Le roi et la reine du Nord

Chapitre 10 : Chapitre 10 : Robb Stark

2186 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 23:51

Chapitre 10 : Robb Stark

                Né à Vivesaigues, Robb n’avait connu Winterfell qu’après la guerre menée par son père pour venger sa tante. Il avait seulement quelques mois quand sa mère et lui avaient traversé la Verfurque un matin pour rejoindre le château de ses ancêtres. Dans ses premiers souvenirs, les murs semblaient tellement grands pour lui qu’il avait peur que le château ne vienne l’ensevelir. Mais aujourd’hui il ne souhaitait plus le quitter. Tel des murs protecteurs, le roi avait compris que ces murs abrités ses ancêtres et qu’ils protégés la famille Stark, son père en faisait partit. Il devait regarder chaque pas de son fils, écouter chaque qu’il prononçait et peut être vouloir le rabrouer ou le féliciter, était-il fier de lui ?

Robb marchait dans les couloirs sombres du château, le mestre à ses cotés, avec ses sabots en bois il faisait un bruit de claquement contre la pierre froide. Ce dernier farfouillait dans les poches de son grand manteau gris, il ronchonnait, énervé de ne pas trouvait ce qu’il cherchait.

─Votre majesté, un corbeau de château noir nous est parvenu dans la nuit. Le mestre tendit à Robb une petite feuille

─Très bien, je la lirais mais je compte me changer d’abord.

─Vous devriez la lire, sire. Dit-il en baissant la tête et en avançant le petit bout de papier jusque sous le nez du roi.

Le jeune loup prit la feuille et commença à la lire, une seule phrase était inscrite. C’est drôle comme une simple lettre composé de quelques mots pouvaient chambouler un être humain. Cette lettre était porteuse d’une nouvelle, une nouvelle qui glaça le sang de Robb : « Prévenez les bannerets, que chacun rassemble une centaine d’hommes. » dit-il au mestre, qui reprit la feuille avant de partir en courant vers ses appartements.

                La journée c’était passé extrêmement rapidement pour le roi, il s’était occupé des affaires du royaume avec ses conseillers qui concernaient les récoltes de blés, les forges en pleine ébullition et les diverses félicitations pour son mariage venant du royaume du Sud. Il passa sa soirée à dîner en famille, tradition que sa mère ne voulait pour rien au monde arrêté et chaque minute de ce repas fut occupée par les préparatifs du couronnement de sa femme. Exténué, il sortit rapidement de table pour se diriger dans sa chambre où un bain chaud avait était préparé à son intention, il s’avouera chaque moment passé dans cette eau qui rendait sa peau aussi rouge qu’un bébé qui venait de naître.

En sortant de son bain, son œil fut attiré par la petite porte en bois qui menait aux appartements de sa reine, la gouvernante avait annoncé à la famille Stark que la jeune femme se sentait malade et qu’elle ne pourrait pas assister au repas. Une pointe d’inquiétude anima alors le loup qui enfila sa chemise, son pantalon de cuire et un manteau en coton avant de franchir le seuil de la chambre de sa femme.

Elle était assise devant le feu de cheminé qui commençait à s’éteindre, ses paupières étaient closes et seul son corps se soulevait indistinctement à chaque nouvelle bouffée d’air aspirée. Sa robe noir et ses cheveux semblais être de la même couleur, ils donnaient à son teint blanc une pâleur maladive. De son pas assuré, Robb voulut s’assurer que la jeune femme n’était pas en train de succomber à la fièvre lorsqu’elle se réveilla et planta ses yeux bleus dans les siens.

                Lady Marisa avait été la femme de chambre préféré de son ancienne femme, Jeyne, et par égard pour ses sentiments envers cette dernière, Robb avait choisit de la garder auprès de lui. Toutefois, il ne l’avait jamais apprécié, ses manières hautaines, son regard qui pouvait paraître tantôt aimant et tantôt détestable, faisait qu’il ne lui avait jamais accordé sa confiance mais elle avait sut s’occuper de Jeyne alors pourquoi n’arriverait-elle pas à prendre soin d’Aliénor ?

─Peut-être parce qu’elle me voit comme une rivale à votre ancienne femme? » La voix d’Aliénor interrompit ses pensées.

La jeune femme sourit, elle s’est radoucit remarqua le roi de vingt-six ans. Depuis leur mariage et les événements qui l’avait suivit, Robb avait compris que sa femme avait un caractère lunatique. Lorsqu’elle regardait le ciel ses yeux pouvait montrer une telle tristesse et pourtant l’instant d’après ils s’illuminaient. Sa colère pouvait être aussi forte que sa joie, le souvenir de la scène dans la forêt lui revint à l’esprit, son regard aussi noir que la cendre s’était transformé en rire quand le petit garçon qu’elle avait sauvé c’était levé. Un rire franc et mélodieux, le seul rire qu’il avait jamais entendu de sa bouche.

A nouveau dans ses malles, Aliénor passa plusieurs minutes le visage et les deux mains dedans avant de tirer une longue chemise blanche. Elle lança un regard vers son mari en lui demandant de quitter la pièce, Robb obtempéra et allait prendre la porte quand il jeta un dernier regard vers la jeune femme. Debout près du lit, elle tentait tant bien que mal à retirer les ficelles de son corset. Le loup s’approcha et déposa ses mains rugueuses sur les siennes, Aliénor tressaillit à son touché : « Je peux le faire seule. »

« Non » Répondit Robb d’une voix rauque alors qu’il retirait les ficelles du corset, d’un geste maladroit il enleva le dernier lacet qui retenait la robe. En un froissement de tissu elle tomba aux chevilles de la jeune femme, seul la recouvrait désormais de grosses chaussettes en laine. Robb admira la ligne de ses jambes, grandes et musclés, puis son regard fut attiré par une longue cicatrice qui commencé au niveau de son épaule et descendait jusqu’au milieu du dos. Encore rouge, elle ne devait pas dater de longtemps. « C’est le paysan qui vous a fait ça ? »

Pour toute réponse Aliénor hocha la tête alors que le jeune homme passait un doigt sur sa cicatrice qui fit naitre un frisson. Elle se tourna vivement vers Robb et l’embrassa à pleine bouche, d’abord surpris il ne répondit pas mais quand sa femme descendit une main le long de son torse le roi referma les siennes autour de ses hanches avant d’embrasser chaque parcelle de son corps.

                Le matin sonna à Winterfell, les premiers rayons du soleil passèrent à travers les fenêtres et vinrent réveiller ses habitants. Les coqs poussaient leurs cris du matin, les chiens aboyaient pour réclamer leur nourriture du matin, les paysans sortaient de leurs maisons de pailles ou de pierres pour allaient travailler aux champs. Le roi du Nord était réveillé depuis bien longtemps, attablé devant des documents, il réfléchissait à l’avenir de son royaume. Si le message envoyé par château noir était vrai alors il devait à tout prix reformer son armé pour marcher non pas vers le Sud, mais vers le Nord cette fois-ci. Avec un soupir, il lâcha des yeux ses documents et regarda sa femme dormir paisiblement dans le lit, elle s’était recroquevillée dans les couvertures en fourrures et seul le mouvement continu de sa respiration permettait de distinguer sa silhouette.

Le royaume était encore fragile, les villages reconstruits de briques et de brocs, les récoltes à peine achevés, il ne pouvait pas leur annoncer un nouveau départ ! Priver à nouveau les terres du Nord d’hommes ne pourrait être envisagé et pourtant. Et pourtant les Autres avait recommencé à avancer. Après leur défaite face à l’alliance entre la garde de nuit et les sauvageons, Jon avait pensé qu’ils resteraient au-delà du mur. C’est pourquoi il avait proposé aux sauvageons survivants de venir se vivre ici. Mais aujourd’hui la menace était réelle : ils revenaient et avec une armée encore plus grande.

Un gémissement parvint de sous l’amoncellement de couverture puis une secousse, une seconde et enfin le visage juste réveillé d’Aliénor sortit. Ses cheveux en bataille encadraient son visage devenue rouge à cause de la chaleur des couvertures, lorsqu’elle aperçut le roi assis devant la cheminée ses yeux s’écarquillèrent déclenchant le rire de l’intéressé. La jeune femme disparut à nouveau sous les fourrures avant de reparaitre, complétement recouverte par l’une d’entre elles. Elle se dirigea vers Robb et, arrivé à sa hauteur, commença à lire les documents plaçait devant lui. Le roi la laissa faire, obnubilée par ses cheveux noirs qui tombaient le long de ses épaules pour disparaitre sous la couverture. Son cou était tellement fin que le roi avait l’impression de pouvoir le briser si jamais il refermé ses mains sur lui. Elle ne ressemble pas à Jeyne, elle n’a pas ses yeux bruns, sa bouche charnue ni sa couleur de cacao mais elle semble tellement pur, tellement blanche, tellement belle, pensa-t-il.

Elle lui manquait, chaque jour il pensait à elle, à Jeyne. La  femme pour qui il avait mis un terme avec l’alliance des Frey, pour qui il avait faillit perdre la guerre. La femme qu’il avait tant aimé et qui aurait put lui apporter tellement de bonheur mais elle n’était plus à ses cotés aujourd’hui. Aujourd’hui il avait une nouvelle femme, aussi belle que Jeyne mais si mystérieuse, là où il lui suffisait de regarder dans les yeux de Jeyne pour comprendre ce qu’elle souhaitait, ceux de sa nouvelle femme était aussi changeant qu’une journée dans le Nord.

─ Ils attendent l’hiver, le véritable hiver, l’hiver que nous racontent les conteurs. Peut-être qu’avec une chaine et du feu grégeois nous pourrions les retenir quelque temps sans avoir besoin de beaucoup d’hommes, comme le fit le nain durant la bataille de la Néra mais ils réussiront à passer. Les Autres franchiront le mur, ce n’est qu’une question de temps, je le sens.  » Aliénor c’était agenouillé près de son mari, sa voix était calme pourtant tout dans ses yeux montrait la peur.

 

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