Game of thrones - Fin alternative

Chapitre 2 : Saison 7 : Episode 8

2657 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/04/2020 11:50


      Varys, allias l’araignée, un eunuque qui avait passé sa vie à conseiller les puissants, marchait à pas pressé dans le fort de Peyredragon. Il avait des nouvelles urgentes à transmettre à la reine Daenerys. Des nouvelles qui allaient radicalement changer leurs plans.

La conquête de Westeros avait d’abord mal commencé. Leurs alliées, les Greyjoy et les Dorniens s’étaient fait attaquer par surprise en pleine mer, par Euron Greyjoy lui-même et sa flotte imposante.

De leur côté, les immaculés avaient attaqué le fief ancestral de la Maison Lannister, Castral Rock. Une place-forte au sommet d’un montoir rocheux surplombant la mer et réputé pour ne jamais avoir été conquis depuis des siècles. Tyrion Lannister, main de la reine Daenerys, leur avait fait part du passage secret qu’il avait dissimulé dans les égouts pour y faire entrer ses prostitués lorsqu’il était jeune. Hélas, ce passage avait été rebouché, certainement par son père Tywin Lannister. Les immaculés s’étaient retrouvés à assiéger le château sans arriver à renter à l’intérieur.

Pire encore, Castral Rock avait tenu malgré l’absence d’une partie de la garnison des Lannister. Jaime avait guidé ses hommes contre Haut Jardin afin de leur voler leur or. Ils y étaient arrivés, mais ils avaient eu la surprise de croiser la route des Dothrakis menées par leur reine Daenerys au dos de son dragon Drogon. Jaime et Bronn avaient survécu, à l’inverse du père et du fils Tarly brûlés vif pour avoir refusé de plier le genou devant Daenerys.

C’était une victoire, mais le pire restait à venir. Pas de Cersei, non, mais du nord. Daenerys avait sauvé Jon Snow et ses compagnons des marcheurs blancs au-delà du mur, au prix de la vie de son dragon Visérion. Elle se consolait en se disant qu’elle réalisait maintenant la menace qu’étaient les marcheurs blancs.

Tyrion avait arrangé les pourparlers entre Daenerys et Cersei. Grâce à la présentation d’un mort-vivant capturé, le sud avait compris la menace et les deux reines avaient forgé une alliance. Les deux armés ennemis se rejoindraient au mur pour lutter ensemble contre le roi de la nuit. Les vivants unis contre les morts comme dans un joli conte de fées. Varys n’avait jamais été convaincu que c’était possible et ce qu’il avait appris ne l’étonnait guère.

Varys chercha sa reine dans le château. Elle et Jon allaient partir en mer dans la matinée pour aller au nord. Il croisa Tyrion dans le couloir.

           — Où est la reine ?

           — Dans sa chambre. Je vous déconseille d’y aller.

           — J’imagine que je risque de la voir dans les bras de Jon Snow. Cela importe peu, dites-lui que j’ai des nouvelles importantes à lui communiquer.

Il partit sans lui donner plus d’explication.

Daenerys, Jon, Tyrion et Varys se retrouvèrent dans la salle du trône de Peyredragon.

           — Que se passe-t-il, Varys ? demanda Daenerys. Nous devons prendre la mer vers le nord au plus tôt.

           — J’ai de bien mauvaises nouvelles, hélas, votre majesté. Mes petits oiseaux à Bravos m’ont informé que la banque de fer a accordé un nouveau prêt à Cersei après qu’elle leur ait remboursé sa dette avec l’argent des Tyrrell. Elle a passé un contrat avec la compagnie dorée, des troupes de mercenaires.

           — Et donc, comment pense-t-elle les faire venir ici ? demanda Tyrion.

           — Avec la flotte Greyjoy. Ils y font route en ce moment même.         

           — Je croyais Euron Greyjoy reparti sur son île comme un couard ? s’étonna Daenerys.

Varys ne répondit rien, il n’en avait pas besoin.

           — Ma sœur s’est jouée de nous ! s’énerva Tyrion. Elle va nous laisser nous entretuer avec l’armée des morts et elle n’aura plus qu’à éliminer les survivants affaiblis.

           — Vous m’aviez dit connaître votre sœur ! gronda Daenerys. Je savais qu’on ne pouvait pas faire confiance à des Lannister ! Même face à une telle menace, elle continue ses manigances !

           — La compagnie dorée n’est pas encore là, déclara Jon. Les marcheurs blancs, oui.

           — Je ne peux pas ignorer cette menace, répliqua Daenerys. Il nous faut prendre Port Réal avant leur arrivée et espérer arriver à temps dans le nord pour repousser les marcheurs blancs. Vous battrez-vous à mes côtés, Jon ?

           — J’ai plié le genou devant vous, je ferais ce que vous me demanderez. Par contre, mon bateau doit partir avec le verre-dragon pour que le nord commence à forger des armes.

           — Bien entendu.

           — Les habitants de Port Réal pensent que la trêve a été faite, souligna Varys. Ils pourraient vous voir pour la méchante maintenant.

           — Je leur expliquerais la trahison de Cersei depuis le trône de fer.

           — Nous avions dit que vous ne deviez pas être la ville des cendres, s’inquiéta Tyrion. Si nous attaquons la ville, il y aura des dizaines de milliers de morts.

           — C’est elle qui a brisé notre accord, je n’ai pas le choix.

           — Les partisans de Cersei l’abandonneront dès qu’ils sauront que la guerre est perdue. Si la ville décide de se rendre, ils ouvriront les portes et sonneront les cloches. Si vous entendez que l’on sonne les cloches, annulez l’attaque.

           — Espérons qu’ils le feront. L’assaut aura lieu aujourd’hui.

Tyrion et Varys échangèrent un regard. L’assaut de Port Réal qu’ils avaient tant tenu à éviter allait commencer.


 


           Les immaculés et les Dothrakis se tenaient face au rempart de Port Réal. Daenerys se trouvait avec Drogon et Rhaegal dans les airs. Une petite partie de la flotte d’Euron Greyjoy était revenue dans baie de la Nerra en apprenant le retour de l’ennemi. Les troupes Lannister dans la capitale étaient sur le qui-vive et les civils se barricadaient chez eux.

Le scorpion de Qyburn avait blessé Drogon il y a quelque jour et la ville avait commencé la construction d’un grand nombre d’entre eux. Hélas, seul trois étaient terminé, faute de temps, et avaient été montés sur le donjon rouge. Le navire d’Euron Greyjoy en possédait un lui aussi et il était déterminé à tuer une de ces bêtes pour la gloire.

Cersei observait la capitale depuis sa fenêtre du donjon rouge. Qyburn et « la montagne » étaient à ses côtés. Elle avait aussi sorti Ellaria Sand de son cachot puant pour la menotter à la fenêtre, afin qu’elle ne puisse rien rater de la défaite de ses aliers.

Tyrion avait envoyé un message leur assurant que la reine leur laissait une chance de se rendre, mais les cloches n’avaient toujours pas sonné. Tout le monde attendait avec effroi le début des combats, certains effrayés et d’autres impatients. Les premiers flocons de neige de l’hiver tombaient lentement sur Port Réal, signe ironique qui n’était pas à interpréter comme un présage.

Daenerys passa à l’attaque et fondit sur la flotte des Greyjoy en premier. Deux dragons crachèrent leurs torrents de feux qui s’abattirent sous les navires en dessous d’eux. Les flèches des archers ne leur firent rien et les hommes moururent brûlés vif ou se jetèrent à l’eau.

Euron avait dissimulé son scorpion sous une bâche et ses hommes la retirèrent. C’était un engin de siège semblable à une baliste, qui tirait de longs carreaux en métal plus long que des javelots. Il visa les dragons qui brûlaient ses navires et tira sur celui à la peau verdâtre. Rhaegal se prit le tir dans l’aile et poussa un cri de douleur. Daenerys se retourna et découvrit son enfant blessé et le scorpion qui venait d’apparaître. Rhaegal avait un trou dans l’aile et partit loin des flèches qui ricochaient sur lui.

Daenerys se concentra sur cette nouvelle menace. Euron tenta un nouveau tir sur elle, mais Drogon esquiva le tir. Il cracha ses flammes sur la machine et Euron se jeta à la mer avant de se faire immoler.

Daenerys brûla les derniers navires avant de tourner son attention vers la ville. Les trois scorpions sur les remparts du donjon rouges étaient loin d’être dissimulés et elle se concentra sur eux. Cersei depuis sa fenêtre au-dessus regardait avec mépris la flotte Greyjoy en train de brûler. Si lui avait échoué, ses hommes réussiraient.

Daenerys et Drogon évitèrent leurs tirs et arrivèrent à brûler le premier scorpion. Cersei hurla de rage lorsqu’elle perdit le dragon de vue et Ellaria poussa un rire provocateur. Drogon se tenait sur le donjon rouge, hors du champ de vision des Scorpion. Il se jeta sur le deuxième et l’écrasa avec son poids, les soldats se jetant dans le vide pour lui échapper. Le troisième mourut aussi vite.

Daenerys s’éleva dans les airs et fit face à la fenêtre où se trouvait Cersei, Qyburn, « la montagne » et Ellaria Sand. Ils s’enfuirent en courant en voyant son regard meurtrier et Drogon cracha ses flammes dans la salle. Ellaria Sand ne sut pas si sa reine ne l’avait pas reconnu ou si elle se fichait d’elle et elle périt dans les flammes. La montagne les protégea avec son armure et ils se réfugièrent dans le couloir.

           — Nous avons perdu, ma reine, il faut sonner la retraite, haleta Qyburn encore terrifié par l’odeur des flammes.

           — Il suffit d’un trait d’arbalète pour la tuer ! protesta Cersei.

           — Nous devons au moins partirent, tant que nous le pouvons encore !

           — Oui, partons. Cette folle serait capable de brûler tout le donjon !

En effet, Daenerys brulait quelques tours du donjon rouge qui s’écroulaient sur elle-même. Les villageois qui s’étaient réfugiés dans l’enceinte du donjon rouge couraient dans tous les sens en évitant les gravats. Plus de peurs que de mal, mais nombreux furent les gens piétinés par la foule. 

Daenerys concentra ensuite son attention sur les remparts de la ville. Drogon abattit ses flammes tout le long du mur dans un spectacle terrifiant. Les archers se jetaient du haut du mur pour échapper à la mort, n’essayant même pas de tirer avec leurs flèches. Ceux à l’autre bout de la ville descendaient déjà, le dragon remontant lentement vers eux en brûlant le rempart. Daenerys brûla ensuite la grande porte, tuant les troupes postées juste derrière.

Port Réal était encerclé par des murs de feux et le donjon rouge était en flamme. Les soldats et les civils étaient terrifiés par cette vue et couraient dans tous les sens. Daenerys se posa sur le rempart près de l’entrée, ses troupes entrant dans la ville. Drogon poussait des rugissements terrifiants qui résonnaient dans toute la ville apeurée.

Tyrion avait insisté pour qu’elle ne s’attaque qu’à des cibles militaires et qu’elle laisse ensuite une chance à la ville de se rendre. Elle suivait les conseils de sa main et attendait la réaction de l’ennemi.

Jon Snow se trouvait au côté de Ver Gris, en tête des troupes des immaculés entrants dans la capitale. Dans la rue, les troupes Lannister terrifiées reculaient déjà. On entendait des gens partout qui demandaient à faire sonner les cloches. Jon priait en effet pour que les cloches sonnent. Il ne voulait pas d’un bain de sang.

Les cloches se mirent à sonner. Les soldats lâchèrent leurs armes. Daenerys au dos de son dragon bouillonnant regardait la ville qui se rendait devant elle. Elle avait gagné, mais elle n’en ressentait aucune satisfaction. Elle avait gouté à la puissance destructrice de son enfant et elle sentait en elle l’appel du feu et du sang.  

« Ne soyez pas la reine des cendres ». Les mots de Tyrion résonnaient en elle. Elle s’imagina le regard de ses proches si elle faisait une telle chose. Ver Gris ne serait que peu dérangé, mais Missandei ne lui pardonnerait pas. Et Jon, il ne la regarderait plus jamais de la même manière. Elle renonça à prolonger le combat. Elle s’envola au-dessus de la ville, terrifiant les gens en dessous.

Les Dothrakis n’entrèrent pas dans la ville, à leur grand mécontentement, comme Tyrion l’avait ordonné. Les immaculés envahirent la zone rural et emprisonnèrent les soldats qui se rendaient. Ils allèrent ensuite au Donjon rouge. Ver Gris et Jon enfoncèrent toutes les portes à la recherche de Cersei. Mais elle n’était plus là.

Plus bas, Cersei arriva au récif et entendit les cloches sonner.

           — Qui a ordonné ça ! s’énerva-t-elle.

           — Les soldats, votre majesté, répondit Qyburn. Vous ne pouvez pas leur en vouloir, face à une telle puissance …

           — Ils auraient dû combattre jusqu’à leur dernier souffle ! Ca nous aurait laissé le temps de nous enfuir.

           — Nous devons continuer de marcher jusqu’à trouver un bateau. 

Cersei ne se sentaient pas d’escalader les récifs. Heureusement, une chaloupe arriva vers eux. Elle ne reconnut que trop bien le prétentieux Euron Greyjoy qui la dirigeait et s’avoua qu’il était fort utile.

           — Venez, ma reine. Nous devons partirent avant que ce dragon ne revienne.

Elle monta à bord avec Qyburn et ils partirent en mer.



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