Game of thrones - Fin alternative

Chapitre 8 : Episode 5 : Partie 2 :

8382 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/05/2020 12:23

 

           Trois semaines s’étaient écoulées depuis la bataille de Winterfell contre les morts. Jaime Lannister avait quitté Winterfell et Brienne de Torse pour retrouver sa sœur à Castral Rock et l’aider dans le combat qu’elle s’entêtait à mener. Il avait hélas était intercepté par les immaculés et avait été fait prisonnier. Son frère Tyrion avait usé de son pouvoir pour le libérer malgré les représailles qu’il risquait de subir. Pour lui, Jaime était la seule personne capable de raisonner Cersei et d’éviter un bain de sang.

Jaime avait atteint Castral Rock en passant par une ancienne mine secrète qu’il connaissait bien. Cersei avait hélas envoyé Bronn le tuer et il ne savait pas si tous les gardes avaient reçu cet ordre ou non. Il s’efforçait donc de se faire discret et se mêlait à la foule. 

De leur côté, Arya Stark et Sandor Clegane avaient fait leur route ensemble jusqu’à Castral Rock. Ils étaient rentrés avec le dernier convoi avant la fermeture de la ville. Le siège était proche et les Lannister avaient besoin du plus d’homme possible. A l’intérieur, ils découvrirent tous les soldats et les civils qui couraient dans tous les sens. Ils semblaient effrayés, signe que le combat était pour bientôt. Arya remarqua les femmes affolées serrant leurs bébés dans leurs bras. Tous ces gens n’étaient pas à l’abri dans une « crypte » comme à Winterfell, ils remplissaient les rues sans le moindre endroit où s’abriter. Autant de gens n’avaient rien à faire ici et elle se doutait que Cersei les utilisés seulement comme bouclier humain. Encore une raison de plus de la haïr.   

 

 

 

Castral Rock était une ville forteresse au-dessus d’un roc en forme de lion. Un rempart extérieur protégeait l’accès par la terre tandis que le reste de la forteresse était face à un ravin. Certains jardins, maisons et grandes places descendaient sur la falaise avec une vue magnifique sur la mer. Un deuxième rempart intérieur séparait les habitations du vrai fort rempli de grande tour. Le roc en lui-même était creusé de nombreuses mines pour extraire l’or qui s’y trouvait, même si elles étaient aujourd’hui épuisées.  

La compagnie dorée occupait le rempart extérieur et ses tours tandis que les troupes Lannister étaient postées sur le rempart et les tours intérieurs. D’autres renforts se trouvaient cachés dans une forêt au loin. En mer, la flotte des Greyjoy se trouvait autour du roc en forme de lion où était perchée la ville forteresse. Cela faisait donc une vingtaine de scorpions en mer, une dizaine sur les tours extérieurs et une demi-dizaine à l’intérieur. De quoi rassurer le camp des Lannister.    

Dans le camp opposé, tous les immaculés était arrivé de Port Réal et leur armée était enfin au complet. Ils formaient plusieurs carrés d’infanteries devant la forteresse, hors de la portée des Scorpions. Des catapultes et trébuchets se trouvaient au milieu de leurs formations. Tyrion était à leur niveau, encore plus anxieux qu’avant la prise de Port Réal. Les Dothrakis arrivèrent au galop et passèrent à travers les immaculés en poussant des cris de guerre.

Daenerys, quant à elle, se trouvait à Port Lannis. Elle s’impatientait sur Drogon en attendant le début des combats. A côté d’eux étaient posés huit barils en bois remplis d’un liquide vert. Du feu grégeois. Cette substance redoutable était très prisée des rois Targaryen et elle comptait bien honorer sa lignée. Elle avait ordonné aux hommes de Port Réal de reproduire à nouveau cette arme et avait fait acheminer le colis jusqu’ici.  

Elle reçut le signal visuel que tout le monde était prêt. Drogon attrapa un baril avec ses pattes et s’envola dans les airs. Ils passèrent au-dessus de leurs troupes face à Castral Rock puis disparurent dans les nuages.

Euron Greyjoy la chercha dans les airs depuis son bateau. Il tenta de regarder vers le soleil où il semblait voir quelque chose. Un point noir qui grossissait petit à petit. C’étaient eux. Il dirigea son Scorpion vers eux et les autres firent de même. Le dragon s’approcha et il tira, suivi par les autres. Les carreaux filèrent dans le ciel, mais Drogon vira rapidement de bord et esquiva les tirs. 

           — C’est ça, tu fais bien de ne pas t’approcher, murmura Euron en souriant.  

Il aperçut que bien trop tard le baril chuter à toute vitesse sur son bateau. Il s’écrasa sur le pont et explosa à l’impact. La friction de l’armature métallique enflamma le liquide dans les airs qui se répandit un peu partout. Les flammes vertes envahirent le pont et brulèrent plusieurs personnes.

L’avantage du feu grégeois, c’était qu’il ne pouvait pas être éteint avec de l’eau et brulait même à la surface de la mer. La voile prit rapidement feu et Euron sauta à l’eau pour échapper aux flammes. Il nagea entre les vagues enflammées, indemne, et essaya de rejoindre le récif.

Daenerys regarda avec satisfaction le bateau d’Euron enseveli sous les flammes vertes. Cette horrible flotte lui avait pris son enfant Rhaegal et elle comptait bien les brûler jusqu’au dernier. Les autres bateaux s’éloignaient pour ne pas prendre feu eux aussi. Pas de problème, elle avait encore sept autres barils à Port Lannis.

 

 

 

           A la vue de la fumée, Ver Gris ordonna le tir des catapultes et trébuchets. Les huit engins de siège propulsèrent des boulets enflammés dans les airs. Ils s’abattirent sur le rempart extérieur et les bâtisses derrière lui. Plusieurs dizaines de mercenaires moururent et les autres s’attelèrent à éteindre les débuts d’incendies. Aucun Scorpion ne fut touché, mais les immaculés chargèrent les prochains boulets.

Les Scorpion tirèrent leurs projectiles sur les immaculés. Ils étaient trop loin pour les atteindre et devaient tirer en l’air pour espérer les toucher. Leurs tirs étaient peu précis et leurs carreaux se plantaient dans le sol devant eux. Certains finirent par tomber sur les carrés d’infanteries qui se protégeaient sous leurs boucliers. Plusieurs immaculés moururent et d’autres furent blessés, mais aucune catapulte ne fut touchée. En revanche, la deuxième volée de boulets enflammés toucha un scorpion et sa tour s’enflamma.  

Le capitaine Strickland de la compagnie dorée sur le mur extérieur envoya un message par corbeau à leur renfort. L’oiseau se dirigea jusqu’à une forêt où étaient dissimulés deux mille cavaliers en armure dorée. Le chef de la cavalerie reçut le message et lança son attaque. Les deux mille cavaliers chevauchèrent au triple galop contre l’ennemi.

Les Dothrakis derrière les immaculés découvrirent ces nouvelles troupes qui entraient en jeu. Ils chargèrent vers l’ennemi en hurlant leurs cris de guerre. Les deux armées rentrèrent l’une dans l’autre dans un carnage indestructible. Les chevaux s’entrechoquèrent, les lances se plantèrent dans la chaire et les cavaliers à terre se firent piétiner à mort. Les Dothrakis étaient plus nombreux, mais la compagnie dorée avait utilisé une formation serré qui leur permit de pénétrer la formation adversaire. Ils restèrent tous ensemble, presque à l’arrêt, tandis que les Dothrakis dispersées leur tournaient autour.  

Les Dothrakis avaient subi de lourdes pertes et commencèrent à battre en retraite. Ils en profitèrent pour se diriger vers les catapultes. Les immaculés leur firent barrage et les repoussèrent avec leurs lances. Les mercenaires réalisèrent finalement que les Dothrakis s’étaient rapidement réorganisés pour les attaquer à nouveau, mais il était trop tard. Ils les attaquèrent par-derrière, leur empêchant toute retraite. Les mercenaires bataillèrent jusqu’à la mort, puis les Dothrakis poursuivirent les fuyards.

Les catapultes avaient détruit presque tous les scorpions de la muraille extérieure et Ver Gris envoya les immaculés pour assiéger la forteresse. Il se rappelait très bien le premier assaut de Castral Rock au début de la guerre et de tous les immaculés qu’il y avait perdus. Cette fois, il avait ses engins de siège et les remparts étaient déjà en moins bon état.

Les immaculés chargèrent sous les pluies de flèches et placèrent leurs échelles pour monter sur le rempart. Les deux derniers scorpions empalèrent plusieurs dizaines d’entre eux, mais ils ne se découragèrent pas pour autant. Les mercenaires en armures dorées les attendaient en haut et firent chuter de nombreux immaculés de leurs échelles. Ver Gris réussit à tuer l’un d’entre eux et sauta sur le rempart. Il fit face à plusieurs assaillants et tenu bon jusqu’à ce que ses collègues montent à leur tour. Presque nez à nez face à l’ennemi, ils commencèrent un dur et long combat pour prendre le rempart.  

 

 

 

           Arya et Clegane se frayaient un chemin parmi les civils terrifiés qui tentaient de se mettre à l’abri. Des boulets enflammés atterrissaient tout autour d’eux et autant de soldats que de civils se faisaient tuer. Clegane voyait la peur dans le regard des troupes des Lannister. Il aperçut aussi le dragon volant haut dans le ciel et la fumée venant de la mer.

           — Rentre chez toi petite, dit-il à Arya. Ils sont fichus. Elle se fera tuer par un de ces Dothrakis, ou peut-être qu’elle se fera bouffer par ce dragon. Ça revient au même, elle est morte. Et tu vas mourir aussi si tu ne te tires pas.

Arya l’ignora et passa à côté de lui.

           — Je vais la tuer, déclara-t-elle déterminé, le cœur remplit de rage.

Clegane l’attrapa par le bras et elle le foudroya du regard.

           — Tu crois que ça fait longtemps que tu poursuis ta vengeance ? J’ai couru après la mienne toute ma chienne de vie. A part elle, rien ne compte. Et regarde-moi ! Regarde-moi ! Tu as envie de me ressembler ? Si tu viens avec moi, tu crèves ici.

Il s’en alla et la laissa sur place.

           — Sandor, l’appela-t-elle. Merci.

Il se retourna, la regarda une dernière fois et disparut. Ils savaient tous les deux que c’était la dernière fois qu’il se voyait.

Arya était touché par ses paroles et envisageait vraiment de partir, mais son désir de vengeance était bien trop fort. Cersei lui avait coûté tellement de membres de sa famille, elle avait tellement enduré ces dernières années pour devenir l’assassin qu’elle était aujourd’hui. Et pire, Cersei avait déjà fui Port Réal, raison pour laquelle autant de gens mouraient aujourd’hui. Elle seule pouvait mettre un terme à cette malédiction. C’était son destin.

 

 

 

           Jaime, de son côté, progressait vers les quartiers royaux de Castral Rock. Il ne savait pas qu’il n’était pas le seul à s’y diriger. Euron avait nagé jusqu’au récif du Roc et avait grimpé les périlleux escaliers permettant d’y monter. Ils se rencontrèrent tous les deux au bord de la corniche d’une mine, une vue magnifique sur la mer autour du Roc.

           — Le régicide ! l’acclama Euron essoufflé.

           — Il faut qu’on fasse sortir la reine de là, déclara Jaime sans lui adresser un regard.

           — Ecoute, dit-il en tendant la main vers sa flotte à moitié brûlée. C’est le bruit que fait une ville qui meurt. C’est fini.

           — Peut-être pour vous.

Euron dégaina son couteau.

           — Si tu assassines un autre roi avant de mourir, on chantera ton histoire à travers les siècles.

           — Vous n’êtes pas roi.

           — Oh je suis roi. Et j’ai baisé la reine. Si je suis vainqueur, j’emporterai ta tête pour que tu l’embrasses, une dernière fois.

Jaime, poussé à bout, se jeta sur lui et ils s’affrontèrent sauvagement. D’abord épée conte poignard, puis à coup-de-poing. Jaime avec une seule main eut du mal, mais réussit à le frapper à la gorge pour le repousser. Cela n’empêcha pas Euron de lui planter son poignard dans les côtés.

Crachant son sang, rampant sur le sol poussiéreux, Jaime se dirigea vers son épée qui menaçait de chuter en contre bas. Euron le regarda exaspéré et se força à se relever. Jaime attrapa l’épée et se prit un nouveau coup de poignard dans les côtés. Il réussit cependant à se retourner et empala son adversaire dans le ventre.

Euron, toujours au-dessus de Jaime, cracha du sang en glissant sur son épée.

           — Et t’as tué un roi de plus, souffla-t-il. Mais je t’ai eu !  

Jaime le fit valser au-dessus de lui et il chuta le long du roc. « Je suis l’homme qui a tué Jaime Lannister », pensa-t-il avant de s’écraser contre la mer qu’il avait tant aimé toute sa vie.

Jaime se releva tant bien que mal, le corps ensanglanté, et tacha de retrouver la femme qu’il aimait.

 

 

 

           Cersei se trouvait dans ses quartiers royaux, à l’abri sous plusieurs blocs de béton. Les boulets de catapultes faisaient vibrer les murs autour d’elle, mais ils tenaient bon. Elle était agacée de ne pas savoir ce qui se passait à l’extérieur et attendait nerveusement qu’on lui dise que le dernier dragon avait été tué.

A l’extérieur du fort principal, les civils poussaient désespérément contre les portes pour entrer. 

           — Laissez-nous entrer !

           — Laissez-nous nous mettre à l’abri !

— Pitié !

Clegane hors de la foule cherchait lui aussi un moyen d’entrer. Il avait passé le rempart intérieur, mais n’arrivait pas à pénétrer ce maudit fort principal ou la reine devait se cacher.

Un boulet de canon abattit un mur en emportant plusieurs civils avec lui. Il passa par la brèche et tomba sur trois soldats Lannister. Il les tua facilement, mais se fit rapidement encercler. Des renforts inattendus vinrent lui prêter mains fortes lorsque des dizaines de civils pénétrèrent dans la brèche. Il passa au travers des soldats débordés et continua.

Dans la salle du trône, Qyburn entra avec des soldats supplémentaires pour renforcer la garde de la reine.

           — Que se passe-t-il ? demanda Cersei énervé.  

           — Les civils envahissent le fort ! déclara Qyburn.

           — Vous n’êtes mêmes pas capables de venir à bout d’une émeute ? demanda Cersei indigné.    

           — Castral Rock n’a jamais était prévue pour contenir autant de monde ! gronda le seigneur Damion Lannister. Encore moins sous un siège. Votre tactique de bouclier humain ne semble guère fonctionner.  

           — Ma reine, déclara Qyburn, peut-être devrions nous fuir Castral Rock avant que cela ne soit impossible.  

           — La bataille est loin d’être terminé ! s’emporta Cersei. Il nous reste encore la moitié de nos scorpions !

           — Sauf votre respect, continua Qyburn, que vous soyez là ou non ne changera rien. Si nous perdons, vous devez penser à votre survie.

« Tu penses surtout à la tienne » pensa-t-elle.

           — Nous nous battrons jusqu’à la mort pour notre foyer, déclara Damion Lannister. Vous devez partir, vous êtes l’avenir de Westeros.

           — Oui, vous avez raison, accepta Cersei. Allons-y.

La montagne, ses principaux gardes et Qyburn l’accompagnèrent hors de la salle du trône. Un tunnel secret devait la faire descendre en bas du roc où une chaloupe l’emmènerait à un bateau Lannister en haute mer.

Les civils envahissant le fort principal se poussaient tous devant le cortège de soldats en armure noir de Cersei. Ils n’arrêtaient pas pour autant de renverser le mobilier et d’attaquer les autres soldats. Certains étaient des habitants de Port Lannis, d’autres des bourgeois de Castral Rock. Mais c’était toujours ce qui se passait lorsque des gens paniqués entraient chez des gens plus riches. Elle les regardait d’un air méprisant et les aurait tous tués sans sourciller si cela lui était nécessaire. Cependant, un homme ne s’arrêta nullement devant eux. Elle reconnut Sandor Clegane à la tête à moitié brûlé.  

           — Votre majesté. Grand frère.

           — On n’a pas le temps pour ça, déclara Cersei en le regardant comme s’il n’était qu’un moins que rien.

Son cortège prit sur le couloir de gauche vers leur destination, mais la montagne ne bougea pas d’un pouce, le fixant d’un air sombre.

           — Sir Gregor, je vous veux à mes côtés, ordonna Cersei.

Gregor Clegane se retourna vers elle et la fixa de ses yeux imbibés de sang. C’était la première fois qu’elle le voyait refuser un de ses ordres. Il avança ensuite vers son frère.

           — Sir Gregor, je vous l’ordonne ! s’énerva-t-elle.

           — Obéissez à votre reine, Sir Gregor ! lui ordonna Qyburn sans se risquer à l’approcher. Garde, ramenez-le !

Plusieurs gardes se jetèrent sur la montagne qui n’en fit qu’une bouchée.

            Ça suffit ! hurla Cersei. Partons.

Son cortège moins nombreux reprit la route. Sandor fit face à son horrible frère, lorsque des soldats Lannister arrivèrent. Il n’arriverait jamais à le tuer avec tous les soldats et les pillards ici. Il monta dans une tour pour l’attirer là où personne ne les interromprait. La montagne tua un des malheureux soldats qui voulut monter avec lui et les autres reculèrent. Il n’avait besoin de personne pour en finir avec son petit frère.  

Pendant ce temps, Cersei se hâtait d’arriver à son tunnel où il n’y aurait plus personne pour lui nuire. Ils passaient à travers les civils, lorsqu’ils tombèrent sur Jaime. Ils s’arrêtèrent et elle le regarda avec haine, n’oubliant en rien sa trahison. Il la fixa en s’apprêtant à affronter ses gardes.

           — Le retour du traitre ! déclara sèchement Cersei. Es-tu venu me tuer ?

           — Jamais je ne le pourrais !

           — Tu aurais dû revenir avec la tête de Daenerys pour te faire excuser.

           — Je n’ai que mon amour pour toi.

           — Vraiment ? As-tu couché avec cette Brienne de Torse ?

           — As-tu couché avec Euron ?

           — J’aurais dû le savoir, tu n’es plus le même homme depuis que tu es rentrés sans ta main. Je trouverais un meilleur père pour notre enfant.

Elle partit avec son cortège, le laissant sans voix. S’il ne saignait pas encore de son combat contre Euron, il aurait attaqué ses gardes pour l’emmener de force. Il se demanda ensuite à quoi bon cela aurait-il servi.

Ils passèrent à travers la foule et atteignirent enfin leurs destinations. Les gardes ouvrirent une porte dissimulée dans le mur. Ce tunnel secret traversait des mines et menait au bas du Roc.

           — La chaloupe sera trop petite pour vous tous, déclara Cersei à ses gardes. Vous quatre avec moi. Les autres, celui qui m’apportera la tête de Daenerys sera couvert d’or pour le restant de ses jours.

Les gardes en armure noire s’inclinèrent devant elle et s’en allèrent. Ils entrèrent dans le tunnel en allumant des lanternes. Cersei n’aimait pas l’odeur de renfermé et de poussière et espéra descendre rapidement.

Un des gardes mourut soudainement et les autres se retournèrent. Cersei vit les lanternes se briser et des gardes affronter une forme rapide et meurtrière. L’un d’entre eux l’attira plus loin et ralluma une torche. Il ne restait plus que ce garde et Qyburn terrifié.

           — Qui nous attaque bon sang ? demanda Cersei.

           — Je ne sais pas, on aurait dit une ombre, répondit Qyburn.

           — Chut, il va nous entendre ! gronda le garde.

Il essayait de voir à travers l’obscurité de la mine, à la recherche de l’assaillant. Une lame lui perfora la gorge et il mourut quelques secondes plus tard. Cersei ne comprenait pas comment le tueur avait pu les atteindre si vite, puis elle s’éloigna de Qyburn.

           — C’est vous !

           — Moi ? Je ne suis qu’un vieillard.

En effet, ce n’était qu’un vieillard qui se servait d’enfant pour tuer ses ennemis. Pourtant, sa démarche était celle d’un guerrier aguerrit.

           — Ca doit être dur, dit-il en avançant vers elle, de voir des ennemis partout.

Pour la première fois depuis le couvent, alors qu’elle s’était toujours entourée d’une armée de garde depuis, elle se sentit sans défense.

           — Au point de rejeter le père de votre enfant.

Ce n’était plus la voix de Qyburn qu’elle entendait, mais celle d’une femme. Peu importait vraiment, cette personne voulait la tuer. Elle s’apprêta à partir, lorsqu’elle se prit un coup de poignard dans le ventre. Qyburn s’agenouilla devant elle et porta une main à son visage. Elle vit avec horreur sa peau s’arracher laissant place au visage d’une jeune femme.

           — Qui es-tu ?         

           — Arya Stark. J’ai fait une longue route pour arriver jusqu’à vous.

           — Qyburn ?

           — Je l’ai trouvé qui s’informait auprès des lieutenants de l’évolution du combat. Je l’ai tué et j’ai pris son visage.

           — Dès le premier jour où je t’ai vue, j’ai su que tu ne serais qu’une sale peste.

           — Pas autant que vous. Vous avez malmené ma sœur. Vous avez arrêté mon père et commandité le massacre des noces pourpres. Vous avez élevé un monstre qui a causé la plus grande guerre de Westeros. Vous avez tué vos propres sujets au Septuaire de Baelor. Vous êtes vraiment la pire des meurtrières que je n’ai jamais vues.     

           — Cesse de parler, petite ! Vas-y !

           — Oh non, la mort ne serait que trop rapide pour vous.

Arya lui fit une prise d’étranglement sanguin et elle sombra dans les ténèbres. Lorsqu’elle se réveilla, elle découvrit avec horreur que la chaire de son visage était exposé à vif et qu’elle était nue jusqu’au sous-vêtement. Pire, Arya se tenait devant elle et lui ressemblait comme deux gouttes d’eau.

Elle l’a pris par le bras et la fit sortir du tunnel.  

           — Je vous laisse avec vos sujets, ceux que vous avez toujours méprisés. Ils sauront mieux que moi vous réserver le sors que vous méritez.   

Elle partit en marchant tranquillement à travers la foule en furie. Cersei se releva tant bien que mal et tenta de retrouver des soldats sous ses ordres dans ce chaos. Elle atteignit enfin des soldats Lannister et se jeta à leurs pieds.

           — Je suis … la reine, bégaya-t-elle. Aidez-moi.

           — Dégage, sale gueuse ! hurla un des soldats.

Il la repoussa avec son bouclier et elle tomba par terre. Elle n’eut pas la force de se relever, ses larmes coulant douloureusement sur sa chair. Des hommes l’attrapèrent et l’emmenèrent dans un coin pour la violer à mort. Elle se rappela de l’émeute à Port Réal contre son fils Joffrey, elle se rappela de la marche d’expiation où elle avait marché nue parmi les gueux. Sa plus grande crainte avait toujours été de se faire tuer par ces gens, mais aucun de ses cauchemars ne l’avait jamais préparé à ça.

  

 

 

           Pendant ce temps, Daenerys et Drogon avaient largué les huit barils de feu grégeois sur la flotte des Greyjoy, coulant à chaque fois un navire. Les navires avaient tenté de se disperser, mais ceux qui s'éloignaient s'étaient fait couler en premier. La flotte était encerclée par des épaves et des lacs de flammes vertes.  

La fumée limitait grandement le champ de vision des Greyjoy et Daenerys l’utilisait pour camoufler ses attaques. Ils volaient en rasant la mer et brûlaient un navire avant de repartir en évitant les tirs des scorpions. Drogon était devenu fort pour esquiver les tirs, gagnant en expérience. Un à un, pont après pont, voile après voile, les navires se faisaient inexorablement brûler et les hommes se jetaient à la mer pour sauver leur vie. La flotte Greyjoy était maintenant entièrement brûlée par des flammes vertes et rouges.

Daenerys survola Castral Rock et le champ de bataille. Il ne restait rien de la cavalerie de la compagnie dorée et les Dothrakis hurlaient leur victoire. Sur le rempart extérieur, les immaculés et les mercenaires s’étaient livré un combat sans merci. Les immaculés avaient subi de lourdes pertes, mais contrôlaient la majorité du rempart. Les grandes portes avaient été enfoncées et des centaines d’immaculés s’y engouffraient pour affronter les troupes des Lannister.   

Ver Gris n’était pas avec les immaculés entrants dans Castral Rock. Il était toujours sur le rempart avec une mission bien plus importante. Le dernier scorpion du mur extérieur était toujours en état de marche, tirant en l’air sur sa reine qui venait d’arriver. Ver Gris et ses hommes avaient placé des échelles pour monter sur la tour où il était perché.

Le Capitaine Strickland de la compagnie dorée se trouvait en haut avec le scorpion. Il avait une bonne vue sur Castral Rock et pensait encore qu’il pouvait l’emporter. Il leur suffisait d’un seul carreau bien placé pour tuer ce dragon et les défenses de la forteresse tiendraient contre le reste des troupes. Ses hommes armèrent à nouveau le Scorpion et il décida de le diriger lui-même. Le Dragon volait trop haut pour être touché et il visa cette fois les immaculés sur le rempart. Le carreau en empala une dizaine avec une force surprenante. La sensation de pouvoir qu’il éprouva était vraiment satisfaisante.

Ver Gris ragea de voir encore ses hommes mourir de la sorte et doubla d’effort pour arriver en haut. Il attrapa le mercenaire au-dessus de lui et le tira pour le faire tomber. Il sauta sur la tour et courut à toute vitesse au milieu de l’ennemi. Il tua un mercenaire, puis un autre et encore un autre. Il fut ensuite encerclé.

           — Stop, laissez le moi ! ordonna le capitaine.

Il dégaina son épée et se dirigea vers Ver Gris. Les deux hommes s’affrontèrent sur la tour dans un cercle formé par les mercenaires. Ver Gris réussit à enfoncer sa lance dans son épaule et il recula. Ses hommes le protégèrent avec leurs boucliers.

           — Tuez-le ! Tuez-les tous ! hurla le capitaine effrayé.

Les autres immaculés montaient à leur tour et les mercenaires étaient débordés. Le capitaine reprit le scorpion et visa Ver Gris. Celui-ci se retourna brusquement et lui envoya sa lance dans la poitrine avant qu’il ne tire. Le capitaine Strickland mourut aux mains de son scorpion, n’arrivant pas à réaliser qu’il est pu perdre.

Les immaculés prirent le contrôle de la tour et rechargèrent le Scorpion. Ver Gris le dirigea vers les tours intérieurs de Castral Rock et repéra les derniers Scorpions qui s’y trouvaient. Il tira sur le plus proche et le carreau s’enfonça dans l’arme de siège en la faisant voler en éclat, projetant des morceaux de bois et de fer sur les soldats autour. Les immaculés se dépêchèrent de recharger et Ver Gris s’aperçut que les hommes sur le scorpion à gauche les avaient remarqués. Ils finirent de recharger en même temps et les immaculés lui hurlèrent de descendre. Ver Gris déterminé visa et tira. Les deux carreaux se croisèrent et le Scorpion explosa en propulsant Ver Gris hors de la tour. Il atterrit sur le rempart, sonné par la chute. Les immaculés en bas le relevèrent.

           — Je l’ai eu ? demanda Ver Gris en ignorant sa douleur.

           — Seul une partie du Scorpion a était touché sans ne tuer personne, mais il est inutilisable.

Ver Gris sourit, fier d’avoir servi sa reine.

 

 

 

En haut, Daenerys ne compta plus que trois scorpions sur les grandes tours intérieures de la forteresse. Elle vola vers eux et Drogon en brûla un en esquivant les tirs. Le deuxième brûla ensuite, puis les soldats abandonnèrent le troisième aussitôt. Elle se dirigea ensuite vers les grandes portes et Drogon cracha une tornade de flamme sur les ennemis affrontant les immaculés.

Daenerys se posa sur le rempart à côté des portes enfoncées. La ville forteresse était maintenant à sa merci et Drogon poussait des hurlements terrifiants. Ver Gris avaient rejoint les immaculés qui faisaient face aux troupes des Lannister terrifiés.

Un calme étrange régna dans Castral Rock. Le bruit des combats s’était arrêté et on entendait partout des gens hurlant de faire sonner les cloches de la reddition. Tyrion lui-même se les imaginaient si bien qu’il les entendait et priaient pour qu’ils fassent sonner les cloches.

Dans la tour abritant la grande cloche, Arya, sous les traits de Cersei, arriva en haut avec les soldats qui la protégeaient. Inquiète depuis toujours par la puissance de Daenerys, elle était venue dans l’intention de sonner la reddition pour mettre fin au carnage. Ils retrouvèrent les hommes s’occupant de la cloche et elle regarda par la fenêtre. A la vue de Drogon perché sur le mur en dévorant la ville des yeux, elle comprit que c’était maintenant ou jamais.

           — Faites sonner ces cloches, vite !

           — Ma reine, je … commença un des soldats.

           — Poussez-vous !

Elle tira elle-même sur la corde. La cloche sonna en lui explosant les oreilles et elle tira encore en encore. Le son des cloches résonna dans tout Castral Rock. Partout, les soldats jetèrent leurs épées à terre en signe de soumission. Tyrion fut soulagé comme jamais auparavant.

Daenerys sur le dos de son dragon bouillant regardait avec haine cette misérable forteresse se rendant devant sa puissance. Le mal se rendait et l’on attendait d’elle qu’elle leur laisse la vie sauve. Elle l’avait fait à Port Réal et le mal avait germé depuis. Si l’on voulait éradiquer le mal pour toujours, il ne fallait pas avoir la moindre pitié.

Elle savait pourtant au fond d’elle que c’était juste une excuse. La plaie provoquée par la perte de Rhaegal et Missandei n’avait pas encore était refermé. Elle était envahie par la haine et la douleur. Mais plus que cela, le combat avait été bien plus dur qu’à Port Réal et elle avait quand même gagné. Son cœur battait à toute vitesse et elle en demandait encore. Son désir de feu et de sang était insatiable et elle accepta de s’y abandonner.  

Drogon s’envola et plana au-dessus des rues et des tours de Castral Rock. Les civils et les soldats désarmés s’enfuyaient sous son ombre. Drogon brûla les gens en dessous de lui et une colonne de flammes s’abattit dans toute la rue. Les gens brûlaient vif et les plus chanceux mouraient en quelques secondes. Les autres se roulaient dans les flammes jusqu’à suffoquer.  

Tyrion fut choqué par la vue d’un tel acte de cruauté. Ver Gris quant à lui partagea la même haine que sa reine. Les soldats en face d’eux regardaient sans comprendre le dragon brûlant les gens à quelques rues d’ici. Il lança son javelot sur le premier qui se retourna et les immaculés chargèrent sur les hommes désarmés. Les premiers périrent et les autres ramassèrent leurs épées pour se défendre. Les immaculés massacrèrent les soldats qui n’avaient aucune chance les uns après les autres. Ver Gris en particulier faisait un véritable carnage parmi l’ennemi, enchainant les coups de lance et tuant encore et encore. Les immaculés achevaient même les ennemis qui se mettaient à genoux devant eux ou ceux qui agonisaient aux sols sans aucune pitié.

Les Dothrakis entrèrent ensuite et chevauchèrent dans les rues de Castral Rock. Daenerys avaient brûlé toutes les portes et ils progressèrent dans la ville. Soldats, hommes, femmes, enfants, vieillards, bébés, ils tuaient tout le monde à coup de sabre sans ne faire aucune différence. Plus horribles que les immaculés, les Dothrakis descendaient parfois de leurs chevaux et attrapaient des femmes pour les violer. Peu d’entre elle en ressortaient vivant. Après avoir traversé le détroit et attendu si longtemps, c’était la moindre des choses pour eux.

Daenerys ne voyait rien de la cruauté de son acte d’en haut, ou du moins elle ne voulait pas le voir. Elle continuait de déchainer sa puissance sur la forteresse, brûlant les tours qui s’effondraient une à une.

 

 

 

           Sandor Clegane avait attiré son horrible frère dans les escaliers d’une grande tour. Le passage de Daenerys fit s’écrouler une partie du mur qui leur révéla la forteresse en flamme. Mais cela n’avait aucune importance pour eux. Plus rien n’avait d’importance.

Sandor avait souffert de son frère brutal et colérique dès sa plus jeune enfance. Sa brûlure qui recouvrait la moitié de son visage, il la devait à lui. Toute sa vie, il avait rêvé de se venger et il allait enfin le faire.

Clegane s’acharnait sur son frère qui parait tous ses coups avec l’armure de ses bras. Il réussit à le frapper à la tête et fit valser son casque dans le vide. La tête de Gregor Clegane apparut. Une tête monstrueuse à la peau gangrenée et au sang devenu vert foncé, comme s’il avait pourri. Et des yeux noirs et sombres injectés de sang.   

           — Ouai, c’est bien toi, reconnut Sandor. Comme tu as toujours été.

Gregor dégaina son épée et Sandor esquiva ses coups qui brisaient la pierre où ils passaient. Leurs épées s’entrechoquèrent si fort qu’elles auraient pu se briser. Sandor n’arrivait pas à toucher son frère à travers son armure noire si solide. Il réussit finalement à le désarmer et le transperça de part en part avec son épée. Son frère n’émit aucun son de douleur et il continua de l’enfoncer avec rage. La Montagne le gifla d'un revers de la main qui le fit valser dans les escaliers.  

Sandor découvrit avec horreur son frère enlever son épée de son propre ventre, une expression de douleur s’affichant enfin sur son visage. Il se débarrassa de son armure et dévoila son corps imposant et recouvert de cicatrices qui semblaient avoir pourri.

C’était le comble de l’ironie, comme si son destin avait toujours été de perdre face à son frère. Sandor eut un rire de désespoir et se fit attraper par le col. La montagne essaya de l’étouffer contre le mur. Sandor saisit sa dague et le poignarda dans les côtés. Aucune réaction. Il le poignarda encore et encore dans le flan, l'épaule, même la gorge, toujours sans le moindre effet.

           — Putain crève ! hurla Sandor.

Gregor commença à lui écraser les yeux et il hurla de douleur. Il réussit finalement à lui planter sa dague dans la tête et lui fit lâcher prise. Gregor recula, la dague lui traversant l’œil et ressortant de l’autre côté du crâne.

Sandor avait terriblement mal aux yeux et n’y voyait plus rien. Lorsqu’il rouvrit un œil, il aperçut son frère retirer lentement le couteau de sa tête. Il hurla de rage et se jeta sur lui. Ils traversèrent tous les deux le mur fragilisé et chutèrent de la tour ensemble. Ils tombèrent dans les flammes qui ravageaient le sol et périrent ensemble.

 

 

 

           Arya avait enlevé son masque de Cersei et courait dans Castral Rock pour se mettre à l’abri. Les briques et les tours tombaient tout autour d’elle. Les gens couraient dans tous les sens sans savoir où aller. Elle remarqua des gens aux visages cramés qui gisaient contre les murs, toujours en vie. D’autres restaient sur place sans bouger, en état de choc, incapable de se ressaisir. En particulier les enfants, eux qui n’étaient pas assez mûrs pour assimiler la cruauté du monde.

Elle vit une rue entière rempli de gens se faire brûler par Drogon et fit demi-tour. Où qu’elle aille, les flammes et la poussière remplissaient les rues et elle ne savait pas comment s’en sortirent. Elle se laissa emporter par la foule et finit par tomber. Elle faillit se faire piétiner, mais une femme l’aida à se relever. Elle l’entraina vers l’entrée d’un immeuble où il y avait des gens encore en vie. Des femmes et des enfants se serraient les uns contre les autres. La femme qui l’avait aidé retourna vers sa fille. Arya voulut les aider à son tour.  

           — On ne peut pas rester là, dit-elle à la mère. Il faut avancer.

           — On ne peut pas aller dehors, la contredit une autre.

           — Si, il le faut.

           — La bas, tous les gens sont morts !

           — Si vous restez ici, vous mourrez. Suivez-moi !

Elle entraina la femme et sa fille dans la rue et ils coururent aussi vite que possibles. Des Dothrakis éliminaient machinalement tous les gens qui passaient derrière eux et elle tenta de les éviter. Mais le vrai danger venait de la silhouette noire dans le ciel qui se rapprochait. Le dragon fondit vers eux et la mère tomba par terre à bout de force. Arya tenta d’emmener la fille, mais elle resta dans les bras de sa mère. Elle se résolut à partir et évita les flammes de justesse.

Perdu dans la fumée et la poussière, le visage en sang, elle entendait encore les cris de la mère et de sa fille persistant sous les flammes. La mort, elle l’avait vue de près, mais la guerre, une telle boucherie, rien ne préparait à ça. Elle resta un long moment sur place, en état de choc.

Elle pensa ensuite à sa sœur et à son frère, qui ne saurait même pas qu’elle avait péri ici. Elle refusa de mourir chez les Lannister et décida de se relever. Elle courut dans les rues et emprunta un escalier qui descendait. Elle descendit encore jusqu’à arriver à une place donnant sur la mer. Elle avait pensé se diriger vers la terre ferme, mais dans la confusion, elle s’était trompée de direction.  

La balustrade devant elle était ornée de ravissantes plantes, comme si rien d’horrible n’était arrivé. Elle s’imaginait les bourgeois qui avaient dû profiter de cette vue certainement magnifique sans la flotte dévorée par les flammes. Aujourd’hui, les bourgeois autour d’elle étaient terrifiés et paniqués.

Derrière elle, des immaculés et Dothrakis arrivèrent pour exécuter tout ce qui vivait. Elle était cernée. Elle monta sur la balustrade et estima ses chances de survivre à une telle chute. Même si elle évitait les rochers et le feu grégeois, l’impact avait de fortes chances de la tuer. Elle n’eut cependant pas le choix lorsque Drogon surgit sur le côté en brûlant tous les balcons. Elle sauta dans le vide, pied en avant, et profita de la sensation de chute libre comme si c’était la dernière.

 

 

 

Jaime Lannister était pris au piège dans Castral Roc. Il voyait ses anciens alliés se déchainer sur la maison où il avait grandi. Il s’était battu avec eux par honneur, pour lutter contre les morts, mais il n’y avait aucun honneur à ce qu’ils faisaient. Même si Cersei l’avait rejetée, sa loyauté allait envers sa famille.

Il aperçut des bourgeois s’enfuir à l’intérieur des mines. C’était en effet le lieu de repli en cas de défaite. Plus aucun soldat ne gardait le passage dans ce chaos et il les suivit. Il s’enfonça dans les galeries illuminées par des torches. On respirait mal dans ces espaces clos remplis de réfugiés. Il devait y avoir des centaines de soldats et de civils ici, peut-être des milliers pour ce qu’il en savait.

Il trouva les hauts seigneurs de Castral Rock derrière leurs gardes et reconnut son oncle, Damion Lannister, le seigneur du château. Il alla le voir.

           — Jaime ! Qu’est-ce que tu fais ici ?

           — Je suis venu me battre pour les miens.

           — Cersei a dit que tu nous as trahis.

           — Elle se trompe, mais qu’importe en un moment pareil.

           — Il est vrai. Je suis content de te revoir, mon neveu.

Il l’amena au plus profond des mines et Jaime retrouva les quelques membres éloignés de sa famille. En ces temps de peur, les rivalités disparaissaient rapidement.

 

 

 

           Daenerys n’avait aucune intention de régner sur Castral Rock. Elle n’avait même aucune intention de laisser la moindre brique de ce rocher intact après son passage. Elle voulait annihiler entièrement ce fort jusqu’à ses moindres mines dans ce roc. Elle voulait exterminer la lignée des Lannister pour toujours.  

Les tours s’effondraient après son passage et les bâtiments fondaient sous le feu de son dragon. Tous ceux réfugiés en dessous mouraient sans la moindre chance. Même ses Dothrakis et ses immaculés se faisaient brûler par accident dans sa furie et ils fuyaient la ville à toute vitesse. Les Dothrakis rageaient de ne pas avoir fini leur viol ou commencé à piller la ville, mais ils ne s’en plaignaient pas, tout excités par une telle puissance. Ver Gris avait voulu envahir les tunnels des mines où les derniers survivants s’étaient réfugiés, mais il avait dû y renoncer. Aucune importance, les entrées des mines s’effondraient déjà et il savait que les lâches mouraient asphyxiés dans leur rocher.

Jaime et les derniers Lannister étaient blottis les uns contre les autres, asphyxiés par la fumée. Jaime regretta de ne pas être resté avec Brienne. Toute une vie d’amour avec sa sœur et l’inquiétude pour son nouvel enfant l’avait hélas poussé à cette folie. Il mourut avec sa famille en pensant à elle.

De loin, depuis Port Lannis, Tyrion observait le carnage avec une profonde amertume. Il pouvait même voir Drogon s’acharnant sur le roc lui-même en faisant tomber des pans entier de rocher dans la mer. Il remarqua finalement que le roc en forme de lion n’avait plus la forme de quoi que ce soit.

 

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