De l'autre coté de la justice - Tome II

Chapitre 12 : ARC II - La confirmation

10120 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 24/09/2017 19:13

Ainsi la journée se termina ensuite, la petite famille rentrant chez elle. Une fois reposé et restauré chacun partit se coucher pour être en forme pour la journée de demain qui commença pour Rentaro par le rapport Oral du dossier en question, Isuke Inukai. Celle-ci était assise sut le canapé en face du jeune homme, un verre en main après avoir finis son rapport avec la petite Yoshino ainsi que son espionnage.

 

Le patron lui, était tranquillement installé sir le canapé d'en face, une jambe par-dessus l'autre, les bras croisés. Même si la tâche n'était pas des plus compliquées le résultat était satisfaisant.

 

- Je vois. Bon travail.


- Rien de bien compliqué à faire de l'espionnage en surveillant une gosse.


Il baissa un peu le visage en fermant les yeux d'un fin sourire. Il est vrai que la tâche n'était pas très compliquée mais elle n'était pas pour autant de tout repos. Il connaissait sa fille.

 

- Elle peut s'avérer assez énergique et difficile à suivre par moment.


- bah, pour le moment ça va.

 

- Dans ce cas vous avez de la chance.

 

Il releva son visage et rouvrit les yeux pour la regarder calmement en conservant son petit sourire en coin.

 

- Ce sera tout ?


- Oui, je crois. Je vais retourner a ma surveillance maintenant.


- Très bien, faites donc.


- Sur ce, a plus.

 

Elle se leva alors et sortit du bureau.

Il la regarda partir un instant en quittant son sourire. Il semblait réfléchir à son sujet. Une fois sortie il se leva de son canapé et regagna son bureau pour s'afférer à ses affaires de la journée. Pendant ce temps, autre endroit, autre atmosphère. Dans un building du haut de la ville riche. Cela semblait être le siège social d'une société privée, comment en laissait penser les hommes et les vigils en costume. Quelques gouvernantes passaient ici et là, dans leur tenue classique noir également. Parmi elles, une femme, un grand chignon rose attaché à sa tête. Des yeux dorés tirant sur un jaune, calmes et réfléchis. Il s'agissait simplement d'Isuke Inukai, marchant calmement dans un long couloir a la moquette sombre de l'étage. Elle rentra après quelques mètres dans un bureau et ferma la porte une fois à l'intérieur. Puis elle se mit alors a nettoyer calmement avec le produit qu'elle avait dans son tablier le meuble de la pièce, ouvrant au passages quelques tiroirs de ce dernier. Ici et là elle exécutait sa tâche, feuilletant au passage quelques dossiers qu'elle trouvait, s'arrêtant par moment pour les lire brièvement avant de reprendre son nettoyage. Une fois la chose faite, elle sortit de la pièce et repartit a une autre, ainsi de suite, répétant les mêmes mouvements inlassablement. Elle était espionne a mi-temps et femme de ménage pour l'autre moitié de son temps, dans cette entreprise privé. D'apparence banale, mais semblant cacher quelques sombres affaires. Des semaines durant, elle s'exécuta ainsi, faisant son ménage habituel par le chemin habituel. Elle rendait parfois rapport a Akihira, comme aujourd'hui ou elle était de retour au quartier général, assise dans le carré de cuir de la patronne cette fois ci, des plans et des papiers étalés sur la table.

 

- Ils disent vendre du matériel électronique pour ordinateur à travers le monde, mais en ayant réussis à mettre la main sur quelques carnets de commande photocopiés, , j'ai pus dégager un flux majoritaire pour l'Australie.

 

- L'Australie ?

 

- C'est cela même. Ils envoient beaucoup de matetiel la bas, en le faisant transiter sous une compagnie de transport dont le nom du PDG est masqué. Une fois la bas les papiers ne mentionnent pas leur destination finale.

 

- Je vois.

 

- De-la, c'est le conseil d'administration qui a la main mise sur le reste des affaires. Chaque membre à accès au dossier complet, mais aucun n'est localisé au Japon à part le directeur du siège social de la compagnie. Mais je n'ai accès qu'à son bureau de manière surveillée.

 

-Tu n'a aucun moyen de pouvoir fouiller les affaires ?

 

- Même en faisant une pirouette classique, il y a bien trop de dossiers à fouiller pour pouvoir le faire. Je ne peu pas faire autant de repérage que je le souhaiterais, et leur étage est trop surveillé pour recevoir une diversion extérieur.

 

Soudain X releva le visage, ayant eu comme un déclic.

 

- L'extérieur...

 

- Quoi ?

 

- Justement. Et si tu passais par l'extérieur ?

 

Isuke la regarda d'un air assez curieuse de sa proposition.

 

- Comment ça ?

 

Elle lui donna alors en réponse un sourire joueur, se levant du canapé.

 

- Je crois avoir un plan classique mais qui marchera. J'espère juste que tu n'a pas peur du vide.

 

Et quelques jours plus tard, la encore le plan tomba alors sous les mains de Rentaro qui ne put, étant donné l'aval de sa chef, le valider malgré son côté atypique et quelque peu...dangereux. C'est ainsi que la jeune femme aux cheveux bonbons partit en direction d'un hélicoptère qui partait pour la côte, vêtu d'un bleu de travail de chantier avec une ceinture ou était accroché un mousqueton ainsi que du matériel de ménage. Hyuuga était à côté d'elle en lui tendant un petit appareil avec deux antennes sur le dessus de la boite.

 

- Qu'est-ce que c'est ?

 

- Un brouilleur. Planqué le quelque part et les caméras autour de lui dans un rayon de dix mètres seront hors service pour deux minutes. Tu auras donc peu de temps et ils enverront sûrement des renforts en voyant ça.

 

- Génial. Ça devrait aller.

 

- Une fois que c'est fait tu n'auras plus qu'à évacuer au point de rendez-vous. Une voiture t'attendra. Tâche de bien tomber.

 

- Compris.

 

Elles arrivèrent alors sur la plateforme de l'appareil prêt a décoller. Isuke monta à bord tandis que Hyuuga la regarda, un bras devant son visage pour se protéger du vent que faisaient les pales des hélices.

 

- Et tâche de réussir la mission !

 

- Comme toujours !

 

L'appareil décolla alors peu à peu, se soulevant du sol lentement avant de tourner sur lui-même une fois à une dizaine de mètres du sol, puis partit en s'inclinant vers la côte japonaises. De retour au building cible, alors que le bureau ciblé était actuellement désert, deux câbles étaient pendus de l'autre côté de la vitre de la piece. Une plateforme descendit peu à peu, laissant voire une paire de jambes en tenue de laveur de carreaux, puis un bassin ornés de mèches de cheveux roses. Puis le visage de la jeune femme, dépitée, se fit voire à travers la vitre. Visiblement le plan ne l'avait oas vraiment enchantée.

 

- Sérieusement...on se croirait sur un plan de film d'action...mais bon, c'est ce qui marche....

 

Une fois arrivée à bon niveau face au bureau, la jeune femme commença alors à prendre son matériel d'entretien et a faire ce pour quoi elle l'avait, à savoir récurer les vitres. Elle le fit alors avec attention puis, après une dizaines de minutes, alors qu'elle finissait la dernière vitre, les gardes dans le poste de contrôle purent voire quatre écrans viré au noir. C'était les caméras de surveillance du bureau du PDG du siège social.

 

- Eh ! Qu'est ce qui se passe avec les caméras du bureau ?

 

- 'sais pas...je vais tenter de les redémarrer...va voir si tout est OK en attendant.

 

Et c'est alors que le garde sortit que dans ce même bureau à la vitre maintenant découpée et pose sur le sol, trois ventouses contre elle, que la jeune femme fouillait avec une rapidité folle chaque tiroir et chaque meuble de la pièce. Elle ouvrait, feuilletait et referais frénétiquement les meubles et les rangements qu’elle trouvait a la recherche de quelque chose.

 

- Ou est il...ou il est bordel...

 

Elle continuait de fouiller en jetant ici et la des regards réguliers sur sa montre ou la trotteuse de l'aiguille bougeait lentement, à rythme régulier, indiquant le décompte qui allait bientôt finir. La jeune femme ouvrit d'un coup une autre armoire et se mit à fouiller avec une vitesse vraiment folle les papiers, comme si elle s'y connaissait bien dans ce domaine. Finalement elle bloqua sur l'un deux. Elle le sortit alors d'un coup et l'ouvrit, le feuilletant aussi rapidement que quelqu'un feuilletant un livre pour le plaisir visuel et auditif d'entendre les pages défiler a toute vitesse.

 

- Je l'ai !

 

Une fois ce sourire posé sur ses lèvres elle repartit rapidement vers la vitre avant que la porte du bureau ne s'ouvre. Le garde qui était alors au poste de contrôle et qui était monté rentra dans le bureau, le regardant de droite à gauche. Mais la pièce était comme d'habitude, rangée et propre, sans trace du passage d'Inukai. Il repartit alors en fermant la porte, son ami lui disant à l'oreille que la caméra remarchait. Sur le toit de l'immeuble, à quelques mètres de la, un corps sauta du haut de celui-ci, tombant en chute libre avant d'ouvrir un parachute arrivé à mis hauteur de la tour. Il descendit alors lentement au grès du vent, tout en maîtrisant sa trajectoire entre les immeubles de la ville avant d'arriver dans une rue peux fréquentée, à quelques dizaines de mètres de là. Une voiture noire attendait et aida la personne à monter a bord avec son parachute avant de démarrer et partir rapidement de cet endroit. C'est alors qu'après un itinéraire plutôt long, chargé de détours et de bifurcations sinueuses, la voiture repartit a l'aéroport pour reprendre l'hélicoptère de la base de X, resté à quai. Il en redémarra rapidement et repartit vers celle-ci.

Pendant le trajet en hélicoptère de la silhouette elle se rendit compte que l'on entrait en communication avec elle par le biais de son oreillette. Il s'agissait d'une voix masculine que l'on connaissait bien.

 

- Inukai ? Comment ça s'est passé ?

 

- C'était serré, mais tout s'est déroulé sans accrocs. Je crois avoir ce qui nous intéresse.


Et à l'autre bout du "fil" si on pouvait le formuler ainsi, on voyait la silhouette d'un homme au costume, assis sur une chaise de bureau confortable et de cuir noir qui prit un fin sourire satisfait aux lèvres, le tout dans un bureau qui n'était également pas inconnu.

 

- Parfait. Restez prudents sur le retour.


- Compris.


Après cette recommandation l'homme à l'autre bout de la conversation coupa la communication. Et ce même homme dans son bureau se relâcha dans son fauteuil en poussant un bref soupir de soulagement et de contentement. Cet homme n'était autre que Rentarô qui depuis son poste avait plus ou moins suivi le déroulement de la mission, les déplacements de la jeune femme. Il n'était pas sûr du résultat mais il venait d'en avoir la confirmation. C'était un succès.

 

- On dirait bien qu'elle a encore fait du bon travail.


Et le soir venus, après cette mission mouvementée, Akihira rentrait avec Rentaro dans leur domicile. Après un bon repas en famille ainsi qu'un moment de détente dans le bain, le couple se retrouva dans le lit de la chambre commune avant de se coucher.

 

Une fois bien allongé dans le lit conjugal Rentarô poussa un long soupir à la fois de plaisir et de détente. Il était vrai que le siège de son bureau était confortable, mais pouvoir s'allonger de la sorte sur un bon matelas l'était tout autant si ce n'est plus, si l'on rajoutait la présence de la femme qu'il aime à ses côtés.

 

- Aaah...

 

La femme n question était déjà installée, regardant quelques petits sites ici et là pour passer le temps.

 

- Tout s'est bien passé avec la petite Isuke ?


Il passa ses mains derrières sa tête pour se mettre davantage à l'aise et s'étirer un peu, les yeux fermés.

 

- Ha. La mission a été un succès.


-C'était une bonne idée de la recruter.

 

- Je pense aussi. Elle fait du bon travail pour le moment.

 

-Ton équipe étudiés le dossier. On en saura plus demain. D'ici la...

 

Elle ferma son ordinateur avant de se blottir contre son petit ami en fermant les yeux.

 

- Je vais me reposer un peu...

 

En sentant son corps se mettre contre le sien il prit un léger sourire en tournant son visage vers le sien, les bras derrières la tête. Peu importe le temps qui passait il ne se lassait jamais de ce contact.

 

- Ça va te changer..


- Moui...je sais...


Après quoi un petit silence s'installa avant que celui-ci ne reprenne calmement en continuant de la regarder de son petit sourire.

 

- Tu l'aimes vraiment bien cette petite je me trompe ?


- Un peu plus que les autres c'est vrai.


- Elle te ressemble assez.


- Tu trouves ?


- Ha. C'est d'ailleurs pour ça que tu l'as choisi non ?

 

- Pas vraiment. C'était en plus

 

Il prit une pointe de suspicion joueuse dans son regard et son sourire en continuant de la regarder contre lui.

 

- Quoi donc ?


- Son petit air perdu.

 

- C'est-à-dire?

 

- A la dérive quoi. Elle a été perdue...des années durant.


Il comprit alors où elle voulait en venir. Il tourna son visage vers le plafond calmement. Ce qu'il entendait de sa part n'était pas si différent de ce qu'il avait pu lire dans le rapport fait par Arecia au sujet de la jeune femme quelques semaines plus tôt.

 

- Tout comme toi.


- C'était assez différent....quoi qu'il en soit, elle est en sécurité maintenant. Enfin...outre son travail.


- On peut dire que l'on a une couverture sociale pour les employés assez performante.


- Hé, faut bien.

 

Et le lendemain matin, à l'heure du déjeuner matinal, Akihira descendis les escaliers en dernière, arrivant à la cuisine ou Rentaro et Yoshino était déjà attablés, sous les plats et les mains de Chachamaru qui s'occupait du repas.

La petite qui mangeait son omelette en compagnie de son père, et déjà habillée pour sa journée de cours leva le visage vers elle de son grand et mignon sourire pour la saluer de si bon matin, déjà bien énergique.

 

- Bonjour Maman !


Sa mère était alors a l'opposé de sa fille pour la vitalité matinale. Elle était bien loin d'être aussi énergie comme en témoignait sa petite mine.

 

- B'jour....


Rentarô qui était à côté d'elle un toast avec de la confiture avec pour accompagner une tasse de café encore chaud prit à son tour la parole d'une voix un peu plus basse à cause du réveil qui était encore assez frais.

 

- Bien dormi..?


Comme parfois elle répondus d'un petit grognement sans reproche envers son homme cependant. Elle était simplement encore dans les limbes.

 

-Mmmh...


En sachant bien dans quel état elle se trouvait, lui qui maintenant en avait bien l'habitude, il saisit de sa main libre le deuxième toast posé dans la petite assiette devant lui pour l'amener comiquement à la bouche de celle-ci pour qu'elle en croque un morceau sans vraiment d'effort.

 

La jeune femme ouvrit instinctivement la bouche quand l'odeur du pain grillé lui arriva aux narines avant de croquer d'un coup dans la tartine et avaler d'une traite son bol de lait chaud au cacao que Chachamaru venait de lui glisser. Malgré son âge avancé la femme n'aimait toujours pas le café, que cela soit au lait ou avec du sucre. Elle répugnait encore cette torréfaction amère tout comme ces feuilles sèches et mises dans de l'eau que l'on appelle thé.

 

Et ça aussi, son compagnon le savait très bien. Tout en mangeant lui-même et en lui donnant à manger il la regardait d'un air quelque peu sceptique. Même après toutes ces années ensemble elle n'avait pas changé. Sous ses airs de directrices et de tueuse légendaire elle restait une enfant, assez mignonne cela dit. Il ne savait pas vraiment dire si c'était quelque chose qui le charmait ou de le désespérait. Peut-être les deux, pour lui qui était un amateur de café assez prononcé.

 

Puis le couple partit alors dans le hall se préparer a aller au travail avec leur fille, mettant également ses chaussures tandis que Chachamaru, restant en arrière, attendait patiemment. Depuis l'ouverture de l'entreprise de la femme, c'est elle qui amenait leur fille au collège. Passer du temps ainsi avec elle ne la dérangeait pas. Au contraire, elle trouvait toujours cela agréable. Tout comme le rituel de vérification que la mère faisait sur sa fille. Toujours présente pour remettre un bouton, ou lui dire de s'habiller plus ou moins chaudement, elle couvait tellement sa fille....mais la chose que devait lui faire son père était bien sa nourriture. Un des domaines ménagers et culinaires que la tueuse maintenant patronne ne connaissait pas. Puis comme toujours s'en suivis un grand câlin de la mère qui serra sa fille contre elle, lui baisant le haut de sa tête ornée de ses deux couettes bleues. Pour le moment son gène héréditaire dû aux radiations et qui modifiait la couleur de ses cheveux semblait se caler sur cette couleur.

 

- Et suis bien en cours...


La petite fille aimait toujours autant ce genre d'intention de la part de sa mère, quelque part ça lui donnait des forces pour la journée qui allait suivre. Mais étant donné sa dernière phrase qu'elle prenait un peu comme une réprimande, elle gonfla un peu ses petites et mignonnes joues rougies en se laissait faire d'une petite voix de jeune fille timide.

 

- Comme toujours...

 

Le père qui lui était déjà prêt depuis l'extérieur regardait sa compagne faire avec leur fille, une nouvelle fois un peu sceptique en la voyant embrasser leur petite de la sorte. Qui sait, peut-être ressentait-il une pointe de jalousie ?

 

- (Moi je peux aller me brosser au bureau..)

 

Ainsi la fille adorée partit avec le robot pour le collège tandis que X et Rentaro eux, apres leur trajet habituel, étaient dans l'hélicoptère en destination de la base du couple. Akihira tourna alors le visage vers Rentaro, assise en face de lui, alors qu'elle regardait par la fenêtre de l'appareil.

 

- Isuke va partir au domicile du PDG du siège qu'elle avait infiltré. On a eu son nom dans le dossier et j'ai reçus un message tôt ce matin partit dans la nuit pour le me le dire.

 

Elle passa une jambe au-dessus de l'autre et croisa les bras.

 

- C'est une chef d'unité, mais pour cette fois, j'aimerais que tu y aille avec elle. Pour voir si elle sait se faire discrète. Et puis, tu pourras mettre un début de jugement sur ses capacités.


Il ne s'attendait pas vraiment à cette requête. Comme d'habitude il s'était attendu à une journée plutôt tranquille au bureau, comme à l'ordinaire avec toutefois le stress du suivi de la mission. Tout compte fait il allait pouvoir sentir ce stress de lui-même en pleine immersion.

 

- Tu veux vraiment que je l'accompagne..?


- Si ça ne te dérange pas.

 

Il passa sa main dans sa nuque et tourna un peu son visage sur le côté, dubitatif. Il avait beau réfléchir à la chose, en prenant en considération sa propre position dans leur organisation et celle de la femme, il n'avait pas beaucoup de choix possibles.

 

- Si c'est toi qui me le demandes..et puis tu es la patronne.


- Et toi le chef direct du département administratif. Ce n'est plus vraiment ton rôle mais je voudrais quelqu'un de confiance sur ce coup.


Il croisa à son tour les bras en fermant les yeux maintenant d'une mine qui montrait qu'il était prit de court et qu'il ne savait pas trop quoi penser de cette requête.

 

- Vraiment..tu n'aurais pas pu m'en parler hier soir plutôt que ce matin..


- Je te l'ai dit. Je ne l'ai su qu'aujourd'hui.


Puis au bout du compte il finit par prendre un bref sourire. Elle disait que c'était pour juger de ses compétences, ce qui était sûrement vrai, mais il sentait aussi qu'il y avait peut être quelque chose d'autre derrière cela.

 

- Tu aimes vraiment bien cette gamine..


- Hé ?


Il releva un peu le visage pour la regarder en rouvrant les yeux d'un sourire.

 

- Pour vouloir que je l'accompagne.

 

- Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose c'est tout.

 

- C'est bien ce que je dis. Et moi, tu ne crains pas qu'il ne m'arrive quelque chose ?


Elle pris alors un sourire joueur a son encontre. L'entendre dire cela l'amusait assez, car elle connaissait son niveau. Il était loin d'être mauvais, ou aussi bon qu'elle. Il savait très bien se défendre.

 

- Mais je ne m'en fais pas pour toi voyons.

 

Et en retour il lui souriait également de cet air joueur qu'ils avaient bien en commun mais qui les séduisait l'un et l'autre mutuellement. Il aimait bien continuer sur ce petit terrain une fois qu'il était lancé.

 

- C'est un cruel tu ne trouves pas ? Tu t'en fais plus pour une gamine que tu as rencontrée il y a quelques semaines que pour l'homme avec lequel tu vis depuis maintenant plus de dix ans.


- T'a suffisamment reçu justement non ?


- Oh, tu veux dire que maintenant je n'ai plus besoin de recevoir quelque chose de toi ? Tu es lassée de moi ?


- Mais non, mais non hehe.

 

- Alors peut-être il y avait-t-il une période limitée pendant laquelle je pouvais espérer recevoir des intentions de ta part ?

 

- Voila que ça se plaint maintenant....


- Eh, c'est toi qui a dit que je n'avais plus rien à recevoir de ta part..


- Donc tu acceptes ?


Il repassa sa main dans sa nuque en refermant les yeux. Il prit maintenant un air résigné. Il ne voit pas pourquoi il refuserait la demande.

 

- ..Ha, considère que c'est fait.


- Bien.

 

Puis l'hélicoptère arriva a bon port, les deux travailleurs partant chacun de leur coté faire ce qu'ils avaient a faire. Et une fois dans son bureau après quelques minutes de trajet, installé dans son fauteuil, Rentarô était déjà en train de communiquer avec quelqu'un par téléphone, une personne dont l'identité était facilement devinable, et pour cause.

 

- Inukai ? Venez dans mon bureau maintenant s'il-vous-plaît.

 

- Compris.

 

Une fois le telephone raccroché et après une petite dizaine de minutes supplémentaires, la porte gauche du bureau s'ouvrit alors pour laisser entrer la jeune femme, dans ses bruits réguliers de ses bottes marrons.

 

- Vous vouliez me voire monsieur ?

 

Ce dernier l'attendait sans avoir bougé de son bureau, une jambe par-dessus l'autre. Il la regardait arriver calmement de son regard transperçant et lui fit signe de s'installer dans le siège en face de lui.

 

- Asseyez-vous.


Elle s’exécuta alors avant de le regarder, un doigt entortillant la mèche de cheveux rose qu'elle avait sur sa droite, naturellement entortillée en bouclettes.

Il ne fit pas plus attention à cela. Il avait maintenant plus ou moins l'habitude depuis le temps de ce petit tic de sa part, d'autant plus qu'il était l'heure de parler des choses sérieuses.

 

- On m'a prévenu que vous allez faire votre infiltration ce soir. On commence les choses concrètes.

 

La femme prit une petite mine ennuyée a cette remarque.

 

- Alors l'attaque sur le building de l'autre n'était pas quelque chose de concret ?

 

En réponse il prit une pointe d'exaspération sur son visage. En l'occurrence ça l'était, mais ça ne faisait pas partie de la même mission, ou plutôt du même dossier.

 

- Je parlais pour le suivi de cette entreprise, pas l'autre..

 

- Ah ? Eh bien ?


Il baissa un peu la tête en poussant un léger soupir d'exaspération. La conversation partait rapidement sur autre chose et ce n'était pas le but.

 

- Oubliez..


- Donc ?


- Je vais aller droit au but. Lorsque l'on m'a parlé de cette infiltration, il n'y avait pas que cela. On m'a également demandé de vous accompagner.


- Ah ? Pourquoi ?


- Pour m'assurer moi-même de vos compétences sur le terrain. Et de m'assurer également du bon déroulement de la mission dans le même temps.


- Bon...si ce sont les ordres.

 

Il put sentir que cette annonce ne semblait pas vraiment réjouir la jeune femme. Peut-être le prenait-il un peu mal et reprit un certain blase sur son visage, il se montrait perplexe.

 

- Eventuellement vous pouvez cacher votre joie..

 

- Disons que je n'aime pas avoir quelqu'un que je ne connais pas dans mon dos. Rien de personnel.


Et ce qu'elle venait de dire n'était pas vraiment pour améliorer la situation.

 

- Je suis quand même votre patron..

 

- Je vous connais pas quand même.


Au bout du compte il s'enfonça un peu plus dans son fauteuil et referma les yeux en reprenant plus ou moins son calme. Ce n'était pas le moment de s'attarder sur de petits détails du genre.

 

- Enfin. De toute façon la chose est décidée.


- Très bien. Quand partons-nous ?


- Ce soir s'il n'y a pas d'imprévu.


- Très bien.

 

- Il y a-t-il quelque chose dont vous voudriez parler avant la mission ?


- je ne crois pas. Et vous ?


- Comment la sentez-vous ?

 

- C'est une mission de routine. Cela devrait être rapide et facile.


- Il est vrai qu'en soit cette mission ne diffère pas vraiment de celle que vous avez l'habitude de faire. Cependant un imprévu peut surgir n'importe quand.


Elle pris alors un petit air contrariée. Voire son chef parler d'elle ainsi, malgré l'absence d'arrière-pensées ne l'enchantait pas vraiment. Elle percevait ces paroles comme un instructeur disant quoi faire a une débutante.

 

- Je sais bien...


Et sans vraiment de difficulté il remarqua cette apparition de contrariété et ce qui pouvait la déclencher. Effectivement il n'avait pas d'arrières pensés et pour corriger cela il voulait rectifier le tir.

 

- Ne pensez pas que je vous donne une leçon. Ce que je vous dis vaux pour vous, mais aussi moi et n'importe qui.

 

- D'ailleurs il faudrait mieux y aller dans la journée.

 

Il prit une pointe de curiosité à sa recommandation qui sortait un peu de nulle part.

 

- Ah ? Pourquoi ça ?


- Tout simplement car il rentre chez lui le soir.

 

- Vous l'aviez mentionné dans vos rapports ?

 

- Pour avoir fait le ménage bon nombre de fois vers son bureau j'ai appris ses horaires.

 

Il commença alors à se poser des questions sur l'ordre de mission que lui avait donné sa patronne. D'un côté on lui disait que l'opération allait se dérouler pendant la nuit, de l'autre, ou plutôt en face, on venait de lui dire qu'il était préférable de l'exécuter de jour. Si tel était le cas il se demandait pourquoi sa compagne n'avait pas préféré la faire de jour.

 

- (Dans ce cas pourquoi Akihira souhaite la faire pendant la nuit..)


- Il y a un problème ?


Après avoir réfléchi un petit instant sur la question il regarda de nouveau son employée calmement.

 

- En ce qui concerne le temps d'action je vais en parler avec Akihira.


- Ah ? Tres bien.

 

- Je pense que ce sera tout. Je vous recontacterai lorsque j'aurai l'heure précise du début de la mission.


Elle se leva alors du siege et s'inclina de son sourire naturellement aguicheur et lui tourna le dos, partant vers la sortie du bureau.

 

Il la regardait alors partir vers la sortie de la pièce depuis son siège après en avoir terminé avec elle. Toutefois avant qu'elle ne sorte il lui adressa des derniers mots.

 

- Prenez le temps de vous reposer dans l'attente de la mission.


- Je vais aller m'entrainer, merci.

 

Elle sortit ensuite sur cette phrase en refermant derrière elle la porte.

Il regarda en direction de la porte quelques secondes après son départ en prenant une mine peu convaincue et un peu troublée. Il ferma les yeux et lâcha un bref soupir en passant sa main dans sa nuque. On ne pouvait pas vraiment dire que les deux jeunes gens étaient en de très bons termes. Au vu de la tournure de la discussion il ne parvenait pas à savoir ce qu'elle pensait de lui en tant que patron.

 

Puis à la pause repas du midi, le jeune sous-chef était alors comme toujours partit rejoindre la salle des "chef" a l'arrière de la grande salle pour le personnel. Il put voire en ouvrant la porte que tout le monde était déjà présent.

En entendant l'arrivée de quelqu'un, la mère de l'homme qui était déjà à la table regarda en direction de l'entrée pour y apercevoir son fils. Elle prit son fin sourire comme on le connaissait bien.

 

- Ah, Rentarô. Comme toujours tu es à l'heure.

 

Ce à quoi répondit Rentarô en d'approchant de la table pour s'y asseoir tout en posant son plateau sur la table avant de ramener sa chaise vers la table.

 

- Ha. C'est devenu une habitude.

 

Le reste de l'Assemblée le regarda également arriver puis retourna a son repas sans ajouter quelque chose. Ce n'était pas que quand quelqu'un arrivait ils ne désiraient pas lui parler, mais Arecia n'etait pas vraiment bavarde sauf pour le travail, malgré des prédispositions d'oratrice. Quant à Hyuga, elle etait toujors plus occupée a l'admirer que parler. Yamato elle ne parlait que si on le lui demandait ou si c'était nécessaire. Parfois même en attendant que ce soit d'abord Akihira qui prenne parole. Mais quand à cette dernière, tout le monde connaissait son horreur pour les mots sauf en temps de travail. Alors qu'il commença à manger son plateau repas Rentarô brisa ce silence en prenant la parole soudainement de sa voix calme et grave d'homme de la trentaine.

 

- Il faut revoir l'horaire de début de mission, Akihira.


La concernée releva le visage vers lui, assis en face d'elle.

 

- Mmhh ?


- Inukai m'a dit qu'il est préférable d'effectuer la mission dans la journée.

 

- Je comprends. C'est plus simple en effet.

 

Il releva le visage pour la regarder avec une pointe de blase, perplexe. Il aurait bien voulu l'entendre ce matin.

 

- Tu n'aurais pas pu y penser avant..?

 

- Je l'ai fait en pleine connaissance de cause.

 

Il se recula un peu sur sa chaise en conservant ce visage sceptique avec toutefois une levée de sourcil pour témoigner de son intrigue.

 

- C'est-à-dire ?


- C'est aussi pour la tester un peu.

 

Il prit un air davantage blasé et exaspéré sur sa réponse. Il sentait qu'il était au centre de quelque chose sans vraiment le vouloir.

 

- (D'abord je dois l'accompagner pour juger de ses capacités et maintenant on me donne de faux ordres de mission pour la tester..qu'est-ce que je fous dedans moi..)


- ça ne devrait pas la gêner outre mesure. Ça te dérange ?

 

- Pas vraiment. Juste que..

 

Il passa sa main dans sa nuque d'un air quelque peu ennuyé. Ça ne le dérangeait pas spécialement mais la façon dont il l'apprenait un peu.

 

- J'aurai préféré que tu me préviennes que tu attendais ça de sa part plutôt que de me donner de fausses informations.

 

- Désolé, ça m'était sorti de la tête.

 

- Pour une mission importante comme celle-ci en plus..

 

- Importante, tout est relatif.

 

Arecia pris alors la parole en allumant sa longue cigarette, toujours aussi impassible.

 

- Tout est relatif pour toi, X.


Ce à quoi rajouta la même du jeune homme en mangeant une bouchée de son sandwich avec également son air bien à elle et qui ne changeait aucunement depuis le temps, un petit sourire séduisant en coin les yeux fermés.

 

- Très rares voire inexistantes sont les exceptions que tu prends au sérieux.


- Vous êtes tous contre moi ou..?

 

Rentarô prit discrètement un petit sourire narquois et moqueur en reprenant son repas comme si de rien n'était.

 

- Elles disent seulement la vérité.

 

- Je suis simplement relative c'est tout.

 

- Tu l'es parfois un peu trop quand même.


Elle se laissa alors tomber de côté contre son amirale en la serrant contre elle d'un ton ironique. Elle prenait toujours plaisir a taquiner la femme qu'Arecia lui avait envoyé il y avait des années de ça.

 

- De toute façon ma préférée ici c'est Yamato !

 

Assez surprise de l'action de son patron envers elle la jeune femme ouvrit grands les yeux de cette même surprise mêlée à l'embarras avec l'apparition d'une couleur rouge sur ses joues. Comme toujours elle montrait la réaction que la femme escomptait.

 

- Ma..madame..?!

 

- Oui ?


- Que-que faites-vous..?

 

- Je cherche du réconfort auprès de toi voyons !

 

Cependant cela n'était pas vraiment pour l'aider à comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait.

 

- Du..du réconfort..?

 

Miki qui était pratiquement juste à côté de la petite scène but une gorgée de sa boisson de son fin sourire, d'un petit ton sarcastique et moqueur.

 

- A force de te coller comme ça à elle on va finir par se demander si tu n'aurais un penchant spécial, Akihira.


La concernée la regarda alors d'un petit sourire moqueur bien a elle.

 

- J'ai rien contre les femmes tu sais.

 

Elle bloqua un petit instant avec cette réponse qui, avouons-le, la surprit un peu. Elle regarda ensuite son fils qui pour le coup, était plutôt concerné.

 

- Certains risquent d'être surpris..

 

Et le concerné justement releva comiquement le visage, la bouche pleine d'un air perplexe. Il ne prêtait pas vraiment attention à ce qui se passait autour de lui, il était davantage concentré sur son repas.

 

- Mh ?

 

Miki posa son coude sur la table et reposa son visage sur la paume de sa main en le regardant de son petit sourire narquois.

 

- Tu as entendu, ta femme dit qu'elle n'a rien contre les autres femmes.

 

Se montrant fidèle à lui-même il rebaissa le visage vers son plateau et prit une nouvelle bouchée en reprenant la parole comme si de rien n'était, complètement détaché.

 

- Ah, moi aussi je n'ai rien contre d'autres femmes.


Elle le regarda alors d'un petit air vexée. Malgré le nombre de fois ou elle entendait des choses de ce genre même sous ce ton elle le prenait d'une certaine manière pour elle, se serrant encore plus contre Yamato.

 

- Quel mec j'ai eu...


La jeune femme qui ne pouvait que la laissait faire ne savait absolument pas quoi faire justement dans cette situation, tandis que l'homme continuait de manger tranquillement comme si de rien n'était bien que l'on pouvait voir un petit sourire en coin de bouche.

 

- Tu inverses les rôles là..


-De toute façon c'est Yamato ma préférée...


La jeune femme ne savait toujours pas où se mettre avec son employée qui se tenait contre elle de la sorte. Quelque part entendre cela de sa part lui faisait plaisir mais dans la situation actuelle elle ne savait pas ce qu'elle devait en passer.

 

- Je-je..je suis contente que vous êtes satisfaite à ce point de mes services Madame..

 

- Si c'est tant que ça ta préférée je peux vous laisser toutes les deux et aller vivre ailleurs tu sais.


- MMh...c'est tentant héhé...


- Très bien, on fera comme ça à partir de ce soir donc.

 

L'amirale qui était maintenant au beau milieu de tout ça sans l'avoir voulu une seule seconde gesticula comiquement la tête d'un coté puis de l'autre avec des yeux ronds et blancs de panique.

 

- U-uuuuuuuuuueeeeeh..?!


Puis le soir venus justement, il était temps pour le vice chef de se préparer a sa mission avec Isuke. Alors qu'il marchait dans le couloir qui menait jusqu'a la plateforme de l'héliport, il put voire les portes au bout de celui ci s'ouvrir pour laisser voire l'appareil, les hélices deja activés avec une silhouette assise dans celui ci.

 

Rentarô marchait calmement et tranquillement, les mains dans les poches de son pantalon. Il était dans sa tenue habituelle, dans son costume qui lui allait toujours comme un gant, parfaitement repassée et tout ce qui allait avec. Même à l'époque il ne changeait pratiquement pas de tenu, peu importe où il allait et le danger qu'il encourait. Il montrait toujours cet aspect détendu et relax de son personnage même si cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas prit part à une mission lui-même, bien qu'il n'ait jamais participé à l'une d'entre elles car à l'époque où il habitait encore à l'ancien appartement de la tueuse avec sa famille il y a de cela plus de dix, ce genre d'escapades tenaient plus de la survie que de la mission surveillée.

 

- (Donc au final elle se déroulera bien la nuit..)


Quand il arriva a l'hélicoptère déjà en route, il y grimpa rapidement et un homme ferma la porte de l'extérieur. Pour une fois il put alors voire la jeune femme qui allait l'accompagner, habillée d'un long pantalon noir quelque peux moulant avec une veste noire a fermeture éclair, tapotant sur son smartphone sans se soucier de lui, alors que l'hélicoptère décolla.

Installé, il la regardait en croisant les bras. En voyant qu'elle ne lui accordait pas la moindre once d'attention, bien trop obnubilée par son téléphone, il prit une petite mine désappointée. Vraisemblablement le chemin n'allait pas être très bavard.

 

- (Je suis sûr qu'elle ne remarquerait même pas si je saute de l'hélicoptère..)

 

Puis une fois arrivés sur la terre ferme a nouveau, le groupe partit, a l'arrière d'un vanne en direction du domicile de l'homme ciblé. En l’occurrence, c'était la maison et non la personne qui était ciblée. Isuke brisa alors le silence.

 

- Je suppose que c'est la chef qui a exigé a faire cette mission de nuit. Elle savait que le type serait ici. Je suppose que c'est un autre test pour mes capacités.

 

Rentarô avait le visage un peu tourné pendant le trajet. Il regardait ailleurs, toujours avec cette pointe de désappointement sur le visage. Cette histoire de test commençait un peu à l'ennuyer, il n'entendait que ce mot depuis la matinée et à côté il n'était pratiquement prévenu de rien.

 

- Peut être, peut être pas.. (Elles n'ont que ce mot à la bouche aujourd'hui ou quoi..)


-Quel est l'objectif de la mission de ce soir déjà ?

 

Il répondit simplement sans porter son regard sur elle.

 

- Infiltrer le domicile pour récupérer le reste des informations sur l'envoie de matériel en Australie. Le dossier ne mentionne pas les noms importants des fournisseurs, on n'a donc vraisemblablement pas d'autres choix que de les avoir à la source.


-Je vois. Rien de bien difficile.


Il baissa un peu la tête en fermant les yeux, prenant désormais un air calme et assez sérieux. Il ne fallait jamais se fier aux apparences.

 

- Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut se relâcher. Je doute qu'un homme de sa trempe ne couvre pas ses arrières.


-Je me doute bien.

 

- Une fois arrivés je resterai surtout passif et en retrait. Je n'agirai que lorsque ce sera nécessaire.

 

- Très bien.


Il se remit droit sur la banquette du van et rouvrit les yeux pour la regarder calmement sans croiser les bras.

 

- Enfin, il ne devrait pas y avoir de complication donc je ne devrai pas être contraint à agir.


- D'après les informations que j'ai il vit dans une maison assez aisée de la périphérie. Si il y a des gardes ce sera déjà étonnant.


- On ne sait jamais.


- Vous pensez à vous détendre des fois ?


- Seulement lorsque c'est le moment.


- Dans ce cas profitez. On n’a pas encore besoin de se monter les nerfs.


Il prit une pointe d'exaspération sur son visage. La chose était plus facile dire qu'à faire lorsque l'on était en compagnie d'une femme aussi peu bavarde et scotchée sur son smartphone.

 

- C'est plus facile à faire lorsqu'il y a de la conversation..


-Dans ce cas de quoi voulez-vous parler ?


- Pas spécialement. Et vous ? Normalement ce sont les jeunes qui ont le plus à dire.

 

- Je suis donc jeune a vos yeux ?

 

Il tourna de nouveau son visage sur le côté et commença à passer sa main dans sa nuque. Discrètement et d'un air un tant soit peu déboussolé il jeta un regard sur la jeune femme qui justement, d'après ses informations ne faisaient pas aussi jeune qu'elle ne le paraissait.

 

- Pour quelqu'un qui est censé avoir plus de la quarantaine assez..

 

Elle releva alors le visage, ne comprenant pas le sens de sa question.

 

- Pardon ?

 

Il se remit droit sur la banquette, il n'avait toujours pas décroisé les bras. Il prit alors un certain sérieux en la regardant.

 

- Vous avez plus de la quarantaine non ?


Elle pris alors un petit air ironiquement contrariée a cela.

 

-Je fais si vieille que ça ?


Il s'aperçut bien rapidement qu'il n'eut pas vraiment la réaction escomptée. Il vit bien que cette remarque semblait assez la contrarier et à vrai dire, cela ne collait pas à ce qu'il s'attendait en liaison avec les informations dont il disposait. Il prit une pointe de blase sur le visage, il commençait à douter.

 

- (Attends..elle est vexée...?)


- C'est pas très sympa ça...


Il commençait à avoir des doutes sur les informations qui lui avaient été données.

 

- (Ne me dites pas que..)

 

Il avança un peu son visage vers elle, il se montrait assez curieux et intrigué à son écart.

 

- Quel âge avez-vous..?

 

- J'ai 24 ans.

 

Ses doutes venaient d'être confirmés. Cependant compte tenu des informations et de la personne de qui il les tenait il ne pouvait se laisser convaincre aussi facilement. Il réitéra sa question en clignant des yeux.

 

- Vous en êtes sûre..?


-J'ai une tronche de vieille ?


Et en regardant bien une nouvelle fois, à la fois le visage de la jeune femme qui effectivement était tout sauf vieux et ridé, mais aussi l'expression qu'elle affichait, il pouvait constater que non avec désarroi.

 

- ..Non, pas vraiment...

 

Il se remit droit sur la banquette, le visage ceci-dit un peu baissé avec une expression à la fois déstabilisée mais aussi pensive. Ce point ne concordait absolument pas avec ce qu'il avait pu lire dans le rapport qui lui avait été fait sur la-dite femme, ce qui pouvait également l'agacer.

 

- (Qu'est-ce que ça veut dire..le rapport serait falsifié..?)

 

La voiture s'arrêta alors, ne faisant plus de bruit. Le moteur se coupa.

Quand le véhicule s'arrêta Rentarô regarda en direction des doubles portes de l'arrière du van en reprenant son calme et son sérieux.

 

- On dirait bien que nous sommes arrivés.

 

-Descendons.


Elle n'eut pas besoin de lui dire deux fois. Rentarô se leva de sa banquette et se dirigea vers les doubles portes de l'arrière du van. Il se montra prudent à la sortie. Il ralentissait ses mouvements momentanément tout en gardant à portée de main son revolver, au cas où un problème surviendrait comme une embuscade. Après ces lents mouvements, il saisit la poignée intérieure d'une des deux portes avant de l'ouvrir d'un grand coup sec.

 

Le van s'était alors arrêté dans une rue voisine a celle ou la demeure de la cible était construite. Les quartiers pavillonnaires étaient tous calme a cette heure de la journée, ou plutôt de la nuit. Pas un chat dans les rues, et les lumières des villas étaient toute éteintes, a part quelques rares. Les réverbères faisaient la majeure partie de l’éclairage avec les petits éclairages des maisons. Isuke descendit a son tour, regardant la rue ou les maisons de marbre et de pierre, entourés de belles haies vertes et de rosiers étaient disposées.

 

- Bien. On a plus qu'a faire un petit plan pour rentrer dans la villa.

 

Rentarô tourna son visage vers la jeune femme pour afficher un air à la fois comiquement perplexe et neutre. Quelque chose dans sa phrase avait fait tilt.

 

- Comment ça "on"..? Vous prenez ça pour un test alors c'est à vous de faire le travail non ?


- Ah, oui, vous.

 

Elle le regarda alors d'un air quelque peu ennuyée.

 

- Bon....vous m'attendez ici alors ?

 

En réfléchissant sur ce point il pencha un peu la tête sur le côté et passa sa main dans sa nuque, lui aussi d'un air un tant soit peu ennuyé. Il ne pouvait pas se contenter de rester ici à attendre bien sagement.

 

- Comme je dois juger de vos capacités je dois quand même vous suivre.


-Dans ce cas prenez la vision thermique dans le coffre du van et observez moi depuis un point en hauteur.


Il se remit droit et regarda de nouveau la femme en affichant une pointe de surprise.

 

- Ah, ce n'est pas bête comme idée.


- On fait comme ça ?

 

Il hocha faiblement de la tête pour approuver. Il prit finalement un fin sourire, sûrement du fait que l'idée était ingénieuse et ne lui déplaisait pas.

 

- On fait comme ça.

 

- Bien, dans ce cas j'y vais.

 

La jeune femme partit alors en direction du trottoir d'en face.

Quant à Rentarô il fit comme il était convenu. Il retourna dans le van pour y prendre des lunettes à vision thermique dans le coffre du véhicule avant de partir de son côté à la recherche d'un point en hauteur pour pouvoir observer le déroulement de la mission.

Dans la rue, une ombre se faufila alors entre les maisons. Puis celle-ci sauta au-dessus d'un muret pour atterrir dans le jardin d'une "petite" demeure au toit rouge et a la grande piscine ornée de dalles de marbre. Celle-ci n'y fit pas halte et traversa le domaine pour arriver dans le jardin qui faisait dos au premier. La voici alors dans la rue de l'autre côté de celle où elle était. La demeure ciblée était juste à côté de celle où elle se trouvait. Les membres agiles, elle se faufila au-dessus du mur à plat ventre, regardant de sa position le domaine. Il n'y avait pas un chat, et ses yeux perçant ne voyaient rien de suspect. Elle se décida de retomber sur ses pattes de l'autre cote du jardin, sans bruit, posant ainsi le pied dans le territoire du prédateur.

Pendant ce temps, on pouvait voir une autre ombre se faufiler dans les rues, une ombre qui savait se faire discrète et qui courait rapidement afin de ne pas être vu et de ne pas attirer l'attention. Finalement, celle-ci s'arrêta à un arbre avant de commencer à y grimper en s'accrochant aux branches. On pouvait entendre une voix d'homme assez ennuyée pendant que l'ascension se faisait.

 

- Qu'est-ce que je ne dois pas faire pour qu'elle soit satisfaite...

 

Au bout du compte l'ombre parvint à grimper en haut de l'arbre pour se positionner sur une branche assez épaisse et résistante pour supporter son poids. L'ombre n'était autre que Rentarô, dissimulé par les feuilles de l'arbre et équipé de ses lunettes thermiques qu'il mit devant ses yeux en direction de la villa cible de la mission.

Il put alors voire, sous une forme assez grossière et colorée dans des tons uniformes, le corps de la femme avancer lentement en rasant les murs de la maison. Arrivée à la double porte du jardin, elle crocheta celle-ci sans grand mal, ni sans bruit, à l'aide de quelques fils de fer et d'une carte magnétique. Une technique ancienne pouvant être jugée obsolète mais qui marchait bien. Une fois à l'intérieur, il put voire qu'elle pressa le pas jusqu'à la porte d'entrée et qu'elle mit un coup de côté avec son poing sur un boitier digital accroché au mur. Elle fit ensuite quelques manipulations avec son smartphone et les fils pendants de l'appareil, avant de repartir, refermant celui-ci, qui affichait toujours un voyant vert. Rentaro se doutait alors bien de ce qu'elle venait de faire. Une fois cette chose faite, elle regarda a nouveau son téléphone, puis repartit fermer la porte du jardin dans un premier temps.


Toujours sans bruit, elle se faufila entre les meubles sans crainte, tel un félin narguant le calme de la demeure, se jouant de celui-ci comme si il n'était pas alerté par les possibles chutes des objets qu'il frôlait. Une fois arrivé dans une pièce ou trônait un bureau orné d'un fauteuil de cuir au centre de celle-ci, elle y ferma la porte et alluma sa lampe torche pour regarder aux alentours. Elle vit alors deux armoires de métal contre le mur, au volet coulissant fermés à clé. Elle observa la serrure un instant et se tourna ensuite vers les autre meubles de la pièce, commençant à fouiller ceux-ci avec précaution. Ne semblant pas trouver ce qu'elle cherchait, elle partit à la recherche de ce qui devait être des clés dans la maison, avant de monter à l'étage ou était la chambre de son "patron". De là, après avoir enjambé les marches de bois pour ne pas les faire grincer, elle se dirigea toujours a pas de loup assurés vers la chambre de l'homme. Une fois devant celle-ci, qui avait la porte fermée, elle empoigna la poignée ronde couleur cuivre et la coulisser lentement, avant de laisser la porte en faire à la verticale. Le filet de lumière que donnait la lune qui traversait le velux de la salle de bain face à la chambre de l'homme éclaire le bas du lit ainsi qu'une partie de la chambre, déchirant l'obscurité. Elle marcha lentement du côté du chevet de l'homme et en ouvrit le tiroir sans bruit, avant de voir un scintillement révélé par la lune. Elle prit alors les clés qui se réfléchissait dans la nuit, referma le tiroir et repartit comme elle était venue. De retour dans le bureau, elle ouvrit les armoires après avoir trouvé la bonne clé du trousseau, et en sortit une bonne partie de dossiers. Une fois cette chose faite, Rentaro vit la signature thermique de la femme accroupis au sol, sortant un appareil de sa poche et ne bougeant plus, faisant quelques brefs mouvements de bras. La jeune femme fit cela une bonne dizaine de minutes avant de remettre le tout en place, y compris le trousseau de clé, et repartir par le jardin pour escalader la haie a nouveau, se faufiler dans la demeure voisine et sortir par le jardin de celle d'en face pour déboucher dans la rue ou était garé le van.

 

Depuis son arbre, il n'avait pas raté une seule action de sa mission qui ressemblait davantage à une interprétation, comme si tout avait été orchestré dans le moindre détail. Petit à petit, dans le suivi de la mission, il avait pris un sourire de plus en plus grands, les jumelles à la main et devants les yeux. Il devait bien l'avouer, la jeune femme avait un talent évidemment en la matière, il pensait presque qu'elle avait fait ça toute sa vie. Ainsi, tout en ayant un bon avant-goût de ses capacités, pour son avis personnel sur la question, il se rendait mieux compte pourquoi sa tendre portait un intérêt particulier à la jeune fille, outre leur ressemblance au niveau de leur histoire. Il était désormais assuré qu'elle était un bon élément et qu'il n'avait pas fait d'erreur en la recrutant, même si peut être, dans le fond, il n'en avait pas vraiment douté. Quoiqu'il en fût, les doutes n'étaient plus de mise compte tenu de la réussite de la mission avec un certain brio.

 

- Finalement j'ai bien fais d'accepter de superviser la mission..

 

Puis de l'arbre, on put voir quelques mouvements de la part de la silhouette de l'homme derrière les feuillages, qui se décala de sa branche pour ensuite descendre assez rapidement le tronc de l'arbre avant de repartir lui aussi dans la rue, en direction du véhicule qui les attendait en se faisant là encore discret. Même si la mission était visiblement terminée il ne fallait prendre aucun risque jusqu'à la toute fin.

Une fois montée dans le véhicule, elle se fit rejoindre rapidement par l'homme, sur quoi al voiture démarra et repartit elle aussi comme elle était venus. Isuke regarda alors Rentaro d'un petit sourire.

 

- Pas trop fatigué ?


Ce dernier passait sa main dans sa nuque, la tête un peu penchée sur le côté les yeux fermés, lui aussi d'un fin sourire qui montrait sa satisfaction du résultat, au point même qu'il plaisant un peu.

 

- Ce n'est plus de mon âge les conneries comme monter sur un arbre..


- Ah ? Dommage. Vous voulez que je vous dépose chez vous avant de rentrer ? Il est tard.


Il se laissa aller contre le fond de la banquette pour reposer son dos, le visage légèrement levé vers le toit de la voiture.

 

- Pourquoi pas. Ça me fera gagner du temps.


-Bien.

 

Elle l'indiqua alors au chauffeur qui changea son itinéraire.

 

Et c'est ainsi que le chauffeur reprit la route avec le nouvel itinéraire, cette fois-ci avec une conduite normale et décontractée avec la fin de la mission. Un silence reposant régnait à l'arrière du véhicule jusqu'à ce que l'homme ne l'interrompe comme si de rien n'était, dans la même position.

 

- C'était pas mal.


Elle répondit dit alors du tac au tac.

 

- Merci. C'était facile.


- Il faut dire qu'il n'y avait pas vraiment d'obstacles.

 

-A part la nuit noire et un homme dans la même demeure. Non, il n'y en avait pas.

 

Son sourire devint un peu plus grand en l'écoutant. Pour lui, pratiquement enfant de la mafia, il n'était pas à ça près.

 

- C'est bien ce que je dis.


Apres quelques dizaines de minutes de trajet le Van s'arrêta alors a proximite de la maison de campagne de la famille.

En sentant l'arrêt du véhicule, Rentarô qui avait fermé les yeux pour se reposer pendant le trajet les rouvrit pour regarder en direction de la fenêtre de la portière.

 

- On dirait bien que je suis arrivé..


Isuke le regarda alors d'un petit sourire naturellement charmeur.

 

- Dans ce cas, a demain.


Il fut un peu surpris d'entendre cela de sa part. Il tourna son visage vers elle, un peu curieux. Il croyait qu'elle ne l'aurait même pas remarqué.

 

- Tiens, vous n'êtes pas sur votre portable ?


-Vous croyez quoi. Je suis pas toujours dessus.


- Pour quelqu'un de vôtre âge ce serait plutôt normal.

 

Il tourna son visage dans l'autre sens en passant sa main sur son menton d'un petit air réfléchi.

 

- Quand j'y pense c'est une chance que ma fille ne s'intéresse pas encore à ça..


- Sans vouloir vous presser, on pourrait remettre cela a demain ? Il me tarde d'aller me coucher.


Il la regarda de nouveau d'un air curieux à cause de sa réaction.

 

- Hm ?

 

Il comprit alors qu'elle lui faisait perdre son temps. Ainsi il ouvrit la porte du véhicule et posa un pied à terre en commençant à descendre du véhicule.

 

- Désolé, je ne voulais pas vous ennuyer.

 

Sorti du véhicule, les deux pieds sur la terre ferme, il se retourna une dernière fois vers l'intérieur du véhicule pour faire un petit signe de main en la levant à l'encontre de la jeune femme, d'un fin sourire à la mine un peu fatiguée.

 

- On se revoit demain pour le rapport.

 

Celle ci le lui rendis alors avec une phrase peut ettr un peu étonnante de sa part.

 

- Mh. Vous finirez de parler de votre fille a ce moment hehe.


Parce que cette phrase était étonnante, il prit une mine un peu étonnée et intriguée en penchant un peu la tête sur le côté.

 

- Ah..?

 

Il poussa au bout du compte un soupir en baissant légèrement la tête en reprenant un fin sourire sur une dernière parole alors qu'il commençait à refermer la porte.

 

- On verra bien. Sur ce.

 

D'un mouvement de main il referma la portière du véhicule, l'autre dans la poche de son pantalon.

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