LE MERCENAIRE
Frissonnant de froid et accablé par le manque de sommeil, Polack, qui avait consacré la majeure partie de la nuit à préparer ses bagages et peaufiner ses plans, se dirigeait d'un pas qu'il souhaitait croire alerte vers les écuries. Sous son manteau bleu roi, qui le couvrait jusqu'aux chevilles, il tenait fermement serré dans sa main gauche son sac de voyage — remerciant silencieusement l'artisan tailleur ayant confectionné cette merveille à l'ampleur si généreuse. Dans son barda il avait mis quelques vêtements minutieusement sélectionnés pour leur discrétion et leur aspect pratique, son uniforme d'étudiant, quelques bijoux, auxquels il avait ajouté par nostalgie la bourse contenant les billes. Après quelques instants d'hésitation, il intégra à son paquetage la trousse de maquillage, non qu'il envisageât de se maquiller, mais il savait pertinemment à quel point de subtiles modifications - ligne de sourcils retouchés, faux grains de beauté, taches de rousseur ajoutées ou une marque de naissance inesthétique - pouvaient transformer un visage, au point de le rendre presque méconnaissable.
Dans son autre bras, il portait ostensiblement le panier de pique-nique que son oncle Onésime avait commandé aux cuisines et dans lequel la charmante petite aide-cuisinière avait disposé diverses victuailles, y ajoutant même une bouteille de cervoise. Elle la lui tendit en murmurant, les joues légèrement empourprées : « Il gèle à pierre fendre, cela vous réchauffera ».
En s'approchant des stalles, il fut surpris de constater que non seulement son Étoile était préparée et harnachée, mais également Fouego. Entre les deux montures se tenait Joseph, les retenant par leurs brides. Ce dernier était vêtu comme pour une longue expédition : une veste molletonnée, un pantalon épais et une capuche. On distinguait derrière son épaule ce qui ressemblait fort à un sac à dos.
— Salut Jo, pourquoi as-tu préparé deux montures ? demanda Polack, puis enchaîna sans laisser à Jo le temps de répondre. — Je n'ai pas besoin d'accompagnateur pour faire galoper Étoile et ramasser quelques branches à l'orée de la forêt. Remets Fouego dans son box et va au chaud te recoucher, il est diablement tôt et il fait fichtrement froid...
Jo le contempla avec une certaine commisération, on pouvait quasiment lire sur son visage très expressif : « A d'autres, mais pas à moi ! »
— Vous prenez la poudre d'esclampète...
— D'escampette, corrigea par pur réflexe Polack.
— C'est bien ce que j’ai dit, d'esclampète... Et je viens avec vous, je veux voir du pays !
— Mais qu'est-ce qui te fait croire pareille sornette ? Et même si c'était vrai, ce qui n'est absolument pas le cas, qu'est-ce qui te fait penser que je t'emmènerais ?
— Oh ! Je suis pas très malin, mais je sais faire des cocréations et en sortir des cocclusions ! prononça Jo en se rengorgeant.
— Corrélations et conclusions, rectifia automatiquement Polack. Et je ne vois pas le rapport...
Le petit lad ôta la moufle de sa main gauche et commença à énumérer en repliant un doigt à chaque affirmation. Bientôt, une main se révéla insuffisante et il retira le deuxième gant. Polack se demanda même, avec un certain détachement, si les deux mains suffiraient pour marquer les arguments. Dans le cas contraire, Joseph enlèverait-il ses bottes pour poursuivre ?
— C'est ce que j'ai dit, cocréations et faire des cocclusions... Vous êtes anésique…
Polack soupira et renonça à rectifier, jugeant cette entreprise désespérée.
— …mais vous pouvez oublier tout, mais pas changer !
« Il est perspicace, ce petit Jo, » pensa Polack. « Ce qu'il essaie de me dire, sans savoir trouver les mots justes... Chasse le naturel, il revient au galop. »
— Jamais, jamais avant vous êtes pas allé vous-même chercher le bois. Mais vous êtes là et c'est la poudre d'esclampète... Mais tout seul vous y arriverez pas, vous êtes un anésique, vous saurez même pas combien de billes coûte un bon repas à la taverne et si l'aubergiste ne vous gruge pas !
Polack faillit se frapper le front de sa main : « Mais bien sûr, les billes ne sont pas des jouets, mais un moyen de paiement ! J'aurais dû le deviner en constatant qu'une bourse entière en était remplie ! »
— Et, continua son énumération Joseph, vous savez pas où est la ville voisine, ni la capitale...
— Je parie que tu ne sais pas non plus où se trouve Gardenia...
— Eh ! Je le sais, j'y suis déjà allé l'année dernière avec le bon Maître Runs et Gaston le palefrenier pour chercher Fouego ! s'indigna le garçon, avant de déverser toute une avalanche d'arguments sur Polack : Je sais faire du feu, soigner les chevaux, préparer un repas, et je connais plein d'histoires pour vous amuser...
« Je me passerais bien de cet amusement », pensa brièvement Polack avant de prononcer avec ironie :
— Mais tu es un vrai trésor !
— Oui je suis un trésor, se gonfla de fierté Jo, et si vous m'emmenez pas je dirai tout de suite à tout le monde que vous avez pris la poudre d'esclampète ! assena-t-il son dernier argument.
— Ça, trésor, c'est du chantage.
Polack réfléchissait à toute allure. Joseph avait vu juste : il ne savait rien de la vie quotidienne de ce monde et risquait de se retrouver vite dans une situation très embarrassante. C'était déjà le cas d'ailleurs, car Polack ignorait totalement la manière de se hisser sur sa monture, dont le garrot s'élevait à bien quinze centimètres au-dessus de sa tête, avec des étriers qui oscillaient au niveau de sa poitrine.
« Pourquoi pas ? », chuchota-t-il d'une voix presque inaudible et sentit aussitôt cette petite chaleur d’intuition qui pulsait en lui le confortant dans sa décision : Oui ! Oui ! Oui !
Il sourit et dit bien plus fort :
—. D'accord ! Alors en selle, mon trésor de maître chanteur !
— Mais je ne sais pas chanter...
— Cela ne fait rien, je t'apprendrai, rit de bon cœur Polack, qui ressentait une étrange allégresse.
Jo siffla une note mélodieuse et Étoile fléchit immédiatement les genoux, s'abaissant à la manière des chameaux. Polack répéta ce son et observa Fouego le considérer d'abord avec une pointe d'étonnement amusé, puis ronronner d'une façon que Polack interpréta comme goguenarde, avant de finalement s'abaisser, également, avec la dignité d'une personne de sang royal au minimum. Le Sergent attacha son sac et son panier à la selle et, suivant l'exemple de Jo, s'y installa avec un certain confort.
Fouego se redressa et son cavalier ressentit une montée d'adrénaline joyeuse, se retrouvant à une hauteur considérable. L'allégresse circulait dans ses veines, emplissant son cœur d'euphorie. Il leva le bras en désignant l'horizon et cria en faisant avancer son destrier :
— En avant, mon fidèle Sancho Panza !
— Je ne suis pas Sancho ! Je suis Jo, rien que Jo !
— Et moi, je ne suis pas Don Quichotte ! Mais je suis convaincu que les moulins à vent nous attendent quelque part !
— Les moulins ne sont pas à vent, ils sont à la vapeur ! Vous l’avez oublié ? hurla joyeusement Jo en s’élançant à sa suite.
— Les moulins à vent n’existent pas ? Alors nous en construirons, mon brave écuyer, nous en construirons !
Dans un éclat de rire et avec un sentiment de ravissement, les deux compères éperonnèrent leurs montures qui s'élancèrent dans un galop lourd et puissant, franchissant peu après le majestueux portail pour prendre la route, se moquant de savoir, où celle-ci les conduirait vraiment.
***
Polack et Jo traversèrent à vive allure un champ enneigé, la poudreuse crissant sous les pas de leurs montures. Ils franchirent ensuite une futaie clairsemée, composée de ce qui semblait être des conifères d'un aspect tout à fait habituel - pins et épicéas dont les branches ployaient sous le poids de la neige accumulée.
Ils pénétrèrent dans un petit village, une vingtaine de maisons en rondins, tout au plus. Les habitants commencèrent à peine à se réveiller, les voix des femmes s'élevaient d'une maison à l'autre, s'interpellant entre voisines, échangeant des potins ou se plaignant du froid mordant. On entendait, également, çà et là les cris, que Polack supposa être ceux des animaux domestiques.
Les hommes qu'ils croisaient sur leur chemin adoptaient une attitude déférente, inclinaient la tête tout en ôtant leurs bonnets de laine pour les saluer avec respect. Polack répondait à ces marques de considération par un hochement distrait.
Dans l’unique ruelle étroite, on apercevait des silhouettes enfantines, soigneusement enveloppées d'écharpes et avec des bonnets enfoncés sur les têtes qui ne laissaient voir que leurs yeux brillants d'excitation. Tous ces enfants paraissaient se diriger dans la même direction.
— Mais où vont-ils tous, seuls et si tôt ? s'étonna Polack.
— Dans le bois des Vernines, vous ne vous souvenez plus ? Chercher les branchages pour le Feu de Solstice…
— On les suit, et, Polack coupa court à toutes les questions et objections de Jo, je t'expliquerai plus tard…
Les deux comparses s'engagèrent dans le sillage des gosses, puis les dépassèrent sans effort, leurs montures se révélant plus rapides, même au pas, que la petite troupe enjouée des marmousets.
— Alors, pourquoi ? Ce n'est pas la direction de la capitale ! La capitale où voulez aller, après la poudre d’esclampette, et c’est pas la route…, demanda aussitôt Jo, qui ne cachait pas sa curiosité..
Polack leva les yeux au ciel, comme pour implorer qu'on lui accorde de la patience, soupira et finit par dire :
— Tu prétendais savoir faire des corrélations et en tirer les conclusions, non ? Alors, écoute ! J'ai quitté le château sous prétexte de chercher du combustible dans la forêt pour le feu sacré, et j'ai même obtenu un délai jusqu'au soir pour faire galoper Étoile. En chemin, nous avons traversé le village où nous sommes très connus et presque tout le monde nous a vus. Si maintenant je prends un autre chemin que celui du bois des Vernines, il y a un petit risque que…
— Qu'un péquenot prévienne ceux du château. Et votre délai - pouff ! - s'envole en fumée ! compléta Jo. Alors, je suis toujours bon en cocclusions ?
— Oui, c'est bien vu ! sourit Polack. — Voici notre plan d'action : nous ramasserons les branchages au vu et au su de tous les enfants, puis nous mangerons quelques provisions sans descendre de nos montures, également à la vue de tous. Ensuite, nous feindrons de partir vers les champs pour exercer nos chevaux. Dès que nous serons hors de vue, nous changerons de direction, et Hasta la vista, baby ! (2) Ma petite famille après, peut toujours « tenter de choper le vent dans le champ » !
- Ha ! Mon bon maître, hasta ou pas hasta, vous savez moins faire les cocclusions que moi ! On retrouvera vite à la trace « le vent dans le champ ... de neige »...
Polack réfléchit un moment, recherchant une ébauche d'intuition, et ressentit aussitôt une petite boule de chaleur pulsant au niveau de son sternum : « Tout ira bien ! ». Il esquissa un sourire, gratta l'oreille de Fouego, ce qui provoqua un reniflement indigné de ce dernier, puis prononça avec une révérence délibérément théâtrale :
— Les dieux des Cimes y pourvoiront !
Jo changea soudainement d'expression : ses yeux s'agrandirent de frayeur, sa bouche dessina un O quasi parfait, et il stoppa Étoile, faisant même semblant de vouloir descendre.
— Vous n'êtes pas un Die, murmura-t-il avec difficulté, vous êtes un Mass ! Mass comme Mass Nicéphore ! Les dieux communiquent avec vous !
Jo lâcha les rênes et entrecroisa ses doigts d'une manière étrange et complexe, que Polack aurait jugée impossible, les dirigea vers ex-sergent et laissa échapper presque une plainte :
— Nooooon, ne m'ensorsoleeeeeez paaaaaas !
— Stop ! s'écria Polack. Arrête ton dirigeable ! Joseph ! Je suis Runs, Clotaire Runs ! Ni plus, ni moins !
« Je suis Bond, James Bond », railla la petite voix intérieure.
Jo l'observa avec méfiance, marmonna des paroles incompréhensibles puis finit par déplier les doigts et reprendre les rênes.
— Je ne vous crois pas, murmura-t-il d'une voix plus distincte, tout en dirigeant sa monture vers la forêt qui se dessinait déjà au loin.
***
Ils atteignirent l'orée du bois au bout d’une bonne demi-heure, et là, Polack fut confronté à un spectacle totalement inattendu. Sans s'en rendre compte, il s'était mentalement préparé à découvrir une forêt semblable à la futaie qu'ils avaient traversée en quittant le château – ces alignements ordonnés de pins et d'épicéas, droits, espacés et hauts. Mais en contemplant les fourrés denses qui se dressaient maintenant devant lui, il prit pleinement conscience de son erreur.
Il devenait évident que les arbres entourant l'habitation des Runs avaient été délibérément plantés par l'homme selon un schéma méticuleux, contrairement à ce qu'il observait ici. Les résineux de diverses espèces, dont la plupart lui étaient impossibles à identifier avec certitude, s'élevaient sans aucun ordre apparent. Leurs branches s'entremêlaient dans une lutte chaotique pour l'espace, tandis que leurs troncs massifs adoptaient des formes tortueuses et fantastiques dans leur quête perpétuelle de lumière. Au pied de ces géants arborescents prospéraient d'imposantes fougères.
Cette forêt était primaire, voire primitive. Elle évoquait ces paysages que l'on pouvait sans doute observer sur Terre à l'époque des dinosaures, si les souvenirs que Polack conservait de ses cours scolaires étaient exacts. La vue qui s’étalait sous ses yeux était en tout point semblable à l’image qui ornait son livre d’Histoire, chapitre consacré à l’ère du Mésozoïque. (3)
Il comprenait mieux maintenant pourquoi l'apparence de sa monture ressemblait tant à celle d'un vélociraptor – du moins tel que le film Jurassic Park l’avait représenté.
« Nom d'un petit bonhomme... » chuchota Polack, ne trouvant dans son vocabulaire que cette expression enfantine pour manifester au monde son profond ébahissement, les autres formulations bien plus colorées, dont il était pourtant un grand spécialiste, l'ayant soudainement abandonné.
Une nouvelle pièce du puzzle venait de s'assembler dans l'esprit de Polack avec un cliquetis presque audible. Ainsi qu'il l'avait déduit de la légende de Solstice, les aïeux de Clotaire étaient des « Vagabonds des étoiles ». La planète sur laquelle leur vaisseau s'était retrouvé en panne de carburant ou avait subi un naufrage traversait une période comparable au Jurassique terrestre, voire au Jurassique tardif, ou même au Crétacé, puisque les mammifères occupaient déjà une place significative dans l'écosystème. Polack se souvenait qu'il avait mangé du fromage et bu du lait lors des repas.
Pour quelle raison les ressortissants d'un peuple qui avait atteint l'ère du voyage spatial s'étaient-ils retrouvés réduits à utiliser des technologies bien plus primitives comme celle de la vapeur, et d'où avaient-ils tiré leurs connaissances en magie ? Polack ne pouvait formuler que des hypothèses sans véritable fondement.
« Et qu'est-ce que cette découverte m'apporte, au-delà d'un désir puéril de partir en quête de l'antique épave ? Eh bien, elle me fait comprendre que je dois faire attention à mes fesses, car une version locale du Tyrannosaure Rex rôde peut-être dans ce bois, et je n’éprouve aucune envie de lui servir d'en-cas ! »
— Dis, mon cher Sancho…
— Je suis pas Sancho ! s'indigna Joseph.
— Aucune importance ! Tu ne sais pas, à tout hasard, si une très grosse bête, Polack désigna un conifère mastodonte le plus proche, une créature aussi haute que ce pin et avec une gueule pleine de dents, ne traîne pas ses basques dans les parages ?
— Oh, non, pas ici ! Pas dans le bois de Vernines ! s'exclama Jo.
Polack préféra ignorer ce que cette phrase suggérait : que ces créatures existaient bel et bien et pouvaient parfaitement rôder ailleurs.
Peu de temps après, ils furent rejoints par la joyeuse troupe des enfants du village, qui s'adonnèrent immédiatement à la collecte du bois. Le Polack eut même l'impression que les bambins se livraient à une forme de compétition, sélectionnant avec minutie leurs trouvailles. Certains recherchaient des branchages aux teintes claires, d'autres privilégiaient ceux recouverts de lichen, les plus convoités étant les rameaux parfaitement rectilignes dépourvus de nœuds. Néanmoins, tous semblaient quêter quelque chose de plus singulier encore.
Polack se tourna vers Jo qui, ayant mis pied à terre, participait à cette recherche particulière avec la même ferveur que les plus jeunes.
— Eh ! Jo, que font-ils ? Et que cherchent-t-ils avec un tel entrain ?
Jo s'interrompit à contrecœur et déclara avec une expression docte un peu ridicule sur sa frimousse :
— Vous ne souvenez pas, vous savez pas ? Les péquenots croient que chaque branche brûlée au Solstice est un vœu. Et pour qu'il se réalise, il faut des branches spéciales : Les blanches pour la santé, les moussues pour la fortune, les droites pour la chance... Mais la plus recherchée et jamais, jamais trouvée, la verte couverte de feuilles - celle qui apporte toutes les chances et la bénédition des dieux des Cimes !
— Bénédiction, corrigea comme d'habitude Polack.
— C'est ce que je dis : Bénédition !
« Une bénédiction des dieux, pensa Polack en ricanant intérieurement, mais bien sûr ! Trouver une branche couverte de feuillage en plein hiver, et dans une forêt composée uniquement de résineux, relève non seulement de la chance, mais d'un véritable miracle ! »
Il mit pied à terre et, à l'instar des enfants et de Jo, entreprit de collecter des branchages, sans accorder une attention particulière à leur aspect, absorbé qu'il était dans ses réflexions. Il ne remarqua point l'expression de crainte révérencieuse qui se dessinait sur le visage expressif de Joseph. Sans en avoir conscience, Polack ne recueillait que les brindilles blanches et rectilignes, qui paraissaient bondir d'elles-mêmes entre ses mains.
Dans un état proche d'une transe, Polack collectait du bois en s'éloignant progressivement du groupe joyeux de cueilleurs. Il reprit conscience de son environnement sous les branches d'un pin centenaire, à une dizaine de pas de la lisière du bois, où l'écho des bavardages enfantins parvenait à peine. Il tenait entre ses mains une fine ramille de bouleau parée de feuilles printanières. Comme si la brise venue d'un ailleurs inconcevable l'avait détachée d'un arbre semblable à ceux entrevus en songe aux abords du pont enjambant la Smorodina, pour la déposer entre ses paumes. Il effleura du bout des doigts le feuillage délicat, esquissa un sourire, dissimula sa trouvaille sous son manteau, au plus près de son cœur, puis murmura :
« Merci grand-père ! »Et perçut en réponse dans le crissement des aiguilles au-dessus de lui : « De rien, galopin, de rien ! »
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Notes :
- Cito, Longe, Tarde. - Citation latine qui peut être traduite par Vite, Loin, Tard. Elle décrit la conduite à tenir pendant les épidémies, notamment de la peste. Autrement dit : Pars vite, va loin, reviens tard.
- Hasta la vista, baby ! - La phrase culte tirée du film de science-fiction Terminator 2 : Le Jugement dernier.
- Mésozoïque - L’ère des dinosaures. Autrefois nommé « ère secondaire », le Mésozoïque est une période de grande diversification de la vie, comprise entre deux extinctions massives. Composée de Trias, Jurassique et Crétacé. Le Crétacé était la période la plus riche en formes de vie diverses, notamment des mammifères.
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