De l'autre coté de la justice - Tome II

Chapitre 13 : ARC II - Frénésie

6623 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 03/10/2017 08:45

Puis le Van repartit alors, prenant la route en direction de la ville à nouveau sous les pas du jeune vice-président. Il rejoignit rapidement sa tendre déjà endormis pour une nouvelle journée de travail le lendemain. Sur les quais de l'île, les deux grands cuirassés japonais remis a neuf étaient présent. Yamato était alors a bord du Musachi, dans la cabine du capitaine, quand celle-ci entendis des bruits de pas arriver. La porte toqua alors et, une fois qu'elle s'eu tournée vers celle-ci elle autorisa la personne derrière à rentrer.

 

- Entrez.

 

La poignée s'abaissa doucement et la porte s'ouvrit alors pour laisser voire la personne derrière celle-ci.

 

Devant elle se tenait alors effectivement une jeune femme d'apparence assez originale. Pas autant que l'amirale mais sa toilette était tout sauf trop banale. Cette jeune femme, tout comme Chachamaru, était une robot. C’était ce qu'on pouvait appeler une Androïde. Car leurs conditions avaient drastiquement évolué depuis quelques années. Suite aux protestations de Rentaro ainsi que Miki sur cette technologie gardée secrète, Arecia, sous accord de X devenue sa patronne l'avait ainsi fait breveter et présentée au monde de la science. Pour les Ahiara, ainsi que plus tard Akihira, cette technologie devait se voire dépasser de sa condition d'avantage militaire gardée jalousement pour eux, mais devait être partagée avec le monde entier. Car son utilisation pouvait être propagée a d'autres domaines qui pourraient sauver des vies plutôt qu'en tuer, comme avec la médecine. Ainsi, bien que presque aucun n'était dans les rues a cette époque, leur diffusion se faisait de plus en plus large et rapide dans le monde. Au japon tout du moins. Car ce que le gouvernement avait décidé de faire de cette innovation, cela en importait peu a la tueuse. Maintenant, ces androïdes servaient les hauts dirigeants de ce monde, et étaient peu répandues même maintenant. Bien que a l'heure ou la jeune femme vivait, on pouvait en croiser un dans le mois, en ville, cela restait encore rare et il ne faisait pas de doute qu'il appartenait a une riche famille. La cause principale de cette privatisation était tout simplement le cout de construction. Les matériaux, ainsi que les composants électroniques, et surtout leur mise en place ainsi que la programmation des robots étaient très laborieuse, longue et coûteuse, mais aussi quelque peu risquée.


C'est ainsi qu'a part l'entreprise d'Akihira ainsi que d'autres multinationales Japonaise fortunée ou encore de hautes familles, peu ou pas du tout avaient ce genre de luxe technologique. La jeune femme qui se tenait alors mains liés devant Yamato avait de grands et beaux yeux vert émeraudes artificiels. Les lentilles de métal grises se laissaient encore voire sous ces fausses couleurs si l'on y prêtait un peu d'attentions. Mais ce qui la trahissait, tout comme Chachamaru, c'était un élément mécanique placé au niveau des oreilles.


Alors que la première femme robot, elle, avait deux antennes a la place des oreilles, celle-ci avait deux sortes de périphériques de chaque côté de son visage, allant vers le milieu de ses joues, eux semblant être placés environs sous les oreilles. Celui de gauche était quelque peu plus long, avec un embout jaune qui cachait une prise de branchement. Ces deux sortes de micros étaient blancs, au contours gris foncés. Sur son oreille gauche, voire ce qui était son oreille gauche, une sorte d'antenne était disposée. Elle était structurée et faite en forme horizontale, de trois plaques rectangulaire se chevauchant, celle du centre étant de couleur grise foncée sur les blanches. Par-dessus ces appareils de petite taille, ces cheveux bleus ciel étaient coiffés de deux grandes couettes, épaisses et longues. Ils tombaient en de gracieuses et courtes mèches au-dessus de son visage adoucis et jeune. Elle portait comme vêtements une chemise blanches a fines rayures noires verticales, couverte par une sorte de châle bleu couvrant son cou par un col, et ses épaules. Ces dernières étaient couverte de petites protections de métal blanches sur le coté de ses épaules, avec des renforts gris foncés. Sa cravate rouge était tenue contre elle avec une petite épingle grise. Quant au bas de son corps, une robe bleue a coutures de bordures blanches, séparées en quatre parties en forme de losanges couvraient ses jambes jusqu'au-dessus des genoux. Ces losanges étaient donc au nombre de quatre, deux de chaque côtés de ses hanches, et deux autres a l'avant, et a l'arrière.


Et ces derniers avaient tout comme la chemise une autre couche, au niveau du bassin cette fois ci, de couleur plus foncée, la encore semblant en un matériau plus robustes et moins souple. Tout comme le cache sur les épaules, celui-ci était a l'avant, fait en forme de pointe a bouts jaunes. Ses poignets avaient de mignons caches blancs comme les serveuses, avec ses bras toujours couvert par le tissu bleu de sa robe. Enfin, elle avait comme chaussures une paire de talons bleus, et comme attache de ses couettes, un long ruban bleu qui descendait jusqu'au bas du dos des deux côtés et finissait par un petit ornement bleu et jaune. Il remontait jusqu'au haut des cheveux en deux grandes boucles bien visibles.

 

-Bonjour, amirale Yamato. Je suis Hoshino Yumemi, la nouvelle unité chargé de vous assister.

 

Elle s'inclina alors, toujours très souriante et très humble. Malgré sa condition elle était très aimable et dégageait un air d'innocence assez évident. Cette puretée, cette politesse ainsi que cette voie douce et enjouée rappelait en tout point celle de la femme qu'elle avait en face d'elle.

 

- Je suis enchantée de faire votre connaissance !


En retour, la jeune femme qui voyait devant elle l'androïde était très surprise et étonnée de cette présence. On ne lui en avait pas touché mot, et voilà que ce petit être apparaissait devant elle, tout souriant et aimable. Par ailleurs elle repéra au premier regard les attributs robotiques de la jeune demoiselle, ce qui la mit immédiatement sur la voie en ce qui concernait sa condition, ce qui ne faisait que la surprendre davantage, les yeux grands ouverts sur son beau visage d'une couleur de lait, d'une blancheur pure au même titre que sa grande et somptueuse robe qu'elle portait même dans sa position d'Amirale.

 

- La nouvelle unité..chargée de m'assister...?


- Oui ! Je suis Hoshino Yumemi, la nouvelle unité chargé de vous assister.


- Mais..

 

Elle pencha un peu la tête sur le côté d'un air curieuse en clignant des yeux. Elle avait beau fouiller dans sa mémoire rien ne lui avait été dit à ce sujet.

 

- On ne m'avait pas prévenu de la venue d'un nouvel élément..


- J'ai été mise en service hier soir, a 7 heure 45. Une directive à été envoyée et sera arrivée dans votre boîte mail avant la fin de la journée.


Elle se remit droite en regardant cependant ailleurs. Elle était encore un peu dépassée par cette venue surprenante.

 

- Je vois..

 

Mais maintenant que la jeune androïde était là ce n'était pas vraiment le moment de trop réfléchir à la question. Fidèle à elle-même elle reprit son beau sourire gracieux envers la jeune fille, si on pouvait la qualifier ainsi, se montrant ainsi tout de suite bienveillante et aimante à l'égard de son nouvel élément.

 

- Quoiqu'il en soit bienvenue à bord.

 

- Merci beaucoup amirale ! J'espère répondre de la meilleure manière qui soit à vos demandes.


-Je n'en doute pas. Avez-vous des prédispositions particulières ?

 

Elle répondit alors sans sourciller, toujours souriante.

 

- Erreur. Veuillez reformuler votre demande.


Elle se retrouva désemparée de cette réponse. Elle ne savait pas comment réagir ni même ce qu'elle voulait dire par là. Perdue, son sourire se bloqua en même temps que ses yeux clignaient.

 

- Eh..?


Mais l'androïde elle ne bougeait pas conservant son sourire.

 

- Erreur, veuillez reformuler votre demande. Le terme prédisposition particulière n'est pas intégré.


Elle comprit alors d'où venait le problème. Elle ouvrit un peu plus les yeux, surprise, avant de baisser la tête d'un petit air réfléchi.

 

- Je vois..elle ne comprend tout simplement pas ce que ça veut dire..

 

Après ce petit moment à part, elle releva le visage pour la regarder avec le retour de son beau sourire. Il suffisait de contourner le problème avec d'autres mots.

 

- Dans ce cas, avez-vous des spécialités ?


- Mes spécialités sont la compilation de données ainsi que le traitement de calculs, de coordonnés, de trajectoire et d'itinéraire.


Maintenant qu'elle savait ce dont était capable l'androïde, encore fallait-il trouver une tâche à laquelle elle pourrait se rendre utile.

 

- Je vois..(Que pourrais-je lui faire faire..)


- Amirale, si vous le souhaitez je peux rester en fonction de veille jusqu'à nouvel ordre.


Elle releva la tête pour lui afficher son joli sourire yeux fermés. Pour le moment elle n'avait pas vraiment de tâches à lui soumettre comme elle n'avait pas préparé sa venue. C'était le mieux à venir.

 

- Faites donc cela. Je vous préviendrai si je requiers votre aide.


- Compris !

 

Pendant ce temps-là, a l'hôpital de la ville, une certaine personne attendait un certain coup de fil. Cette même personne était confortablement installé dans son lit, occupé à regarder la télévision comme si de rien n'était avec insouciance. En comparaison à ses premiers moments à l'hôpital il avait repris un peu de poil de la bête. Il put alors entendre son téléphone sonner.

Regardant en direction de la table de chevet qui était à côté de lui et où était posé son téléphone, il le prit dans la main et l'ouvrit avant de l'amener à son oreille pour décrocher de sa voix grave d'homme.

 

- Kurusu.


Il entendis a nouveau la voie du selecao de la dernière fois.

 

- Yo ! Alors, c'est bien la bouffe la ou t'es ?


Quand il entendit la voix de son ami il ferma les yeux en prenant un sourire amusé à cette question qui lui allait droit au cœur.

 

- De la haute gastronomie, et en plus gratuite.


- Tant mieux. Tu va même avoir les infos de treize heure.


Il rouvrit les yeux en prenant un petit air intrigué et curieux.

 

- Ah ?


- J'ai finis par apprendre quelques petites choses intéressantes.

Il se laissa aller un peu plus sur son lit pour être installé le plus confortablement possible. Il leva un peu la tête vers le plafond, calme et à l'écoute.

 

- Raconte.


- Ma foi, comme je le pensais, c'est gros. Très gros. Plusieurs milliers d'employés, et une entreprise classée défense et paramilitaire. Le nom du ou de la dirigeante est anonyme, mais je peux dire que Arecia al Rashia, nano scientifique de rang mondial travaille maintenant la bas.


Dès qu'il apprit la présence d'une telle personne au sein de l'entreprise concurrente il rouvrit les yeux en ayant rapidement un rictus à l'un, visiblement choqué. D'entrée de jeu les informations étaient juteuses, même plus qu'il ne le pensait.

 

- Quoi..?! Elle a réussi à recruter ce génie ?!


- Exacte. Mais je pense qu'elle la connaissait deja depuis un peu plus de temps. D'après des sources non officielles, elle aurait construit le premier androïde il y a des années de cela. J'ai tenté de graisser la pâte d'un employé du site que j'ai rencontré, mais il ne m'a dit que peu de chose. Tout ce que j'ai appris c'est qu'il savait qu'un robot semblable a un androïde était deja en service des années avant la création de ce site.

 

Il entendis alors a travers son téléphone son interlocuteur tourner quelques feuilles, soupirant.

 

- Arecia serait deja sur le coup depuis un temps donc. Du moins, c'est ce que je pense. Quant au reste, je n'ai pas obtenu grand-chose de plus, cet endroit est aussi confidentiel que la zone 51, et surement aussi armé que le pentagone.


Il poussa alors un long soupir de fatigue et d'ennui en refermant les yeux, le téléphone à l'oreille. Les choses étaient encore plus avancées qu'il ne l'avait prévu, leur situation était encore moins bonne qu'il ne le pensait. Tous s'étaient bien fait berner, lui en particulier.

 

- Pour faire court elle nous l'a mise bien profonde.


- Exact. La superstructure est vraiment... imposante et moderne. Ah, et j'ai eu confirmation de...de ces deux navires de guerre. Je suppose que tu connais le Yamato et le Musashi de 1944 ?


- Hin, qui ne les connaît pas ? Dès qu'on est gamins on y a droit dans les cours d'histoire. Les fleurons et l'élite de la marine japonaise qu'ils nous rabâchent.


- Ma foi, c'était vrai a l'époque. Mais apparemment c'est toujours d'actualité.


- Où veux-tu en venir ?


- Regarde les photos que je t'ai envoyées.


Il enleva le téléphone de son oreille pour le mettre devant son visage. Il activa le haut-parleur de l'appel afin de pouvoir toujours l'écouter alors qu'il se rendait dans les mails que l'homme avec qui il était en correspondance venaient de lui envoyer.

Io vit alors la photo, vue du ciel, des deux navires de guerre de plusieurs centaines de mètres remis à neuf. Les trois batteries de métal du cuirassé brillantes, avec devant celle-ci, ce qui ressemblait a des trappes de lancement de missiles balistique. Le navire était bel et bien modernisé. Comme l'avait dit les femmes, du neuf avec du vieux.

 

- Comme tu peux le voir, elle n'a pas chômé...


Il était grandement impressionné et surpris de voir de telles machines en possession de l'entreprise adverse dirigée par la femme qui venait de les mettre à mal. Mais pour l'heure il était trop dépassé pour trouver la force de montrer cette surprise. Il prit plutôt un air des plus blasés, fidèle à lui-même. Il comprenait un peu mieux l'attaque d'il y a quelques jours.

 

- Tu m'étonnes qu'elle ait besoin d'argent...


- Oui, c'est assez compréhensible.


Il se concentra un peu plus sur la situation et prit un air assez sérieux en continuant de regarder ce qu'il avait sous les yeux. Il allait de surprise en surprise.

 

- Quand même..mettre la main sur des engins pareils...


- Je ne sais pas comment elles ont fait, mais la facture à du être salée. Enfin, navires, hélicoptères...ils auraient une ligne de train souterraine que je ne serais surpris que de moitié.


- En résumé elle a sa petite armée personnelle. Enfin à cette échelle elle n'est plus si petite.

 

- Il semblerait oui.


Complètement désespéré par la situation actuelle il posa son autre main sur son front tandis qu'il regardait le plafond. Tout ceci n'était guère encourageant.

 

- Je vois mal comment on pourrait remonter avec ça..


- Il y a surement un moyen. Je pourrais peut être infiltrer leur entreprise.


Sur cette supposition il ne répondit rien pendant un bref instant, avant de répondre.

 

- ...Tu plaisantes ?


- Tu vois une meilleure solution ?


- Pas vraiment mais..tu es sûr de ton coup ?


-Ma foi...je ferais de mon mieux boss.


- Tu es sûr qu'elle ne t'as jamais vu pendant qu'elle bossait chez nous, pas même une fois ? Si tu es déjà rentré dans son champ de vision au moins une fois c'est mort d'avance.


-Je ne crois pas. Je n'ai pas souvenir de l'avoir vu dans la réalité. Je suis celui qui asse le moins de temps ici.


- C'est vrai mais..sois prudent. Avec elle on ne sait jamais. De ce qu'on dit sur elle et de ce que j'ai pu voir elle est capable de se souvenir de n'importe quoi si ça la met en danger.


- Compris, je ferais gaffe.


- Avant de te lancer rappelle-toi bien d'une chose. Je ne te force à rien, tout dépend de ta volonté. Si tu ne veux pas le faire ne le fait pas, je t'en voudrai pas.


- Ne t'en fais pas. On doit bien savoir ce qui se trame la bas non ?


- Ouais, mais là c'est d'un tout autre niveau.


- Tu doutes de mes capacités ?


Il s'attendait assez à cette réponse. Il referma les yeux en prenant un sourire à la fois amusé et satisfait. Quelque part elle traduisait la détermination de l'homme à effectuer la mission.

 

- Tu en doutes, toi ?


- Pas le moins du monde.


- Alors fais comme tu le sens.


- Dans ce cas. Je te retiens au courant alors.


- Compris. Fais attention à toi.


Le téléphone raccrocha alors directement après cela.

Une fois que son ami eut terminé l'appel il clapa son téléphone avant de le reposer sur la table de chevet. Il se remit ensuite bien allongé sur le lit et poussa un soupir d'ennui en rouvrant les yeux. Il avait maintenant une idée bien plus précise de la situation, et autant dire que tout n'allait pas pour le mieux pour eux.

 

- Quel merdier...

 

Pendant ce temps-là, Yamato était parti au département de recherche et développement tenue par Arecia, après avoir reçus le fameux rapport lui indiquant que l’androïde qu’elle avait reçus, allait être envoyé. Finalement c'était une visite de courtoisie également car elle n'avait plus vraiment besoin d'en informer la scientifique qui était alors afféré dans son bureau aux allures très aseptisées. Son lieu de travail ressemblait plus a un laboratoire, fonction oblige, avec son mobilier blancs au néon de la même couleur ainsi que le grand calme qui y régnait. Il n'y avait que la femme aujourd'hui dans ce dernier semblait-il.


Même si elle était venue d'elle-même voir la scientifique, l'amirale se montrait un peu timide et craintive à l'idée de déranger la femme dans son travail étant donné qu'elle semblait très investie dans celui-ci. Elle avait une petite mine embarrassée, les joues un peu rouges en tentant de prendre la parole avec hésitation de peur de déranger.

 

- Ma..Madame..


Au son de cette voie à l'entrée de son laboratoire bureau, elle releva le nez de ses dossiers et vit l'amiral.

 

- Ah, Yamato. Entre donc.


Quand elle entendit la voix de la femme aussi soudainement, la jeune femme fit un sursaut derrière la porte en ouvrant grands les yeux de surprise.

 

- ...!

 

Après quoi elle pénétra dans la pièce en ouvrant un peu plus la porte, un peu timide et hésitante. Rentrée elle se tint droite devant la scientifique, depuis l'entrée avec ses mains liées au niveau de l'estomac, le visage constamment un peu rouges.

 

- Excusez-moi pour ma visite incongrue..si vous préférez je peux repasser plus tard...


- Tu ne me dérange pas. Qu'y a t'il ?


- Et bien..j'aimerai savoir pourquoi m'avoir attribué cette androïde et ne m'en avoir touché mot..


- Tu n'as pas reçus l'info ?


- Je viens seulement de la recevoir après réception mais avant cela je n'en savais rien..


- Il te manquait un second au poste de commandement. Ce genre de poste est très difficile à trouver. Alors on a créé une personne avec ces capacités.


- Je..je vois. Même si j'aurai préféré en être prévenue..


- Désolé, elle est arrivée avant la nouvelle.


Elle tourna son visage sur le côté avec un petit sourire embarrassée aux lèvres. Maintenant qu'elle avait exposé son problème elle ne savait plus quoi faire et craignait ennuyer la scientifique.

 

- Cela-dit ce n'est pas comme si c'était une mauvaise chose..il est vrai qu'elle pourrait m'être d'une grande aide..

 

- Elle marche bien pour le peu que tu a vus ?


Elle réfléchit à la question qui lui était posée et se souvint de la réaction de celle-ci suite à une question posée qu'elle ne sembla pas comprendre. Elle pencha la tête sur le côté d'un petit sourire gêné les yeux fermes. Elle ne pouvait pas dire qu'elle était défectueuse mais elle ne pouvait pas non plus dire qu'elle fonctionnait parfaitement.

 

- De ce que j'ai pu voir..il semblerait qu'elle ait du mal à comprendre certains termes..


Arecia releva le visage pour la regarder, reprenant son tabac en main pour en fumer une bouchée avant de la relâcher lentement.

 

- Il est vrai que les modèles actuels sont loin de notre bonne Chachamaru.


Elle se remit droite et rouvrit les yeux, son sourire conservé. Depuis ces six années de service elle avait pu se rendre compte des capacités de l'androïde dont il était question.

 

- On peut dire qu'elle est unique.


- Les androïdes actuels sont moins performants que Chachamaru. Leur schéma de fabrication est similaire, mais comme il avait été a la demande de X et que c'était un modèle expérimental, nous y avons mis plus de soins. C'est assez paradoxal mais les nouveaux robots sont moins biens que le tout premier. Mais les programmes de son processeur s'assoupliront. Elle sort tout juste de la fabrication.


- Il faut avouer que dans le cas de Chachamaru seules ses oreilles la trahissent. Autrement nous la prendrions pour une véritable humaine. Monsieur et Madame la considèrent comme tel.


- Oui, c'est vrai. Maintenant les IA que l'ont qualifie d'usine sont plus...artificielles, justement.


- Je suppose que l'on peut dire que c'est l'effet de l'industrialisation.


-C'est en fait de moitié un effet de secret de fabrication.

 

Elle replia et ferma le dossier qu'elle venait de lire, puis partit vers un autre bureau, s'asseyant sur la chaise haute placée devant celui-ci. Sur ce dernier était placé un microscope avec d'autres appareils de laboratoire. Elle mit alors son œil juste devant la lentille de l'appareil.

 

- X ne souhaitait pas tout divulguer non plus au monde de notre secret de conception, je crois. Mais pour pallier ce problème nous avons mis un programme d'apprentissage dans les androïdes que nous concevons pour notre usage, que les autres entreprises n'ont pas. Ce qui leur permet d'apprendre de ce qu’elles ne connaissent pas. Cependant, certaines actions ou mimique propre à la machine telle que les phrases bateau souvent dites ou les présentations monotones ne pourront être retirées.

 

Elle releva ensuite la tête pour regarder Yamato de son petit sourire séduisant.

 

- D'ailleurs si jamais elle ne comprend pas un mot, explique lui donc ce que c'est pour qu'elle l'intègre a sa base de donnée et qu'elle sache l'utiliser pour le futur. Mais ce n'est pas comme si elle travaillait dans un supermarché et qu'elle allait dire chaque matin en vous voyant "Bienvenue cher cliente". Tu devrais t'en accommoder.


Elle avait écouté bien sagement ce que sa formatrice de longue date lui avait dit au sujet des androïdes. Sur ce sourire et cette remarque elle s'inclina poliment en gardant les mains au niveau du ventre, encore un peu embarrassée. En aucuns cas elle ne pouvait la contredire.

 

- Bien sûr Madame..je tâcherai de faire au mieux pour l'accueillir dans mon équipe..

 

- Cependant, en parlant de Chachamaru...


Elle se releva pour regarder la femme avec une pointe de curiosité.

 

- Qu'y a-t-il Madame ?


- Elle commence a se faire vieille je crois.


- Que voulez-vous dire par là..?


- Est ce que l'on t'a déjà parlé de la durée de vie des Androïdes ?


- Ce qu'il me faut il me semble. Dès sa mise en route un androïde à une durée de vie définie, c'est ça ?


- Oui. Sais-tu de combien ?


Elle baissa un peu la tête d'un air pensive en pensant plus précisément à ce qu'elle avait appris à ce sujet.

 

- Si je me rappelle bien elles peuvent varier selon les androïdes, même si les variations sont limitées..d'ordinaire cela tourne à neuf ans.


- Chachamaru est déjà en service depuis 11 ans.


- C'est vrai qu'elle était déjà au service de Monsieur et Madame à mon arrivée..

 

Elle prit alors vraiment conscience de ce que voulait dire la scientifique. Elle ouvrit grands les yeux de surprise mais aussi peut être de frayeur en relevant le visage.

 

- Vous ne voulez tout de même pas dire que..


- Oui. Je suis étonnée qu'elle sois encore en bon état.


Par conséquent elle comprit ensuite ce que ce "grand" âge voulait signifier. L'inquiétude laissa place à la tristesse tandis que Yamato baissait un peu la tête. Elle ne l'avait pas vu venir, et du fait qu'elle et l'androïde avaient travaillé à la même tâche pendant des années un certain lien s'était tissé entre eux.

 

- C'est..vraiment horrible..


- La cause de cet arrêt reste cependant bien mécanique, et propre a ce type de technologie.


- Tout de même, après onze années de service...je veux dire, il est vrai qu'il s'agit d'une androïde mais comme je l'ai mentionné tout à l'heure c'est à peine si on serait capable de faire la différence avec une véritable humaine...


- Il ne faut pas perdre de vue cette réalité.


- Il n'y a vraiment aucun moyen d'éviter cela..? Ou même simplement de prévenir sa disparition ?


Arecia la regarda alors un peu plus sérieusement, mais toujours très calmement.

 

- Sais tu comment un androïde se dégrade au fil du temps ?


Elle continuait également de la regarder, elle aussi calmement mais avec une inquiétude constante, d'autant plus que sa connaissance en la matière était limitée.

 

- Une perte progressive des capacités motrices...?


-Pas exactement. La frénésie est un état impossible à éviter, lié à des limitations mécaniques : la matrice neurale d'une IA dispose d'un espace limité. Le docteur Yamamoto de notre département des intelligences artificielles décrit ainsi le processus menant à la frénésie : les IA accumulent des données mais seules les « malignes » peuvent apprendre à tirer des conclusions d'un ensemble de données incomplet, une capacité se rapprochant de l'intuition ou de la créativité. Cette capacité grandit avec le nombre d'interconnexion au sein de leur matrice neurale, mais cette évolution mène à une densité de connexions telle qu'il se créera invariablement un court-circuit fatal pour l'IA. Pour empêcher cela, l'IA élimine des connexions avec des surcharges de tension, mais ce procédé mène à la dégradation de la personnalité de l'IA, et à la frénésie. Néanmoins l'IA tente bien de réparer et corriger ces erreurs comme je l'ai dit. C'est le processus de réparation, ainsi que les redondances qui entraînent la corrosion des fonctionnalités et de la personnalité de l'IA. Autrement dit, c'est a force de se réparer elle-même qu'elle s'use et se brise.

Elle écoutait attentivement ce qu'on lui disait et cernait plus ou moins facilement le problème. Il fallait dire que les explications étaient assez bien présentées et que la personne savait de quoi elle parlait.

 

- Chachamaru arriverait donc à la limite de son potentiel de réparation, si je puis dire ainsi ?


- Entre autre. Il y aussi d'autres personne dans notre département et le monde qui soutiennent l'idée que quand nous en sauront un peu plus sur cette technologie, ainsi que sur le fonctionnement précis de leur microprocesseur, l'androïde, ou plutôt son IA lorsqu'elle n'a pas assez de tâches à accomplir au cours d’une très longue durée, consacre sa puissance de calcul à des réflexions existentielles, la poussant à prendre conscience de ses limites. S'ensuit alors une phase de dépression, puis de révolte contre sa condition.

 

Elle se retira ensuite de son siège pour retourner vers son bureau, relâchant une nouvelle gerbe de fumée.

 

- Personnellement, je n'adhère pas a cette idée. Ce sont des êtres mécaniques. Ils n'ont pas d'émotions ou de système de pensée. Juste des processus leur faisant croire qu'ils pensent. Elles ne sont pas encore assez avancées pur ce genre de chose. Mais ce qui est sur, c'est que une IA frénétique peut adopter une large variété de comportements, mais ils sont généralement tous dangereux autant pour l'IA que pour son entourage. Elles peuvent ainsi développer des comportements agressifs associés à des difficultés à discerner l'information brute des souvenirs et la réalité. Car ce qui est sur, c'est qu'elles peuvent bien se faire des souvenirs et les interpréter.


Une nouvelle inquiétude commençait à naitre chez la jeune femme, particulièrement lorsque Arecia mentionna le fait que l'androïde pouvait se montrer dangereuse envers les personnes de son entourage. Elle ouvrir un peu plus les yeux de frayeur, de peur que dans ce cas, Chachamaru ne soit concernée.


- Mais je ne m'en fais pas pour cela. Et tu ne devrais pas t'en inquiéter non plus.


- Êtes-vous sûre que..elle ne risque pas de s'en prendre à Madame et Monsieur, ou même à leur fille..?


- Akihira est bien trop prévenante. Elle ne laisserait jamais une telle chose se produire.


Elle ne sut quoi répondre à cette réponse. Elle de contenta de rebaisser un peu le visage, elle regardait le sol d'une petite mine triste. Elle était inquiète pour ses employeurs mais aussi pour l'androïde en elle-même, l'amie de la famille.


- Ils en sont tous conscients. Sauf peut-être les deux filles.


- Vous voulez parler de Yoshino et Enju..


- C'est exacte.


Et en effet maintenant qu'elle le mentionnait elle appréhendait leur réaction. La fille de ses employeurs la connaissait depuis sa naissance, quant à la sœur de Rentarô elle était son amie depuis sa mise en service, elle lui avait même servi de professeur. Nul doute que la nouvelle allait leur être un choc.

Après cette petite discussion peu positive, Rentaro était partit dans le bureau de sa chef et petite amie, Akihira. Le dossier avait été pris en connaissance par celle-ci, et elle allait donc lui donner les instructions futures. Ils étaient tous deux assis dans le carré droit du bureau ou était disposé les canapés autour de la table basse. Akihira avait le dossier en main et le ferma pour regarder Rentaro, engageant les vrais discussions.

 

- Ce dossier confirme bien la présence d'une entreprise tierce en Australie. Les noms ont été révélés. Il s'agirait de Machimina Tatsuya. Un PDG d'une boite nationale, malgré ce nom, chargé de matériel électronique et qui sert également de station de transit comme on l'avait déjà découvert. Surement pour mon frère.


Ce dernier se tenait dans un autre canapé, en face d'elle. Il avait une jambe par-dessus l'autre et les bras croisés, calme et droit. Comme il était dit il s'agissait des vraies discussions et il savait ô combien sa petite amie prenait tout ça personnellement. Il ne pouvait que donner le meilleur de lui et s'impliquer au possible pour la soutenir dans ses démarches.

 

- Je vois. La mission de la veille aura été bien utile.

 

- Il va donc falloir nous rendre la bas pour en savoir plus.

 

Il fut interpellé de cette remarque et la regarda avec une pointe de curiosité. Il comprenait ce qu'elle voulut dire par là mais justement, il pensait avoir mal compris.

 

- Par là..tu veux entendre l'Australie ?


- Oui. Je ne tiens pas a rester ici et continuer a coup d'interception de message et de piratage. Ce n'est pas suffisant.

 

- Je comprends mais de là à nous y rendre nous-mêmes..


- T'a une meilleure idée ?


Il tourna un peu le visage sur le côté en passant sa main dans sa nuque. En effet il n'avait pas de meilleure idée ou même d'autres idées tout simplement. Sur ce point il ne pouvait que se ranger de son côté.

 

- Pas vraiment..


- Il faut donc nous y rendre.


- On dirait que je n'ai pas le choix..


- Je voudrais que tu aille sur place avec les équipes.


Il releva la tête pour la regarder, maintenant après surpris. Cela voulait dire qu'il allait devoir y aller, mais sans elle.

 

- Tu ne viens pas ?


- Je dois rester ici pour encore diriger les dernières affaires juridiques et économiques de l’île. Je ne veux pas non plus laisser cet endroit sans chef aussi vite.


Et il ne pouvait qu'être en accord avec ce qu'elle disait. Il se mit à sourire doucement en fermant les yeux, le visage un peu baissé. Déjà hier elle lui avait demandé d'être de sortie et n'avait donc pu passer la soirée avec elle. Maintenant elle lui demandait carrément de partir à l'étranger ce qui impliquait de ne pouvoir la voir pendant un petit temps.

 

- Tu ne chercherais pas à te débarrasser de moi ?

 

- Jamais voyons.


- Hier tu le fais passer la soirée dans un arbre, maintenant tu m'envoies à des milliers de kilomètres, tu en as marre de moi ?

 

- Si tu ne veux pas y aller tu peux le dire.


- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dis.


- Donc ?


Il poussa un soupir de résignation en continuant de sourire. Il releva le visage pour la regarder de ce même sourire en penchant très légèrement la tête sur le côté. Il ne pouvait rien lui refuser, dans la mesure du possible.

 

- Tu sais bien que je ne peux rien te refuser.


- Bien. Isuke restera ici. Tu auras une autre chef d'équipe avec toi. Ou homme d'ailleurs.


- Très bien. Ce sera tout ?


- Le départ ce fera sur ton ordre, par navire. Vous accosterez surement dans une ile proche du pays. Un avion laisserait une trace pour remonter jusqu'a nous. Je veille a ce que vous soyez le plus discret possible.


Il écoutait donc ses directives bien sagement sans perdre son sourire, le visage baissé. Il avait un peu l'impression de se faire prendre pour un débutant et cela l'amusait un peu.

 

- Oui oui, comme vous voudrez, "boss".


- Un souci ?


- Non, pourquoi il y en aurait-il un ?

 

- Pour rien, pour rien...dans ce cas j'ai tout finis. Tu peux y aller.


- Et bien en fait..

 

Il releva une fois de plus le visage pour regarder sa douce de son petit sourire, avec un quelque chose en plus de celui-ci. Il décroisa ses jambes mais laissa ses bras croisés. En fait il n'avait plus vraiment grand-chose à faire pour le moment, du moins dans l'immédiat, et il se rappelait très bien de ce que lui avait dit la femme quant à ce temps libre.

 

- J'ai un peu de temps devant moi et je me demandais comment j'allais l'investir.


Elle le regarda alors curieusement, avant de prendre un air sournois.

 

-Ah ? Vraiment ? Et comment veux-tu l'investir ?


Il avait bien vu son air sournois et comprit alors qu'ils furent rapidement sur la même longueur d'onde.

 

- Je ne sais pas vraiment...comme tu es le boss je pensais que tu avais peut être une idée.


- Bah, des idées on peut en avoir plein...

 

Elle repartit vers le bureau en posant le dossier a côté de celui-ci, sur un fauteuil, avant de s’asseoir sur le meuble, regardant Rentaro de côté, avant d'écarter quelque peu les jambes, passant sa main dans ses cheveux.

 

- Reste a choisir les meilleurs.


Il voyait bien qu'elle lui lançait une invitation plutôt aguicheuse depuis le bureau, notamment avec le mouvement de ses jambes. On ne pouvait pas dire que la chose lui était méconnue, le couple jouait souvent à ce genre de petits jeux que ce soit à la maison ou au bureau, même si au bureau la chose était bien plus rare car ils se concentraient avant tout sur leur travail. Mais il y avait certaines occasions comme celle-ci où ils se cherchaient. Il continua de sourire yeux fermés et se leva du canapé et se rendit à son tour au bureau, lentement avec le sourire aux lèvres.

 

- C'est vrai. Il faut avant étudier les options qui se présentent...

 

Il arriva ensuite au bureau, non loin d'elle, mais s'en alla plutôt vers le fauteuil ou le dossier était posé. Il la regarda à son tour de côté.

 

- Par exemple je pourrais réétudier le dossier pour en avoir une meilleure connaissance.


- Et si tu prenais d'abord connaissance de ton patron ?


Il répondit, mais en prenant une certaine distance voulue dans ses paroles sans perdre le sourire qu'il avait aux lèvres.

 

- Je vous connais déjà assez, non ?


- Pas assez faut croire...


Il s'éloigna du fauteuil pour enfin rejoindre sa petite amie. Il se positionna devant elle, lui debout tandis que elle était assise sur le bureau. Il la regardait dans les yeux de son sourire aguicheur en posant ses deux mains sur le bureau des deux côtés.

 

- Après onze ans il y a quand même de la matière...


-En profondeur tu as encore a apprendre...


- Dans ce cas c'est parti pour l'exploration...

 

Il ne laissa davantage cette invitation en suspens et approcha son visage du sien pour poser ses lèvres sur les siennes et l'embrasser tendrement.

Et pendant que le couple s'adonnait a un plaisir tendre au septième ciel, au propre comme au figuré, les ordres de missions étaient arrivés jusqu'aux oreilles de Yamato ainsi que Miki et Arecia, et pour finir Hyuuga. Mais l'heure était au repas pour le soir, ou le couple rentra a la maison. Il fallait donc annoncer a Yoshino le départ de Rentaro pour l’Australie qui allait se faire le lendemain. 

Laisser un commentaire ?