Le roi et la reine du Nord

Chapitre 30 : Chapitre 30 : Aliénor Marlon

2501 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 17:22

Chapitre 30 : Aliénor Marlon

                Pour rejoindre la surface il fallait escalader une paroi glacière qui s’élever devant les trois compagnons. Aliénor déglutit alors qu’elle levait ses yeux. Au dessus d’elle le vide régnait en maître, une tâche noire qui grandissait à mesure que son regard s’éloignait des flambeaux. Le corbeau et le sauvageon étaient déjà prêts alors que la jeune femme venait enfin de se détourner de la fente béante dans laquelle ils allaient s’engouffrer. Ruben lui tendit des pics en acier qui avaient été rassemblé rassemblé par un bout de ficelle. Elle attacha les crampons sur ses bottes avant d’attacher une corde autour de sa taille qui la reliait aux deux hommes. Une fois terminé, elle se baissa pour attraper deux piolets que le chef des patrouilleurs avait laissé par terre, entièrement fait en os, seul le bout qui permettait de pénétrer la roche était en acier parfaitement affuté.

En sentant un frottement au niveau de ses bottes, Aliénor baissa ses yeux jusqu’à l’animal qui demandait de l’affection. Elle posa sa main sur la tête du lynx et tapota délicatement la douce fourrure de l’animal. La jeune femme demanda au sauvageon de quelle manière il allait transporter l’animal jusqu’au sommet. Pour toute réponse il appela son lynx d’un claquement de langue. Il prit la couverture en laine qu’il utilisait pour dormir et la plaça autour de l’animal. Par la suite il noua une corde le long du corps de la bête à poil avant de l’attacher dans son dos. T’peux y aller. Dit-il à Aliénor alors qu’il montrait la corde qui la reliait à Ruben. Elle était tendue, signe que la distance réglementaire entre les deux personnes étaient assurée. Aliénor commença son ascension. Elle piqua ses bottes dans la glace, un pied après l’autre. La roche était dure, il était facile de planter les piques dans la glace mais les retirer était une autre affaire. Ses engelures la faisaient souffrir, chaque mouvement brusque faisait naître une douleur encore plus forte au niveau de ses pieds. Cependant ce n’était pas le plus difficile, les deux hommes avaient tantôt éteint leurs torches, plongeant la petite compagnie dans le noir complet. Ils avançaient tous à tâtons, cherchant une prise après l'autre pour s’approcher de la surface. Cela étant, la montée fut longue et fatigante.

Au bout d’un certain temps, qui sembla une éternité pour elle, tous ses muscles commencèrent à se contracter et lui faire mal. Sa respiration se fit plus saccadée et bruyante. Cette escalade lui semblait infranchissable. Alors qu’elle cherchait désespérément à planter un piquer dans la roche, une crampe à la jambe la surprit. Elle poussa un gémissement tout en essayant de se détendre mais elle n’y arrivait pas. La fatigue en plus de la peur accumulait depuis plusieurs semaines l’avait poussé à bout et aujourd’hui elle n’arrivait plus à faire face. Un sentiment de désespoir naquit en elle tandis qu’elle frappait sa jambe contre la paroi glacière. Elle allait hurler lorsqu’elle sentit une pression sur sa bouche. Cette dernière se retira délicatement avant de revenir à l’assaut des lèvres de la jeune femme. Elle reconnut les lèvres pleines mais fines de Ruben et s’oublia dans son étreinte surprise. Comment avait-il pu la rejoindre ? Comment avait-il su qu’elle était sur le point de craquer ? Aucune de ces questions n’avaient d’importance, seul le moment présent importait.

                Seul les Hommes ayant vu Aegon le Conquérant monté son dragon pouvait comprendre les émotions qu’Aliénor ressentit lorsqu’elle aperçut le puits de lumière qui s’élevait au dessus d’elle. Ruben avait réussit à lui redonner courage et elle avait terminé la montée sans autre problème. La cadence accéléra dés que les trois compagnons aperçurent le sommet. Il s’agissait d’un trou, tout juste grand pour laisser le sauvageon et son animal passer. Aliénor pensa qu’Edd-la-douleur n’aurait jamais pu passer avec ses couches de vêtements, il aurait certainement fini nu comme un ver afin que son corps, qui ressemblait plus à un taureau qu'à celui d'un être humain, puisse passer. 

La lumière les aveugla alors qu’ils quittèrent les grottes. Ruben aida la jeune femme à sortir. Bien qu’Aliénor aurait tout donné pour ouvrir ses yeux et les poser sur le halo de lumière qui chauffer son visage, elle resta plusieurs minutes les yeux fermées. Avec le temps elle réussit peu à peu à les ouvrir. Elle découvrit la grotte dans laquelle ils se trouvaient. Il s’agissait d’une petite grotte, au plafond jonché de stalactites toute plus grande les unes que les autres. La pierre recouvrait le sol et les murs, parsemés de petites étendues de glace, comme un rappel de là où ils se trouvaient. Le froid persistait à suivre les trois compagnons comme un fantôme hantant son ancienne demeure.

─On va passer la nuit ici, on est en sécurité. Demain on cherchera la corneille aux trois yeux. »La voie mature de Ruben s’éleva dans la grotte.Cela semblait faire une éternité qu’Aliénor n’avait pas entendu sa voie. Depuis combien de temps montons-nous ce glacier ? Pensa Aliénor alors que son regard était totalement absorbé par les lèvres du corbeau.

Aliénor avait l’impression de redécouvrir la voie et le visage du chef des patrouilleurs. Sous terre, à la lumière de la torche ses traits semblaient tirés, sa peau maladivement blanche. En réalité il avait le teint plutôt halé et malgré des cernes creusés, son visage dégageait de la vie. Son regard vert se posa sur la jeune femme qui détourna instantanément les yeux. Elle se dirigea vers l’entrée de la grotte. L’entrée était un peu plus grande que le trou par lequel ils étaient sortit des tunnels. Aliénor attendit quelques instants à l’écoute du moindre bruit. Des marcheurs blancs pouvaient se promener dans cette partie du Nord du mur et la tuer en quelques instants. A cette pensée elle serra l’épée de Jon, prête à la dégainer, avant de se glisser hors de la caverne.

Une brise fraiche vint lécher son visage alors que la jeune femme marchait à la surface pour la première fois depuis plus de deux semaines. Elle scruta d’abord les alentours à la recherche de la moindre forme de vie mais ne distingua que de la neige et des pierres. Son regard se tourna ensuite vers le ciel. Nuageux, on n’arrivait pas à distinguer le soleil. Pourtant elle n’était pas déçue, elle se laissa tomber dans la neige et ne quitta pas l’étendue blanche des yeux.

Dés que les guérisseuses avaient annoncé à son père que son enfant était une fille, le seigneur de Dune-au-Miel se mit à réfléchir à l’alliance qu’il pourrait former. Elle fut élevée dans la volonté de faire d’elle une dame mais suite à la mort de Lady Marlon sans avoir pu offrir à son mari la joie d’avoir un héritier son père décida de la préparer à devenir seigneur. Jamais personne ne l’avait préparé à devenir reine et cette activité lui avait semblé infranchissable. Pourtant ces derniers jours elle n’avait cessé de repousser ses limites et la plupart de ses pensées avaient été pour Winterfell. Elle aurait pu être au chaud, assise à coté d’un feu à boire quelque coupe de vin en compagnie de sa belle famille. Au lieu de cela, chaque partie de son corps la faisait souffrir. Chacun de ses muscles étaient tétanisés, des coups de couteau semblaient les transpercer. Elle était épuisée.

Le lynx de Neno vint lécher son front, elle sursauta au touché de l’animal. Elle ouvrit ses fourrure pour l’accueillir à ses cotés. Il dégageait assez de chaleur pour réchauffer la jeune femme. Il continua à la lécher tandis qu’elle rigolait au toucher de la langue rugueuse de l’animal contre son visage. Elle n’avait cure de son haleine fétide, elle devait certainement avoir la même. Les deux êtres restèrent dans cette position un long moment. Presque immobile, ils semblaient ne faire qu’un avec l’étendue de blanc. Le change peau vint briser cet échange d’un coup de la langue contre ses dents. Le lynx bondit de l’étreinte d’Aliénor vers celle du zoman. Aliénor se leva.

─J’vais r’cupérer du bois. »

─Je peux vous accompagner ? » Lui demanda t’elle, curieuse de découvrir le Nord du mur et ses mystères.

─C’est trop dangereux, on ne sait pas si des autres trainent par ici. Vous devez rester proche de l’entrée de la grotte, prête à vous cacher. » Ruben était placé à l’entrée de la caverne. Il avait retiré sa fourrure. Sans cette masse noire on pouvait distinguer la forme de son corps. De haute stature, il possédait un corps mince et musclé.

Le restant de la journée se passa sans incidence bien que les trois compagnons vivaient avec la peur au ventre. Prêt à dégainer leurs épées ou leurs sabres, ils ne lâchaient pas l’horizon des yeux. Avec le bois ramené par Neno, le chef des patrouilleurs pu allumer un grand feu dans la grotte. Même si la jeune femme ne voulait pas quitter le ciel gris, elle pénétra dans la caverne pour profiter du feu et de sa chaleur.

Le change peau s’endormit après un repas composé de quelques tranches de bœuf séché et de pain. Aliénor mangeait toujours sa première tranche, elle avait de plus en plus de mal de manger cette viande séché. Son cœur se soulevait à chaque bouchée. Elle décida d’arrêter. Tiens, Ruben lui tendit son pain qu’elle accepta. En retour elle lui offrit son bœuf et tous deux finir de manger dans le plus grand silence.

─J’espère que la corneille aux trois yeux aura de la nourriture à nous fournir. » Ruben regardait les rations de nourriture qu’il restait.

─Combien de jour de nourriture nous restent-ils ?

─Six si on supprime un repas ou quatre en mangeant trois fois par jour. » Aliénor déglutit à cette annonce. Déjà que son ventre se plaignait avec trois repas, comment allait-elle réussir à tenir ?

─C’est de ma faute, veuillez m’excuser. Je vous aie ralentit. » Elle sentait la culpabilité naitre en elle, ses compagnons avaient l’habitude de ces trajets.

─Pas du tout ! Nous avions prévu des rations supplémentaires au cas où vous auriez des difficultés. C’est parce que nous avons été obligé de nous scinder en deux que nous avons perdu la moitié de nos rations. Ne vous inquiétez pas, on trouvera la corneille avant de mourir de faim. » La voie du chef des patrouilleurs se voulait réconfortante. Elle était devenue chaleureuse et avait perdue toute sa neutralité.

─Je n’arrive pas à vous comprendre. » Chuchota Aliénor.

Pour toute réponse Ruben se pencha vers la jeune femme pour poser sur ses lèvres un baiser passionné. Elle retrouva la chaleur qu’elle avait ressentit dans la grotte à multiple reprise et répondit avec plaisir à son étreinte. Elle glissa ses mains sous la cape noire de Ruben. Il répondit en la couchant sur son duvet. Ils continuèrent à s’étreindre toute la nuit sans être capable de retirer leurs vêtements. Tous deux connaissaient les limites de leurs relations. Ils ne pouvaient s’agir que d’une aventure car dés que la mission sera achevée, elle retournerait à sa vie au château de Winterfell auprès de son seigneur et maître.

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