Monstermen : Les Gardiens des Mondes

Chapitre 5 : Secret Familial

3262 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 12/11/2021 21:54

Ville de Chartres, France, dimension des humains

Année 2009

13h00 heure locale


Chartres, ville française moyenne de plus de 30 000 habitants, était principalement connue pour sa cathédrale, considérée comme un véritable monument historique à travers le monde. Cette journée d'octobre était marquée par un ciel gris et recouverte d'épais nuages noirs, masquant le soleil et déversant une fine bruine sur la ville silencieuse, hormis les piaillements des quelques oiseaux voltigeant au dessus des toits. L'après-midi ne faisait que commencer, et le froid devenait plus fort dans les rues au fil des heures, forçant plus d'un passant à hâter le pas afin d'aller se mettre à l'abri.

Marchant d’un pas nonchalant dans les allées graveleuses du cimetière de la ville, un jeune homme s'avança, le visage assombri. Il avait vingt-cinq ans, un visage mince, des yeux d'un bleu-vert, de longs cheveux bruns tombant sur ses épaules, une fine moustache et une petite barbichette sur le menton. Il était entièrement vêtu de noir, avec une longue veste portant le logo Ace of Spades sur le dos et un chapeau noir sur la tête, le protégeant de la bruine collante. Son nom était Isaac Dagon.

Les mains dans les poches, et dans le plus grand silence, il s'arrêta devant deux tombes précises, sur lesquelles avaient été placées des fleurs maintenant imbibées de flotte. Il regarda les noms sur les pierres tombales: Isabelle et Lucas Dagon. Sa mère et son père, tous deux décédés il y a un peu plus de deux semaines dans un accident de train sur la ligne Paris-Le Mans, alors qu'ils revenaient d'un voyage à l'étranger. Le train avait déraillé et s'était écrasé en contrebas d'un pont. Il y avait eu plus de soixante morts et le double de blessés. Lucas était décédé instantanément, mais Isabelle avait succombé à ses blessures quelques heures plus tard à l'hôpital, avec Isaac à son chevet, impuissant et brisé. Le jeune homme se souvint de tout cela avec une grande souffrance et déposa sur les tombes deux roses qu'il avait achetées plus tôt à un fleuriste du coin. Le visage fermé, Isaac resta pendant de longues minutes à contempler le lieu de repos de ses parents, sentant les fines gouttes de bruine venir s'accumuler et ramper sur son chapeau et sa veste.

_ Maman … Papa ... J'aurais aimé pouvoir vous dire tellement de choses ... mais maintenant c’est trop tard. Je me sens complètement paumé, je ne sais plus quoi faire, ni même penser, dit-il, morose, se jugeant presque pour leur mort alors qu'il n'en n'était nullement responsable, il le savait bien.

Encore un coup de la fatalité, cette emmerdeuse intangible qui aimait se jouer des gens et leur arracher ce qu'ils aiment le plus quand ils s’y attendent le moins. Sentant sa gorge se serrer et ses larmes monter, le jeune homme respira un bon coup et quitta le cimetière. Tout en se promenant un peu au hasard dans les rues de la ville, croisant quelques personnes sur son chemin et arrivant sur la grande place de la médiathèque, Isaac sortit quelque chose de sa poche. Une enveloppe mystérieuse que sa mère lui avait donnée, juste avant sa mort. Sur l'enveloppe avait été écrit: A lire seulement deux semaines après notre mort. Des plus étrange, comme s'ils l'avaient écrit en sachant ce qui allait leur arrivé, aussi farfelu cette idée puisse être. Mais malgré cette étrangeté, Isaac avait tenu sa promesse et décida de lire la lettre une fois rentré chez lui. Stockant précieusement le papier dans sa poche, il reprit sa marche vers l'arrêt de bus le plus proche, pour prendre le prochain qui le ramènerait dans le quartier résidentiel où il habitait.

Assis sous l'abribus recouvert d'affiches publicitaires en tout genre, Isaac attendait patiemment l'arrivée du bus, regardant les messages sur son téléphone portable et essayant de se protéger du froid mordant. Beaucoup de messages de proches et d'amis, soutenant et offrant leur condoléances au jeune homme. Cela le fit sourire légèrement, mais sans plus.

_ Sarah, allez, reste calme, s'il te plaît …

Isaac releva la tête en entendant cette voix et vit un homme de quarante ans, mal rasé et aux cheveux courts brun foncé, amenant avec lui une jeune adolescente de treize ou quatorze ans, aux longs cheveux châtains, habillée chaudement contre le froid et la pluie et assise dans un fauteuil roulant. Un père et sa fille sûrement. Tous deux s'arrêtèrent sous l'abribus à côté de Isaac, sans vraiment le calculer. Alors que le père vérifiait les horaires de bus affichés sur l'abri, la fille nommée Sarah avait l'air nerveuse, parfois tremblante, et passait son temps à marmonner des mots incompréhensibles entre ses lèvres, tout en dessinant avec des crayons de couleur sur une planche à dessin posée sur ses genoux.

Elle jetait aussi parfois un coup d'œil très rapide à Isaac, qui, sans vouloir à s'immiscer dans la vie des autres, ne pouvait s’empêcher de regarder du coin de l'œil ce qu'elle dessinait, sans pouvoir bien voir. Eh puis après tout, c'était juste un dessin, pas de quoi s'inquiéter. L'homme semblait pressé, tapotant plusieurs fois du pied sur le trottoir, regardant sa montre toutes les trente secondes nerveusement et se tourna finalement vers Isaac.

_ Excusez-moi, savez vous dans combien de temps le bus sera là?

_ Oh vous inquiétez pas, les bus sont toujours en retard de quelques minutes sur cette ligne, mais il va pas tarder.

L'homme remercia poliment Isaac et sembla se résigner à attendre, se penchant vers sa fille pour lui parler.

_ Ne t'inquiète pas, Sarah. Je vais t'emmener dans un bon hôpital, et cette fois tu seras bien traitée, je te le promets.

La jeune fille semblait plongée dans son dessin, comme si elle ne l'écoutait pas. Bien qu'il essaie de ne pas interférer avec ce qui ne le concernait pas, Isaac entendit la conversation. Soudain, tremblant plus intensément qu'avant et de manière incontrôlée, la jeune fille laissa tomber son crayon rouge, qui roula jusqu'au pied du jeune homme en deuil.

_ Le … le crayon rouge, je veux le crayon rouge! Je veux le crayon rouge! elle commença à répéter cette phrase, d'une manière paniquée et respirait de plus en plus fort.

Plusieurs passants observaient la scène avec perplexité, mais aucun n'intervint. Le père essaya de la calmer en lui parlant doucement. Voyant cela, Isaac se pencha pour ramasser le crayon et le tendit en toute politesse.

_ Voici ton crayon.

La jeune fille sembla se calmer lorsqu'elle reprit enfin son crayon entre ses doigts. À ce moment, Isaac put apercevoir le dessin qu'elle faisait: au milieu, une grande spirale noire. A droite, une femme aux cheveux noirs et vêtue d'une robe noire à l'allure ancienne, pleurant devant deux tombes et tenant dans ses mains, une rose noire. Et à gauche, un jeune homme vêtu de noir, le visage fermé, devant deux tombes et tenant dans ses mains une rose rouge. Isaac leva un sourcil, plutôt intrigué par cela.

_ Merci, remercia à nouveau le père, auquel Isaac répondit juste avec un geste disant que ce n'était rien.

Son regard croisa celui de la fille qui le fixa pendant de longues secondes. Isaac se sentit très étrange tout à coup, mal à l'aise, comme harponné par quelque chose d'invisible.

_ Il fera sombre ... très sombre ... et froid… de plus en plus froid... Sans chaleur, les morts se lèvent et marchent… Sans lumière, plus espoir, dit-elle très calmement, et regardant un instant la poche de Isaac, là où la lettre se trouvait cachée.

_ Sarah, allons, laisse ce jeune homme tranquille... Encore désolé, s'excusa le père dont le visage creusé par la fatigue trahissait le calvaire qu'il devait vivre en ce moment, surtout avec une enfant handicapée à charge. Bien évidemment, Isaac ne lui en voulut pas.

Mais alors qu'il éloignait Sarah, cette dernière agrippa fermement la main de Isaac dans la sienne, le surprenant sur l'instant. Agacé par les caprices de sa fille, l'homme quarantenaire la força à lâcher et poussa le fauteuil plus loin.

Perplexe devant ce qu'il venait d'entendre, Isaac resta immobile, voyant le père et sa fille monter dans le bus enfin arrivé. Le jeune homme ne put réagir et resta perplexe et vit après la fermeture des portes la fille nommée Sarah jetant un dernier regard perçant en arrière, droit vers lui. Le bus s'éloigna dans la rue et disparut au tournant, laissant Isaac seul sur le trottoir, toujours confus par ce qu'il venait d'entendre, et devrait donc attendre le prochain bus. Il remarqua alors, en baissant les yeux, entre ses doigts, le crayon rouge que la jeune fille avait glissée furtivement dans sa main sans qu'il le remarque.

Une heure plus tard, après avoir pris le bus, Isaac se retrouva enfin dans son quartier résidentiel vers la sortie de la ville, très proche de la zone industriel. Un quartier plutôt calme dans lequel il avait vécu depuis toute sa vie avec ses parents, jusqu'à présent. Il arriva devant une modeste maison de taille moyenne, en franchit le petit portail et le jardin, et rentra chez lui, fermant la porte à clef derrière lui. La maison n'était ni trop riche ni trop pauvre, et Isaac n'avait pas à se plaindre de sa situation financière et était actuellement en formation dans un centre pour trouver un emploi plus tard. Sur le canapé du salon, un petit chat noir nommé Cléo dormait paisiblement, vautré comme à son habitude sur le pouf. Isaac caressa doucement le haut de la tête du chaton et, après avoir retiré sa veste et son chapeau, entra dans la cuisine, la mystérieuse lettre à la main et le crayon rouge qu'il avait gardé.

Après s'être préparer une bonne tasse de chocolat chaud pour se réchauffer un peu du froid hivernal dehors, Matthieu s'assied à la table de la salle à manger et ouvrit finalement l'enveloppe. Tout en buvant, il a lut attentivement.



Isaac,

Si tu lis ces mots, c'est que nous sommes malheureusement morts. Bien que tu ai pu vivre une enfance heureuse et innocente, nous t'avons caché beaucoup de choses, dans le seul but de te protéger. Mais tu es un adulte maintenant, et en tant que tel, tu es prêt à continuer les recherches que ton père et moi avons menées durant nos vies, tout comme nos parents et leurs parents avant eux. Tu retrouvera, archivées au grenier, ces fameuses recherches, dans des dossiers classifiés. Attention cependant, car ces travaux te feront franchir la porte d'une réalité dont tu ne sait rien, comme actuellement la majorité de l'humanité ignore son existence, mais qui existe bel et bien, et qui, si tu n'y prends pas garde, pourrait te prendre la vie comme il l'a fait avec nous. Prend soin de toi, mon fils. Le combat entre la lumière et l'obscurité ne s'arrête jamais.



Et signé par sa mère Isabelle. Isaac dut prendre quelques instants pour accepter ce qu'il venait de lire, reposant son dos contre le dossier de la chaise. De quoi sa mère pouvait-elle parler? Et cette mention de combat entre lumière et obscurité? Cela lui fit repenser à ce que cette fille, Sarah, avait dit ... Il fera sombre ... sans lumière, aucun espoir ... Isaac passa ses mains sur le visage, très fatigué mais essayant de comprendre ce qui se passait dans cette journée décidément de plus en plus bizarre. Comme si la mort subite de ses parents n'était pas assez lourde sur ses épaules en ce moment. Dans l'enveloppe, avec la lettre, se trouvait une clé qu’Isaac examina. Son regard se tourna alors vers les escaliers menant à l'étage, et donc vers le grenier. Ce même grenier, dont, maintenant qu'il se souvenait, on lui avait toujours refusé l'accès, ses parents lui disant que c'était trop dangereux pour diverses raisons toutes plutôt évasives dans le fond. Mais quand on est gosse, on ne fait pas vraiment gaffe à ce genre de détails. Pourquoi tout ce mystère? Dans le fond, cela pourrait expliquer pourquoi ils étaient assez souvent absents et devaient le laisser à la garde d'autres membres de la famille pendant leurs voyages au quatre coins du monde. Regardant minutieusement la clé avec un regard décidé, le jeune homme allait enfin le découvrir.

Montant les escaliers à chaque pas, Isaac sentit son cœur battre dans sa poitrine. Que découvrirait-il enfin dans ce grenier après toutes ces années? Il était à la fois inquiet mais aussi curieux de savoir ce qu'il allait y trouver. Mais pourquoi ses propres parents devraient-ils cacher quelque chose? De quoi avaient-ils voulu le protéger?

Arrivé dans le petit couloir du premier étage, Isaac tira sur la petite corde abaissant l'échelle et après avoir monter les barreaux, se servit de la clé pour ouvrir le cadenas de la trappe au plafond, qui glissa dans un grincement rouillé, et laissa apparaître un mince nuage de poussière. Hésitant un instant, Isaac toussa un peu et monta, atteignant enfin l'obscurité du grenier. Ce noir le fit frissonner, comme s'il s'attendait à ce que quelque chose d'effrayant lui saute dessus pour l'attaquer. Mais il avait vu suffisamment de films d'horreur pour savoir que ce n'était que de la fiction. Ne voyant rien au début, il essaya de sentir l'interrupteur, qu'il trouva, et l'activa. Une vieille ampoule de plafond grésilla pendant quelques secondes, puis dévoila le grenier. Isaac resta abasourdi par ce qu'il voyait maintenant devant lui.

Sur un mur entier étaient punaisées des centaines de coupures de journaux, toutes plus ou moins anciennes, et certaines reliées entre elles par des fils de laine rouges accrochés et serpentant le long de la paroi. Des piles de documents étaient éparpillés un peu partout sur le sol, ainsi que des boîtes en carton, toutes numérotées au feutre noir. Sur un petit bureau poussiéreux se trouvait un ordinateur portable fermé, mais il semblait toujours en état de fonctionner.

_ Oh, bordel… Mais c’est quoi tout ça ?

Isaac s'approcha pour mieux voir, mais ne dit rien de plus, les yeux écarquillés de stupeur et de curiosité. Certaines photos étaient également suspendues, représentant principalement des dessins ou des arts primitifs, certaines très anciennes, la plupart montrant des créatures monstrueuses inconnues avec une apparence féroce, bien plus terrifiantes que toutes les créatures d'horreur fictive dans les films d'horreur. Chaque photo avait une date et un lieu précis notés en dessous d'elles. Les dates les plus anciennes semblaient remonter à la préhistoire, montrant des photos de peintures rupestres représentant des formes monstrueuses et émaciées. Des coupures de journaux parlaient d'apparitions étranges comme des ovnis, ou de créatures aperçues dans les forêts ou les montagnes de plusieurs pays du monde, ou parfois de mystérieuses disparitions d'êtres humains, et parfois même d'avions ou de bateaux dans certaines parties reculées du globe. Sur les murs, Isaac pouvait voir les dessins de certaines créatures très populaires de quelques folklores, comme le Bigfoot pour l’Amérique du nord, le Monstre du Loch Ness pour l'écosse, le Chupacabra au Mexique, le Slenderman un peu partout aux Etats-Unis et en Europe... Tous les monstres représentés étaient entourés d'un cercle rouge et de flèches rouges pointant toutes vers un mot précis écrit en gras: Réel! Et une autre chose qu’Isaac lut au passage, fut le titre d'un dossier sur le bureau, et écrit en gras et en noir: Fichiers Laponie N°174: Nouvelles Preuves.

_ Qu'est-ce que c'est que ça? souffla le jeune homme entre ses dents, la curiosité l'emportant.

Isaac ouvrit l'ordinateur portable, essuyant un peu de la poussière qui le recouvrait, et ouvrant le dossier à côté, trouva plusieurs clés USB, toutes portant un numéro. Plus qu'intrigué, Isaac s'assied face à l'ordinateur et brancha la première clé, ce qui ouvrit une série de fichiers informatiques. Isaac cliqua sur le premier d'entre eux, qui avait été nommé "Incident Hôpital, 2008". Il y a un an? Le dossier était un rapport écrit d’un vieil article de journal sur un mystérieux incident survenu dans un hôpital en Finlande. L'établissement avait pris feu dans des circonstances jamais élucidées et seuls deux survivants avaient pu être secourus: un homme du nom de Ben et sa fille autiste, Sarah, qui était l'une des patientes de l'hôpital au moment du drame. En voyant la photo, Isaac reconnut avec stupéfaction la fille et l'homme qu'il avait vu à l'arrêt de bus plus tôt, bien que l'homme paraissait bien plus fatigué. Selon le rapport, le père n'avait aucun souvenir de ce qui s'était passé, alors que la jeune fille s'était enfermée dans un silence complet et passait son temps à faire des dessins étranges, répétant une seule et même phrase: Ils étaient ici ... Ils seront toujours là ...

Sentant sa tension monter ainsi que son coeur battre dans sa poitrine, Isaac ne s'arrêta pas là et ouvrit le fichier vidéo se trouvant à côté de l'article. Un nouvel onglet s'ouvrit, dévoilant une vidéo filmée par une caméra portable. La jeune Sarah apparut sur l'écran, assise de l'autre côté d'une table blanche et faisant face à l'objectif. La pauvre petite paraissait fatiguée, nerveuse, habillée dans sa chemise d’hôpital et griffonnait sans cesse sur une feuille de papier avec ses crayons. Une voix, qu’Isaac reconnut comme étant celle de son père, Lucas, se fit entendre à côté de la caméra.

_ Sarah, tu veux bien nous expliquer ce qui s'est passé cette nuit là à l’hôpital? Est ce que tu sais qui a provoqué l'incendie?

Sarah leva ses yeux, affichant un regard assez déroutant, vide de toute émotion, voir froid, et de son doigt, désigna sa feuille de dessin, sur laquelle étaient dessinés des sortes de formes abominables et inhumaines, comme des ombres décharnées agitant des bras griffus.

_ Il va faire de plus en plus froid... De plus en plus sombre... ça a déjà commencer... si rien n'est fait pour empêcher les roses de se faner, tout sera perdu...

_ Qu'est ce qui a déjà commencer? Pourquoi empêcher des roses de se faner? Sarah, explique toi clairement, c'est important, répondit alors la voix d'Isabelle avec une certaine insistance, face à laquelle, Sarah refusa de répondre et se renferma sur elle-même.

Figé devant son écran et incapable de parler, Isaac écoutait cette entrevue des plus malaisantes. Son coeur bondit de manière soudaine lorsqu'il ressentit que… Oui… L'espace d'un instant, c'était comme si Sarah l'avait regarder fixement, droit dans l'oeil, à travers l'écran de l’ordinateur.



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