Beauty and The Hound / La Belle et le Limier

Chapitre 9

1093 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 10:49

            "Margaery Tyrell ?". Je questionnais le Limier depuis presque deux heures. Il avait accepté de m'accompagner pêcher, pour le repas du midi, même s'il n'avait pas pris de canne. Il se contentait de boire, et de donner son avis sur les possibles femmes qui pourraient prendre le Trône.

  • Je ferai pas confiance à une femme qui a été veuve deux fois en si peu de temps, grogna-t-il en avalant une nouvelle rasade de vin.
  • Mais vous avez dit que vous ne feriez confiance à aucune femme.
  • Et encore moins à celle-là.

            Je soupirai et me concentrai sur ma ligne, qui coula pour la quatrième fois. Je ferrai le poisson et le décrochai, plutôt fière de moi. L'homme ne cessait de me dévisager, arrachant de temps à autre avec ses dents un morceau du pain qu'il avait apporté. "Myrcella Barathéon ?". Je me tournai vers lui en arquant un sourcil mais il ne répondit pas. Il me fixait toujours et finit par grommeler :

  • Pourquoi t'es pas comme les autres gamines, à apprendre la couture ou chercher à séduire je ne sais quel fils de Seigneur de mes couilles ?
  • Les autres filles font ça ?
  • La plupart. Ou mettre au moins une robe, siffla-t-il en me montrant  mon pantalon.
  • Une robe n'est pas pratique pour monter à cheval ou pêcher.
  • Mais qui t'a demandé de monter à cheval ?

            Je roulai les yeux. "Vous auriez aimé que votre fille porte des robes et fasse de la couture ?". Il serra la mâchoire et grogna entre ses dents après une rasade de vin : "Je l'aurai tué avant même qu'elle ouvre la bouche pour brailler.". Mon sang se glaça. Je ramassai ma canne et me levai pour l'accrocher à la selle de Khor. Pourquoi disait-il cela ? "Nous avons assez de poisson, on peut partir…" annonçai-je d'une petite voix. Il se redressa sur ses jambes et monta sur la jument noire et blanche avec un air sombre. Je fis de même avec l'étalon et claquai la langue pour les faire avancer.

            Le retour demeura silencieux. Nous marchions sur la route qui longeait Verfurque pour rentrer quand j'arrêtai Khor. Il y avait des hommes loin devant. Beaucoup d'hommes. Le Limier rabattit sa capuche sur son visage, afin de ne pas être reconnu. "Tu vois des bannières ?" grogna-t-il en se voutant pour paraître moins grand. Je plissai les yeux et déglutis. Les Bolton…

  • Un homme écorché.
  • Qu'est-ce que les Bolton viennent foutre dans le Conflans ?
  • Je l'ignore.

            Je me tus en les voyant s'approcher et m'inclinai devant Lord Roose Bolton. Son visage mince et froid me glaçait le sang. Il fit arrêter son cheval, forçant ses hommes à l'imiter. Ils étaient au moins une trentaine… Il me détailla brièvement, étant plus intéressé par l'homme encapuchonné derrière moi. "Lord Bolton, bienvenue au Conflans", saluai-je pour détourner son attention. Il me regarda et assura d'une voix grave :

  • On se découvre devant un Lord.
  • Oh, excusez mon père, il est très malade et la lumière du soleil provoque chez lui des dégâts affreux, mentis-je en tenant le bras du Limier. Mais il vous salue, il a d'ailleurs beaucoup de respect pour le nouveau Gouverneur du Nord.

            L'homme derrière moi ne bougeait pas, créant des soupçons sur sa personne. J'entrouvris la bouche à la recherche d'un échappatoire et demandai avec gaieté : "Puis-je connaître la raison de votre présence ici ?". Il posa ses yeux gris sur moi et siffla en plissant le nez :

  • Vous posez beaucoup trop de question.

            Je baissai la tête et il fit avancer ses hommes pour continuer son chemin. Je les regardai partir, chuchotant au Limier : "Pas encore, attendez…". Il tenait sa capuche fermement, n'ayant qu'une envie, celle de l'enlever. Je lui fis signe quand les hommes furent assez loin et il put se redresser en râlant. "Malade, hein ?" grogna-t-il en retirant sa capuche.

  • Il fallait bien que je trouve une excuse…
  • Le Lord a raison, tu poses trop de questions.
  • Pourquoi était-il là ?
  • Les funérailles de Tywin Lannister sans doute. C'est profitable pour tout le monde d'y assister.
  • Même pour nous ?
  • Il n'y a pas de nous, gamine.
  • Même pour vous ? rectifiai-je en roulant les yeux.
  • Nan.

            Il redressa la tête en entendant des bruits de galop et remit sa capuche. Décidément… Il n'y avaient que trois hommes cette fois-ci. Ils étaient en armure noire, sur des chevaux sombres, et armés jusqu'aux dents. "Des hommes de Gregor.". Le Limier avait sorti cette phrase tellement faiblement que j'eus peine à l'entendre. Je me raidis en les voyant s'arrêter devant nous et les saluai, mal à l'aise. Ils nous détaillèrent longuement, les visages ornés de cicatrices. On voyait rien qu'à leur air qu'ils étaient mauvais… L'un d'eux, un chauve aux yeux clairs, prit la parole et gronda d'une voix rêche :

  • On cherche Sandor Clegane, ou plus communément appelé, le Limier.

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