La prophétie du roi déchu: Le seigneur oublié

Chapitre 10 : L'Héritage de Thaarg

1519 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/01/2025 14:13

Chapitre 10: L’héritage de Thaarg




Des années s’écoulèrent après la découverte du nouveau continent. De nouvelles cités virent le jour, et pour la première fois depuis longtemps, ils connurent la prospérité. Ils étaient les seuls maîtres de cette terre, aucune autre race ou nation les menaçaient, ils perdirent même la notion du guerrier qui devint chasseur. Ils apprirent à apprivoiser les bêtes de ce nouveau monde, tout comme les trolls, les lézards géants marins, les oiseaux aux couleurs arc-en-ciel et bec crochu, et bien d’autres animaux. Thaarg était vieux, son visage était couvert de rides, et son corps fragile. Il était le dernier lien qui unissait les orques à Natal. Il eut un fils, qui à son tour donna naissance à un nouvel enfant, Faërdork. Il était rare qu’un orque puisse voir les enfants de son fils, et cela lui combla le cœur de joie, mais cette joie se dissipa rapidement voyant sa progéniture grandir. Mais lorsque, la nuit venue, le grand-père racontait ses histoires de l’autre monde, les yeux de son héritier brillaient de mille feux, subjugué par l’histoire. Mais au fond de lui, le maître des orques le savait, il avait eut tord de vendre le rêve de la gloire d’antan à ses enfants. Il donna une lettre à son petit-fils et le chargea de l’envoyer au soixante-dixième jour en mer vers le nord par oiseau. Thaarg mourut et fut momifié. Faërdork eut des enfants à son tour.  Les deux aînées étaient brutaux, cherchant toujours à asseoir leur dominance au sein de la famille, ne cessant de se quereller, tandis que le plus jeune des trois était calme mais trop faible pour tenir tête à ses frères. Ne pouvant de transmettre son héritage, cette épopée d’un autre continent merveilleux. Il ne tarda pas à découvrir à quel point il eut tort. Les deux aînés avaient soif de conquêtes, des rêves de retour sur l’ancien monde. Faërdork savait ce qu’il allait se passer, et ses jours étaient comptés. Il reprit la lettre de son grand-père et la confia au cadet. « Un jour, tes frères voudront t’emmener sur l’autre Monde, je t’ordonne aussi de garder ce message scellé, même sous la menace, et au soixante dixième jour de navigation, tu prendra le plus gros oiseau que tu pourras et tu l’enverra au nord pour porter cette lettre. Le destin le guidera alors. ». Faërdork mourut, mais avant il confia la tâche au cadet de ramener Thaarh momifié en attente du retour sur l’ancien monde, et ainsi y être enterré à la manière des souverains elfes, dans un tombeau gigantesque. Son armure et son épée furent cachés des deux frères par le plus jeune. Ce qui devait arriver arriva, ils devinrent adultes, et le plus vieux décida de mettre les forges de nouveau en marche. Des lances par milliers étaient fabriqués par jour dans tout le royaume, et des centaines de soldats recrutés pour la future campagne. Ils dressèrent les trolls au combat, et apprirent à leurs animaux à devenir les plus cruels. Lorsque les légions furent suffisamment grandes, les aînés firent remplir les navires de leurs nouvelles armées. Ils emmenèrent leur frère avec eux, qui ne pouvait refuser. Ils prirent également le corps de leur  arrière grand-père, ainsi que le coffre où ses armes furent cachés par le cadet. Le vent les emporta au nord, sur la grande mer bleue. 


Après une série de victoire incontestées par les deux frères, le jour noir arriva. Raldir et ses soldats ténébreux vainquirent les orques, et les trois frères fuirent avec le reste des leurs au quatre coins du continent. Le plus vieux des trois se retrouva seul et mourra dans les bois, terrassé par la faim, le second retrouva assassiné, accusé de tous leurs maux, tandis que le cadet traversa forêts et montagnes jusqu’à se retrouver dans le royaume de Sintraë qui à l’époque longeait les côtes du sud. Avec lui il avait gardé les trésors de Thaarg et son corps, et afin d’accomplir sa volonté, avec ses derniers serviteurs il bâtit pierre par pierre son tombeau. Ils eurent des enfants, et ensemble ils apprirent à survivre aux rudes épreuves de la nature. À leurs tours ils eurent des enfants et commencèrent à former des tribus, et découvrirent les gobelins avec qui ils devinrent rapidement amis. Divisés et dispersés aux quatre coins de Natals, ils étaient chassés où qu’ils aillent, et apprirent à composer avec un environnement hostile. Les descendants de Thaarg se transmirent son secret ainsi que son rêve, en quête des précieuses reliques du passé. Le tableau où Raldir et le chef orque étaient peints fut transmis de génération en génération. 


Pendant ce temps, sur le continent du sud, le peuple attendit le retour de leurs trois souverains, mais voyant qu’ils ne revenaient pas, des guerres intestines commencèrent à éclater pour le pouvoir et la vengeance. Les chasseurs abandonnèrent les lances et prirent les armes des guerriers. Tandis que des guerres fleurissaient sur le continent sud, un nouveau culte apparut. Ce fut d’abord une rumeur, puis petit à petit, on entendit cette rumeur jusqu’aux oreilles des chefs de clan. De plus en plus d'orques vénéraient un Dieu aux larmes noires. Il pouvait prendre n’importe quelle apparence et apparaître là où il le souhaitait. Des sacrifices furent exécutés en son nom, et des temples de la haine dressés dans les cités. Sans s’en rendre compte, leurs âmes furent corrompu par le dieu noir, et il manipulait leurs haine, leurs désespoirs, leurs colères, leurs peurs afin de devenir de plus en plus puissant jusqu’au jour où il parvint à prendre un contrôle total sur leurs esprits. Les orques n’étaient plus ce qu’ils furent, ils étaient dorénavant des esclaves de la volonté du dieu malfaisant qui leur murmurait à leurs oreilles. Sur son ordre, ils creusèrent une immense faille qui s’agrandissaient le long de tout le continent. Les arbres furent coupés et le bois brûlé dans le ventre des forges où des armes naquirent par milliers. Lorsque leurs pioches rencontrèrent le sang brûlant de la terre, ils construisirent des cités souterraines à même les parois de la Fissure, ne vivant plus que pour obéir au dieu noir. Au cœur du magma, ce qui semblait être un îlot de terre et pierre naquit, et des branches noires en jaillirent jour après jour recouvrant la surface des parois de la faille. Lorsque les serviteurs de dieu noir y creusèrent, ils y découvrirent l’Arbre Noir, dont les racines étaient plantés dans plafond de la grotte et les branches descendaient avant de remonter à la surface, fruit de la volonté de leur dieu. « Je suis votre seigneur absolu, s’écria la voix du divin noir à travers l’arbre à l’envers, et mon nom est Kaös. Mangez les fruits de mes branches, buvez le nectar de mes fleurs de sang, devenez miens ! ». Les orques contraints par la Volonté de Kaös obéirent, mangeant les fruits et buvant le nectar des fleurs de sang, et perdirent à jamais leurs âmes. Kaös les dressa en armées fidèles par le puissant lien des fleurs de sangs et des fruits putrides puis les envoya tous combattre dans les royaumes du nord. D’abord, ils s’avérèrent très puissants et remportèrent de nombreux combats, semant sur leurs passages carnages et destructions, mais la Guiogne naquit de la fière volonté des peuples libres parvinrent à les vaincre et exterminèrent leurs armées. Voyant que tous ses orques étaient morts, Kaös ne pouvait pas cependant se résigner à l’abandon. Ainsi, le dieu noir eut une étrange idée. Grâce à l’Arbre Noir, il donna la vie afin de semer la mort. Grâce aux fruits et au nectar qu’il avait fait manger et boire à ses serviteurs, il avait gardé en mémoire leurs chaires et leurs os. Des branches naquirent des fruits, et d’un de ces fruits naquit une ignoble créature, fruit du souvenir et de l’oubli de la chair des orques. Son squelette était robuste, mais son corps chétif, comme un cadavre sur lequel on aurait collé une peau sur des os. Cette créature aida ses frères à sortir des fruits, qui à leurs tours aidèrent leurs frères à naître. Ainsi, les orques noirs virent le jour, sous le regard d’une iris de feu qui les fixaient depuis le ciel remplis de ténèbres.



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