Alone?

Chapitre 2 : Se faire des films

1286 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/09/2017 14:43

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CHAPITRE DEUX

SE FAIRE DES FILMS




   


   Alors que je porte ma bouteille d’eau à mes lèvres pour en boire une gorgée, j’entends la voix d’Alexandre se rapprocher et je lui souris par-dessus ma boisson, enchantée de le voir. Mon sourire meurt instantanément quand je vois qui le suit : les Dubois. Le mec à la touffe dont j’ai déjà oublié le nom n’a pas l’air de remarquer mon air assassin, tandis que l’autre (Carter) me fixe de son regard posé, calme et vert, ses sempiternels écouteurs enfoncés dans ses tympans.


— Eva! T’es partie super vite de cours de maths, t’aurais pu m'attendre non?!

Mon regard coule sur Alexandre. Ce mec est juste une crème, je l’adore. Cependant, ce midi mon visage ne prend pas cet air attendri qu’il a quand je vois mon ami.


— Bah...Qu’est-ce que t’as?

Il a (enfin) pipé que quelque chose ne va pas.


— Eux.

Je désigne les deux Dubois du menton.

— Eux, ils ne mangent pas avec moi. Demi-tour.


— Mais?! Eva…


— Non.

Il n’essaie pas plus de me convaincre et va parler à Sebastian (ça y est, j’ai retrouvé son nom pourri) . Je ne sais pas ce qu’il lui dit, mais vite, les jumeaux quittent le toit : Carter avec son éternelle moue insensible et son frère avec un petit air triste.


Alex s’approche.


— Eva, tu pourrais être sympa, dis Alex en s’asseyant à ma gauche.


— Et pourquoi? Je ne les sens pas ces deux gars. Si j’ai envie de les chasser, je les chasse. Point.


— Je ne parle pas des nouveaux, Eva. Je parle de la vie en générale. Il soupire. Je...Tu es sèche, distante, tu ne parles jamais, t’es égoïste. En bref? Imbuvable.


Je fronce les sourcils en signe d’énervement.


— Si je suis si “imbuvable” que ça, t’as qu’à traîner avec ton Seb et ton Carter là.


— Tu les aimes pas? Demande-t-il, l’air à moitié surpris seulement.


— Non, dis-je. Sebastian est trop enjoué, ça me donne mal à la tête. Carter...Je sais pas, le courant passe pas. Il est trop arrogant.


— Je suis sûr que tu dis ça seulement parce qu’il s’est assis à côté de toi en cours.

Il ricane, moqueur. Je lève les yeux au ciel.


— En partie, oui. Mais il n’y a pas que ça, répondis-je.


— Alors quoi, Eva?! Tu ne supportes pas que deux personnes viennent te parler? “Attention, des êtres humains Eva”! Bon Dieu mais de quoi as-tu peur?

Je secoue la tête, énervée. 


— Je n’ai PAS peur. Je penses simplement que...Ces gens ne sont que des aimants à problèmes.


— Je ne vois pas pourquoi tu dis ça. Seb est un garçon charmant et Carter n’a vraiment pas l’air méchant, réplique mon ami.

Je soupire, sentant la moutarde me monter au nez.


— Arrête de me parler comme si tu étais ma mère.


— D’accord Eva. Mais je ne retires rien de ce que je t’ai dis, c’est clair ?


— On ne peut plus clair.


Je sors mon dessert (un paquet de biscuits Prince) de mon sac de cours noir. Je le sépare en deux, puis ronge le chocolat du bout des incisives, comme à mon habitude.


— Seb m’a parlé.

Je hausse un sourcil, l’incitant à continuer.


— Ils ont perdu leur mère.


— Et ? Je ne m’en réjouis pas, mais ce n’est pas une raison pour devenir leur best friend non plus, soupiré-je.


— Elle est morte il y a deux ans.


— Comment c’est arrivé ?


— Je ne sais pas, Eva. Seb n’a rien voulu me dire…

Je sens qu’il n’a pas déballé tout ce qu’il veut dire, donc je le pousse à continuer du regard.


— Mais St-Aigues est le village natal de leur maman.


— Et? Je ne vois pas du tout où tu veux en venir.


— Bah réfléchis deux minutes bordel ! Le décès de leur mère est trop frais pour que Seb est la force de m’en confier les circonstances, par contre lui et son frère viennent s’installer ici, dans le village natal de la défunte.


— Je ne comprends toujours pas Alex…

Il soupire, agacé par mon manque de perspicacité.


— Je vais te donner un exemple : si, imaginons tu perdais ta mère demain, et que tu vivais à Paris depuis ta naissance ; le plus éprouvant serait de s’installer dans son village natal, au milieu des souvenirs, pas d’expliquer à ton ami les circonstances du décès ! Si Seb et Carter font le contraire, c’est pour une bonne raison, non ?!


Le silence s’installe, dix, trente secondes, ou peut-être une minute. Puis je me tourne vers Alex.


— Primo, chacun vit son deuil à sa manière. Deuxio, il est bien trop tôt pour que tu te définisse comme un “ami” de Sebastian. Tertio, ce ne sont absolument pas tes affaires. Conclusion ? ...Tu te fais des putains de films, là !


— Je suis le seul à trouver ça bizarre ?


—Raison de plus pour ne pas traîner avec eux, Alex.


Mon ami secoue la tête avant de quitter le toit, me laissant seule. Il est vexé. Je crois. 



**


   Quand la dernière sonnerie de la journée retentit, je me rue dehors sans parler ni attendre personne. Je croise vaguement le regard de mon (ex) ami, mais il détourne les yeux presque aussitôt.

En sortant, je me rends compte qu’il pleut à grosses gouttes, mais peu m’importe, je rentre à pieds, la capuche de mon sweat-shirt vissée sur mon crâne.


Alexandre ne m’a pas adressé la parole de tout l’après-midi. Ni même un regard tenu plus d’une ou deux secondes, à vrai dire. Il m’a évité, il ne m’a pas calculée, il a même plus ou moins ri au moqueries et sarcasmes qui fusent sur mon passage depuis que Carter à poser son cul sur la chaise avoisinant la mienne.


Alex et moi, on se connaît depuis le primaire. Déjà à cet âge là, j’étais si associable qu’il s’est battu pendant plusieurs mois avant que je ne daigne lui adresser la parole. Mais depuis le jour où il est officiellement devenu mon ami, mon meilleur et seul ami, on ne s’est jamais disputé. Oui, on s’est envoyé des tiques, boudés, mais jamais nos silences ne duraient plus d’un demie-heure. Alexandre, c’est la seule personne que je tolère à mes côtés.


Je sais, je savais, que j’avais raison : l’arrivé des Dubois ne présage rien de bon. Et les faits parlent pour moi : Carter et sa beauté m’ont attiré les foudres de la gente féminine, et comme il en faut peu pour que chacun se mêle à ce qui ne le regarde pas dans mon lycée, chaque couloir que je traverse je me fais insulter. Vous comprenez, un mec sublime qui se pose à côté de l’associable, ça fâche. Et voilà qu’Alexandre se mêle à ses insultes et ces moqueries, comme si il ne savait pas ce que cette violence réveille de sombres souvenirs en moi…



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Enfin, le chapitre 2 d’Alone.

J’avoue que j'ai eu du mal à écrire, avec la rentrée, le collège, tout ça tout ça, mais j’essaierai de poster dans les jours à venir.


Bye!

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