La cour des grands

Chapitre 36 : Mhaegen

3391 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/08/2017 20:24



Mhaegen



Trois jours avaient défilés depuis la bataille de la Baie de la Nera et la berge était encore rouge. Assez de sang avait coulé pour pouvoir le voir aussi longtemps après de l'endroit où se trouvait Mhaegen et Lollys en ce début d'après-midi. Elles étaient sur un balcon du Bois Sacré et lorsqu'elles tournèrent la tête vers le lieu où s'était déroulé la bataille, une importante masse rouge se mouvait au bord de la plage. Des épaves de navires sortaient parfois la tête de l'eau et plusieurs planches de bois flottaient et s'échouaient sur le sable. Parfois même, des corps se retrouvaient à voguer au gré des vagues et s'écrasaient contre les rochers voisins. C'était un spectacle peu commun et macabre qui se déroulait ainsi au bord de la capitale, à la porte de la Gadoue. On voyait encore des personnes dévouées à ramasser les multiples cadavres et carcasses des navires et nettoyer la plage entière de cette sanglante bataille. Depuis ce soir-là, beaucoup de choses avaient changés. Tywin Lannister, gouverneur de l'Ouest et seigneur de Castral Roc, qui avait ramené des renforts pour la bataille, fut désigné Main du Roi, au dépend de lord Tyrion. Lady Sansa, de la maison Stark, n'était plus promise au roi Joffrey, au profit cette fois de Margeory Tyrell, dont la famille avait œuvré à la victoire contre Stannis. Mhaegen ne l'avait aperçu que de loin et elle était à ses yeux très belle et semblait être une fée lorsqu'elle marchait dans les jardins. Lollys pensait la même chose qu'elle au sujet de la futur nouvelle reine. Il est vrai qu'elle attirait tous les regards et elle semblait se complaire dans cette admiration qu'on lui portait. À la grande joie de Mhaegen, cette nouvelle promise semblait ne pas plaire à Cersei et même, elle l'énervait.


Les habitants de Port-Réal, bien qu'heureux de n'avoir pas subi de siège, n'était pas ressorti indemne de la bataille. Les multiples pillages, viols, meurtres et autres actes barbares que les hommes font lorsque la panique s'installe dans une ville ont traumatisé la grande majorité d'entre eux. Lorsque l'on marchait dans les rues des quartiers pauvres, il était impossible de ne pas voir de portes fracassées, de sang sur les murs, d'hommes portant à bout de bras leurs femmes et enfants sans vie pleurant à chaudes larmes et réclamant un enterrement décent pour leurs proches qu'ils aimaient tant. Les soldats du Guet patrouillaient très souvent dans ces quartiers pauvres les jours suivant la bataille, au cas où certains profiteraient, non plus de la panique, mais du désarroi ambiant pour continuer leurs méfaits. Le commandant Bronn ayant été destitué de ses fonctions, le Guet semblait moins efficace sur le terrain car les punitions qu'il donnait aux malfrats étaient moins mortelles pour ces derniers. Les malfrats avaient donc moins peur et osaient de nouveau à tout mettre en œuvre pour répandre le mal et subtiliser des malheureuses victimes. Il semblait évident de comprendre que la vie dans ces quartiers était celle pouvant être défini comme l'une des pires au monde. Dans les quartiers riches, les rues avaient aussi subis la barbarie humaine, bien que beaucoup moins que dans les quartiers pauvres. La nuit de la bataille, nombreux étaient ceux qui prenaient la direction des quartiers riches pour piller tout objet précieux qui pouvait s'y trouver. C'est dans ces quartiers que le cambriolage, ainsi que le viol, furent plus abondants. Si l'on marchait dans ces quartiers, de nombreux tissus déchirés étaient accrochés aux murs et volaient parfois dans l'air. Les quelques piécettes qui étaient tombées sur le sol ce soir-là, et qui furent vite récupérées, avaient roulées sur les pavés. Le chaos, qui s'était étendu sur toute la ville, dans tous les quartiers, durant la nuit de la bataille avait continué encore durant les quelques jours qui suivirent. De nombreuses plaintes, réclamations et surtout demandes furent déposés devant le roi Joffrey de la part des habitants, riches ou pauvres. Le roi leur répondait alors à chaque fois les mêmes mots :


-Nous comprenons votre peine et la Cour entière vous soutient dans ces moments difficiles. Malheureusement, il nous est impossible de faire régner l'ordre totalement si même les hommes du Guet sont incapables d'accomplir cette mission. Je ne peux rien faire. Partez, maintenant. D'autres attendent, et j'aimerais que ces séances de doléances se finissent vite.


Le roi ne donnait pas beaucoup d'importance à son peuple et il ne se le cachait pas. Pourquoi donner de l'importance à des personnes de classe inférieure, à ceux qui ne connaissent pas les jeux des trônes auquel les grands de ce monde participent et permettant au roi de rester sur le trône de fer ? Pourquoi aider des gens qui ne l'aident pas en retour en combattant pour lui ? Ainsi étaient les questions que le roi se posait d'après le peuple de Port-Réal, et ils avaient bel et bien raison. La situation du peuple de la capitale, peu importe les quartiers, ne s'améliorait pas comme celui-ci le voulait. Le temps du rétablissement de l'ordre au sein de la ville était bien plus long sans l'aide de l'autorité royale. La popularité du roi n'était déjà pas très élevée avant la bataille. Dorénavant, celle-ci possédait l'une des pires que l'histoire des Sept Royaumes ait connu. On le classait, même s'il était encore loin d'atteindre les résultats du Roi Fou, parmi les dix plus pitoyables rois qui ont pu poser leur fessier sur le trône de fer. Mhaegen commençait elle aussi à détester ce roi. Non pas que celui-ci lui faisait du tort et empiétait sur sa vie, cependant, elle s'efforçait de comprendre la colère du peuple, et cela l'attristait que le sort des «petites gens» soit si ignoré du pouvoir.


Ainsi donc, la ville allait encore mettre du temps à se remettre de la bataille de la Néra. Mhaegen avait entendu des soldats discuter sur le déroulement de cette bataille. L'imposante flotte de Stannis largement diminué par le feu grégeois, une arme alchimique, que Tyrion lui envoya, ou bien le courage de ce dernier lorsqu'il a pris les commandes des troupes et qu'il a défendu les murs de la ville, ou encore les renforts de Tywin Lannister et des Tyrell qui eurent raison de la victoire contre Stannis. Celui-ci était toujours en vie et était rentré dans son fief, à Peyredragon, se remettre de sa cuisante défaite. Mhaegen eut maintes fois l'idée de féliciter Tyrion de son rôle dans la bataille mais depuis sa destitution de sa fonction de Main du Roi, il fréquentait moins le Bois Sacré, et donc, elle ne le voyait plus si souvent arpenté les chemins fleuris.


-Elizabeth. Tu vas bien ? S'inquiéta Lollys voyant son amie perdu dans ses pensées.


-Oui, je vais bien. Ne t'inquiètes pas. Rassura Mhaegen qui mit du temps à se souvenir de où elle était, de ce qu'elle faisait sur ce balcon et de cette fausse identité qu'elle avait donné à Lollys.


Aux yeux de sa maîtresse, elle était Elizabeth Sand. D'aussi loin qu'elle se souvienne, Mhaegen s'était toujours sentie mal de lui mentir à propos de son identité. Elle s'était inventé ce faux nom pour se protéger mais elle savait que Lollys comptait parmi les personnes les moins dangereuses de la Cour, et celles-ci sont rares. Mhaegen s'était donné comme raison de continuer à lui mentir par peur de l'offusquer mais aussi de protéger sa maîtresse, cette jeune femme si innocente, du danger que représente Cersei, Baelish et tout autre personne n'étant pas dignes de confiance à la Cour. Cela faisait déjà plusieurs mois que Mhaegen était rentré au service de Lollys et elle avait eu le temps de la connaître. Toutes ces raisons n'avaient pas réellement de raisons d'être. Lollys, au-delà de son air naïf et enfantin, était quelqu'un d'assez prévisible et il est aisé d'anticiper sa réaction si Mhaegen lui avouait la vérité. Elle était intelligente malgré son attitude guillerette qui pouvait laisser présager le contraire. Elle comprenait beaucoup de choses. Si Mhaegen lui racontait sa véritable histoire, elle pleurerait tout d'abord, car elle est aussi très émotive, et, après avoir séché ses larmes, aurait pitié de sa servante et ne divulguerait pas ce secret à quiconque. Elle la soutiendrait mais comprendrait le danger derrière cette histoire et ne l'aiderait pas dans cette terrible quête. Elle ne la soutiendrait que moralement, et peut-être tentera-t-elle de l'empêcher d'accomplir cette folie, qui amènerait sans doute à la mort de son amie. Sur cette dernière question, Mhaegen ne connaissait pas encore la réponse. Lollys comprendrait-elle qu'essayer de l'empêcher d'accomplir sa vengeance serait une action vaine ? Mhaegen était résignée, et même Lollys, qui était devenu la personne qu'elle chérissait le plus, ne saurait la détourner de cet objectif. Quoi qu'il en soit, Mhaegen n'allait pas encore lui avouer sa véritable identité. Elle attendait de rencontrer Lord Baelish avant de lui dire un seul mot. Suivant l'effet que cette rencontre pourrait avoir comme impact sur l'accomplissement de sa vengeance, elle irait éventuellement tout avouer à Lollys, mais pas avant.


-Rentrons, Elizabeth. Annonça Lollys. Allons manger avant d'être écœuré par ces cadavres.


-Bien, allons-y.


Une fois rentrée, Mhaegen prépara le déjeuner et cuisina une côte de sanglier avec des pommes de terre et alla en direction des fours se trouvant dans les étages inférieurs du château. Pendant ce temps, Lollys se coucha sur son lit tout en lisant un livre assez pesant. Quand sa servante fut revenu avec le plat dans les mains, elle s'était assoupi. Mhaegen déposa le plat sur la petite table du salon et lut la couverture du livre «Potions, recettes et secrets pour débutants alchimistes, cuisiniers et jardiniers». Mhaegen n'avait jamais vu Lollys s'intéresser à ce genre de livre et elle trouvait cela intéressant car elle comprit qu'elle ne connaissait pas tout de sa maîtresse. Intriguée, elle prit le livre et le feuilleta. Lollys avait mis son marque-page dans un chapitre sur des fleurs appelées des athelas, qui aurait la faculté de soigner les cicatrices, d'empêcher les fleurs voisines de faner et de résister au froid. Ainsi, Lollys s'intéressait à la jardinerie. Mhaegen retourna au sommaire tout en laissant le marque-page de Lollys et, machinalement, chercha un chapitre d'alchimie. L'alchimie ne l'intéressait pas en réalité, mais elle trouvait toutefois cette discipline fascinante car elle semblait accomplir des miracles comme transmuter des métaux ou même concocter du feu grégeois comme Tyrion avait utilisé contre la flotte de Stannis. Elle vit un chapitre s'intitulant «Alchimie ou un des piliers de l'occultisme» ou encore «Mixtures pour apprivoiser facilement vos animaux». Il y avait une vingtaine de chapitres concernant la discipline alchimique et Mhaegen s'étonna elle-même de son intérêt pour ce livre. Après plusieurs dizaines de minutes à admirer les quelques illustrations présentes sur le livre, elle se souvînt du plat qui attendait d'être mangé sur la table. Elle ferma le livre et réveilla Lollys. Celle-ci, un peu fatigué mais enthousiaste à l'idée d'aller se remplir l'estomac, s'installa et commença à manger.


-Au fait, tu es intéressée par la jardinerie ? Demanda Mhaegen avec un sourire.


-Ah, tu as vu mon livre ? Oui, en effet. Répondit Lollys. J'aime les fleurs, les sentir et les admirer. C'est pour ça que j'aime tant aller au Bois Sacré.


-Et tu voudrais toi-même en faire pousser ?


-Oui, cela me tenterait bien. Le fait que certaines fleurs aient des vertus médicinales ou que d'autres puissent impacter son propre milieu est tout bonnement merveilleux. Quand j'ai lu certains chapitres, j'ai cru lire un livre de magie.


-Cela doit être jouissant de voir ses propres fleurs germer.


-Oui, ça l'est. S'enthousiasma Lollys. En plus, j'ai appris qu'on peut faire fusionner des graines entre elles pour créer une plante unique. Je trouve ça géniale. Je suis heureuse d'avoir pris cet ouvrage dans la bibliothèque.


-Où se trouve la bibliothèque ? Je ne l'ai jamais su. Demanda Mhaegen espérant lire d'autres livres sur l'alchimie.


-Vers le laboratoire du mestre Pycelle. Il a souvent besoin de livre pour ses recherches. Il paraît que le roi aussi aime fréquenter la bibliothèque. Il raffole des livres d'histoires, notamment sur la dynastie des Targaryens.


-Je ne le savais pas. Malgré tout ce qu'on peut en dire, notre roi est cultivé pour son jeune âge.


Les deux femmes discutèrent longtemps de jardinerie, de livres et d'auteurs célèbres. Mhaegen lui avoua avoir été intéressé par les chapitres sur l'alchimie dans le livre que Lollys avait emprunté. Celle-ci déclara ne rien connaître de cette discipline mais que, comme Mhaegen, elle la trouvait fascinante. Après deux heures de longues discussions, le déjeuner se termina et Lollys retourna sur son livre tandis que Mhaegen sortit repérer l'endroit où se trouvait la bibliothèque. Elle traversa la Cour et prit la direction du laboratoire du mestre Pycelle. Elle chercha alors la porte de la bibliothèque et se demanda comment elle avait pu ne jamais la voir tant la pièce en question était grande. Elle ouvrit la porte et vit alors un spectacle grandiose. De longues et hautes étagères étaient disposées et triées par catégories dans toute la salle. Une partie était réservée aux livres d'histoires, une autre aux fictions et aux légendes. Une autre encore présentait des livres de géographies, de politiques ou de sciences. Au milieu de la pièce se trouvait un comptoir où le bibliothécaire répertoriait tous les livres empruntés et rangeait ceux fraîchement publiés. Mhaegen marcha entre les étagères et chercha les livres sur l'alchimie. La partie de la pièce réservée aux différentes sciences les contenait et remarqua le grand nombre d'ouvrage expliquant tout, de A à Z, comment acquérir le savoir alchimique. Elle prit un livre nommé «Comment apprendre l'alchimie?» et partit vers le bibliothécaire. Mhaegen s'approcha de celui-ci, joyeuse d'emprunter son premier livre.


-Bonjour, j'aimerais pouvoir vous emprunter ce….


-Vous êtes une servante ? Coupa le bibliothécaire d'une voix grave.


-Euh oui. Pourquoi cette question ?


-Alors vous ne pouvez emprunter de livre. Reposez celui-ci et partez. Seul les nobles peuvent avoir l'autorisation de prendre un livre de cette pièce.


Remarquant qu'insister ne mènerait à rien, elle redéposa son livre et sortit de la bibliothèque. Mais peu importe. Mhaegen se promit de revenir avec Lollys et de pouvoir emprunter le livre qu'elle voulait.


Elle retraversa la Cour puis, contre toute attente, entendit une voix familière l'appeler par son véritable nom. C'était Lord Baelish. Quand Mhaegen le vit, son cœur fit un rebond et elle faillit pousser un cri de surprise. Elle balbutia :


-Bon...Bonjour, Lord Baelish. Cela faisait…très longtemps.


-En effet. Et je ne pensais pas vous revoir de si tôt. Affirma Petyr d'un regard amusé. Vous m'aviez dit que vous deviez prendre un bateau pour Braavos, c'est bien ça ?


-Euh…oui. Répondit Mhaegen qui comprenait que le moment était venu.


-Alors pourquoi êtes-vous au Donjon Rouge ?


-Je pense que vous le savez déjà, n'est-ce-pas ?


-Je pense, oui. Venez avec moi. Ici, nous sommes trop exposés aux regards et aux oreilles des autres.


Petyr, ou Littlefinger pour citer son célèbre surnom, l'emmena dans un coin reculé du Bois Sacré, à l'abri des regards indiscrets. Ce même coin où Mhaegen l'avait aperçu discuter avec Tyrion, quelques jours avant la bataille de la Néra.


-Vous savez, vous n'êtes pas la seule à avoir subi la perte de votre enfant ce jour-là. Rappela Petyr.


-Je le sais. Une vingtaine de mères a subi la même chose que moi.


-Et comme toutes les autres mères ayant perdu leur enfant ce jour-là, vous voulez vous venger. Cersei est une personne dangereuse, vous le savez autant que moi. L'approcher est synonyme de frôler la mort. Êtes-vous fixée dans votre objectif ?


-Plus que tout au monde.


-À votre avis, qu'est-ce qui m'empêcherait d'aller voir la reine et de lui dire qu'une servante cherche à la tuer ? Elle me remercierait sans doute de l'en avoir informé. Et quoi mieux que de rentrer dans la bonne grâce des puissants ?


-Vous savez que je suis une candidate idéale pour que je vous serve afin d'arriver à vos fins.


-Et quelles sont mes fins, dans ce cas ?


Mhaegen réfléchit un instant et répondit :


-Vous voulez tout.


Baelish sourit et continua :


-Vous êtes une femme intelligente, Mhaegen. Au fond, vous êtes comme moi. Nous sommes prêts à tout pour arriver à nos fins. La fin justifie les moyens. Voilà notre devise. Vous êtes ici depuis longtemps. Vous savez que la confiance est impossible à trouver à la Cour, ou sinon, cela veut dire que vous êtes naïve. Me faîtes-vous confiance, Mhaegen ?


-Non, Lord Baelish. Vous l'avez dit vous-même. La confiance est introuvable.


-Je ne vous en veux pas. C'est même la bonne réponse. Vous êtes prêtes alors. D'après ce que je sais, vous êtes la servante de Lollys Castelfoyer, c'est bien ça ?


-Oui, en effet. Confirma Mhaegen qui comprit que les espions de Petyr avait apparemment bien fait leur travail.


-Ne lui dîtes rien de votre histoire ni de notre entrevue, ni de celles futures. Jamais elle ne doit savoir. Nous ne pouvons pas faire confiance aux maisons nobles, c'est compris ?


Mhaegen se sentit mal et avait envie de défendre Lollys en disant que c'était bien là la seule personne digne de confiance. Mais elle se résigna et répondit :


-C'est compris.


-Alors vous êtes dorénavant à mon service. J'ai besoin de réfléchir sur les différents services que je pourrais vous proposer. Je vous contacterai lorsque je me serais décidé. Si vous faîtes ce que je dis, alors peut-être pourrez-vous accomplir votre vengeance. Êtes-vous d'accord ?


-Je suis d'accord.


Sur ces mots, Petyr s'en alla. Mhaegen resta plus longtemps pour se remettre de cette retrouvaille tant attendu et craint à la fois. Ça y est. L'échiquier est en place et les pions commencent à s'avancer. Dorénavant, le danger est monté d'un cran et il semble évident que la mort n'a jamais été aussi proche de Mhaegen. Cela lui faisait peur mais lui donnait en même temps de l'adrénaline. Elle était prête comme l'avait affirmé Littlefinger. Elle était prête à rentrer dans ce jeu dangereux qu'est la cour des grands. Elle revînt en direction du château et tomba alors nez à nez avec Lord Tyrion après être revenu sur le chemin principale du Bois Sacré. Celui-ci ne possédait plus le sourire bon et gentil qu'il lui envoyait auparavant. Son regard était dur et à la fois triste et inquiet.


-Bonjour, Lord Tyrion. Vous allez bien ? Demanda Mhaegen d'un ton inquiet.


-Je vous ais vu avec Lord Baelish. Ce n'est pas à moi de décider de vos relations mais permettez-moi de vous mettre en garde. Lord Baelish est dangereux, Elizabeth.


-Je le sais, Lord Tyrion. Votre sœur est néanmoins plus dangereuse que beaucoup d'autres. Chacun ici est plus ou moins dangereux et aucunement digne de confiance.


-C'est vrai. Ma sœur est certainement l'une des personnes les plus redoutables du château. Mais faîtes attention en tout cas. Vous vous aventurez sur un chemin sans espoir de retour.


Tyrion fit ses adieux et partit dans l'enceinte du château. En le voyant s'éloigner, Mhaegen dit à voix basse :


-Je suis au courant, Lord Tyrion. Je suis au courant.


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