Game of thrones - Fin alternative

Chapitre 7 : Episode 5 : partie 1

5366 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/05/2020 11:48

 

           A plusieurs lieux de Winterfell, un marcheur blanc traversait la forêt enneigée. Son cheval, ramené d’entre les morts, galopait sans jamais se fatiguer ou demander à boire. Il avait évité les patrouilles nordiennes et les nuées de corbeaux de Nissa pour que les vivants ne sachent rien de sa présence. 

Dans le Val, un autre marcheur blanc chevauchait les plaines rocailleuses recouvertes par la neige. Dans le Conflans, le troisième marcheur blanc chevauchait le long de la rivière à l’abri des routes fréquenté, tout près du « Pont des Jumeaux » occupé par la maison Foin. Dans le Roc, le quatrième marcheur blanc traversait les collines et vallées. Dans le Bief, le cinquième marcheur blanc chevauchait à travers les terres parsemées de jardin. Dans les Terres de l'Orage plus aux Sud, le sixième marcheur blanc arriva près d’Alcalmie de la maison Barathéon.

Et au Sud de Westeros, à Dorne, le septième des marcheurs blancs en expédition chevauchait les dunes de sable. Il était celui à avoir fait le plus de chemin et avait été vu à plusieurs reprises par des fermiers et vagabonds. Il les avait tous tués, éliminant les témoins. Il était aussi le seul à se retrouver sur une terre dépourvue de neige, mais la magie le maintenant en vie le gardait aussi à la bonne température.  

Au même instant, chaque marcheurs blancs mit pied à terre et s’agenouilla. Ils touchèrent le sol à tâtons pour sentir ce qui s’y trouvait, puis firent appel à leurs pouvoirs.

Au Nord, les cadavres des soldats des Bolton, des Kastark, des Omble, des Corbois, des Mazin, des Mormont et des sauvageons qui avaient péri lors de la bataille des bâtards sortirent de leur cimetière improvisé pour répondre à l’appel du marcheur blanc juste au-dessus.

Dans le Val, les vieux squelettes d’un cimetière abandonné se relevèrent vers leurs nouveaux maîtres.

Dans le Conflans, les Stark assassinés aux noces pourpres se relevèrent du vulgaire fossé dans lequel ils avaient été oubliés par les Frey.

Dans le Bief, les cadavres des Tyrell qui avaient péri à Haut Jardin se relevèrent de la fosse dans laquelle ils avaient été oubliés par les Laninster.

Dans les Terres de l'Orage, les vieux squelettes d’un cimetière d’Alcalmie se relevèrent.

Et à Dorne, d’anciens squelettes millénaires d’un cimetière oublié surgirent des sables.

Chacun des sept marcheurs blancs dans les sept couronnes avait maintenant une centaine de cadavres à sa disposition. Ils se dirigèrent vers le premier village sur leur route pour récupérer des armes et grossir encore leurs rangs.




           Deux jours s’étaient passés depuis la mort de Missandei. Daenerys était resté à Port Réal en attendant que la totalité de ses troupes n’arrivent à Castral Rock pour le siège. Elle avait ramené l’ordre dans la capitale en fermant à nouveau les portes et en empêchant les allés et venus. Le peuple la craignait et elle l’avait bien compris. Elle ne s’embêtait même plus à s’adresser à eux pour les rassurer.

A vrai dire, elle était même restée dans le donjon rouge sans voir personne. La mort de son deuxième enfant et de sa meilleure amie lui avait déchiré le cœur. Elle restait sur le trône de fer qu’elle ne quittait plus, cherchant du réconfort dans cette chose qu’elle avait convoité toute sa vie. Hélas, il lui paraissait maintenant dérisoire, comble de l’ironie. Elle ne faisait plus que broyer du noir, imaginant toute sorte de vengeance contre l’horrible Cersei.

Sans compter la trahison de Jon. Un nouveau coup de couteau dans le cœur. Elle regrettait d’avoir eu la bêtise de l’aimer. Les gens de pouvoirs ne pouvaient se payer ces privilèges. Ils devaient ne compter que sur eux-mêmes. 

Œil vif, l’immaculé en chef de Port Réal, entra dans la salle du trône et s’agenouilla devant elle.

— Ma reine, nous avons reçu des messages du Conflans, du Bief, des Terres d’orages et de Dorne ce matin. Apparemment, des armées de morts attaquent les villages autour des places-fortes.

— Des morts ? Comment ont-ils pu traverser le Nord et arriver jusqu’à Dorne ?

— Je ne sais pas, nous n’avons reçu aucun message de Jon Snow.

— Peu importe Jon Snow et le Nord ! s’emporta-t-elle. S’il ne s’agit que de quelques villages pillés, cela attendra. Où sont les derniers Immaculés ?

— Ils arriveront à Castral rock dans une semaine.

— Et le colis ? 

           — Il est prêt à partir, votre majesté. 

           — Bien, je l’emmènerais moi-même à notre camp près de Castral Rock. Je te laisse en charge de la capitale en mon absence. Fait en sorte que je ne la retrouve pas comme la dernière fois.

           — Oui, ma reine. 

Il entendit les battements d’ailes approcher et Drogon apparut par le trou dans le mur près du trône. Il se posa dans la salle et Œil vif se recula. Elle monta sur son dos et il sortit d’un bond en faisant tomber quelques nouveaux morceaux de briques dans la salle.


 


           Cersei avait essayé d’intercepter les corbeaux arrivant à Castral Rock, mais la nouvelle s’était répandue. Les seigneurs et chef d’armée qui l’avaient soutenu la rejoignirent dans la salle du trône.

           — Des morts ont attaqué plusieurs villages et s’approchent de Lancehélion, déclara le seigneur de Dorne en lisant le message qu’on lui avait envoyé. Ce sont des squelettes armés de sabres et dirigés par un homme de glace sur son cheval.

           — J’ai reçu le même message du Bief, votre majesté, continua le seigneur de la maison Rowan.

           — Pareil, répondit le seigneur de la maison Foin qui occupait les « Pont des Jumeaux ».

           — Ces messages semblent dérisoires, déclara Edmure Tully qui dirigeait Vivesaigues. Peut-être un stratagème de la reine des dragons ?

           — Autant de messages différents venants de sources différentes ? se moqua le seigneur de Dorne. Non, nos maisons sont paniquées et l’heure est grave. Vous nous aviez affirmé que les morts n’étaient pas réels, vous nous avez menti pour nous faire venir ici ! l’accusa-t-il.

Cersei se tourna vers sa main Qyburn.

           — Nous avons récemment eu la preuve que les marcheurs blancs étaient réels.

           — Ce ne sont que quelques cadavres puants, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, affirma Cersei. Le vrai danger pour Westeros vient du dernier dragon. Nous en avons tué un, nous sommes à deux doigts d’exterminer cette espèce.

           — Nous ne pouvons pas laisser nos maisons affronter les morts tout seul, déclara le seigneur de Dorne. Nous devons retourner chez nous.

Les autres approuvèrent, sauf Edmure Tully, qui était la marionnette de Cersei.

           — Allons mes seigneurs ! intervint Euron Greyjoy. Nous savons tous que la vraie raison de votre départ est que vous n’avez pas les balloches de tenir tête à la reine des dragons.

           — C’est facile pour vous, répliqua le seigneur de Dorne ? les îles de fer sont entourées par la mer et hors de leur portée. D’ailleurs, les îles de fer ont était repris par votre nièce.

           — Pour l’instant.

           — Si vous partez maintenant, ce sera considéré comme une trahison envers la couronne ! déclara Cersei.

           — Cessez de jouer à ça avec nous, répondit le seigneur de Dorne.

           — Vous pensez vraiment que l’on va laisser vos hommes sortirent de Castral Rock à l’aube de la plus grande bataille de Westeros ? le provoqua Cersei.

           — Oui, par ce que vous ne voulez pas d’un combat à l’intérieur de vos remparts, encore moins au moment où Daenerys fondera sur vous avec son dragon. Jamais je ne resterai là à me battre dans votre guerre pendant que les miens sont attaqués.

Cersei le foudroya du regard et imagina sa tête séparé de son corps. La montagne devait bien la connaitre, car il venait de dégainer son épée à moitié, attendant sa permission. Elle dévisagea les autres qui semblaient se ranger du côté de ce sale Dorniens.

           — Soit, partez. Si les Dothrakis vous prennent en embuscade, ce sera tant pis pour vous. 

           — Oh je ne crois pas. C’est vous que Daenerys veut. Je vous souhaite bonne chance.

Les seigneurs s’en allèrent avec lui. Cersei ragea de perdre ses soutiens.

           — D’après mes renseignements, les nordiens ne soutiennent pas Daenerys non plus, lui chuchota Qyburn.

           — Bien, ce sera donc elle contre moi.

           — Je sais que je suis nouveau à Westeros, intervint le capitaine Strickland des mercenaires, mais ce problème de mort qui marche ne devrait-il pas être réglé ? Mes hommes pourraient …

           — Je n’ai que faire de ces morts ! Westeros peut bien brûler, tout ce qui m’importe, c’est de vaincre cette putain de reine des dragons une bonne fois pour toutes !

Pendant ce temps, l’intéressée rejoignit ses troupes près de Port Réal.

  



           Cersei avait rapatrié les habitants de Port Lannis à l’intérieur de la forteresse de Castral Rock pour les utiliser comme bouclier humain contre Daenerys. Les milliers de villageois y étaient serrés comme des sardines, mais ils se sentaient au moins en sécurité. Ceux qui avaient refusé de monter le roc avaient fui dans les campagnes. Les plus courageux étaient même restés chez eux et les immaculés ne s’occupaient pas d’eux. 

Les troupes de Daenerys stationnaient à côté de Port Lannis, attendant que les dernières troupes des Immaculés arrivent dans une semaine. Daenerys avait élu ses quartiers dans une grande bâtisse. Tyrion, Ver Gris et le chef militaire des Dothrakis la retrouvèrent dans une grande salle avec une table au milieu où était posée une carte du royaume du Roc.

           — Nos éclaireurs les ont vus, Khaleesi, déclara le Dothrakis. Les morts sont en liberté dans Westeros.

           — Les renforts des maisons de Westeros ont quitté Castral Rock pour défendre leur royaume contre les morts, déclara Tyrion avec triomphe. Cela fait plus de mille hommes en moins.

           — Les immaculés les ont attaqués à la sortie, j’imagine ? demanda Daenerys.

           — Non, votre majesté, répondit Ver Gris mécontent. Votre main nous l’a défendu.

           — Vous avez laissé partir nos ennemis ?

           — Ils ont abandonné Cersei, ils plieront le genou devant vous lorsqu’elle sera morte, se défendit Tyrion.

           — Je vous ai déjà dit que je n’acceptais pas ce genre de loyauté ! Ne vous avisez plus jamais de commettre une erreur de la sorte !

           — Pardonnez-moi, votre majesté, répondit Tyrion en baissant la tête.

           — Le siège aura lieu dans une semaine hélas, à l’arrivée des dernières troupes des immaculés. Je m’occuperais de la flotte avec le colis et les immaculés des remparts. Vous attaquerez en même temps que moi et …

           — Et les Dothrakis entreront dans Castral Rock ! la coupa le Dothrakis. Vous nous avez empêché de piller Port Réal et nous vous avons obéi, mais la grande armée des Dothrakis n’a pas traversé le détroit pour ne piller aucune ville !

           — Oui, vous entrerez dans la forteresse et serez libre de faire ce qui vous y plaira.

           — Votre majesté, non, répondit Tyrion. Il y a des milliers de civils à l’intérieur. Des habitants de Port Lannis et même de Port Réal.  

           — Castral Rock est le fief des Lannister, tout ce qui s’y trouve ne m’importe peu, répliqua Daenerys.  

— Non, les gens qui habitent-là ne sont pas tous vos ennemis. Ce sont des innocents, comme ceux que vous avez libérés à Meereen.

           — A Meereen, les esclaves se sont rebellés contre leurs maîtres et ont libéré leurs villes eux-mêmes à notre arrivée. 

           — Ils ont peur. Quiconque résiste à Cersei verra sa famille massacrée. Ils ne vont pas se comporter en héros, ce sont des otages.

           — Les esclaves aussi avaient peur, cela ne les a pas empêchés de faire le bon choix.

           — Des milliers d’enfants vont mourir si la ville brûle !

           — Votre sœur sait faire jouer les faiblesses des ennemis contre eux, répondit-elle après un temps. C’est ainsi qu’elle voit notre compassion, comme une faiblesse. Mais elle a tort ! C’est là qu’est notre force. C’est notre compassion envers les générations futures qui évitera à tout jamais qu’un tyran les prenne en otage.

           — Faites comme à Port Réal, arrêté le combat lorsque la ville se rendra.

           — Mais je n’ai aucune intention de régner sur Castral Rock.

           — Vous ne pouvez pas me dire que vous allez consciemment brûler des milliers de femmes et d’enfants, je ne le crois pas.

Daenerys le regarda agacé.

           — Ceux qui se rendent seront fait prisonnier à Port Lannis. Mais Castral Rock brûlera. 

           — Pourquoi écoutez-vous le fils de vos ennemis ? s’énerva le Dothrakis. Il cherche à protéger la maison dans laquelle il a grandi !

           — Assez ! J’ai donné mes ordres, préparez-vous au combat !

Ils s’inclinèrent devant elle et sortirent. Daenerys songea à repartir à Port Réal pour occuper son trône, mais elle était trop obsédée par la bataille à venir pour s’en aller. Elle resta dans la ville déserte de Port Lannis, s’isolant à nouveau du monde et déprimant dans son coin.




           Nissa était en plein rêve. Ou plutôt, elle avait une vision. Elle commençait à les différencier des vrais rêves maintenant. Elle était à nouveau dans le grand nord, son territoire de naissance. Tout au nord, tel un corbeau, elle passait les vallées et canyons enneigés. Jusqu’à arriver une nouvelle fois à cette vieille forteresse de glace. Cette fois-ci, elle lui apparut bien plus nettement. 

Elle entra à l’intérieur dans un grand hall délabré et y trouva une dizaine de marcheurs blancs autour d’un arbre mort. Bran était sur cet arbre. Il semblait assit sur une forme de trône creusé dans le tronc. Les branches l’entouraient et il avait la peau pâle. Elle n’y voyait pas très bien, mais ce qu’elle craignait était arrivé. Ses yeux blancs laissaient paraitre deux pupilles bleues.

Elle le regardait avec dégout, immobile, lorsqu’une voix s’adressa à elle.

           — Tu es une change-peau très puissante, Nissa.

Bran n’avait même pas ouvert la bouche, mais la voix venait de lui. Une voix grave qui n’avait plus rien d’humaine.

           — Es-tu toujours vivant là-dedans ?

           — La corneille à trois yeux est toujours vivante.

           — Mais tu sers les marcheurs blancs maintenant.

           — Des hommes et des enfants de la forêt sont nés les marcheurs blancs, une espèce supérieure et bien plus résistante. Nous sommes l’évolution de la vie. Rejoins-nous et je te ferais une marcheuse blanche au lieu de finir comme une « spectre » sans volonté. 

           — L’évolution ? Vous survivez mieux que nous, c’est vrai, mais ce n’est pas ce que j’appellerais vivre ! Bran, si tu es encore là-dedans, tu dois te battre !

           — Bran a cessé d’exister lorsqu’il devenu la corneille à trois yeux. Tu vois, ce ne sont pas les marcheurs blancs qui l’ont tué finalement.

Les dix marcheurs blancs autour de l’arbre se tournèrent vers elle. Ils marchèrent pour la rejoindre et elle fut terrifiée. Elle essaya de sortir de cette vision, mais n’y arrivait pas. Les marcheurs essayèrent de la toucher pour la marquer avec leur pouvoir et toujours savoir où elle était. Elle prit une grande inspiration et réussit à revenir dans son corps à temps.

Elle se redressa près de l’arbre où elle dormait, dans le bois sacré de Winterfell. Tormund était à côté d’elle.

           — Doucement ma belle. Tu vas bien ?

           — Qu’est-ce que tu fais là ?s’énerva-t-elle

           — J’étais venu te réveiller, mais tu ronflais comme une cochonne, rigola-t-il.

           — Où est Jon ?

           — Parti justement. Des nordiens se sont fait attaquer par les morts, on voulait faire appel à ta vision des corbeaux.

           — Il faut que je le retrouve !

Elle se rallongea aussitôt et rouvrit ses yeux blancs.

 



           Après la bataille de Winterfell et l’absence de menace directe, les Glover avaient été les premiers à repartir sur leurs terres. Ils avaient aussi été les premiers dans le nord à se faire attaquer par les nouveaux marcheurs blancs. Les morts qui avaient « survécu » contre Winterfell s’étaient jointe aux nouveaux ressuscités du cimetière pour former une grande armée. Un des rares survivants avait prévenu Winterfell. Jon et une vingtaine de ses hommes, dont Béric Damarion, étaient parti à cheval pour voir ce qu’il en était.

Jon arriva à Motte-la-Forêt, une forteresse construite sur une colline et entourée par les marécages. Ils entrèrent et découvrirent le carnage. Le village avait été incendié et des cadavres carbonisés trainaient par ci et là. Il ne semblait pas y avoir le moindre signe de vie. Les chevaux étaient nerveux et Jon et ses hommes avaient du mal à les tenir.

           — Je ne crois pas qu’il y ait des survivants, déclara Jon.

           — On devrait aller voir dans le fort, proposa Béric.

           — Non, les morts pourraient nous tendre une embuscade.

           — Ils n’ont encore jamais fait ça.

           — Ils ont changé depuis leur défaite à Winterfell. Ils évoluent. Demi-tour !

Ils prirent le chemin du retour lorsque des morts surgirent du marécage pour les attaquer. Les cavaliers les repoussèrent à coups d’épée et de lance en verre dragon, sauf Béric qui enflamma son épée comme à son habitude. Certains coupèrent les pattes des chevaux pour les faire tomber et les morts bondirent sur les cavaliers à terre. Leur groupe était en train de se disperser.

           — Retraite ! Sortez de là ! ordonna Jon. 

Il s’arrêta de crier lorsqu’un cavalier arriva vers lui depuis la forêt. C’était un marcheur blanc. Il lui fonça dessus avec sa lance de glace en avant. Jon chevaucha vers lui et se prépara à le recevoir. La lance s’enfonça dans son cheval et il tomba dans une flaque. Le marcheur blanc retira sa lance du cheval et l’attaqua à nouveau. Jon para les coups, mais se fit repousser par les sabots de son cheval. Il tomba par terre et le marcheur attrapa sa lance comme un javelot. Il s’apprêta à recevoir le coup de grâce, lorsque le cheval de Béric apparut devant lui. 

Béric se prit le coup de lance dans le torse, faisant littéralement bouclier humain devant Jon. Il donna dans un ultime effort un coup d’épée enflammé qui décapita le marcheur blanc. Les morts dans un rayon de quelques mètres autour d’eux se disloquèrent au même moment, comme lorsque le roi de la nuit était mort. En revanche, ceux plus loin étaient toujours debout.

Jon monta sur le cheval de Béric, passant devant, et le fit partir au galop. Il rattrapa les six cavaliers encore en vie, Béric toujours accroché à lui. L’armée des morts leur bloquait la route au niveau de la forêt et ils coupèrent par le marécage pour leur échapper. Ils repartirent ensuite à Winterfell.




Après une longue chevauchée à s’assurer de ne pas finir à nouveau dans un piège, les survivants de Motte-la-Forêt arrivèrent à Winterfell. Jon s’occupa de Béric qui perdait tout son sang.

           — Tiens bon, on va s’occuper de toi.

Les soigneurs arrivèrent et firent leur possible pour le maintenir en vie, sous le regard impuissant de Jon. Sansa, Tormund, Nissa et Mélisandre le rejoignirent et il s’écarta pour leur parler.

           — Un marcheur blanc et des centaines de ses Spectres nous ont tendu une embuscade. 

           — Je l’ai trouvé ! l’interrompit Nissa surexcitée. J’ai eu une nouvelle vision, cette fois, c’était plus clair !

           — Qu’est-ce que tu as trouvé ?

           — Les marcheurs blancs ! Ils ont une forteresse cachée tout au Nord de Westeros. Je pense que Bran est devenu le nouveau roi de la nuit ! Il faut aller le tuer ! (Sansa lui lança un regard noir.) Désolé, je sais que …

           — A quoi bon ? demanda Jon. Daenerys a tué le roi de la nuit et cela n’a pas mis fin à la guerre.

           — Je sais que c’était votre frère, mais il faut le tuer, insista Nissa.

           — Peut-être est-il encore en vie à l’intérieur, espéra Sansa, ou peut-être que tu t’es trompé. Le tuer ne doit pas être notre priorité.

           — Il est mort, que ça vous plaise ou non, vous devez absolument le tuer ! s’énerva Nissa.

           — Ne nous dites pas ce que nous avons à faire ! gronda Sansa.

           — Dis leur ce que tu m’as dit, l’incita Tormund d’un ton calme.

           — Bran, enfin ce roi de la nuit, a encore le pouvoir de la corneille à trois yeux. C’est pour ça qu’il faut le tuer. 

           — Ce roi de la nuit à en plus le pouvoir de la corneille à trois yeux ? demanda Jon alarmé.

           — Oui, il peut tout voir. Il peut voir ce qui a été et ce qui est. C’est comme ça qu’il a guidé ses marcheurs blancs vers les plus grands cimetières de Westeros.

           — C’est de là que viennent tous ces morts, comprit Jon.

— Mais le mal est déjà fait, continua Sansa. Tuer Bran ne changera plus rien. Le nord a besoin de toi pour le rassembler contre cette menace. Tu ne dois pas renier ta couronne une nouvelle fois.

Jon lui lança un regard mécontent, puis se ravisa. 

— Tu as raison, c’est le plus important. Désolé Nissa, le combat est ici, je dois rester avec les miens. 

— J’irais alors, déclara Tormund. Avec mes meilleurs sauvageons. Tu peux vernir avec moi pour me guider jusque-là bas ? demanda-t-il à Nissa.

           — Bien sûr, j’ai hâte de quitter le sud !

           — Merci mon ami, répondit Jon à Tormund. Je suis désolé de ne pas pouvoir t’accompagner.

           — Te voilà roi des « sudrons », tu ne plus te balader dans le nord comme si tu étais libre ! rigola Tormund.

Jon rigola avec lui, puis les quitta pour veiller sur Béric qui lui avait sauvé la vie. Mélisandre, qui était restée muette comme une tombe, attendit derrière lui.

Les soigneurs regardèrent Jon d’un air impuissant. Il était mort. Jon resta seul avec lui, sentant une lourde fatigue s’abattre sur ses épaules.

— Le maître l’avait ramené par ce qu’il avait une mission, déclara Mélisandre sans prévenir. Sa mission est accomplie désormais.

           — Quoi encore ? demanda-t-il encore plus épuisé rien qu’en l’écoutant.

           — Vous connaissez vos véritables origines, Aegon, seul l’un de votre lignée pourra mettre un terme à ce fléau. 

           — Je ne serais ni le roi des sept couronnes, ni votre « prince qui fut promis ». Je ne suis qu’un simple homme essayant de lutter contre ces choses.

           — Alors vous perdrez. De simples hommes ne peuvent rien contre le pire fléau de l’humanité.

           — Vous vous êtes déjà trompé une fois pour Stannis, qui me dit que vous ne vous tromperez pas à nouveau.

           — Je prie pour ne pas me tromper, mais c’est notre seule chance de tous nous sauver. Il vous faut aller chez l’ennemi pour l’arrêter une bonne fois pour toute.s La meilleure défense, c’est l’attaque, parait-il ?

Jon soupira. Il n’avait pas pensé survivre si longtemps dans cette guerre contre les morts et plus le temps passait, plus il voyait la défaite comme inévitable. Qu’une force supérieure vienne lui dire ce qu’il doive faire, c’était justement ce dont il avait besoin.

           — Sansa et les seigneurs nordiens vont me haïr.

           — Tant qu’ils sont vivants pour le faire.

           — Je vais aller rejoindre Tormund.

           — Je viens avec vous. Vous aurez besoin de ma lumière là-bas, aux confins du monde.

Elle s’en alla et il se prépara à repartir. Il était trop exténué pour prévenir Sansa. Le roi du Nord quitta Winterfell avec des sauvageons, sentant la fin de cette longue guerre approcher, quelle que soit l’issue.




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