La p\'tite vie d\'Amy

Ils descendirent les trois étages du manoir et arrivèrent dans la salle commune où il y avait un grand nombre de personne. Tous les regards se posèrent sur Amy et Matthew. Matthew était le garçon le plus populaire du lycée et Amy évidemment était l’opposée. Cette vision choqua les invités. Sarah s’avança et fit la bise à Matthew. Les deux filles partirent dans la direction du buffet. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » demanda Sarah. Et Amy lui expliqua tout depuis l’épisode du grand blanc jusqu’à celui du dévisagement public. Amy paru émue de ce que sa meilleure amie venait de lui raconter. Oui, Amy et Sarah étaient devenues les meilleures amies du monde en quelques jours.

Tout le monde dansait à présent. Sarah avait été invitée à danser avec William Hitch, un grand rugbyman du lycée. Amy restait sur sa chaise, près du buffet à la regarder s’amuser. Paul Kilney s’approcha d’Amy et lui demanda s’il pouvait s’assoir à sa table. Elle l’autorisa. Il engendra la conversation par des mots forts peu sympathiques :

-       Pourquoi t’es venue ? T’étais pas invitée !

-       Sympa ! J’accompagne Sarah, c’est tout ! J’embête personne là !

-       Si, moi ! En tous les cas, t’es pas la bienvenue ici. Matthew nous a parlé de toi tellement souvent qu’on te connait limite plus que Sarah…et on a pas envie de te connaitre ! Casses toi !

Amy ne répondit rien et détourna les yeux. Elle cherchait désespérément de l’aide. Paul repartit de la table en titubant jusqu’à celle des autres rugbymen. Sarah dansait encore, le sourire jusqu’aux oreilles. Le DJ de la soirée, Russel Mikbee, mit un slow et tamisa la lumière. La boule à facettes tournait sur elle-même en envoyant des petits éclats de lumière sur les couples enlacés. C’était I will always love you de Whitney Houston. Matthew tendit la main vers Amy. Elle lui prit et ils commencèrent à danser au milieu des autres. Leurs joues étaient collées l’une à l’autre, la bouche de l’un près de l’oreille de l’autre. Les mains de Matthew tenaient la taille d’Amy assez fermement pour ne pas qu’elle s’en aille mais assez tendrement tout de même pour ne pas lui faire mal. Plus la chanson avançait, plus il la serrait dans ses bras. Il osa lui murmurer des excuses à propos du comportement de Paul. Elle ne dit rien. Ses yeux étaient fermés. Elle profitait de chaque seconde de bien être qui l’entourait dans les bras de son ami de toujours. La magnifique chanson finie, Russel mit le CD d’Alice Cooper, Poison. Tous les couples se séparèrent et se mirent à sauter, à jouer de la guitare dans le vide. Seuls Amy et Matthew restèrent collés, à danser l’un contre l’autre.