De l'autre coté de la justice - Tome II

Chapitre 11 : ARC II - Rapport

6608 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 24/09/2017 19:04

- Au fait, bonne journée ?

 

Il lui répondit tranquillement en continuant vers les escaliers. Sans doute pour se doucher après cette journée de travail dans son bureau.

 

- Plutôt, oui. Il faut dire que j'ai de quoi les rendre plus agréables à passer. Et toi ?


- Calme, comme toujours.


- Je vois, tant mieux alors.

 

Une fois arrivé aux escaliers en colimaçon avec leur apparence moderne, il se mit à grimper les marches une à une.

 

- Je vais prendre une douche.


- Tu veux que je vienne ?


Il poursuivit son ascension en prenant un petit sourire. Il était alléché par cette proposition mais il ne voulait pas en abuser après ce qu'il venait d'entendre.

 

- Ça ne me dérangerait pas, mais tu as encore ton dossier à lire. Je ne voudrai pas te forcer.


- Je le finis et te rejoins alors.


Il prit un sourire un peu plus grand, visiblement satisfait de la chose.

 

-Très bien, comme tu voudras. Ne prends pas trop de temps.

 

Puis à force de monter les escaliers il disparut du salon en arrivant à l'étage supérieur où il se rendit à la salle de bain de celle-ci par une porte qui se trouvait dans le couloir.


- Bon, je ferais bien de me dépêcher héhé.


Puis après cette douche le couple en sortit ensuite. Une fois sortis, Rentarô se rendit en direction de leur chambre à travers le couloir, une serviette autour du bassin, sûrement pour aller se vêtir et avoir

quelque chose sur le dos.


- Au fait tu à eu le rapport de la mission d'aujourd’hui ? Je crois qu'elle était venus te voire...mince, j'ai oublié son nom..


- Isuke Inukai. En effet elle est venue me faire son rapport à mon bureau, en début d'après-midi.


- Alors ?


Arrivé devant l'entrée de leur chambre il poussa la porte déjà entrouverte avant de pénétrer dans la pièce en poursuivant.

 

- Une réussite. Il n'y a pas eu de problème majeur ou même un problème tout simplement. L'objectif a été atteint. Elle a fait du très bon boulot.


- Je vois.

 

Elle le suivis alors pour elle aussi partir vers son dressing dans la piece pour se changer.

 

- J'ai bien fait de la recruter on dirait.


De son côté il en faisait de même, prenant quelques vêtements simples depuis la partie de sa penderie. Il commença par vêtir son short en passant une jambe après l'autre avant de le remonter jusqu'à son bassin.

 

- On dirait bien.

 

Il s'attaqua ensuite au t-shirt en passant sa tête dans le col avant de le faire descendre en tirant sur les deux bouts pour lui faire recouvrir son torse.

 

- Même si avec son style j'étais un peu inquiet au départ.

 

- Son style ?


- Style vestimentaire.

 

Complètement habillé pour le reste de la journée, il se remit droit en se regardant dans la glace qui constituait en grande partie la porte de la penderie, un peu étonné en repensant aux conditions de leur rencontre dans son bureau.

 

- Ça m'étonne qu'Arecia ait des connaissances si jeunes et loin de son style dans son entourage.


- Arecia connais tous les milieux hehe


- Et quand j'y pense..

 

Il se tourna vers Akihira en reprenant un sourire, amusé mais aussi chercheur. D'une certaine manière la silhouette, mais aussi le sourire de la jeune femme ne lui étaient pas complètement inconnus.

 

- J'ai l'impression qu'elle te ressemble.


- Oh, c'est élogieux ça.


- Tu trouves ?


- Bien sur. Je suis parfaite non ?


Il la regarda un instant en attrapant un rictus face à tant de modestie. Après quoi il tourna son visage et ne put s'empêcher de lâcher un petit rire pour se moquer gentiment de cette absence de modestie.

 

- Si on veut ahah.


Une fois rhabillée Akihira sortit de la chambre et redescendis ensuite au salon pour retourner devant la télévision, en attendant le repas ou pour simplement passer le temps.

Une petite minute plus tard elle entendit d'autres pas descendre jusqu'au rez-de-chaussé. Il s'agissait tout simplement de l'homme de la maison qui la rejoignait à l'étage, bien que dans son cas c'était pour une toute autre raison. Elle pouvait entendre que ses pas passaient derrières elle pour ensuite s'éloigner, en direction de la cuisine dans un petit silence qui se fit interrompre par la voix de l'homme.

 

- Tu veux manger quelque chose en particulier ?


- Mhhh...non, pas vraiment.


- Tu es sûre ?

 

Elle entendit ensuite la porte de réfrigérateur s'ouvrir, avec quelques bruits qui en sortirent. C'était le bruit que faisaient les ingrédients que sortait Rentarô pour préparer le terrain.

 

- Une fois que c'est commencé il n'y a pas de retour en arrière.


- Oui oui, je te laisse faire.


- Bien.

 

Les ingrédients ensuite amenés au plan de cuisine, le jeune homme sortit quelques ustensiles nécessaires à la préparation des placards et des rangements et commença à se mettre au travail comme il en avait l'habitude. On pouvait dire que c'était le cuisiner de la famille mais ce n'était pas pour lui déplaire. C'était comme une passion, une passion qui était de préparer de bons plats à ceux qu'il aimait et qui lui rendaient bien.

Après une petite vidéo graine de minute il entendis alors la voie de sa femme à travers les deux pièces.

 

- Bientôt pret ?


Depuis le salon elle pouvait entendre des bruits d'ébullition avec une douce et agréable odeur qui commençait à frayer son chemin discrètement dans l'étage en provenance de la cuisine, ébullition entrecoupée de plusieurs bruits de découpes, de tranches nettes et précises sur une planche prévue à cet effet. Après avoir commencé à faire mijoter des petits légumes découpés en plusieurs morceaux dans une grande casserole laissée sur le feu, Rentarô semblait s'occuper du découpage de la viande, concentré sur sa tâche avec un petit sourire aux lèvres. Avec ce qui se passait en cuisine on pouvait imaginer que le repas de ce soir allait être un bon curry comme il en avait le secret.

 

- Tu es si pressée que ça pour aller te coucher ?


- Mhhh, c'est possible !


- Tu sais tu peux toujours aller te chercher l'un de tes plats préparés comme tu aimes tant tu perdras moins de temps.


- Ce serait une insulte a tes plats


Il s'arrêta de découper la viande et releva le visage en sa direction d'un sourire amusé.

 

- Une insulte ? Carrément ?


- Hehe, ça te plairait hein ?


- Quoi, tu te moquais de moi ?


- Je me moque toujours de toi chéri.

 

Il reposa son regard sur sa découpe qu'il reprit par la suite en prenant une pointe d'exaspération dans son sourire et son regard.

 

- Ça fait plaisir à entendre.


-Ahah !


- On se sent beaucoup aimé ici.


- Allez, ne fais pas comme si tu y croyais.


- Il faut dire que tu es tellement convaincante quand tu mens..


Elle retourna ensuite sur son rapport calmement avant de le fermer par la suite.

 

-(tout de même...maintenant ou est mon ex employeur...)


En parlant de ce dernier, alors que la nuit commençait à tomber, l'homme qui il y a peu avait été victime d'une des plus grande fourberies se trouvait dans un lieu bien singulier, l'hôpital. En effet, après avoir été poignardé au niveau de l'estomac par la nouvelle recrue de notre couple de tueur au cours d'une mission d'infiltration et de vol de données, malgré les soins d'urgence qui lui furent apportés, celui-ci fut contraint d'être emmené le plus rapidement possible en ce lieu pour y recevoir des soins et espérer le remettre vraiment sur pieds. Il était calmement installé dans son lit, le dos légèrement relevé. Il était en tenue de patient, une simple et légère tenue verte. On pouvait aisément deviner que celui-ci avait des bandages au niveau de la blessure une fois les derniers soins d'urgence. Pour une fois, il avait le regard calme et sérieux. Sans doute réfléchissait-il à ce qu'il venait de lui arriver, au beau piège qui lui avait été tendu et qu'il n'avait même pas vu venir. Evidemment dans une situation pareille, il était bien difficile d'en rigoler et de relativiser. Dans cette histoire il avait perdu beaucoup, et encore le mot était bien faible.

 

- (X..j'aurai dû m'en douter que tôt ou tard tu allais finir par montrer les crocs et nous la mettre à l'envers. Comment pouvait-on croire qu'une femme comme toi allait pouvoir être tenue en laisse aussi longtemps, bien sûr que tu pensais déjà à tout récupérer avec ton équipe de l'ombre.)

 

Mais tout de même, il prit un petit sourire en fermant les yeux et en baissant légèrement le visage. Il devait bien avouer qu'elle avait joué un coup de maître qui l'avait bien eu. La tueuse faisait honneur à sa réputation. En l'espace d'un instant avec son équipe elle était parvenue à tout lui enlever, à faire pratiquement tomber un empire.

 

- (Je dois bien avouer que tu nous as bien eu.)


Soudain le téléphone sonna alors a coté de lui. A cela il prit un air quelque peux surpris avant de décrocher. Il entendis alors la voie d'un de ses Celeçao.

 

- Alors on est a l’hôpital ?

 

Lorsqu'il se rendit compte qu'il s'agissait de l'un de ses collaborateurs il se reposa contre le coussin qui adoucissait le contact avec son dos en prenant une mine quelque peu ennuyée les yeux fermés. Il trouvait tout de même la force de plaisanter dessus.

 

- Non non, là je suis sur une belle plage aux îles caraïbes en train de profiter du soleil.


Mais il semblait qu'il était tombé sur une personne du même genre, qu'il put entendre dans le bruit de téléphone de l'autre coté du fil commençant a se faire raccrocher.

 

- Je vois. J'ai pas besoin de m'inquiéter alors. Dans ce cas a plus !


Voyant que son interlocuteur jouait au même petit jeu que lui il poussa un bref soupir d'ennui. Sa plaisanterie venait de se retourner contre lui. Il tenta donc de le retenir juste avant qu'il n'ait le temps de raccrocher.

 

- Oi oi, c'est bon..que veux-tu ?


- Juste savoir si nous sommes au chômage.


- Tu me demandes ça à moi maintenant..pour le moment je n'ai pas encore reçu de directives de Monsieur Outside alors je ne sais pas vraiment quoi te dire..


- Tout les comptes ont été pratiquement vidés, ce qui fait que notre entreprise n'existe plus. Enfin...dans quelques jours quand l'immeuble sera saisis par les agents du trésor. Tu a de quoi te retrouver au chomage j'espère ?


Il prit alors un petit sourire en était allongé sur son lit d'hôpital. Visiblement sous ses grands airs d'idiot l'homme était tout de même prévoyant.

 

- Ne t'en fais pas pour moi. Tu sais bien qu'il en faut plus pour me mettre hors jeu.


- Mais maintenant tu semble bien a la rue face à cette nouvelle agence. Elle est encore plus développée que nous quand nous étions tranquilles. Il ne te reste plus que nous maintenant.


- Justement.

 

Il rouvrit les yeux pour regarder un peu en hauteur à cause de la configuration de son lit qui surélevait un peu son dos. Il souriait toujours, d'une façon assez admirable. Même dans la situation pour ainsi dire catastrophique dans laquelle ils, au pluriel se trouvait, il ne se laissait pas abattre.

 

- Ça suffit non ? Vous êtes la crème de la crème.


- Bah...on est pas des vétérans super entraînés pour la plupart tu sais. Face à une tueuse professionnel légendaire, on ne fera pas long feu...


- Oh allez, tu ne vas pas me dire que vous êtes cons au point de ne rien pouvoir faire de concret ensemble ?


- Je peux déjà essayer de trouver des infos de mon côté...


Il sourit davantage à cette réponse qui lui plaisait déjà plus que la précédente en allant dans son esprit.

 

- Et bien tu vois quand tu veux.


- Mais ne t'attends pas à quelque chose d'incroyable.


- T'en fais pas. Ce sera déjà ça de fait. Demande aux autres guignols de s'activer, je ferai aussi quelques petites recherches de mon côté.


- Bon, comme tu voudras. Autre chose ?


- Pas vraiment. Je te rappelle que c'est toi qui m'a appelé alors tu devrais être le plus bavard !


- Estime toi heureux que je t'appel pour le moment. Tu a deja perdus beaucoup de point sur ta cote avec cet assaut.


Il passa sa main derrière sa tête contre l'oreiller d'un petit air ennuyé.

 

- Oi oi on fait quoi là ? Un concours de popularité ?

 

- Je te préviens juste que tu ne devras plus t'étonner de ne plus diriger le navire maintenant.


Il prit par la suite de la curiosité en entendant ce que l'on venait de lui dire.

 

- Hm ? Ça veut dire quoi ça ? Qui va le diriger ?


- va savoir. En tout cas pour la plupart d'entre nous tu es hors-jeu maintenant.


Il arbora un léger sourire joueur en fermant les yeux. Il prenait plutôt cela pour un jeu qu'il ne comptait pas perdre aussi facilement.

 

- On verra bien les gars. Comme on dit il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.


- Mais on ne te tuera pas. Il semblerait qu'un chat plus grand que toi s'amuse avec ta vie.


- Ha, je suis déjà au courant de ça t'en fais pas. Et quelque chose me dit que si on trouve ce chat on trouve toute cette magouille.

 

- Mais je me demande bien pourquoi X t'a laissé en vie.


- Bah, ça sert à rien d'y réfléchir. À tous les coups elle doit encore prévoir quelque chose où elle aura besoin de moi, manipulatrice comme elle est. Après tout elle aura monté sa petite affaire pendant cinq ans dans le plus grand anonymat pour ensuite bien nous la mettre.


- Et tu espères faire quoi contre elle ?


Il poussa de nouveau un soupir d'ennui et de fatigue avec les yeux qui restaient fermés. Pour le moment il devait penser déjà à autre chose.

 

- J'en sais rien pour l'instant et puis j'ai déjà mieux à faire comme récupérer d'une bonne perforation dans les côtes.

 

- Ah ? Elle sait encore manier le couteau après cinq ans faut croire.

 

- Oh non, c'est pas elle qui m'a fait ça. Enfin pas directement. C'est une jeunot qu'ils ont envoyé.


- Une jeunot ? Tu t'es fait avoir par un simple soldat ?


Il se sentit pour le coup un peu mal à l'aise, un tantinet embarrassé. En effet vu comme cela ce n'était pas très glorieux.

 

- Ça, plus tu rajoutes un petit groupe de CRS et on y est..


- Ah? Elle était pas en habit de policière hehe ?


Il se rappela de la tenue dans laquelle était la jeune femme au moment de l'intervention et de sa petite torture, une tenue assez osée et fringante qui lui donnait son petit charme la mettait en beauté. Quelque part amusé de cette tenue chez une jeune femme, et en pareille situation il se mit à sourire.

 

- T'aurais dû voir. Je me serai bien fais poignarder quelques minutes de plus ahah.


- Bon, je vais aller commencer mes recherches maintenant


- Très bien. J'espère que tu trouveras quelque chose. Relève n'importe quoi qui te paraît suspect, on sait jamais.


Le téléphone raccrocha ensuite. Directement après il ferma son téléphone et le posa sur la petite table de chevet à côté de lui. Il s'allongea de nouveau complètement sur son lit et poussa un long soupir

d'ennui en regardant droitement. Il n'était pas dans une situation des plus confortables.

 

- Me voilà dans un beau merdier...


Et le lendemain après-midi, alors que tous et toutes travaillaient à leur postes, sur l’île fraîchement construite, Akihira elle était avec Enju, dans la salle de tir du bâtiment des soldats. Depuis quelques mois déjà et sous accord de la mère de celle-ci la jeune tueuse avait commencé à apprendre à la jeune fille de se servir d'une arme. Et aujourd'hui elle lui apprenait à tirer accroupis, derrière un muret sur lequel le bipied de son fusil de précision était posé. La jeune fille avait des lunettes de protections et un casque anti bruit contrairement à sa formatrice qui elle n'avait rien du tout comme armure, posté dans le dos de l'étudiante. Une cible était posée dehors, a environs 50 mètres de là. Enju venait de mettre le chargeur dans l'arme à verrou qu'elle tenait dans les mains.

 

- Bien. Et maintenant, que dois-tu faire pour tirer ?


- Je dois..

 

La petite était en pleine concentration dans son action, en position accroupie derrière son petit muret avec la cible en ligne de mire. Elle qui d'ordinaire était joyeuse et pleine de vie se montrait sur le moment attentive et réfléchie, elle ne voulait pas faire d'erreur. Tout en disant ce qu'elle devait faire comme le lui avait apprit sa mère elle exécuta les gestes avec ses mains au fur et à mesure avec un cliquetis qui se fit entendre au moment où l'arme fut prête à tirer.

 

- Je dois pousser le verrou vers l'avant et le baisser en gardant mon doigt en retrait de la gâchette..je crois...


- C'est ça. N'oublie pas tu dois faire ça uniquement avec les armes a verrou. Et ensuite, tu vise, et tu tires. Je le redis encore. Quand on tire, c'est toujours entre deux inspirations et deux expirations. Sinon ton corps bouge, et tes bras aussi. Le mieux est de stopper sa respiration le temps du tir.


- Compris..

 

Comme venait de lui recommander la tueuse, la jeune fille commença à se concentrer davantage sur ce qu'elle faisait afin de se préparer au mieux pour son prochain tir. Elle ferma les yeux pour cela et se mit d'un coup à respirer plus lentement, tout comme ses expirations. Elle apaisait son corps pour en avoir le contrôle totale et effacer les pulsions naturelles de son corps, celle de sa nature humaine.


-Tire quand tu penseras ta main et ton arme parée.


Pendant ce moment qui durait simplement quelques secondes, mais qui pour certains, ou certaine durait une éternité, la jeune fille s'efforçait de régulariser sa respiration pour faire grimper sa concentration.

 

- (Je dois me concentrer..rester complètement immobile...)

 

Elle appliqua un autre conseil de sa mère, celui qui était de respirer et expirer longuement deux fois, ce que l'on entendit par un petit bruit provenant de ses narines qui aspiraient l'air et l'expiraient dans de longues respirations. Cela fait, son corps complètement apaisé et calmé, elle rouvrit soudainement un oeil, droit dans le viseur pour avoir sa cible en vue avant de presser la gâchette sans montrer d'hésitation, ce qui eut pour conséquence de lâcher une détonation de la part de l'arme avec une petit explosion au niveau du canon de celui-ci.

La balle vint alors se loger au niveau du torse de la cible en carton posé au loin. Elle était a quelques centimètres du point central de la cible. X pris un sourire en voyant cela avec ses yeux d'aigles.

 

- Pas mal Enju.


Après son tir, elle releva le visage du viseur de son arme et se releva un peu pour regarder par-dessus le muret en direction de la cible afin d'observer le résultat de son tir curieusement. Contrairement à sa formatrice elle n'avait pas eu de modifications au niveau de la vue et avait donc plus de mal à se rendre compte du positionnement de l'impact.

 

- Ah..?


-Avec une telle arme tu peux tirer n'importe ou au-dessus de la ceinture, t'es sur de tuer a pratiquement tous les coups. Mais ce ne sera pas aussi simple avec des plus petits calibres. Enfin.

 

Elle se releva ensuite en se frottant les cheveux.

 

- Fin de la séance. Repose ton jouet.


Elle s'exécuta et posa avec précaution le fusil au sol. Elle se releva complètement et se tourna vers elle, un peu étonné. La séance lui avait semblé un peu courte aujourd'hui.

 

- C'est déjà terminé pour la journée ?


- Oui. Ne te plains pas, c'est déjà un miracle que ta mère te laisse toucher ces joujou avec moi.


Elle regarda sur le côté avec une pointe d'exaspération. Elle n'était plus vraiment une enfant désormais et pouvait s'assumer toute seule.

 

- Je ne pense pas qu'elle aurait pu y dire grand-chose..


- C'est tout de même ta mère.


- C'est vrai mais je suis adulte maintenant. Je pense qu'elle est assez lucide pour s'en rendre compte.


- Personnellement, tant que tu n'en a pas chez toi, je me dit que ça ne peut que être bénéfique a quelqu'un de savoir faire quelque chose en plus. Les armes comptent aussi. Surtout dans notre milieu.


Elle regarda par la suite Akihira d'un petit sourire exaspéré. Elle ne croyait pas si bien dire.

 

- T'imaginer sans arme serait bien difficile..impossible même..


- Ah ?


- Aussi loin que je me souvienne je t'ai toujours connu avec des armes à proximité..


- Exacte.


Elle quitta l'exaspération de son sourire pour lui sourire chaleureusement d'un petit sourire assez gracieux et doux.

 

- Ça change maintenant de te voir ainsi.


- A ce point la ?


- Ha. Tu es encore dans le domaine mais tu es assez à l'écart en tirant les ficelles. Et surtout tu as fondé une famille.

 

En y repensant elle poussa un léger rire, amusée. Amusée mais aussi heureuse pour elle, de la vie qu'elle menait désormais.

 

- À l'époque personne ne l'aurait cru.


- J'ai toujours aimée diriger les choses. Dans la réalité...Je n'étais pas une meneuse. C'est pour ça que j'aimais me ranger sous le commandement de quelqu'un. J'avais pensé a l'armée tu sais.

 

Elle se retourna vers elle en lui parlant, rangeant son arme dans le casier prévus a cet effet.

 

- Mais c'était trop officiel, Trop strict et surtout, pas assez meurtrier. Je cherchais une organisation plus privé. Moins....coincée. Je me suis mise a mon compte, en tant qu’exécutrice. Les années chez mon ex employeur était bien. J'obéissais aux ordres. Mais je savais que j'aimais aussi diriger, a une plus grande échelle. Beaucoup plus grande. Etre la patronne de quelque chose.


Quant à elle, elle continuait de lui sourire avec une pointe de tendresse sur son beau et fin visage. On pouvait presque la rapprocher de la belle et tout aussi ravissante Yamato qui faisait fondre les cœurs avec son sourire.

 

- Et comme je l'ai dit ça te met en quelques sortes à l'abri. Tu es impliquée beaucoup moins directement en te retirant du terrain.


- Ça par contre, c'est un peu moins plaisant...


- Je me doute bien pour toi. Mais au moins ça rassure beaucoup Rentarô de te savoir en sécurité.


- Vraiment ?


- Bien sûr, tu dois bien t'en douter.


- Je pensais qu'il ne s'en faisait plus maintenant.


Elle afficha un sourire plus grand. Elle n'était pas totalement du même avis.

 

- Peut être moins qu'avant mais un homme amoureux se soucie toujours de la femme qu'il aime.


- Oh ? Tu sembles avoir bossé le sujet héhé.

 

Elles sortirent alors toute les deux de la salle. En la suivant pour retrouver son chemin étant donné qu'elle ne connaissait pas encore vraiment les lieux du fait que tout cela était assez nouveau pour elle, elle montra une certaine curiosité quant à ses propos.

 

- Que veux-tu dire par là ?


- Bah, rien, fais pas attention.

 

Sa non réponse ne fit qu'attiser cette curiosité. Elle pressa un peu le pas pour se retrouver d'elle et la regarder de manière à persister.

 

- Moh allez ! Dis le..


- Tu verras quand tu seras plus grande héhé


Elle prit une mine blasée et désappointée à sa remarque dont elle avait beaucoup l'habitude de sa part désormais mais qui n'avait plus vraiment lieu d'être.

 

- Je te rappelle que j'ai plus de vingt ans désormais..

 

- Ah bon ? T'a quel age ?


Elle montra une mine encore plus blasée et désespérée en se rendant compte qu'elle ne connaissait toujours pas son âge. Il faut dire que se rendre compte qu'un proche ne se souvient même pas de ça sur sa personne n'était jamais vraiment plaisant.

 

- Vingt-deux ans..


- Tu commences a te faire vieille ma pauvre.


Elle fut choquée de cette remarque et ouvrit grands les yeux en se reculant, avec une petite couleur rouge qui s'installa sur ses joues. C'était soudain et de plus elle ne pouvait pas vraiment parler à ce sujet.

 

- Eh...?! C'est toi qui me dis ça ?!


- Oui,c'est moi ahah

 

Puis finalement elle continua de marcher en tournant son visage au sens opposé d'Akihira, assez déçue mais aussi un peu boudeuse du fait que non seulement elle ne connaissait pas son âge mais qu'en plus elle se permettait de la traiter de "vieille". Bref un cocktail à éviter à l'égard d'une femme, même entre très bonnes amies.

 

- Ça fait plaisir...

 

- Allez ahah ! Je te libère pour aujourd'hui. Tu peux retourner a terre ou rester ici a flâner. Moi je retourne au travail.

Elle reprit par un petit air farouche à son encontre. Cette fois-ci c'était à son tour de piquer.

 

- Ah, tu travailles quand même. De la fainéante que tu es c'est surprenant.


- Rappel moi qui a eu l'idée de construire le coin ou tu te trouves ?


- Et alors ? C'est toi qui l'a construit ensuite ?

 

- J'ai participé oui.

 

Elle attrapa un rictus avec un certain air intrigué et suspicieux. Connaissant très bien la tueuse elle voyait mal ce qu'elle avait pu faire dans la construction de tout ce gigantesque complexe.

 

- Quoi..? Rester sur le transat en regardant les autres travailler devant ce n'est pas une participation...


- Ah ? Merde...

 

Elle regarda de nouveau devant elle en poussant un soupir d'ennui et de fatigue le visage légèrement baissé. Elle ne savait pas si elle se prenait à son petit jeu où si elle était vraiment sérieuse. De sa part ça ne l'étonnerait qu'à moitié.

 

- Ah...c'est que tu en serais capable en plus..


- Ahah, allez !

 

Elle la regarda en lui faisant signe, marchant a reculons vers les trois tours de verre.

 

- On se vois une prochaine fois la vieille !


Elle était prêt à lui rendre son signe en passant l'éponge sur l'affront que l'on venait de lui faire, mais comme avant de s'en aller elle en rajoutait une couche, elle n'en fit rien et se contenta de lui afficher une mine désemparée et déprimée. C'était elle qui la déprimait.

 

- ...


Suite a cela X repartit alors jusqu'a son bureau tout en haut de a plus haute tour du site. En cette nouvelle journée de travail, fidèle au poste et il était préférable pour lui comme il venait de commencer le travail, l'autre tueur de la famille se trouvait à son bureau, installé dans son fauteuil de vice-directeur. Il avait un dossier en main qu'il était en train d'éplucher pour le consulter avec attention, une tasse de café posée non loin de lui sur le bureau et à moitié pleine. Il était encore chaud.

Alors que Rentaro s'occupait des affaires récentes, X quand a elle était dans son bureau, debout face a la grande baie vitrée de celui-ci, dos au bureau et a l'assemblée de femme qui étaient en face d'elle. Arecia, la grande scientifique ainsi que sa collègue chirurgienne et économe Hyuga, elle aussi avec son amie médecin Miki. Et enfin l'amirale Yamato. La jeune femme, toujours dans son manteau noire a croie rouges chrétiennes se tourna dans leur direction de moitié.

 

- Les derniers versements ont été fait, et les prochaines de demain concluront nos crédits. Autrement dit, nos affaires seront en plein bénéfices. Il ne nous restera ensuite plus qu'a nous concentrer activement sur la recherche de notre cible.


La mère de l'homme de la famille était toujours vêtue de sa blouse de médecin et scientifique sur les épaules en continuant de dégager ce charme et cette sensualité féminine qui lui était propre. Elle pouvait constater que les affaires allaient déjà de bon train.

 

- On peut dire que tu ne chômes pas.


- Je ne veux pas attendre plus longtemps. J'ai déjà laissé trop de temps passer.


- Ne te presse pas trop non plus à faire les choses au risque de commettre une erreur.

 

- Il a dut partir dans un autre coin du globe de toute façon...


- C'est sûr qu'en une dizaine d'années on ne passe pas tout son temps à se tourner les pouces. Surtout si l'on veut garder son deuxième bras.


Elle lâcha alors un rire a cette remarque.

 

- C'est pas faux.


C'est alors que la belle et douce amirale prit la parole avec sérieux et implication. Elle était tellement dévouée à sa maîtresse qu'elle prenait cette affaire personnellement. Elle voulait le meilleur pour elle ainsi que sa famille.

 

- Que comptez-vous faire à présent Madame ?


- Je n'ai plus qu'à attendre que les résultats arrivent. Nous avons investi, infiltrés, pénétré tous les domaines où il peut se cacher. Maintenant les fruits vont tomber...

 

Elle plissa alors les yeux ainsi que ses poings en regardant à nouveau l'horizon de la baie vitrée.

 

- Je serais au bas de l'arbre pour l'attraper...et l'ecraser de mes mains.

Et quelques dizaines de minutes plus tard, au beau milieu de l'après-midi, l'homme du couple qui travaillait non loin de sa tendre semblait en avoir fini avec son propre travail. Il acheva la note sur la dernière lecture d'un rapport qu'il posa sur son bureau dans un grand soupir de soulagement. C'était déjà ça de fait, et enfin il fallait dire.

 

- C'est fou comment on peut empiler autant de page dans une pochette..c'est un piège ça...

 

Il s'appuya sur les accoudoirs de son siège pour se lever et se dirigea en direction du petit bar de son bureau pour s'offrir une petite collation qui n'allait pas lui faire de mal après cette journée de travail.

 

- Je vais au moins prendre un petit verre pour me réveiller..

 

Au bar, il ouvrit ce dernier et en sortit une bouteille de cognac après avoir lister les alcools du regard. Il semblait que c'était son alcool préféré. Il posa la bouteille sur le bar et ferma les portes qu'il venait d'ouvrir pour en ouvrir d'autre à côté et en sortir un beau verre de cristal prévu pour la dégustation de l'alcool.

 

Il vit alors sur la table basse le dossier qu'il avait demandé a son service. Il était écris "Inukai" sur celui-ci.

En regardant le dossier il remplit son verre et rangea la bouteille dans son meuble, là où il l'avait prise. Il prit son verre en main et se rendit au coin canapé de son bureau. Il s'assit sur le canapé de cuir noir en face de la table basse où reposait le dossier. Il but une gorgée de son cognac et posa le verre sur la table pour le troquer contre le dossier qu'il ramena vers lui pour y fixer son regard. Il savait de quoi il s'agissait et était intrigué quant à ce qu'il pouvait contenir.

 

- Isuke Inukai..

 

Sans plus attendre il ouvrit le dossier pour commencer à le consulter avec intérêt.

Il put alors voire une photo de la jeune femme agrafée avec sa feuille de présentation. La photo avait été prise dans un poste de police semblait il, avec sur le mur l'échelle de traits noirs pour la taille. Quand il y pensait Rentaro ne savait rien d'elle finalement. A part les maigres détails qu'elle avait bien voulus dire.

 

En remarquant cette photo d'un style assez particulier il plissa les yeux. Vraisemblablement cette photo n'avait pas été prise pendant un séjour en vacances.

 

- Elle a été incarcérée..?

 

Il poursuivit ensuite en lisant la feuille de présentation, davantage intrigué par ce qu'il venait de voir. Il put alors commencer a lire un rapport écris par Arecia sous forme écrite, assez court mais précis et conséquent en informations.

 

"Isuke Inukai. Naturalisée Japonaise a l'age de 18 ans. D'origine Russe. Son père UIvannof est mort durant l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Pas plus d’informations sur ce dernier a ce jour. La Russie ne laisse filtrer que peu de choses sur cet incident. Sa mère, Miya, travaillait dans une école primaire proche du site. Morte irradiée deux mois après l'incident des suites d'un cancer et d'une tumeur généralisée. Le grand frère de Isuke, Lindow, est actuellement porté disparus et présumé mort vers la région de la Sibérie. Néanmoins, les récents rapports de notre nouvelle agence laissent des pistes sur une mafia ou une organisation criminelle Russe. Aucune information de celle-ci sur le sol Japonais. Sa petite sœur, Alisa Illinichina Amiella est un cas beaucoup plus intéressant. Elle a fuis le pays avec elle après la mort de son frère, et les tentatives multiple de meurtre sur celle-ci après qu'elle ait volé le portefeuille d'un des membres de gang local, avant de le tuer par accident. Aucune information supplémentaire sur cette histoire ci.. A noter que le verbe "fuire" n'est pas le bon dans les premiers jours. Les deux sœurs ont d'abord survécus dans le pays, à l'est avant de partir dans les terres plus profondes pour finalement arriver a la frontière Mongole. Leur village de départ est, comme constaté sur les cartes et données géographiques, très éloigné d'Angarsk, la ville ou elles se sont probablement arrêtés avant de passer la frontière. Aucune information relative au trajet ni aux conditions de trajets des deux sœurs. On sait seulement qu'elles ont atterries des mois plus tard au Japon, en passant par Pusan en Corée du nord pour rallier par bateau Fukuoka."

 

Rentaro vit alors dans le dossier les pièces géographiques données et précisés dans le texte de la femme, avec plusieurs traits rouges, laissant voire leurs possibles itinéraires.

 

Il se retrouvait bien étonné et surpris de lire toutes ces informations sur la jeune femme, mais aussi sur sa famille. Il y réfléchit davantage en consultant les pièces géographiques qui lui étaient fournies, un peu désemparé. Il ne l'avait pas vu venir. Il comprenait mieux pourquoi la jeune femme était aussi réticente à parler de son passé. Le moins que l'on puisse dire est qu'elle avait un passé assez atypique.

 

- (Elle s'est donc enfuie au Japon après la mort de sa famille...)


"Les deux petites ont fait un véritable périple pour arriver jusqu'ici. Parfois je me demande meme si c'est bien vrai, malgré les preuves. Pour en revenir à la cadette, après quelques années au Japon sa trace se perd et on met ensuite la main sur l'autre, Isuke. Malheureusement, l’absence de dates précises dans ce dossier constitue sa clé de voute. Néanmoins, comme mentionnn plus haut, on la retrouve dans des rapports d'espionnages à la solde d'une pègre étrangère. Cela laisse suggérer que nous avons donc une des deux sœurs, et qu'une mafia internationale en a la deuxième. Là encore, pas plus d'information, si ce n'est qu'elle semble serieusement impliqué avec Yahiro. Pour le moment c'est une des seules pistes qui nous relisent à lui. Enfin, concernant les differents rapports dans le dossier, ainsi que le tet fait par la docteur Satomi, mademoiselle Inukai semble souffrir de symptômes post traumatiques qui se seraient amplifié sur toute sa periode en fuite, faute de teaitement ou de milieu favorable a son bon équilibre psychologique. Je laisse le reste du rapport dans le dossier également. Mon avis personnel quand a ce recrutement et que madame Akihira s'est prise d'affection pour elle, e à vus en Inukai son propre passé. Ressentant sois de l'affection soit de l'empathie, ou bien les deux. Ces dernières lignes sont seulement le reflet de mon avis, et ne sont en rien utilisable dans un dossier juridique.

 

Docteur Arecia Al Rashia."


Une fois qu'il avait lu complètement le dossier, il le ferma en levant le visage vers le plafond, les yeux un peu entrouverts d'une mine à la fois réfléchie et déstabilisée. Il avait très bien fait de demander ce dossier car celui-ci venait de lui apprendre bon nombre de choses cruciales sur leur nouvelle recrue, sur sa vie et surtout son passé. Il ne s'était bien évidemment pas préparé à des pages toutes roses et une vie des plus agréables, mais il devait avouer que les résultats le dépassaient un peu. Par ailleurs il comprenait bien mieux le choix de cette jeune fille, surtout venant de sa douce tueuse. Il se rappelait du visage de celle-ci lorsqu'il lui en avait parlé au déjeuner après son premier entretient avec celle-ci.

 

- Alors les choses sont comme ça..je comprends mieux pourquoi tu l'as prise sous ton aile Akihira..

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