Tu le paieras un jour William Afton

Chapitre 23 : Transfert d'âme

1454 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/11/2020 20:57

Il ne sut combien de temps il resta assis là, derrière cette porte, à pleurer comme un enfant. Quand il releva les yeux vers l'horloge dans un maigre instant de lucidité, la nuit était bien entamée. Plongé dans le noir, seul le rayon de lumière qui provenait de la salle principal indiquait que quelqu'un était toujours dans le restaurant. Sans doute Scott. Il l'avait entendu l'appeler entre deux songes plus tôt, mais n'avait pas répondu. A ce qu'il en savait, plusieurs heures s'étaient peut-être écoulées depuis.


Ce cauchemar ne cesserait jamais. Il s'accrochait à lui comme la pire des sangsues. Comment était-ce seulement arrivé ? Les fantômes l'avait-il suivi ici ? Et s'ils n'étaient reliés qu'à lui ? Peut-être même n'existaient-ils que dans son esprit. Il était complètement perdu et incapable de réagir en conséquence. Son cerveau s'était comme déconnecté de toute réalité. 


Des pas retentirent dans le couloir, alors qu'une ombre humaine apparaissait sous la porte. Il s'immobilisa, avant de se relever doucement et d'ouvrir la porte. Scott baissa la main qu'il s'apprêtait à poser sur la poignée et recula d'un pas pour le dévisager. Il posa une main sur son épaule, puis l'attira vers lui dans une étreinte amicale. William se laissa faire, mais ne répondit pas. Il se laissa simplement bercer par les battements de coeur de son collègue, qui soupira, rassuré de le voir enfin sorti de sa crise.


"Ils sont partis. Je les ai menacé de porter plainte si jamais ce qui s'était passé aujourd'hui sortait dans la presse, mais je ne suis pas sûr que ça ait un grand effet. Je... Il faut qu'on trouve une explication logique et rationnelle à ce qui s'est passé. Et qu'est-ce qui s'est passé au juste ?"


William ne répondit pas. Il n'avait vraiment pas envie d'en parler maintenant. Il voulait rentrer à l'hôtel, prendre sa fille dans ses bras et se reposer. Et puis, de toute manière, comment pouvait-il seulement expliquer à Scott ce qui s'était passé quand lui-même n'en avait pas la moindre idée ? Une ombre à l'autre bout du couloir attira son attention. Henry les observait à distance respectable, les bras chargés comme à son habitude. Scott lui lança un regard méfiant, avant de réagir.


"L'établissement est fermé, vous n'avez rien à fai...

— C'est bon, il travaille ici, le défendit le gérant d'une voix faible.

— Quoi ? Depuis quand ? Tu l'as embauché sans m'en avertir ? Mais enfin, William, à quoi est-ce que tu pensais.

— Techniquement, le restaurant m'appartient toujours, répondit l'homme d'une voix détachée. Henry Miller, enchanté, se présenta-t-il."


Scott se figea à l'entente de son nom et lança un regard réprobateur à William, qui détourna les yeux, mal à l'aise. Le gérant n'avait jamais vraiment annoncé qu'il travaillait ici, tout simplement par crainte de cette réaction. Le manager n'avait jamais compris pourquoi William n'avait jamais porté plainte contre l'homme qui l'avait abandonné seul avec son restaurant. Après sa petite visite improvisée à la pizzeria quelques mois plus tôt, cela ne s'était que confirmé. L'homme en costume resta glacial lorsque son "collègue" tendit la main pour le saluer. Henry ne s'en formalisa pas et le gratifia simplement d'un sourire discret.


Tous deux attendirent qu'ils s'en aille, mais il n'en fit rien. Il attrapa une chaise à trois pieds qui traînait dans le couloir en attendant d'être réparé et s'installa devant eux. William le menaça silencieusement du regard. Il était hors de question qu'il écoute une fois encore ses théories surnaturelles.


"J'ai fait la maintenance des robots, dit-il simplement. Je n'ai rien trouvé qui explique leur dysfonctionnement. A part bien sûr ce dont nous avons déjà parlé, ajouta-t-il malicieusement. Peut-être pouvons-nous mettre tout cela sur le compte d'une fuite de gaz qui a provoqué une hallucination collective. Ce n'est pas vrai, bien sûr, insista-t-il, mais ça fera taire les journalistes." 


Seul un silence pesant lui répondit. Scott lança un regard interrogateur à son acolyte, mais il conserva un calme olympien. Si Henry pensait tirer quoi que ce soit de lui suite à sa petite pique, il allait se manger un mur. William décida de coupa court à l'échange.


"On verra ça demain. Je suis fatigué.

— Je t'accompagne, répondit Scott fermement."


Le gérant ne trouva rien à y redire et ils quittèrent rapidement les lieux, laissant Henry derrière eux. Ils ne se retournèrent pas, même pas pour apercevoir le petit sourire satisfait qui apparut sur le visage du laissé pour compte lorsque la porte claqua derrière eux.


*********


Charlie observa Georges faire les cent pas devant elle. Sans leur corps robotique, ils ne pouvaient pas faire grand chose de plus pour attirer l'attention sur eux. Le petit coup d'éclat de son ami avait eu de graves conséquences sur le public présent. Elle ignorait pourtant comment il avait fait ce coup de génie. Sous la colère, le petit garçon avait pris possession des quatre robots en même temps, sans jamais les toucher. Ce pouvoir effrayait la petite fille. Si elle n'était pas intervenue pour l'arrêter, aurait-il été capable d'aller jusqu'à tuer William ? Elle n'osait pas y penser.


Le fantôme refusait de lui adresser la parole depuis. Il ne pouvait pas partir sans elle, mais il continuait de faire le tour du restaurant rageusement, comme si cela lui permettrait de trouver une solution. Pourtant, William était parti depuis un moment et il ne servait plus à rien de s'acharner, mais il avait du mal à lâcher prise. Désemparée, Charlie espérait simplement qu'il finisse par se calmer.


"On aurait pu l'avoir, marmonna une nouvelle fois l'enfant. On aurait pu être libres !"


Il faisait référence au moment où il avait cherché à embrocher son père avec la pince de Circus Baby. Il jugeait ne pas avoir été assez rapide. Elle était horrifiée par la violence avec laquelle il voulait la mort de son père. C'était après Henry qu'il devrait porter sa colère. William était responsable, certes, mais il était au fond un dommage collatéral, comme Georges. 


La petite fille décida de prendre ses distances et s'enfonça dans un mur à la recherche de son père. Elle n'aimait pas les conflits. Il reviendrait vers elle lorsqu'il serait plus calme. Elle erra au hasard des grandes salles derrière les coulisses avant de finalement s'introduire dans l'atelier d'Henry. Elle se figea immédiatement.


Sur une table de métal gisait le corps sans vie d'un nouvel enfant, une petite fille, comme elle. Comme une vulgaire grenouille, elle avait été disséquée. En s'approchant un peu, elle fut horrifiée de découvrir que plusieurs parties de son corps avaient été remplacées par des parties d'Animatroniques. Ses yeux, par exemple, étaient ceux de Funtime Freddy, elle les reconnaissait à leur jaune si particulier. De même, son coeur et son ventre avaient été remplacés par des mécanismes complexes qui lui arrachèrent un frisson d'effroi. Que se passait-il ici ?


Des pleurs discrets arrivèrent à ses oreilles. La petite fille en chercha l'origine des yeux, avant de comprendre qu'ils venaient du placard. Elle traversa la porte en métal et tomba nez à nez avec le fantôme de la petite fille blonde sur la table d'opération. Charlie s'assit à côté d'elle. Elle tourna la tête vers elle avant de reculer, effrayée.


"Tout va bien, chuchota la petite fille. Je ne te veux aucun mal, je suis là pour t'aider. Je m'appelle Charlie. Et toi, comment est-ce que tu t'appelles ?

— Clay, répondit son interlocutrice d'une voix tremblante.

— Suis-moi, Clay. Je vais t'aider."


Elle lui prit la main, et la guida doucement à travers le mur. Charlie agissait par instinct, sans aucun contrôle sur la situation. Elle lui fit visiter le restaurant, et lui expliqua brièvement ce que sa condition impliquait. Pourtant, elle ne pensait pas à mal lorsqu'elle l'amena devant Funtime Foxy, elle voulait juste lui montrer comment ils pouvaient traverser les objets. Charlie traversa le robot en riant, et encouragea sa nouvelle amie à en faire de même. Elle hésita avant de la suivre.


Mais elle n'atteignit jamais l'autre côté. 


A la place, les yeux du robots s'illuminèrent, puis l'intégralité du corps robotique se tourna vers la petite fille, qui l'observa les yeux écarquillés.


Tout comme elle avait choisi la Marionnette et Georges, Golden Freddy, Clay avait choisi le corps de Funtime Foxy. 


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