L'ange déchu

Chapitre 3 : Tamiel

2514 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/02/2022 16:30

Nous nous dirigeons alors vers le hall d'entrée de l'immeuble indiqué. Sur l'interphone, il est indiqué comme s'appelant Liliael Angej qui est un mot qui ressemble bien trop à ange pour que ce soit une coïncidence. Azazel sonne. Une voix grésillante déformée par l'interphone sort de l’appareil :

Ici Liliael Angej, vous êtes qui ?

Mon nom est Azazel Angès

OK, tu peux monter, je suis au cinquième, porte de gauche.

La voix se coupe et nous comprenons qu'il a deviné immédiatement la nature de l'ange. Nous rentrons donc dans le hall chauffé. Il y a un ascenseur, nous le prenons tout en appuyant sur le bon bouton. Une fois arrivés à l'étage indiqué, nous sonnons à la porte de gauche. La porte s'ouvre alors sur un grand homme aux courts cheveux blonds rasé avec une légère barbe. Ses yeux sont d'un vert d'une profondeur presque inégalable.

— Bonjour, je suis Liliael mais je suppose que vous le savez déjà.

— Oui, moi c'est Azazel et elle Raphaëlle. Elle n'est pas comme nous.

— Quoi ? Pourquoi l'avoir dit à une humaine ?

— Elle veut m'aider à retourner là-haut.

— Quoi ! Mais tu sais que c’est totalement impossible ? dit-il en me regardant dans les yeux.

— Je suis sure qu'on peut le faire, dis-je avec assurance.

— Bon rentrez, on va pas rester ici 150 ans. Il vaut mieux éviter que quelqu’un nous entende.

Il rentre et nous invite à le suivre d'un regard. Nous rentrons donc à notre tour. Il nous emmène dans un salon décoré dans des tons de beige avec un sofa marron au milieu, il s'assoit dans la fauteuil en face pendant que nous nous installons sur le sofa.

— Je ne peux pas vous aider. Je n'ai aucun moyen de te faire retourner là-haut et ce n’est pas faute d'avoir tenté plus d'une fois.

— Tu es sur ? demande Azazel avec douceur.

— Certain, j'aurais bien voulu aider mais si j'avais le moyen, je ne serais plus ici.

— C'est pas grave. On va aller voir d'autres gens, soupire-je.

— Si vous voulez, j'ai une liste d'ange que j'ai rencontré dans ma vie. J'ai les adresses car entre nous on est très soudés quand on se rencontre ici, m'explique-il.

— OK, je vois.

Il se lève, surement pour aller chercher sa fameuse liste. Je me tourne alors vers Azazel. Je pense que j'ai l'air déçue car il me dit avec un sourire :

— Il y avait peu de chances que la première personne que nous allions voir pourrait nous aider. Cette liste est un miracle.

— Je sais, soupire-je, tout de même rassurée par ses paroles.

Liliael revient vite. Il a dans la main une feuille de papier recouverte d'une belle écriture longiligne. Il me la tend et disant :

— Il y a des coordonnés d'anges que j'ai rencontré, certains aurons peut-être des infos utiles pour vous.

— Merci beaucoup, souris-je.

— J'aimerais bien savoir ce que ce dit ton ange gardien en ce moment, il doit être surpris.

— Je suppose, lui répondais-je, ne sachant quoi dire.

Nous nous levons en prenant congé, il est 17h20. Une fois dehors, je me met à trembler : la nuit est tombée depuis peu et la température a brutalement chuté.

— Tu veux qu'on rentre ? Tu grelottes comme pas possible.

— Je sais, c'est pas grave, on peut continuer.

— Tu vas tomber malade.

— Mais non, je suis rarement malade.

Il soupire et s’arrête. Comme je marche derrière lui, j'ai faillit lui rentrer dedans.

— Pourquoi est ce que tu t'es arrêté comme ça ?

— Il y a une chance que dans les jours à venir, il t'arrive des chose que tu qualifierais de malchance mais ce sera probablement le fait que les dirigeants t'ai enlevé ton ange gardien alors tu vas être en danger.

— Et ? dis-je, ne présentant rien de bon.

— Je vais rester avec toi régulièrement, tu ne sais pas à quel point il est facile de mourir sans ange.

— Mais ils vont forcément faire ça ? fais-je inquiète.

— Honnêtement je ne sais pas mais je pense que oui. Comme tu es amie avec un déchu en sachant sa nature et qu'en plus tu l'aides, ils vont penser que tu n'es plus digne d'avoir un ange gardien.

— Il y en a un par personne ?

— Oui, contrairement aux légendes, tout le monde ou presque possède un seul ange gardien.

— Presque ?

— Il arrive que des gens n'ai pas d'anges gardiens, c'est souvent un oubli et quand ton ange ne t'es pas attribué à la naissance, il est difficile de t'en donner un.

— Ça veut dire que j'ai un ange gardien qui veille sur moi depuis ma naissance et qui connait tout de moi ? demande-je très intriguée.

— Oui, si tu n'en avais pas, tu serais probablement morte ou assaillie de problèmes.

— D'accord. On va voir quelqu'un d'autre ?

— Encore deux et tu rentres chez toi, il faut que tu te reposes !

— Je sais, soupire-je.

Pendant que nous parlions, nous avons marché et nous nous trouvons désormais devant une belle maison dans un lotissement près de chez Maël. Il y a une sonnette à coté de la porte, au dessus est marqué au feutre noir : Angeriz.D. Cette fois, c'est moi qui sonne. Une femme rousse aux beaux yeux marrons viens nous ouvrir.

— Bonjour ! Vous êtes ?

— Moi c'est Azazel et elle Raphaëlle, nous présente mon ami.

— Je m'appelle Anna Angeriz, se présente-elle avec un sourire.

— Nous venons voir votre mari, lui expliqua Azazel en entendant le prénom humain.

— Doubiel ! crie-elle en direction de l'escalier que l'on peut apercevoir depuis la porte d'entée.

Un homme blond descend alors, il a comme Azazel des yeux bleus mais ses cheveux courts sont soigneusement gominés en arrière. Je vois son regard croiser celui d'Azazel un instant puis s'illuminer quand ils sont interrompus par deux enfants qui dévalent les escaliers en courant. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau : que ce soit leurs yeux noisette ou leurs cheveux blonds, le garçon et la fille sont deux vrais doubles. Ils doivent avoir 4 ou 5 ans. Ils s'accrochent aux jambes de leurs parents en nous dévisageant de leurs yeux innocents.

— Oh eux c'est Adèle et Kylian, sourit la mère, fière de montrer que ce sont ses enfants.

— Chérie, tu peux t'occuper des enfants s'il te plait, nous on doit monter dans mon bureau.

— Bien sur, fait sa femme, pensant probablement que nous allons discuter affaires.

Nous montons donc les escaliers desquels les bouts de choux ont débarqués. Doubiel nous emmène dans une petite pièce grise meublée d'un grand bureau, il y a un PC posé dessus qui prend presque toute la place. Les murs sont recouverts de livres. Je parviens à lire quelques titres qui me semblent obscurs mais que je crois parler de politique ou ce genre de chose bien trop compliqués pour que je puisse comprendre sans me concentrer. L'ange ne passe pas derrière le bureau mais reste en face de nous.

— Vous êtes ici pourquoi ? Et toi tu es ? ajoute-il en me regardant.

— Humaine, réponds-je.

— On est ici pour une raison qui est soit atypique soit logique, mais je pense que vous avez deviné.

— Je n'ai aucun moyen pour vous aider mais je ne désespère pas. SI vous voulez je peux vous laisser mes coordonnés si j'ai une idée, au cas où, propose-il, gêné de ne pas pouvoir nous aider plus que ça.

— Ne vous inquiétez pas ! C'est déjà très utile, ne peux-je m’empêcher de dire.

— Vous savez mademoiselle, vous n’êtes pas la première à me dire ça et je le sais. J'ai une simple question : comment vous avez su et pourquoi vous êtes là ?

— Je lui ai dit qu'il était mon ange gardien car il m'avait aidée dans une situation pour le moins épineuse et il me l'a dit car je ne cessais de parler d'anges, et je suis là parce que c'est moi qui l'ai obligé à venir, dis-je en lui glissant un regard en coin.

— C'est assez original comme histoire, souligna l'ange devant nous.

— Je sais, souris-je.

Puis, en le saluant, nous sortons du bureau avec lui à nos cotés, il nous emmène en bas. Je peux voir le salon où Anna lit un livre aux enfants, je souris et sors de la maison en disant au-revoir à Doubiel qui nous a donné son numéro de téléphone et son adresse mail. Nous marchons dans la rue et je ne prête pas vraiment attention à là ou nous allons. C'est pour ça que je finis par demander :

— On va où là ?

— Voir une dernière personne avant de te ramener chez toi.

— Et elle habite loin ?

— Encore dix minutes de marche et c'est bon.

— D'acc.

Je regarde ma montre, il est 18h20. Comme l'a dit Azazel, dix minutes plus tard, il s’arrête devant une maison. Celle-ci est plutôt petite mais joliment décorée, il y a un petit jardin bien entretenu que nous traversons pour aller sonner à la porte. au dessus de la sonnette est marqué : Angelis.T. Il sonne. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre, cette fois sur une femme, ses longs cheveux blonds pâle descendent jusqu'à ses hanches et, quand elle voit Azazel, elle se jette dans ses bras en s'exclamant :

— Az ! Qu'est ce que tu fais ici ? ajoute-elle avec un regard suspicieux.

— Je me suis fait renvoyer Tam, soupire-il.

— Tu ne l'as pas protégée ?

— Non, j'ai pas eu le courage de laisser vivre un être comme elle.

— C'est qui ? demande alors la dénommée Tam en me regardant.

— Celle qui veut que je retourne là-haut, lui répond Azazel avec un sourire.

— Moi, c'est Tamiel ! s'exclame l'ange en me tentant la main.

— Raphaëlle, réponds-je en la serrant.

— C'est une humaine, précise Azazel en me souriant.

— Ah bon ? Tu l'as dit à une humaine ? s'étonne Tamiel.

— Yep, enfin elle arrêtais pas de dire que j'étais son ange gardien et j'étais gêné ce qu'elle a remarqué du coup, je lui ai dit, je savais que je pouvais avoir confiance.

— Son ange gardien ? répète Tamiel en levant un sourcil.

— Il m'a aidée à me sortir d'une situation plutôt... épineuse.

— Mais du coup, tu ne dois pas comprendre qui suis, s'exclame l'ange.

— Pas vraiment, réponds-je.

— Rentrez, je vais t'expliquer !

Nous la suivons donc dans la maison. Elle nous emmène dans un petit salon bien rangé. Elle s'assoit dans un fauteuil pendant que nous prenons place dans le canapé.

— Bon, je ne sais pas ce qu'il t'a expliqué donc je pense que le mieux ce soit qu'il te dise qui je suis.

— Là-bas, quand tu nais, tu es... attribué à quelqu'un, explique-il, tu es destiné à te marier avec elle ou lui, avoir des enfant, etc... Enfin tu vois quoi.

— Oui, parfaitement.

— Et Tamiel était mon attribuée, seulement elle s'est faite renvoyer deux mois avant moi.

— Je vois, dis-je.

— Mais ça ne veut pas dire que nous sortons ensemble ! s'exclame Tamiel. Je le vois plus comme mon meilleur ami qu'autre chose.

— Ah ? Je pensais que vous vous aimiez.

— Non, enfin pas dans le sens amoureux, me répond Azazel, un peu comme toi et Maël de ce que j'ai compris.

— C'est sur que je ne pourrais jamais sortir avec Maël !

— Bah voilà mais on se disait que au moins on s'aimait bien parce que devoir finir avec une personne que tu ne supportes pas, c'est pas génial génial.

— Ouais, je vois ce que tu veux me dire.

— Et du coup, tu veux renvoyer Az là-haut ?

— Oui, parce que ça ce voit à des kilomètres que ça lui manque.

— C'est vrai que tu as toujours eu peur d’être renvoyé, tu aimais trop la vie là-bas, fait l'ange pensivement. Par contre, je ne peux pas vous aider mais revenez me voir à l'occasion, j'aimerais bien apprendre à te connaitre, me dit-elle.

— Je reviendrais, lui promis-je.

— Parfait !

Nous sortons en lui disant que nous reviendrons bientôt. Quand nous arrivons devant chez moi, il est presque 19h. Alors que nous sommes devant la porte, Azazel lance :

— Il est presque l'heure d'aller manger, tu veux aller au restau ?

— Pourquoi tu proposes ça ?

— Je pense que si tu tentes de te faire à manger, il va se passer un truc, n'oublie pas que tu n'as probablement plus d'ange gardien.

— Effectivement.

— Tu connais un endroit sympa où il aura pas beaucoup de monde ?

Je pense un instant à lui proposer le café où bosse Natacha mais je sais que si je le fais, elle va être persuadée que je sort avec lui et ce n'est pas ce dont j'ai envie alors je décide de nous emmener dans un restaurant italien proche que j'aime bien.

— Yes et en plus, c'est pas très loin !

— Pas très loin comment ?

— Entre 5 et 8 minutes à pied.

— Parfait.

Nous marchons donc jusqu'au restaurant qui s'appelle la Bella Italia, une fois à l’intérieur, une serveuse s'occupe de nous trouver une table, ce qui n'est pas dur puisqu'il est encore tôt et nous commandons. Je n'ose pas parler pendant que nous attendons les commandes, à vrai dire, je ne sais pas quoi dire. Il regarde dehors et comme je ne sais pas quoi faire, je tourne à mon tour le regard vers les étoiles qui illuminent le ciel. La nuit est tombée depuis bien longtemps puisque nous sommes en plein hiver. Ce soir, la lune est presque pleine, c'est très joli. Je suis interrompue dans ma contemplation par la serveuse qui nous apporte nos assiettes. Comme à chaque fois que je viens, c'est très bon et je me régale. Je suppose que c'est la même chose pour Azazel car il semble bien aimer. Une fois nos plats terminés, la serveuse revient et nous donne la carte des desserts, je prends une glace et lui rien mais demande un café. Une fois que nous avons fini, nous dirigeons vers la caisse, et en vrai gentleman, il paye le repas sans ce soucier du prix. Nous sortons ensuite et comme il fait relativement froid, nous nous dépêchons de rentrer chez moi. Il me laisse devant l'entrée de l'immeuble puis repart, j'espère qu'il n'habite pas trop loin car il fait vraiment froid et qu'il n'est pas très habillé. Je monte les escaliers et, une fois devant ma port, je l'ouvre et vais directement dans la salle de bain. Je me démaquille et me décoiffe pour aller me coucher, une fois dans ma chambre, j'enfile un pyjama et traine sur Instagram jusqu'à ce que je me rende compte qu'il est 22h10 et que, comme je me lève demain, il vaut mieux que j'aille me coucher, je met mon réveil et m'enfonce dans mes draps. Je m'endors presque immédiatement.

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