La p\'tite vie d\'Amy

Vers trois heures du matin, les gens commençaient à dormir n’importe comment et surtout n’importe où. Paul dormait par exemple assis sur la poubelle de la cuisine, et sa tête dans l’évier. Sarah était dans les bras de William, sur le canapé, avec leur gobelet rouge à la main. Matthew qui était assis près d’Amy, regardait la scène. On aurait dit l’apocalypse. Il se leva et demanda à Amy de le suivre. Où allait-il l’emmener ? Elle le suivit en le regardant d’un œil malicieux. Il l’emmena dans le jardin éclairé par la lune et les étoiles. Ils s’installèrent sur la balançoire, celle qui les avait fait tant rire, tant pleurer. Ils regardaient l’immense parc qui s’étendait à perte de vue. Amy qui se sentait heureuse, se mit à se balancer. Elle fut rattrapée assez rapidement par son compagnon de jeux. Ils rigolaient. Après un bon nombre de balancements, ils s’arrêtèrent. Ils s’enfoncèrent dans le par cet y trouvèrent un banc. Le vent s’était levé. Les feuilles frémissaient au dessus de leurs têtes. Matthew enleva sa veste et la posa sur les épaules d’Amy. « Merci » murmura-t-elle.

-       Je suis content que tu sois revenue, dit Matthew qui brisa le silence de la nuit.

-       Moi aussi, répondit Amy. Tu sais, au début j’avais très peur de venir.

-       Je te fais si peur ? se moqua Matthew

-       Ah ah, très drôle ! Non c’est juste que je ne savais pas chez qui était la fête. Quand j’ai su que c’était ici, chez toi…je me suis posée encore plus de questions, après tout ce qu’il s’est passé ! répondit Amy tout en rigolant

-       Ca fait plaisir de te revoir sourire et rire !

Amy ne répondait pas. Elle savait que Matthew la comprenait. Ils avaient vécu les mêmes choses dans leur enfance.

Matthew entoura la taille de la jeune fille avec son bras. Il ne voulait plus partir. Il voulait que le temps s’arrête. Il voulait tout simplement être avec elle. Amy posa sa tête sur l’épaule solide de Matthew et se sentit tellement bien qu’elle s’endormit aussitôt. Matthew avait délicatement posé la tête de son amie sur ses genoux pour ne pas qu’elle n’est de courbatures le lendemain. Il lui caressait à présent le visage et les cheveux. C’était la première fois que son cœur battait la chamade devant une fille. Il avait mal au ventre, il ne voulait plus qu’elle, cette jeune fille endormie, celle qui avait partagé ses joies et ses peines il y a des années de ça. Une heure après qu’Amy se soit endormie. Il la porta comme une princesse, un objet précieux, et remonta toutes les marches pour la poser délicatement dans le lit de la chambre peinte en rouge. Il lui enleva ses chaussures et rabattit la couverture sur elle. Il la regarda encore quelques minutes et il partit de la chambre sans faire de bruit.