Les sentiments au fond de tes beaux yeux - Tome 1 : La magie de Noël

Chapitre 8 : Eden et ses solutions douteuses

4999 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/12/2025 10:58

Chapitre 8 : Eden et ses solutions douteuses****


Tulla se dirige alors vers moi en souriant et Eden s’éclipse vers une table où une partie de bière-pong est en cours, pour garder un œil sur moi tout en s’amusant.

-         Tu voulais me parler ? demande-t-il en se plantant devant moi.

-         Euh… je … qu’est-ce qu’Eden t’a dit ? couine-je.

-         Simplement que tu voulais me parler, répond-il gentiment.

Bon sang, j’ai envie d’étrangler Eden et mon cerveau s’emballe pour trouver une excuse :

-         Je voulais te dire que… cette fête est très réussie, bafouille-je.

-         Tu trouves ? s’étonne-t-il.

-         Non, en fait je la trouve très naze, avoue-je avec honnêteté.

Je grimace un peu, ça sonne beaucoup plus durement que ce que j’avais prévu mais Tulla pose des yeux amusés sur moi :

-         Aïe, une flèche dans mon cœur Hestia ! plaisante-t-il.

-         Désolée, mais je… ne suis pas forcément une grande fêtarde alors cette ambiance est très … jungle, explique-je.

Il éclate de rire et je me détends enfin, souriant même de l’avoir amusé. Eden a raison, ce n’est quand même pas si difficile de discuter un peu avec quelqu’un de sympa… Mes yeux tombent sur sa chemise et mon honnêteté continue :

-         En fait, je voulais aussi te dire que je trouvais ça chouette que tu aies mis une chemise, je me sens moins seule à m’être habillée, dis-je.

-         C’est clair, merci d’avoir joué le jeu et… bon je te l’ai déjà dit mais tu es vraiment magnifique, répond-il en me désignant et en rougissant légèrement.

-         Oh merci…, murmure-je timidement.

-         Alors Hestia ? Tu es dans quelle fac ? demande-t-il.

-         En droit, je ne te retourne pas la question, j’imagine bien que vous êtes tous en sport, réponds-je.

-         Pas du tout, je suis en fac de maths.

-         Quoi … ? m’étonne-je.

-         Toute l’équipe n’est pas en sport, nous sommes dans des facs différentes pour nos études mais nous jouons au rugby pour essayer de nous faire repérer… tu imagines bien que très peu d’entre nous le seront alors heureusement, nous pouvons choisir des branches qui nous intéressent pour nos futurs métiers.

-         En effet, ça parait évident maintenant que tu le dis…

Je suis complétement soufflée, ce mec est en train de grimper à une vitesse ahurissante dans mon estime. Je n’arrive pas à croire que ce bel homme fait des prouesses sur le terrain un jour et se retrouve le lendemain le nez dans des livres de maths. Il m’apparait comme cent fois plus attirant et je réalise donc que visiblement, j’apprécie bien les hommes intelligents. Je ne dis pas que les étudiants en sport sont plus bêtes, ni que ceux en maths sont plus intelligents, mais il y a des clichés et celui du beau gosse intello me renverse clairement.

-         J’adore les maths, lâche-je alors.

-         Vraiment ? s’étonne-t-il.

-         En fait, je suis une sorte de petit génie des maths, j’ai un vrai truc avec ça, on m’a même fait passer des tests quand j’étais plus jeune !

Stop Hestia.

-         Vraiment ?! s’enthousiasme-t-il encore.

-         Oui, je t’assure… On m’a poussé à en faire mes études toute ma scolarité mais il n’y a quand même pas beaucoup de débouchés…

-         C’est clair, si tu n’as pas envie de faire de la recherche ou d’être prof…

-         Oui, alors j’ai choisi le droit même si j’hésitais avec la médecine et la biologie.

Il hausse les sourcils et je me maudis, je suis en train de passer pour un ovni, je le sais, c’est l’histoire de ma vie. J’étais déjà embêtée pour ça à l’orphelinat et je m’étais jurée de ne plus sortir mon côté « intello » en société. Pourtant, Tulla ne pose pas du tout un regard jugeant sur moi, il a même l’air impressionné, séduit même ?

-         Hestia… tu es… wouah. Je n’ai pas rencontré beaucoup de femmes qui aimaient les maths, encore moins des « génies » mais alors … avec cette beauté surréaliste, on dirait presque que tu sors de l’un de mes fantasmes…, rit-il nerveusement.

Oula… l’éternelle petite alarme rouge s’allume dans ma tête, la petite alarme qui me crie que ce garçon est bizarre d’avoir dit une chose pareille alors je baisse le nez pour fixer mon verre. Mais il faut que je me calme, ce n’est pas non plus déplacé, les trois quarts des gens parlent de tout ça très librement et je ne dois pas me cabrer, je vais encore passer pour la nulle de service, qui rougit dès qu’on mentionne les relations hommes femmes.

-         Merci, je suppose… ? réponds-je à voix basse.

-         Excuse-moi, c’était un peu mal dit, je voulais juste dire que tu ressembles beaucoup à la femme de mes rêves, c’est sans doute un peu plus classe, se reprend-il tout de suite.

Je relève le nez, toute heureuse de voir qu’il ne me trouve pas nulle et qu’il a même à cœur de ne pas me froisser, faisant s’épanouir un grand sourire sur mon visage :

-         Cette fois je te remercie assurément, c’est très touchant, dis-je d’une voix douce.

-         Tu… tu es avec quelqu’un ? demande-t-il alors bravement.

-         Non, je suis célibataire, réponds-je sans croire à ce qu’il est en train de se passer.

-         Tu aimerais qu’on sorte un soir ? Qu’on aille au restaurant ou au cinéma ? continue-t-il avec inquiétude.

-         Je… pourquoi pas…, bafouille-je en rougissant.

Nous échangeons nos numéros alors que je n’arrive pas à calmer le feu sur mes joues et qu’il rit nerveusement toutes les dix secondes. Chaque fois que nos yeux se croisent, nous tournons vivement la tête et je suis donc extrêmement soulagée qu’Eden fasse irruption :

-         Allez dégage Tulla ! Tu as son numéro alors je récupère ma meilleure amie, vous gérerez le reste entre vous ! s’exclame-t-il joyeusement.

-         A bientôt, me dit-il en s’éloignant.

J’en ouvre la bouche de stupéfaction avant de me tourner vers Eden, complétement choquée :

-         J’ai son numéro ! couine-je à voix basse.

-         Attends, ça t’étonne sérieusement ? réplique-t-il.

-         Oui ! Il m’a demandé de sortir avec moi ! Je… ça ne m’est jamais arrivé ! m’étonne-je.

Eden secoue la tête en riant :

-         Il était temps que je te prenne en main… Evidemment que tu as son numéro, Hestia tu pourrais avoir le numéro du mec de ton choix ce soir ! Tu repousses les hommes automatiquement d’habitude, c’est tout.

-         Oh mon dieu, j’ai un ticket avec un garçon de l’équipe de rugby ! Julia va mourir de jalousie ! ricane-je.

-         Ça y est Titi, tu commences enfin à ressembler à une fille de ton âge ! répond-il en riant.

-         C’est marrant en fait… je crois que c’est parce que je suis pompette… On verra bien demain mais pour le moment, je trouve ça carrément amusant ! glousse-je.

-         Allez, viens avec moi que je te fasse découvrir un jeu bien sympathique par lequel tu dois obligatoirement passer avant ta sortie de la fac ! répond-il.  

Il m’entraine vers la table de ping-pong et je le suis joyeusement, plutôt heureuse de ma soirée finalement.

*

A la fin de la partie, j’ai la tête qui tourne et Eden est complétement hors de contrôle, il rit à gorge déployée avec ses équipiers et je me rends dans la salle de bain pour me passer un peu d’eau sur le visage. Je n’ai jamais vraiment bu, jamais été aussi soûle et maintenant que je me retrouve dans la salle de bain seule, je me rends compte que mon état est plus catastrophique que prévu.

Même si j’étais joyeuse, presque euphorique, je ne me sens maintenant pas très bien… L’heure tourne, il est bientôt une heure, j’angoisse déjà de ne pas être en forme demain alors que les partiels approchent et je ne tiens plus très droit sur mes talons hauts, ce qui est très inquiétant.

Des filles entrent alors dans la salle de bain en riant comme des bécasses et un silence assourdissant tombe lorsqu’elles me voient. Je trouve leurs visages fermés, presque mauvais alors qu’elles me dévisagent de la tête aux pieds… j’essaie de me dire que je suis paranoïaque lorsque l’une d’elle plisse les yeux :

-         Tiens donc, tu n’es pas avec ton petit capitaine chéri ? siffle-t-elle.

-         Quoi… ? demande-je en ouvrant des yeux ronds.

-         Tu as enfin lâché le capitaine, il t’a finalement mis un vent ?

Les deux autres ricanent et mon cœur accélère face à leur ton méchant.

-         Nous sommes amis…, m’explique-je alors que je ne leur dois rien.

-         Ouai c’est ça…, réplique-t-elle en me poussant pour prendre la place devant le miroir.

J’hausse les sourcils, un peu choquée, mais je ne suis pas au bout de mes peines puisqu’une autre me lance un regard noir dans le miroir en remettant du mascara :

-         Laisse tomber Siam, elle joue les idiotes… Quand il se lassera de la voir trottiner derrière lui comme un petit chien, il s’intéressera peut-être à une autre.

Je trouve ça tellement méchant et blessant que quelques larmes me chatouillent les yeux et je file de la salle de bain sans ajouter un mot. Alors que je retourne dans le salon, je me sens encore moins bien. C’est comme être de retour à l’orphelinat, à subir les méchancetés injustifiées des femmes alors que je n’ai rien fait… Ça me plonge dans un drôle d’état d’esprit et je me sens ridicule de me voir trottiner à la recherche d’Eden après ce qu’elles viennent de dire.

Alors une fois dans le salon, lorsque je le repère en train de jouer à un autre jeu à boire, je décide de leur donner tort et je vais me planter toute seule dans un coin. Je me trouve encore plus ridicule d’écouter leurs remarques acerbes, je ne sais plus trop quoi faire et je commence à simplement avoir envie de rentrer chez moi pour que ma soirée ne tourne pas au négatif alors que je m’étais amusée jusque-là.

Cependant, je suis presque immédiatement accostée par quelques garçons, dont les regards sont pratiquement vitreux et mes poils se hérissent doucement.

-         Alors beauté, tu traines toute seule dans un coin ? me lance l’un d’eux.

-         Oui, je me repose, réponds-je d’une petite voix.

-         Tu te reposes ?! A une soirée ?! s’esclaffe un autre.

-         Oui, affirme-je en fronçant les sourcils.

-         Que dirais-tu de te reposer dans une chambre avec moi ? enchaine le premier en riant.

Ils éclatent tous de rire et mon pouls s’envole alors que je deviens très mal à l’aise :

-         Non merci, ça ira, tranche-je.

-         Non merci ?! Bordel c’est la première fois qu’on me rejette aussi poliment ! se marre-t-il. Ça ne doit pas être un vrai rejet, ce n’est pas possible !

Je fronce les sourcils alors que les autres acquiescent en échangeant des regards excités qui me terrifient. J’essaie de me calmer mais la situation fait écho avec ma sale expérience au bâtiment L et je perds confiance de seconde en seconde.

-         Allez ma beauté, donne-moi une chance de te faire passer la nuit de ta vie ! s’exclame-t-il.

-         Non merci, insiste-je.

-         Elle fait sa difficile ! Pourtant on ne met pas une aussi jolie robe quand on ne veut pas se la faire enlever ! rit un autre.

Je me décompose sur place en reculant d’un petit pas qui me coince un peu plus dans le coin du salon alors qu’ils font rempart devant moi. Je panique vraiment cette fois, Julia m’avait pourtant déjà parlé de ce genre de situation, elle passe son temps à me souligner comme les hommes ne respectent pas les femmes et je dois dire que je n’avais jamais constaté la chose à ce point avant mon entrée à l’université puisque je ne sortais jamais.

 Mais là, je dois avouer que je me prends la leçon en pleine tête, je suis choquée par leur comportements et je peine à croire que des hommes comme Eden ou Tulla puissent se trouver parmi des hommes aussi terrifiants et grossiers qu’eux. Julia leur répondrait une remarque bien sentie, je le sais, elle passe son temps à me dire que ce genre de type n’espère que tomber sur une fille timide et hésitante pour en faire leur affaire… Je me sens encore plus nulle d’imaginer que je sois sans défense, je ne sais pas quoi dire et je ne peux pas leur tenir tête, je n’ai aucune notion de rien…

Alors que l’un d’eux me touche le bras, je sursaute violemment et les larmes brouillent ma vue.

-         Bah alors, on se sent mal ? s’amuse l’un d’eux.

-         Oui ! réplique-je vivement.

Mais ils éclatent de rire, ce qui ne manque pas de me faire me sentir encore plus mal.

-         Hestia ?!! hurle Eden à l’autre bout de la pièce, complétement torché.

Je me redresse, comme s’il était encore le sauveur de ma vie et je couine :

-         Oui ! Je suis là !

C’est comme un enchantement, dès que les hommes découvrent que je ne suis pas une pauvre petite proie seule ici, ils s’évaporent comme par magie en lançant des regards inquiets à Eden qui vient vers moi en affichant un sourire soûl.

-         Tu te cachais Titi ! Ils vont lancer un nouveau bière-pong et j’aurais bien besoin de mon équipière de choc !

-         Non, pas pour moi, je… tes amis m’ont un peu fait peur et j’aimerais bien rentrer, explique-je.

-         Ah ouai, ils sont lourds mais pas méchants… t’inquiète !

-         Super…, marmonne-je.

-         Je suis là maintenant, reste avec moi, tu viens jouer ? demande-t-il.

-         Non, j’aimerais vraiment rentrer, je ne me sens pas très bien, m’obstine-je.

-         Ah… ok je comprends, dit-il avec une voix déçue.

J’attends une seconde mais nous nous dévisageons simplement dans le silence et je vois que ça ne percute pas au fond de ses yeux.

-         Tu … devais me ramener…, précise-je lentement.

Son visage se décompose et mon sang se glace alors que je réalise qu’il n’y pensait plus une seule seconde et qu’il a de toute façon beaucoup trop bu maintenant que j’y réfléchis.

-         Eden ! couine-je.

-         Bordel je suis désolé ! J’ai tellement l’habitude d’être au bâtiment L et de rentrer à pied sans même réfléchir à ma consommation !

Je croise les bras vivement tandis que mon inquiétude et ma contrariété passent un nouveau cap, je panique un peu plus, des idées stupides commencent même à envahir mon esprit, j’ai peur d’avoir envie de faire pipi, de dormir ou de vomir… Alors que je sais que je ne voudrais jamais faire tout ça ici, je suis trop mal à l’aise. Ma chambre me parait soudain être le lieu le plus douillet et accueillant au monde, je me flagelle d’être venue ici alors que je pourrais être en pyjama au fond de mon lit.

Eden me voit en direct partir en panique totale, ce qui déclenche la sienne :

-         Bordel je suis trop con Titi ! vocifère-t-il. Pour une fois que tu acceptes de venir ! Ne t’inquiètes pas, je vais trouver une solution ! Je te jure que je vais trouver une solution pour que tu rentres ! Tu veux mes clés ? Tu as le permis ? Je vais dormir ici de toute façon !

-         Oui j’ai le permis mais j’ai bien trop bu pour prendre le volant Eden ! Je ne savais pas que je devrais conduire ! Ce n’est pas ce que nous avions convenu ! m’angoisse-je dans un petit cri de souris.

Il pose ses mains sur mes épaules :

-         Je te jure que je vais trouver une solution, il y a forcément des mecs qui n’ont pas trop bu ici, insiste-t-il.

J’affiche une tête horrifiée :

-         Il est hors de question que je monte toute seule en voiture avec un de ces types que je ne connais pas ! crie-je.

-         Putain oui, je suis trop con sérieux, répète-t-il en faisant quelques pas pour chercher une solution.

Je m’agite complétement, je commence à avoir trop de scénarios inquiétants en tête, il est mon seul repère ici et il est tellement attaqué que j’ai peur de ne plus pouvoir compter sur lui… et s’il s’effondrait dans l’une des chambres ?! Je me retrouverais toute seule ! J’imagine que je me terrerais dans ses bras pour me cacher des autres mais je ne devrais même pas avoir à réfléchir à ça bon sang !

-         Je te déteste Eden ! Je suis terrifiée ! couine-je.

-         Mais je suis là, ne t’inquiète pas ! Je ne laisserai jamais ce qu’il t’est arrivé se reproduire ! Et puis je vais te faire rentrer !

Il me lance un regard inquiet en sortant son téléphone de sa poche et alors même que j’ai la trouille, j’ai envie de lui en mettre une et de m’éloigner de lui. Je suis en colère comme rarement, la peur et l’alcool font un mélange explosif.

Il tape lentement sur son clavier en plissant les yeux pour mieux apercevoir les touches et je m’agace :

-         Qu’est-ce que tu fiches ?! siffle-je.

-         J’appelle un taxi, répond-il évasivement.

-         Je n’ai même pas d’argent ! m’exclame-je.

-         T’inquiète, c’est un taxi gratuit…

-         Quoi ?! demande-je avec suspicion.

-         Je te jure, ça ne te coûtera rien, tu n’auras qu’à monter dans la voiture et descendre chez toi, tu n’es même pas obligée de parler… je t’ai dit que je te trouverais une solution et c’est ce que je fais.

-         Eden, je ne sais pas ce que tu imagines mais les taxis sont payants et surtout, je ne suis pas particulièrement à l’aise avec le principe, je n’en prends jamais ! J’ai peur, tu comprends ?! Je sais que je suis une trouillarde mais ça me regarde, je ne serais simplement pas venue si tu m’avais dit que tu voulais boire comme un trou ! m’énerve-je.

-         Puisque je te dis que ça ne coûtera rien ! Et tu seras en sécurité, je le connais très bien, continue-t-il d’une voix prudente.

Je fronce les sourcils, complétement perdue et en colère alors qu’il trouve enfin le numéro qu’il cherchait.

-         Je refuse de monter avec un de tes copains alors que tu viens de me sortir que les garçons qui étaient avec moi étaient simplement « lourds » ! aboie-je en essayant de le faire raccrocher.

Mais il me lance un regard encore plus inquiétant, peureux et je comprends encore moins alors que les tonalités sonnent dans le vide.

-         Raccroche ! siffle-je.

-         Il va te ramener ! réplique-t-il. Je t’avais dit que je te ramènerais, tu seras chez toi ce soir un point c’est tout ! Je m’y suis engagé !

-         Non Eden ! Je ne veux pas monter avec un type que je ne connais pas ! Raccroche ce téléphone ! crie-je.

-         Il va te ramener, s’obstine-t-il. Je sais que tu n’auras pas peur, tu vas juste m’arracher la tête mais….

L’interlocuteur décroche :

-         « Ouai ? »

Dès que la voix sort du haut-parleur, mon sang se glace littéralement dans mes veines et je regarde Eden avec mes yeux les plus meurtriers, comprenant soudain son agitation. Je suis à deux doigts de l’étrangler et il se prostre presque sous mon regard :

-         Ouai Hunter, je suis au centre là, et …

Mon sang ne fait qu’un tour et je me jette sur lui pour lui arracher le téléphone des mains, réussissant heureusement à raccrocher au nez de son colocataire avant qu’il ne lui fasse sa demande.

-         Je vais te tuer Eden !! hurle-je.

-         Mais tu as confiance non ?! Tu l’as déjà vu et il est mon coloc depuis des années !

-         Ce n’est pas une question de confiance ! Je t’ai dit que je ne voulais plus jamais voir ce mec ! Bon sang tu ne comprends pas quand je te dis que je suis mortifiée de mon comportement le soir où je l’ai vu ! Et tu allais encore lui demander de venir me chercher à une soirée au centre-ville ?! Bordel Eden il ne me connait même pas, je l’ai traité comme s’il me faisait peur, il ne va pas encore jouer les taxis pour moi à une heure du matin ! Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! hurle-je encore plus.

-         Mais il s’en fou Titi ! Je te jure ! Il n’a que quinze minutes de route !

-         Mais tu te rends compte de ce que tu dis ?! Quinze minute de route, trente aller-retour simplement pour venir chercher Hestia la princesse ! Oh bon sang bien sûr que non que tu ne te rends pas compte ! Tu es complétement idiot et bourré jusqu’au trognon ! Je vais me débrouiller, va donc continuer ta soirée de dégénérés !

Je pars rageusement en direction des escaliers et il me court après :

-         Hestia ! s’énerve-t-il. Je sais que j’ai merdé, arrête de réagir comme ça, on va trouver une solution !

-         Fiche moi la paix ! Je vais aller appeler Julia ! siffle-je.

-         Tu m’as dit qu’elle sortait ce soir ! réplique-t-il.

-         Et bien tant pis ! Elle n’a peut-être pas encore trop bu pour pouvoir venir me chercher elle ! Laisse-moi ! grogne-je en sortant mon téléphone de mon petit sac à main.

Il s’arrête en bas des marches et je monte en quatrième vitesse m’enfermer dans une chambre pour appeler Julia.

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