Le roi et la reine du Nord

Chapitre 23 : Chapitre 23 : Aliénor Marlon

2185 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:59

Chapitre 23 : Aliénor Marlon

                Aliénor tenait fermement la lance en fer, prête à frapper ou à transpercer quiconque s’approcherait d’elle. A sa grande surprise aucun des hommes de la garde de nuit qui avait tenté de lui sauter dessus ne retentèrent leurs chances. Les deux corbeaux qu’elle avait mit à terre s’était levé et avait regagné leurs places au fond du réfectoire. L’homme de la garde de nuit qui se tenait face à elle baissa sa tête. Les hommes derrière lui l'imitèrent.

─Votre majesté, c’est un honneur pour moi de vous rencontrer.» Il avait la voie grave

Sur ces mots le corbeau se pencha vers elle et glissa sa main droite jusqu’à la pic en fer, il la ferma dessus et la retira des mains de la jeune femme.

─Une reine ne devrait pas tenir des choses aussi sales que ça. Regardez vos mains blanches. » Aliénor suivit son regard, elles étaient devenue noire de cendre. « Voulez vous que je vous raccompagne à vos appartements, altesse ? Ce n’est pas très sure pour une femme de votre condition. » Son visage ne montrait aucune émotion, il ne semblait même pas s’amuser de cette situation.

─Je… Je sais me défendre figurez vous ! Ce château ne me fait pas peur. Vous ! Vous ne me faites pas peur ! » Le visage aussi rouge que les fesses d’un babouin, Aliénor baissa son visage avant de quitter le réfectoire.

En partant elle n’entendit aucune moquerie. Les hommes pénétrèrent seulement dans la salle commune et refermèrent ensuite la porte. En montant les marches jusqu’à sa chambre, la reine ne put s’empêcher de maudire l’homme qui venait de se moquer ouvertement d’elle. Il l’avait réduite à son rang, sa condition de femme. Elle voulait redescendre, reprendre ce pic sale et le lui enfoncer dans la jambe, ou le bras, pour lui montrer quel genre de reine elle était. Comment avait-il put, il l’avait juste vue une seconde, et il avait dit ces choses ! Quel genre de personne était-il ? Elle allait lui montrer, oui, elle allait descendre les escaliers, ouvrir à nouveau cette porte et se jeter sur lui comme un ours protégeant ses petits. Elle claqua la porte de la chambre du lord commandant.

                Après le diner passé en compagnie de quelques hommes de la garde de nuitAliénor se fit raccompagner par Rickon jusqu’à sa chambre. Le lord commandant s’était proposé mais le petit prince avait insisté. La jeune femme se doutait qu’il voulait connaitre son soudain changement d’avis quant à leur départ au Nord du mur. En réalité elle ne le savait pas elle-même, elle sentait que quelque chose l’attirait au-delà du mur et ses rêves ne faisaient qu’intensifier cette pensée. En effet la corneille à trois yeux lui était apparue.

La nuit avant son départ pour château noir, elle avait rêvée de Dune au Miel. Elle se trouvait dans la grande salle, les nuages recouvraient le soleil et empêché ses rayons de réchauffer la pièce. Elle avait froid, ses dents claquées, elle tremblée. Un coup de vent avait fait frémir la jeune femme qui s’était retournée, entendant des bruits de pas. Devant la grande porte en bois marquée par l’écusson des Marlon se tenait son père. Il l’avait regardé, ses grands yeux fixés sur elle. Mais il n’était pas comme avant, ses yeux étaient d’un bleu glacé. Son corps, ses cheveux étaient blancs. Il ne portait qu’une chemise pourtant il n’avait pas semblé avoir froid. Il s’était tout à coup jeté sur elle, sans préambule, sans modification d’expression. Alors qu’il allait l’atteindre il avait disparut dans une explosion de glace. Aliénor s’était alors précipitée vers une des grandes fenêtres de la salle comme pour oublier cette vision. Elle avait alors découvert Dune au Miel en ruine. Les tours étaient toutes détruites, elles qui montaient jusqu’aux ciels ne dépassaient plus deux mètres de haut. Il semblait uniquement rester la tour principal dans laquelle elle se trouvait. Frappait par cette horreur, elle détourna son visage et découvrit qu’une corneille à trois yeux s’était posé sur le sol glacé. De ses trois yeux, ilavait regardé la jeune femme jusqu’à son réveil.

Depuis, toutes les nuits la corneille lui avait rendu visite. Rickon attendit d’atteindre la porte menant à la chambre du lord commandant avant d’adresser la parole à sa belle sœur.

─Avez-vous aussi rêvée de la corneille à trois yeux ? » Demanda-t-il d’un air entendu comme s’il connaissait déjà la réponse

─Oui. » Aliénor se tourna face à lui. « On ma toujours dit que les rêves avaient des significations. Certains plus que d’autres. Si ce que vous dites est vraie alors cela signifie que la corneille à trois yeux m’appelle et que je me dois de répondre à son appelle. J’irais au Nord du mur comme votre frère avant. Vous resterez ici pour tout expliquer au roi. »

─Non ! Je ne vous laisserez pas partir toute seule ! Je ne vous laisserez pas partir comme Bran la fait avant vous ! Non ! » Rickon avait repris soudainement son rôle d’enfant

─Ce sera dangereux, vous ne feriez que nous mettre en danger. Je ne pourrais me protéger des marcheurs blancs et vous protéger aussi. »

─Je suis un Stark et je sais me défendre ! »

─Je suis une Stark aussi.»Aliénor soupira face au visage rouge du garçon. « Avez-vous déjà tué quelqu’un ? Moi oui. Je suis prête à me battre mais pas vous. Et puis votre rôle est aussi important que le mien : vous devrez empêcher Robb de quitter Winterfell, lui expliquer ce qu’il en retourne et surtout l’empêcher de chercher une nouvelle reine parce que je compte bien revenir. » Elle marqua la dernière phrase, peut être que son mari de roi profitera de son absence pour trouver une femme « normale ».

La nuit, château noir ressemblaità Winterfell, on entendait seulement les bruits de pas des gardes arpentant le chemin de ronde. La seule différence était les feus allumaient tous les mètres et qui éclairaient la cour du château comme en plein jour. Aliénor arpentait la cour, elle n’arrivait pas à dormir. Elle avait décidé de braver le froid du Nord et pour la première fois depuis des mois elle n’avait pas à se justifier auprès de quelqu’un pour sortir la nuit. Elle s’assit sur un banc et resta à regarder la buée sortir de sa bouche. Ses pensées étaient toutes tournées vers la corneille à trois yeux. La jeune femme cherchait à se rappeler les histoires que lui racontaient sa vieille domestique mais aucune ne semblait parler de cet oiseau.

La peur l’étreignait. Dans son enfance elle avait eu peur de tomber des grandes fenêtres qui étaient placés dans les escaliers mais avec le temps elle avait appris à faire attention. La peur l’étreignait à chaque fois que son père partait en voyage. Et lorsque son corps inaniméétait revenu à Dune au Miel après la guerre des cinq rois, elle avait eut peur de ne pas réussir à gouverner Dune au Miel. A chaque instant de sa captivité chez les Bolton la peur l’avait étreignait. Dernièrement elle n’avait jamais eu aussi peur de sa vie : son rôle de reine, Ombre noir, Robb. Aujourd’hui elle devrait partir pour une destination inconnue, le chemin pour s’y rendre lui était également inconnu. Et puis il y avait les marcheurs blancs, on ne lui avait jamais appris à se battre contre des morts. Elle avait tellement peur qu’elle n’arrivait pas à dormir.

Une dizaine d’hommes traversèrent rapidement la cour. Ils avaient chacun des arcs, une réserve de flèches, leurs épées et quatre d’entre eux portaient une lourde caisse qui semblait être en acier. L’homme qui s’était moqué d’elle se trouvait parmi eux, en dernière position. Durant le repas elle avait appris qu’il était chef des patrouilleurs. Elle aurait aimé l’interroger sur les autres et le Nord du mur mais sa fierté l’en avait empêché. Elle ne lui avait pas parlé et lui avait à peine adressé un regard.

Sans comprendre comment,elle était désormais face au chef des patrouilleurs. Ce dernier pila devant elle, les yeux grands ouverts. Il s’inclina devant elle comme la première fois qu’elle l’avait rencontré avant de la contourner et de continuer sa marche. Décidée à ne pas laisser l’homme s’en sortir une nouvelle fois, elle le rejoignit et commença à marcher à ses cotés.

─Qu’est ce qu’il se passe ?» Demanda-t-elle au chef des patrouilleurs

─Vous devriez retourner dans votre chambre. La nuit, c’est dangereux ici. » Il gardait le même ton neutre que tout à l’heure.

─Je vous aie posez une question, Ser. » Comme son roi de mari qui prenait sa voie seigneuriale pour parler à ses hommes, la voie de la jeune femme devint plus forte.

─Les marcheurs blancs nous attaquent, votre majesté. Nos frères ont besoins de notre aide : ils sont fatigués, ils ont besoin de soutient et de nouvelles armes, votre majesté. »

Pour la première fois le ton de sa voie avait changé, plus dure, il semblait agacé. Il avait prononcé le dernier mot comme s’il l’avait craché. La jeune femme compris dés lors que sa présence était de trop, elle s’arrêta et regarda les hommes en noirs s’éloigner d’elle. Ils montèrent dans l’ascenseur en bois. Le chef des patrouilleurs grimpa à son tour, sans un regard pour Aliénor. Dés l’instant où il ferma la porte de la cage en fer et en bois le mécanisme se mit en branle. Dans un tonnerre de vrombissement, de gonds qui roule, de chaine qui claque, la cage monta jusqu’à rejoindre le sommet du mur.

C’était un ciel sans nuage, des milliers d’étoiles l’éclairées. Une ligne de lumière jaune et orangée semblait diviser le ciel en deux. Si on tendait l’oreille on pouvait presque entendre les cris des hommes désespérés se battant contre la mort. 

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