Le roi et la reine du Nord

Chapitre 11 : Chapitre 11 : Aliénor Marlon

1960 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 17:44

Chapitre 11 : Aliénor Marlon

                L’approche du couronnement mettait le château et ses habitants en pleine effervescence, il ne se passait pas un jour sans qu’une carriole pénètre dans la grande cour chargée de tables, chaises, rideaux, bougeoirs, oiseaux ou fleurs de toutes les couleurs possibles et inimaginables. Des ouvriers, chanteurs, danseurs et fous faisaient des vas-et-viens entre le château et le village d’hiver. Les membres de la famille Stark tentaient tant bien que mal de gérer cette agitation mais la vérité était que la maison royale n’était que peu habitué à tout cela et aux enjeux que la cérémonie représentait.

Aliénor les connaissaient pour avoir était elle-même seigneur d’un des plus puissants royaumes des sept couronnes. Le Nord devait prouvait au Sud qu’il avait retrouvé toute sa puissance depuis la guerre. Le pays n’avait pas était épargné en cinq ans des villages entiers avaient été rasés, des villageois traumatisés et plus de la moitié de sa main d’œuvre, morte au combat, avait plongé le pays dans une mauvaise passe. Si Daenerys Targaryen et ses conseillers percevait la moindre faiblesse ils n’hésiteraient pas à lâcher son dernier dragon sur Winterfell, pourtant une alliance avec la reine du Sud pourraient garantir au royaume du Nord la victoire face aux marcheurs blancs.

                Dans la moiteur de la forêt, Aliénor s’assit contre l’arbre cœur. Emmitouflé dans un manteau en fourrure, son regard se posa sur le ciel gris remplit de neige n’attendant que de tomber pour ensevelir Winterfell. De la fumée se dégagée de son nez à chaque expiration, la jeune femme sentit ses yeux se fermer peu à peu avant de plonger dans un sommeil de faucon.

Tout était noir autour d’elle, elle pouvait sentir un poids sur ses yeux. De panique, l’oiseau commença à se débattre tentant d’enlever cette masse à l’aide de ses ailes mais quelque chose l’en empêcha. Il chercha alors à lever à nouveau ses ailes, encore une fois il ne put les élever plus haut que son ventre, la panique s’empara de lui. Alors le seul moyen que l’oiseau connaissait pour faire face à une telle situation fut de crier. Des cris de plus en plus strident s’échappèrent de sa bouche, encore et encore jusqu’à ce qu’une masse vienne s’abattre sur sa tête et la maintienne contre le sol.

─Saleté de bête ! Tu vas la fermer ! »Fit une voix dans le noir, l’aigle lui répondit par un frottement d’aile. « Voila ! Je préfère, on devrait lui mettre le cache-bec que nous a donné le gars, hein Dan ? Dan ! Tu m’entends ? »

Le fameux Dan ne répondit pas mais quelques minutes plus tard on entoura autour du bec de l’animal une ficelle qui l’empêcha de crier. Il tenta à nouveau de se débattre mais sans succès, manquant de souffle il se décida à arrêter de se fatiguer pour rien. Il chercha une explication à cette situation, peut être avait il volé trop loin de Dune au Miel, trop bas et c’était fait attrapé... Pourtant il avait déjà parcouru les sept royaumes et durant la guerre qui plus est. Jamais personne n’avait réussi à l’attraper, alors pourquoi maintenant ?

Le temps semblait s’être arrêté sous l’arbre cœur lorsqu’Aliénor ouvrit ses yeux, elle tremblait de tout son être mais ce n’était pas le froid de l’hiver qui causait ces tremblements. Une peur profonde s’emparait d’elle, la jeune femme semblait avoir perdu la vue, la voie et la capacité de bouger. Chacune des impressions qu’elle avait vécu dans la peau de son aigle, elle la ressentait plus forte que jamais : l’aveuglement, l’emprisonnement, ces mains inconnues venues se poser sur lui. La jeune femme semblait tétanisée sous l’arbre cœur, ses deux mains tenaient son visage, ouvrant les yeux pour chercher le moindre éclat de lumière mais le noir dominé. Tu es en plein délire, reprends toi. Ce n’était qu’un rêve ! Pensa-t-elle cependant ce n’était pas qu’un rêve, son aigle avait été capturé et maintenant il était enfermé, maltraité.

─Lady Aliénor, est-ce que vous allez bien ? » Une petite voix vint briser la folie de la jeune femme.

D’une main tremblante elle laissa son visage se diriger vers la voix qui semblait provenir du ciel et enfin elle réussit à entrevoir une faible lumière entourée de ténèbres. « Vous êtes une zoman ! » Cria presque l’étranger lorsqu’il aperçut les yeux d’Aliénor aussi blancs que la neige qui recouvrait Winterfell.

Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que la zoman ne recouvre totalement la vue, elle resta quelques instants à regarder le ciel toujours aussi gris avant de poser ses yeux sur la personne qui  venait de la surprendre. Il s’agissait d’un petit garçon, il se tenait debout face à elle et à l’arbre cœur. Ses boucles auburn se soulevaient à chaque brise, cachant une fois sur deux ses yeux bruns. Il était habillé d’un simple pantalon de cuir et d’une chemise en coton brune dont un manteau de fourrure avait était superposé et qui tenait à l’aide d’une broche en forme de tête de loup en bronze. A la vue du symbole de la vieille famille, les yeux d’Aliénor s’écarquillèrent.

−Prince Rickon !

−Seulement Rickon maintenant ! » D’une voie enjouée, le petit garçon vint s’assoir aux cotés d’Aliénor, qui n’arrivée pas à le quitter des yeux. « On est pareils tous les deux ! J’en étais sur, Broussaille l’avait sentit dés qu’il t‘as aperçu dans la grande salle. Tu sais, je suis content parce que je me sentais seule jusqu’à présent mais tu es là maintenant ! Dit moi avec qu’elle animal as-tu commencé ? Et tu peux entrer dans d’autres être vivants ? J’ai essayé mais Osha ma dit que j’étais trop jeune ! Et …»

−Veuillez m’excuser mon prince, je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler. Répondit-elle d’une voie qui se voulait assurée mais qui en définitive n’arrivait qu’à transmettre la peur qui résidait en elle.

−J’ai vu t’es yeux, ils étaient blancs !

La futur reine lança un petit sourire au frère de son mari avant de se lever et de prendre la direction du château. « Je sais ce que j’ai vu et j’ai vu vos yeux blancs » Fit Rickon alors qu’il avait entrepris de la suivre. Aliénor accéléra le pas et bientôt son beau-frère fut obligé de courir derrière elle. Elle entendait ses halètements, l’idée de s’arrêter et de parler à ce petit être lui vint mais elle fut très vite envolée dés que la jeune femme aperçut les murs de Winterfell. Avouer au frère de son mari qu’elle était une zoman, une mutante, un monstre comme on les appelait dans le Nord, signerait à coup sur sa révocation en tant qu’épouse et la fin de Dune-au-Miel. Nier, elle le devait, pour protéger à la fois sa personne et la terre de ses ancêtres.

« Lady Aliénor, je ne dirais rien. » Rickon avait réussi à rattraper la jeune femme, il se stoppa devant elle l’obligeant à s’arrêter. La jeune femme lui répondit par un sourire qui se voulait emplit de gratitude pour le petit garçon de huit ans. En le regardant partir en courant, Aliénor se rendit compte que Rickon ressemblait beaucoup à son grand frère, sa physionomie était incontestablement Tully mais il avait aussi cette intelligence qu’on ne voyait pas au premier regard, il était observateur et faisait attention à autrui. Merci petit Rickon, pensa Aliénor en ouvrant la porte en bois qui amenait à la grande cour du château.

En acceptant son mariage avec Robb, la jeune femme savait que son pouvoir pourrait la mettre en danger, seulement à cette époque elle contrôlait parfaitement ses sauts de corps en corps. En moins d’une seconde elle réussissait à prendre possession de n’importe quel être vivant et pouvait regagner aussi vite son propre corps. Mais à l’heure d’aujourd’hui son aigle avait réussi à prendre le dessus sur elle et plus d’une fois, dont l’une avait faillit tuer le roi. Peut-être que Ombre Noir avait sentit la peur chez la jeune femme lorsqu’elle avait affrontée l’inconnu et trouvant Robb face à elle, s’en était prit à lui. Cherchant à se rassurer sur la prise de pouvoir de son âme sœur sur elle, Aliénor se rappela soudain de son rêve de faucon et de la captivité d’Ombre Noir. Et si Ombre Noir venait à mourir? Je ne pourrais pas vivre sans lui. S’il venait à mourir, je mourrais de chagrin. Pensa-t-elle tout en lançant un regard à Arya qui s’entrainait dans la cour. 

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