La p\'tite vie d\'Amy

Amy alla décrocher et revient avec les yeux plein de larmes.

-       Je suis désolée mais je dois partir tout de suite, ma maman a eu un accident, elle est à l’hôpital.

-       Je t’accompagne !

Amy n’insista pas car elle approuvait cette initiative de la part de sa nouvelle amie. Oui, elles étaient amies à présent. Sur le chemin de l’hôpital, dans le métro, Amy se lâcha. Elle raconta à Sarah tout ce qu’elle avait sur le cœur depuis l’année dernière, depuis la seconde. Amy se sentait mal dans sa peau, chaque journée passée au lycée lui faisait se sentir malheureuse, sans ami(e)s, sans pouvoir parler à quiconque de ce qu’elle ressentait. Les larmes de Sarah  coulaient. Elle était émue de ce qu’Amy venait de lui confier.

Elles descendirent du métro et se dirigèrent vers l’hôpital où était sa mère. On leur indiqua sa chambre et y montèrent. Amy frappa trois coups et entra avec Sarah. Les deux amies virent Madame James allongée sur son lit, perfusée de partout, le visage tuméfié, la tête soutenue par une importante minerve comme on en voit dans les films américains.

-       J’ai pas vu le camion, dit Jeanne James

-       Maman, c’est pas grave, le principal c’est que tu sois en vie, dit-elle. Pas comme papa, murmura-t-elle.

Après ce murmure, Sarah fut surprise. Elle comprenait maintenant pourquoi la cuisine était si petite, les deux verres, les deux chaises de la salle à manger… . Elle sortit de la chambre pour laisser la mère et la fille ensemble.

-       Qui est-ce ? demanda Jeanne

-       C’est Sarah, une amie ! répondit Amy

-       Oh my girl, this is so wonderful! I’m proud of you! s’exclama la maman d’Amy.

Après trente minutes passées dans la chambre de sa mère, Amy dut la quitter car les heures de visites étaient expirées. Elle reviendrait le lendemain.

Sarah l’attendait dans le hall de l’hôpital. Elle lui tendit un café.

-       Tu aurais pu rester dans la chambre tu sais Sarah !

-       Non, je me sentais de trop…et puis ta maman de ne me connait pas

Les deux filles quittèrent les lieux et reprirent le métro. « Ce soir je reste avec toi, je ne vais pas chez Rachel, déclara Sarah, mes parents ne sont pas chez moi en ce moment donc je fais ce que je veux, ne t’inquiète pas ». Amy fut d’accord car l’idée de rester seule chez elle lui glaçait le sang.

Après un quart d’heure de métro et deux minutes de marche, elles revinrent chez les James. Elles burent une soupe devant Cherche Homme Parfait et elles s’endormirent juste après le film. Le lendemain matin, Sarah se réveilla la première. Elle prépara le petit déjeuner. Amy vint la rejoindre dans la minuscule cuisine pour déjeuner.

-       Tu vas faire quoi aujourd’hui ? demanda Sarah à Amy

-       Bah…je vais retourner voir maman et essayer de savoir quand elle pourra revenir à la maison ! Et toi ? Tu fais quoi pour ce premier jour de vacances ?

-       Je vais surement devoir m’expliquer auprès de Rachel mais avant je veux m’assurer que tu vas bien et que ta mère aussi.

-       C’est super gentil de ta part, merci, répondit Amy

Les deux jeunes filles s’enlacèrent et débarrassèrent la table. A dix heures, heure des visites à l’hôpital, les filles étaient déjà dans la chambre de Jeanne. Les trois femmes parlèrent de tout et de rien pendant plusieurs heures. Elles durent partir car l’heure des soins était arrivée. En reprenant le métro, un jeune garçon, placé de l’autre côté de la rame, ne cessait de dévisager Amy. Ce garçon, Amy le connaissait, c’était son ami d’enfance avec qui elle était très proche. Cette dernière se sentait rougir de plus en plus quand le métro arriva. Elles montèrent et Sarah ne put s’empêcher de faire une remarque.

-       Il était pas mal, dit Sarah

-       Qui ça ? demanda Amy d’un air innocent.

-       Te fous pas de moi !!! Il t’a dévisagé avec ce sourire qui veut tout dire !

-       Tu crois ? Nan mais tu sais, je ne connais pas ça moi…la drague, l’amour, les yeux doux, c’est tout nouveau pour moi !

Je te crois. Compte sur moi pour te dévergonder un peu ! dit Sarah en rigolant.