Magic in Words

Chapitre 5 : Ce qui aurait dû rester caché

7262 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/08/2022 09:04

Chapitre Cinq

Ce qui aurait dû rester caché


Cela faisait une semaine au moins que Connor rongeait son frein. Quelqu'un du genre à se poser des questions se demanderait clairement pourquoi il avait attendu si longtemps. La réponse à cette question que certains pourraient se poser, c'était tout simplement qu'il cherchait le bon moment. En réalité, il avait bien été tenté de le faire plus tôt malheureusement il y avait bien trop d'inconnues dans l'équation pour essayer. Il aurait pû essayer de faire le crétin un peu perdu qui, par un simple hasard, se serait retrouvé là. Bon il avait vraiment essayé en réalité, se baladant non sans arrière pensée avant d'arriver devant une porte avec un ruban digne d'une scène de crime. Il avait également relevé le panneau écrit par le gardien qui disait clairement que de très lourdes représailles retomberaient sur les élèves récalcitrants. Il avait quand même jeté un petit coup d'œil dans le couloir et remarqué qu'aucune caméra n'existait dans l'établissement. Il pourrait passer sans laisser de traces quand il choisirait son moment. Il avait ensuite eu l'idée, avec beaucoup trop de naïveté, de passer là-bas la nuit. Il était donc sorti une nuit à trois heures du matin pour essayer de rejoindre ce fameux couloir. Il avait agi en bon espion, s'habillant de noir et n'usant que de la lumière de l'écran de son smartphone pour se guider. Il avait même la présence d'esprit de prendre l'escalier pour descendre et éviter le bruit de l'ascenseur. Il avait alors observé avec une énorme attention l'extérieur au cas "le monstre" comme l'appelait les élèves rodait à l'extérieur. N'ayant rien vu, il avait posé sa main sur la porte et avait poussé. Et là, rien ne s'était passé. La porte était verrouillée, l'empêchant de sortir. Il s'était senti idiot parce qu'il l'avait bien lue cette information qui stipulait la fermeture des portes des dortoirs après vingt-trois heures. Cette directive, visant non seulement à éviter que les élèves ne fassent le mur mais également que les garçons ne rejoigne le dortoir des filles et réciproquement. Eux semblaient moins crédules que dans certaines œuvres littéraires, pour eux les filles pouvaient avoir les mêmes idées lubriques que les garçons. Il était donc retourné vers sa chambre, convaincu que sa carrière de voleur ou d'espion était déjà terminée.

Il ne lui restait plus beaucoup d'options ce jour là, une seule même. Il avait passé pas mal de jours à la préparation de cette possibilité. Il avait passé son temps à essayer de découvrir les horaires de tous les professeurs, de toutes les classes et de toutes les matières. Cela avait pris beaucoup de temps mais c'était tout de même assez simple de mémoriser les classes occupées quand il passait devant. Là où cela avait été plus facile, c'était concernant Adam. Ce dernier n'était franchement pas du genre à modifier ses méthodes de travail et il restait extrêmement robotique dans sa manière de roder dans les couloirs. Et comme pour confirmer ses pensées, il le vit sortir pour vérifier que personne ne faisait l'école buissonnière dans le parc, merci aux grandes fenêtres. Il vit soudain une main passer devant sa tête. Il regarda le propriétaire et comprit qu'il s'agissait de Jackson. Il se rendit alors compte que sa tablée constituée de Scarlett, Bianca, Florent et Jackson l'observait avec attention.

- T'es avec nous? demanda Jackson.

- Euh ouais... Désolé... Tu disais? répondit Connor.

- T'étais en plein fantasme ou quoi? insista Jackson.

- Arrête un peu, le réprimanda Florent.

- Bah franchement, il regardait dans le vague..., se justifia le loufoque du groupe.

Connor se sentit bête d'être pris dans ses pensées. Il remarqua que Scarlett et Bianca le regardait attentivement comme si le propos de Jackson pouvait avoir raison. Il réfléchit en quatrième vitesse pour trouver une excuse et il allait se servir de sa conversation avec sa mère. Il n'aimait pas se servir d'elle comme excuse et encore moins avouer certaines choses mais sa mission était top secrète.

- Je... Je pensais à ma mère, fit simplement Connor.

Il vit soudainement la surprise chez Jackson et il soupçonnait une envie de se foutre de sa gueule. Cependant, les filles semblaient trouver cela attendrissant car même Scarlett arborait un sourire gêné.

- Tu..., hésita Jackson. T'as pas l'habitude d'être sans ta mère ?

- Non mais c'est pas ça..., marmonna Connor conformément à son schéma.

- Et c'est quoi? insista le jeune homme.

- Jackson... Lâche le, répliqua Bianca.

- C'est qu'elle m'a parlé de dettes... Encore des factures à payer, marmonna Connor en haussant les épaules.

Il savait qu'il ferait mouche avec cet argument. C'était déjà arrivé quand ces petits jeunes de milieu aisé avaient parlé de marques de luxe et qu'il avait répliqué être pauvre. Cela les avait mis assez mal à l'aise.

- Excuse le d'insister, lui demanda gentillement Scarlett.

- Non mais.... Désolé mec, lui fit Jackson.

- Pas grave... C'est la vie... Et donc tu disais ? demanda Connor désormais tranquille.

Jackson semblait hésiter mais il finit par faire semblables de rien en regardant Connor. Son plan avait bien marché.

- Tu vas faire quoi pendant notre cours? demanda enfin Jackson.

Il aurait pu répondre la vérité vu qu'il aurait deux heures et demie devant lui mais il fallait continuer de mentir sans vergogne.

- Je mettrai tout ça à la poubelle et j'irai me mater la nouvelle saison de This is Us, mentit Connor sans ressentir le moindre remord.

- Ben ça te fera que quelques épisodes, fit Jackson en riant.

- On va pas te laisser tout jeter, fit Bianca.

- Je te jure que ça me gène pas, fit Connor qui savait que faire cette tâche lui permettrait de vérifier que la voie était libre.

Il ne manquerait en effet plus que ses propres amis lui mettent des bâtons dans les roues. Par chance, l'importance de leurs cours primait et ils s'éloignèrent en lui souhaitant une bonne série. Il commença à ranger les déchets sur les plateaux. Ils comptaient même les secondes qui confirmaient à quel point le surveillant était réglé comme une montre suisse quand une voix retentit derrière lui.

- Connor? fit la voix tout bas.

- Scarlett ? s'étonna alors Connor qui aurait dû être seul.

Elle semblait extrêmement mal à l'aise à cet instant et il se demandait surtout si elle avait compris son petit numéro. Elle entortillait ses cheveux sur son doigt tant elle était mal à l'aise.

- Y a un problème ? l'interrogea Connor peu désireux de perdre trop de temps.

- Ça ira pour ta mère ? demanda-t-elle rapidement.

- Ça fait un moment qu'on est endetté alors, fit simplement Connor en réponse.

- Et... Tu... Enfin vous...

- Tu veux me proposer de l'argent ? demanda Connor totalement effaré.

- C'est un joli commerce, assura Scarlett avant de se figer. Je ne veux pas te faire la charité, je ne me le permettrai pas mais... Je peux vous acheter des livres...

- Je ne prenais pas ça pour de la charité, précisa Connor en voyant alors Scarlett être rassurée. Merci de ton offre. Mais ce n'est pas nécessaire.

- Sinon... Vous avez pensé à proposer un partenariat à la société de mon père ? insista Scarlett. Je peux essayer de le placer en haut de la pile pour l'étudier.

- Je veux bien que tu fasses cela mais n'utilise pas le fait d'être sa fille pour vendre le commerce, lui conseilla Connor.

- J'appellerai mon père ce soir, fit-elle heureuse d'être utile.

- Merci à toi, t'es une fille géniale, fit simplement Connor.

- Merci, fit-elle visiblement touchée. Je suis contente d'être utile.

- Bon cours, précisa Connor.

- Hein? fit-elle étonnée. Oh merde je vais être en retard..., ajouta-t-elle en se dépêchant de quitter la pièce avant de revenir. À tout à l'heure.

Connor se contenta d'un signe de main, la gentillesse de Scarlett était franchement bienvenue et si c'était par dossier, sa mère ne saurait pas qu'il y était pour quelque chose. Il se demandait cependant si c'était juste de la gentillesse ou si c'était parce que c'était lui. Il réalisa quand même au bout d'un moment qu'il était enfin tranquille.

- Allez Sly Racoon, c'est le moment, fit-il tout bas.

Sa façon de se motiver commençait à lui sembler un peu trop geek à son goût mais il s'en moquait totalement, préférant de loin se soucier de ce qu'il avait à faire. Et pour cela, il était assez tranquille. En effet, il régnait un véritable silence religieux dans la partie principale du lycée, tous les élèves étant partis en cours, qu'importe lequel d'ailleurs. Lui, il devait juste suivre le couloir discrètement regardant un peu partout pour vérifier qu'il ne serait pas surpris par le premier venu. Il arriva alors dans le bon couloir et ce fut au coin qu'il commença à s'arrêter. Il pencha doucement la tête, découvrant un couloir aussi vide que le reste et surtout, son objectif. La porte rouge était là, avec sa petite banderole qui indiquait de ne pas passer par là. Il vérifia une dernière fois derrière lui et dans le couloir avant de rapidement se diriger vers celle-ci. Planté devant son objectif désormais atteint, un petit détail le traversa. En effet, il ne savait pas si elle était désormais verrouillée et il inspira en croisant presque les doigts. Il leva sa main droite et la posa sur la poignée avant de la pousser vers le bas. Un cliquetis indiquant que la serrure s'ouvrait plus tard, il la poussa doucement. Il vérifia une dernière fois dans le couloir avant de se baisser et de passer sous la petite banderole. Il s'engouffra doucement et referma la porte avec délicatesse, laissant l'obscurité l'envahir.

- J'y suis, chuchota t'il pour lui même. Il fait aussi noir que dans un four...

Il n'avait pas d'autres choix possibles que de sortir son téléphone et d'allumer le petit flash à l'arrière. Cependant, désireux d'éviter de se faire remarquer si il y avait quelqu'un plus bas, il laissa sa paume couvrir au maximum la petite lumière blanche afin de découvrir son environnement. Il fut déçu sur l'instant, ne découvrant qu'un simple escalier descendant vers les ténèbres. Il trouvait particulier qu'une salle de trophées se trouvent en sous-sol mais il commença à descendre les marches quand même. Il avançait extrêmement lentement, descendant marches après marches en écoutant attentivement son environnement. Il n'entendait pas de bruit dans les pièces environnantes. Il arriva rapidement en bas de l'escalier et devant une autre porte. Il la regarda fixement et cette fois, ce fut sans aucune hésitation qu'il l'ouvrit. Grâce à la petite lumière, il découvrit un couloir. Il aurait des choses à dire à l'architecte du coin qui manquait clairement d'inspiration. Le couloir était assez nu et long, de quelques mètres seulement. Il trouva même un interrupteur mais il restait méfiant, préférant ne pas appuyer dessus. Il remarqua cependant que ce qui constituait les luminaires était d'inspiration baroque et assez proche de chandeliers.

- Quelle mégalomanie, marmonna Connor en avançant toujours.

Il finit par avancer sans se soucier de la décoration extrêmement snobinarde du couloir. Celui-ci était longiligne et son existence ne semblait même pas avoir de raison d'être. Ce n'était guère un soucis pour Connor qui était obnubilé par sa mission qu'il s'était donnée: trouver pourquoi les élèves étaient dégoûtés de ne pas avoir accès à cette zone. Il arriva au bout du couloir et un espace pouvant contenir une double porte était grand ouvert. Il passa rapidement sa lampe torche sur son téléphone dans la pièce et visiblement, elle était grande mais il n'y avait personne. Il décida donc de ne plus camoufler sa lumière et avança tranquillement. La pièce était véritablement gigantesque, plus que quatre classes de cours mises bout à bout. Il pouvait déjà voir qu'elle contenait des vitrines mais également des tableaux.

- Mouais... Je me demande à quoi je m'attendais en fait... Un donjon SM? fit-il pour se provoquer lui-même.

Il regarda tout autour de lui et il se sentit complètement con de son propre propos.

- Par contre... Pourquoi interdire l'accès ? s'étonna soudainement Connor en se rendant compte d'un détail. Il n'y ni travaux ni rien...

Il passa sa lumière un peu partout, surtout sur les murs et même le plafond à la recherche d'une éventuelle fissure capable d'expliquer l'interdiction. Il n'y avait absolument rien.

- Et pourquoi la présence d'un prof est obligatoire ? demanda encore Connor pour lui-même. Il n'y a rien... Ils ont peur d'être volés ?

Connor s'approcha alors des vitrines à trophées. Il espérait enfin trouver quelque chose qui pouvait expliquer tout ce cinéma. Il découvrit immédiatement un trophée datant de juin, celui de l'équipe de Hockey sur gazon et il regarda la photo de l'équipe à côté. Il sourit en voyant l'air victorieux de Scarlett et son équipe où figurait également Bianca.

- Elle a perdu tout son stoïcisme... Au moins elle sait se détendre... Bon ça c'est les plus récents... Qu'avons-nous par là, fit-il en changeant de vitrine.

Il passa rapidement au début des années deux mille et puis quatre-vingt dix. Toujours énormément de trophées dans divers sports, accompagnés de photos des équipes et ce genre de choses. Souvent il y avait la photo du directeur.

- Une seconde..., fit-il en fixant une photo attentivement.

Le directeur, déjà directeur dans les années quatre-vingt-dix, et donc plus de trente ans auparavant, ne semblait pas énormément plus jeune, sa barbe devait être moins grisonnante mais c'était tout. Et surtout il portait le même costume ou presque. Détail assez surprenant.

- En tout cas, ils ont confiance en lui..., marmonna Connor avant de continuer.

Il continua, passant les années cinquante, vingt pour arriver au siècle encore avant. Toujours les mêmes et on recommence. Il ne trouvait franchement rien d'intéressant. Il remarqua cependant qu'au milieu du dix-neuvième, c'était une équipe de croquet qui remportait des victoires à la pelle. Il y avait même des petites peintures représentant les joueurs et joueuses, la photographie n'étant pas forcément répandue. Puis, sur cette peinture, il découvrit un détail effarant qu'il prit immédiatement en photo.

- Non c'est pas possible..., marmonna Connor en effectuant un zoom sur la photo.

Il y avait une personne sur cette photo qui n'auraient sûrement pas dû s'y trouver mais elle y était.

- Scarlett... C'est pas possible... C'est quoi ici? Un lycée de vampires? demanda Connor qui définitivement lisait beaucoup trop.

Il regarda alors attentivement la petite légende à côté de la photo.

- Redding... Bordel de merde! C'est pas possible, fit-il consterné et choqué avant de bien lire. Ho... Cerise Redding... Peut-être une ancêtre... En tout cas elles se ressemblent... Je vais toujours garder la photo... Bizarre quand même... Trophée d'escrime ? Marrant... Duel? C'est quoi ça ? Le truc médiéval ? Sérieux ?

Il haussa les épaules, juste choqué mais après tout ; il ne connaissait nullement les mœurs de la haute société. Il reprit son téléphone et commença à observer les tableaux. Ce n'était sans doute que des tableaux d'anciens élèves. Certains noms se répétaient même assez souvent : les Redding, les Wood, les Seed, les Heres et même les Flakett comme Bianca. À croire que ces familles étaient dignes des francs-maçons, toujours entre eux. Il comprenait enfin à quel point il n'avait pas franchement sa place. Puis vinrent des tableaux sans doute issus de collections privées. Des décors, des panoramas, des monuments français... Trop de choses d'un autre âge. Amusé, il découvrit même des tableaux figuratifs, des portraits. Il ne savait clairement pas si il s'agissait de tableaux originaux mais il y avait des peintures d'auteurs, de présidents américains comme Washington et même des rois et des reines, comme Louis XIV ou Henry VIII. Ces portraits étaient extrêmement vieux. Il y avait également des portraits de Charles Perrault, de la comtesse de Segur et des frères Grimm. Ce fut devant ce dernier qu'il s'arrêta légèrement, comme intrigué. Ce tableau où figuraient les deux célèbres frères ne montrait pas que ceux-ci mais également plein de gens autour d'eux. Connor Illumina le tableau pour mieux l'observer et il remarqua encore une personne ressemblant à quelqu'un de l'établissement. Il s'agissait tout simplement du directeur, assis à côté des frères et agissant clairement comme un ami avec eux.

- Je vais prendre ça en photo aussi... Je me demande si l'école était déjà existante en Europe... Peut-être une antenne ici après tout..., marmonna Connor avant d'avoir une illumination.

Alors qu'il regardait encore la photo, il réalisa un étrange détail sur l'école.

- William G Jacobs..., marmonna Connor. Wilhelm et Jakob Grimm... Non... Une simple coïncidence... Et si... Cette école... Enfin la version européenne a été fondée par les frères ? Ce serait juste ça le secret ? C'est nul... À moins que cela signifie que ces familles dominent le monde depuis des siècles, fit-il dans un rire.

Ce n'était pas franchement l'information du siècle, loin du secret de Nostradamus ou de l'assassinat de Kennedy. Que de riches mécènes financent des auteurs ou que ceux-ci soient liés à l'ouverture d'une école n'avait pas franchement grand chose de surprenant. Après tout, cela s'était toujours un peu fait, surtout en Europe. Il se retrouva assez penaud, dégouté même. Il avait tant espéré pour être juste déçu. Donc les élèves de l'établissement devaient juste adorer voir ces morceaux d'Histoire. Maintenant il comprenait la valeur de ces œuvres et l'importance de l'accompagnement d'un professeur. Si un élève abimait un tableau, ce serait dramatique.

- Je suis vraiment trop con... Je m'attendais à quoi? se demanda Connor à voix haute. À un trésor incroyable ? Qu'il suffirait de dire "Sésame ouvre toi" pour découvrir une salle remplie d'or ? se demanda-t-il en riant avant de se figer.

Un bruit lui était parvenu du fond de la pièce et surtout, un courant d'air venait d'effleurer sa nuque.

- C'est une blague ? marmonna Connor.

C'était impossible et pourtant il s'était bien produit quelque chose quand il avait sorti sa phrase issue du conte des Milles et une Nuits. C'était invraisemblable surtout. Il pointa alors immédiatement sa lampe vers l'endroit précis d'où provenait le courant d'air mais il n'y avait rien. Il s'en approcha quand même, avec le soucis de vérifier. Il longea attentivement le mur et soudain, il se mit à rigoler.

- Ho la vache... J'y avais cru, marmonna Connor.

La pièce avait bien un petit secret mais il n'était pas forcément improbable. Il s'agissait à la fois d'une illusion d'optique et d'une spécification architecturale. En effet, le mur était en réalité double laissant juste un couloir derrière les tableaux. De devant ceux-ci, il devait être très difficile de remarquer un couloir, sans doute d'entretien, derrière ceux-ci. Il fallait également se mettre en tête qu'il n'était éclairé que par la lampe de son smartphone et donc il était totalement passé à côté. Il se trouvait Idiot.

- Tu parles d'un passage secret... Ça doit être là pour l'homme de ménage... Crétin ! s'insulta tout seul Connor.

Il observa ce nouveau couloir à la lueur de sa torche et il y avait une autre porte. Il avait l'impression de faire une partie de jeu de rôle typique, avec son concept de porte-monstre-trésor même si pour l'instant, il n'avait ni monstre ni trésor et en soit, c'était tant mieux. Mais cela commençait à être chiant quand même. Il avança vers le couloir et, alors qu'il s'approchait de la porte, il remarqua une lueur sous la porte qui disparut assez vite. Il s'arrêta intrigué se demandant si quelqu'un avait eu la même idée que lui. Il poussa alors très délicatement la porte du bout des doigts pour chercher d'où provenait la lumière. Et l'obscurité était pourtant la seule chose qu'il trouva.

- C'était quoi cette lumière ? demanda Connor. J'ai juste rêvé ?

C'était peut-être possible après tout, il était légèrement stressé quand même. Cette pièce ressemblait à peu près à la précédente mais à la différence de celle-ci, il n'y avait que de très petites vitrines à côté des tableaux. Il s'approcha de la première vitrine et regarda attentivement ce qu'il y avait dedans. Il s'y trouvait, trônant sur un petit coussin, une magnifique bague ouvragée, d'une valeur sans doute inestimable. Connor se demandait bien quelle pouvait être la valeur de cet objet et regarda à sa droite. Il vit forcément une vitrine et s'en approcha. Là, il fut bien plus dubitatif de la valeur de l'objet car il ne s'agissait que d'une fleur.

- On dirait une campanule..., marmonna Connor. Ça a pas franchement de valeur...

Il ne comprenait nullement la raison de cela et continua son inspection. En effet, à part la bague, ce n'était franchement pas très intéressant. Il y avait là, un peu au hasard, une graine. Dans une autre une aiguille puis dans encore une autre un mètre de tailleur et encore plus loin un simple bout de tissus rouge. Il s'arrêta devant la dernière vitrine ne comprenant toujours pas l'intérêt de ces objets.

- Alors là... Je comprends pas... C'est un bout de bois? fit-il en se penchant pour essayer de voir.

Il s'agissait d'une simple planche, d'un petit bout de planche même et en plus on aurait dit qu'il avait été immergé un sacré moment. Il trouvait très étrange que ces objets sans aucune valeur soient plus cachés que les tableaux et les trophées. Il prenait parfois les objets en photo pour mieux les observer et cette planche en fit partie. Faisant clairement chou blanc avec les vitrines, il choisit de bifurquer sa lampe sur le tableau surplombant la planche. Le tableau était d'un tristesse effarante. Le modèle était un bateau en train de couler dont il ne restait que le mât au milieu d'une mer emplie de cadavres.

- Un artiste dérangé... Allons voir les autres..., se convainquit Connor.

Rien n'était folichon en fait, certains tableaux montraient simplement des chaumières, celui derrière la campanule montrait même une tour. La valeur de ces objets devait être extrêmement basse. Pourquoi donc les cacher? Il s'intéressa donc plus attentivement à l'œuvre derrière la bague. Celle-ci étant le seul objet de valeur pour lui, il était logique que le tableau en ait. Quand il se posta devant, il découvrit sans doute le plus beau tableau de la collection à ses yeux. Il représentait certes une ruine mais il s'agissait au moins d'un château. Il était grand mais lugubre en tout cas, digne de l'œuvre de Bram Stocker au moins. Il sélectionna rapidement la fonction photo de son téléphone désireux de chercher sur internet ce château un peu plus tard et photographia le tableau.

- Bon ben j'ai rien trouvé de spécial dans le coin, marmonna Connor dépité en vérifiant sa photo.

Et étonnement, ce fut sur la photo qu'il trouva la chose la plus impressionnante de la journée. Il regardait sa photo les yeux ronds. Il y avait une lueur sur cette photo provenant d'une fenêtre.

- Pourquoi y a une couleur orange... Y avait rien? fit-il en relevant la tête et illuminant de nouveau le tableau.

Il chercha attentivement la petite fenêtre où apparaissait la lumière et effectivement, il n'y en avait pas, il n'y avait que du gris et du noir.

- Une peinture spéciale ? Cachant des secrets? Comme dans un roman de Dan Brown ? demanda Connor sous le choc.

Il regarda attentivement la peinture cherchant si il pouvait discerner quelque chose, totalement perdu dans sa contemplation. Et là, il la vit distinctement. Il y avait encore cette lueur surprenante. Mais cette fois il en vit l'origine même si cela semblait encore plus surréaliste. La lueur était apparue à cette même fenêtre comme si simplement quelqu'un passait en faisant une ronde.

- Mais c'est quoi ce truc de merde? demanda Connor sous le choc.

Il leva doucement sa main droite en fixant le tableau et la petite fenêtre. Il voulait savoir si il y avait un circuit électrique ou quelque chose d'autre. Il approcha lentement ses doigts et au moment où il touchait le tableau, il sentit un liquide sous ses doigts. Surpris, il le retira doucement et remarqua que de la peinture le reliait au tableau, s'étendant comme un vulgaire chewing-gum.

- Mais qu'est-ce que... Hey! fit alors Connor en sentant sa main être tirée.

Il rangea rapidement son téléphone dans sa poche pour plaquer sa main désormais libre sur le mur. Il tirait pour s'aider et s'échapper.

- Bordel de merde!!! grommela Connor.

Soudain, il eut l'impression de tomber et tout devint noir autour de lui. Il avait l'étrange impression de tomber et soudain il heurta violemment une surface dure.

- Ouf... Putain..., grommela Connor en essayant de se relever.

Il ouvrit les yeux et découvrit un sol de pierre. Il tourna la tête dans tous les sens découvrant à la fois des murs de pierres mais également un plafond. Il pouvait désormais voir son environnement car celui-ci était éclairé par des candélabres dorés.

- Je suis où ? fit-il en regardant derrière lui.

Il ne vit qu'un mur et se releva pour aller le pousser de toutes ses forces.

- Un passage secret ? C'est pas vrai comment on repasse de l'autre côté ? s'énerva Connor.

Il entendit immédiatement un bruit de verre brisé et se retourna rapidement. Le couloir finissait en angle droit vers la gauche et c'était de là-bas que provenait le bruit.

- Fais un peu attention! s'énerva une femme âgée.

- Désolé, fit une voix masculine plus jeune.

- Heureusement que le maître n'est pas quelqu'un de matérialiste..., rétorqua la femme.

- Et la maîtresse ? demanda le jeune homme.

- C'est un ange, elle vient souvent après ses heures avec les précepteurs, elle te rassurera, fit la dame.

Connor n'était donc pas tout seul et il se sentit comme un intrus. Il était désormais officiellement un criminel. Il avança immédiatement sur la pointe des pieds pour rejoindre le coin du couloir et, entendant les pas s'éloigner, il jeta un coup d'œil. Il fut immédiatement stupéfait, ouvrant la bouche bien grand de surprise. Il avait devant lui un hall gigantesque et majestueux, richement décoré et sublimement illuminé. Il avança doucement pour découvrir un peu mieux la zone.

- Mais qui a pu construire ça sous une école ? C'est gigantesque... Et pourquoi cela ressemble à un château gigantesque ? s'étonna Connor.

Il avança en vérifiant que la zone était déserte et c'était bien le cas. Le hall donnait sur énormément de portes et surtout un gigantesque escalier partant dans deux directions. Il y avait également des tableaux, la décoration à la mode dans le coin visiblement et il allait regarder quand il entendit une grosse voix.

- Quelle est donc cet étrange odeur? demanda la grosse voix caverneuse accompagnée d'un cliquetis.

Ce cliquetis, il semblait être celui de talons et il prit peur. Il ne voulait pas être surpris là et il chercha un endroit où se cacher. Faute de bon instinct, il fonça dans l'escalier, montant dans celui de gauche et passant devant un grand tableau qu'il ne prit nullement le temps d'admirer. Il passa immédiatement dans la première pièce, mal éclairée et plongée dans la pénombre. Il resta collé à la porte et se figea pour observer le hall.

- Maître calmez vous, s'excusa rapidement un petit homme replet.

- Cette odeur m'est étrangère, fit la grosse voix.

Connor se renifla rapidement par acquis de conscience et visiblement, ce n'était pas lui. Il pencha la tête quand il entendit un grognement.

- Merde c'est quoi maintenant ? Touffu? chuchota Connor en se référant à un célèbre Cerbère.

Il entendit encore un peu le cliquetis dans le hall et enfin, il découvrit le fameux maître. Il fut immédiatement tétanisé en découvrant cette forme gigantesque, de près de deux mètres cinquante de haut mais surtout extrêmement musclée. Il se sentit trembler de panique quand il découvrit qu'en plus, cette forme était totalement couverte de poils et portait un manteau. Il vit cette forme lever la main et découvrit une main couverte d'écailles et arborant des griffes capables d'éventrer un humain. Il déglutit en entendant cette chose parler.

- Ce n'est pas un de ses parfums, fit la masse monstrueuse.

- Elle n'a invité personne? demanda le serviteur.

- Et tu crois qu'elle ne serait pas là ? s'énerva le monstre. Je lui ai toujours dit d'être présente quand ses amis viennent.

- Maître... Madame pourrait avoir oublié un de ses livres et envoyé son amie ici..., proposa le serviteur.

- Et tu crois qu'avec sa politesse, son amie ne se serait pas annoncée ? le questionna la créature. Je sais qu'il y a quelqu'un...

- Et si quelqu'un était venu de l'extérieur ? demanda le serviteur.

- Alors je vais le dépecer, s'énerva le maître. Surtout si il veut du mal à ma bien aimée !

- Maitre... Attendez moi, supplia le domestique en suivant la créature.

Connor déglutit quand il comprit que la chose était en train de monter l'escalier. Par chance, il partait de l'autre côté. Il respirait difficilement tant il avait peur.

- Ce machin va me bouffer, marmonna Connor. Mais putain qu'est-ce que c'est et qu'est-ce que ça fout dans une école ?

Il regarda dans la pièce et découvrit une fenêtre. Il fonça vers elle et trouva immédiatement la poignée se demandant à quoi servait une fenêtre dans un sous-sol mais la peur le prenait aux tripes et il ne réfléchissait plus vraiment. Ouvrant la fenêtre, il sentit immédiatement un courant d'air extrêmement froid et se figea. Il y avait de l'autre côté de cette fenêtre une forêt s'étendant à perte de vue.

- Je suis en train de devenir fou... Une forêt ? Dans un sous-sol ? Merde... Mais je suis où putain !!!! s'énerva Connor.

Il entendit encore un grognement et se figea en prêtant l'oreille. C'était un peu inutile vu comment le monstre grognait.

- Le vent... On a ouvert une fenêtre ! s'énerva le monstre.

Connor se retourna très mais alors très inquiet. Il vit alors que cette pièce était une pièce contenant des accessoires de chasses. Il y avait des têtes empaillées mais surtout une arme. Il aurait vendu une jambe pour un fusil de chasse à l'éléphant mais il n'y avait qu'un arc et un carquois.

- Faute de grives on mange des merles, grommela Connor en passant le carquois sur son dos.

Il espérait se souvenir de son pseudo cours procuré par le club de tir à l'arc et prit une flèche avant de s'engouffrer hors de la pièce.

- Là-bas !!!! fit une grosse voix à l'autre bout du hall.

Connor tourna brusquement la tête pour découvrir le monstre de l'autre côté de l'escalier mais également le domestique en bas de celui-ci. Il était coincé.

- Je veux pas d'emmerdes, je veux juste sortir! s'excusa presque Connor.

- Tu sortiras... Mort!!! hurla le monstre.

Connor se sentit comme une gazelle devant un lion et il attrapa une flèche en tremblant. Si il devait se défendre, il le ferait. Mais il n'avait pas encore encoché de flèche qu'il vit l'énorme monstre vers un bond, ce même bond lui permettant de traverser le hall en un instant. Le monstre, déjà de son côté de l'escalier et s'accrochant au mur grâce à ses griffes.

- Ho merde ! paniqua Connor avant de prendre ses jambes à son cou.

Il fonça pour descendre l'escalier mais à mi-chemin, il se souvint de la présence du serviteur. Il repassa donc de l'autre côté de la pièce en entendant le cliquetis des pas du monstre derrière lui. Il était au milieu de l'escalier qui partait dans l'autre direction quand il fut convaincu qu'il devait se défendre. Il encocha une flèche et se retourna en visant le monstre. Il avait vraiment l'impression d'avoir fait ça toute sa vie, bandant son arc comme si c'était naturel. Il visa à peine avant de tirer. Il vit alors la flèche foncer et se ficher dans le bras du monstre.

- Argh!!!! Je vais te dévorer sale manant ! s'énerva le monstre.

- Désolé... Je veux juste me casser d'ici! se défendit Connor.

- Je ne te laisserai pas faire du mal à ma bien aimée, répliqua le monstre en grognant.

- Mais j'en ai rien à carrer de ta meuf putain... Qu'est-ce que tu me brises les couilles ? Je me suis paumé bordel! s'énerva Connor en ressortant une flèche.

- Cette façon de converser..., fit le domestique que Connor entendit. Maître il n'est pas d'ici.

- Mais il mourra ici, ajouta le monstre.

- M'obligez pas à tirer putain ! s'énerva Connor en préparant une autre flèche.

Il visa immédiatement, ayant chargé l'arc à une vitesse qui dépassait non seulement l'entendement mais surtout ses propres réflexes. Peut-être avait-il vraiment un don mais sur le coup, il s'en foutait. Connor allait tirer pour tuer si il le fallait. Ensuite il trouverait la sortie et se tirerait de ce lycée de malades mentaux qui élevaient des monstres dans leurs sous-sols. Il visait la tête du monstre et plus précisément entre les deux yeux.

- M'obligez pas... Je ne veux pas vous descendre..., précisa Connor.

- Tire car je n'hésiterai pas à te dépecer, l'avertit le monstre.

Celui-ci ne laissait pas le choix à Connor et il prit sa décision. Il tira plus fortement la corde prêt à tenter sa chance quand un cri retentit dans la pièce.

- NOOON!!! fit une voix féminine.

Connor arrêta son mouvement et, alors qu'il allait tirer, il tenta d'observer l'origine du cri. Il entendit cependant des pas et vit une forme féminine foncer vers le monstre.

- Éloigne toi, fit le monstre à la jeune fille.

- Non... Ne tire pas! fit alors la fille en se retournant.

Connor vit quelque chose d'impensable quand il reconnut le visage de la jeune fille. C'était une fille de son club de quiz, la timide du groupe.

- Isabelle ? s'étonna Connor. Éloigne toi de ce truc, il va te tuer.

- Il ne me fera jamais de mal! le défendit Isabelle.

- Mais t'es débile ? T'as pas vu que c'était un monstre ? s'étonna Connor.

Il vit alors de la colère sur le visage d'Isabelle, et ça c'était la première fois. Il semblait clairement l'avoir vexée.

- Mon mec n'est pas un monstre... Il fait un peu peur mais il est gentil..., précisa Isabelle en le regardant.

- Gentil? Ton mec? Il veut me bouffer ! s'offusqua Connor. T'es une fille intelligente, t'es toujours dans tes livres et...

Alors qu'il disait cela, son regard se posa en même temps sur le tableau derrière l'étrange couple. Il découvrit le monstre assis sur une grosse chaise comme modèle du tableau mais surtout une jeune fille à côté, dans une robe de soirée sublime et une main posée sur l'épaule du monstre.

- Mais... C'est vraiment ton mec? s'étonna encore Connor prit d'un étrange doute.

- Bien sûr... Bon au début ce n'était pas simple... J'étais pas très contente d'être ici mais il m'aimait vraiment... Il ne savait pas se vendre mais il... Il se languissait de nos entrevues, avoua Isabelle avec un sourire timide et en rougissant.

- Vos entrevues ? s'étonna Connor avant que son cerveau nourri par moins d'adrénaline ne fasse une analyse.

Le tableau, un château, un créature monstrueuse et une jeune fille intelligente. Ces éléments évoquaient clairement quelque chose mais un dernier élément le poussa à une conclusion surprenante. L'objet le plus important était la bague dans la vitrine posée devant le tableau. Et surtout, elle poussa Connor dans un marmonnement incontrôlé.

- Elle est venue car elle y était obligée pour sauver son père qui avait voulu faire plaisir à la seule de ses enfants qui n'était pas vénale... Il vola à la créature et sa fille s'est sacrifiée... Les dîners partagés les rapprochèrent alors et, pour la rassurer, il lui offrit une bague qu'elle devrait enlever pour rentrer chez eux après une visite dans sa famille pour renouer..., marmonna Connor.

- Tu..., hésita Isabelle.

- Connor!!! fit une voix essoufflée.

Connor tourna la tête vers le bas de l'escalier et découvrit Scarlett, essoufflée mais rassurée visiblement.

- Scarlett ? s'étonna Connor malgré tout.

- Tu... Tu as compris... C'est bien cela..., fit Scarlett.

Connor regarda celle-ci puis le couple plutôt dépareillé en face de lui. Isabelle s'inquiétait clairement de l'état du monstre, pleurant presque en regardant son bras blessé par la flèche. Le monstre quant à lui caressait les cheveux de sa bien aimée dont le nom résonna dans la tête de Connor.

- Elle avait un nom mais par sa beauté, tout le monde la surnomma... Belle, fit soudainement Connor. Nom de dieu !

- C'est bien elle, fit Scarlett en montant l'escalier. Reste calme.

- Rester calme? s'étonna Connor. Mais c'est...

Connor regarda encore le couple en face de lui et était stupéfait quand il vit Isabelle embrasser doucement le museau du monstre.

- Il nous connaît ? Pourquoi est-il là ? demanda le monstre.

- C'est un élève... Mais il en est un... Le premier depuis très longtemps, fit alors Isabelle.

Connor vit Scarlett arriver entre eux et monter les marches vers lui extrêmement doucement.

- Connor... Pose ça, s'il-te-plaît... Il ne te fera rien, lui demanda Scarlett.

- Mais... C'est impossible... La belle et la bête ? Vraiment ? s'étonna Connor en criant presque.

Il vit le monstre le regarder et Isabelle se mettre à rougir. Les deux étaient bien ensemble et surtout il avait clairement raison. Mais il devait avoir fumé un truc pas net car c'était bien impossible.

- Connor c'est compliqué, lui fit Scarlett. On va t'expliquer... Mais baisse ça tu me fais peur...

Connor enleva enfin la flèche de la corde et lâcha l'arc au sol. Le monstre, la Bête donc, grogna de son manque de délicatesse. Il vit d'ailleurs Isabelle ou plutôt Belle, le calmer.

- Mais... Je suis où bon dieu de merde? demanda Connor.

- Tu es dans notre monde... Notre vrai monde mais il faut te calmer..., fit Scarlett.

- Me calmer? s'étonna Connor. Mais c'est pas possible !!! Et toi t'es qui? Clairement pas Lumière vu que c'est dans le dessin animé.

- Calme toi, le supplia Scarlett.

- Comment tu veux que je... Aïe ! fit alors Connor en touchant son cou.

Quelque chose l'avait piqué depuis derrière lui et il se retourna en massant sa nuque. Il sursauta en découvrant le professeur Surgiss.

- Professeur ! Mais vous avez fait quoi? s'étonna Scarlett.

Connor se sentit soudainement épuisé et tout devenait brouillé autour de lui. Il regarda le professeur de sciences complètement fissuré et le vit lever une main qui tenait une seringue.

- Il fallait le calmer non? Et une bonne dose d'anesthésique, c'est le meilleur moyen, fit le professeur Surgiss fier de lui.

Connor venait donc d'être drogué et il dut se tenir au mur avant de tomber à genoux. Il avait sommeil clairement et il allait dormir. Il sentit deux mains l'encadrer et il tourna la tête. Scarlett semblait désolée et le fixait gênée.

- On t'expliquera à ton réveil... D'accord ? demanda-t-elle.

- M'ex...pliqu...er........ Quoi ? demanda Connor avant de comater de plus en plus.

Connor sentait le sol s'approcher de plus en plus malgré le fait d'être retenu par Scarlett.

- C'est réellement un conteur? Il n'a pas l'air au courant, avoua soudainement la Bête.

- Chéri... Ne pose pas de questions et emmène le, si tu veux bien, lui demanda Isabelle alors que Connor commençait à perdre connaissance.

- Vous étiez obligé professeur ? demanda Scarlett.

- Ben il sera calme... Après je vais m'occuper de votre bras mon cher... J'ai l'habitude et mon monstre ne s'est jamais plaint, avoua le professeur Surgiss en riant.

- Je n'ai pas vraiment confiance..., avoua la Bête.

- Dire que c'est parce que je voulais le trouver, marmonna Scarlett.

- Mais si on a un conteur... On a une chance maintenant ? demanda la Bête.

Quelqu'un répondit mais Connor n'entendit absolument rien. Il sombrait dans l'inconscience sans pouvoir lutter un peu plus. Il s'endormit alors en se demandant simplement ce qu'était un conteur et surtout pourquoi c'était tombé sur lui et surtout pourquoi il avait mis les pieds dans ce fichu lycée...


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