Le roi et la reine du Nord

Chapitre 29 : Robb Stark

La guerre des cinq rois avait décimés les armées du Nord. Seulement la moitié des soldats avaient pu rentrer chez eux vivant. Et encore, on ne comptait plus les familles qui pleuraient alors que leur mari, père ou grand père revenait chez eux avec un bras, une jambe ou encore un œil en moins. Le plus souvent agriculteur ou bien charpentier, la plupart de ces hommes avaient quitté leurs familles pour finir leur vie en se soulant. Robb avait tenté de stopper cette situation aussi négative pour l’économie du Nord que pour les propres familles de ces anciens soldats. Il avait mit en place une allocation pour ces hommes devenue handicapé à cause de lui. La fuite de ces paysans blessés par la guerre avait instantanément cessé et la culpabilité du roi s’était atténuée.

Bien qu’il ait gagné la guerre, Robb avait toujours le sentiment qu’il avait volé la vie de toutes les personnes qu’il avait entrainait dans la mort. Aussi bien tué par ses mains, ou tué par les mains de l’ennemi. Selon Villevieille cette guerre avait été la plus meurtrière. C’était à cause du nombre important de partit prenante, encore inédite. Cinq rois, signifiaient cinq armées avec leurs propres bannerets et de très nombreux affrontements. La bataille de la Néra qui avait vu s’affronter les armés du roi Jeoffrey et du roi Stannis était la troisième bataille la plus meurtrière qu’avait connue l’histoire, près de cinq mille soldats et civils avaient connu la mort. La seconde avait eu lieu à Castral Roc, six mois avant la fin de la guerre, elle avait confronté les armées de la reine Cersei et de la reine Daenerys. Malgré le régiment beaucoup plus important en nombres de la première, ce fut la seconde qui gagna en ne laissant que quelques survivants. En vengeance du meurtre de toute sa famille par les Lannister, Daenerys du Typhon fit disparaitre Castral Roc de la surface des sept royaumes. Cette bataille causa la morte de six milles soldats, aucun civil. La bataille la plus meurtrière clôtura la guerre des cinq rois. Le roi du Nord se confronta à la reine du Sud. Après un affrontement de plus de sept jours. Voyant ses hommes épuisés par le combat, Daenerys décida de lâcher ses dragons. Neuf milles soldats et deux dragons moururent durant cette bataille.

Robb se rappelait encore le bruit sourd que firent les dragons en tombant du ciel. Tel des anges déchus, ils avaient fendus le ciel à une vitesse fantastique pour venir s’écraser sur le sol remplis de neige. Ses hommes et lui s’étaient approchés des deux corps. L’un des dragons était de couleur vert émeraude, l’autre de couleur rouge feu. La neige les encadraient tel un allo divin, les dieux semblaient protéger ces êtres de légende dans la mort. Au centre des dragons, planté à travers leurs écailles, la flèche qui avait permis de les tuer. Une flèche en acier Valyrien jusqu’alors gardé jalousement par les mestres de Villevieille, un certain Samwell Tarly les avaient volés. Selon eux, elles étaient le seul moyen de tuer un dragon. Mais malgré la présence de ces flèches entre les mains des Nordiens, il fallait atteindre le cœur des bêtes afin de pouvoir les tuer. La chance avait été de leur coté, si les armes n’avaient pas atteins le cœur de leurs victimes, elles n’auraient eu aucun effet et auraient été perdu à tout jamais. Encore aujourd’hui les Nordiens parlent d’intervention divine : le Nord ne peut appartenir qu’au gens du Nord et les anciens Dieu ont enfin nos prières.

                Monté sur son étalon bai brun le jeune roi regardait ses troupes marchait en rang. A ses cotés se trouvaient ses bannerets. Ils avaient tous répondus à son appel avec plus ou moins de rapidité. Pour certains seigneurs, il s’était avéré difficile de regrouper leurs troupes. La plupart de leurs soldats avaient quitté leurs maisons pour rejoindre leurs familles à cause de l’hiver. C’était devenu une habitude pour les gens du Nord, chaque famille choisissait le logement le plus sur et y passaient l’hiver. Ils regroupaient leurs nourritures, leurs bois et leurs couvertures. Cela permettait d’augmenter leurs chances de survie.

Il fallut une semaine pour rassembler l’ensemble des troupes du Nord, désormais elle défilait devant leurs seigneurs. Il faisait tellement froid que la neige ne tombait pas. Pourtant la couleur grise des nuages traduisait la présence de neige. Ce n’était pas pour déplaire aux soldats. Grâce à la température ambiante, le chemin était plat et sans obstacle. Si bien que l’armée royale avançait plus vite que prévu. Les hommes étaient cependant bougons. La plupart d’entre eux auraient préféré rester auprès de leurs familles, à attendre que l’hiver passe, au chaud dans leurs maisons. Beaucoup avait peur du combat à venir. Les rumeurs concernant leurs futurs adversaires faisaient naître la peur en eux. On parlait d’armée de mort vivant qui se nourrissait de chère humaine uniquement par plaisir. Des malades mentaux qui se seraient donné la mort afin de hanter le monde pour toujours. Une fois ils n’ont pas de tête, une autre ils en ont une mais pas d’yeux afin de tuer tout être vivant sur cette terre, sans distinction.

Robb ne demandait pas à ses officiers de faire cesser ces rumeurs. Il n’avait jamais vu les marcheurs blancs et les seuls choses qu’il connaissait sur leur apparence venaient des contes de Vieille Nan. Le lord commandant lui avait pourtant transmis de nombreuses informations au cours des dernières années. Le feu était le moyen le plus simple et le plus économique pour les tuer. Mais c’était aussi le plus dangereux, on ne comptait plus les corbeaux qui s’était brulés en voulant manipuler la chose. Il y avait aussi le verre dragon, Jon en avait trouvé des dizaines de morceaux qui avaient servi aux premiers hommes. Cependant pour en fabriquer plus, il fallait du feu de dragon et le seul encore vivant appartenait à la reine du Sud qui avait refusé de leur apporter leur aide. Il y a quelques mois il avait décidé de rassembler tous les objets fabriqués à partir d’acier Valyrien afin d’en faire des armes. De cette collecte on récolta assez de verre dragons pour fabriquer cinquante trois épées, deux cents têtes de flèches et vingt neuf poignards. Cet arsenal avait été réparti parmi les meilleurs soldats Nordiens, la plupart des seigneurs possédant déjà des épées en acier Valyrien.

─Est-on vraiment prêt pour cette nouvelle guerre ? Moi j’aime la guerre, je ne suis bon qu’à ça. Quand je ne suis pas à la guerre je mange comme un géant, regarde moi cette bedaine. Enfin je veux pas dire hein… Tout le monde est pas comme moi. Les hommes voulaient profiter de l’hiver pour se reposer. J’ai entendu des seigneurs dire que c’était une mauvaise idée. Pas moi hein mais je vais pas citer de nom… Sauf si vous me le demandez ! » Le seigneur Glover s’était placé devant le roi du Nord, il bloqué sa vue.

─Si nous ne nous battons pas au mur il n’y aura plus d’hiver, pour personne. Plus personne ne sera en vit si la tempête nous touche sans que nous puissions l’arrêter. » Il croyait en ces paroles et il espérait qu’elle suffirait à convaincre tout le monde.

─Ne remettez pas en question les décisions de notre roi. Votre Majesté nous sommes prêts à mourir sur le champ de bataille. Ne vous inquiétez pas, mes hommes et moi-même allons faire face à cette menace avec tous le courage que l’on connait aux hommes du Nord. » Comme un cheveu sur la soupe, Lady Mormont s’installa entre Robb et le seigneur Glover. Robb la remercia d’un signe de tête. Depuis la guerre des cinq rois, le jeune loup voyait en elle comme une sœur. Elle était d’une loyauté sans faille et de bon conseil.

D’un coup de langue, le cheval du seigneur Glover s’éloigna des deux comparses pour rejoindre ses propres hommes à l’arrière du convoi. Robb lança un regard à Lady Mormont qui regardait le seigneur s’éloigner. Elle avait héritée du fort caractère de sa mère, elle montrait ses dents à quiconque osé la sous estimer. En revanche, son corps n’avait rien à envier aux dames de la cour. Elle était mince et élancé. Ses longs cheveux blonds étaient reliés autour d’une queue et laissé son fin visage dégagé.

─Ce n’est pas le seul seigneur à remettre en cause votre décision. Lord Locke et Lord Cerwyn, pour ne pas les citer, veulent retourner chez eux. Ils pensent entre autre que cette guerre est inutile car les autres ne seraient pas réels. » Elle s’arrêta quelques instants. « Quels idiots ! Après toutes les preuves apportées par la garde de nuit, ils continus à camper sur leurs positions. »

─Ce n’est pas grave, ils sont présent et c’est le plus important. Ils ont le droit d’avoir leurs propres avis tant que sur le champ de batailles leurs hommes se battent au coté des miens. Cette guerre sera la plus meurtrière que l’histoire est jamais connue, ils ont le droit d’avoir peur. Nous allons nous battre contre des personnes déjà morte, cette guerre n’a rien de normale. »