Le roi et la reine du Nord

Chapitre 2 : Chapitre 2 : Robb Stark

2149 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:07

Chapitre 2 : Robb Stark

Dune-au-Miel était à sept jours de cheval de Winterfell, son château était connu pour être le plus haut des sept royaumes. Construit il y a des centaines d’années sur l’ancienne demeure des enfants de la forêt il gardait une aura magique traduite par les tours qui s’insinuaient dans d’autres tours. Perché sur son étalon bai brun, le roi du Nord leva les yeux pour admirer le sommet de ces tours sinueuses mais il ne leur trouva aucune fin.

−On raconte que les enfants de la forêt ont lancé un sortilège au château, il n’a aucune fin. » Dit-il alors qu’il tournait la tête vers son ami, Ser Jonas Karstark

−Tu es devenu roi et tu crois encore aux histoires de ta vieille nourrice, la guerre n’aura pas fait de toi un homme ! Répondit l’intéressé en rigolant. Demain soir tu épouseras le seigneur de ce château, ce n’est pas très ragoutant : on la compare à une lionne… J’espère au moins pour toi qu’elle est pucelle. »

Pour toute réponse le roi de vingt-six ans éperonna son cheval et partit en direction du château. A son passage les paysans qui travaillaient dans les champs l’acclamèrent, hurlant « Winterfell » ou « Robb » et il entendit même crier « Aliénor ». A l’évocation de ce prénom, Robb se souvint de la première fois qu’il l’avait entendu : Marwin Marlon s’était présenté à lui durant l’une des séances ouvertes de la semaine. Face à la bouille rouge et au regard fuyant de son interlocuteur, il avait choisi de ne pas prêter attention aux dires de ce phénomène. Cependant après plusieurs formules de politesse que Marwin lui adressa, il se décida tout de même à écouter les réclamations du fils du seigneur qui lui avait sauvé la vie durant la guerre.

−Votre majesté, vous n’êtes pas sans savoir que la situation dans laquelle se trouve Dune-au-Miel est plus que préoccupante. Notre force militaire se résume aujourd’hui à un chevalier pour cent il y a seulement cinq ans et les Bolton s’échinent à brûler, piller, violer, détruire nos récoltes. Or avec la venue imminente de l’hiver nos greniers sont à moitié vides et les paysans ne veulent plus sortir de leur maison. Si cela continue nous ne serons jamais prêts face à l’hiver qui vient. » A la grande surprise du loup, la voix du petit gros était beaucoup plus posée et forte qu’il ne se l’était imaginé.

−Oui je suis au courant, cependant les Bolton ne m’ont jamais demandé mon aide et Dune-au-Miel ne fait pas partie de mon royaume. Je suis désolé pour vous mais je ne peux rien faire pour votre seigneur. » Sur un ton sans appel, Robb se leva pour quitter la salle, signifiant que les doléances étaient terminées pour aujourd’hui.

−Sauf si Dune-au-Miel devenait l’un de vos vassaux. » Marwin avait pris une voix plus empressée, plus forte traduisant sa volonté de ne pas en finir sur ce refus.

−Continuez. » Robb s’était retourné et regardait désormais de toute sa hauteur le fils de feu lord Eric

− Eh bien… Dune-au-Miel n’a jamais été soumise à quiconque, même Aegys le conquérant a échoué. Aujourd’hui je vous offre ce royaume et, en plus d’être devenu le Stark qui a réhabilité l’indépendance du Nord, vous serez le roi qui a obtenu Dune-au-Miel… Je ne vous propose pas seulement de signer un traité, je vous propose une alliance plus profonde. »

−Et quelle est-elle ? »

−Epouser ma sœur, Lady Aliénor. » 

Il avait accepté cette demande en mariage pour agrandir son royaume, prendre le seul territoire des sept royaumes qui n’avait jamais était soumis au Targaryen, ni au feu roi Robert. C’était son dernier cadeau à la famille Stark, après il pourrait vivre comme un roi : reconstruire son royaume le jour et baiser toutes les femmes qu’il voudrait la nuit.

                Arrivée dans la cour du château, la famille Stark fut accueillie par les deux frères de la maison Marlon, l’un était aussi grand que l’autre petit et aussi musclé que l’autre était gras : ils n’avaient rien de commun, même pas leurs mères. Bien qu’ils soient nés tous les deux bâtards, lord Eric les avaient légitimés à leurs quinze ans. La petite boule qui servait de frère à sa future femme s’agenouilla péniblement face au roi : « Je suis heureux de votre présence ici votre majesté, j’espère que votre séjour remplira entièrement vos attentes. » Le plus grand s’agenouilla à son tour mais ne pipa mot.

−Relevez-vous, fit Robb aux deux frères avant de s’adresser au plus petit. Je suis moi-même heureux de venir en vos terres et sachez que l’alliance entre nos deux familles me remplit de joie… J’espère que votre sœur est dans le même cas que moi. » Il avait dit cette dernière phrase en espérant avoir des informations sur sa future épouse mais son interlocuteur ne lui répondit pas. Marwin préféra baisser les yeux pour redevenir la petite souris qu’il avait l’habitude d’être.

−Notre sœur est très heureuse, Sire. » A sa grande surprise ce fut le plus grand des frères qui lui répondit, ses yeux d’un vert profond lui donnait l’impression d’être scanné par cet étranger. « Je m’appelle Ser Alexandre Marlon, fils de feu lord Eric Marlon et de Rose Fleur. Je vous en prie sire veuillez entrer dans notre humble château, il y fait bien meilleur. »

L’extérieur du château était peut être peu avenant, tout droit tiré des contes de vieille Nan mais l’intérieur n’en avait rien. Les salles étaient toutes aussi chaudes les unes que les autres alimentées chacune par au moins cinq cheminées. Des rideaux, tableaux, fresques ornaient les pièces, chacune semblait avoir sa propre âme. Placés au centre du château, deux grands escaliers de marbres blancs avaient été construits. Selon Marwin ils ne se croisaient jamais. A chaque étage de grandes ouvertures permettaient aux oiseaux de pénétrer dans le château.

−Vous pouvez remarquer… qu’il n’y a aucune fiente… d’oiseaux sire. C’est parce… parce qu’un groupe entier de domestiques s’occupe de ce… hm désagrément. » Dit le petit frère du seigneur tout essoufflé par la montée des marches, il s’évertuait pourtant à donner tous les détails, même les plus insipides, sur le château et ses habitants. « Ma sœur –votre future épouse- a construit une corde lorsqu’elle était petite et à tenté de sauter depuis cette ouverture accompagnée de son faucon… Mais la corde a cédé sous son poids.»

−Aussi lourde qu’une lionne… » Lui glissa Jonas avec un petit rire

−Heureusement notre guérisseur l’a… sauvée. » Finit son petit frère

−Guérisseur ? Vous n’avez pas de mestre ? » Interrogea Robb

−Si, nous avons un mestre… Cependant, contrairement aux maisons des sept… royaumes… Notre mestre à moins de responsabilités… Il s’occupe des étoiles, prédictions, éducations… Mais tout ce qui est médecine c’est… Notre guérisseur.» Sa voix se fit plus faible, et ses joues encore plus rouges, enfin si c’était possible.

Le loup se tourna vers Jonas qui le suivait de près, son éternel sourire laissait découvrir la dent qu’il avait perdue durant la guerre. Après avoir monté cinq étages le frère de la future reine se décida à s’arrêter devant une petite porte en bois dont l’intérieur était sculpté d’un chasseur mettant à terre un énorme vautour. Marwin ouvrit la porte, laissant découvrir au roi son habitation pour la prochaine nuit, de grande taille la chambre était composée de plusieurs pièces, reliées entre elles par une salle composée de fauteuils confortables et d’une grande cheminée. Tandis que le Karstark visitait les lieux, le roi du Nord s’approcha du frère cadet qui reprenait sa respiration dans le couloir.

−Cette chambre, je l’utiliserai demain soir ? »

−Pardon, je n’ai… pas compris sire. » L’intéressé fronça les sourcils, aussi concentré par les propos du Stark que par une lecture incompréhensible

−Heum… Eh bien… Vous savez… Pour la cérémonie de… de… -dépucelage ? » La teinte habituellement pâle du jeune loup prit tout d’un coup la couleur d’une tomate

−Oh ! Non, ces quartiers sont uniquement les vôtres pour ce soir… Demain vous dormirez dans la chambre la plus haute du château… Avec ma sœur… Sinon votre famille est placée dans les étages trois et quatre… Voil’… Voila, c’est tout. Je vais redescendre si vous le permettez… Sire. »

−Vous pouvez disposer, merci. »

« Tu aurais pu le faire patienter encore quelques minutes, il aurait explosé. » Le rire de son ami se répercutait contre les parois de la pièce, Robb voulut lui demander de cesser mais il jeta un dernier regard vers les escaliers où se dandinait son futur beau frère. Jonas n’avait pas tort, encore quelques minutes et Marwin tombait dans les pommes, bien qu’il fut gêné par la question qu’il avait posé, l’autre l’avait été encore plus. Il s’était retrouvé entièrement rouge et s’était même mis à bégayer. Un sourire apparut sur le visage du jeune roi qui se dissipa aussi vite lorsqu’une servante accompagnée de deux hommes d’écuries qui portaient une malle en tissu pénétra dans la chambre, il la reconnut instantanément : elle contenait ses vêtements pour le mariage.

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