Ange déchu

Téléphone en main, je composai le numéro de Sanshiro. Il décrocha au bout de quelques secondes.

— Allô ?

— Je vais te faire un transfert d’argent tout à l’heure. Je mets fin au pari.

— Hein ?! Attends, quoi ? Tu rigoles là ?!

Je raccrochai sans répondre.

J’avais dit ce que j’avais à dire.

Après avoir laissé un mot à Hanae, je partis précipitamment de chez elle.

Je regrettais énormément ce pari stupide… Quoique, je ne l’aurais pas rencontrée sinon.

Je fis le virement, retirant 30 000 yens de mon compte. Il ne me restait presque rien, mais je m’en fichais. Dans quelques jours, il y en aurait à nouveau.

J’étais dehors, la nuit était tombée. J’hélai un taxi.

Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais un peu plus… léger.

Le visage d’Hanae me revint en mémoire : ses larmes, ses sourires maladroits.

Je repensai à tout. À cette histoire qui avait commencé pour me distraire… et dans laquelle je me suis perdu.

Non.

Pas perdu.

Trouvé.

Je regardai par la vitre.

Au moins, maintenant, je n’avais plus rien à me reprocher.

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Je me réveillai lentement, les yeux encore collés.

Il fait… jour ?

— Oh non !

Je me redressai d’un bond. Depuis combien de temps je dormais, moi ?!

Je jetai un coup d’œil au réveil.

— Aaaah ! J’vais être en retard !

Je filai sous la douche à toute vitesse, enfilai mon uniforme à la hâte.

En mettant mes chaussettes, je vis un petit papier posé sur la table de chevet.

Un mot.

Je m’en approchai et le pris dans les mains.

> "J’espère que tu as bien dormi et que la journée t’a plu.

De mon côté je suis rentré.

On se voit au lycée. À tout à l’heure."

Je relus le mot plusieurs fois, un sourire involontaire se dessinant sur mes lèvres.

Il était venu, il m’avait écoutée et il était resté jusqu’à ce que je m’endorme.

Mon cœur battait un peu trop fort.

Mais cette fois, ce n’était pas à cause de ma maladie.​