La cour des grands

Chapitre 44 : Galmar

3549 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/11/2017 17:25



Galmar



Le blizzard s'était une nouvelle fois installé dans la région. Le Mur n'arrivait pas à protéger le château de la tempête. Bien qu'Alliser Thorne affirme chaque jour que ce genre de blizzard n'est rien comparé à ceux qui tombent en hiver, il était évident que les frères de la Garde de Nuit avaient les nerfs affectés par ce vent, cette brume et cette neige. C'était à se demander si les mestres avaient oubliés d'envoyer des colombes pour annoncer que l'hiver était enfin là. D'après eux, le prochain hiver sera le plus long que l'on n'ait vu depuis des siècles. Cette pensée occupait l'esprit de la Garde toute entière. L'idée d'être envoyé en mission au-delà du Mur sous une tempête bien pire que celle-ci était inconcevable et il était certain que quelques frères n'hésiteraient pas à déserter jusqu'en Essos pour avoir ne serait-ce qu'un rayon de soleil, malgré le danger de se faire attraper et exécuter pour désertion. Ce blizzard frappait en pleine matinée. Galmar aurait voulu sortir s'entraîner à l'arc mais c'était impossible par ce temps. La flèche pourrait lui revenir à la figure et il ne le verrait même pas. Lui, Darius et Newt s'étaient mis d'accord pour aller sur les remparts en espérant que la tempête soit moins violente une fois là-haut. Ils entrèrent dans l'ascenseur et firent signe à leur pauvre frère qui devait rester à son poste pour actionner le «monte-charge», comme il s'amusait à le surnommer. En montant, ils sentirent le vent devenir de moins en moins violent. Arrivés à destination, la brume avait presque disparu et le vent était tout à fait supportable comparé à celui d'en bas. Apparemment, ils n'étaient pas les seuls à trouver l'idée de se réfugier au sommet du Mur. Jamais Galmar n'avait vu les postes de guets aussi rempli. Un sauvageon n'aurait aucune chance de s'approcher du Mur vu le nombre d’œil qui le gardait ce matin-là. Galmar et ses deux frères marchèrent longtemps avant de trouver un poste vide. Ils passèrent devant le poste où Harold s'était suicidé et Galmar ne put s'empêcher de visualiser une nouvelle fois la scène. Il revit Harold lui raconter l'attaque de Marcheurs Blancs au Point des Premiers Hommes et sauter dans le vide devant un Galmar impuissant.


Depuis qu'il avait fait son rapport devant tout le monde dans le réfectoire le lendemain de la mort d'Harold, certains de ses frères doutaient de ses paroles. Ils estimaient même que Galmar l'avait poussé du haut du Mur. D'après eux, Harold avait un esprit très résistant avant qu'il ne parte avec le Lord Commandant Jeor Mormont. Ils pensaient que s'il y avait bien un frère qui ne se serait jamais suicidé de sa vie, c'était bien lui. Galmar ne leur en voulait pas de penser qu'Harold n'aurait jamais pu sauter de lui-même mais il trouvait honteux de penser que ce serait lui qui l'aurait pousser du haut du Mur. De plus, ils n'avaient aucun véritable argument. Ceux qui l'accusaient disaient que c'était juste pour se faire remarquer ou disaient même que c'était par envie de voir ce que cela faisait, un corps qui tombe d'aussi haut. Galmar trouvait ces arguments si absurdes qu'il ne se risquait pas même à y prendre attention. Il sentait néanmoins des regards le fixer en marchant sur le Mur. Certains avaient arrêté leur conversation en voyant Galmar et ses amis passer devant leur poste de guet. Une fois avoir trouvé un poste vide, il s'énerva contre ses frères.


-Bon sang! Pourquoi le syndrome de la connerie semble-t-elle tous les affecter, tout à coup?


-Pas si fort, Galmar. Tonna Newt. S'ils t'entendent, tu peux être sûr que là, t'auras des ennemis.


-Et n'oublies pas qu'il s'agit de même pas la moitié de la Garde. Fit remarquer Darius. La majorité serait plutôt de ton côté.


-Si vous le dîtes. Répondit Galmar qui commença à se calmer. Mais je vais pas tenir comme ça longtemps, je vous préviens.


-Ça leur passera, t'inquiètes pas. Dans une ou deux semaines, ils auront tout oublié.


-Je dois me changer les idées. Prêt pour un petit entraînement matinal? Interrogea Galmar, le sourire aux lèvres.


-Ici?! S'étonna Newt. Dans ce poste?! On est un peu restreint niveau espace, non?


-Entraînons-nous à la dague, alors. Proposa Galmar.


-Ce sera sans moi. Dit Darius en s'avançant vers le bord pour faire comprendre qu'il préfère guetter que s'entraîner pour le moment.


-Et moi, j'ai pas de dague. Répondit Newt.


-Je te passe la mienne. Proposa Galmar en sortant sa dague de son fourreau.


Et Galmar joua les maîtres d'armes pour Newt jusqu'au déjeuner. Newt s'était améliorer mais était encore risible face à Galmar qui s'était trouvé être un véritable expert dans le maniement de la dague. Newt garda la dague lors du repas. À la fin de celui-ci, Thorne fit signe à tout le monde de se taire et annonça qu'Harold aurait un enterrement dans l'après-midi. Comme Galmar s'y attendait, quelques regards noirs s'étaient fixés sur lui à cette annonce. Il vit Janos, installé à côté d'Alliser, esquisser un sourire en voyant cette haine donnée à son ennemi juré. Et ces regards noirs continuèrent lorsque les frères préparèrent le bûcher dans la cour, où la tempête avait cessé. Ils trouvèrent le bois nécessaire dans la réserve et les mirent en place pour former un amas bien rangé de bûches et de brindilles. Galmar tenait à participer à l'assemblage du bois. Il était l'homme qui avait assisté à sa mort et qui n'avait pu le sauver. Lorsque le bûcher fut mis en place, Galmar vit deux de ses frères porter le cadavre d'Harold. Le corps était désarticulé. Mestre Aemon avait fait tout son possible pour rafistoler le mieux possible le cadavre mais les séquelles se voyaient encore distinctement. C'est quand il fut mis allongé sur le bûcher que Galmar vit l'horreur. Il ne ressemblait plus à Harold. C'était devenu une autre personne qui avait certainement subi une mal formation lors de sa naissance. Son visage était émacié. Des éraflures étaient apparentes malgré les efforts du mestre pour coudre les plaies. Un de ses yeux étaient de travers et Aemon avait eu du mal à fermer cet œil avec sa paupière. On aurait dit qu'on lui avait mit d'énormes coups de poings dans la figure et qu'à la place du bleu, c'étaient des os qui ressortaient sur la peau. La grande majorité des frères présents étaient horrifiés devant ce spectacle si horrible et macabre. Ceux qui soupçonnaient Galmar de l'avoir tué le regardaient comme jamais ils ne l'avaient regardé auparavant. Galmar sentit que ses frères lui jetaient les pires malédictions possibles. Alliser Thorne sortit du château, une torche à la main. Il se faufila dans la foule qui s'était faîte autour du bûcher et prononça les mots donnés à chaque fois qu'un frère était mort.


Il s'appelait Harold Snow.

Il nous était venu de BelAccueil.

Un bâtard qui a su se faire un nom dans la Garde.

Frère juré de la Garde de Nuit et d'un courage exemplaire,

il n'y avait pas d'autres hommes comme lui au Mur.

Et c'est ainsi que sa garde prend fin.


Tous les frères répétèrent la dernière phrase. Alliser tendit sa torche et alluma une des quatre extrémités du bûcher. Il passa ensuite la torche à Galmar qui s'occupa de faire brûler une autre extrémité avant de passer sa torche à Newt qui fit de même. Les flammes embrassèrent peu à peu le bois et le cadavre d'Harold. À travers les flammes, Galmar voyaient des regards tournés vers lui. Il décida de fixer le corps inerte d'Harold et rêvait que ce corps se lève et annonce de lui-même ce qu'il s'était passé pour qu'enfin il puisse être innocenté. Mais ce corps resta immobile et fut consumé par le feu. Harold, son âme comme son corps, avait désormais disparu à jamais.


Lorsque le corps ne fut plus que cendres, quelques frères s'occupèrent de ramasser les restes et les jetèrent aux quatre vents au sommet du Mur. Galmar, Newt et Darius s'entraînèrent alors à l'épée dans un duel à trois. Cependant, la motivation n'était pas au rendez-vous, surtout venant de Galmar qui ne faisait que parer les coups et ne cherchait pas à faire des contre-attaques. Darius le remarqua le premier et stoppa le duel d'une voix forte. Il se tourna vers Galmar qui fixait la neige.


-Galmar, s'il te plaît. Dit-il d'un ton suppliant. Vide ton esprit. Ne pense plus à Harold.


-Ce n'est pas à lui que je pense, Darius. Rétorqua Galmar. Mais à ces chiens qui m'accusent.


-On en a déjà parlé, Galmar. Laisses-les s'épuiser à te fixer. Ils finiront bien par se lasser.


-Je vais sur le Mur me changer les idées. Dit Galmar en prenant la direction de l'ascenseur.


Newt et Darius le suivirent malgré les réprimandes de Galmar. Ses deux amis savaient qu'il ne pouvait pas passer outre le regard des autres mais il fallait le forcer à le supporter jusqu'à ce que ces maudits frères cessent. Dans l'ascenseur, ils essayèrent de lui faire comprendre cela. Galmar ne disait rien et fixait l'horizon sans sourciller. Lorsqu'ils arrivèrent au sommet, Galmar en eu assez.


-Stop! Cessez, s'il vous plaît! Cria-t-il. J'en ai marre de vous entendre. Je sais bien que je ne devrais pas faire attention à eux et supporter leurs regards mais c'est pas si simple.


-Désolé, Galmar. S'excusa Newt. On a juste pas envie que ça te détruise et on veut que tu gardes la forme comme tu avais su la garder auparavant.


-Je vous remercie de votre sollicitude mais…. Répondit Galmar, hésitant. Je...je vais essayer de faire comme si de rien n'était.


Ils marchèrent donc dans la couloir enneigé et essayèrent de trouver un poste vide comme ils le firent le matin même. Alors qu'ils étaient en pleine recherche, le trio vit apparaître devant eux deux frères qui leurs barrèrent la route et qui les fixèrent d'un œil mauvais. Ils se regardèrent les yeux dans les yeux en signe de défi plusieurs secondes avant que l'un des deux frères se mit à parler.


-Je m'appelle Rickon et lui, c'est Lorius. Tu l'as déjà rencontré, il me semble.


En effet, Galmar connaissait Lorius. C'était lui qui s'était levé le premier en gage de protestation lorsqu'il avait fait le rapport de la mort d'Harold dans le réfectoire. Il avait le visage trapu et possédait une barbe mal rasée. Rickon, lui, avait un visage imberbe avec des traits durs. Les deux regardaient Galmar avec le même œil que ceux qui l'accusaient, quoiqu'il semblait plus féroce. Galmar se doutait qu'ils n'étaient pas ici pour devenir ses amis. Ce comportement l'agaçait tellement qu'il décida de ne se pas montrer offusqué afin de les provoquer. Il n'avait aucunement peur d'eux et il voulait qu'ils le sachent.


-J'ai connu Harold avant qu'il ne parte avec le Lord Commandant. Annonça Rickon en serrant les poings. C'était le plus courageux et le plus loyal frère de la Garde. C'était aussi un ami. Et tu l'as tué.


-Je ne l'ai pas tué. Affirma Galmar en se contentant d'être le plus calme possible.


-Menteur! Insulta Lorius. C'était aussi mon ami et jamais il ne se serait suicidé, même s'il avait vu des millions de Marcheurs Blancs.


-La veille de son départ pour l'expédition, nous avons discuté ici même. Raconta Rickon en pointant le poste de guet à côté d'eux. Il m'a clairement dit qu'il croyait aux Marcheurs Blancs. Il croyait Jeor Mormont quand il racontait qu'il avait été attaqué par un cadavre aux yeux bleus. Il a dit qu'il se battra jusqu'au bout pour revenir en vie au Mur pour que nous puissions continuer à le garder ensemble. Alors dis-moi, bâtard de Walder Frey, comment est-il possible qu'Harold ait eu des envies suicidaires?! Hein, comment?!


Il ne faisait nul doute que la rage se lisait dans les yeux de Rickon et Lorius. Leur rage faisait presque pitié à Galmar mais la façon dont on l'accusait l'énervait bien trop et il sentit sa propre rage monter.


-Fermez-la!! Cria Galmar. Vous ne l'avez pas vu avant sa mort alors ne me jugez pas sans savoir! Vous n'êtes que des ingrats à vouloir chercher un coupable à cette histoire!


-C'est toi, l'ingrat qui l'a tué!! Gueula Lorius.


-Ça suffit, arrêtez!! S'énerva Darius. Vous êtes des frères! Pas des ennemis! C'est clair?!


Galmar, Lorius et Rickon ne semblait pas faire attention à ses paroles. Maintenant, Galmar essayait de contenir du mieux possible sa colère. Il serrait les poings et grinçait des dents. Ce fut quand Rickon prononça une nouvelle fois le mot «bâtard» que le poing de Galmar fut dirigé instinctivement vers la tête de celui-ci. Rickon reçut le poing en pleine figure et recula de trois pas en se tenant la joue. Il fixa Galmar quelques temps avant d'essayer de lui rendre la pareille. Galmar para le coup et tenta de contre-attaquer mais Rickon évita le nouveau poing. Lorius, de son côté, s'occupa de Darius et lui mit un coup dans la nuque. Darius poussa un hurlement étouffé et regarda Lorius comme il n'avait jamais vu quelqu'un auparavant.


-Toi, tu vas prendre cher. Dit-il avant de lui mettre un coup dans le nez.


Newt, lui, ne savait pas trop quoi faire. Il n'avait pas réellement de muscle comparé à Darius et même à Galmar. S'il s'aventurait dans la bagarre, il serait fort possible qu'il se retrouve sur le sol en moins de deux secondes. Mais ses amis se battaient et il ne pouvait rester là à rien faire. Il regarda derrière lui et vit des frères regarder d'un œil amusé la bataille à travers leur poste de guet. Il se retourna vers la bagarre et vit Galmar en difficulté. Il serra le plus fort possible ses poings et couru vers Rickon qui venait de recevoir un coup de pied dans le buste par Galmar. Il profita de ce moment d'inattention de Rickon pour frapper avec le plus bel uppercut qu'il mit à quelqu'un de toute sa vie. Rickon tomba à terre, sonné et se tenant fermement le menton, ruisselant de sang. Newt aida Galmar qui était tombé à terre et les deux frères regardèrent Rickon se relever avec un effort qui lui semblait surhumain. À côté d'eux, la bataille entre Darius et Lorius était serrée. Aucun des deux n'arrivait à faire tomber l'autre. Lorius avait presque la même masse que Darius et leurs poings semblaient faire les mêmes dégâts à l'un et à l'autre. Rickon, lui, réussit enfin à se relever en se tenant sur le mur et reprit peu à peu ses esprits. Newt ne cachait pas sa fierté d'avoir réussi à lui faire autant de dégâts et il lui montra en lui souriant. Ce sourire énerva plus encore Rickon qui poussa un hurlement de colère. Lorius parvînt alors enfin à faire tomber Darius qui tomba dans un bruit mat et profita de son élan pour mettre un coup à Galmar qui ne l'avait pas vu venir. Galmar tomba à terre et fut empoigné par Lorius. Newt, surpris par le retour en force de Lorius, ne vit pas Rickon se jeter et lui mettre un poing dans la figure. Lui aussi tomba à terre et Rickon se mit sur lui pour l'asséner de coup de poing. Darius se releva et aida Galmar. Rickon cessa alors les coups et se mit à serrer ses mains autour de la gorge de son adversaire. Newt étouffa et il prit conscience de la haine de Rickon dans ses yeux. Il savait que son visage était en train de prendre une teinte bleutée. Les sons qui lui parvenaient étaient de plus en plus flous, tout comme sa vue. Peu à peu, le visage de Rickon ne fut plus qu'une tâche beige parsemée de rouge sur un fond de ciel enneigé. Il espéra que Darius ou Galmar remarqueraient sa situation mais ils étaient bien trop occupés avec Lorius. Il ne pouvait pas mourir comme ça, pas à cet âge, pas ici, dans le froid, pas dans une simple querelle de frères. Il ne réfléchit plus et empoigna la dague que Galmar lui avait prêté. Une fois sortit de sa ceinture, il la tînt ferme et comprenant que Rickon n'allait pas lâcher, il lui planta la lame dans le ventre et sa propre rage s'occupa de le poignarder une deuxième fois, puis une troisième, et une quatrième fois. Peu à peu, Rickon lâchait son emprise et tomba à ses côtés. La vue et l'ouïe lui revînt et fut de plus en plus nette. Il toussait à en cracher ses poumons et tenta de se relever. C'est quand il se retrouva agenouillé qu'il se rendit compte du drame. Rickon n'avait plus une expression enragée sur son visage mais de terreur. Il essayait de stopper le flot de sang qui s'écoulait de sa plaie, en vain. Il leva la tête et vit Galmar, Darius et Lorius qui avait stoppé leur combat. Galmar et Darius lançait des regards effrayés à la fois au corps suppliant de Rickon et à Newt. Lorius, lui, regardait son ami mourant. Ce fut quand Rickon ne bougea plus un seul doigt qu'il se tourna vers Newt, accompagné de toute la haine du monde. Il resta quelques instants sur place et courut vers l'ascenseur. Le trio savait qu'il était parti prévenir Alliser Thorne.


Newt se plaqua le dos au mur et s'aperçut qu'il avait repris totalement son souffle. Il regarda du côté des frères qui avaient regardé en spectateur la bataille et vit leur expression abasourdie, sachant qu'il s'était passé quelque chose de grave sans savoir exactement ce qu'ils venaient de réellement voir. Galmar et Darius s'accroupirent à côté de lui et tentèrent de le relever. Darius se mit alors à côté du corps de Rickon et essaya de sentir son pouls. Galmar demandait à Newt comment il allait mais ce dernier ne l'écoutait pas. Il demanda plutôt à Darius d'une voix tremblante:


-Il est vivant? Darius, dis-moi qu'il est vivant.


Darius ôta sa main du cou de Rickon et tourna la tête vers son ami. Le regard triste de Darius lui répondit à la place de sa voix. Newt retomba à terre. Il avait tué un de ses frères dans une stupide bagarre. Il se répétait cette phrase sans cesse à présent. Il fixa le corps inerte de Rickon aussi longtemps qu'il était possible et profita de son esprit redevenu clair pour s'imaginer un autre scénario qui lui aurait permis de ne pas se faire étrangler tout en ne tuant pas Rickon. Il aurait pu se servir de ses pieds pour pousser Rickon. Pourquoi ne l'avait-il pas fait? On dit que notre instinct humain nous pousse hors de nos limites lorsque que l'on croît l'heure arrivée. Il aurait pu se servir de son instinct pour retrouver une force inouïe dans ses bras au lieu de s'en servir pour sortir une simple dague et la planter dans le corps de Rickon. Il ne se posa pas de questions sur les éventuels répercutions qu'il y aurait et il ne s'en posa pas non plus quand Alliser Thorne arriva sur le Mur, accompagné de Lorius et de deux autres frères. Alliser se pencha sur le corps de Rickon dont le sang avait à présent couvert la neige autour de lui. Il sentit son pouls mais arriva à la même conclusion de Darius. Il fixa d'un air triste le cadavre et se tourna vers Newt qui continuait de fixer Rickon. Il ordonna alors à deux frères d'emmener Newt dans les geôles. Celui-ci se laissa faire, son esprit n'ayant plus la force de réfléchir à ce qu'il se passait. Alliser se tourna alors vers Galmar et Darius, totalement désemparés, et leur demanda, à eux deux et à Lorius, un rapport.


Ils allèrent en direction du réfectoire et passèrent devant les regards horrifiés de leurs frères. Alliser ordonna à deux autres frères de transporter le cadavre de Rickon au mestre Aemon. Galmar, à ce moment-là, présageait que la vie sur le Mur ne serait plus aussi joyeuse qu'autrefois et allait devenir insupportable. En regardant le visage de Darius, il s'aperçut qu'il pensait la même chose.


Laisser un commentaire ?