Game of thrones - Fin alternative

Chapitre 5 : Episode 4 : Partie 1 :

3694 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/05/2020 13:43


           La bataille contre le roi de la nuit avait fait d’innombrables victimes. La menace n’avait pas était éradiqué, pourtant l’heure n’était plus au combat, mais au deuil. D’immenses bûchers avaient été installé derrière Winterfell où les cadavres reposaient. Chacun prit son temps pour leur dit adieu. Daenerys pleura la mort de son plus vieil ami Ser Jorah, qui l’avait soutenu depuis si longtemps. Elle lui murmura quelque chose que seule son âme serait destinée à entendre. Sansa, quant à elle, pleura la mort de Théon Greyjoy, cet homme qui avait retrouvé toute sa dignité à ses yeux et qui refaisait partie de sa famille. Lorsque tout le monde eut fini, Jon prononça un discours pour les défunts :

           — Nous voici réuni pour dire adieu à nos frères et sœurs, à nos pères et nos mères, à nos amis, les hommes et les femmes qui sont allés au-delà de leur différence pour combattre côte à côte et sont mort côte à côte afin que d’autres puissent vivre. Chacun d’entre nous à travers le monde est redevable d’une dette qu’il ne pourra jamais rembourser. Il est de notre devoir et il en va de notre honneur, qu’ils ne meurent pas dans notre mémoire et que nous en finissions avec la menace des morts. Pour ceux qui viendront après nous et pour ceux qui viendront après eux. Jusqu’à la disparition de l’homme sur Terre, ils furent les boucliers qui protégèrent le royaume des humains.

Les brasiers furent allumés. Ils allaient brûler toute la journée et la fumée monta haut dans le ciel. Mélisandre et Béric restèrent longtemps devant les flammes, essayant de trouver un signe du maître de la lumière à travers elle. La guerre n’était pas finie et ils savaient avoir encore un rôle à jouer.   

Les troupes passèrent la journée à reprendre des forces et à se préparer à un potentiel nouveau combat. Jon envoya des éclaireurs pour savoir où étaient passés les morts en espérant retrouver son frère Bran. Rhaegal était en convalescence et se reposait, tandis que Daenerys chevauchait Drogon pour avoir une meilleure vue du ciel sur leurs ennemis.  

La corneille à trois yeux n’étant plus avec eux, Nissa fit appel à son pouvoir de change-peau pour observer les environs grâce au corbeau. Elle était la sœur de Karsi, une chef des sauvageonnes qui avait péri à Durlieu face au roi de la nuit, le jour où Jon et la garde de nuit avaient évacué les sauvageons. Elle n’avait cependant pas été présente ce jour-là. Nissa avait depuis longtemps quitté sa sœur et les siens.

Depuis son enfance, ses pouvoirs de change peau l’avait fait se sentir différente des autres et sa mère avait mis du temps à comprendre ce qui lui arrivait. Même lorsque son pouvoir avait été valorisé, elle était toujours restée en retrait et avait développé une nature assez sauvage. Sa sœur, au contraire, avait toujours été une meneuse d’hommes.

Lorsque Mance Rayder avait unifié sa tribu avec toutes celles du nord, elle avait décidé de s’en aller malgré les protestations de sa sœur. Elle avait trouvé un endroit où traverser le mur, comme d’autres sauvageons l’avaient fait avant elle. Elle s’était ensuite établie quelque part et avait vécu seule.

Puis le roi de la nuit avait détruit le mur et elle avait rejoint les sauvageons de Winterfell pour se battre contre eux. Elle s’était battue au côté de Tormund dans la cours de Winterfell, sur les montagnes de cadavres qu’ils avaient bien finis par rejoindre.

Planqué en haut d’un arbre du bois sacré pour rester seul, elle fut rejointe par Tormund qui escalada les branches. Il la découvrit en pleine transe, les yeux blancs et attendit qu’elle revienne à elle.

           — Alors, tu as vu des cadavres autour de Winterfell ?

Elle lui lança un regard mauvais en le découvrant ici. Elle n’aimait pas qu’il y ait des gens avec son corps pendant que son esprit s’en allait.  

           — Oui, mais seulement quelques groupes perdus par ci et là.

           — Les autres sont peut-être tous mort. La reine des dragons les a peut-être tous brûlés.

           — Je ne sais pas pour les morts, mais les marcheurs blancs, eux, je suis sûr qu’ils ont survécu. Et leur pouvoir de ramener les morts à la vie les rend très dangereux. Heureusement qu’on a brûlé les corps.

           — Heureusement qu’on a survécu, surtout. Et ce Bran ?

           — Pas le moindre signe.

           — Je ne sais pas pourquoi tout le monde en fait toute une histoire de ce gosse.

           — Il est la corneille à trois yeux ! s’offusqua-t-elle.

           — Et ? A part servir d’appât, il n’a pas fait grand-chose depuis son fauteuil.

           — Depuis le début il nous prévient de l’avancée des marcheurs blancs ! Il a sauvé Ser Jorah en contrôlant son cheval, il a prévenu Jon et Danerys dans les airs de l’arrivée du roi de la nuit sur son dragon. Et surtout, il a contrôlé Drogon pour sauver Daenerys et lui permettre de tuer le roi de la nuit ! Nous, les change-peau, on est toujours sous-estimé.   

           — Hé, je suis content d’avoir quelqu’un comme toi dans notre camp.

           — C’est grâce à Bran si je suis là. C’est lui qui m’a appelé lorsque le mur est tombé. J’ai appris que ma sœur et mes nièces s’était faite tués et j’ai rejoint le combat. 

           — On les vengera, on va exterminer cette espèce une bonne fois pour toutes ! La nuit tombe, il va y avoir un banquet pour fêter la victoire. Tu veux nous rejoindre ?

           — Pourquoi, tu veux m’inviter dans ton lit ? La foule, ce n’est pas mon fort, je vais rester ici.

           — Oh non, ne t’en fait pas, j’ai une grande chevalière à grimper ce soir. Si tu changes d’avis, tu seras la bienvenue !

Il descendit de l’arbre et la laissa tranquille.

Jon n’était pas d’accord pour ce banquet, mais Tyrion avait insisté pour remonter le moral des troupes après l’enfer qu’ils avaient vécu. Les gens semblaient en effet avoir besoin, car le banquet fit couler beaucoup de vin et les gens s’amusaient comme des fous.

Daenerys nomma Gendry fils légitime de Robert Barathéon et hériter de Vivesaigues, puis elle rendit à Samwell Tarly son épée « Corvenin » qu’il avait prêtée à Ser Jorah et qui lui avait permis de tuer le roi de la nuit. Elle espérait ainsi gagner la sympathie des nordiens pour sa bonté, mais elle ne pouvait s’empêcher de remarquer comment Jon était adoré par eux et elle laissé aux oubliettes. Elle s’éclipsa discrètement, ne supportant plus ce spectacle.

Tormund quant à lui n’arriva pas à séduire la grande Brienne de Torse qu’il convoitait depuis si longtemps. L’honneur d’entrer dans son lit fut réservé à Jaime qui la connaissait depuis si longtemps.

Arya ne participa pas au banquet. Elle n’aimait pas que tout le monde la félicite d’avoir sauvé les gens dans la crypte. Pour elle, elle avait juste fait son devoir. Elle tirait à l’arc lorsque Gendry la retrouva et lui proposa de l’épouser. Elle refusa gentiment, sa place n’étant pas dans un château.

Jon retourna dans sa chambre lorsqu’il se sentit trop ivre, désirant garder des forces au cas où l’ennemi reviendrait demain. Daenerys frappa à sa porte.

           — Tu es soûl ?

           — Non.

II essaya de se relever du lit et faillit trébucher.

           — Juste un peu.

Elle referma la porte derrière elle et entra.

           — Je connaissais mal Ser Jorah, mais tout ce que je sais, c’est que s’il avait pu choisir comment mourir, il serait mort en te protégeant jusqu’au bout.

           — Il m’aimait, mais je ne pouvais l’aimer en retour, pas de la fonçons qu’il voulait. De la façon dont je t’aime.

Il l’embrassa dans un élan d’amour. Depuis qu’il avait appris qu’elle était sa tante, il n’avait cessé de mettre de la distance avec elle. Seulement maintenant, l’alcool levait ses inhibitions et il comprenait qu’il l’aimait purement et simplement. Pourtant, il remarqua qu’elle semblait un peu triste.

           — Que se passe-t-il ?

           — Les gens d’ici me regardent avec crainte et méfiance. Même après que j’ai tué le roi de la nuit, ils ne semblent pas m’apprécier plus qu’avant. J’essaie d’en faire abstraction. Ce soir j’y étais parvenue, mais soudain, je les aie tous vus qui t’entouraient. J’ai vu la manière qu’ils ont de te regarder. Je connais ce regard. Nombre d’hommes et de femmes m’ont regardé ainsi, mais pas ici. Jamais de ce côté de la mer.

— Les nordiens sont chauvins, ils n’ont jamais aimé les gens du Sud.

— Je te parle de tout Westeros ! Ils ne font qu’avoir peur de mes dragons, alors qu’à Meereen, ils les admiraient.

— Il ne suffit pas d’avoir un dragon pour plaire aux gens.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? Que je suis une profiteuse qui a eu la chance d’avoir ses dragons ?

— Non, bien sûr que non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je te l’ai dit, je suis un peu soûl.

Elle le dévisagea longuement.

— Qu’est-ce qui t’inquiète autant ?

— S’ils t’ont élu roi du nord, ce n’est pas pour que tu t’agenouilles devant une reine. Jamais ils n’accepteront de me suivre.

           — Ils le feront, je te le promets, lui dit-il en lui prenant les mains.

           — Ils t’ont élu, ce qui veut dire que tu ne pourras pas les forcer à me suivre.

           — Je … je t’assure que tout ira bien.

           — L’avenir nous le dira, répondit-t-elle froidement.

Elle sortit et il n’eut pas la force de la rattraper. Il savait qu’il n’aurait pas dû boire ce soir, mais il n’était pas habitué à être au centre de tous les éloges. Il n’aurait pourtant pas imaginé que cela poserait un problème avec elle. 


 


           Le lendemain, le soleil se leva sur le lion où se tenait la forteresse de Castral Rock. Les invités arrivèrent dans la matinée et furent impressionnés par les nouveaux aménagements. Cette place-forte avait été renforcé par de nombreux scorpions qui ornaient ses remparts, sans compter la compagnie dorée et la flotte des Greyjoy qui renforçait la garnison des Lannister.

Les invités entrèrent dans le fort avec leurs gardes. Il s’agissait des chefs de quelques maisons de Westeros encore debout. Il y avait le nouveau prince de Dorne qui avait pris le pouvoir suite à la mort de Doran Martell et Ellaria Sand. Il n’avait manifestement aucune attache avec la reine Daenerys, contrairement à Ellaria. Edmure Tully avait été capturé par les Lannister qu’ils avaient convertis à leurs causes, l’utilisant pour reprendre le château de Vivesaigues à Brynden Tully. La maison Rowan était maintenant en charge du Bief suite à la disparition des Tyrell et des Tarly, représenté par Lord Mathis Rowan. Dans le Conflans, après l’empoisonnement des membres de la maison Frey par Arya Stark, leurs vassaux de la maison Foin avaient repris le château des « Pont Jumeaux » sous la bénédiction de Cersei. On comptait aussi un diplomate de la maison Royce dans le Val, envoyé par Yohn Royce lui-même qui était à Winterfell.

Les cinq représentants de leurs maisons arrivèrent dans la salle du trône et ne plièrent nullement le genou devant Cersei. Elle ne s’en offusqua pas. Sa main Qyburn, Euron Greyjoy, le capitaine de la compagnie dorée et son oncle Damion Lannister se trouvait à ses côtés. Plus loin se trouvaient les chefs des petites maisons proches qui étaient vassaux des Lannister, comme les Brax, les Rykker ou les Westrelin.   

           — Je vous remercie d’avoir fait le trajet jusqu’ici, mes seigneurs, déclara Cersei. Ce sont des temps sombres que nous traversons. L’envahisseur représente une menace plus importante que jamais et nous devons nous unir pour le vaincre.

           — Je suis plus venu par curiosité à vrai dire, déclara le seigneur de Dorne. Je n’arrivais pas à croire que vous ayez pu survivre au siège de Port Réal et encore moins que vous soyez resté sur ce continent.

           — Je suis née à Castral rock et c’est ma maison. Et une reine ne quitte pas son royaume, même quand les temps sont difficiles.

           — Une reine ? Port Réal a était prise et Daenerys a posé ses fesses sur le trône de fer !

           — Peu importe Port Réal et le trône de fer ! rétorqua Cersei. Je suis la vraie reine légitime. Je suis une vraie habitante de Westeros. Et j’ai l’appui de la banque de fer. Moi seul pourrais sauver ce pays.

           — Cette Targaryen n’est qu’une conquérante en soif de sang qui brûle les seigneurs, continua Euron Greyjoy.

— Et elle a rompu la trêve que nous avions négociée à Port Réal pour nous attaquer par surprise, mentit Qyburn.

Les seigneurs semblaient accepter leur propos.

           — L’ennemi est au nord avec ces sales chiens de Stark, déclara l’oncle Damion Lannister.

           — Allez-vous en profiter pour reprendre Port Réal ? demanda le seigneur de la maison Rowan.

           — Je vous ai dit que Port Réal n’a aucune importance, insista Cersei. C’est ici que nous affronterons l’envahisseur.

           — Elle vous a battu à Port Réal, pourquoi cela serait-il différent ici ? demanda le seigneur de Dorne.

           — Par ce qu’ici, nous avons des machines de sièges capables de tuer ces dragons. Vingt scorpions et encore plus en fabrication. Elle a déjà perdu un dragon et je peux vous assurer qu’elle en perdra bientôt plus. Si vous soutenez la couronne, vous aurez droit aux terres de ceux qui ont soutenu l’envahisseur.

           — Qu’attendez-vous en échange ? demanda le seigneur de la maison Rowan ?

           — Que vous nous envoyez des hommes ici pour défendre le château. Cela montrera clairement votre loyauté envers la couronne.

           — La maison Tully vous enverra deux cents hommes, votre majesté, déclara aussitôt Edmure Tully en pliant le genou comme il avait été dressé pour le faire.

           — Deux cents de la maison Foin.

           — La maison Rowan vous enverra trois cents hommes, votre majesté. 

           — Cinq cents hommes de Dorne, se résolut le nouveau seigneur.

Ils étaient à genoux tous les quatre, sauf le diplomate de la maison Royce venu du Val.

           — Je transmettrais votre proposition à Yohn Royce, votre majesté.

Euron Greyjoy s’avança vers lui en le toisant du regard.

           — Ton seigneur et ta maison sont bien en train de se battre avec nos ennemis dans le nord, pas vrai ?

           — Yohn Royce s’est rangé du côté des Stark avant que Daenerys et ses troupes n’arrivent. Il n’a nullement plié le genou devant elle, d’où ma présence ici.

           — C’est vrai ce qu’on raconte ? demanda le chef des Rowan. Les morts, les marcheurs blancs ?

           — Oui, en effet, répondit le diplomate. Le Nord fait face à un envahisseur d’une tout autre nature.

           — Avez-vous vu ces sois disant « morts » ? intervint Cersei d’un ton sceptique.

           — Non, pas personnellement, votre majesté.

           — Ne croyez pas les exagérations des nordiens. Leurs « morts » sont juste des sauvageons avec des os en guise d’armure.  

Plusieurs seigneurs rigolèrent à sa blague.

           — Allez-y, transmettez ma demande à Yohn Royce. Les autres, je vais vous faire une visite de nos défenses.

Elle se leva et les seigneurs se relevèrent. Elle étala sa puissance devant eux, fort contente de constater qu’elle détenait encore le pouvoir dans ce continent.




           A plus de mille lieux au nord du mur, Bran était trimballé dans le froid au dos du cheval d’un Marcheur blanc. Neuf autres marcheurs blancs chevauchaient avec eux. Bran était frigorifié et ces abominations n’étaient certainement pas douées pour le garder en vie. Ils ne lui avaient ni donné à boire, ni à manger, ne faisaient jamais de pause et ne cherchait même pas à le réchauffer. Bran se savait condamner et espérait mourir assez vite pour déjouer leur plan.

Ils arrivèrent enfin à l’extrême nord de Westeros où se trouvait une forteresse en ruine. La forteresse du roi de la nuit, comme l’avait vu Bran dans ses visions. Les marcheurs blancs mirent pied à terre et son ravisseur le prit sur son épaule. Il l’amena jusqu’à un autel au centre de plusieurs menhirs de glace. Bran savait exactement ce qu’était cet autel. C’était là que le Roi de la nuit transformait les enfants en marcheur blanc, notamment les bébés mal offerts par le sauvageon Craster pour rester en vie.

Les marcheurs blancs le mirent sur l’autel et lui touchèrent chacun une partie du corps. Le roi de la nuit étant mort, ils avaient hérité de ses pouvoirs et pouvaient convertir les vivants en authentique marcheur blanc. Bran sentit la magie obscure et froide l’envahir et se sentit succomber dans les ténèbres.

A mille lieux plus au sud, au même instant, Nissa en pleine transe fut témoin de cet évènement dans une vision. Elle en tomba de son arbre et ne se releva pas tout de suite tant elle était choquée.


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