Les voyageurs du temps : Tome 1, The Island Of blood

Chapitre 2 : Chapitre 1

6161 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:41

  "Ne laisse jamais les ombres d'hier obscurcir la lumière de demain"  12 années avaient passés depuis l'attentat. Aujourd'hui, Esteban avait 17 ans. Son père Simon, avait a présent 46 ans et les cheveux grisonnants. Esteban était devenu un jeune homme qui aime écouter de la musique et passer du temps avec ses amis. Un adolescent tout a fait normal.Simon, assis devant sa tasse de café, lisait le journal. Il ne remarqua même pas que son fils avait pénétrer dans la cuisine. Leur relation s'était dégradée au fil des années. "La crise d'adolescence" pensait-il a chaque fois qu'un dispute éclatait.- Papa ? Demanda Esteban.- Quoi ? Lui répondit son père.- J'ai le droit d'aller chez Tobias ?- Tu passe plus de temps chez lui que dans ta propre maison...- Et alors ? Je fais ma vie et toi la tienne.Sur ce, Esteban monta dans sa chambre sans attendre de réponse et prit son sac à dos qu'il avait déjà préparer. Il descendit les escaliers et retourna dans la cuisine et prit une pomme dans la corbeille à fruits.- A demain !Il sortit de la cuisine et Simon réalisa ce qu'il venait de dire.- Attends ! Je ne t'ai pas autorisé a partir !Mais Esteban était déjà dans la rue. Il plaça son sac correctement sur son dos et monta sur son vélo. Ayant rater son permis de conduite accompagnée, c'était le seul moyen de transport qu'il pouvait utiliser. Il poussa sur les pédales a fond et démarra en trombe. Son ami Tobias vivait a une dizaine de pâtés de maisons. Il roula vite, espérant que son père n'ait pas eut la brillante idée de le courser a l'aide de sa voiture. Mais il semblait avoir abandonner cette idée. Une chose que détestait Esteban chez son père, était son côté "papa poule". Il était sur-protecteur et s'affolait au moindre souci.

Esteban arriva finalement chez son ami. Sa maison était très grande, comme la sienne. Il entra dans le jardin avec son vélo et le déposa contre la palissade. Il monta les quatre marches et toqua a la porte. L'aboiement d'un chien retentit a l'intérieur et ont vint lui ouvrir.- Bonjour Mrs. Cheong. Tobias est là ? demanda Esteban poliment.La femme aux yeux bridés ouvrit plus grandement la porte.- Bonjour Esteban ! Bien sûr que Tobias est là. Il est sûrement encore en train de jouer avec ses jeux-vidéos. Viens, entre.Esteban entra, enleva ses chaussures et alla caresser le chien.- Alors p'tit Sushi, tu vas bien ? Demanda-t-il en caressant le labrador.Tobias arriva par les escaliers.- Je t'ai déjà dit de pas l'appeler comme ça. Tous les japonais ne mangent pas du chien.Esteban se leva et ils firent leur accolade habituelle. Tout comme Esteban, Tobias avait les cheveux noirs et était grand pour son âge. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Esteban avait les yeux bleus de sa mère et était plutôt musclé, alors que Tobias était assez maigre et avait les yeux marrons.Cela faisait bientôt 7 ans qu'ils étaient meilleurs amis. Ils s'étaient rencontrés en 6ème et avaient tout de suite été de très bons amis.Ils montèrent donc dans la chambre de Tobias. La télé était allumée avec une partie en pause de Call Of Duty Ghosts. Leur jeu favori. - Tu veux faire une partie ?- Quelle question.Que Tobias aille chez Esteban ou inversement, leur programme était toujours le même : jeu-vidéo, télé, gavage de bonbons ou de fast-food et canulars téléphoniques. Leurs parents trouvaient leurs activités "gamines" et ils répondaient sans cesse "La gaminerie est un fléau, la débilité une maladie". Ils en avaient fait leur devise. Vers 19 heures, la mère de Tobias les avaient appelés pour le repas. Ils étaient descendus a toute vitesse et s'étaient installés autour de la table. - Au menu ce soir, pizza, avait annoncer Mrs. Cheong.A chaque fois qu'il venait -c'est à dire 3 ou 4 jours par semaine- le repas était le même. Soit pizza, soit McDo', soit Kebab. Ce qui ne le déplaisais pas. Son père s'efforçait de lui faire manger Bio. Le soir, ils regardèrent un reportage sur Las Vegas. Ils rêvaient tout deux d'aller là-bas.- Tu te rends compte ? Les casinos, les hôtels 5 étoiles, les spectacles... commença Tobias.- Et les filles, termina Esteban.- C'est pas faux. Le reportage termina par une caméra-caché dans un bar exclusivement destiné a la consommation de drogue. Le gérant disait que la plupart de ses clients avaient entre 16 et 26 ans. Puis ils se couchèrent, Tobias dans son lit et Esteban dans le clic-clac, et restèrent sur Twitter et Facebook jusque tard dans la nuit, sur leurs ordinateurs portables.Le lendemain le réveil sonna si fort qu'ils en sursautèrent. Les volets étaient fermés a bloc et ils ne voyaient rien.- Tobias vas-y ! C'est ta baraque, pas la mienne ! s'exclama Esteban.Il entendit Tobias se lever. Il chercha la manivelle du volet à tâtons. Il la trouva et ouvrit les volets. Esteban dût plisser les yeux car le soleil brillait excessivement fort.- Éteints ce putain de réveil ! lui dit Esteban.- C'est bon, ça vient ! répondit Tobias, tu sais que t'es vraiment chiant le matin ?Tobias pressa un bouton et le vacarme cessa. - J'suis crevé... Pourquoi c'est pas encore les vacances ? J'crois pas que je puisse tenir encore 2 semaines... avait dit Tobias en prenant des vêtements dans son armoire.- Vois le bon côté des choses : encore 2 semaines de cours, et après 2 mois de repos, lui répondit Esteban. C'est qui qui va a la douche en premier ?Comme si un éclair de génie traversa l'esprit de Tobias, il se leva et courut dans le couloir. Esteban le suivait de près. Ils arrivèrent devant la porte de la salle de bain. Tobias se précipita dedans et ferma la porte à clé.- Vas-y ! Tu peux pas laisser les invités en premier ? s'indigna Esteban.- Invité ? demanda Tobias derrière la porte.- Oui, invité.- Tu fais carrément partie de la famille. Tu reste ici bien plus longtemps que chez toi !- C'est bon. Tu peux la prendre ta douche. Mais fais vite j'ai pas que ça à foutre d'attendre ! Esteban revint dans la chambre. Il sortit des habits de son sac et les posa à côté de lui."Je vais appeler mon père, se dit-il, il doit quand même s'inquiéter"Il chercha dans toutes les poches de son sac et ne trouva pas son portable. Puis dans la poche du jeans qu'il portait hier, rien non plus."Je l'ai peut-être laissé tomber quelque part..."Il regarda sous le lit de Tobias, sous son clic-clac. Il inspecta toute la chambre et ne trouva rien.

Il commençait a avoir peur. Pour lui, son téléphone était un peu "son second meilleur ami". Il descendit les marches et vit Mrs. Cheong en train de préparer le petit-déjeuner.- Bonjour Esteban ! Tu as bien dormi ? demanda-t-elle.- Euh... Oui merci, répondit-il.- Je n'ai pas encore fini de préparer le bacon. Tu veux grignoter quelque chose en attendant ?- Non merci. Euh... Vous n'auriez pas vu mon téléphone par hasard ?- Non, désolé. Tu veux utiliser le téléphone fixe ?- Oui, merci.Mais ce qui l'inquiétait le plus, ce n'était pas de ne pas pouvoir contacter son père. Mais que celui-ci découvre son portable. Esteban avait la mauvaise habitude de ne jamais effacer ses messages. Il commençait donc a paniquer.Il se précipita dans le salon, où Mr. Cheong regardait un match de foot en replay. Il se saluèrent et Esteban prit le téléphone fixe.Il entra le numéro de son père et attendit.- Allo ? Mrs. Cheong ? demanda la voix de son père.- Euh... Non, c'est Esteban.- Esteban ! Tu vas rentrer immédiatement ! Tu as quelque chose a m'expliquer il me semble !Puis il raccrocha.

Esteban sentit son corps trembler. Toute sa vie tenait dans son téléphone. Mais aussi ses plus noirs secrets...Son père avait parler avec une telle rage dans la voix que ça paraissait irréel. Même lorsqu'il s'énervait il ne prenait pas ce ton. Esteban remonta dans la chambre et prit ses affaires. Il s'habilla rapidement et se coiffa. Puis Tobias arriva avec les cheveux mouillés.- Tu vas où comme ça ? demanda-t-il.- Je... Je rentre chez moi.- Mais y'a cours ! On va être en retard !- Je crois pas que les cours soient mon principal souci aujourd'hui.- C'est quoi alors ?- Mon père à trouver mon portable.- Et alors ? Quelques photos avec des filles et de l'alcool c'est pas bien grave, si ?- Il n'y a pas que ça.- Y'a quoi dans ce cas ?- D'autres... Trucs.Esteban sortit de la chambre avant que Tobias n'ait d'autres questions à lui poser. Il descendit les marches et salua Mrs. et Mr. Cheong. Il reprit son vélo et commença a pédaler. Il avait une boule a la gorge et se demandait si il ne devait pas faire demi-tour sur le champ. Mais rien ne servait de le contrarier d'avantage, alors il continua de rouler. 

Il arriva devant sa maison, rangea son vélo et toqua a la porte. Son père vint lui ouvrir et lui fit signe d'entrer. Il n'avait pas prononcer un seul mot, mais son expression de visage suffisait. Il semblait désolé et énervé a la fois.- Assieds toi, lui dit son père.Esteban s'assit sur le canapé et son père vint le rejoindre. Il lui posa une main amicale sur l'épaule.- Désolé d'avoir crier. Esteban ne savait pas quoi répondre.- Écoute... Je ne vais pas te le cacher, j'ai regarder dans ton portable. Esteban avala sa salive et commença a transpirer.Son père le sortit de sa poche et le lui tendit. Esteban le prit d'une main tremblante.- Tu te drogue, n'est-ce pas ? demanda son père presque naturellement.Esteban sentit que son cœur allait exploser tellement il battait fort. En effet, la drogue faisait partie intégrante de sa vie. Et personne dans son entourage ne le savais. Même pas Tobias.En réponse, il hocha simplement la tête.- Esteban... Tu aurais dû m'en parler. Tu sais, il y a des gens qui peuvent t'aider.- Je le sais et je n'ai pas besoin d'aide. Je peux me débrouiller tout seul. Je sais pas si t'a remarquer, mais j'ai 17 ans.- Ce n'est pas une raison pour faire ce que tu as fait ! Et ce n'est pas tout en plus, dans tes contacts, un certain Jeffrey Price te contacte régulièrement pour "le rejoindre". Le rejoindre où exactement ?- Un bar. Les habitués comme moi ont un accès a une salle où il y a de l'alcool, des cigarettes et de la drogue. - Tu y va combien de fois par semaine ?A présent, son père le secouait. - Je sais que tu t'inquiètes pour moi, mais ça va. Regarde, en 2 ans il ne m'est rien arrivé...- Ça fait déjà 2 ans ? Et répond a ma question !- J'y vais 3 ou 4 fois par semaine.Son père semblait abasourdi. Il secoua légèrement la tête. - Tu comptais y aller aujourd'hui ?- Comme si j'allais te le dire.- Esteban ! C'est extrêmement important ! Te rend-tu compte de la gravité de la chose ? Tu as besoin d'aide ! Il faut en parler avant que tu ne devienne complètement dépendant !- Je le suis déjà papa. Tu es en retard. Si tu veux m'aider, laisse moi tranquille.Son père se leva et rehaussa ses lunettes. - Je t'interdis d'aller où que ce soit cette semaine !- Mais oui, mais oui. Bon, je te laisse. Je vais au lycée.Esteban sortit de la maison et prit son vélo. Il avait essayer de parler avec un ton indifférant, mais quand son père avait prononcer le "Tu te drogue, n'est-ce pas ?" il avait juste envi de vomir. A présent que son père était au courant, tout allais changer. Il devait se faire le plus discret possible et répéter a longueur de journée que tout va bien. Enfin, il essaierai du moins.Il arriva devant le lycée. Tout le monde était déjà rentré. Il accrocha son vélo avec les autres vélo et se précipita dans la cour. Il entra dans l'établissement et courut jusqu'au 3ème étage où avait lieu son cours de biologie. Il était essoufflé et il toqua a la porte.- Entrez, dit une voix derrière la porte.Il l'ouvrit et la referma derrière lui. Le professeur se tenait devant lui, avec une craie a la main.- Désolé de mon retard, s'excusa Esteban.Il partit s'asseoir à côté de Tobias et rattrapa les 20 minutes qu'il avait manquer.- Alors ? Il a dit quoi ? chuchota Tobias.- Je peux pas te le dire, lui répondit Esteban.Le professeur continua son cours. Tobias insistait de temps en temps pour savoir, mais Esteban s'obstinait a ne rien lui dire. Puis la cloche sonna et ils se rendirent au cours suivant.- Pourquoi tu veux pas me le dire ? J'suis ton pote, non ? demanda Tobias.- Je ne suis pas obligé de tout te raconter. C'est... C'est un secret, chuchota Esteban.Tobias leva les yeux au ciel. Il tenait absolument a savoir ce que son ami lui cachait, mais il semblait vraiment sérieux en disant que c'est un secret. "Après tout, il sait ce qu'il fait, se dit-il".A la fin de la journée, ils rentrèrent en bus. Tobias descendit a son arrêt et Esteban au sien, 5 minutes plus tard. Il toqua a la porte et son père vint lui ouvrir. Aucune expression ne se lisait sur son visage. Complètement neutre, il rejoignit la cuisine. - Papa ? demanda Esteban.- Quoi ? répondit celui-ci.- Tu sais, je voulais pas te parler comme ça avant. Désolé.Il s'approcha de son fils et lui tapa l'épaule.- Tu as besoin d'en parler ?- Euh... C'est-à-dire ?- Tes problèmes. - Je n'ai pas de problèmes. Je vais très bien.- Esteban. Si tu te drogues, c'est que quelque chose ne va pas.Esteban réfléchit un instant. Tout allait bien pour lui -hormis le fait qu'il se drogue bien évidemment- et même si quelque chose n'allait pas, il ne l'aurais pas dit.- Non. Je t'assures que tout va bien.- Je ne sais pas trop comment réagir. Te crier dessus, te cloîtrer a la maison ou te laisser continuer.- J'opterais pour la troisième option.- Tu ne sais même pas ce que tu dis. J'ai fait des recherches sur Internet. Savait tu que plus de 50 % des consommateurs de drogue sont des adolescents ?- Bien sûr que je le savais. - Au fait, maintenant tu as une psychologue.- Quoi ?!- Tu as très bien entendu. Si tu ne veux pas m'en parler à moi, elle sera là. En plus, elle travaille dans ton lycée. Vous avez un rendez-vous a chaque fois que tu as une heure de libre.- Je n'ai pas besoin de psychologue ! J'étais bien avant que tu le sache ! Je sais me contrôler ! Je n'ai pas besoin d'aide !Il avait hurlé la dernière phrase. Son père le regarda droit dans les yeux.- Tu ira la voir que tu le veuille ou non. J'ai charger tes professeurs de vérifier si tu y allais.- Tu as prévenu mes professeurs ?! - Je n'ai pas dit pourquoi tu allais la voir. Mais oui, ils le savent.- Je te déteste ! Avant que tu ne te mêle de ça, tout allait bien ! Et t'a tout gâcher, comme d'habitude ! Esteban prit le vase le plus proche et le jeta au sol. Il explosa en une centaine de morceaux de verre. Puis il partit dans sa chambre.Il était fou de rage contre son père et lui même. Il se disais que si il n'avait pas oublier son portable, il n'en serais pas là. Et son père qui faisait tout pour l'aider. Dans un autre cas, ça l'aurait beaucoup touché. Mais il en faisait beaucoup trop pour si peu. Esteban était frustré et il se précipita sur son ordinateur, histoire de se changer les idées.Sur Facebook, Tobias lui avait envoyer une vingtaine de messages. Tous du style "T'es où", "Pourquoi tu réponds pas" ou encore "Je suis ton meilleur ami, tu peux tout me dire".Il referma l'ordinateur, énervé. Son père et son ami ne le faisais sans doute pas exprès, mais au lieu de l'aider, la seule chose qu'ils faisaient été de l'énerver d'avantage. Esteban entendit son père rentrer dans sa propre chambre et dormir. Il attendit une demi-heure, pour être sûr qu'il dorme, et sortit de la maison.

Il avait prit des clés et était sorti le plus discrètement possible. Il prit son vélo et pédala. Il se rendait en ville. Il avait l'habitude de prendre ce chemin, et aurait pu y aller les yeux fermés. Il arriva au bout d'un moment, devant un bâtiment de 3 étages où une pancarte lumineuse indiquait "Price's Clubing".Il cacha son vélo derrière une poubelle et entra. A l'intérieur, une vingtaine de personnes buvaient un verre. Au comptoir, un homme ayant la trentaine et tatoué de partout s'adressa à Esteban.- Hé ! Te voilà enfin ! T'a foutu quoi ? Je t'ai envoyer des messages.- Désolé Jeffrey. Je me suis fait grillé, lui répondit Esteban.- Comment ça ?- Mon père m'a démasquer. Mais je m'en fous. Je fais ce que je veux, non ?- Il connaît le nom de mon bar ? J'ai pas envi d'avoir des problèmes avec la police moi !- Non, je lui ai pas dit. Esteban s'approcha du comptoir et tendit un billet de 50 dollars.- Arrête de me faire chier et laisse moi monter.- Pas de souci.Jeffrey lui prit le billet et lui fit signe de monter.Le Price's Clubing était divisé ainsi : au premier étage, un simple bar où les gens peuvent se retrouver, au deuxième, c'est l'espace "jeux" -poker, billard et autres- et au troisième, c'est réservé aux "habitués" comme on dit dans leur jargon. Esteban monta au troisième étage. A l'entrée, deux adolescents étaient ivres morts et redescendaient. Il entra.Cette salle était assez spéciale : d'un côté, nous avions les adeptes de la cigarette. D'un autre, une réserve d'alcools forts -tequila et autres- et pour finir, un coin drogue.Il rejoignit les drogués. Il les connaissaient tous maintenant, mais ne les considéraient pas comme des amis. Mais plutôt comme des partenaires de galère. Le leader du groupe était celui qui possédait toute la drogue. - Salut Esteban, lui dit-il.- T'es déjà défoncé ? demanda Esteban.- C'est plutôt toi qu'est en retard.Esteban fouilla ses poches : il ne lui restait qu'un autre billet de 50 dollars.Il le lui montra.- Tu peux pas me faire un prix ? J'ai rien d'autre.- Tu me rembourses la prochaine fois alors.- Aucun problème.- La même chose que d'habitude ?Esteban hocha la tête.L'homme fouilla dans une étagère derrière lui. Il lui tendit un paquet de cigarettes qui semblaient tout a fait normales, mais c'était des joints remplis de cannabis pur. Il en prit un et fourra le paquet dans sa poche.Il fourra le joint dans sa bouche et l'alluma a l'aide d'un briquet. Il tira une longue bouffée. Déjà, il ressenti les doux effets du cannabis : une certaine euphorie s'empara de lui, il souriait avec béatitude et se sentait relaxé*.Pour lui, le cannabis était une sorte de refuge où tout allait bien. Il venait souvent après les cours. Il passa les 3 prochaines heures ici, et ayant fini son paquet, déclara qu'il était temps de rentrer. Il vacillait en descendant les escaliers et la tête lui tournait. Il sortit récupérer son vélo et rentra chez lui.Il prit les clés qu'il avait emmené avec lui et ouvrit discrètement la porte. Il enleva sa veste et monta dans sa chambre.- Esteban ? Il se retourna et vit son père derrière lui, en pyjama.- Ne me dit pas que tu es parti ? demanda son père.- Et qu'est ce que ça fait ? lui répondit Esteban, toujours avec le même sourire béat.- Tu as les yeux rouges. - Quelle observation, bravo.- Il faut que tu arrêtes maintenant. Tu ne peux plus continuer ainsi, regarde dans quel état tu es !- Laisse moi aller dormir, j'suis crevé. Esteban passa en faisant presque tomber son père et s'endormit presque aussitôt qu'il eut franchit son lit.

Simon était dubitatif. Son fils avait des écarts de conduite, certes, mais il ne se serais jamais douté d'une telle chose. Il faisait tout pour l'aider, mais il semblait s'en moquer totalement. Esteban ne semblait pas prêt à arrêter, ce qui lui déplut fortement. "Peut être qu'il s'ouvrira plus en parlant à la psychologue... Encore faudrait-il qu'il aille la voir" avait pensé Simon.Le lendemain matin, Esteban se réveilla avec une épouvantable migraine. Mais il avait l'habitude. Hier, il n'avait même pas pris la peine de changer de vêtements. Alors il le fit, rapidement. Il se mit un coup de gel dans les cheveux et se brossa les dents. Il vit son reflet dans le miroir et s'aperçut qu'il avait encore les yeux rouges. Il dirait qu'il n'a pas dormi de la nuit.Il descendit et aperçut son père, prenant son petit-déjeuner.- Salut, lui dit-il.- Salut, répondit son père.Esteban ne savait pas trop quoi lui dire. Il essayait d'être sympathique avec lui, mais ça marchait très rarement. Alors il préféra se taire.Il mit son sac sur le dos et marcha vers la porte.- Esteban ! l'interpella son père.- Oui ?- Promets-moi d'aller voir la psychologue. Au moins une fois.Esteban réfléchit au meilleur moyen de lui dire d'aller se faire voir. Mais il préféra garder ça pour lui et répondit par un hochement de tête.Tout c'était passé très vite depuis que son père l'avait démasqué. Esteban ne le digérais toujours pas lorsqu'il arriva au lycée.- T'as pas l'air dans ton assiette, observa Tobias.- Euh... En fait j'ai pas fermé l'œil de la nuit. - Ah ouais. Ça m'arrive souvent.Esteban se sentit soulagé qu'il n'ait pas remarqué la supercherie. Il commencèrent avec un cours particulièrement agacent d'histoire. Un de ces cours où la seule chose qu'on ait envie de faire, c'est de se barrer en courant. Puis vient le cours d'arts plastiques, qui était plus une heure de "on fout n'importe quoi" qu'autre chose.Puis, une heure creuse.- Ma mère veut que je lui achète un bloc-notes... Tu viens avec moi en ville ? demanda Tobias en regardant son téléphone.Esteban avait réfléchit toute la matinée. Devait-il, ou non, se rendre chez cette fameuse psychologue ? Il pesa le pour et le contre, et décidant -pour une fois- de faire plaisir a son père, il refusa l'offre de Tobias.- Non ?- Non.- Et pourquoi ?- Je... J'ai une heure de... De rattrapage en... En maths.- T'es au courant que tu mens extrêmement mal. - Je ne mens pas !- Oh, arrêtes un peu ! Dis moi avec quelle fille tu sors, qu'on en finisse !- Hein...? Une fille... Mais non !- Vraiment ?Esteban se rendit compte que son ami ne le lâcherai pas avant qu'il ne lui ai dit ce qu'il allait faire. Lui avouer était impossible, Esteban était trop honteux. Alors il finit par improviser...- C'est bon ! Tu m'a démasqué ! Je sors avec une fille et j'ai un rendez-vous avec elle juste maintenant, dit Esteban.- Ah ouais ? C'est qui ? demanda Tobias, impatient.- C'est... Euh...Il passa dans sa tête les filles du lycée. Il n'en connaissait pas la moitié. Alors il dit la première personne qui lui vint à l'esprit.- Nelly Sacken. Tu sais, la blonde de notre cours d'algèbre.- Nelly ? Mais tu la détestes depuis le collège...- Oui bein, plus maintenant. Bon j'y vais, bye.Il attendit quelques minutes pour être sûr que Tobias ne revienne pas sur ses pas. Ce qu'il ne fit pas. Il vit arriver le surveillant.- On m'a dit de te dire que...- Que je dois aller chez la psy, je sais. Je suis en train d'y aller.Le surveillant partit en sens inverse et Esteban chercha le bureau de la psychologue. Il se renseigna sur le plan du lycée et partit rejoindre ce qu'il avait trouvé. Il se tenait devant une porte avec une inscription. "Madame Hendel, psychologue" lit-il. Aucun doute, c'était bien ici.Il toqua a la porte et une voix lui dit d'entrer. Il pénétra dans la salle. Les murs étaient tous blancs. Quelques tableaux assez glauques ornaient les murs. Au centre de la pièce, se trouvait un fauteuil et une sorte de sofa en cuir. Et dans un coin, un bureau. Assise là, se trouvait une femme ayant sans doute la quarantaine, cheveux bruns et yeux verts. Elle portait des vêtements très classiques et se leva pour serrer la main d'Esteban. - Esteban, c'est ça ? lui demanda-t-elle.- Oui c'est ça, répondit Esteban.- Je suis Élise Hendel. On va passer l'année a discuter.- Tant mieux, l'année se termine dans deux semaines.- Bon et bien, disons qu'on discuteras le temps qu'il faudra.Elle s'installa sur un fauteuil et demanda à Esteban de se coucher sur le sofa. Il refusa catégoriquement.- Bon eh bien, installe toi où tu veux dans ce cas.Esteban tira la chaise du bureau et s'assit dessus, bien en face d'Élise. Vu son expression de visage, elle semblait avoir tout prévu. L'habitude, sans doute. Esteban se vautra sur la chaise et croisa les bras.- De quoi veux-tu parler ? demanda Élise après un moment.- De rien, répondit brusquement Esteban.- Il y a bien une raison. Une raison qui te pousse à faire ce que tu fais.- Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez.- Ne raconte pas de bêtises. Est-ce que ça à un quelconque rapport avec ta mère ?Esteban sentit son cœur s'accélérer. Il commençait à transpirer et se sentit nauséeux. Il se prit la tête avec ses mains et ferma les yeux un moment. Elle avait touché son point faible.À la maison, la mère d'Esteban à toujours été un tabou. Bien sûr, son père faisait de son mieux depuis le début, mais on manquait cruellement d'une présence féminine. Pendant les 2 premières années où la mère d'Esteban avait été tuée, son père avait fait une grosse dépression. Mais après, il a décider de tout reprendre en mains. Maintenant qu'Esteban y pense, il se rendit comte que son père était vraiment dévasté. Lui était très jeune, et ne comprenait pas tout. Mais son père ne vivait que pour une chose : son fils et sa femme. Et l'un d'entre eux lui avait été retiré. Ce souvenir fit monter des larmes à Esteban, mais se retint. Il ne voulait pas être prit pour un de ces adolescents hyper-sensibles. - Ça te soulagerai de discuter de ce sujet ? demanda la psychologue.Esteban sécha une larme d'un revers de la main et releva la tête. Élise le fixait avec une troublante intensité. Un stylo à la main, elle s'apprêtait à noter le moindre mot qu'il prononcerai.- Je préfèrerai éviter, finit-il par répondre.- Et pourquoi donc ?- Je vous en pose des questions.- C'est mon travail, et sans vouloir te vexer, tu es cas très intéressant.- Vous m'avez pris pour un rat de laboratoire ?- Non. Bien sur que non. - Si je n'ai pas envi d'en parler, vous ne pouvez pas m'obliger.- Je n'ai jamais voulu t'offenser. Si c'est ce que j'ai fait, je m'en excuse.Esteban finit par fondre en larmes, chose qu'il n'avait pas faite depuis un moment. "Oh et puis merde ! Qu'est-ce que ça peut faire si elle me voit chialer ?" se disait-il.Il pleurait et reniflait. Élise se leva et lui tendit un mouchoir. Il la remercia d'un signe de tête.- Est-ce à cause de ça que tu te drogues ? demanda-t-elle.- Il y a d'autres raisons, mais c'est une des principales. - Quoi comme autres raisons ?- La routine. C'est infernal à la fin. C'est un moyen de changer le quotidien.- Je vois. Et quoi d'autre ?Elle notait avidement sur le calepin qu'elle tenait. Esteban avait été réticent, mais maintenant il se dévoilait comme un livre ouvert. D'un côté, il se disait qu'il affichait un peu de sa vie privée à une inconnue. Mais d'un autre, il se sentait soulagé de pouvoir en parler à quelqu'un.La séance dura encore une trentaine de minutes qui se révélèrent passées rapidement. Il sortit de la salle avec un sentiment de vide. Il avait l'impression d'avoir tout raconter, et qu'en sortant il ne lui restait rien. Mais peu lui importait, parce que pour une fois, son père avait eut une bonne idée.   

* Bien sûr, pour les effets de la drogue, je n'ai pas vérifier moi-même. On peut remercier Wikipédia ! 

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