Le roi et la reine du Nord

Chapitre 25 : Chapitre 25 : Aliénor Marlon

2263 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:15

Chapitre 25 : Aliénor Marlon

                Fort Knox était le seul accès qui permettait de se rendre au-delà du mur sans que les marcheurs blancs ne le remarque. Les derniers patrouilleurs à oser poser les pieds au Nord du mur passé par ce château. Abandonné depuis des centaines d’années, ils l’avaient récupéré à moitié en ruine. Depuis quelques années ces derniers avaient cherché à le rendre habitable. Désormais trois salles étaient habitables, elles n’avaient cependant pas retrouvé leurs beautés d’antan. Les meubles en pierres, les décorations de marbre ou encore les tapis composés de dizaines de couleurs n’étaient plus présent. Le bois régnait en maitre désormais, la table de cuisine, les chaises et les lits.

Cette nuit là, seule trois corbeaux étaient présents à Fort Knox, ils avaient pour tâche de surveiller le château en même temps d’apporter un appui pour les hommes se battant sur le mur. Les trois hommes de la garde de nuit furent surpris de voir une femme dans la compagnie. Ils ne posèrent aucune question, au lieu de cela ils les invitèrent dans la cuisine à partager leurs repas. Un cochon était en train d’être fumé à la broche lorsqu’ils pénétrèrent dans la petite pièce. Les compagnons de voyage d’Aliénor se placèrent à table, très vite un des trois corbeaux qui étaient présent leur servit un pichet de bière chacun. Il s’approcha de la reine du Nord qui était resté sur le pas de la porte. Aucune leçon de bienséance ne lui avait appris comment se conduire dans cette situation.

─Heum… Scusez moi, d’moiselle. Y a que d’la bière. »

─J’en prendrai alors, merci. » Répondit la jeune femme avec le plus de naturel possible.

Sur ces mots, la jeune femme se mit assise entre Lim et le sauvageon au bandage. Elle ne pipa mot pendant le repas mais apprécia chaque instant passé en compagnie de ces personnes. Aucun ne semblait prêter attention à sa façon de manger, ou de se tenir. Ils parlaient ensemble, sauvageons et corbeaux. La plupart de leurs discussions concernaient les marcheurs blancs et leurs frères morts au combat. Ils semblaient tous apeuré par la menace du Nord mais ne semblait pas prêter attention à celle venant du Sud. Bien que la guerre des cinq rois ait été terminée il y a plusieurs années, Daenerys Targaryen n’avait pas perdu l’espoir de reconquérir le Nord et avec, la garde de nuit.

Pendant que les corbeaux discutaient, Aliénor se rappela de la visite de la reine du Sud à Winterfell. Avec les derniers événements, la jeune femme avait oublié les menaces de la reine à son encontre et à l’encontre du Nord tout entier. Il y a plusieurs semaines, ces dernières l’empêchaient de dormir mais aujourd’hui. Aujourd’hui tout avait changé. Elle n’était plus traitée comme une reine et les personnes connaissant sa présence à Fort Knox pouvaient se compter sur les doigts d’une main. Si Rickon avait raison, alors elle réussirait à arrêter les marcheurs blancs et Robb pourrait emmener ses hommes à la frontière entre le Nord et le Sud pour faire face à toute invasion. Cette situation doit cesser au plus vite, trop d’Homme sont morts et mourront encore. Pensa la jeune femme alors que le repas touché à son terme.

On installa la reine du Nord dans l’un des deux dortoirs. Elle se retrouva seule au milieu d’une trentaine de lit. Un des trois corbeaux vivant à Fort Knox avait allumé un grand feu dans la seule cheminée présente. Dés qu’il quitta la pièce, Aliénor prit un des matelas de paille présent, plusieurs couvertures en laine et plaça le tout juste à coté de la cheminée. De la cendre jonchée le sol mais elle n’y prêta pas attention. Elle retira ses vêtements trempés de sueur avant de s’emmitoufler dans sa couverture en peau d’ours et de se jeter sur le matelas. Elle regarda les flammes danser dans la cheminée pendant un long moment. Juste avant de s’endormir elle crut apercevoir les flammes jaunes et orangées devenir aussi rouge que le sang. La jeune femme n’y prêta pas attention, c’était la fatigue qui lui jouée certainement des tours.

                « Votre majesté… Votre majesté, il est l’heure. Il faut partir.» Alors que la jeune femme ouvrait lentement ses yeux, elle se crut durant un instant de retour à Dune au Miel. Son matelas de paille lui rappelait les journées passaient au cotés de ses frères, dans les greniers du château, à se cacher de leurs nourrices. Cependant les frissons qui la parcoururent dés qu’elle laissa un bout de peau sortir de sous les couvertures la ramenèrent à la réalité. Il était l’heure de partir au-delà du mur, pour une destination inconnue, à la recherche d’une corneille à trois yeux que personne n’avait jamais vue.

L’homme en noir qui l’avait réveillé était partit aussitôt que la jeune femme avait bougé dans son amoncellement de couverture. Aliénor se mit assise et regarda les quelques buches non consumées par le feu. Il faisait tellement froid qu’elle n’osait bouger de sous ses couvertures. Elle chercha du regard un silex afin de rallumer le feu mais il n’y avait rien. Alors qu’elle allait se décider à sortir de son cocon, la porte du dortoir s’ouvrit sur le chef des patrouilleurs. Il portait quelques buches et de la paille. Le soldat de la garde de nuit s’approcha de la jeune femme, qui se recroquevilla un peu plus dans les couvertures.

─Votre majesté. » Dit il seulement alors qu’il s’agenouilla à coté de la cheminée. Après avoir disposé deux buches dans la cheminée ainsi que de la paille, il sortit d’une de ses poches deux pierres qu’il fit s’entrechoquer. Des étincelles en sortirent et bientôt le bois se mit à flamber.

─Je vous remercie, ser. » Dit elle d’une petite voie alors que le corbeau était déjà prêt à quitter le dortoir.

─Je ne suis pas chevalier, votre majesté. Le petit déjeuner est préparé. Dés que vous serez prête nous pourrons partir, le plus tôt sera le mieux. »

Aliénor acquiesça, elle commença à se préparer aussitôt. Ses vêtements avaient séché durant la nuit, elle les enfila le plus vite possible afin que sa peau ne soit en contact avec le froid extérieur qu’un minimum de temps. La jeune femme n’avait pas l’habitude de porter ses vêtements plusieurs fois de suite. D’habitude de nouvelles tenues l’attendaient chaque matin au bord de son lit mais désormais elle devrait s’occuper de cette question seule. Cependant comment pourrait-elle les laver et les sécher ? Elle n’avait pris que trois chemises et deux pantalons en cuire différents. Elle avait préféré prendre des capes en fourrure, bien qu’elles prennent de la place elles tenaient chaud.

Ce matin il n’y avait que les trois corbeaux résidant de façon permanente dans le château en ruine, Ruben et le sauvageon au visage à demi-caché. Aliénor apprit que les autres corbeaux avaient déjà passé la porte noire il y a une heure pour commencer le trajet et installer le premier campement.

Après le repas constitué d’œuf, de charcuterie et de bière les trois compagnons de voyage s’approchèrent du vieux puits qui habillé le centre de la cour de Fort Knox. Ruben tendit un sac en cuir au sauvageon et prit les deux qui restaient.

─Je peux prendre un des sacs. » Aliénor tendit une main vers le chef des patrouilleurs.

─Ce n’est pas la peine votre majesté. Je peux m’en occuper. »

─Je participe à ce voyage. Nous allons vivre ensemble durant les prochaines semaines alors arrêtez de me traiter comme une reine, je suis une des vôtres à partir de maintenant et jusqu’à ce que nous revenions ici. Alors passez-moi ce sac, Ruben. » Elle avait insisté sur le nom du patrouilleur, cherchant à marquer son esprit.

Au lieu de répondre, il tendit l’un des deux sacs à la reine du Nord avant de prendre appuie sur le mur en pierre du puits et de se hisser au dessus. Aliénor le regarda disparaitre à l’intérieur avant de poser son regard surpris sur Foebe, le sauvageon. Au cours du repas elle avait découvert les prénoms des sauvageons, elle avait été surprise. Dans les compte racontaient aux enfants, les Hommes d’au-delà du mur avaient des noms d’animaux, de sauvages qui ne signifiaient qu’une seule chose : la mort. Mais elle avait appris qu’il n’avait rien de sauvage, il mangeait avec autant de férocité que les hommes de la garde de nuit, parlait avec le même accent du Nord et avait des prénoms simple. Le zoman s’appelait Neno alors que celui l’accompagnant aujourd’hui s’appelait Foebe.

─Que… On rentre dans le puits ?» S’étonna-t-elle

─L’port’noir est sous Fort Knox, el’ permet de r’lier l’grottes du Sud à cel’ du Nord. Princesse, nous allons vivre sous terre p’dant les prochaines s’maines. R’gardez bien le ciel parc’qu’on le r’verra pas avant longtemps ! » Le sauvageon appliqua lui-même ses mots et son regard se posa sur les rayons du soleil qui faisait leur apparition, peignant le ciel de rayons rosés et orangés.

─Et les chevaux ? Les autres bagages ? » Continua à questionner Aliénor

─Que ça. » Répondit le sauvageon en fixant le sac que portait la jeune femme.

Le sac en question ne contenait que de la nourriture : du pain, du bœuf séché et quelques fruits. Aliénor regarda les paquets qui étaient placé à coté de son étalon. Ses quelques vêtements, ses poignards. Elle ne pourrait rien prendre. A cette idée elle se précipita sur un des petits sacs, il contenait son poignard et un couteau. Elle prit le premier et le glissa dans sa ceinture, de l’autre coté de l’épée de Jon avant de pénétrer dans le puits.

Entourée des deux hommes, la jeune femme avançait prudemment. Comme un voile de coton venant se poser juste sur son visage, la noirceur ambiante l’étouffée. Son souffle était saccadé, la peur commençait à l’étreindre. Elle sentait le froid la glaçait jusqu’à ses muscles qui se contracté un peu plus à chaque nouveau pas. Le noir, le froid, la peur, Aliénor sentait que seul la mort l’attendait de l’autre coté de la porte noire.

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