Divalis : l'éveil

Chapitre 30 : A l’attelage

3524 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 31/01/2024 10:04

Puisqu’il n’est pas de garde à la clinique, Aziel va avec Aéon et Fafnir, attelé, au quai de balade pour lui montrer comment cela se passe. Bien sûr, les quelques personnes présentes avec leurs propres attelages sont surprises de les voir débarquer. Le système est simple, le premier départ se fait à neuf heures pile. Les attelages se placent sur une ligne de départ près de la place en se servant d’une rue pour qu’ils aient la place de manœuvrer. Les gens montent et paient, puis les convois partent en même temps dans la montagne et se suivent pendant une heure. Ils ont ensuite un repos de la même durée, et le dernier départ se fait à quinze heures.

Il y a huit attelages en tout, dont trois qu’Aziel reconnaît, puisqu’il s’agit du trio infernal. Aéon, percevant l’anxiété du divalis, pose sa main sur la sienne pour attirer son attention sur elle.

 

— Ignore-les et détends-toi, dit doucement la divalis.

— D’habitude, ils sont là pour Noël, pas avant, dit Aziel, contrarié.

— Ils travaillent aussi, je ne pense pas qu’ils s’amusent à te taquiner, dit Aéon.

— Pas pendant le service, mais à la pause, ils le feront, réplique-t-il.

— Alors, laisse-moi gérer et ne t’énerve pas, conseille-t-elle en donnant un léger coup de coude au sien.

— J’ai peur qu’ils ne s’en prennent à toi, répond simplement Aziel.

— Ne t’en fais pas, je sais me défendre, rassure la dorée.

 

Ils s’alignent sur la rue, les trois autres venant se placer juste derrière l’attelage d’Aziel, Hector les fusillant du regard.

 

— Eh, Hector, tu n’as pas peur d’être aussi près d’un cryptide ? réplique Mathias, qui est en fin de ligne.

— Ah, les mecs, vous n’allez pas commencer, faites votre journée et après, cherchez-vous des noises, réplique Jillian.

 

Hector est un garçon qui avoisine le mètre soixante-dix, il a les cheveux d’un châtain foncé, courts et peignés en brosse et un regard tout aussi dur que celui d’Aziel. Il a les yeux brun foncé. Un visage carré avec des traits durs qui lui donnent un côté brut, et les épaules larges, ce qui se voit malgré sa veste d’hiver de couleur noire. Il porte un jean bleu et des bottes. Il a dix-huit ans, comme le divalis.

Jillian est blond avec des cheveux longs d’une dizaine de centimètres, raides et tombants. Son visage est plus doux, avec un regard charmeur et des yeux bleus. Celui-ci est moins musclé qu’Hector, il dégage plus de sympathie et a un côté charismatique.

Mathias est brun, il a les cheveux un peu plus longs qu’Hector et ils sont en bataille. Il a une expression malicieuse et ses yeux sont plus clairs. Il a la même taille que les deux autres, un rien plus rond au niveau de la corpulence. Des trois, il est le seul à porter un bonnet et des gants, ainsi qu’une écharpe blanche.

 

— Il y en a au moins un qui semble plus mature que les autres, dit Aéon.

— Tu parles, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, réplique Aziel.

— En effet, répond Aéon tout le dévisageant, narquoise.

— C’est quoi ce regard ? Ce n’est pas moi qui ai commencé, grommelle le divalis.

— Tu répliques et tu fonces tête la première, ricane la jeune.

— Littéralement, ajoute Hector derrière eux.

— Je ne fais que me défendre ! Fous-moi la paix et je ne viendrai pas t’en coller une ! menace Aziel en se retournant sur le brun.

— Tu vois que tu rentres dans leurs jeux, ajoute Aéon, attrapant le bras d’Aziel avec un regard insistant, espérant qu’il se maîtrise.

— Ne te mêle pas de ça, Aéon. Ce n’est pas de la maturité, tu n’as juste pas de caractère ! réplique Aziel, agressif.

— Si tu considères le fait que je ne cherche pas le conflit comme une faiblesse de caractère, Aziel, dans ce cas, oui, je me considère comme plus mature que toi ! Et si tu penses me faire peur en élevant la voix, c’est manqué, réplique sèchement Aéon, bien que sa voix reste mesurée.

 

Jillian et Mathias échangent un regard alors qu’Hector rit de la scène qui se déroule sous ses yeux. Quelques clients approchent, Aziel se redresse et ignore Aéon.

 

— Ce n’est ni le moment ni l’endroit pour régler les querelles, dit Aéon d’une voix basse. Je me moque de ce que l’on peut penser d’eux, mais toi, tu dois apprendre à ne plus réagir aussi agressivement. Je sais que ce n’est pas dans ton tempérament de te laisser faire et ce n’est pas non plus ce que je te demande. Pour une fois, cache-toi derrière moi et laisse-les parler.

 

Aziel détourne la tête, énervé. La divalis refuse de rester sur cette prise de tête, elle se penche sur lui sans le toucher, puisqu’elle sent qu’il va mal réagir.

 

— Ce ne sont pas tes origines qui gênent, Aziel. Tu as vu comment tu réagis ? J’ai mentionné tout le monde sur le fait d’être immature et tu es le seul à te montrer agressif. Je sais que tu subis ça depuis longtemps, mais tu passes de la non-réaction à l’agressivité pure et simple. Je veux simplement calmer les tensions et si je t’ai vexé, je m’en excuse, dit la jeune en dévisageant le bicolore qui ne le fait pas. Regarde-moi, s’il te plaît, quand je te parle. Même si c’est pour me gratifier d’un regard noir.

 

Aéon remarque alors qu’il se cache pour ne pas montrer qu’il a les larmes aux yeux. Mal à l’aise, la jeune s’aperçoit que le narguer de la sorte n’est peut-être pas la meilleure chose à faire.

Aziel reconnaît qu’il est à fleur de peau et qu’il a pour défense l’agression. Il ne voulait pas se montrer agressif envers Aéon. Il déteste ça, il déteste ce qu’il est, ce comportement qu’il peut avoir parce qu’il ne sait pas canaliser sa colère. Doit-il reconnaître qu’il est plus sensible aux attaques venant d’Hector ?

Aéon glisse la main contre son dos et vient se poser contre lui, ce qui parvient à faire baisser ses tensions.

 

— Je suis trop susceptible pour ce genre d’humour… Je ne pensais pas ce que je t’ai dit, répond le bicolore à voix basse.

— Je le sais, il m’en faut plus pour me vexer, répond-elle d’un sourire.

— Tu ne m’avais encore jamais parlé sur ce ton, dit Aziel, peu fier de lui.

— Je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds non plus.

 

Des touristes s’approchent d’eux, la dorée leur sourit alors qu’elle entend les enfants demander s’ils peuvent aller dans la voiture du gros dragon. Bien sûr, ils parlent de Fafnir, qui est bel et bien un drake, mais les enfants ne font pas toujours la différence entre ces deux espèces.

Aziel descend de la calèche pour ouvrir la barre de sécurité qui donne accès aux deux sièges l’un en face de l’autre et qui sont situés derrière le banc du conducteur. Mathias, Hector et Jillian sont restés silencieux pendant la discussion du couple pour entendre ce qu’ils se disaient, mais cela ne leur a pas été possible.

Les enfants sont assis dans le dos d’Aéon et le garçon vient se placer contre le dossier de la banquette.

 

— Madame, il s’appelle comment le dragon ? demande l’enfant.

— C’est un drake, réplique sèchement Aziel.

— Il s’appelle Fafnir et ce n’est pas un dragon, mais un drake, tu sais comment on les reconnaît ? demande gentiment Aéon au garçon.

— Ils crachent du feu ! s’exclame la sœur.

— Les dragons crachent du feu et ils ont des ailes, les drakes eux ne volent pas, mais ils courent très vite, explique Aéon.

— Fafnir ne crache pas de feu alors ? interroge le garçon.

— Non, ils ne le font pas. Tu as déjà vu les courses d’Ecolyn ? continue Aéon en souriant aux parents.

— On va venir voir celle en septembre. Fafnir, il va courir ? demande l’enfant.

— Il sera là, répond Aziel en maîtrisant son ton.

— Il a gagné beaucoup de course ? sonde cette fois la fillette.

— Il en a gagné deux sur cinq, il est resté longtemps au repos, répond Aziel.

— Oh, pourquoi, il a eu un bobo ?

— C’est son cavalier qui a été blessé, ajoute Aéon, tout en se penchant sur Aziel qui la regarde brièvement.

— C’est toi qui montes dessus ? dit le garçon en se penchant pour regarder Aziel, ce qui amuse Aéon.

— Oui.

— Moi, j’aimerais trop monter sur un drake !

— On va faire une promenade en voiture avec eux, soit content Dylan, réplique sa mère.

— Cela ne me dérange pas de les mettre sur son dos, si vous voulez une photo souvenir, dit Aziel à voix haute pour être entendu par les parents.

 

Les enfants se tournent alors sur leurs parents, les suppliant d’un regard. Aéon regarde le divalis avec un petit sourire, puis se penche pour lui murmurer :

 

— Tu vois que tu peux être agréable quand tu veux.

 

Aziel souffle par le nez, il saisit la main d’Aéon qu’il porte à ses lèvres pour y poser un baiser. Elle en rougit et détourne les yeux, son cœur accélérant soudainement.

Les enfants, qui n’ont pas manqué le geste, regardent alors leurs parents en cachant leur bouche, souriant comme s’ils avaient vu quelque chose de défendu.

Les attelages sont en marche et s’en vont en direction de la montagne. La petite fille fait signe à l’attelage d’Hector qui lui répond en souriant. Pendant une heure, les voici à traverser la montagne et les plaines du massif de Rodna couvertes de neige et éclairées par un magnifique soleil.

Ils sont de retour pour un nouveau départ et les voici repartis jusqu’au temps de midi. La pause approchant, Aziel montre à Aéon comment retirer ce qu’il faut pour libérer Fafnir sans le déharnacher complètement. La créature rejoint ses congénères dans un grondement bruyant.

Aziel invite la dorée à aller chercher un burger au snack de la place comme les autres conducteurs. Ils font la queue, et Aéon recommence à se sentir mal à l’aise alors qu’il lui demande ce qu’elle veut prendre. Celle-ci regarde vite fait le menu et prend le plus simple, pas certaine de savoir tout manger quand elle voit la taille des sandwichs.

 

— Aziel, les burgers, ils ont tous la même taille ? demande-t-elle, l’estomac patraque.

— Il y a plus gros, répond celui-ci.

— Je pensais à plus petit, dit la jeune en riant.

— Prends le menu enfant, dit-il sur un ton plaisantin.

— J’ai la taille d’un enfant, donc l’appétit qui avec, rétorque-t-elle en lui attrapant le flanc, ce qui fait couiner Aziel plus bruyamment qu’il ne l’aurait voulu.

 

Aéon le regarde avec de gros yeux, puis se met à rire à chaudes larmes.

 

— Je ne te savais pas chatouilleux ! Pardon !

— Moi non plus, répond-il en s’affaissant, de gêne, dans sa veste.

 

Aéon jette un coup d’œil rapide autour d’eux… Ce sont avant tout des touristes qui sont présents et ils ne leur portent aucune attention, mais ceux des attelages les observent comme stupéfaits.

Il faut dire que les seuls moments où le divalis bicolore se mêle à la populace, il est toujours en compagnie d’Ulrick. Depuis que Grisfer ne parvient plus à tirer la voiture, Aziel avait, lui aussi, arrêté. Les rares occasions où il se rend dans le village, c’est pour travailler ou chercher ses colis.

Le garçon commande leur repas tout en surveillant ce que fait celui qui prépare les burgers. Il est déjà arrivé qu’il soit distrait et qu’il se retrouve avec un sandwich au sel ou au poivre. Aziel prend leur plat et fait s’éloigner Aéon des personnes en cas d’un éventuel croche-patte qu’elle n’anticiperait pas. Sortis du snack, ils se dirigent sous un abri pour aller s’asseoir sur un banc et manger.

 

— Tu es toujours sur le qui-vive, dit Aéon.

— Méfie-toi d’eux et regarde bien ce qu’ils font, ils pourraient cracher ou mettre des trucs dans ta bouffe ou encore essayer de te faire tomber avec, rétorque Aziel en vérifiant le sandwich.

— Vraiment ?

— Ils attendent toujours un moment d’inattention pour me faire chier…

 

Hector et ses amis arrivent vers eux et se placent sur le banc à côté du couple. Si Mathias et Jillian ne regardent pas spécialement les divalis, Hector, lui, a les yeux rivés sur eux. Aziel l’ignore, mais Aéon, elle, le regarde en souriant.

 

— Hector, c’est bien ça ? demande la dorée.

 

Jillian, Mathias et Aziel se tournent sur la divalis, interloqués.

 

— C’en est tout de même obsessionnel ta façon de fixer Aziel. Si tu es charmé, prends ton courage à deux mains et viens le lui dire !

 

Jillian et Mathias sont pris par un fou rire tandis qu’Aziel regarde Aéon avec les yeux ronds.

 

— Quoi ? Pardon, mais t’es timbrée toi ! C’est un mec et qui plus est un cryptide, il faudrait être demeuré pour vouloir de lui ! balbutie Hector.

— Ne sois pas si timide, tu en perds tes mots, rajoute Aéon, amusée.

— Très drôle la naine ! réplique Hector.

— Ne dit-on pas qui aime bien, châtie bien ? ajoute Jillian en rigolant.

— Ne t’y mets pas toi aussi, abruti !

 

Aéon rit comme les deux autres. Aziel, les yeux sur elle, donne un coup de genou dans le sien pour attirer son attention sur lui.

 

— Je pensais qu’il fallait l’ignorer, maugrée-t-il à voix mesurée.

— C’est ça, calme ta chienne, le demeuré, rétorque Hector, haineux.

 

Aziel se redresse d’un coup et Hector en fait de même. Jillian et Mathias le rattrapent tandis qu’Aéon se place devant Aziel, se débrouillant pour le maintenir en place…

 

— Ce n’est pas la peine d’en arriver là, Aziel ! Vous avez tous les deux franchement un souci avec votre colère ! réplique Aéon en se plaçant devant Hector, puisqu’elle ne parvient pas à retenir Aziel.

— Il faut te réveiller, fifille, ce type que tu défends, c’est un malade qui frappe sans aucune raison, réplique Hector, tout en faisant lâcher les deux autres.

— Sans raison ? Dès que nous sommes arrivés, tu l’as attaqué alors qu’il vous ignorait. Vous êtes venus à côté de nous et tu l’as regardé avec insistance. J’ignore ce que tu lui reproches, mais il serait peut-être temps de grandir et de lui foutre la paix, rétorque Aéon.

 

Aziel recule tandis qu’Hector regarde Aéon avec dédain.

 

— Il n’y a qu’un cryptide pour en défendre un autre ! Il faut être idiot pour faire confiance à un malade, rétorque le brun.

— C’est une excuse toute trouvée de remettre en cause sa nature ! Il ne rentre pas dans le moule, alors c’est dérangeant, n’est-ce pas ?

 

Hector se crispe, tout en regardant Aziel qui ne réagit pas.

 

— J’aimerais juste que vous le laissiez tranquille, et si ce n’est pas le cas, c’est moi que vous aurez sur le dos et je vous assure que vous allez détester ça !

 

Hector fronce les sourcils, les deux autres le regardent sans discuter. Aziel dévisage Hector autant qu’Aéon… La neige recommence à tomber et les sandwichs sont maintenant froids.

En à peine quelques secondes, la neige se fait si forte que les balades s’en retrouvent annulées. Tout le monde se dépêche de rentrer les charrettes dans la grange, défaisant les drakes de leurs harnais tout en regardant à l’extérieur la neige qui s’accumule. Aéon est partie pendre le harnais avec les autres tandis que le bicolore range la voiture. Cela accompli, ils reviennent à l’entrée où les quelques centimètres sont passés à une cinquantaine.

 

— Oh là, Aziel, tu n’as pas une clochette à me prêter ? plaisante Aéon.

— Pourquoi ? dit le jeune en baissant son regard sur elle, ne comprenant pas qu’elle ironise.

— Pour que tu sois sûr de me retrouver, rigole Aéon.

 

Il souffle par le nez tout en secouant la tête, hisse Aéon sur le dos de Fafnir et y grimpe à son tour pour braver le froid et revenir chez eux.

 

De leur côté, Vlase et Buntar regardent la neige s’épaissir au fur et à mesure que les minutes passent. Abysse est restée dans l’écurie avec Silva, mais le vent souffle et la petite a de plus en plus froid, bien que la drakinne la maintienne contre elle.

 

— Rentre, tu vas être malade, dit la noiraude.

— Je ne veux pas te laisser seule, répond la bleue.

— Les humains ne font pas de promenade en montagne par ce temps, ils vont bientôt revenir.

— Alors, je vais les attendre avec toi !

 

Les Ecolyns ne craignent pas le froid, ils ont une couche de graisse sous leur peau en hiver qui les protège, mais pas les coïstes, puisqu’ils ont tendance à partir vers les régions plus chaudes ou à hiverner. Silva dégage de la chaleur, mais le contraste du froid et le fait qu’elle ne bouge pas glacent tout de même le sang d’Abysse.

Une masse se fraie un chemin parmi les épais flocons qui tombent en rafales et Fafnir, Aziel et Aéon rejoignent enfin l’écurie.

La petite se lève alors qu’Aziel vient de sauter au sol pour aider Aéon à descendre, remarquant de ce fait la bleue.

 

— Abysse, que fais-tu dehors par un temps pareil ? Tu vas tomber malade, dit Aziel en se tournant sur elle.

— Je vous attendais, répond la bleue dans leur langage.

 

Aziel l’attrape et la hisse sur lui, puis se tourne pour attraper Aéon par la main et l’emmener vite à l’intérieur. Ils sont couverts de neige, qui fond une fois qu’ils sont au chaud.

 

— Tu es sortie sans ton manteau ? Je t’avais dit de le mettre, râle Vlase, allongé dans le fauteuil.

— J’étais avec Silva.

— Passer du chaud au froid sans te couvrir, ce n’est pas bon, déclare Aziel un peu sèchement.

 

Compte tenu de cela, la coïste tremble de froid et, bien qu’ils se soient tous placés autour d’elle pour la réchauffer, elle continue à claquer des dents. Aziel propose alors à Aéon d’aller prendre un bain avec elle pour l’aider à remonter sa température.

Les filles et Buntar, qui apprécie lui aussi le bain, se rendent dans la pièce tandis qu’Aziel, Vlase et Dagan regardent la neige tomber avec désarroi.


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