Alone?

Chapitre 3 : Without You

1719 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/09/2017 20:35

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CHAPITRE 3

WITHOUT YOU




***



All my friends are Heathens

Take it slow…

Wait for them

To ask you

Who you know…


Je suis réveillé par Twenty One Pilots, au rythme de leur chanson Heathens. Si je l’écoutais dans une autre condition, je n’aurais sûrement pas écrasé mon téléphone du plat de la main pour le faire taire, comme maintenant.


— Oooorh non… Pas déjà…


Je déteste me réveiller, car j’adore dormir. Au moins dans mes rêves, je choisis qui me parle, et c’est pas le beau nouveau qui pose son cul à ma gauche…


Au bout de dix minutes à lutter contre un sommeil qui tente encore de reprendre ses droits sur le monde du soleil, je finis par me hisser hors de mon lit. Que dis-je, je me laisse rouler jusqu’au bord avant de me laisser tomber telle une patate, dans un bruit sourd, sur le parquet de ma chambre. Puis, à mi-chemin entre le rampement et le traînage de pieds, je quitte mon royaume pour aller affronter les êtres humains qui constituent ma famille.


Chez les Miros, on est relativement nombreux.

Il y a le père, Raphaël, 50 ans, maire de St-Aigues.

La mère, Stéphanie, 44 ans, gérante du bar-tabac-presse du village.

La soeur aînée, Laure, 24 ans, qui fait ses études sur Bordeaux, et sa jumelle, Tiphaine, qui vit à Paris.

Le cadet, Romain, 22 ans, en école de commerce viticole, à Bordeaux aussi.

Suivi de Paul, 19 ans, apprenti styliste dans une boutique en ville, qui vit toujours chez papa-maman.

Puis moi, Evelyn, 16 ans, lycéenne.

Et enfin la benjamine, Charlotte, 13 ans, collégienne.


4 filles et 2 garçons, une sacré fratrie. Et niveau belle famille, Laure enchaîne les conquêtes, j’ai perdu le compte depuis longtemps ; Tiph’ est mariée, Romain fiancé ; Paul, on sait pas, et Carly est en couple depuis ses 8 ans avec un certain Thomas, ils sont mignons à croquer.


Mon manque de sociabilité vient en partie de ma famille nombreuse. Je suis l’avant dernière d’une fratrie de 6 enfants, j’ai appris depuis mon plus jeune âge à me faire oublier. Charlotte, elle, elle a le pire caractère que j’ai jamais vu. Paul est un garçon timide. Les deux aînées sont comme le jour et la nuit :

Laure est gentille, cool, sociable et avenante.

Tiph’ est assez prétentieuse dans son genre car elle a toujours tout réussi dans la vie. Et Romain est un garçon on ne peut plus...Banal.


***


Je verse des céréales Jordans dans mon bol et du lait, puis je m’assois au bar en marbre en face de Paul. Il ne porte qu’un boxer et mange une chocolatine, les yeux rivés sur son portable.


— Dis pas bonjour surtout.


— Au revoir.


Je lui tends mon majeur mais il ne lève pas les yeux de son portable. Charlotte arrive, les cheveux en bataille, trébuchant dans ses propres pieds.


— ‘lut, baille-t-elle.


— Bonjour Carly, lui dis mon frère.


Si il n’était pas si tôt, je piquerai une jolie crise de jalousie. Moi, j’ai même pas eu droit à un bonjour, alors que pour Charlotte, Monsieur Paul a levé les yeux de son meilleur ami : j’ai nommé Iphone 7.


Je finis mon petit déjeuner en vitesse et met mon bol dan le lave-vaisselle, prenant bien soin de faire tinter les assiettes entre elle pour énerver mes frangins, puis je remonte à l’étage pour prendre une bonne douche. Je savoure la sensation de l’eau brûlante ruisselant sur la peau de mon corps nu et endormi.


Je sors de ce paradis presque de bonne humeur. Presque. Puis, j’entre dans mon dressing et commence à m’habiller : un jean skinny noir et un T-shirt blanc, par-dessus celui-ci j’enfile une de mes sweat à capuche noir. Je réunis mes cheveux châtain-blond en une queue de cheval et m’affale sur un canapé du dressing en fixant mon reflet dans le miroir.

Je pourrais être très jolie.


En effet, j’ai de longs cheveux châtains naturellement dégradé vers le blond, un corp proportionné, un petit front, un nez bien dessiné, un menton affuté, des joues rebondies. Ma bouche, pulpeuse et rose, s’accorde à la perfection avec mes yeux verts cachés sous mes cils longs et épais. Mais je ne fais aucun effort pour mettre en valeur cette “beauté”.


***

   Quand je quitte ma villa pour me rendre au lycée, il est déjà 53. Il me faut dix minutes pour aller de chez moi au lycée à pied et je dois être là-bas à 55. Mais ce n’est pas pour autant que je me presse.

Il pleut encore. J’écoute Symphony, de Clean Bandit en featuring avec Zara Larsson, et je me surprend à chanter et danser sous la pluie, malgré mon retard.

Au final, j’arrive devant l’école à 8h12. Tout le monde est déjà rentré. Je passe à la vie scolaire prendre un billet, puis monte dans ma salle, la 202. J’ai anglais.

Je toque à la porte. C’est ma prof, Madame Vaucourt, qui ouvre.



— Hello Evelyn. Why are you late ?

Pour toute réponse, je lui tends le billet de retard. Elle soupire, puis me dit d’aller m’asseoir.


Je me retourne pour lui obéir quand je vois que ma place est prise : Carter Dubois s’y est assis. Et toutes les places autour de lui sont occupés par des pétasses en chaleur. D’ailleurs, l’une d’elle tente de caresser la cuisse de l’objet de leur convoitise, mais il retire sa main aussitôt, sans même un regard pour son admiratrice.

La dernière place libre est donc celle qui se situe à la gauche d’Alexandre, celle de droite étant bien sûr occupé par son “ami” Sebastian. Je m’y assois, et ni lui ni moi ne nous adressons un seul regard.



   Au bout de vingt minutes assise aux côtés d’un Alex aussi bavard et aimable qu’une porte de prison, je me décide à lui envoyer un mot.



Alex, je peux savoir pk tu me fais la gueule?


Il met un certain temps à répondre, et pour cause, sa réponse est un véritable pavé.


Evelyn.


Je pensais que tu comprendrais.

J’ai mis des années pour que tu acceptes ma compagnie. Plusieurs fois j’ai failli abandonner, mais non, je ne l’ai jamais fait. Pourquoi ? Parce que j’étais persuadée que tu avais un bon fond.

Parce que, Eva, j’ai toujours été persuadé qu’au final, ta froideur n’était qu’une armure pour te protéger de gens comme Alma, cette fille du collège. Tu n’as jamais voulu évoquer ce sujet depuis qu’elle s’est faite exclure, en troisième. D’ailleurs, c’est grâce à moi que cet enfer a cessé je te rappelle. Bref…

Je t’ai défendue face à elle.

Je l’ai dénoncée.

Je suis devenu ton ami, j’ai écouté des problèmes et tes confidences, supporté tes colères et tes sautes d’humeur.

J’ai été là pour toi comme jamais personne ne le fut, et en retour j’ai reçu quoi ? Ton éternelle froideur. Tu t’es bornée à faire comme tu le souhaitais, à penser que tu avais raison, mais crois-moi Eva, tu avais tort, et pas qu’un peu.

Mais je t’ai supportée, car j’apprécie aussi ce côté de ta personnalité. Le déclic a eu lieu quand tu as clairement rejeté Seb, qui voulait juste être sympa, sans intrusion dans ta vie privée, en fait il ne t’a même pas parlé. Bordel Eva, je dois constamment choisir entre ma vie sociale ou mes histoires de coeur et toi. J’ai toujours choisi d’être avec toi car je te considérais comme ma meilleure amie.

Mais c’est terminé.

Je choisis Seb, et sa bonne humeur.

Je choisis ma vie sociale. Ma vie d’adolescent. Ma vie tout court en fait.

J’ai tout fait pour t’empêcher de t’emmurer à jamais dans le silence et la solitude.

Mais je ne ferai pas l’impossible pour toi Eva. Quoique, à bien y réfléchir, je l’ai déjà fait. 


En espérant que tu trouves quelqu’un qui t’ouvrira les yeux.

Si jamais tu changes d’avis, reviens vers moi. Mais je ne reviendrai pas vers toi.


Bye,

Alexandre.


Je range le papier dans mon sac avant que la prof ne se rende compte de notre petit échange.

Pourquoi ai-je envie de pleurer ? Pourquoi la tristesse et la déception me tordent le ventre de cette manière ?


“Parce que tu sais qu’il a raison”, me souffle ma conscience.

Et ma conscience touche juste. Je sais qu’Alexandre à raison. Mais je ne changerai pas.

Pourquoi ? Parce que je suis Eva, l’associable qui en vit bien, et ma froideur fait partie de moi. J’en ai marre des remarques, des reproches. Je vais vivre et être heureuse ainsi, pour faire un gros doigt d’honneur à ceux qui doutent de moi.


Je suis Eva Miros, et je vais gagner, avec ou sans Alex, avec ou sans mes parents, mes profs, mes camarades.


***


   Quand la cloche de la pause-dej sonne, je monte comme à mon habitude sur le toit du lycée. Alors que je déballe mon sandwiche, j’entends la porte qui y mène grincer.



— Dégages Alexandre, on a plus rien à se dire.


— Faut que je te parle Eva, et crois moi c’est déjà assez dur comme ça.


Je lève les yeux sur lui tandis qu’il s'assoit. Non, ce n’est pas Alexandre.


“Mais bordel, qu’est-ce qu’il me veut encore celui-là ?”


***


Et voici le troisième chapitre d'Alone? !!!

Qui est cette Alma, et qu'a-t-elle fait à Eva ? Bonne question...

Quant à Alexandre, va-t-il pardonner Eva ?

Et qui est sur le toit avec l'associable ?

La suite dans quelques jours ;).

En attendant, je me suis éclatée à écrire ce chapitre :D

Bye!

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