Les sentiments au fond de tes beaux yeux - Tome 1 : La magie de Noël
Chapitre 14 : Soirée télé avec les garçons
2929 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 14/12/2025 11:46
Chapitre 14 : Soirée télé avec les garçons ****
Je baille un peu alors qu’Eden me lance un regard désolé :
- Plus trop motivée pour une balade je suppose ? demande-t-il.
- Pas vraiment, avoue-je. Je me suis même endormie avant que tu ne rentres…
- J’ai sorti Cal en début de soirée, intervient Hunter. Nous sommes allés courir alors je suppose qu’il est bon pour aujourd’hui.
- Merci mec ! s’enthousiasme Eden.
- Pas de quoi.
Eden s’affale dans le canapé :
- Ça te dit de regarder un film Titi ? propose-t-il.
- Euh… pourquoi pas, il n’est pas dit que je le finisse mais …
- Allez reste ! On ne s’est pas vu ! insiste-t-il.
J’accepte finalement et je me cale à côté de lui dans le canapé tandis qu’il parcourt les films en attendant qu’on se mette d’accord. A ma plus grande surprise, Hunter s’installe à ma gauche avec nous et je me crispe un peu.
- Un film de Noël ? C’est bien le genre de truc qui plait aux gonzesses ? s’amuse Eden.
- J’aime bien ça ! réplique-je joyeusement.
Hunter rigole discrètement tandis qu’Eden lance le film de Noël le plus « cucu » qu’il puisse trouver et Calyouk se cale à nos pieds le long du canapé. Mon ami se lève ensuite pour faire du pop-corn et je m’installe plus confortablement, me lovant contre le dossier avec les jambes repliées contre ma poitrine, toute heureuse d’être ici avec eux.
Hunter récupère le plaid avant de le poser sur moi :
- Tu avais froid tout à l’heure, se justifie-t-il à voix basse.
- C’est gentil…, m’étonne-je alors qu’il m’enroule dedans délicatement.
Je rougis forcément, touchée par sa prévenance et je frémis même un peu tandis qu’il me borde derrière le dos. Son contact me trouble et comme plus tôt, je préfère meubler le silence :
- C’est parce que je lisais, je ne bougeais pas et j’ai eu froid, dis-je bêtement en désignant le livre sur la table basse.
Hunter hausse les sourcils tandis qu’il remarque le livre, visiblement surpris, puis il me lance un petit coup d’œil rapide :
- C’est un de mes livres préférés, me précise-t-il à voix basse.
- Vraiment ? Le mien aussi…, réponds-je en ouvrant de grands yeux.
- Oui, j’aime beaucoup le principe, ce type qui se donne corps et âme pour réussir par lui-même malgré les difficultés…, explique-t-il.
- Moi aussi, c’est un peu mon exemple de vie, j’ai travaillé dur à l’école toute ma vie pour m’offrir une vie meilleure par mes propres moyens.
Nous échangeons un regard complice qui réchauffe mon cœur et Eden interrompt le moment en se jetant à côté de moi avant de poser les popcorn entre mon torse et mes genoux :
- C’est le plus pratique pour qu’on y accède tous les trois, s’amuse-t-il.
- Je ne suis pas une table basse, réplique-je en plissant les yeux.
- Non c’est vrai, les tables basses se plaignent moins que toi ! rétorque-t-il avec bonne humeur.
Nous rions avant de nous plonger dans le film jusqu’à ce qu’Eden intervienne :
- Au fait Titi, l’université propose à tous ses étudiants des réductions pour un voyage de trois jours à la montagne… Il y a pas mal de gens qui y vont…, dit-il.
- Ah bon ? Tu y vas toi ? demande-je.
- Evidemment, c’est pour fêter le nouvel an en plus, ça va être grandiose. Tu as quelque chose de prévu pour le trente et un ?
- Non… mais je m’imagine mal partir à la montagne comme ça, je ne saurais pas quoi y faire, je ne skie pas.
- On s’en moque, tu ne seras pas la seule ! Et puis tu peux marcher dans la neige ou faire de la luge, je ne sais pas. Ça pourrait être sympa qu’on y aille ! Laisse-moi te sortir un peu de ce campus !
Je réfléchis à la chose, l’idée est tentante bien sûr, mais je suis un peu inquiète :
- Je ne sais pas trop… je ne suis jamais partie en vacances…, murmure-je.
- Vraiment ?! demandent les garçons d’une même voix.
Eden est scandalisé, Hunter m’a l’air plutôt peiné et je suis encore plus timide de les voir me fixer comme ça.
- Non… je n’ai jamais mis un pied hors de cette ville, explique-je d’une petite voix.
Un blanc accueille mes paroles et je ne sais plus où me mettre, même Calyouk relève la tête puisqu’il comprend bien que les garçons sont choqués et je gratouille sa tête pour le rassurer.
- Alors viens…, reprend Eden avec sérieux. Franchement, c’est l’occasion, et puis je serai là, tu ne seras pas toute seule… Sérieux ça me fend le cœur d’imaginer que tu n’as jamais bougé de cette ville.
- Je ne sais pas… peut-être… Combien ça coûte ? demande-je.
- C’est seulement 250 euros avec les réduc !
- Quoi ?! m’exclame-je en ouvrant de grands yeux. Voilà qui règle la question, je ne peux absolument pas y participer Eden, je suis désolée.
- Je peux t’avancer la moitié…, propose-t-il.
- Hors de question, tranche-je. Je ne pourrais même pas te rembourser, j’ai une bourse tous les mois qui paye mes dépenses sans extra et je ne veux pas avoir à travailler à coté pour être sûre que j’ai mon temps libre si besoin pour bosser mes cours.
- Mais tu es un vrai petit génie ! se plaint Eden.
- Non, tant pis, c’est trop important pour moi de réussir mes études, bien plus qu’un voyage à la neige, j’aurai tout le temps plus tard d’aller en vacances lorsque j’aurai un bon métier qui me le permettra, fin de la discussion.
- Mais tu as envie d’y aller ? intervient Hunter.
- La question ne se pose pas, réponds-je.
- Je te la pose moi, tranche-t-il avec autorité.
Son ton est si ferme que je le regarde avec yeux impressionnés, complétement sous le sortilège de son aura particulière et je lui réponds donc avec honnêteté :
- Je… oui, ça aurait pu être sympa, mais ça ne change pas le problème…, murmure-je.
Il hoche simplement la tête et Eden tire sur mon bras :
- Allez… tu es un petit génie…, insiste-t-il.
- Arrête, j’ai été claire ! m’agace-je.
Il soupire en affichant une tête vexée :
- De toute façon tu es un génie de pacotille ! Je n’ai jamais vu un génie redoubler deux classes ! me taquine-t-il.
Je glousse avec lui et Hunter tourne une tête curieuse vers moi :
- Tu as redoublé deux classes ? s’étonne-t-il.
- La première année de maternelle, deux fois, admets-je du bout des lèvres.
- Quoi … ? Tu as triplé ta première année de maternelle… ? Tu n’arrivais pas à enfiler des perles sur un collier alors que tu es devenue un génie des maths, du droit et de la biochimie ? Il y a quelque chose que je ne comprends pas là…
Je vois qu’il essaie de toutes ses forces de ne pas céder à son rire, mais il est vrai que le principe est risible. Eden éclate de rire avant de lui raconter mon plus grand coup d’éclat en passant sous silence que j’étais dans un orphelinat, ce dont je lui suis très reconnaissante. Hunter en rit bien évidemment et ils me taquinent gentiment là-dessus quelques minutes.
- Je n’en reviens pas…, chuchote finalement Hunter en m’observant.
- Titi est une petite peste dans le fond, je passe mon temps à lui dire. Je ne suis pas vraiment étonné de savoir qu’elle faisait tourner en bourriques des médecins, elle devait bien se marrer intérieurement ! rit Eden.
Je lui file un coup de coussin et nous nous reconcentrons dans le film après un éclat de rire.
*
Je suis une seconde fois réveillée ce soir lorsque Eden s’étire à côté de moi à la fin du film.
- Oups, marmonne-je en me redressant.
- Ouai, tu nous as lâché avant la moitié, on ne voulait pas te réveiller, dit-il en baillant.
- Je suis désolée… Vous venez vraiment de vous coltiner tout un film de Noël alors que je dormais ? demande-je en riant.
- Ce n’était pas affreux, tempère Hunter.
- Tu parles ! Je n’étais pas loin de m’endormir aussi ! réplique Eden.
- C’est parce que tu n’as pas la magie de Noël en toi ! le réprimande-je.
- Bien sûr que si ! J’adore Noël ! se récrie-t-il.
- Forcément, tu as la chance de le passer en famille en te remplissant le ventre ! siffle Hunter. Pour ceux qui ont moins de chance, ces films sont beaux !
Ils se chamaillent une minute mais l’information n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde et j’observe discrètement Hunter. Ça remet en question mes certitudes sur la famille parfaite que j’imaginais pour lui, les histoires de famille sont compliquées et ce n’est pas parce qu’il habite ici et possède une belle voiture que ça veut dire qu’il s’entend toujours avec ses parents après tout… Je commence même à m’inquiéter, me demandant s’il travaille à côté de ses études parce qu’ils lui ont coupé les vivres ou ce genre de chose… après tout, ils n’allaient pas forcément le virer d’ici ou lui reprendre sa voiture … Je n’en sais rien et je ne risque pas de lui demander, après tout, il n’a pas explicitement dit qu’il ne passait pas de bonne fêtes de fin d’années non plus.
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demande Eden.
Je lui lance un regard choqué :
- Nous ne sommes pas tous habitué à passer nos samedi soir à veiller, je vais rentrer me coucher pour ma part ! m’exclame-je.
- Ok… tu veux bien qu’on la ramène en voiture Hunter ? J’ai franchement la flemme de la raccompagner par le parc à cette heure-ci mais je sais qu’elle a peur de rentrer seule.
- Je peux rentrer seule, ne vous dérangez pas ! couine-je.
- Bien sûr, répond Hunter comme si je n’avais rien dit.
- Alors en route la belle au bois dormant ! tranche Eden.
Je me lève, gênée mais bien contente de me faire raccompagner, il faut être honnête. Nous descendons donc tous les trois jusqu’au parking où Hunter m’ouvre la portière. Alors que je m’apprête à baisser le siège, il intervient :
- Les femmes montent devant.
- Mais dans quel monde tu vis toi ! l’embête Eden. On est au vingt et unième siècle, les femmes montent où elles veulent, surtout quand elles me laissent la meilleure place !
Mais Hunter plisse les yeux :
- Et bien c’est ma voiture et dans mon monde, les femmes montent devant, rétorque-t-il d’un ton sans appel.
- Mais quel homme galant, se moque Eden d’une voix mielleuse.
- La ferme ou tu ne montes pas du tout ! aboie-t-il.
Je grimpe à toute vitesse sur le siège passager pour mettre un terme à leurs chamailleries mais ils continuent puisqu’Eden supplie Hunter de le laisser conduire, ce qu’il refuse. Ils grimpent à bord en continuant leur argumentation alors que nous partons et je ne peux pas m’empêcher de sourire en regardant la ville endormie par la fenêtre. J’adore être avec eux, j’adore ma vie depuis mon entrée à l’université, j’ai l’impression de ne plus être seule alors que ce sentiment m’a suivi toute ma vie et c’est franchement incroyable.
- Le gueux a tout de même le droit de choisir la musique ou c’est aussi réservé à Hestia ? se plaint Eden.
- A ton avis ? grogne Hunter en lui lançant un regard agacé dans le rétroviseur central.
- Il peut choisir, je m’en fiche, précise-je vite.
Quelques minutes plus tard, Hunter se gare devant mon bâtiment et je les remercie pour la fin de soirée et le transport puis Eden reprend sa supplique pour conduire. Je suis surprise de voir qu’il accepte cette fois et mon ami rayonne en s’installant derrière le volant. Je les observe partir, écoutant le moteur vrombir comme jamais et je ne peux qu’imaginer Hunter en train de râler et un Eden fin heureux qui n’en a rien à faire.