FullMetal, la fille qui voyageait a travers les mondes

Chapitre 6 : Homunculus ou hybride

1018 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 18:42

    Je regardais attentivement Scar. Et je m’avouais à moi-même une chose. Si je voulais le trouver, maintenant qu’il était là, j’avais peur de la suite.

- Ed, Al ! Avec moi !

    J’engageais le combat sans utiliser l’alchimie. Je m’employais à essayer de le faire reculer, mais ce genre d’attaques n’a aucun effet sur un Ishbal adulte, et surentraîné qui plus est. En fait, très vite, c’est moi qui recule. Je lance un coup d’œil à Ed pour qu’il prenne le relais, mais il n’est plus derrière moi. Il arrive en courant derrière Scar. Al arrive de la gauche, à droite un mur. C’est alors que je fais l’erreur de me déconcentrer un instant.

    Je sens une main se serrer autour de mon cou et mes pieds décollent du sol, avant que je sois projetée contre le mur à ma droite. Le choc est violent, mais je ne perds pas connaissance. Les deux frères s’arrêtent net.

- Ju' ! crie Al, inquiet.

- Ca va, occupez-vous de lui ! parvins-je à lancer par-dessus la douleur.

    J’étais fière de moi : ma voix ne tremblait pas. Le combat se poursuivit, et je me résolus à utiliser l’alchimie. Mais alors que des éclairs bleus traversaient le sol, ils prirent une couleur rouge, et une lueur semblable me parut briller au-dessus de ma tête. Un poing de pierre se forma et vint cogner Scar, mais je ne vis pas la suite. La scène m’était cachée par un brouillard. Du sang. Une plaie à la tête. Je me relevais. Les bruits de combat s’étaient atténués. Et d’un coup, j’entendis crier.

- ED !

    Je courus vers la voix. C’était Alphonse. Lorsque j’arrivais, ce que je vis me porta un coup violent. La ruelle était à moitié détruite. Ed était allongé par terre, apparemment inconscient, et Al se tenait le bras avec un rictus de douleur. Je me précipitais vers l’Alchimiste d’Or et le secouais légèrement, afin qu’il ouvre les yeux.

- Ed ! Hé, Ed !

    Après une dizaine de minutes, il finit par rouvrir les yeux. Il avait l’air fatigué, sa cape était déchiré, mais il allait presque bien. Je l’aidais à s’asseoir, ignorant ma propre fatigue. Etait-ce dû à la pierre ? Je n’en savais rien. En tout cas, j’avais mal, et le sang coulait de ma blessure, même si je ne savais pas où elle était.

    Après avoir vérifié autour de nous qu’il n’y avait personne, je regardais Al. Il tenait toujours son bras. Pinçant les lèvres, je l’aidais à se fabriquer une écharpe avec un morceau de la cape qu’Ed nous tendit. Avoir en avoir terminé avec lui, lui et moi, nous vérifiâmes qu’Ed allait bien. Ce n’est qu’alors que j’acceptais de le laisser examiner ma tête. Je ne me souviens pas précisément de la suite. Une sorte de brume obscurcissait ma vue. Je me souviens d’être revenue au grand bâtiment de Central. Le colonel sortit à ce moment, et je pestais intérieurement. Je ne sus jamais la suite.

    Je portais instinctivement la main à mon collier, qui portait en son pendentif une pierre philosophale, mais je m’éraflais la paume sur la chaîne abîmée par les générations. Ce que je vis ensuite me stupéfia. Je me contentais de regarder, impuissante et terrifiée, la pierre devenir liquide, s’écouler le long de mon sweat et entrer en moi. Oui, entrer en moi.

« Pitié non, je ne veux pas devenir un monstre ! »

    Malgré mes suppliques silencieuses, malgré mes efforts pour résister, c’est dans un lit médicalisé que je rouvris les yeux. Dans une chambre, seule. Enfin, pas tout à fait seule. Ed et Al étaient là, assis côte à côte, l’air épuisés. Al avait une écharpe, propre cette fois, et Ed un simple bandage sur le front. Une larme roula sur ma joue, mais c’est la voix de Winry qui réveilla les deux garçons en sursaut.

- Justine, ça y est, tu nous reviens !

    Je ne répondis pas. Je ne voulais rien savoir. Elle sembla gênée.

- Je voulais attendre que tu sois réveillée pour m’occuper de tes auto-mails. Tu me laisse faire ?

    Je hochais la tête en silence tandis qu’elle sortait son matériel de mécanicienne. Mais je ne pensais qu’à une chose. Par pitié. Qu’un tatouage d’Ouroboros n’orne pas mon corps lorsque j’enlèverais mon sweat pour qu’elle puisse travailler.

 

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