Magic in Words

Chapitre 6 : Un peu de fée dans le conte

6429 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/08/2022 09:08

Chapitre Six

Un peu de fée dans le conte


Les ombres étaient épaisses et l'obscurité omniprésente à cet instant. Il était impossible que le jeune homme inconscient puisse calculer le temps qu'il avait pu passer dans cet état justement. Il était tout simplement dans la brume mais il avait au moins chaud. Mais le meilleur dans sa situation, c'était bien à quel point il était installé confortablement. Il avait l'impression d'avoir fait une bonne sieste quand quelques bribes de conversation lui parvinrent comme assourdies.

- Je vais parler au professeur, fit une voix calme.

- Il lui a injecté, répliquait une fille. Je l'avais calmé.

- Je sais bien... Dire qu'il a compris, refit la voix calme.

- Bah en même temps devant lui..., assura un garçon.

- Toi, la ferme, répliquait une autre fille.

- Hey c'est pas moi qui lui ai balancé, moi il avait rien capté, assura le même garçon.

- En même temps tu ne parles que de sexe, assura la première fille.

- Calmez vous, je vous en prie, assura la voix la plus calme.

Connor ouvrit alors les yeux et tomba sur un beau plafond mais très loin de celui de pierres qu'il avait vu récemment. Il se redressa avant de se masser le front, saisi immédiatement par une migraine digne d'une énorme gueule de bois. Il essayait de se souvenir comment il était arrivé là quand il posa rapidement sa main sur son cou. Le professeur Surgiss l'avait piqué sans se gêner, cela il s'en souvenait parfaitement malgré le poignard qui lui entrait à intervalles réguliers dans la tête. Soudain, il revit l'image de l'immense créature monstrueuse et il regarda partout largement inquiet. Il n'était clairement plus dans un château, il en était plus que sûr même. En effet, il était tout simplement dans un bureau. Il se tourna pour poser doucement ses pieds au sol avant de se lever, ignorant le bruit de conversation qui devenait venir de l'autre côté de la porte. Il s'approcha du bureau en titubant sous sa migraine avant de voir le nom sur la petite plaque. C'était le nom du directeur, il était revenu dans le lycée.

- Mais... Est-ce que j'ai rêvé ? chuchota Connor en attrapant son téléphone.

Il était toujours dans sa poche et il ouvrit immédiatement l'application de galerie photos. Et là, il réalisa que tout était réel au moins jusqu'au château, si celui-ci était un rêve, il ne pouvait pas le savoir. Il entendit encore des voix de l'autre côté de la porte et il soupira avant de s'en approcher. D'un geste calme il l'ouvrit.

- Salut mec! Fini de pioncer ? lui lança alors un peu fort Jackson.

Il fut gratifié d'un coup violent de Florent tandis que Connor pouvait voir se lever Scarlett avec une certaine inquiétude. Il se tint rapidement la tempe avant de grogner.

- Tu peux éviter de gueuler comme un putois? demanda Connor.

- Tu vas bien? demanda Scarlett.

- Comme un mec qui s'est mangé un bus dans la tronche, lança Connor.

- Le professeur Surgiss nous a assuré que ce ne serait que passager, prévint alors le directeur.

- Ouais ben..., marmonna Connor avant d'enfin réaliser tout ce qu'il s'était passé.

Si le professeur Surgiss l'avait piqué, c'était qu'il n'avait pas rêvé. Il tourna alors la tête vers Isabelle qui n'osait même pas le regarder.

- Rassurez moi... J'ai rêvé hein ? Y a pas de créatures dans le lycée ? demanda Connor.

- Il s'excuse de t'avoir fait peur... Il n'est pas méchant, assura Isabelle.

Connor se sentit mal et, manquant de tomber, ce fut le directeur qui l'aida en lui donnant une chaise.

- Je crois que vous avez réalisé pas mal de choses, assura le directeur.

- Putain mais je suis où en fait ? demanda Connor.

- Surveillez quand même votre langage, fit le directeur.

- Sauf si tu veux nettoyer avec Adam! lança Jackson.

- T'as fini? demanda Florent énervé.

- Franchement n'en rajoute pas, lui fit Bianca.

- Je préfère que tu te taises, précisa Connor.

Le jeune homme s'assit alors, quelque peu forcé par Florent. Connor observait toute cette clique et seule Scarlett semblait paniquée. Les autres semblaient juste légèrement intrigué.

- Mademoiselle Redding... Asseyez-vous, précisa le directeur.

- Mais... Oui, Monsieur, fit-elle en obéissant.

Connor la regarda, cherchant à comprendre sa panique assez palpable. Lui, il n'en comprenait nullement l'origine.

- J'aimerais que vous commenciez à me dire ce que vous avez compris..., lui fit le directeur.

Il avait l'impression que le directeur se demandait si il était fou en réalité mais il savait qu'il n'avait rien inventé, une jolie piqûre et surtout une grosse migraine l'avaient convaincu.

- Là bas... C'était vraiment la Bête ? demanda Connor au directeur. Et sans tourner autour du pot...

- Je vois que vous préférez y aller directement..., marmonna le directeur étonné. Oui, il s'agit bien de cela.

- Ouais normal quoi..., grommela Connor. C'est quoi cet endroit alors? Et pourquoi Belle se trouve assise là... C'est tellement...

Connor remarqua à quel point cette fameuse princesse de conte semblait mal à l'aise d'être mise en avant. Il voulait malgré tout ses réponses et fixa le directeur.

- Cet école est et a toujours été un sanctuaire pour les gens comme nous, précisa le directeur.

- Quand vous dites nous... Vous insinuez les personnages de contes? Sérieux ? demanda Connor complètement sous le choc malgré l'évidence.

- Oui... De plusieurs en fait... Vos amis ici présents en sont le parfait exemple, développa le directeur.

- Et d'où c'est possible ? Dans quel monde un personnage d'histoire se promène dans le monde réel ? demanda Connor.

- Et bien... C'est complexe, assura le directeur.

- Non? J'avais pas deviné ? Y a Oui-Oui dans le placard ? s'énerva Connor.

- Non, évidemment, fit le directeur en regardant Connor fixement. Comme vous devez le savoir, les histoires comme celles-là sont monnaies courantes depuis bien des siècles, par tradition orale principalement...

- Oui... Mais..., insista Connor en faisant marrer Jackson.

- Vous êtes pressés, fit le directeur.

- Je ne suis pas patient en général..., grommela Connor.

- Bon... Vous n'ignorez sans doute pas que ces histoires ont fait vivre l'imagination de bien des gens, fit alors le directeur sans prendre de pincettes. Et bien, une personne a donné vie à son imagination.

- Oui... Bien sûr c'est normal, fit alors Connor calmement.

- Pardon? demanda le directeur.

- Bien sûr que non c'est pas normal! s'énerva le jeune homme. D'où une imagination existe dans la réalité ?

- Nous l'ignorons nous-mêmes en fait, cela c'est fait tout simplement, expliqua le directeur.

Connor le regarda consterné du manque d'explication. Le "c'est comme ça pose pas de questions" était mal venu en fait.

- Les êtres qui ont permis aux êtres féeriques d'apparaître, c'est le nom que nous nous sommes donnés, précisa alors le directeur ; ont existé grâce à un homme appelé le conteur.

Connor se figea, il avait entendu ce mot avant d'être anesthésié par un taré de professeur duquel il comptait bien se venger.

- J'ai entendu ça... C'est quoi ce concept ? demanda alors Connor.

- Et bien, c'est assez complexe de l'expliquer, les conteurs eux-mêmes n'ayant aucune explication quant à leurs capacités. Pour faire simple, il peut leur donner vie dans la réalité.

- Mais pourquoi ce... Ça, fit-il en montrant le bâtiment.

- Depuis la première apparition, à intervalles réguliers, des... Des êtres féeriques sont apparus grâce aux conteurs. Malheureusement, à force d'exister, la nature féerique s'amenuise et nous disparaissons... Cette école a été fondée pour offrir un espace sécurisé aux créatures féeriques qui sont assez difficilement aptes à vivre dans le monde réel.

- Une seconde... Ça veut dire quoi que la nature féerique s'amenuise ? demanda Connor.

- De plus en plus d'entre nous disparaissent définitivement alors que jusque là, nous apparaissions peu à peu, comme un cycle éternel, expliqua le directeur.

Connor fixait le directeur et remarqua cependant l'abattement de ses amis. Ce sujet devait être sérieux.

- Mais le conteur il peut rien y faire ? insista Connor.

- Lui aussi est mortel et son pouvoir, qui pourtant se transmettait de génération en génération a également commencé à disparaitre... Beaucoup d'entre nous pensent que c'est en fait la disparition de l'imagination du monde qui les fait disparaître, avoua le directeur. Nous n'en n'avions pas trouvé depuis plus d'un siècle.

- Plus d'un... Mais... Comment je peux l'être alors? demanda Connor.

- C'est ma faute, précisa Scarlett.

Connor tourna alors la tête attentivement vers la jeune fille qui le regardait assez mal à l'aise. Il la fixa attentivement, attendant la suite. Ce fut cependant le directeur qui prit la parole.

- Mademoiselle Redding a fait de très longues recherches, remontant pendant près de deux ans les arbres généalogiques, précisa le directeur.

- Une seconde... J'ai vu des tableaux de Perrault, Andersen, des Grimm... C'étaient des conteurs ? demanda Connor choqué.

- C'est plus compliqué... En réalité, les conteurs les ont approchés pour faire vivre encore et encore les contes. Le conteur a besoin que quelqu'un parle des contes à sa place, que l'imagination vive... Il y a toujours eu des conteurs autour de ces gens, apparaissant ici et là pour recréer nos existences et parfois, c'était l'inverse. L'imagination de nouveaux auteurs influançait de nouveaux conteurs, démarrant un nouveau cycle.

- C'est tellement compliqué... Et donc...

- Mademoiselle Redding a fini par trouver quelques descendant potentiels mais elle n'en a trouvé qu'un de probant... Vous, fit le directeur.

Connor regarda Scarlett qui se figea, mal à l'aise et gênée.

- Tu es venue à la librairie...

- Oui, uniquement à cause de cela, j'espérais que toi ou ta mère soyiez des descendants, précisa Scarlett. Juste pour savoir...

- Mais pourquoi ? C'était quoi l'intérêt ? demanda Connor.

- Parce que l'absence de conteur nous empêche de revivre... Et nous paralyse dans les mondes... Certains sont bloqués ici, d'autres peuvent entrer et sortir mais majoritairement, il y a des blocages...

- Et un conteur peut les enlever ? demanda Connor un peu perdu.

- Un conteur est capable d'entrer et sortir sans aucun soucis...

- Dans des tableaux ? demanda Connor.

- Nous avons choisi cela par simplicité fonctionnelle..., avoua le directeur. Mais les objets placés dans les vitrines ce sont comme des clefs qui permettent de les ouvrir pour exister. Si ces objets repartent, les passages seront fermés sauf au conteur.

- Donc... Si je pige plus ou moins le concept... Un conteur peut récupérer un objet dans le tableau et l'amener pour le laisser ouvert... Ou pas? demanda Connor.

- C'est une version simplifiée, l'objet devant avoir son importance sinon il est inefficace. Une simple chaise ne permet pas le passage, expliqua le directeur.

- Des objets importants... D'où la bague pour la Belle et la Bête..., fit Connor en regardant Isabelle.

- Oui c'est cela..., précisa cette dernière.

- Lui tourne pas autour, son mec est jaloux, fit alors Jackson.

- Déjà elle veut pas que je la touche... Mais pourquoi d'ailleurs ? demanda soudainement Connor. Et pourquoi toi non plus? demanda-t-il à Scarlett.

Les élèves se regardèrent les uns les autres avant de fixer le directeur. Visiblement ils attendaient une autorisation du directeur mais encore une fois, ce fut lui qui prit la parole.

- Il y a une spécificité au conteur, en plus de leur attribution pour nous permettre d'exister, précisa l'homme calmement. Un conteur peut naturellement emprunter... Des attributs du conte.

Là, Connor ne comprit absolument rien au contenu de la phrase. Et comme c'était tout de même loin d'être clair, il allait demander un petit complément d'information.

- En imaginant que je ne comprenne pas... En bref? demanda Connor.

- Oui, excusez moi, lui demanda le directeur. Si un conteur touche d'une certaine manière une créature féerique, il peut s'approprier une des capacités inhérentes à ceux-ci.

- Euh... Vous auriez pas un exemple ? demanda Connor.

- Déjà avez vous touché vos camarades ? demanda le directeur.

Connor, encore quelque peu embrumé, regarda alors les filles et surtout Scarlett. Celle-ci le vit et rougit car elle avait compris ce sur quoi Connor se méprenait.

- Pas du tout... Un vrai moine, précisa Connor.

- Et on dit que je suis tordu, lâcha Jackson.

- Non il ne s'agit pas de contacts de ce genre, lui affirma le directeur. Je voulais dire...

- C'est pour ça que vous évitez de me toucher? réalisa Connor en regardant les filles.

- Moui..., avoua Scarlett.

- Imagine que tu récupère sa force, lui assura Isabelle.

- D'ailleurs, reprit le directeur. Vos camarades m'ont certifié un certain don pour le tir à l'arc.

- Ouais... Mais j'ai pas vraiment touché quelqu'un à part lui, fit Connor en montrant Jackson.

- Mouais mais c'est pas moi, assura ce dernier.

- Euh... Y a un vieux qui a absolument tenu à me serrer la main juste avant la rentrée, avoua Connor.

Scarlett observa immédiatement le directeur qui devint pensif. Connor le vit marcher en long et en travers. C'était agaçant parce que Connor avait encore bien des questions.

- Donc c'est grâce à toi que je suis élève ici? demanda Connor à Scarlett.

- Non, fit-elle complètement étonnée. Je t'ai juste rencontré...

- Et on a juste compris que t'étais humain par rapport à ton horaire, précisa Florent.

- J'ai juste reçu un dossier et j'ai cru que vous étiez l'un des nôtres, précisa le directeur.

Connor regarda attentivement ce dernier et fut saisi d'un doute. Comment pouvait-il avoir confondu ?

- Vous auriez la demande remplie par ma mère ? demanda Connor.

- Oui évidemment..., précisa le directeur.

Connor le vit fouiller dans ses casiers et rapidement lui apporter son dossier d'inscription. Connor l'ouvrit avec une certaine méfiance et découvrit que sa mère était du genre à enjoliver la vérité. Selon elle, il était assidu, sacré mensonge... Elle avait donc menti sur certains détails. Et à force de tourner les pages, il finit par tomber sur une lettre manuscrite qu'il lut.

- Comment ça "mes attributs féeriques"? fit Connor en lisant.

- D'où le fait que je n'ai pas compris immédiatement le soucis, précisa le directeur.

- Je n'ai jamais montré de capacité liées à la chasse ! assura Connor en lisant. Ni même au combat ! Mais qu'est ce qu'elle a foutu... Elle sait?

- Je ne pense pas, fit Scarlett. Elle aurait compris...

- Mais cette écriture... C'est la sienne mais il y a un soucis, précisa Connor.

Le directeur regarda alors vers Connor et s'approcha intrigué. Il se plaça doucement derrière lui et lut par dessus son épaule.

- Son écriture est identique du début à la fin, précisa le directeur.

- C'est le problème justement, précisa Connor.

- Comment ça ? s'étonna Scarlett en prenant la lettre. On ne dirait pas qu'on l'a obligée.

- Ma mère s'est cassé l'index et le majeur de la main droite quand elle était petite, expliqua Connor. Depuis, quand elle écrit plus d'une demi page d'affilée, son écriture est tremblante... Mais là... C'est comme si elle ne sentait plus sa douleur, marmonna Connor.

Il regarda vers Scarlett et cette dernière observait le directeur. Il suivit le regard de son amie et découvrit une certaine inquiétude.

- On devrait pas lui dire ? demanda Jackson.

- Ferme la, grommela Bianca.

- Ho... Je dois savoir quoi encore ? demanda Connor en panique.

- Je crois qu'il est évident que lui vous a approché, assura le directeur.

- Qui? demanda Connor en panique.

- Barbe Bleue, précisa Jackson avant d'être gratifié d'un coup de poing de Florent.

- On parle du même ? Qu'est ce qu'il veut à ma mère ? demanda Connor en panique.

Il se rendit compte au bout de deux ou trois secondes de l'absurdité de son propos et il hésita. Mais après tout, il n'était plus à ça près.

- Barbe Bleue..., hésita le directeur.

- Est une menace pour notre existence, fit Scarlett sans hésitation.

- Il est aussi taré que dans l'histoire ? demanda Connor inquiet.

- Lors de sa dernière incarnation, il a réussi à bloquer plusieurs d'entre nous ici, afin de s'abreuver de leurs capacités et devenir de plus en plus puissant, précisa le directeur.

- C'est le Voldemort local quoi..., fit Connor un peu perdu mais qui vit Isabelle lui confirmer d'un hochement de tête.

- Contrairement à ce personnage de fiction, il ne désire pas régner sur le monde mais juste absorber tous les attributs pour créer des versions plus maléfiques des créatures féeriques..., lui fit le directeur mal à l'aise.

- Parce qu'en plus y a un grand méchant... J'aurais mieux fait de jamais me faire virer putain, marmonna Connor avant de se tenir la tête nerveusement.

Soudain, il releva la tête en panique et réalisant un détail.

- Vous pouvez également absorber les attributs ? demanda simplement Connor. Vous pouvez donc l'affronter.

- Malheureusement, nous en sommes simplement incapables, précisa le directeur. Un être féerique ne peut qu'user de ses attributs personnels.

- Mais comment il...

- Barbe Bleue est comme toi, lança Scarlett.

- Comme... C'est un conteur ? Mais non c'est une histoire !!! s'offusqua Connor.

- En fait, c'est un peu une légende qui a circulé chez les créatures féeriques, précisa Scarlett en regardant le directeur qui lui faisait signe de continuer. On dit à nos enfants que si ils ne sont pas sages Barbe Bleue viendra s'emparer de ses attributs.

- Ouais ok... C'est le croque-mitaine quoi... Mais en quoi ça vous fait peur? Il les prend ouais mais après ? demanda Connor.

- Et bien, hésita le directeur. Par nous ne savons quel moyen, Barbe Bleue a appris à totalement absorber la nature féerique de ses victimes, si il s'en empare, nous disparaissons tout simplement comme si nous n'avions jamais existé. Depuis quelques décennies il semble être réapparu plus efficacement.

- Donc... Si tu m'as cherché, c'est pour le combattre ? demanda Connor à Scarlett.

- Je voulais juste... Je voulais qu'un conteur puisse fixer à nouveau nos existences pour ne plus en avoir peur, précisa Scarlett mal à l'aise. Ho non... Non! fit-elle en se levant.

Connor avait compris ce qui avait traversé le cerveau de Scarlett à cet instant car il avait pensé la même chose dès le début de l'explication.

- Je lui ai indiqué ton existence, précisa Scarlett.

- Attendez... Il va s'en prendre à ma mère ! réalisa Connor en se levant.

- Il ne le fera pas, fit le directeur en posant une main apaisante sur l'épaule de Connor. Un conteur éveille ses dons à l'adolescence. Le fait que vous soyez venu à Teller les a éveillé.

- Ok..., fit Connor soulagé pour sa mère. Mais c'est stupide, pourquoi éveiller un potentiel ennemi?

Visiblement, aucun des adolescents présent n'avait la réponse. Connor fixa le directeur avec méfiance.

- Je vais vous le dire à tous, mais vous devrez conserver cette information secrète, précisa le directeur. Barbe Bleue, à l'époque où il n'était encore qu'un conteur, a créé la légende de Barbe Bleue pour se l'approprier. Ce faisant, il a fusionné son existence avec une créature féerique... Il est donc désormais capable de dérober les dons des conteurs.

- Et... Et je suppose que c'est mauvais ? demanda Connor.

- Oui, il prolonge son existence pour éviter de mourir. On en a de moins en moins et donc...

- Et donc ce fils de pute a la dalle..., grommela Connor. Un vrai cauchemar.

- Je suis navré Monsieur Binder mais... Malheureusement, vous ne pouvez pas repartir vivre normalement, précisa le directeur.

- Vous êtes pas du genre à mettre la pression vous, fit Connor mesquin. Comment il a obligé ma mère ?

- Peut-être a-t-il dérobé un attribut mais il a aussi des alliés parmis nous, les moins fréquentables vous vous doutez bien, précisa le directeur.

- Forcément, il pouvait pas être pote avec Paddington ou Martine..., marmonna Connor pensif et réfléchissant à ses histoires. Vous existez tous?

- Plus ou moins comme des créatures féeriques plus récentes que certains conteurs ont désirés faire vivre, précisa le directeur.

- Hein? Je peux faire vivre un personnage ? demanda ce dernier.

- Cela fonctionnait il y a plus d'un siècle, les humains n'y voient désormais que des histoires, rien qui puissent exister.

- Ok pas de super-héros donc... Ce sera pratique, marmonna Connor. Et en trucs récents? Vous avez quoi d'utile ?

- Et ben il prend bien l'information, précisa Jackson.

- C'est sa nature, précisa Isabelle.

- Hein? s'étonna Connor.

- Euh... Tu acceptes cette information par ta nature..., avoua celle-ci mal à l'aise.

- Donc pour moi c'est logique... Parce que j'ai déjà... Absorbé..., réalisa Connor.

- Quoi? s'étonna Scarlett inquiète.

- Monsieur Binder a clairement réalisé que sa rencontre avec le vieil homme servait à activer au plus vite ses capacités, précisa le directeur.

- Ce type est futé... Plus vite j'accrois mes capacités, plus vite il peut se servir... Un vrai psychopathe..., marmonna Connor.

- Et vous semblez avoir le même esprit de déduction que la plupart des conteurs, lança le directeur.

- Et donc... On a qui de récent ? insista Connor.

- Surgiss et Adam, précisa Jackson.

- Euh... Super... Mais encore ? demanda Connor.

- Pense à son surnom ! lui lança son ami que les regards consternés dévisageaient.

- Euh vous le surnommez le monstre... Surgiss est scientifiq... Ho putain... Mary Shelley ? demanda Connor.

- Ding ding ding! Bonne réponse ! lança Jackson.

Et là, il eut droit à un coup violent de Florent et surtout à un regard choqué du directeur. Connor avait donc vu juste : Surgiss était Viktor Frankenstein. C'était mauvais et ça l'inquiétait un peu.

- Je... Je crois que je sais comment il m'a inscrit, précisa Connor.

- Hein? s'étonna l'assemblée comme une seule voix.

- Quelqu'un de maléfique capable d'obliger les autres à obéir sans qu'ils ne s'en rendent compte..., commença Connor. Il doit y en avoir d'autres mais le premier qui me vient est le Joueur de Flûte de Hamelin...

- Quand j'ai compris que vous étiez un conteur, confirma le directeur. Je suis venu à cette conclusion, pensant que tout le dossier était faux.

Connor avait besoin de s'asseoir et il le fit. Il regardait la bande devant lui et il commençait à réfléchir.

- Y a un problème ? demanda Bianca.

- Il se demande si Isabelle s'amuse, lança Jackson.

- Hey! fit celle-ci choquée. C'est vrai? demanda-t-elle horrifiée à Connor.

- Non! se défendit Connor. Et je veux pas savoir crétin ! ajouta-t-il pour Jackson.

- Mais qu'est-ce que tu as? demanda Scarlett intriguée.

- Pour avoir connu certains prédécesseurs, fit le directeur. Il cherche qui vous êtes.

- Quoi? s'étonna Connor. Vous êtes immortel ?

- Oui... Presque. À la différence de vos camarades, je renais moins souvent mais toujours en possédant tous mes attributs.

- Donc vous vivez normalement et vous vous réincarnez? insista Connor auprès de ses amis.

- C'est plus ou moins cela... Et nous ne conservons pas la mémoire de nos vies ni même toute la mémoire du conte. Certains savent à peine ce qui leur arrive dans leurs histoires, précisa Scarlett.

- C'est le bordel votre truc..., marmonna Connor.

Il avait besoin de silence, juste quelques minutes pour tout enregistrer. Ses amis voulaient être gentils et visiblement lui laissaient ces instants.

- Savoir qui il a en face de lui, c'est le propre d'un conteur, précisa le directeur. Une bonne connaissance des contes également, ce que vous semblez posséder. Je pense que vous pouvez aisément deviner pour vos amis.

Connor les regarda et il vit Scarlett l'encourager à cela. Il devait en plus se la jouer Sherlock Holmes, se promettant de poser la question de son existence. Il inspira alors et tenta sa chance.

- Bon Isabelle, je le sais déjà. Tu m'excuseras auprès de ton mec pour la flèche, précisa Connor.

- Il a compris et il te convie à ton bon vouloir pour le rencontrer. Je préparerai un pic nic, il adore les sandwichs au beurre de cacahuètes, je dois l'importer d'ici mais bon..., fit Isabelle avant de voir le regard surpris de Connor.

- Doucement pour les détails spéciaux... J'encaisse encore..., marmonna le jeune homme.

- Moi! fit alors Bianca toute contente.

- Bon..., fit Connor en réfléchissant attentivement. Tu aimes les pommes, ta belle-mère a un grave soucis avec les miroirs et ton prénom... Tu es Blanche neige ? demanda-t-il donc.

- Gagné... Elle est pas méchante... Tout ne fonctionne pas comme ça, précisa Bianca.

- Ok j'enregistre... Tu as pu résoudre tes problèmes familiaux, précisa Connor avec un sourire en coin en se grattant le bras. Une question, fit-il ensuite au directeur.

- Je vous écoute, précisa ce dernier.

- Vu Belle et Blanche neige... Ils sont obligatoirement en couple avec leur équivalent ? demanda Connor.

- Ce n'est pas une obligation, mais ceux qui ont un conjoint le conserve dans la réalité dans la majorité des cas, précisa le directeur.

- Bon... T'es le prince de Blanche-Neige ? demanda-t-il à Florent.

- Je plaide coupable, précisa ce dernier en prenant Bianca/Blanche-Neige dans ses bras.

- Vous êtes mignons... Bon je sais que c'est une invention de Disney mais tu ferais un bon simplet, fit alors Connor à Jackson.

- Haha, fit-il consterné en entendant les autres rigoler. Prends celui-là, ajouta-t-il avec un doigt d'honneur.

- Monsieur Seed... Le respect du conteur, précisa le directeur.

- Je suis une sorte de noble ? s'étonna Connor. Oubliez, agissez normalement... Bon t'es qui?

- Jack, répondit Jackson.

- Le haricot? Sérieux ? s'étonna Connor.

- Parce que la Belle et la Bête te semble plus logique ? s'offusqua Jackson.

- Non... C'est vrai qu'après tout..., marmonna Connor.

Il vit alors Bianca pousser Scarlett en avant pour que Connor fasse son analyse. Elle semblait mal à l'aise. Avait-elle peur d'un jugement ?

- Scarlett... Ton prénom... La boîte de ton père qui s'appelle Red Hood... Le nom de famille Redding... Tes mèches... Ta gentillesse et ta pureté dans les propos, le physique avenant... Chaperon rouge ? demanda Connor.

- C'est bien cela, fit-elle en rougissant.

Connor la regarda intrigué et vit Bianca sourire jusqu'aux oreilles. Scarlett se retourna offusquée et la regarda méchamment. Connor se rendit compte qu'il avait fait un compliment au passage. Et il se racla un peu la gorge avant de regarder le directeur.

- Alors vous... Je n'en sais rien, fit alors Connor.

- Ho c'est plus complexe car vous ne me connaissez pas réellement mais je vais vous donner un indice, précisa le directeur amusé. Mon nom de famille.

- Désolé mais cela ne m'aide pas, précisa Connor.

- J'ai beaucoup de noms mais j'aimais parier que les gens ne pourraient le découvrir, fit alors le directeur avec un sourire diabolique.

Connor se figea devant ce sourire dérangeant. Il réfléchissait également à grande vitesse pour comprendre. Un seul être avait tous les pouvoirs dans son nom. Connor en réalisant de qui il s'agissait, fit un bond de son siège et se logea contre le mur.

- Bordel...

- Tu as compris ? demanda le directeur amusé.

- Vircocolire... Tracassin... Rumpletilskin... Vos noms, fit Connor horrifié en se grattant le bras.

- Très efficace, précisa le directeur. Mais depuis ma rencontre avec un de vos prédécesseurs, je suis dans votre camp. Jamais je ne rejoindrai Barbe Bleue. Je tiens à mes élèves.

- Vous... Vous avez des pouvoirs ? demanda Connor.

- Malheureusement, vu que je porte mon véritable nom ou une de ses variantes, je n'en ai plus que quelques uns, précisa le directeur en faisant apparaître un stylo dans sa main. Je peux sceller les passages comme au sous-sol. À peine plus.

- Ces tableaux... Ce sont des passages ? demanda Connor.

- Effectivement..., demanda le directeur. Pourquoi ?

- Je me demandais si je pouvais absorber des attributs pour me défendre, précisa Connor.

Il vit soudaine l'horreur apparaître sur les visages des autres et même Scarlett recula inquiète. Le directeur lui sourit bien plus gentillement.

- Ne prenez pas mal leur réaction, ils pensent à Barbe Bleue, précisa le directeur. Vous ne pourrez pas l'affronter sur ce terrain, pas immédiatement en tout cas.

- Bon..., grommela Connor.

- Monsieur ? demanda alors Scarlett.

- Ha oui... Mademoiselle Redding désirait vous parler seule à seul, précisa le directeur. Rejoignez nous dans la salle de fête ensuite.

Connor regarda la bande sortir complètement perdu. Le directeur ferma alors la marche, en même temps que la porte. Connor était inquiet et plutôt deux fois qu'une. Visiblement, il avait fait une bêtise.

- Bon... Je voulais te dire quelque chose, lui affirma Scarlett.

- Oui désolé, j'aurais pas dû parler de ton physique, avoua Connor.

- Euh..., marmonna Scarlett. Non c'est pas grave, ça fait plaisir... Enfin c'était pas cela.

- Ho, fit Connor mal à l'aise et gêné de sa bêtise. D'accord...

- Je voulais te dire que je suis désolée de tout ça, avoua Scarlett.

- C'est pas ta faute... Je suppose qu'il devait faire de même... Je comprends comment je peux prendre ça aussi simplement, grommela Connor.

- C'est ta nature... Pour les conteurs nous sommes naturels, précisa Scarlett.

- Mouais sans doute, fit le jeune homme en haussant les épaules.

- C'est par rapport au fait que je ne voulais pas être touchée... Et mes crises, précisa Scarlett.

- D'accord... Tes crises sont liées à ta nature alors? demanda Connor. J'ai pas le souvenir d'avoir lu cela... Ce n'était pas la grand-mère ? Enfin ta grand-mère...

- En fait, je suis très malade parce que je ne retourne jamais dans mon histoire, comme aucune des chaperons rouges, marmonna Scarlett.

- Mais pourquoi ? demanda bêtement Connor.

- Tu connais mon histoire originelle non? demanda-t-elle intriguée.

- Oui le... Ho..., réalisa Connor.

- Voilà... Donc cela m'affaiblit, je me rends de temps en temps chez Isabelle pour compenser mais ce n'est pas mon histoire.., avoua Scarlett.

- Tu ne l'appelles pas Belle? demanda bêtement Connor.

- Non, en fait beaucoup d'entre nous n'en ont pas dans les histoires alors on prend nos noms humains, fit-elle en mimant des guillemets.

- Bon ok, fit Connor. Mais tu avais peur que je te touche pour quoi ?

- J'avais peur... Comme Isabelle, avoua Scarlett.

- Tu... Mais je ne crois pas que vous ayez une capacité quelconque, fit Connor avant de réfléchir quand même un petit peu. Isabelle a dit que je pouvais prendre des attributs.

- Oui, tu prends des attributs du conte, pas forcément du personnage..., marmonna Scarlett en ayant la jambe qui tremble.

- Scarlett... Tu veux dire que je peux prendre du loup ? demanda Connor.

- C'est arrivé par le passé... Une de mes ancêtres était amie avec un conteur... Par accident il a pris les propriétés du loup et l'a dévorée..., avoua Scarlett en le regardant doucement.

Connor regarda celle-ci et vu à quel point elle était perturbée, il avait envie de la rassurer. Il dut malgré tout éviter de la toucher.

- Je ne te ferai pas de mal, précisa Connor.

- Connor... Tu as immédiatement songé à prendre des attributs pour te défendre..., avoua Scarlett.

- Tu crois qu'il va se gêner ? demanda Connor.

- Et tu crois qu'il t'a éveillé pour quoi? demanda Scarlett choquée. Il n'y a que deux possibilités, soit il veut te prendre la vie soit... Il veut un allié. Comme les créatures féeriques avec lui.

- Et tu penses que je suis assez taré pour? demanda Connor.

- C'est pas la question... Je préférerai que tu essayes de nous sceller que... Te battre..., avoua Scarlett.

- Ça m'arrangerait aussi..., avoua Connor. On essaiera...

- Et... Euh...

- Oui? demanda Connor intrigué.

- Je... Je voudrai que tu me fasses une promesse..., marmonna Scarlett.

- Laquelle ? l'interrogea le jeune homme surpris.

- Je... Promets moi de ne jamais essayer d'attraper mes attributs, fit Scarlett en le regardant.

Connor la regarda surpris quand elle se mit à rougir.

- Enfin que ru n'essaie pas de t'emparer des attributs de mon histoire, tenta Scarlett.

Enfin, Connor avait compris le problème. La jeune fille avait eu un propos à double sens auquel il n'avait pas songé. Il sourit pour la rassurer.

- Je ne sais même pas comment faire, j'ai pas lu le manuel, fit-il avec un sourire en coin. Mais je te promets de ne pas le faire.

- Merci, fit Scarlett. Tu... Tu ne m'en veux pas?

- Non, ce lycée a l'air marrant si on omet les mecs chelous prêts à exterminer tout le monde, fit-il en riant.

- Tu prends vraiment ça trop bien, marmonna Scarlett.

- Peut-être le produit de Frankenstein... Sérieux ? Y a des trucs bizarres à ce point ? insista Connor.

- Des fées, des trolls, des princesses, des sorcières, la routine quoi, fit Scarlett en riant.

Connor ne trouva pas franchement cela drôle mais il rit quand même. Visiblement la jeune fille avait de la pression sur les épaules et plutôt deux fois qu'une. Ce fut cependant la porte qui s'ouvrit qui le sortit de sa conversation.

- Monsieur le directeur espère vous voir dans la salle, précisa Adam.

- Nous allons arriver, fit Scarlett. Nous avions fini.

- Bien, fit Adam en regardant Connor attentivement.

- Oui? demanda ce dernier inquiet.

- Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer votre prédécesseur, c'est un immense honneur conteur, précisa ce dernier.

- Euh... Appelez moi Connor, ça suffira, fit le jeune homme.

Adam disparut aussi vite qu'il était venu les déranger. Scarlett se levait déjà et Connor l'observa intrigué.

- C'était normal ça ? demanda Connor méfiant.

- Certains de tes prédécesseurs étaient des êtres d'une bonté extrême, capable de tout pour nous, précisa Scarlett. C'est souvent de ceux-là que nous parlons.

- Et les moins bons? demanda Connor méfiant.

- Certains se sont servis de nous ou nos attributs pour s'enrichir rapidement. Il y en a même un qui s'est comme confectionné un harem.

- Un harem? demanda Connor complètement choqué. Sérieux ?

- Malheureusement, les créatures féeriques peuvent vouer une admiration sans borne au point de... Bref, tu vois, fit-elle gênée. On y va?

- Oui, fit ce dernier en la suivant.

Il la suivit dans les couloirs extrêmement pensifs. Il avait donc énormément de devoirs mais également beaucoup de moyens d'en profiter visiblement. C'était logique, certains personnages de contes avaient des capacités hors du commun, les meilleurs chasseurs, voleurs... Certes, de nos jours cela n'était pas foncièrement des plus utiles mais quand même... Cependant c'était ces dérives qui le perdaient, un de ses ancêtres avaient donc profité de ses capacités pour se taper tout un lot de princesses qui ne demandaient que ça... C'était choquant mais intriguant, surtout pour un adolescent. Il fut sorti de ses pensées quand Scarlett se figea au milieu du couloir l'obligeant à s'arrêter si près qu'il avait manqué de peu de la percuter.

- On a oublié un truc? demanda Connor surpris.

- Connor? fit-elle en se retournant. T'étais pas en train de songer à ce que je t'ai dit? Cette histoire de harem?

- Je pensais que c'était choquant, avoua Connor. Très choquant.

- Bon, tant mieux, fit-elle en reprenant son chemin. J'espérais vraiment que tu ne sois pas de ce genre là.

Elle semblait donc l'apprécier et cela le rendit heureux, les adolescents se contentant de peu de choses pour faire leur bonheur. Il remarqua rapidement que Scarlett ne le menait pas à la grande salle de fête mais faisait le tour avant d'ouvrir une porte.

- Par là, fit Scarlett.

- On devait pas aller à la salle de fête ? demanda Connor.

- On y va, fit-elle quand Connor avança. Par les coulisses.

- Comment ça par les coulisses ? demanda Connor avant de remarquer que le directeur faisait un discours.

Ce dernier était en effet en train de parler aux élèves et chacun de ses mots aurait pû provoquer une légère décomposition de Connor. Il remarqua à peine que Scarlett se dirigeait vers son dos et pourtant elle lui parla.

- Je suis désolée d'avance mais c'est nécessaire, fit simplement Scarlett.

- Mais qu'est-ce qui est nécessaire ? demanda Connor sous le choc.

- Ça ! fit simplement la jeune fille en le poussant.

Et quelques pas titubant l'emmènerent tout bêtement devant le lycée entier...


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