L'ange déchu

Chapitre 2 : Maël

2244 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/02/2022 16:12

Je suis un peu découragée par ses paroles mais je tente tout de même de trouver une réponse :


— On peut pas essayer de contacter d'autres déchus plutôt, peut-être que certains ont des pistes non ? lui demandais-je, à court d'idées.


— On peut tester mais je doute que ça soit concluant, soupir-il.


— Du coup, tu connais des déchus ? m'exclamais-je avec entrain.


— Pas vraiment mais ils sont généralement pas si difficile à trouver.


J'arquais un sourcil en réponse.

— Les noms d'ange, sourit-il, enfin ceux qui ont voulu garder un lien avec avant. Mais c'est justement de ce genre de personnes dont nous avons besoin.


— Je vois.


— Il vaut mieux d'abord chercher les noms les plus atypiques, par exemple le tien ça ne servirais pas car c'est un nom répandu.


— J'avais compris, je suis qu'une humaine mais je suis pas une demeurée non plus, ris-je en lui donnant un petit coup à l'épaule.


— Tu es sure que tu veux m'aider ? Si on réussit, je disparaitrais et probablement que les dirigeants vont t’effacer la mémoire.


Je n'ai aucune envie qu'ils m'effacent la mémoire mais je veux l'aider. J'y réfléchirais plus tard, me dis-je.


— Je suis sure et certaine ! Tu comptes me poser la question combien de fois ?


— Bien, j’arrête !


— Et comment on est sensés chercher ?


— Je crois en avoir repéré une demie douzaine dans le coin, j'ai noté les adresses au cas où. Je sais c'est un peu bizarre mais c'est rassurant de savoir que je ne suis pas le seul.


— Il y a tant de déchus parmi les humains ? fis-je, étonnée.


— Environ 1 personne sur 10 000 est un déchu mais cette ville semble être un endroit de rassemblement pour nous. D'ailleurs je suppose que des gens ont du te demander si tu es une déchue vu ton nom.


— Je crois pas, ou je ne m'en souviens plus.


— Bref, on va aller les voir et avec un peu de chance l'un d'entre eu pourra nous aider.


Je soupire, le "un peu de chance" me semble vouloir dire "il n'y a aucune chance" mais c'est mieux que rien.


— J'ai la liste sur mon téléphone alors on commence quand tu veux !


— Maintenant ça me va, m'exclamais-je. Enfin après une petite pause quand même, ajoutais-je car, malgré le médicament, j'avais encore un peu mal à la tête sans compter le choc de la révélation.


— On commence demain ou cet après-midi mais pas avant parce que je peux voir à des kilomètres que tu as besoin de repos.


— En fin d'après-midi ça me va. J'aurais le temps de me reposer un peu d'ici là.


— Parfait ! Je reviens à quelle heure chez toi ?


— 17h c'est bon ?


— Bien sur !


Il se lève de sa chaise et se dirige vers la porte, alors qu'il va la franchir, il se tourne vers moi et me sourit en disant :


— Bye, à toutes !


— A toute à l'heure, répondis-je.


Une fois qu'il est parti, je vais fermer la porte et range la vaisselle sortie pour le petit déjeuner. Je vais ensuite dans ma chambre et récupère mon ordinateur portable sur mon bureau avant de me coucher sur mon lit en ouvrant mon ordi. Je consulte mes mails : des pubs, un mail de ma mère auquel je me presse de répondre et un de mon patron qui m'annonce un changement d’horaire pour lundi : je commence à 8h au lieu de 9. Super, demain va être une super journée si je dois passer plus de temps au boulot ! Au moins, je finis plus tôt mardi. Ce qui va me permettre de continuer les recherches sur les autres déchus avec Azazel. Je ne sais pas quoi faire quand je me rends compte, en regardant mon réveil qu'il est 11h30. Je n'ai aucune idée de comment m'occuper d'ici 17h alors je prends mon téléphone et une fois dans mes contacts, cherche le nom de mon meilleur ami. Je ne compte pas lui parler des anges mais au moins passer la journée avec lui.


— Maël ? fis-je quand celui-ci décrocha.


— Yep ! Ça va Raph ?


— Bien et toi ?


— Super ! Pourquoi est ce que tu m'appelles ?


— Ça te dis de passer la journée ensemble ? T'as rien de prévu avec Anaïs ?


— Non ! Elle passe la journée avec son frère alors c'est bon ! Je viens te chercher à quelle heure ?


— Tout de suite ! m'exclamais-je contente que sa copine ne soit pas là.


Je l'aime bien mais des fois, je préfère être juste avec Maël. Heureusement elle est pas trop possessive et ne voit pas notre relation fraternelle d'un mauvais œil. Car je considère Maël comme un frère et il en va de même pour lui.


Environ un quart d'heure plus tard, l'interphone sonne, je décroche en lui disant que j'arrive et dévale les marches des deux étages à toute vitesse. Il m'attend devant l'entrée, assis dans sa voiture. Je monte coté passager en le saluant rapidement :


— Hey !


— Hello ! Tu veux aller où ?


— Je sais pas, on va dans un café ?


— T'as vu l'heure ? Il est même pas midi.


— Pas grave, on mangera pas tout de suite.


— OK.


Il démarre et part en direction de notre café préféré, qui est un peu loin de chez moi. Je le regarde, il a les cheveux châtains foncés au reflets roux qui ont charmé plus d'une fille mais ce qui les fait toutes tomber, c'est bien ses yeux bleu lagon et son corps bien sculpté et musclé. Pendant le trajet, on discute de la soirée d'hier, malheureusement, vient vite le moment où il me demande si je suis bien rentrée. Je pourrais lui mentir mais il le saurait car je ne suis pas douée et qu'il a le chic pour savoir quand je ne lui dis pas la vérité. Je vais juste omettre qui est réellement Azazel mais lui en parler.


— T'as pas eu de soucis pour rentrer hier ? Je suis désolé de ne pas avoir pu te ramener.


— C'est pas grave, souris-je, je ne t'en veux pas.


— Alors, pas eu de problèmes ?


— Pas vraiment.


— C'est à dire ?


— Des mecs m'ont accostés dans la rue, ils voulaient... Enfin tu vois.


— Tu les as pas laissés faire ? me demande-il horrifié.


Il doit surement se rappeler de mon état d'hier.


— Un mec est arrivé et m'a ramenée chez moi, avouais-je.


— J'ai eu super peur ! Ça va pas de me lâcher ça comme ça ! soupire-il, rassuré, et le mec, tu connais son nom ? Il est parti après t'avoir ramenée ?


— Il s'appelle Azazel et non, il est resté et à attendu que je me réveille en me préparant un médoc et du café.


— Hou là ! Il aurais pas des sentiments pour toi par hasard ?


— Mais bien sur que non, t'es bête, il était juste sympa !


— Ouais et moi je vais te croire. Je suis un gars donc je suis bien placé pour te dire que normalement, il se serait barré.


— Mouais, j'y crois moyennement. Il est juste gentil !


— Tu te répètes, t'as pas d'arguments, rit-il.


— T'es soulant !


— C'est le but d'un frère.


— T'es pas mon frère, dis-je en tirant la langue.


— Mais c'est tout comme !


— Malheureusement, fis-je dans un sourire.


— Eh ! C'est méchant !


Je ris et il se gara sur le petit parking devant le café. Nous rentrons et une serveuse nous donne la carte, Maël la prévient que nous commanderons plus tard. Le café est plutôt petit et décoré dans des tons beige et marron. La déco est sobre et simple mais rassurante en quelque sorte. Nous nous sommes assis près de la fenêtre et je peux voir la givre à moitié disparu sur les pelouses. C'est joli. Je suis tirée de ma rêverie par l'arrivée du thé que j'ai commandé pour attendre midi.


— Natacha ! m'exclamais-je en reconnaissant la serveuse.


Natacha est une petite rousse bien en chair à la peau laiteuse constellée de taches de rousseur qui doit avoir une vingtaine d'années. Comme nous venons souvent, nous avons fini par sympathiser avec elle car nous avons presque le même age. C'est une personne très gentille.


— Ça va ? nous demande-elle dans un sourire chaleureux.


— Très bien, répond Maël pour nous deux.


— Sympa la soirée hier, non ?


— Ouais, fais-je en rêvassant un peu.


— Raphaëlle à fait une rencontre en en sortant d'ailleurs !


— Ah oui ? Qui ?! s’exclame notre amie.


— Un mec qui l'a défendue contre des types pas bien intentionnés et l'a ramenée chez elle. En plus au réveil, il l’attendais avec des médoc et du café.


— Toi, tu lui as tapé dans l’œil, souris Natacha.


— Mais pourquoi vous dites tous ça ! C'est pas vrai !


— Il serait parti si il y avait rien, au pire t'aurais eu droit au petit mot mais pas plus, d'ailleurs, il a dormi où ? demande Natacha


— Je sais pas. Sur le canap' peut-être.


— Il te l'a pas dit ? Mais vous avez parlé de quoi ? Vous allez vous revoir ? ajoute Maël.


— On a parlé un peu de nous deux, de qui on est quoi. Et on va se revoir oui, dis-je puisque je sais que si j'avais menti les deux m'auraient grillée à la seconde.


— Quand ?! s'exclamèrent-ils en chœur avec de grands sourires sur le visage.


— Ce soir, à 17h, pour parler un peu.


— Où ?


— Devant chez moi mais je pense qu'on va aller en ville.


— C'est super ! s'exclame Natacha, tu as besoin d'un homme, tu me semble un peu seule depuis ta rupture avec Étienne.


— Je suis pas seule ! Vous êtes là !


— Nous on est tes amis, toi, tu as besoin d'un copain !


— Toi non plus t'es pas casée mais personne ne te fait de remarque quand tu es avec un gars.


— Parce que j'ai pas l'air seule et que personne n'en fait pour moi autant que ton mec pour toi. Il s'appelle comment d'ailleurs ?


— Son nom, c'est Azazel.


— Oh, c'est original, tu savais que c'est le nom d'un des anges déchu ?


— Oui.


— Vous êtes fait pour finir ensemble, dit alors Maël avec un sérieux surprenant, vous avez des noms d'anges tout les deux !


— Et selon toi, c'est un signe, ris-je.


— Parfaitement ! s'exclama il avec un sérieux très amusant.


— Bon, je veux bien que vous soyez les seuls clients pour le moment mais si mon patron me voit à rien faire trop longtemps, je vais me faire remonter les brettelles. Vous voulez quoi ?


— Des raviolis, commandais-je.


— Des lasagnes, demanda Maël.


— Parfait, je vous apporte ça.


Une dizaine de minutes plus tard, nos commandes arrivent. Nous mangeons tranquillement, sans se presser. Une fois nos plats terminés, nous commandons les desserts. Une fois ceux-ci finis, nous payons l’addition et partons. Il est 12h45 et les clients commencent à affluer dans le petit café car il est l'un des rare à être ouvert le dimanche en proposant des prix aussi bas. Une fois notre repas fini, nous saluons Natacha et nous dirigeons vers un parc des environs. On passe tout l'après-midi à parler en marchant à travers la ville. Je dois d'ailleurs décrire dans les moindres détails Azazel à Maël pour que celui-ci arrive à voir à quoi il ressemble. Il est 16h50, nous reprenons la voiture et Maël me pose devant chez moi. Seulement, Azazel est déjà devant la porte. Je pensais que Maël allait se contenter de le regarder de loin mais c'est mal connaitre mon ami qui sort de la voiture en même temps que moi.


— Tu fais quoi ? lui demandais-je.


— Je te raccompagne jusqu'à la porte.


— C'est ça, tu veux juste rencontrer Azazel.


— Et alors, je veux voir si il a une tête à vouloir te briser le cœur comme Étienne.


— On voit pas ça a la tête, débile.


— Moi, je le vois, d'ailleurs, je t'avais prévenu avec Étienne, c'est toi qui a pas voulu m'écouter.


— On avait dit qu'on en parlait plus !


Nous arrivons devant Azazel qui dévisage un instant Maël qui, d'ailleurs le lui rend bien.


— Re-bonjour Raphaëlle, me lance Azazel avec un sourire.


— Salut, lui réponds-je.


— Tu dois être Azazel, je suppose, lance alors Maël en lui tendant la main.


— Oui et toi tu es ? fait l'ange en la serrant.


— Maël, sourit mon meilleur ami, bye Raph, fait il en me serrant dans ses bras.


— Bye, à la prochaine ! Et passe le bonjour à Anaïs et son frère.


— Je le ferais, dit-il dans un signe de la main.


Il monte dans sa voiture et démarre. Je le regarde partir puis je me tourne vers Azazel en face de moi. Il me sourit en disant :


— Je ne savais pas que tu avais un copain.


— Il ne l'est pas, c'est mon meilleur ami, il est comme un frère. En plus il est en couple.


— OK, bon, la première adresse qu'on va faire est la plus proche. Il s'appelle Liliael. Et il habite dans cet immeuble, ajoute-il en me désignant un grand bâtiment gris près de là où nous nous trouvons.


— Let's go ! m'exclamais-je.

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