Réécriture de contes à la Ghost Whisperer

Chapitre 15 : Ghost Whisperer in Deutschland

1252 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/08/2025 18:07



Voici la référence du conte : « Sa petite chemise de mort », dans Jacob et Wilhelm Grimm, Les contes – Kinder – und Hausmärchen, tome II, texte français de présentation par Armel Guerne, Paris, Éditions Flammarion, 1986 [© 1967], d’après l’édition de 1812, p. 127.




Avertissement : Le nom du personnage principal de Ghost Whisperer change.

Melinda Gordon devient Melanie Goldschmidt.

Jim Clancy devient Jakob Kampschulte.





Une mère, prénommée Gisela, avait un enfant de sept ans, prénommé Hans, si charmant et si adorable que nul ne le voyait sans l’aimer ; et sa mère l’aimait plus que tout au monde. Mais il se fit que l’enfant tomba brusquement malade, et Dieu le reprit près de Lui. La mère était inconsolable et pleurait jour et nuit. Peu de temps après son enterrement, voilà que l’enfant revint, de nuit, et se fit voir aux endroits où il avait l’habitude de se tenir et de jouer ; et quand sa mère pleurait, il pleurait aussi. Au matin, il n’était plus là.

Elle soupira. Elle pensa, perplexe : Pourquoi mon ange reste encore ici ? Suis-je folle pour le voir ? Ah, Mon Dieu, qu’est-ce qui m’arrive(1) ?

Mais comme sa mère ne voulait pas s’arrêter de pleurer, il vint une nuit dans sa petite chemise de mort, la blanche chemise avec laquelle on l’avait couché dans son cercueil, et il s’assit aux pieds de sa mère, sur le lit, en lui disant :

— Oh ! Mère, cesse donc de pleurer, parce qu’autrement je ne puis pas arriver à m’endormir dans mon cercueil : ma chemise de mort se mouille de tes larmes et ne peut pas sécher.

La mère fut bouleversée de l’entendre et cessa de pleurer. 

Elle pensa, les yeux agrandis d’effroi, mon ange, c’est toi ?

Mais l’esprit disparut aussitôt.

Elle pensa : Je dois demander à mon amie Melanie de venir parler avec mon fils(2). Sa vue m’attriste tellement !



Le lendemain, la mère téléphona à son amie la passeuse d’âmes, Melanie Goldschmidt. Cette dernière arriva dans la maison modeste de celle-ci. À peine traversa-t-elle le seuil qu’elle remarqua le petit Hans devant elle, vers le vestibule étroit qui menait au salon. Il était un petit gamin aux mêmes yeux bruns et aux mêmes traits de visage de sa mère. Il était vêtu de sa chemise blanche, avec laquelle il avait été enterré(3).

L’esprit le regarda, ses yeux enfantins agrandis d’étonnement, et murmura de sa voix fluette : 

— Madame, vous me voyez ?

La passeuse d’âmes s’approcha de lui puis demanda d’une voix douce : 

— Oui, je te vois, en raison de mon don particulier…

Elle fit une courte pause avant de se présenter :

— Je m’appelle Melanie Goldschmidt. Et toi ?

— Hans, répondit l’esprit, sa petite main droite sur sa poitrine.

Melanie reprit :

— Hans, pourquoi restes-tu encore près de ta maman ?

 — Je veux que maman ne pleure pas… Lorsqu’elle pleure, je pleure aussi…

La brunette extraordinaire se retourna vers son amie, qui la fixait avec curiosité, puis elle dit : — Gisela, ton fils m’a dit qu’il veut que tu arrêtes de le pleurer…

— Pourquoi ? demanda d’une voix larmoyante la mère.

— Parce que, lorsque tu pleures, il pleure aussi…

— Mais ce n’est pas tout, intervint d’une voix fluette Hans.

Melanie tourna sa tête fit un geste de la main pour l’inciter à développer.

Elle dit à son amie : 

— Gisela, ton fils dit que ce n’est pas tout… Mais ne me poses pas de questions… J’attends la suite des explications…

L’interpellée confirma ses propos d’un geste affirmatif discret.

La passeuse d’âmes fit un geste de la main vers le petit Hans et dit d’une voix douce :

— Excuse-moi, Hans, de t’avoir coupé la parole… Que voulais-tu dire ?

— Lorsque maman pleure, je ne peux pas la quitter définitivement…

— Oui, je comprends très bien… As-tu compris que tu ne dois plus rester ici, avec les vivants ?

— Je dois aller au Ciel, chez le bon Dieu, comme ma maman me l’a expliqué ! s’exclama d’une voix enjouée le gamin esprit.

Melanie hocha la tête, les larmes aux yeux.

La mère de Hans, les sourcils levés, demanda : 

— Melanie, par l’amour du ciel, qu’est-ce qui vient de se passer ?

La femme extraordinaire s’empressa de sécher ses larmes du dos de la main et se retourna vers son amie. Elle dit :

— Gisela, ton petit Hans a dit que lorsque tu pleures, il ne peut pas quitter définitivement le monde des vivants… De plus, il a compris qu’il doit aller au Ciel, chez le bon Dieu…

Son amie leva les yeux au plafond et s’exclama : 

— C’était de son catéchisme de Heidelberg !

La brunette sourit et murmura : 

— Comme quoi ton petit sait la prochaine étape… 

Elle continua d’un air enjoué : 

— C’est vraiment rassurant !  

Hans tourna sa petite tête vers sa droite. Il demeura silencieux pendant quelques secondes puis s’exclama de sa voix fluette :

— Madame, je vois une lumière !

Melanie répliqua d’une voix douce : 

— Elle est pour toi… Va-y !

Remarquant le regard étonné que lui lança la mère de Hans, elle s’empressa d’ajouter : 

— Ton fils vient de voir la Lumière… Il est prêt à partir…

La passeuse d’âmes regarda l’esprit du gamin avancer d’un pas asssuré vers une lumière irréelle que seul lui voyait. Et il disparut complètement de sa vue. Melanie s’avança vers son amie, la main droite sur son épaule droite et murmura d’une voix douce :

— Gisela, ton fils est parti dans la Lumière… Maintenant, il ne te reste qu’à laisser ta souffrance et ton chagrin au bon Dieu. Et n’oublie pas de prier pour qu’Il te donne patience et calme pour surmonter la perte de ton petit Hans…

— Merci, murmura l’interpellée, émue jusqu’aux larmes. 


Elles se donnèrent une accolade amicale et Melanie revint chez elle, où elle résuma à son époux, Jakob Kampschulte, sa rencontre avec l’esprit errant. Gisela, elle, cessa de pleurer son fils, ayant abandonné sa souffrance et son chagrin. Elle se consola avec ses autres enfants vivants(4).




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(1) Nous avons ajouté la pensée de la mère, pour rendre compte de son étonnement car peu de gens voient les esprits. Cependant, il est possible que ces derniers se font visibles pour leurs proches, malgré qu’ils ne voient pas les esprits.


(2) Melinda Gordon, la protagoniste de Ghost Whisperer, est une passeuse d’âmes qui réalise les dernières volontés des esprits afin de les guider vers la Lumière, ou l’au-delà.


(3) Nous avons ajouté la description de l’esprit, car Melinda les voit selon leur dernière apparence au moment de quitter leur corps physique.


(4) Nous avons modifié la fin du conte, afin de la transposer plutôt comme la fin d’un épisode de Ghost Whisperer.

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