Hope Station

Chapitre 4 : Entrée 04

6827 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/11/2022 09:02

Entrée 04


Journal de Sissela Ragnuson, numéro d'équipage 4878

Date d'enregistrement : Inconnue

Lieu d'enregistrement : Hope Station, localisation inconnue


Désormais, j'étais une exilée. Je commence cet enregistrement comme cela parce que c'était tout simplement ce que je ressentais dans cette immense station devenue ma maison. À vrai dire, à part en compagnie de ma sœur en manque cruel de shopping, je n'étais pas beaucoup sortie de notre logement. Je m'étais trouvée une occupation basique et simple : garder Bjorn. Cela m'avait particulièrement bien occupée sachant que mes parents commençaient déjà à travailler. Étonnement, ils avaient déjà pas mal de patients, la plupart ayant subi un choc spatial. Ce mal, désormais connu par tous les médecins depuis la colonisation lunaire, consistait à une certaine difficulté à ressentir son environnement. Les gens ayant se syndromes avaient beaucoup de difficulté à s'adapter à une atmosphère et une gravité artificielle, ressentant des maux de tête et des pertes d'équilibres. Cela n'avait en effet rien de choquant, même si nous étions préparés par des entraînements, car sur la station c'était un état définitif et non pas passager, les miracles du cerveau humain. Vous qui écoutez ces enregistrements pensez peut-être que j'aurais tenté de revoir ce cher Louis mais ce n'était pas le cas. Déjà, je pensais que lui aussi essayait de s'adapter à la vie sur la station mais surtout, je ne voulais pas passer pour la jeune fille désespérée qui harcelait le garçon qui lui plaisait. Certes je ne pensais pas le déranger plus que cela car après tout c'était lui qui avait commencé une approche mais je me méfiais toujours de sa sincérité. Je devais être paranoïaque sans doute mais combien d'histoires romancées ou filmées commençaient comme ça, et bien beaucoup trop. J'avais donc choisi d'attendre ma rentrée et c'est bien pour vous parler de celle-ci que je reprends mes enregistrements.

Le jour de la rentrée donc, j'étais sortie de mon lit avec un véritable bond avant d'appuyer sur l'interrupteur le rangeant dans le sol. D'un pas décidé, je m'étais approchée du balcon pour humer l'air artificiel mais pur de l'extérieur.

- Dire qu'avec un truc comme ça sur Terre, j'aurais été bonne pour un examen médical, dis-je pour moi-même en regardant la lumière artificielle formant un soleil s'activer.

J'avais découvert avec amusement que c'était conçu pour que nous puissions avoir des rythmes de vie plus classiques. Naturellement, il nous était désormais impossible de savoir quand la journée commençait et quand elle finissait car dans l'espace, le Soleil n'indique plus rien. J'ignore même où nous en étions pour l'instant, en tout cas pas encore près de Mars c'était sûr. Le Général Smith, lors de ses discours quasi quotidiennement énoncés, aimait préciser qu'il indiquerait aux passagers l'approche des planètes de notre système solaire. Pour l'instant, il n'avait signifié que quelques informations de routine et quelques rappels à l'ordre pour des comportements à risques comme l'état d'ébriété de certains lors de soirées faites pour s'amuser et dont ma sœur avait déjà été plus que friande. Il nous avait aussi signifié le passage à proximité de la station spatiale miliaire Ambroise Paré, une station médicale présente dans l'espace entre la Terre et Mars et conçue pour les formations complètes des médecins militaires. Je vous laisse deviner l'afflux d'observateurs près des gigantesques hublots. Décidée à me préparer, je me suis dirigée vers un mur et sa plaque d'activation pour faire sortir du mur un espace carré permettant mes ablutions matinales. Il n'y avait pas grand chose dans cet espace, des toilettes, un lavabo et une douche pouvant également se transformer en baignoire. Dès l'instant où j'avais appuyé sur la plaque d'activation, un petit hologramme interactif était apparu me demandant la température et l'intensité de ce que je voulais. J'avais regardé mon quota d'utilisation d'eau et il était encore plein. Chaque passager était en effet limité par une certaine quantité mensuelle, pour éviter les pénuries et surtout permettre le renouvellement des stocks. Cela permettait d'avoir une douche liquide mais moi, j'avais toujours préféré les douches de vapeurs. C'était en général plus rapide et peut-être plus efficace encore que de l'eau, purifiant chaque pore de la peau et permettant d'éliminer bien plus de microbes. En fait, je me réservais mon quota d'eau pour m'offrir une ou deux séances de long bain massant pour me détendre quand j'en aurai envie. Si on utilisait une douche d'une durée de quinze minutes maximum, on pouvait en utiliser une dizaine sur le mois, mais seulement deux bains, donc prudence. J'avais sélectionné la douche vapeur avec odeur de fleur d'oranger, artificielle vous vous en doutez. Je m'étais déshabillée, glissant mes vêtements dans le réceptacle prévu à cet effet qui me les rendrait dans une heure, intégralement propres et repassés, assainis mais également parfaitement pliés. Je me suis ensuite glissée dans ma douche et ma musique préférée, le Concert de l'Electric Stradivarius Agency enregistré il y a deux ans à Neo Carthage. Cette musique pourrait s'apparenter aux plus grands compositeurs d'époques plus anciennes mais avec des sonorités numériques plus artificielles. La vapeur me faisait du bien et j'en profitais pour me masser les bras et les jambes. Cela ne durait que cinq minutes mais j'étais propre comme un sou neuf et je sentais bon la fleur d'oranger, si la synthétisation de cette fragrance était proche de la version naturelle désormais disparue. J'étais à peine sortie de l'espace qu'il se rangeait déjà et je me suis approchée du mur pour qu'il se lève, dévoilant mon placard. Ayant sélectionné mes vêtements pour cette rentrée la veille au soir afin de les placer dans l'espace restaurateur visant à les rendre plus proches de leur états d'origine, je les sortis de cette boîte si pratique. J'avais enfilé des chaussettes en tissus antitranspirant et mes sous vêtements opacifiants, rendant impossible le fait que l'on puisse en discerner les formes lors du port de vêtements trop moulants. J'avais enfilé ensuite mon pantalon à sélection de coloris préféré, sélectionnant des rayures noires et grises verticales ; puis j'avais enfilé mon t-shirt préféré. Ce dernier, peut-être mon vêtement le plus cher, je l'adorais car il changeait de coloris et de motifs de façons aléatoires et à intervalles irréguliers, ponctuant peut-être chaque moment de la journée différemment. Au moment où je l'avais mis, il était coloré de toutes les couleurs de l'arc en ciel représenté par des taches de couleurs de différentes formes et tailles. J'avais ensuite sorti mes plaques plantaires, posant mes pieds dessus et sélectionnant sur mon poignet la catégorie ballerines. Ces plaques étaient noires mais ne disposaient que des fonctions ballerines, tennis et escarpins à petits talons, le tout se modifiant grâce aux si précieux nanobots.

- Bon... Ça va le faire, dis-je en me regardant dans mon holomiroir.

J'avais ensuite attrapé mon tube de travail, un tube de cinquante centimètres de long qui me servirait de poste de travail numérique lors de mes cours et me permettrait de ne pas utiliser l'espace de mes implants en cours. J'avais toujours préféré faire comme cela, certains élèves préférants être immergés dans leurs réalités alternées. Parfois je connectais quand même mon implant mais ce n'était en général que pour mes cours d'histoire avant de visualiser les grandes batailles. Je m'étais donc dirigée vers le salon où se trouvait ma mère et Bjorn en train de manger un biscuit nutritif comme petit déjeuner.

- Coucou Sis, me fit Bjorn en mettant des miettes partout.

- Salut petit ange, dis-je en embrassant sa tête avant d'aller saluer ma mère en la serrant dans mes bras.

- Bien dormi ? demanda ma mère.

- J'ai encore du mal à m'endormir, dis-je en sélectionnant sur le robot de cuisine un jus d'orange artificiel.

- Tu ne cernes toujours pas le changement de moment de la journée ? demanda ma mère en me regardant.

- Pas vraiment... Cela reste artificiel, précisai-je avant de regarder la machine pour la nourriture et les cubes de repas.

- On a du crédit pour le synthétiseur, j'ai fait imprimer des œufs, fit ma mère en utilisant le terme habituellement utilisé par les jeunes de ma génération.

- Brouillés ? demandai-je toute contente.

- Évidemment, je connais les goûts de mes filles, fit-elle sachant que ma sœur aimait cela aussi.

- Mais vous gardez du crédit pour vous au moins? demandai-je immédiatement.

- Tu sais que bizarrement j'adore ces trucs, fit-elle en montrant Bjorn.

- Chocolat et noix de pécan surtout, dis-je évoquant un des parfums artificiels de ces biscuits de dix centimètres sur cinq qui apportaient tous les éléments nutritifs d'un petit déjeuner complets.

- Dixit la personne qui mange marshmallow chewing-gum, fit ma mère en riant.

- Ben quoi? Ça reste sain au moins, dis-je en embarquant mes œufs.

J'étais en train de me régaler ignorant pourtant si une simple machine savait réellement si les œufs avaient ce goût là. Moi je les adorais mais après tout c'était peut-être fictif.

- Au fait, dis-je en me rendant compte de la phrase de ma mère. Rakel est pas là ?

- Premier jour de formation médicale avancée, dans la zone médicale avec ton père, dit alors ma mère m'expliquant la situation.

- Tu travailles plus tard alors? demandai-je.

- Oui, j'emmène Bjorn dans la petite école, assura ma mère.

- Je me demande si ils vont beaucoup parler de la station, précisai-je. En tout cas ils doivent avoir de bons holoprojecteurs j'espère...

- Je suppose, il est plutôt rare d'avoir des enfants de moins de douze ans avec des implants, marmonna ma mère.

- Heureusement, le cortex cérébral se développerait mal, avouai-je en réfléchissant.

- Et surtout qu'il deviendrait impossible de les décrocher des holodessins... Déjà qu'avec des adolescentes hein? fit ma mère amusée.

- D'accord... J'avoue qu'on faisait trop de marathon d'holoséries avec Rakel, marmonnai-je en mangeant.

- C'est surtout l'horreur de ces holoséries... Killers... Qui est assez fou pour créer une holosérie interactives où les spectateurs sont dans les yeux d'un tueur psychopathe, violent et désaxé, grommela ma mère.

- C'était une fiction, me défendis je en riant.

- Oui ben quand même, surtout que désormais, marmonna ma mère.

- Je crois qu'on a quand même dû tous passer à l'examen psychiatrique, dis-je alors en souriant.

- Effectivement... Plus de cent question et cinquante situations..., marmonna ma mère en repensant à cette horreur de test.

- Je me demande comment Rakel l'a réussi d'ailleurs, dis-je en riant.

- Sis..., me réprimanda ma mère.

- Mais pour être serieuse, dis-je alors préférant éviter une réprimande trop longue, tu as remarqué que les enfants de moins de onze ne l'ont pas passé donc on ne sait jamais.

J'avais alors regardé mon petit frère qui finissait de se délecter de son biscuit et j'entendis ma mère rigoler.

- Nous ne risquons rien à moins de nous transformer en biscuit, fit-elle en essayant d'arrêter de rire.

La blague de l'année à mes yeux. J'avais ensuite eu des difficultés à finir mon assiette tant je riais. Malheureusement, je ne pouvais cependant trop m'éterniser et je repris rapidement la parole en m'empressant de déposer mon assiette.

- Bon Maman, j'y vais, dis-je en la regardant.

- Bon courage, et j'espère que les élèves seront gentils, précisa ma mère.

Je m'étais dépêchée de récupérer mon tube de travail et j'étais sortie du logement, me dirigeant rapidement vers l'élévateur. Cela ne me prit pas trop de temps et j'étais passée en me dépêchant dans le hall.

- Bonne journée Mademoiselle Ragnuson, me fit le bot concierge.

- Oui merci à vous aussi, lui répondis-je en sortant.

Je sais, c'était un peu idiot de souhaiter une bonne journée à un bot mais j'avais cette étrange habitude. Ensuite, il me suffisait de me diriger vers la zone scolaire. J'avais eu le loisir de mémoriser cela, rapidement d'ailleurs, mais je trouvais quand même intéressant qu'il puisse m'être possible de soliciter Odysseus si je me perdais. J'avais donc traversé le petit parc se trouvant entre les cylindres d'habitation, regardant ces arbres synthétisés qui devraient perdre leurs feuilles quand il le faudrait. Arrivée au niveau du couloir, ou plutôt de la coursive vu que nous étions quand même dans un vaisseau spatial, j'avais eu le loisir de découvrir une jeune fille qui m'attendait.

- Himiko? l'appelai-je étonnée.

- Ho bon sang Sis, j'ai cru que t'étais déjà en cours, me dit-elle en m'enlassant.

- Désolée... C'est gentil de m'avoir attendue, précisai-je alors.

- Entre amies de formation, dit-elle alors en riant. Moi j'ai failli ne pas me réveiller.

- Ha bon? demandai-je étonnée en commençant à avancer dans le couloir à ses côtés.

- Crois le ou pas mais depuis que je suis à bord, je dors comme un bébé, me dit-elle alors.

- À cause du silence du vaisseau ? demandai-je quand même.

- Ouais... Tu sais bien que le Japon est le centre industriel de la Terre, alors y a des bots partout et ils font du bruit jour et nuit, me rappela Himiko.

- C'est sûr qu'ici il fait calme, dis-je en réalisant.

- Euh... Tu te souviens ? demanda-t-elle à un embranchement de coursives.

- Gauche puis encore gauche et enfin à droite, lui précisai-je.

- Ok allons-y, me lança Himiko.

Ensemble et assez rapidement, nous nous étions rendues vers la zone scolaire. Je ne l'avais pas encore vraiment vue mais je savais à quoi elle était censée ressembler et étonnement, rien n'était différent de ce qui était prévu. Il s'agissait tout bêtement d'un énorme cube fenêtré au milieu d'un parc d'arbres synthétisé. Normalement, il devait y avoir des sous-sols, ou apparentés, contenant des équipements sportifs et une bibliothèque.

- Bon ben on est pas les dernières, fit alors Himiko. Regarde y a Jaina! me dit-elle rapidement.

Jaina, c'était notre amie également rencontrée pendant notre formation. Elle était d'origine Indienne même si l'Inde était déjà redevenue depuis un moment un territoire de la couronne britannique. Ses parents étaient affiliés à la gestion robotique du vaisseau.

- Jaina! l'appelai-je.

Celle-ci s'était retournée et son visage s'illumina. J'avais regardé sa tenue traditionnelle multicolore avec plaisir, comme toujours. Elle aimait ce que l'on appelait les tenues antiques alors qu'Himiko aimait plutôt ce que l'on pourrait apparenter aux tenues d'usines robotiques, de grosses combinaisons pleines de poches. Elle avait descendu quelques marches pour nous saluer et nous serrer dans ses bras.

- Mais qu'est que vous faisiez ? demanda-t-elle immédiatement. Vous étiez perdues ?

- Non, j'ai trainé, avouai-je.

- Allez venez, il y a un discours du responsable éducatif, fit-elle rapidement.

En fait, j'avais compris qu'elle avait déjà arpenté le bâtiment car elle savait où elle allait, nous guidant vers un niveau inférieur. Ensemble, nous étions arrivées dans un immense amphithéâtre à la grecque ou à la romaine si bien recrée que j'étais incapable de distinguer une éventuelle simulation holographique du mobilier réel créé en nanobots. Tous les élèves du bâtiment devaient s'y trouver même si cela ne faisait qu'une grosse centaine. C'était logique car une énorme partie des colons restaient des militaires. Ensemble, nous nous étions trouvés une petite place au beau milieu des allées pour nous installer. Pendant notre attente, mon amie Jaina avait montré un coin précis de l'auditoire et j'avais pu voir un véritable ballet de jeune fille faisant la révérence. Naturellement, elle ne pouvait le faire qu'au prince Jensen du royaume terrien.

- Et bien, je m'y suis pas entraînée, précisa Himiko en riant.

- Je t'avouerai que moi non plus, ajoutai-je en riant également.

- Nous en Inde, on nous l'apprend pour l'adresser à la royauté, nous précisa Jaina. Mais à la base ce n'est pas obligatoire. Surtout que la plupart des gens ne la font pas bien.

- Ce n'est pas obligatoire ? demandai-je étonnée.

- Non, insista Jaina. Il faut surtout pencher la tête respectueusement, sauf dans les repas officiels. De même, il ne faut pas serrer la main sauf si le prince ou le membre de famille royale le fait en premier. Et pareil pour lui adresser la parole... Bon ici cela sera différent.

- C'est dingue, nous on ne nous apprend pas ça du tout, marmonnai-je.

- Nous on peut encore être présenté à la cour dans certaines conditions donc on ne sait jamais, assura Jaina pour conclure ce fait tandis que le pauvre Prince Jensen vivait un étrange cauchemar.

Un quart d'heure plus tard, j'avais pu voir le responsable éducatif apparaître au centre de l'amphithéâtre et regarder son auditoire qui lui donna immédiatement le silence.

- Si ces demoiselles veulent bien laisser sa majesté royale en paix, fit alors Nicolas de Tourvel, le père de mon cher Louis.

- Consternant, marmonna Jaina en regardant les demoiselles repartir vexées.

- Vous savez ce qui me ferait bien marrer ? demanda Himiko. Qu'il se soit inscrit au Mating.

- Ben c'est clair que cela lui éviterait bien des ennuis... J'aimerais bien être sélectionnée, dit alors Jaina.

- Tu t'es inscrite? demandai-je alors me souvenant que j'avais demandé à mes parents de le faire.

- Chez nous c'était déjà pratiqué dans les grandes cités, précisa Jaina.

Chaque pays avait ses systèmes de gestion des naissances alors ce n'était pas surprenant. J'avais regardé les jeunes filles s'éloigner et elles étaient passées devant Louis et sa sœur. J'aurais bien voulu qu'il puisse m'apercevoir pour le saluer mais j'étais peut-être un peu loin. Je n'avais en fait même pas parlé de lui à mes amies mais je comptais le faire un peu plus tard, la peur du jugement sans doute. Ensuite, Nicolas de Tourvel reprit la parole.

- Bien, fit-il simplement. J'espère que tout le monde a trouvé le courage de se lever parce que je ne compte pas répéter ce discours.

Le responsable éducatif avait bien fait rire l'assemblée, moi la première. Les deux seuls qui ne riaient pas beaucoup, c'étaient ses enfants, peut-être étaient-ils gênés qu'il soit à ce poste.

- J'avais une question d'abord... Vous vous adaptez tous bien? demanda le responsable.

- Oui!!!! firent tous les élèves présents et moi également.

- Parfait, fit Nicolas de Tourvel. En cas de besoin, n'hésitez pas à vous adresser au corps professoral. Ils sont là pour vous aider à vous y faire. Je tenais à préciser certaines choses avant tout...

Il venait de jeter un froid assez lourd et les élèves s'étaient regardés inquiets.

- Ho ne paniquez pas, s'empressa de dire le responsable. Il n'y a rien de grave. Je tenais à vous expliquer que ce n'est pas parce que nous sommes au milieu de nulle part que nous n'allons pas vous demander du sérieux. Nous serons cependant quand même un peu plus laxistes, surtout au départ. Cependant, nous vous demanderons beaucoup de sérieux dans vos études, vous êtes la génération qui colonisera réellement notre nouvelle planète, plus que nous vos parents et vous devrez donc également préparer vos successeurs. Je sais également que certains d'entre vous sont déjà inscrits au programme de mating mais je tiens à rappeler qu'il s'agit d'un centre d'études, pas d'un salon de rencontre. Nous ne sommes pas réactionnaires pour autant mais nous vous demanderons une certaine forme de mesure et de respect alors pas trop de démonstration d'affection... D'accord?

Cela pouvait être compréhensible après tout mais je me demandais quelle quantité d'élèves étaient déjà inscrits. J'espérais secrètement que ce n'était pas le cas de Louis, j'en aurais été bien malheureuse.

- Ensuite l'absentéisme, fit Nicolas de Tourvel. Vous vous en doutez sans doute mais nous serons sévères sur ce point, après tout vous n'avez pas beaucoup d'endroits où vous cacher sur ce vaisseau. De plus, il y a un service attribué au département médical pour le suivi des élèves malades donc pas de tire au flanc ni de certificat de complaisance.

Dans mon cas, avec des parents dans ce milieu et même une sœur, ce serait encore plus compliqué mais je pouvais quand même voir que certains élèves étaient dépités. Les habitudes Terriennes allaient avoir la vie dure.

- Et désormais le point le plus important..., fit le responsable en inspirant. Nous demandons un comportement exemplaire... Nous n'aurons aucune tolérance pour toute forme de harcèlement que ce soit physique, moral ou sexuel. Vous êtes certes des adolescents mais vous avez une mission importante. Il serait malvenu de la commencer par de tels comportements... Bien je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, conclut-il en tapotant sur son poignet, sans doute son système de communication.

Nous avons alors tous été mus par un petit réflexe conditionné chez tous les jeunes de notre age. Nos poignets à tous avaient émis quelques sons symbolisant l'entrée d'un message et nous avons donc tous regardés le message reçus.

- Je viens d'activer l'envoi de vos horaires, alors veuillez vous diriger vers vos classes respectives, fit le responsable.

- Vous avez quoi? demandai-je en me levant à mes amies.

- Éthique Sociétale, précisa Jaine en évoquant le cours qui parlaient des lois et des règles régissant notre station, notre planète mais également nos droits.

- Histoire Spatiale, précisa Himiko. Et toi?

- Programmation robotique, dis-je alors.

- Je crois que c'est par rapport au dossier que l'on a rempli durant la formation..., fit Jaina.

- C'est vrai..., dis-je en réfléchissant. Je dois apprendre à programmer pour l'antenne médicale. On a des cours en commun ?

- On a Histoire Humaine dans l'après-midi... Enfin..., marmonna Himiko.

- Ouais après la pause repas, dis-je en riant.

Pour moi aussi c'était le plus compliqué, suivre cet horaire sans repères de temps. La plupart des cours communs à tous auraient lieu dans cet auditorium comme l'Histoire Humaine, Géographie, Anglais et Mathématiques. Naturellement, ceux en ayant besoin de manières plus intensives auraient des modules plus perfectionné en supplément, comme moi en Anglais, ayant sélectionné des heures supplémentaires en littérature ancienne. Ce serait pareil pour mes heures de sciences, après tout en médecine c'était nécessaire.

- Bon bah on mange ensemble ? demanda Himiko.

- Rendez-vous est pris, vous perdez pas, nous fit Jaina.

Nous nous étions donc séparés pour nous rendre à nos modules de formations respectifs. J'avais dû remonter deux niveaux pour la programmation, sachant que je serai avec des élèves suivants des formations d'ingénierie et de développement scientifique. Dans la coursive montant à mon niveau, j'avais immédiatement repéré le Prince Jensen et j'en étais surprise. Je l'imaginais plus dans une formation sociale. Il était déjà entré dans la salle de classe, sans doute préférant s'installer dans un coin précis de la classe pour avoir la paix. Moi, j'avais préféré attendre dans le couloir en me demandant si je connaissais d'autres élèves de mon centre de formation. C'était un peu compliqué car nous étions à l'époque en petits groupes entre six et dix candidats et certains n'avaient même pas été reçus après tout. Et là j'avais vu apparaître sur les marches des yeux d'un gris magnifique. J'avais été étonnée de voir débarquer Louis et ce dernier me repéra à la seconde. Il avait levé la main pour me saluer.

- Tu es en programmation robotique ? demandai-je étonnée.

- Ai-je l'air si peu scientifique ? demanda-t-il en riant.

- Non... Je te voyais juste plus littéraire, dis-je pour me défendre.

- Je les ai en options tardives, précisa Louis évoquant des sortes de cours du soir.

- Carrément ? demandai-je étonnée.

- Oui, pour la littérature internationale, l'ancienne je l'ai en journée... Ou équivalent..., marmonna Louis.

- C'est sympa on sera ensemble, dis-je avant de me sentir bête.

- Belle et intelligente donc, dit-il amusé.

- Hmmm, merci, répondis-je gênée. Tu suis une formation en quoi en réalité ?

- Ingénierie robotique et implantable, précisa Louis.

- Alors que tu n'as pas d'implant toi même ? demandai-je surprise. Tu es étonnant.

- Je préfère la programmation de prothèses physiques, pas vraiment de programmes, fit Louis en me regardant. Formation médicale ?

- Oui, je suis les traces familiales, dis-je amusée.

- Au moins je connais quelqu'un, fit Louis en me souriant.

- Le Prince Jensen aussi suit cette formation, dis-je rapidement.

- J'ai encore du mal à croire qu'une famille royale participe à cela, d'habitude ils restent assis sur leurs positions dorées, me précisant Louis.

- Je crois que la Fédération Romane fonctionne sous une forme démocratique uniquement, c'est ça ? demandai-je au cas où.

- C'est bien cela, je sais que toi c'est un royaume, dit-il.

- Oui, dis-je avant de laisser un silence s'installer.

- Tu ne m'as pas contacté depuis le décollage, fit alors Louis.

- Je pensais que tu préfèrerais passer ce temps en famille, dis-je rapidement.

- Et moi j'avais peur que tu ne prennes un message pour du harcèlement, précisa Louis me gênant.

Louis avait donc eu une immense envie de me contacter via le système de communication du vaisseau. C'était appréciable, en tout cas pour ma petite personne. D'un simple geste de la main, il m'indiqua de passer devant et je l'ai remercié rapidement d'un hochement de tête. Il était tellement gentleman...

- On s'installe ensemble ? demandai-je rapidement en voyant que ce mini auditorium le permettait.

- Avec plaisir, dit rapidement Louis.

Il l'avait dit si rapidement que j'étais toute contente. C'était comme si il avait eu peur que je change d'avis. J'avais repéré le Prince Jensen à l'extrême limite de la salle de classe et je trouvais cela dommage. Le pauvre devrait finir par s'intégrer et l'attrait que les gens lui portaient allaient bien diminuer. Au final, j'avais choisi deux places pour moi et Louis, à l'avant dernier rang et presque à l'extrémité également.

- Cela te convient ? demandai-je.

- De toutes manières nous serons connectés, fit-il en me faisant me sentir un peu idiote.

- Oui, c'est vrai, dis-je en me souvenant que nous verrons parfaitement le ou la professeure grâce à nos tubes.

Il fallait vraiment que j'apprène à avoir l'air moins empressée en sa compagnie. Installée sur mon siège, j'avais préparé mon tube en le sortant. Son écran et son clavier holographique s'étaient activés laissant apparaître une photo de ma famille, mon fond d'écran. J'avais rapidement tourné la tête vers Louis et j'avais été sous le choc.

- Attends, t'as un Starlight X Douze? demandai-je choquée.

C'était le tube dernière génération, une véritable fortune en un petit tube. Le seule élève de la classe à avoir un meilleur modèle devrait être le Prince lui-même, les gens de sa stature ayant des modèles de sociétés personnelles dont les performances et les sécurités devaient être loin de tout ce que j'imaginais.

- Oui, mon père pensait que c'était une obligation et comme Agathe aime étaler la fortune familiale..., marmonna Louis. Avant j'avais un Pride Six.

J'avais souris, c'était un modèle assez vieillot, fe près de deux ans. La preuve en était mon Pride Huit, modèle de milieu de gamme.

- C'est classe..., dis-je en souriant et l'observant. Mais en même temps vu tes allergies aux implants, il te faut ce genre de modèle pour compenser. C'est quoi?

J'avais demandé cela en indiquant son fond d'écran qui représentait des formes végétales qui m'étaient totalement inconnues.

- Un vignoble familial, cent pourcents naturels... On l'a vendu avant de partir..., dit alors Louis.

- Vous aviez du vin naturel? demandai-je choquée. C'est bon? demandai-je ensuite alors complètement ignorante.

- Mon père a des goûts spéciaux... Et pour te répondre, je ne sais pas, je ne bois jamais... de vin, dit alors Louis en me souriant.

J'avais simplement osé hausser les épaules, en même temps il était également mineur et il y avait déjà bien longtemps que sur Terre la plupart des gens respectaient les âges pour l'alcool. À dire vrai, au Thanksgiving de l'année précédente, j'avais eu le droit de goûter un tout petit fond de champagne et j'avais rapidement eu mal à la tête. J'avais continué à observer longuement son tube de travail avec envie, légèrement dégoûtée qu'il soit si bien équipé.

- Vu que notre éducateur, ou éducatrice d'ailleurs n'est pas encore là, tu veux le tester? me proposa gentiment Louis.

- Je peux ? dis-je alors extrêmement enjouée. T'es sûr ?

- Si je te le propose, concéda alors Louis.

Je l'avais alors vu se lever lentement et me laisser sa place. Autant le dire, j'étais comme une enfant le matin de Noël et je m'étais levée avec empressement avant de m'installer. Il s'était donc penché par dessus mon épaule et je ne m'étais pas sentie très à l'aise, osant à peine regarder son visage presque collé au miens. J'oserai avouer que d'aussi près, il était encore plus beau que jamais.

- Rien de trop privé ? demandai-je quand même avant d'ouvrir le menu.

- Non pas de photos de moins nu, désolé, fit-il en me souriant.

Cela était bien dommage, bon naturellement je n'aurais jamais osé vérifier la véracité de ce propos mais l'idée m'avait traversée quand même. Je restais une jeune fille en fleur, comme l'aurait dit mon père. J'avais donc préféré me connecter au réseau. Ce dernier était encore lié et mis à jour par rapport à la Terre, cela serait le cas jusque Saturne, la sixième planète de notre système solaire. En effet, dès l'instant où nous aurions passé cette planète, nous n'aurions accès qu'à une version archivée du réseau mondial global et nous ne saurions plus au courant d'aucunes nouvelles fraîches. En fait, les militaires continiairaient de recevoir des informations jusqu'au passage de Neptune, après pour eux aussi cela serait blackout total. J'avais ouvert le service de streaming avec une petite idée derrière la tête, rien de bien folichon mais juste connaître ses goûts.

- Je ne risque pas de voir quelques choses de trop...

- À part des holoséries non, fit-il extrêmement amusé.

- Alors... Ho Killers... J'adore, dis-je alors avant de me figer en regardant l'historique. Tu ne dors pas?

- Quoi? s'étonna alors très rapidement Louis.

- Ben regarde, tu visionnes beaucoup durant les heures de sommeil, dis-je alors en montrant l'écran.

- Besoin de très peu d'heures de sommeil, m'assura Louis.

- Je te comprends, le vol me perturbe aussi, dis-je pour le rassurer.

Étonnement, c'était principalement de la lecture et des holoséries, Louis ne jouait à rien à l'inverse de bien des garçons de son âge. Cependant, j'avais au fil de mes pérégrinations découvert que ce dernier s'était énormément intéressé au vol sur lequel nous étions. Alors encore sur son écran, j'avais entendu le sas d'entrée s'ouvrir et j'étais retournée à ma place.

- On remettra ça, me fit Louis auquel je répondis avec un grand sourire.

J'avais enfin porté mon attention au professeur qui était entré et s'avéra être une femme. Cette dernière portait une tenue de vol, différente de celle du décollage évidemment et plus proche de celles des militaires. Elle portait d'ailleurs un écusson que je pus mieux discerner quand elle apparut sur mon écran après s'être installée à son bureau. La magnifique brune d'une cinquantaine d'années aux yeux marrons était une citoyenne des Royaumes Britanniques.

- Bonjour à tous, je m'appelle Helena Carter et je serai votre professeur de programmation, pour ce vol comme pour la planète destinée à nous accueillir, fit-elle extrêmement poliment. C'est un honneur pour moi d'avoir été sélectionnée pour ce vol et vous encadrer.

J'avais remarqué le petit regard en coin, via l'écran évidemment, vers le coin de l'auditorium où j'étais. En fait, elle devait regarder plus spécifiquement le Prince Jensen au fond de la salle. Forcément, cela devait être incroyable comme sensation de donner cours à une personne issue d'une famille royale.

- Cependant, même si j'ai reçu vos dossiers scolaires de vos précédents établissement, enchaîna immédiatement la professeure, j'ignore un peu le niveau de ceux-ci. Et donc, je vous ai concocté un petit exercice.

Cela commençait vachement bien. Premier cours, premier test, merci bien. J'étais donc devenue extrêmement attentive quand mon écran changea pour afficher un bot de petite enfance.

- Vous savez tous ce que c'est, précisa la professeure. Nous en avons sans doute tous eu un. Ces bots servent principalement à divertir nos chers bambins et permettent à ces derniers de commencer à assimiler des mots extrêmement basiques pour se faire comprendre mais également les chiffres, les couleurs et les émotions. Peut-être l'ignorez vous mais sa programmation fait partie des plus simplistes pour nos bots. Vous allez devoir trouver les erreurs que j'ai glissées au sein de cette programmation. Il peut s'agir de bugs comportementaux, de vocabulaires ou même d'association d'idées. Je n'ai pas touché aux lois intrasèques de la robotique. Ce devoir ne sera pas noté, je vous rassure, il est uniquement fait pour que je me fasse une idée de vos talents d'observations et de votre vitesse de programmation. Travaillez bien.

À ces mots, un très intense silence s'était installé. C'était logique, nos claviers étaient holographiques donc forcément silencieux. Il était possible de mettre une sonorité quand on le connectait à l'implant neuronal. Je l'avais immédiatement branché, cela allait augmenter ma perception en laissant le texte devant mes yeux par projection dans la rétine. Immédiatement, j'avais repéré la première erreur, le bot ne pouvait pas dire le prénom. J'avais donc corrigé cela en incorporant une commande lui permettant de saisir cela. Ensuite, j'avais repéré quelques fautes de syntaxes quand il s'adressait aux enfants, ce qui pourrait les induire en erreur. Discrètement, j'avais jeté un coup d'œil à mon cher voisin et j'avais été plutôt choquée. Alors qu'il n'avait aucun implant, sa vitesse sur le clavier défiait tout entendement. Il tapait plus vite que moi et pourtant j'avais établi le record de mon ancienne école. J'avais même l'impression qu'il avait des doigts en plus comme certains programmateurs professionnels possédant des prothèses à la place des mains. Ce garçon était définitivement plein de surprises.

- Tu ralentis, me dit-il en souriant.

- T'es pas mal, dis-je alors avant de réaliser le sens de mon propos. Comme programmateur, ajoutai-je immédiatement.

- Dommage j'espérais que ce soit un compliment, murmura mon voisin.

J'avais souri avant de le regarder et encore une fois il martelait le clavier virtuel.

- Tu tapes comme si t'avais des doigts en plus, dis-je en me concentrant sur mon écran.

Du coin de l'œil, je l'avais vu s'arrêter de programmer et me regarder. Je me demandais ce qu'il avait mais il reprit rapidement le travail mais plus aussi vite. J'avais immédiatement activé une fenêtre de communication avec lui, via le système interne, et m'étais excusée de le déranger. J'avais fait comme cela pour éviter de lâcher l'écran, j'avais peur de prendre du retard. Cela avait été bête car son message suivant me mit un frein : "Si toutes les interruptions étaient aussi intéressantes, j'aimerais l'être plus souvent". J'avais dû faire de mon mieux pour me concentrer quand la professeure prit la parole.

- Excellent Monsieur de Tourvel, vous avez déjà corrigé toutes les erreurs, fit-elle surprise.

Évidemment que c'était surprenant, même moi j'en avais encore à corriger et pourtant j'avais expédié la reprogrammation par des commandes extrêmement simplifiées. Et le pire, c'était peut-être qu'il m'onservait extrêmement attentivement. C'était peut-être déconcentrant plus qu'autre chose mais je finis par valider ma dernière commande.

- Très bien Mademoiselle Ragnuson, fit-elle ensuite. Ho Votre Majesté... Excellent.

Je m'étais retournée surprise et le Prince Jensen avait effectivement fini. Nous étions donc plusieurs à prendre ce cours plus qu'au sérieux. Mon implant dans la nuque envoya alors un message dans ma rétine. "Tu es incroyable, sacrée vitesse", m'avait dit Louis. Je m'étais alors retournée pour le regarder et il me fixait d'un regard qui me fit me sentir littéralement fondre. C'était incroyable à quel point ses yeux étaient beaux.

- Tu veux manger avec moi? demanda Louis à voix basse.

- Ho... J'ai promis à des amies... Une prochaine fois, dis-je alors légèrement dégoûtée en réalité.

- Pas de soucis, on pourrait partager un repas plus privé, fit-il ensuite.

J'avais hoché la tête avec empressement. Je devais avoir l'air d'une idiote mais je n'osais plus le regarder en face. J'avais hésité à lui envoyer un nouveau message mais ce fut lui qui le fit en premier. "Tu es magnifique quand tu rougis", m'avait il dit. Et je vous laisse le deviner, ce fut encore plus flagrant ensuite. Je devais réellement lui plaire, c'était différent de tout ce que je connaissais. Un garçon comme lui, beau et intelligent, cultivé et distingué, s'intéressait à une fille aussi banale que moi. C'était étrange, il pourrait avoir toutes les filles qu'il voulait mais c'était moi qui l'intéressait. Je m'étais toujours sentie grosse et pas très jolie mais visiblement j'entrais dans ses critères, si bien évidemment il ne profitait pas de ma crédulité. En écoutant cela, vous me trouvez peut-être idiote de croire qu'il se moque obligatoirement de moi mais j'étais plutôt renfermée et très peu sûre de moi. Cela avait toujours été comme ça. Aucun garçon ne me parlait vraiment, sauf pour que je parle d'eux à ma sœur. Et lui, alors que j'étais ronde, je l'intéressais énormément. Il me trouvait belle, me complimentait, voulait même m'inviter. J'avais alors pensé de façon assez déplacée en réalité que peut-être il ne réagirait pas pareil en me voyant avec moins de vêtements. J'étais perdue, pensant à des choses que je ne pensais pas qu'elle pourrait m'arriver juste parce qu'il montrait un peu d'intérêt envers ma personne. Cependant, j'ignorais encore à quel point je pouvais être intéressante à ses yeux et à plus d'un terme.




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