Game of thrones - Fin alternative

Chapitre 3 : Saison 8 : Episode 1 et 2

4947 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/05/2020 11:45

 

            Cela faisait trois jours que Port Réal était envahi par les immaculés. Le décompte n’était pas encore tombé, mais il y avait plus de soldats emprisonnés que de soldats tombés au combat. La puissance destructrice de Drogon avait rapidement fait capituler les troupes. Ver Gris, qui était en charge de leur emprisonnement, ne s’était pas du tout attendu à ça. Cette ville était très grande et il lui fallait disperser ses troupes partout. Il avait peur que les prisonniers, même désarmés, se soulèvent et causent le chaos. Il aurait préféré en éliminer une partie, mais les ordres de la reine n’étaient pas discutables.   

Les pertes civiles étaient faibles, en majorité causées par les mouvements de panique. En effet, la population avait été terrifiée et elle l’était encore. L’annonce d’une trêve avant l’attaque de Daenerys donnait l’impression qu’elle avait manqué à sa parole. Les immaculés, ces enfants-soldats castrés, leur avaient été présentés comme des monstres par les autorités et il y en avait partout. On entendait parfois les Dothrakis hurler leur colère de ne pas avoir pu pénétrer à l’intérieur. La ville empestait encore l’odeur de cramé venant des remparts et du donjon rouge. Pire, Drogon et Rhaegal avaient élu leur perchoir sur le donjon rouge, comme deux prédateurs prêts à foncer sur leur proie. Pour les habitants, le danger était encore bien réel.

Daenerys se trouvait dans la rue avec sa garde personnelle. Elle allait voir les blessés et les rassurait sur la fin des combats. La plupart des gens la regardaient avec peur ou avec mépris, mais ceux à qui elle s’adressait se montraient gentil avec elle. Elle savait qu’elle les intimidait, mais elle continuait d’essayer de leur parler.

Son itinéraire la mena aux débris du Septuaire de Baelor, détruit par Cersei avec le feu Grégeois. Elle avait décidé que ce serait ici que la nourriture serait distribuée au peuple. Les gens attendaient devant les immaculés qui gardaient l’endroit. Daenerys avait prévu de s’adresser à eux. Lord Varys la présenta :

           — Voici Daenerys Targaryen, héritière légitime du trône de fer, reine des Andals et des premiers hommes, protectrice des sept couronnes, mère des dragons, Khaleesi de la grande mer herbeuse, l’imbrûlée et briseuse de chaîne.

           — J’ai choisi de vous parler en ce lieu car il représente toute la perfidie de Cersei Lannister. Ne croyez pas les mensonges qu’elle vous a raconté, la destruction du Septuaire n’était pas un accident. Elle l’a détruit pour échapper à son procès devant les dieux. Son affront pour nos croyances prouve qu’elle ne méritait pas d’accéder au trône et de vous gouverner. Sous mon règne, le Septuaire sera reconstruit et la foi sera ramenée dans cette ville. Pendant des siècles, Westeros s’est épanoui sous le règne des Targaryen, jusqu’à la trahison du roi Robert Barathéon et des Lannister. Je sais que la transition est difficile, mais les choses rentreront bientôt dans l’ordre.  

Les gens l’acclamèrent et elle fut satisfaite. Les immaculés commencèrent la distribution de la nourriture et la population s’empressa de prendre son dû, se poussant les uns les autres et demandant toujours plus. Daenerys les observa d’un air mauvais et se demanda s’ils avaient seulement écouté un mot de ce qu’elle avait dit.

Elle se rendit ensuite au donjon rouge et pénétra dans la salle du trône. Un grand trou dans le mur en hauteur sur la droite laissait entrer un rayon de lumière au milieu de la salle. Elle aimait à se dire qu’il pourrait servir à y faire entrer ses dragons. Les quelques gravats avaient été enlevé et les bannières des Targaryen décoraient maintenant la salle.

Les bourgeois l’attendaient et elle passa à travers le couloir formé par les immaculés pour s’asseoir sur le fameux trône de fer. A chaque fois qu’elle le touchait, elle se sentait envahi par une sensation enivrante de pouvoir.

Un à un, les membres de la haute société vinrent lui poser leurs questions et lui faire leurs demandes. Quand serons-nous libres de sortir de Port Réal ? Quand le commerce reprendra-t-il ? Les immaculés et les dragons vont-ils rester ? Quels impôts payerons-nous ? Il y aura-t-il un banquet pour célébrer votre ascension au trône ? Avec qui allez-vous vous marriez ? Daenerys était fatigué de ces questions et prenait sur elle pour y répondre. 

Lorsqu’elle en eut terminé avec la haute société de Port Réal que les immaculés ramenèrent en bas, Jon et Tyrion vinrent la voir. Ils s’inclinèrent devant elle.

           — Quelles sont les nouvelles des seigneurs de Westeros ? demanda Daenerys depuis son trône.

— Aucun n’a encore confirmé son intention de venir vous reconnaître comme la reine légitime, avoua Tyrion.

— Je suis pourtant sur le trône de fer, Port Réal est sous mon contrôle. Que leurs faut-ils de plus que cela ?

— Ils sont sûrement terrifiés …  

— Ils ne viennent pas plier le genou, c’est un acte de trahison envers la couronne.

— Ma reine, intervint Jon, avec tout le respect que je vous dois, les seigneurs peuvent attendre.  

           — Je t’ai déjà dit que j’enverrai mes troupes au nord lorsque mes ennemis d’ici seront anéantis.

           — Tu les as déjà vaincus, Daenerys. Il nous faut partir au plus vite avant que le roi de la nuit n’arrive.

           — Je ne peux laisser Port Réal sans défenses ! Je ne peux laisser ce trône à la merci de n’importe quel seigneur qui voudrait le prendre !

           — Si ton amour du pouvoir est plus grand que ta volonté de protéger le royaume, c’est que je t’ai mal jugé, déclara Jon.

Elle lui lança un regard glacial. Tyrion brisa le silence.

           — Nous pouvons laisser une partie de nos troupes ici pour défendre la ville et le trône, votre majesté. Il n’y a plus d’armée assez grande à Westeros pour s’en prendre Port Réal.

           — Avez-vous déjà oublié ce que les fils de la Harpie nous ont fait subir à Meereen. On n’a pas retrouvé le corps de Cersei, elle pourrait très bien être ici à fomenter une rébellion.   

           — Oublie Cersei ! insista Jon. Tu les as vues, tu as vu le roi de la nuit ! Il a tué Viserions et …

           — Tu crois que j’ai oublié la mort de mon enfant ! s’énerva-t-elle. Tu crois que je ne rêve pas de me venger !

           — Alors fais-le !

Elle regarda Jon et Tyrion tour à tour. Son envie de vengeance était finalement plus grande que son amour du pouvoir.  

           — Bien, la moitié des immaculés et des Dothrakis partiront dès aujourd’hui vers le nord.

           — Lorsque vous aurez vaincu le roi de la nuit, les seigneurs de Westeros vous seront reconnaissants et plieront le genou devant vous, approuva Tyrion.

— En tant que ma main, vous me représenterez en mon absence.

           — Mon rôle est de vous conseiller, ma reine, et je me dois d’être présent à vos côtés pour votre plus grand combat. De plus, les gens d’ici me haïssent plus que quiconque. Je suis le gnome qui a tué Joffrey et Tywin Lannister.  

           — Comme vous voudrez. Appeler Ver Gris et Varys, il nous faut organiser notre départ et la direction de la ville en mon absence. Certains gardes de Port Réal se verront reprendre leur travail, sans leurs armes bien sûr.

Tyrion s’inclina devant elle et partit, les laissant seule dans la salle du trône. Jon resta devant elle dans ce si grand espace.  

           — Approches, Jon.

Il monta sur les marches devant le trône.

— Plus près, murmura-t-elle.

Il avança encore. Elle l’attrapa par le col pour lui donner un baisé.

           — Je croyais qu’on avait convenu de ne pas mélanger le travail et le plaisir.

           — Je suis la reine, je fais ce qui me plait, murmura-t-elle.

Il l’embrassa à son tour.

           — Tu crois que les gens m’aiment ?

           — Comment ça ?

           — Je suis enfin arrivé sur le trône, mais je n’ai pas l’impression d’avoir réussi. J’ai l’impression de n’inspirer que la peur à tout le royaume.

Jon s’agenouilla devant elle.

           — Tu es ma reine, Daenerys Targaryen, et je peux t’assurer qu’à moi, tu n’inspires que de l’espoir et de l’amour.

           — Alors pourquoi je te sens plus distant maintenant que je suis monté sur le trône ? Tu te sens trop intimidé ?

           — Non, pas du tout. Je suis seulement préoccupé par les marcheurs blancs. Je t’aime et quoi qu’il arrive, je …

Elle l’embrassa fougueusement et le renversa par terre. Elle commença à le déshabiller même s’il avait peur d’être vue dans un espace si gigantesque. Elle lui fit l’amour dos au trône, face à la grande salle devant elle. Jon voyait les épées du trône au-dessus d’elle pendant qu’elle le chevauchait, telle une aura faisant partie de son âme.   

 



           Cersei se tenait dans sa chambre à Castral Rock. Une chambre bien plus petite que celle du donjon rouge, mais elle devait être en cendres maintenant. Euron Greyjoy l’avait sauvé de Port Réal et ses hommes l’avaient ramené au château où elle était née. Damion Lannister l’avait accueilli avec bonté. C’était un de ses oncles qu’elle avait désigné comme Seigneur de Castral rock. Elle avait une bien meilleure opinion de lui que de son successeur l’oncle Kevan, qui avait péri dans le Septuaire de Baelor.

Castral Rock était une place-forte au sommet d’un montoir rocheux surplombant la mer. Un rocher en forme de lion comme les habitants aimait à le dire. Le fort était réputé pour ne jamais avoir été conquis depuis des siècles et même les immaculés étaient revenu la queue entre les jambes après avoir essayé, du moins c’était une façon de parler.

Cersei aurait dû se sentir en sécurité ici, mais elle avait vu Port Réal brûlé par deux dragons et en rêvait encore la nuit. Elle avait été terrifié par l’idée que son futur enfant ne voit jamais le jour. Elle avait songé à partir loin de Westeros comme Jaime lui avait proposé, pour élever son enfant dans un endroit sûr. Mais elle ne se voyait pas vivre comme une personne du petit peuple dans une ville étrangère. Elle voulait un vrai avenir pour son futur prince ou sa future princesse.  

Depuis son balcon, elle avait vu sur la mer et Port-Lannis en dessous. C’était la ville portuaire juste à côté de Castral Rock et la troisième plus grande ville de Westeros. Les immaculés y avaient semé le chaos, mais la ville tenait encore debout. A vrai dire, ces gars-là n’étaient pas du genre à violer les femmes et brûler les maisons. 

Elle aperçut la flotte des Greyjoy arriver à Port-Lannis. Les milliers de mercenaires de la compagnie dorée y accostèrent et les villageois se sentirent bien plus en sécurité.

Cersei accueillit Euron et le capitaine Strickland des mercenaires dans la salle du trône. La salle était abondamment décorée de drap et de trésor, qu’on ne voyait presque pas tant il y avait de garde Lannister. Elle essayait de paraitre toujours aussi forte malgré le fait qu’elle n’était plus à Port Réal.   

Le chef des mercenaires lui fit le compte de ses troupes et elle fut fort déçue de constater l’absence des légendaires éléphants d’Essos.

           — D’excellents animaux, majesté, mais ils supportent mal les voyages en mer.

           — Vous avez traversé tout le détroit pour affronter deux dragons et vous n’avez pas amené vos propres créatures ! gronda-t-elle.  

           — A vrai dire, c’est déjà bien que nous soyons ici, sans vouloir vous offenser, votre majesté. Après la chute de Port Réal, la banque de fer voulait qu’on leur rende l’argent qu’il vous avait prêté pour nous payer.

           — La banque de fer nous a déjà payées, ils n’ont pas à réclamer leur or.

           — Nous servons toujours ceux qui nous payent votre majesté et nous resterons à vos côtés jusqu’à la victoire.

           — Comment ? Comment ferons-nous contre des dragons ?

           — Pardonnez-moi votre majesté, intervint Qyburn, la main de la reine, mais nos ateliers fabriquent activement le plus de scorpions possible pour lutter contre les dragons.

           — Nos mercenaires pourront aider à cette tâche, proposa le capitaine.

           — Les Greyjoy aussi, ordonna Cersei. Tout le monde doit participer activement à construire le plus de scorpion possible. 

           — Bien sûr, ma reine, répondit Euron.

           — Quoi qu’il en soit, vous êtes le bienvenu à Castral Rock, capitaine Strickland.

           — Nous sommes impatiens de combattre en votre nom, majesté.

Le capitaine se retira. Euron quant à lui décida de rester et usa de son charme et de son insolence sur Cersei pour la convaincre de l’inviter dans son lit. Ce qu’elle finit par faire.




           Après le long voyage en mer, les troupes de Daenerys arrivèrent à Winterfell. Jon et Daenerys étaient ensemble dans le cortège de soldat pour montrer leur unité.  

Jon fut fou de joie de retrouver son frère Bran. Celui-ci lui annonça rapidement que le roi de la nuit avait ressuscité le dragon de Daenerys et l’avait utilisé pour faire tomber le mur.

Le conseil nordien commença rapidement pour traiter ces nouvelles, mais les nordiens en voulaient à celui qu’ils avaient élu comme roi du nord d’être parti. Jon se défendit comme il put et Tyrion lui prêta assistance.

Où qu’il aille à Winterfell John il n’entendait que les craintes de nordiens face à Daenerys. Sansa et Arya lui firent part de leurs craintes aussi. Pourtant, tout cela lui paraissait dérisoire face à la menace qu’ils devaient affronter.

Daenerys aussi ne se sentait pas bien accueilli. Dans le Sud, elle voyait de la peur dans le regard des gens, mais dans le Nord, elle voyait de la méfiance et de l’hostilité. Ce fut d’autant plus difficile qu’elle dut annoncer à Samwell Tarly, apprenti mestre de la garde de nuit, qu’elle avait exécuté son père et son frère.




           Mélisandre, la prêtresse au service du maître de la lumière, arriva à Winterfell. La dernière fois qu’elle était venue dans le nord, c’était avec Stannis Barathéon. Elle avait pris cet homme pour le sauveur de Westeros, la réincarnation d’Azor Ahai comme le disait la prophétie. Il avait pourtant perdu et avait ébranlé sa foi comme jamais auparavant.

Malgré sa très longue existence, elle n’avait jamais eu l’occasion de faire la rencontre de la corneille à trois yeux. Elle se dirigea donc vers le jeune Brandon Stark en fauteuil roulant, qui se tenait dans le bois sacré de Winterfell, face à l’arbre-cœur.

           — Mes hommages, Brandon Stark.

           — Je ne suis plus Brandon Stark. Je suis dorénavant la corneille à trois yeux.

           — Cela doit être un immense honneur pour vous.

           — Pas vraiment. Je vis dans le passé la plupart du temps. Je ne me sens plus aussi vivant qu’avant.

           — Lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre. Votre nouvelle vie sera bien plus importante que l’ancienne.

           — Et la vôtre touchera bientôt à sa fin.

           — Je le sais.

           — Vous avez encore un rôle à jouer dans les évènements à venir.

           — Je suis venu pour ça.

           — Il y a quelque chose que vous devez savoir. Quelque chose de la plus haute importance. Jon Snow est le fils caché de Lyanna Stark et Rhaegar Targaryen. Elle est morte en couches et l’a confié à Ned Stark qui l’a élevé comme son bâtard pour le protéger de Robert Barathéon.

           — Jon Snow est un Targaryen ?

           — Aegon Targaryen. Et Lyanna et Rhaegar s’étaient marié en secret. Jon est donc l’héritier légitime du trône.

           — Alors, c’est bien lui celui que je cherchais. Merci, corneille à trois yeux. Vos lumières m’ont éclairé sur ce que je dois faire.

Elle le laissa dans les bois et s’en alla. Elle ne remarqua pas l’homme caché derrière un arbre qui les avait espionnés. Varys, qui avait toujours porté une haine démesurée pour tous les gens pratiquant la magie, tenait à les garder à l’œil. Cette nouvelle changea sa vision des choses à jamais.

Peu de temps après, la corneille à trois yeux Brandon Stark obligea Samwel à révéler la vérité à son ami Jon. La vérité sur ses origines de Targaryen et son accessibilité au trône. Jon ne voulut pas y croire, mais fit confiance à son ami de longue date. Samwel le supplia de prendre le trône, mais il refusa catégoriquement. Il s’en alla, troublé par cette nouvelle qui lui était tombé dessus sans prévenir.




           Jon se baladait dans le bois sacré de Winterfell, torturé par la nouvelle sur ses véritables origines. Et pire, sur son accessibilité au trône. Le devoir lui imposait d’en parler à sa nouvelle reine qu’il aimait. Il ne faisait pourtant que l’éviter depuis qu’il l’avait appris et cherchait désespérément le courage de lui dire.

Mélisandre l’observa marcher dans le bois. Elle considérait dorénavant Jon Snow comme un homme exceptionnel qu’elle devait à tout prix guider sur le bon chemin. Elle le rejoignit dans le bois.  

           — Mélisandre ? Que faites-vous ici ?

           — Je vais là où le maître de la lumière me dit d’aller.

           — Je vous avais dit que la prochaine fois que vous viendrez dans le nord, vous seriez pendu pour le meurtre de la fille de Stannis.

           — Je suis coupable de nombreuses choses, mais la guerre contre les morts est bien plus importante. Sir Davos lui-même l’a reconnu.

           — Vraiment.

           — Il ne m’a pas étranglé de ses propres mains comme il me l’avait promis.

           — Je vois.

           — La corneille à trois yeux m’a révélé vos véritables origines, Aegon Targaryen.

           — Il n’aurait pas dû ! s’énerva Jon.

           — Ne vous en faites pas, je n’ai aucune intention de le dire à la reine des dragons.

           — C’est à moi de lui dire.

           — Si je peux me le permettre, je vous le déconseille. Daenerys convoite le trône de fer depuis si longtemps, cela risquerait de vous diviser à l’aube du plus grand combat de l’humanité.

           — C’est pourtant mon devoir, rétorqua Jon.

           — Je me suis renseigné sur vous, Aegon. J’ai appris que lors des pourparlers à Port Réal, vous aviez révélé à Cersei votre allégeance envers Daenerys, raison pour laquelle la trêve a échoué. Daenerys a était obligé d’attaquer Port Réal, alors qu’elle aurait pu défendre le mur contre le roi de la nuit.

           — Vous croyiez que cette pensée ne me torture pas tous les jours ? s’offusqua Jon. Je ne pouvais pas savoir.

           — Je sais et votre sens du devoir est certainement ce qui fait de vous ce que vous êtes. Je respecte cela. Mais parfois, il faut voir plus loin. Ce n’est pas le moment de lui dire. Après la victoire, oui. Si nous perdons, à quoi bon de toute façon ?

           — Vous avez sûrement raison, soupira-t-il.

           — Il serait dommage que « le prince qui fut promis » se fasse brûler par un dragon avant d’accomplir sa destinée.

           — Le « quoi » ?

           — Lors de la longue nuit, Azor Ahai a vaincu les forces du mal et à donner des milliers d’années de repos à l’humanité. La prophétie dit qu’au retour des marcheurs blancs, la réincarnation d’Azor Ahai vaincra les forces du mal pour toujours.

           — C’est ce que vous racontiez aussi à Stannis Barathéon ? Je ne crois en rien à vos histoires.

           — J’ai appris durement que les prophéties ne sont pas sûres et irrévocables. Le mot « prince » peut-être traduit au masculin comme au féminin, tout comme il pourrait y avoir plus d’un seul prince. Ce que je sais, c’est que les deux derniers Targaryen en ce monde, le feu et la glace, joueront un rôle capital dans la victoire contre les marcheurs blancs.

           — Je ferais tout pour les vaincre, prophétie ou non. Merci pour votre conseil avec Daenerys, mais ne me reparlez plus jamais de ces prophéties, d’accord ?

Elle lui lança un regard indéchiffrable, puis s’en alla. Jon resta dans le bois. Etre l’héritier du trône de fer était déjà bien assez, alors il ne risquait pas de s’intéresser à ces prophéties douteuses.

Au même moment, plus bas dans la crypte, sans qu’ils ne le sachent, Varys révélait ce qu’il avait appris sur les origines de Jon à son ami Tyrion.

 

 


Jaime Lanister s’était fait capturer en essayant d’atteindre Winterfell. Il avait abandonné Cersei pour respecter sa promesse de se battre contre les morts. Daenerys avait voulu sa mort pour avoir tué son père le roi fou, mais il avait été accepter dans leur camp grâce à Tyrion et Brienne de Torse. Cette dernière s’était portée garante pour lui et espérait ne pas le regretter.

Daenerys essaya de calmer la tension avec Sansa, mais elle semblait décider à ne pas la reconnaître comme sa reine légitime. Daenerys était déjà bien assez énervé qu’aucun seigneur ne soit venu la reconnaître comme sa reine à Port Réal, l’obstination des sujets de Jon faillit la faire sortir de ses gonds. L’arrivée de Théon Greyjoy à Winterfell mit fin à leur discussion. 

A Atre les Confins, la maison omble avait été attaqué par les marcheurs blancs. Les survivants du mur s’y étaient retrouvés et avaient découvert le carnage. Ils avaient réussi à contourner les morts et prévinrent Jon de leurs arrivés. Cette nuit, les morts seraient sur eux.

Le plan pour les arrêter était de laisser Bran comme appât dans le bois sacré, protégé par les Greyjoy. Représentant la mémoire de l’humanité, il était la cible prioritaire du roi de la nuit. Selon Bran, tuer le roi de la nuit permettrait de tuer l’armée des morts pour toujours et Jon et Daenerys étaient déterminés à y arriver. Les personnes qui n’étaient pas aptes à se battre se faisaient évacuer dans la crypte et les troupes se mirent en place.

Lorsque la nuit arriva, tout le monde patienta comme il pouvait. Tyrion, Jaime, Brienne, Podrick, Sir Davos et Tormund s’étaient réunis pour boire du vin jusqu’à vider les bouteilles. Jaime avait sacré Brienne Chevalier des sept couronnes pour son plus grand honneur.

Gendry donna sa nouvelle arme à Arya, une lance à double lame en verre dragon. Consciente de sa mort imminente, elle lui déclara vouloir découvrir les plaisirs charnels et l’embrassa avant de le déshabiller.

Jon suivit le conseil de Mélisandre et attendit avant de révéler ses origines à Daenerys. Ils passèrent la nuit ensemble, mais il ne s’était jamais senti aussi mal. Elle pensa que c’était dû au stress du combat à venir. Puis les marcheurs blancs arrivèrent.




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