Le roi et la reine du Nord

Chapitre 18 : Chapitre 18 : Aliénor Marlon

2318 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:04

Chapitre 18 : Aliénor Marlon

                Faute de ne pas avoir de tribunal, le jugement du zoman se déroulait dans la salle du trône. Aucun villageois n’était présent, pas même un sauvageon. Par contre les familles des conseillers du roi remplissaient la salle. Une tribune avait été installée ainsi qu’une table afin que les juges puissent prendre des notes. Le roi et la reine était assis au centre de cette dernière, lady Cathelyne se situait à gauche de Robb et lord Jon à la droite de la reine du Nord.

L’accusé pénétra par la grande porte entouré de cinq soldats le faisant paraitre encore plus petit et maigre qu’il ne l’était déjà. Aucun des soldats ne regardaient le zoman, de peur que cette « malédiction » ne soit contagieuse. La peur nourrissait leurs traient, tout comme celle des nobles présent. Aliénor regardait ces visages qui ne voyait dans cet adolescent qu’un monstre, il était déjà coupable à leurs yeux. Son regard se détourna vers son mari, depuis sa révélation il n’avait pipé mot et l’avait à peine regardé. Vois-tu en moi un monstre ? Me regardes-tu comme ces personnes le regardent ? Pensa-t-elle avant que les avocats n’apparaissent : Jon Karstark défendrait le sauvageon et le chevalier Ouestrelin, les villageois.

Le procès commença par un silence de plomb, tout le monde attendait que le roi demande au chevalier d’appeler ses témoins. Mais le loup semblait ne pas en avoir envie, pendant quelques secondes Aliénor espéra qu’il allait stopper cette mascarade, seulement il n’en fit rien. Il leva finalement une main vers le frère de sa défunte épouse pour lui indiquer de commencer. Ce dernier n’attendit pas une seconde de plus et appela ses premiers témoins : les cinq villageois qui avaient découvert le garçon. Leurs témoignages étaient bien entendu accablants, ils racontaient avec moult détails comment ils avaient trouvé l’adolescent qui avait alors des yeux aussi blanc que la neige, l’attaque du chien qui semblait posséder des yeux d’êtres humains. Ser Ouestrelin appela par la suite une vingtaine d’habitants du village d’hiver, certains racontaient l’avoir déjà vu avec ces yeux blanc. D’autres disaient qu’il s’engouffrait dans la forêt et dés qu’il disparaissait des cris de bêtes sauvages sortaient des arbres et des buissons. L’un d’entre eux alla jusqu’à comparer ses yeux aux yeux des Autres.

A ces mots, la jeune reine était prête à se lever face à l’inertie totale de Jon et aux propos de ces Hommes. Cependant la main de Robb se posa sur son bras. Seulement il ne toucha pas sa main nue, mais son avant bras, recouvert d’un manteau en fourrure. Il a peur, il a peur de moi. Pensa Aliénor, horrifiée, en regardant la main gantelée de cuir de son mari.

Lorsque le chevalier Ouestrelin en eu finit avec ses nombreux témoins, il s’agenouilla en direction de son roi avant d’aller s’assoir au coté de Jon. Le jeune homme se leva alors, d’un bond comme s’il venait d’être réveillé. Il s’agenouilla à son tour devant Robb qui, d’un geste de la tête, lui signifia qu’il pouvait commencer à appeler ses témoins. Le conseiller n’attendit pas une seconde de plus pour signifier à son roi qu’il n’en n’avait pas trouvé malgré ses recherches. L’adolescent s’était révélé être un orphelin sauvageon qui vagabondé de-ci de-là dans les rues du village du Nord. Aucun membre de sa communauté n’ayant voulu venir se porter garant, il était seul devant les tribunaux.

─Lève-toi.» Fit Robb en se levant lui-même. « Tu es jeune et malheureusement toutes les preuves sont contre toi. As tu quelque chose à dire pour t’as défense ? »

─…. Le sauvageon semblait terrifié dans sa robe de bure trois fois trop grande pour lui. Il avait des cernes et son visage semblait encore plus aminci qu’hier.

─Bien, nous allons délibérer.

Les trois autres juges se levèrent et suivirent le roi jusqu’à la salle attenante. Une table avait était dressé, des fruits, du jambon, six œufs avaient étaient placé ainsi que quatre chaise. Dés que le lard Jon découvrit la nourriture il se jeta dessus et s’empiffra. Les autres membres du jury s’assirent à ses cotés, Cathelyne prit une pomme et Robb se fit servir un verre de vin. La boule qui avait prit place dans le ventre d’Aliénor l’empêchait de manger et de boire quoi que ce soit. Elle attendait fébrilement que Robb donne son avis. Car bien qu’il y ait quatre juges, le roi possédait un droit de veto. De surcroît, lord Jon se rangerait de son coté et elle savait que Cathelyne était pour cette loi.

La jeune femme espérée secrètement que la révélation d’hier soir pousserait Robb à revoir les lois du Nord mais elle n’était pas naïve. Trop de données entrées en jeu dans cette affaire. C’était un nouveau suzerain, les privations commençaient à se faire ressentir et elle ne ferait que grandir avec le temps et l’hiver. La menace des autres et maintenant la reine du Sud qui n’a pas abandonné l’idée de conquérir les sept royaumes. Changer une loi pour une seule personne, cela représenté trop pour une nation, un pays et Robb le savait.

Après plusieurs minutes de silence, le roi du Nord se décida enfin à se lever. Il posa une de ses mains sur celle de sa mère avant de lancer un regard à sa femme. « Il faut que je vous parle, ma dame. » Dit-il sur un ton neutre avant de quitter la pièce, Aliénor le suivit aussitôt. Ils se retrouvèrent dans un couloir, Robb resta encore muet quelques instants avant de se retourner vivement et de faire face à la jeune femme.

─Je déteste lorsque l’on me raconte des mensonges. Votre père était connu pour son honnêteté et vous, vous osez me dire des inepties ! Je ne pensais pas que vous auriez put aller aussi loin pour sauver la vie d’un Homme.

Aliénor resta bouche bée, alors il avait choisit le déni comme réaction ? Plutôt que de regarder la vérité en face, il préférait l’ignorer. Peut être était ce mieux pour elle ? La jeune femme pourrait s’excuser des âneries qu’elle avait osé dire ou bien elle continuait sur le chemin qu’elle avait choisit hier.

─Inepties ? Vous croyez que je mens ? Ce n’était pas un mensonge. Nous, les Marlon, sommes des descendants directs des enfants de la forêt. Certains de mes ancêtres, dont moi, avons hérités de leurs pouvoirs. Ce… Ce n’est pas une malédiction, c’est quelque chose qui dépasse la vision normale du monde mais c’est le cas de beaucoup autres personnes au seins de sept royaumes et au-delà. Les sans visages, les prêtres rouges, nous ne sommes pas des monstres.

A ces mots, Robb se tourna à nouveau, il commença à arpenter le couloir de droite à gauche, de gauche à droite. Pas un mot, pas un bruit ne sortait de la bouche du roi, il ne faisait que marcher, les yeux baissés vers le sol en pierre.

─Je vous en prie ! Une loi, juste une loi qui permettrait aux personnes comme moi de vivre libre. La population sauvageonne vous remercierez, ce sera un pas de plus de votre part vers eux.

─La population sauvageonne ?

─… Plusieurs d’entre eux sont des zomans mais...

─Comment ça ? Vous le saviez ? Il criait presque. Aliénor voyait pour la première fois le roi du Nord qui avait vaincu ses ennemis, une peur s’immisça en elle.

─J… Je ne sais pas mais leur attitude, je pense… Je n’ai pas fait de réunions ou quoique ce soit d’autre. Leur attitude et… Je ne savais pas pour le garçon, je n’en savais rien mais…

─Mais rien ! Les mutants… Zomans ou quelque soit leurs noms sont vus comme des ennemis de la nation, c’est une loi qui a était écrite bien avant nous et qui perdurera parce que c’est comme ça dans le Nord. De surcroit, je ne peux pas me permettre de la changer. Les villageois ont prient sur eux pour accueillir les sauvageons et s’ils apprennent qu’il y a des mu… zomans et que je ne les punis pas ou que je change une loi ancestrale, je les perdrais… Alors il est hors de question de mettre fin à une paix fragile pour une seule personne.

─Mais…

─Ca suffit, tu as beau être la reine du Nord tu n’en reste pas moins ma femme ! C’est mon peuple et c’est à moi de décider ! Une personne pour des milliers d’autre, voila ce qui est juste, voila ce qui est bon ! Un roi doit parfois prendre des décisions difficile et celle-ci, je dois l’avouer, n’a pas était compliqué à prendre. Voit ce jugement comme une leçon et comporte-toi enfin en reine !

Sur ces mots, Robb se retourna dans un tourbillon de cape brune avant de franchir la porte. Sa femme resta plusieurs minutes hébétée, sans mot dire face aux paroles de son époux. Pour la première fois depuis sa rencontre avec le loup Stark, elle avait vue en lui un roi. Et elle qui était elle ? Une reine ? Non, elle n’avait aucune des qualités requise pour être reine. Un seigneur ? Robb venait de lui montrer qu’elle n’avait rien non plus pour devenir un grand maitre. Elle n’était plus seigneur et depuis que Robb savait qui elle était vraiment, elle n’était même plus sur de rester reine.

                Alors que la jeune femme sortait de son bain, encore mouillée. Elle se dirigea vers l’unique fenêtre de sa chambre et aperçut l’échafaud qui était en train d’être monté. Selon le texte de loi dont parlait Robb, le mutant devait être « purifié par le feu ». Il avait choisit de le suivre à la lettre, oubliant la promesse qu’il lui avait faite de faire rentrer le zoman dans la garde de nuit. Un sentiment d’impuissance naquit en elle, elle savait qu’elle ne pouvait rien pour lui, qu’elle ne devait rien faire. Et pourtant, elle se voyait descendre les marches froides jusqu’au troisième cachot, ouvrir la lourde porte en bois, prendre l’enfant et partir avec lui, loin, partir loin. Elle entendait ses pieds claquaient la pierre, les loquets grincer, les chevaux hennir et leurs sabots claquaient sur le sol durcit par le froid.

Mais elle ne pouvait pas, ces dernières heures elle les avaient passé à réfléchir aux propos de Robb. Aliénor n’avait jamais eu à gouverner des millions d’individus, aux cultures et aux contrées aussi différentes. Son mari avait raison, elle le savait et elle devait se comporter en reine désormais.

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