à porter de ma main… " dit-il de sa voix techno-organique sortie d'outre tombe.

Mariko devina un accent, de l’allemand, de la voix de cet inconnu. S'avançant d'un pas, ce dernier leva très lentement l'une de ses mains, comme s'apprêtant à envoyer un signal.

_ "Messieurs… feu à volonté!"

Immédiatement, les deux autres hommes en armures agrippèrent les mitrailleuses suspendues dans leur dos et ouvrirent le feu en une rafale assourdissante de balles. Aidée par ses réflexes au delà de la moyenne, Mariko s'était tenue prête et juste avant qu'ils ne commencent à tirer, avait plongée en arrière, renversant sa table devant elle afin de se réfugier derrière. Recroquevillée et protégée, Mariko mit ses mains sur sa tête tandis que les projectiles pleuvaient tout autour d'elle, frappant les murs, les tables et les casiers, provoquant de gros dégâts et un vacarme de tout les diables.

_"Visez ses jambes et ses bras! Immobilisez la à tout prix!!" vociféra encore une fois leur chef avec une grande insistance.

Les deux sbires obéirent sans poser de question et concentrèrent leurs tirs simultanés sur la table de Mariko, qui sous la force et les impacts des balles de plus en plus nombreuses, volait petit à petit en éclats. Bientôt, il n'en resterait rien et la lycéenne se retrouverait complètement à découvert. À la fois paniquée et perdue, Mariko regardait frénétiquement autour d'elle dans l'espoir de trouver un moyen de s'enfuir. Elle aurait pu essayer de prendre son téléphone portable pour appeler de l’aide, mais celui-ci était resté dans son sac de cours au fond de la classe, hors d’atteinte. Ne voyant aucun moyen de pouvoir fuir sans risquer de se faire criblée de balles, elle ne voyait d’autres solutions que se défendre. Mais comment faire ? Même si elle invoquait son katana, il suffisait d’une seule balle pour que tout soit fini. Devant le stress grandissant, Mariko sentit son coeur s’emballer comme s’il allait jaillir hors de sa poitrine. Mais plus encore, quelque chose d’autre se produisit…

Dans la poche de sa veste, Mariko sentit sa boucle de ceinture en argent qui lui servait de talisman se mettre à vibrer de plus en plus fort. En la touchant, elle sentit une très puissante chaleur en émaner, alors que les petits yeux rouges du visage cornu luisaient d’une façon beaucoup plus intense que d’ordinaire. L’espace d’une seconde, Mariko sentit sa peur très prononcée entrer en résonance avec l’énergie qui émanait du talisman… non, plus encore, elle sentit comme une sorte de présence… Pendant un très court instant, son esprit entra en communion avec cette force écrasante qu’elle n’avait encore jamais ressentie… Et une voix, lointaine et féminine, résonna dans sa tête…

Bats-toi, héritière… Bats-toi de tout ton coeur !

Approchant le talisman de sa poitrine tout en fermant ses yeux, elle l’apposa contre son coeur, laissant une nouvelle fois cette chaleur unique et ardente s'exprimer à travers elle. Mais cette fois, il se passa quelque chose de nouveau. Mariko écarquilla les yeux et poussa un hurlement de douleur intense à travers la pièce. Elle sentait à nouveau ces flammes courir dans ses veines et l’investir de cette puissance avec laquelle elle avait apprise à vivre, mais cette fois, la chaleur et l’intensité s’étaient accentuées de manière anormale. Mariko avait l’impression que son être tout entier était en train de bouillir comme un volcan prêt à exploser. De leurs positions, les trois hommes en armures cessèrent de tirer, circonspects et constatant que la chaleur dans la salle commençait à monter, mais surtout en remarquant un véritable tourbillon de flammes naissant de derrière la table ou se trouvait la lycéenne.

Comme possédée, tendant son autre main devant elle, Mariko fit de nouveau apparaître son katana de ses flammes qui se manifestaient depuis son corps et referma fermement sa main sur le manche. Mais cette fois, le sort ne s'arrêta pas là. Depuis leur position, les trois hommes purent assister à l'apparition de cette lueur rougeâtre de plus en plus intense provenant de derrière la table, et cette chaleur de plus en plus présente qui se faisait ressentir. Le chef au manteau noir se recula d'un pas, semblant deviner ce qui se passe, avec anxiété.

_"Non… non, non! Empêchez la!! Feu, feu!!" ordonna t-il fermement.

Les rafales déferlèrent de nouveau, mais cette fois, les balles parurent fondre avant même de pouvoir atteindre leur cible, la chaleur émanant autour de la jeune fille étant devenue trop grande. Les tables, les chaises et les casiers les plus proches se mirent à fumer et à fondre comme de la cire, et certaines fenêtres de la classe volèrent en éclats sous la pression de la chaleur, tout comme les néons disposés au plafond, plongeant ainsi la salle de cours dans une semi-obscurité.

Se redressant sur ses pieds et faisant face à ses agresseurs, Mariko était maintenant entourée d'un véritable cercle infernal de flammes, comme une cage protectrice. Les tirs pleuvaient, encore et encore, sans pouvoir l'atteindre. La main toujours apposée contre son coeur, l'autre tenant son sabre, ses cheveux flottant dans l'air et gardant sa concentration, la lycéenne ouvrit alors ses pupilles, révélant des iris ardents, d'un rouge surnaturelle et murmura ces mots comme si elle était possédée, parlant comme avec les mots d'un autre:

_"Je fais appel à la puissance des éléments primordiaux… Héritiers du métal, entendez mes mots… Que le jugement des seigneurs d’antan se déchaîne!!"

Une fois ses mots prononcés, les flammes tournoyantes autour du corps de Mariko redoublèrent de violence et de puissance, faisant noircir le sol et les murs de la salle, réduisant en cendres les tables, les chaises et les casiers, et obligeant les intrus à sortir en quatrième vitesse sous l'effet de la fournaise. Le corps sans vie de la malheureuse madame Hirano prit feu et fut e quelques secondes réduits en cendres. Cependant, protégé par son armure bien plus résistante que ses deux hommes de main, l'homme au manteau noir put resté un peu plus longtemps, contemplant avec une fascination morbide le phénomène qui se déroulait sous ses yeux, nullement intimidé par le regard noir que lui jeta Mariko.

_"Magnifique…" murmura l'homme sous son masque.

_"Monsieur Krügger! Ne restez pas là!!" le prévint un des deux hommes revenu le chercher.

Mariko, elle, se sentit investie d'une puissance au delà de tout ce qu'elle pouvait imaginer, sentant le feu couler dans ses veines et se répandant à travers tout son corps à une vitesse prodigieuse. Son coeur battait plus vite que la normale, lui martelant furieusement la poitrine. Elle sentait comme si son corps tout entier se transformait en un véritable lac de magma prêt à exploser.

D'autres filets de flammes se matérialisèrent depuis le talisman coller à sa poitrine, venant glisser sur ses bras, ses jambes, et se répandant sur le reste de son corps. De ces flammes furent créer des pièces d'armures en métal, de couleur ébonite aux reflets rouges sombres et dont l'aspect rappelait presque des écailles et l’apparence semblable à une armure de samouraï, recouvrant peu à peu son uniforme scolaire. Des armures d'épaules en forme de têtes de dragon. Des armures de poignets hérissées de pointes. Un poitrail fin de métal recouvrant sa poitrine et son ventre et relié à un collier de métal parcouru de petites pointes autour de son cou. Sur son col était apparue un jabot de dentelle noire et maintenu par un petit nœud écarlate. Autour de sa taille, une ceinture de cuir brun ornée de sa boucle en forme de tête de mort cornue rugissante. Une grande jupe, très similaire à celle d'une gothique lolita, noire et sertie de dentelle rouge. Des bottes noires recouvertes de plaques d'armures recouvertes également de pointes. Et enfin, enserrant sa tête, une sorte de diadème de métal à trois branches reposant sur sa longue chevelure noire coiffée désormais en une queue de cheval pendante derrière sa nuque.

Mariko se tenait maintenant au milieu de sa salle de classe complètement dévastée, vêtue de cette nouvelle tenue complètement fantaisiste. Émergeant comme si elle revenait à la réalité, elle haleta, contemplant d’un air plus que perplexe cette armure qui la recouvrait, palpant doucement le métal encore brûlant qui la composait.

_ "Q… Qu’est-ce que…. ?" elle balbutia, complètement perdue devant tout ce qui venait de se passer. Comment avait-elle fait pour invoquer une telle tenue ? Était-ce là la véritable puissance cachée de son pouvoir ?

Mariko aurait pu passer des heures entières à se demander le pourquoi du comment, mais l'heure n'était pas aux réflexions dans la situation actuelle. Bien que n’étant pas encore du tout accommodée à cette nouvelle puissance qu’elle sentait en elle, elle décida d’en tirer profit.

N'ayant plus les trois meurtriers en armures en vue, Mariko se fit pour devoir de les retrouver et de les mettre hors d'état de nuire, par tous les moyens possibles. Mais alors qu'elle se dirigeait vers la porte pour sortir de la salle, elle remarqua avec horreur une grenade dégoupillée rouler jusqu'à l'entrée de la salle. Instinctivement, Mariko bondit en arrière, mais le souffle de l'explosion fut assez puissant pour la projetée en arrière, contre la rangée de casiers réduits à l'état de tas de métal fondu. Le feu et la fumée émanant de l'explosion déclenchèrent l'alarme et le système anti-incendie dans le couloir. La sirène résonna partout à travers l'établissement tandis que les jets d'eau aspergeaient l'ensemble du couloir afin d'étouffer les flammes.

Ne souffrant d'aucune blessure grave, seulement un peu sonnée par l'onde de l'explosion, Mariko revint très vite sur ses pieds et sortit dans le couloir, en proie à la fumée épaisse et piquant les yeux, pour s'apercevoir que les trois hommes s'étaient volatilisés. Malheureusement, elle put constater avec effroi le cadavre du concierge du lycée, étendu au milieu du couloir, une flaque de sang répandue autour de lui. Le pauvre avait eu la gorge tranchée jusqu'à l'os, sans la moindre pitié. Un sentiment de dégoût envahit Mariko, renforçant sa détermination à vouloir stopper ces meurtriers. Elle se dirigea vers la fenêtre, pour finalement apercevoir un autre groupe d'hommes portant les mêmes armures, tous armés, traversant la cour principale pour se diriger vers le bâtiment des classes, dans une formation commando.

Bien décidée à les accueillir à sa manière et à leur faire payer les meurtres de la surveillante générale et du concierge, Mariko se recula, prenant un peu d'élan, et s'élança à travers la fenêtre qui vola en éclats. Depuis leur position, les quatre hommes aperçurent, médusés, cette silhouette fine et agile en armure et jupe bondir depuis le premier étage dans une pluie de débris de verre.

Hurlant de toutes ses forces avec férocité, Mariko atterrit de tout son poids sur l'un des assaillants, le transperçant violemment avec son katana dont la lame lui perfora la carotide et l'armure comme du papier. Le sang jaillit sur le sol tandis que l'homme rendait son dernier soupir, abattu par la jeune guerrière au sabre, qui extirpant la lame encore souillée de sang, se tourna, le regard enflammé, vers les trois autres, abasourdi par ce qu'ils venaient de voir. Mariko ne put s'empêcher également de poser son regard sur le bâtiment des classes, son lycée, l'étage de sa salle de classe étant en proie à la fumée et aux flammes. Dans quelques instants, les pompiers et la police arriveraient sûrement sur les lieux.

_"Sale monstre!!" cracha l'un des agresseurs en lâchant une salve de mitrailleuse.

Renforcée par son armure de guerrière nouvellement acquise, Mariko se mit à courir autour d'eux, à une vitesse bien plus grande que celle d'un coureur olympique, esquivant la plupart des projectiles et parant les autres avec son sabre. Si elle parvenait à vaincre des créatures surnaturelles, ce ne sont pas ces guignols en boites de conserve qui allaient la vaincre.

Tout en poursuivant sa course effrénée, Mariko invoqua une sphère de feu dans sa main droite, pour la lancer de plein fouet sur ses attaquants. Les hommes démontrèrent une grande agilité malgré leurs tenues imposantes, en esquivant le projectile enflammé dans des roulades parfaitement maîtrisés. Ces individus, qui qu'ils soient, ne portaient pas des tenues militaires pour faire joli. Ils étaient entraînés. Mais peu importe, elle allait les arrêter.

_"Bande d'enfoirés! Je vais vous réduire en cendres!!" hurla Mariko, en proie à une colère noire, la vision des corps sans vie de madame Hirano et du concierge du lycée ne cessant de hanter son esprit. Ces deux personnes, parfaitement innocentes, assassinés avec une brutalité ignoble… Madame Hirano, surveillante mais également mariée, et mère d'un enfant de six ans… "Je vais vous faire payer!!" ajouta la lycéenne, animée par le désir de faire justice elle-même.

De nouvelles flammes surgirent autour du corps et sur la lame du katana de Mariko. Prenant à nouveau de l'élan, elle s'élança, poussant un nouveau cri de rage, sabre en mains, et prête à s'abattre sur les trois soldats qui l'espace d'un instant, parurent comprendre qu'ils ne parviendraient pas à s'en sortir face à un tel déluge de colère, voyant comme un torrent de flammes en furie venir droit sur eux.


Pendant ce temps…

_"Euh… com… commandant Krügger… on... on à la fille en visuel… mais, elle à l'air sacrément en pétard… AAAAAAAAAARGGG!!"

Dissimulé avec ses deux hommes à l'arrière de l'établissement, hors de vue, Krügger avait écouté attentivement depuis son communicateur intégré dans son masque, ayant entendu la voix paniqué de son sbire, ainsi que son hurlement d'agonie et la giclure de sang qui l'avait accompagné en fond. Nullement affecté par cette perte considérée plus comme un dommage collatéral, Krügger, une nouvelle fois, sourit d'un air satisfait entre ses dents.

_"Oui… Décidément, elle sera parfaite pour notre grand maître… "

Cependant, sa satisfaction fut de courte durée suite à l’explosion d’un éclair surgissant du ciel et venant tout à coup frapper l'un de ses deux hommes, le tuant sur le coup et le réduisant à une carcasse fumante. Surpris sur l'instant, mais soupirant lourdement avec agacement, Krügger se retourna, faisant face au responsable. Situé à quelques mètres de lui, le dos appuyé contre le mur et les mains dans les poches, Mathieu releva la tête, dévoilant son visage sous son chapeau et arborant un air confiant envers ces deux adversaires en armures qui se tenaient devant lui.

_"Mathieu… Le sale emmerdeur toujours collé aux basques de Rob, comme un gentil petit chien… Je savais que vous seriez dans les parages, étant donné l'occasion." commenta sombrement Krügger, les mains serrés et crispés d'une colère montante.

Aucunement insulté par les paroles de l'allemand en manteau noir, Mathieu se contenta d'un sourire cynique, allumant une nouvelle cigarette avec son briquet, soufflant la première bouffée et laissant les cendres tomber sur ses bottes.

_"Armin Krügger… Ça faisait un bail qu'on s'étaient pas vus. S'attaquer à une jeune fille de 17 ans… Je savais que vous étiez des fils de putes dépourvus de couilles, mais là vous battez des records."

_"Tu crois parvenir à m'énerver avec tes insultes dignes d’un gamin?" lui répondit sèchement Armin, dont la main venait lentement mais sûrement glisser vers sa ceinture.

_"Oh non t'inquiètes… " se moqua Mathieu sans la moindre retenue, toujours avec le même ton calme et provocateur "… Je sais que t'es bien trop stupide pour en comprendre plus de la moitié."

Fulminant sous son masque, Armin retira et jeta son manteau noir sur le côté, révélant son armure au grand jour, plus perfectionnée que celles de ses sbires. Sur le poignet droit, une lame émergea, et sur le poignet gauche sortit le canon d'une mitrailleuse. Révélant ses armes automatiques à même sa tenue de combat, Armin se tenait droit, ferme et paré.

_"Tu veux jouer, mon p'tit Mathieu? Très bien. Je renverrais ta tête à Rob dans une boite!!"

Le voyant faire, Mathieu se contenta de laisser tomber sa cigarette, l'écrasant du bout de sa botte et se positionna, face à ses deux adversaires. Faisant craquer les articulations de ses phalanges, le jeune homme au chapeau sourit, des étincelles statiques commençant à crépiter le long de sa paume et au bout de ses doigts. Les yeux de Mathieu se mirent eux aussi à émettre de petits éclairs, tandis que le vent se levait de manière anormale autour de lui.


Pendant ce temps…

Mariko était venue à bout des quatre hommes en armures, leurs corps sans vie gisant maintenant autour d'elle dans des mares de sang. La lame de son sabre devenue rouge, la lycéenne contemplait son oeuvre en silence, l'air assombri mais dénué de tout sentiment de regret. Persuadée d'avoir fait justice, elle ne s'en sentit pas mieux pour autant. Sentant son coeur la faire souffrir atrocement dut à la dépense d'énergie trop grande, Mariko gémit de douleur, obligée de poser un genou à terre. Incapable de maintenir son armure, cette dernière se dématérialisa en milliers de braises qui s'évaporèrent dans l'air, laissant l'adolescente haletante et épuisée dans son uniforme scolaire. Le sabre, lui aussi, s'évapora dans sa main en une volute de fumée.

Idiote, se dit-elle à elle-même. Emportée par sa colère, elle avait été aveugle et trop puisée dans son énergie magique pour anéantir ces quatre clowns grotesques. Galvanisée par cette nouvelle puissance, elle n'avait pas été assez attentive et souffrait maintenant des conséquences de son imprudence. Son coeur la lançait, d'une manière violente, à un tel point qu'elle faillit en pleurer tant la douleur était grande. Prenant de petites inspirations et faisant le vide dans sa tête, Mariko évacua comme le pouvait cette souffrance et ce stress, permettant ainsi à son coeur de reprendre un rythme plus stable et régulier.

Mais alors qu'elle reprenait son souffle et quelques forces afin de pouvoir se relever, son attention fut attirée par l'arrivée soudaine et inexplicable de nuages noirs orageux se rassemblant à un point précis, au dessus de l'établissement, plus précisément derrière le bâtiment principal, et tournoyant lentement en un véritable tourbillon. Le bruit du tonnerre résonna puissamment alors que des éclairs éclatèrent un peu partout, dans des flashs de lumière intense et blanche. Avec les nuages, un vent violent de tempête se leva sur l'établissement. À moitié aveuglée, Mariko se recula, perplexe face à ce phénomène anormal qui se produisait devant elle. Dans le même temps, une sensation étrange la traversa de part en part. Elle haleta. Dans l’air, se faisait sentir l’émanation d’une énergie très concentrée et puissante, à la fois différente mais aussi très similaire à la sienne.

Un choc sourd, comme un impact, se fit entendre non loin, accompagné d'un tremblement qui secoua tout le lycée et déstabilisa presque Mariko. Puis, d'autres éclairs explosèrent, beaucoup plus proche cette fois, venant frapper le sol de la cour et laissant derrière eux de petits cratères fumants. Surprise, Mariko se recula encore plus, surveillant le ciel devenu obscur et tourbillonnant, incapable d'expliquer ce qui se passait. Était-ce là l'attaque d'une nouvelle créature?

Et c'est alors, qu'elle les vit tous deux. Stupéfaite, sans voix, Mariko contempla ces deux formes qui venaient de surgit au milieu de la tempête et semblaient s'affronter dans un duel des plus acharnés sur le toit du gymnase à côté du bâtiment principal. Mariko reconnut l'un d'eux comme étant le chef des hommes en armures, s'étant débarrassé de son manteau noir et avait déployé un véritable arsenal militaire de ses bras cybernétiques. L'autre individu en revanche, lui était complètement inconnu. Un jeune homme caucasien, aux longs cheveux châtains et portant une barbiche au menton, vêtu d'un long manteau noir en cuir, un chapeau muni de lunettes steampunk vissé sur la tête, et armé de deux étranges fusils à canons-sciés. Tout en se poursuivant mutuellement, les deux adversaires se tiraient dessus avec insistance, l'homme en armure mitraillant sans cesse avec le canon rotatif de son bras, tandis que tout en esquivant les centaines de balles avec une agilité surhumaine, le jeune individu au chapeau noir répliquait, ses deux fusils crachant de leurs canons des éclairs rugissantes.

Mariko fut plus que perplexe, même choquée, à la vue de ce jeune inconnu, qui sous ses yeux, invoqua une poignée d'éclairs dans la paume de sa main afin de les jeter sur son opposant, qui les évita toutes à l'aide d'un jetpack intégré dans le dos de son armure et lui permit de s'envoler et faire un bond prodigieux en arrière. Cela ne déstabilisa pas l’homme au chapeau, qui se munit d'une hache à une main, la matérialisant devant lui d’une manière très semblable à ce que Mariko faisait avec son katana, et bondit dans les airs afin d'atteindre sa cible. L'homme en armure vit cependant le coup venir et le para avec sa lame de poignet, les deux armes s'entrechoquant avec brutalité et laissant échapper plusieurs étincelles autour d'elles.

Voyant que ses attaques ne fonctionnaient pas, l'inconnu au chapeau tenta une nouvelle tactique et tendant ses deux mains vers le ciel, produisit une nouvelle fournée d'éclairs qui vinrent envelopper ses bras tout entiers. La foudre frappa de plein fouet la hache à une main qui, à la surprise totale de Mariko, se changea en une guitare électrique dans les mains du jeune homme. Une superbe guitare noire en forme de hache tranchante. Devant ce nouveau phénomène, l’homme en armure laissa échapper un grognement de frustration.

_"LIGHTNING BLAST!!" clama le jeune homme au chapeau tout en abattant sa main sur les cordes, déclenchant un puissant riff qui fit vibrer l'air et les tympans, allant même jusqu'à faire vibrer le sol.

Mariko manqua presque de tomber à la renverse, sentant le son puissant et métal de cette guitare faire trembler son corps entier et faire vibrer son coeur comme jamais. Un puissant éclair jaillit du manche de la guitare et vint frapper le bord du toit du bâtiment des classes, là ou se trouvait son ennemi, qui était parvenu encore une fois à éviter le tir.

Durant un bref instant, Mariko vit ce jeune homme au chapeau tourner son regard vers elle, la fixant droit dans les yeux. Immédiatement, elle sentit son coeur faire un bond énorme, et resta figée, comme une statue. À nouveau, une série d'images et de flashs familiers lui explosa en tête… Cette terre déserte et poussiéreuse s'étendant à l'infini, parsemée de ces pierres tombales en formes de guitares électriques… Cette arbre gargantuesque aux mille racines s'enfonçant dans la terre… Et à son pied, deux formes floues, humaines, une féminine et une masculine, s'approchant l'une de l'autre… leurs mains se touchant très lentement, puis s'enlaçant avec tendresse… Vénéséa, fit alors une voix masculine, comme un écho… Zheor, répondit immédiatement la voix féminine dans la même tonalité lointaine… Puis, tout s'évapora et Mariko fut brutalement ramenée à la réalité.

Perdue par ces nouvelles visions venues l'assaillir, la pauvre adolescente sentit son coeur s'animer d'une chaleur plus qu'intense. Elle le ressentait également au fond d'elle, cette énergie d'une puissance aussi grande que la sienne et d'une nature très similaire… Ce… Ce jeune homme… Il était comme elle!

Cependant, l'inconnu ne s'attarda pas plus, devant esquiver de nouveaux tirs ennemis, et sans perdre un instant, s'éloigna d'un bond prodigieux vers le toit du bâtiment principal, à la poursuite de l'assaillant en armure qui prenait la fuite en direction du centre-ville.

_"Non, attendez, ne partez pas!" s'écria alors Mariko en voulant partir à la poursuite du jeune étranger au chapeau, mais ce dernier étant beaucoup trop rapide, elle ne put que le regarder partir au loin, poursuivant l'autre avec un acharnement rare.

Mariko resta seule, au milieu de la cour de son lycée en pagaille, parsemée de cratères encore fumants et de corps sans vie d'inconnus en tenues étranges et armés. Elle aurait pu choisir de se transformer afin de partir après eux et les rattraper, mais elle se sentait encore trop faible pour tenter une nouvelle transformation. De plus, les sirènes approchantes des pompiers et des forces de police la poussèrent à partir d'ici en quatrième vitesse. Elle ne voulait aucunement être prise sur les lieux du crime, au risque d'être perçue comme une coupable potentielle.

Après avoir escaladée la grille de son lycée et courue pendant de longues minutes jusqu'à s'être suffisamment éloignée, Mariko prit un taxi afin de pouvoir rentrer chez elle. Assise sur la banquette arrière, encore sous le choc de ce qu'elle venait de voir, Mariko essaya de faire le point, respirant doucement. À l'extérieur, une fine pluie glacée commença à tomber sur la ville, les gouttes d'eau s'écrasant et venant glisser sur la vitre du taxi. Se passant la main sur le visage, Mariko était hantée par des milliers de questions sans réponses. À nouveau, son coeur commença à s'emballer et elle dut faire le vide afin de le maîtriser.

Comment avait-elle pu invoquer cette armure sur elle ? Qui étaient ces hommes en armures? Que voulaient-ils? Et qui était cet étranger invoquant des éclairs et ayant démontré une magie très similaire à la sienne? Comment avait-il pu générer cette guitare capable de cracher la foudre? Et que voulait dire ces visions apparues à l'instant même ou il avait posé le regard sur elle? Comme si une sorte de connexion s'était établie au moment ou leurs regards s'étaient croisés… Une sorte de lien… Non, s'était absurde, pensa t-elle en tentant de rationaliser un peu… Comment pouvait-elle avoir un lien avec une personne qu'elle n'avait jamais rencontrée auparavant?


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