Monstermen : Les Gardiens des Mondes

Chapitre 17 : L'Union

3348 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/12/2021 03:58

À la forteresse de Lordran, Amon était seul dans une petite pièce servant en quelque sorte de salle rituelle, plongée dans la pénombre avec quelques bougies. Le pharaon déchu était agenouillé par terre, la tête baissée et un poing sur la poitrine. Il leva la tête pour regarder par-dessus son épaule et vit Tavros entrer. Il l'avait senti venir.

_ Désolé, Amon, si je t'ai dérangé dans ta prière.

_ Bah, de toute façon, j'avais presque fini.

_ Et pour qui tu priais, si la question n'est pas indiscrète ? demanda le minotaure.

_ Je ne priais pas vraiment, j'essayais plutôt d'entrer en contact avec les miens. 

Tavros comprit et hocha la tête. Le pharaon changea alors de sujet.

_ Au fait, le jeune humain, Isaac, comment s'en sort-il pour cette épreuve? 

_ Assez bien, pour l'instant, répondit Tavros en croisant les bras. Alcina continue de regarder l'horizon en attendant de le voir venir tout en suivant sa progression. Pour l'instant, il a réussi à survivre aux loups de la forêt et surtout à traverser le sanctuaire des Maîtres Corbeaux.

Amon parut très surpris par cela, mais fut également impressionné, les Maîtres Corbeaux étant considérés parmi les êtres les plus puissants et dangereux de cette région. 

_ Et maintenant, où est-il ? demanda Amon. 

_ D'après Alcina, il approche d’ici. 


**********


Pendant ce temps… 


Alors que l'aube était censée se lever sur le monde des monstres, Isaac avait toujours l'impression que la nuit était présente, le soleil ne se montrant pas à cause des nuages trop nombreux et aussi sombres que le crépuscule lui-même. Le jeune homme marchait d'un pas lent et lourd, le visage creusé de fatigue et des cernes sous les yeux. Sa rencontre avec les Maître Corbeaux cette nuit-là l'avait empêché de trouver un sommeil réparateur et il avait voulu s'éloigner le plus possible du sanctuaire. De plus, les coups qu'il avait reçus pendant le combat le faisaient encore souffrir. Indépendamment de la fatigue et de la douleur, il marcha plus loin et n'était pas déterminé à abandonner. Les éléments semblaient se liguer contre lui, un vent froid soufflant contre lui et une pluie fine commençant à tomber sur la région. Isaac soupira d'irritation alors qu'il soulevait le capuchon de sa veste par-dessus sa tête.

La forêt lugubre n'en finissait pas, et tout le temps, voir des arbres a commencé à l'ennuyer sérieusement aussi. Et pas la moindre trace de cette maudite forteresse. Il arriva devant un chemin battu bifurquant dans plusieurs directions. D'étranges panneaux de bois usés par l'humidité et le temps indiquaient les directions, et portant tous des symboles différents qu'Isaac ne comprenait pas, sauf un : celui du crâne cornu, le même que son symbole métallique dans sa poche. Il indiquait le chemin vers le centre. Isaac décida de faire confiance à son instinct et s'est engagé dans cette voie. Mais sous la pluie, d'autres créatures sont apparues. En marchant, Isaac pouvait voir de petites formes voler entre les arbres et semblant s'amuser des gouttes de pluie. Il était fasciné par ce qu'il voyait. Ces petites créatures, d'une quinzaine de centimètres à peine, ressemblaient à de petits humanoïdes aux oreilles pointues et aux cheveux de lierre. Ils volaient avec de petites ailes translucides sur le dos. Il y avait des mâles et aussi des femelles, et ne portaient aucun vêtement sur eux. Quelles pourraient être ces créatures ? Des Elfes des bois ? Des fées ? Ainsi, il y avait de minuscules créatures élégantes dans ce monde grouillant de monstres dangereux. Certains des petits êtres portaient dans leurs mains des sortes de petits paniers tissés de feuillage et de cordes et s'en servaient pour recueillir l'eau de pluie.

Les êtres volants virent Isaac arriver par le chemin, et bien que la plupart aient choisi de rester à distance et même de se cacher derrière les arbres, certains s'approchèrent, plus curieux qu'autre chose. C'était probablement la première fois qu'ils voyaient un humain de leur existence. Isaac ralentit un peu, laissant ces petites créatures tournoyer autour de lui, touchant parfois ses cheveux ou ses vêtements. Il ne fit pas de gestes brusques pour les faire partir, après tout, il n'avait aucune raison de se montrer hostile envers eux puisque qu'eux-mêmes ne le faisait pas. Il les entendait parfois se parler dans une langue qu'il ne comprenait pas. Ce langage ressemblait un peu à celui des Elfes dans le Seigneur des Anneaux, pensa-t-il. Perché dans certains des arbres les plus hauts, il pouvait voir des sortes de petites huttes et faites avec des plantes. Les êtres allaient et venaient dans ces abris. Des maisons dans les arbres, sûrement pour vivre hors de portée des prédateurs terrestres qui n'en feraient une bouchée. Logique. Bien que terrifiant, le monde des monstres était aussi fascinant. Puis, les petits êtres sont partis, retournant à leurs occupations, laissant le jeune homme continuer seul.


Le deuxième jour d'Isaac dans le monde des monstres touchait à sa fin, et l'idée de retourner dans la forêt pour une nuit entière et recroiser des loups le faisait frissonner d'angoisse. Toute cette marche, ces rencontres et affrontements, ajoutant à cela que ses provisions s'étaient considérablement réduites, tout commençait à peser sur son corps et son esprit. Mais le jeune homme n'avait toujours pas renoncer et poursuivait son périple, se disant qu'il faisait cela pour sauver son monde, en espérant qu'il n'était pas trop tard pour cela. 

Ses jambes lui faisaient mal à cause de la marche incessante sur ces chemins tortueux, mais il tenait bon. Alcina ne lui avait pas parlé par télépathie depuis longtemps, mais il sentait au fond de lui qu'il était sur le point d'atteindre son objectif. Il arriva devant une immense et longue formation rocheuse s'étendant sur des kilomètres des deux côtés. Une impasse. Isaac essaya de voir s'il y avait un moyen de grimper, mais les murs étaient trop raides et la roche semblait être dénudée et tranchante comme des lames de rasoir. Risque de se taillader les mains en grimpant et tomber d'une hauteur vertigineuse... Il renonça bien vite à cette idée suicidaire. Le jeune homme était intrigué par cette paroi de roche qui lui bloquait le chemin, mais il ne voulait pas abandonner. Il y avait sûrement quelque chose à faire. Il se mit à palper doucement la surface de la roche, comme pour chercher une sorte de mécanisme caché, comme pour certains passages secrets dans les histoires d'aventures et fantastiques. Cela pouvait paraître complètement saugrenu, mais après tous les phénomènes surréalistes qu'il avait vécu, peut-être la solution l'était-elle tout autant?

 _ Allez, Alcina, aidez-moi s'il vous plaît, dit-il tout seul en cherchant. 

Aucune réponse n'est venue bien sûr. Mais il n'avait pas traverser toutes ces épreuves pour être bloqué par un stupide mur de pierre. Après plusieurs minutes de recherche, sa main effleura une surface différente sur le rocher ce qui attira son attention. Il retira la mousse et le feuillage qui recouvraient cette partie, pour découvrir une petite forme taillée dans la roche, ayant la forme du symbole de Lordran. Isaac sortit alors le petit artefact métallique de sa poche et compara. Il était juste à la bonne taille pour se loger dedans. Bingo, pensa Isaac. Il incrusta le symbole comme une clé dans un mécanisme et attendit. Plusieurs secondes passèrent, mais rien ne se passa. Isaac ne comprenait pas vraiment ce qu'il avait à faire d'autre. Il essaya de tourner le symbole dans plusieurs directions... Non... Prononcer le nom de Lordran, ou d'Alcina ... Non plus...

Isaac réfléchissait de toutes ses méninges à essayer de trouver quelque chose. Il repensa à l'instant ou il avait ramassé le symbole dans la crypte…. Les yeux avaient commencé à briller, et le sang avait coulé des orbites… Du sang ? Et si... Isaac frémit à cette idée, mais après tout, qu'avait-il à perdre à tenter? Il prit sa hachette et avec le tranchant de la lame, s'entailla légèrement la paume de la main. La douleur fut très vive, le faisant grimacer, et il vit un mince fil rouge couler le long de sa peau et quelques gouttes tomber à ses pieds sur les feuilles mortes.

Serrant les dents contre la douleur, Isaac s'avança et apposa sa paume ensanglantée sur le symbole, puis recula pour voir ce qui se passait. Quelques secondes passèrent, et les orbites de l'artefact brillèrent de cette lueur rouge et il tourna sur lui-même comme une clé dans une serrure. Des grondements de mécanismes se firent entendre dans la paroi rocheuse. Isaac regarda avec fascination le mur de roche se séparer lentement en deux parties, pour apercevoir un passage menant de l'autre côté. Une entrée nécessitant un sacrifice de sang ? A la fois ingénieux et extrême, mais Isaac pensait que cela faisait partie de l'épreuve. Aurait-il été prêt à sacrifier son sang pour continuer la route ? Bandant sa main blessée avec un mouchoir, il continua son chemin à travers le passage au milieu du chemin de roche, laissant derrière lui, et sans regret, la grande forêt sombre.

Le passage entre les parois rocheuses était plutôt court et Isaac arriva dans un autre espace ouvert contenant beaucoup moins d'arbres. Il est cependant resté abasourdi devant la structure qui se dressait en face de lui. Une forteresse, immense et d'aspect presque gothique avec ses remparts et ses tours noires. Des volées d'oiseaux tournaient autour des cimes des plus hautes tours, et des statues de gargouilles parsemaient les hauteurs des remparts, telles des gardiens de pierre montant la garde. La surface des remparts était lisse et parsemée de piques acérées. Isaac fit des pas lents sur le grand pont de pierre menant aux portes de la forteresse, sans quitter des yeux cette dernière. Il jeta ensuite un coup d'œil vers les douves encerclant le château, pour voir qu'elles étaient remplies de pointes d'acier et de braises incandescentes brûlant constamment. Cette forteresse avait de bonnes défenses et qui sait, peut-être y avait-il eu des batailles ici ? Isaac pensa à tout cela en traversant le pont et en montant les longues marches une à une, jusqu'à ce qu'il atteigne les grandes portes de l'entrée, et portant à leur surface le grand symbole de Lordran. Isaac prit une grande inspiration. Il y était parvenu, il avait réussi. Il frappa à la porte, assez timidement. Pas de réponse. Il recommença, plus fort. Toujours rien.

_ Alcina ? Je... C'est moi, Isaac... Il y a quelqu'un?

Il dut attendre plusieurs minutes avant que les portes ne s'entrouvrent dans un grincement lourd et lent, pour le laisser entrer. La boule à la gorge, il entra timidement. Il marchait maintenant sur un sol de dalles grises et lisses, au milieu d'un grand hall assez sombre éclairé par un grand lustre poussiéreux accroché au plafond. Une grande porte se tenait en face, et une autre à droite et à gauche, et un grand escalier en colimaçon à droite menait à l'étage supérieur. L'ambiance était pesante. Isaac se tenait au milieu, sans bouger et regardant autour de lui, ne voyant personne. Soudain, une grande forme familière apparut de l'obscurité en haut des escaliers et descendit lentement les escaliers. Isaac reconnut le Monster-man, Lordran, dans sa grande et terrifiante armure et sa cape noire traînant derrière lui. Le seigneur monstre montra un visage neutre et arriva devant le jeune homme, qui se sentit écrasé par sa présence mais resta calme dans la mesure du possible. Le monstre le fixa sans dire un mot pendant plusieurs secondes, comme pour le jauger, et parla.

_ Qui es-tu et que vient-tu faire en ce lieu? demanda Lordran sombrement. 

Isaac fut plutôt surpris au début, mais après une vive réflexion, pensant que même s'il était arrivé, l'épreuve ne serait peut-être pas encore terminée. Il choisit soigneusement ce qu'il allait dire, et étant déterminé dans son choix.

_ Je m'appelle Isaac Dagon, du monde des humains, et j'ai du traverser toute une forêt et y survivre pour venir ici, afin de vous rejoindre et vous aider à défendre nos mondes.

_ Est-ce la seule raison ? N'y a-t-il pas autre chose ? Lordran a demandé fermement.

_ Non... je suis aussi là pour m'unir à Alcina. 

_ Et dans quel but? 

_ Afin d'éveiller ce pouvoir disparu qui sauvera nos mondes, mais aussi parce que... parce que... c'est elle que j'ai choisie.

Avec ces mots, il montra sa paume ensanglantée. Lordran sembla satisfait de ces réponses et sourit légèrement.

_ Son choix aussi est fait. Elle t'attend... UR-66 !

La porte de gauche s'ouvrit en grinçant et le drôle de cyborg ultra futuriste apparut, saluant le Seigneur Lordran avec respect. Ce dernier s'écarta et laissa passer Isaac, le cœur battant et rassuré d'avoir dit les bons mots, se dirigea vers la porte. Il fit un signe de tête au cyborg nommé UR-66, qui lui montra le couloir derrière la porte.

_ Lady Aclina vous attend dans la grande cour, après ce couloir, indiqua la créature cybernétique. 

Isaac entra, et le cyborg referma la porte derrière lui, signifiant qu'il ne pouvait plus revenir en arrière maintenant que le choix était fait. Mais Isaac n'avait pas l'intention de reculer. Le long couloir qui s'étendait devant lui était sombre, à peine éclairé par quelques chandeliers accrochés aux murs. Quelques portes sur les côtés étaient fermées, mais Isaac n'osait pas les ouvrir, craignant de ce qu'il pourrait trouver de l'autre côté. Il marchait, apercevant au passage les quelques portraits accrochés aux murs. Certains représentaient des paysages sombres et désincarnés, et d'autres étaient des portraits de monstres. Il y avait des portraits d'Alcina, dans diverses poses dignes et distinguées. 

Il était désagréable de se sentir observé par les images chaque fois qu'il passait devant l'une d'elles. Il atteignit la porte au bout du couloir comme UR-66 le lui avait fait remarquer, et la poussa.

Un souffle de vent froid vint l'accueillir et il se retrouva à nouveau dehors, mais cette fois dans une grande cour de dalles de pierre et entourée de grandes et épaisses haies et de quelques arbres perdant leurs feuilles. Au milieu de la cour, il vit quelqu'un qu'il reconnut tout de suite et qui semblait l'attendre. Alcina, vêtue d'une robe victorienne écarlate avec un jabot de dentelle de couleur assorti autour du cou, les mains dans le dos et debout, le regarda d'abord d'un air neutre et ne bougea pas. Isaac lui sourit un peu et s'arrêta juste devant elle.

_ Madame Alcina, dit Isaac avec un respect timide. 

Elle n'a d'abord rien dit et a doucement touché sa joue avec sa main, regardant de haut en bas et remarquant l'état sale de ses vêtements, ainsi de ce qu'il avait souffert pendant sa quête à travers la forêt. Isaac la laissa faire et la regarda aussi. Elle n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, et rien d'étonnant à ça.

_ Isaac, dit-elle enfin en brisant le silence. Je te félicite d'être venu ici. Malgré les dangers, tu as prouvé ta détermination.

_ Je suis prêt à faire ce qu'il faut, si ça peut aider les gens de mon monde à survivre... Et aussi... à être avec vous, dit-il en rougissant sur les derniers mots. 

Alcina sourit légèrement et sembla également montrer un semblant de rouge sur ses joues, mais redevint neutre.

_ Une dernière épreuve devra être accomplie demain. Mais en attendant, tu es le bienvenu en ces lieux afin d'y reprendre des forces, déclara la comtesse vampire. 

_ Quelle dernière épreuve? le jeune homme s'inquiéta.

_ Elle te sera dévoiler en temps voulu, ajouta la comtesse. Mais en attendant, permets moi de te dire à quel point les choix que tu as fait me touchent sincèrement. 

Elle s'avança et posa doucement ses deux mains sur les joues du jeune homme, lui rappelant le moment dans le parc après l'avoir sauvé des fanatiques.

_ Isaac, tu as fait le choix de venir ici et de t'unir à moi... J'avoue que j'ai moi-même attendu si longtemps l'arrivée de celui qui raviverait mon cœur et l'amour que je portais jadis en moi. Mais je ne veux pas donner à cet amour l'apparence d'une cage dans laquelle je serais la seule à trouver mon bonheur...

Isaac écoutait et comprenait ce qu'elle disait. Timidement, de sa main, il toucha la sienne.

_ Je mentirais en disant que je n'ai jamais pensé à abandonner, à abandonner toutes ces choses qui semblaient trop folles pour être réelles... être tolérant et faire mes propres choix, et aujourd'hui c'est exactement ce que je fais... Je choisis... Je te choisis.

Alcina ne pouvait pas contenir le rougissement sur ses joues cette fois. Elle sourit, et très doucement, gardant ses mains sur les joues de Isaac, approcha son visage du sien. Le jeune homme n'osait pas bouger et semblait comprendre ce qu'elle comptait faire. Son cœur battait la chamade et il rougit aussi.

_ Ne t'inquiète pas... Je ne vais pas disparaître cette fois, dit-elle avec un clin d'œil. 

Isaac hocha lentement la tête. Elle s'approcha et doucement leurs lèvres se rencontrèrent.  

Isaac ne s'attendait pas à ce qu'elles soient si douces, et sentit un froid glacial mais agréable le traverser, comme si la mort l'embrassait. Ils fermèrent les yeux. Lors de ce premier baiser, quelque chose s'éveilla dans leur cœur, comme une flamme depuis longtemps éteinte et renaissant de ses cendres après une longue attente. Ils sentirent cette chaleur se répandre dans leur corps et leur âme, et tous deux se sont sentis renforcés par une nouvelle force. Ils rompirent le baiser et se regardèrent en souriant et en rougissant.

_ Et je ne regrette pas mon choix, dit Isaac. Oh, et pour répondre à votre question : oui, je peux aimer un monstre et comprendre la beauté de la bête.

Alcina lui rendit ce sourire et ils gloussèrent un peu ensemble. D'abord hésitant, Isaac enroula un de ses bras autour de la taille fine de la belle comtesse vampire, et elle le laissa faire. À son tour, elle enroula ses bras autour du cou du jeune homme. Ils s'embrassèrent à nouveau, dans un second baiser moins timide que le premier. Sans interrompre le baiser, Isaac referma son second bras dans le dos d'Alcina, pour la rapprocher encore plus de lui, ce qu'elle laissa faire avec plaisir. Pendant le baiser, Isaac ressentit une légère douleur et sentit un filet de sang couler de sa bouche. Ils rompirent le baiser et Alcina parut confuse, car avec ses canines acérées, elle avait accidentellement égratigné la langue d'Isaac, bien que ce soit sans gravité. 

_ Je... je suis désolée ... je me suis laisser emportée, souffla-t-elle et dut freiner une vive pulsion prédatrice à la vue des gouttes de sang sur le menton d'Isaac. 

_ Ne t'inquiète pas... Je pense que j'ai beaucoup plus souffert pendant mon voyage, dit le jeune homme pour la rassurer. 

Ils reprirent le baiser, pendant de longues et agréables secondes. Après avoir finalement scellé leur union dans ces baisers, le couple nouvellement formé se dirigea vers la porte pour entrer dans la forteresse.


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