Réécriture de contes à la Ghost Whisperer

Chapitre 19 : L'amour à toute épreuve

7566 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/08/2025 21:03


Voici la référence du conte : « Prince et princesse, enfants de Dieu », dans Jacob et Wilhelm Grimm, Les contes – Kinder – und Hausmärchen, tome II, texte français de présentation par Armel Guerne, Paris, Éditions Flammarion, 1986 [© 1967], d’après l’édition de 1812, p. 143 à 153.




Il était une fois un roi, Aiden Clancy, qui avait eu un fils, Jim(1), et les présages avaient dit, et son étoile prévoyait, qu’il serait tué par un cerf quand il aurait atteint sa vingtième année, tout comme son aîné, Daniel(2). Jim grandit et lorsqu’il eut vingt ans, alors que son frère était défunt depuis un an, il alla une fois à la chasse avec toute la cour et les chasseurs du roi Aiden Clancy. Dans les bois se trouvant à un moment donné à l’écart des autres, le jeune prince Jim aperçut tout à coup un cerf de grande taille ; mais quand il voulut le tirer, il ne put l’atteindre. Il le prit en chasse et le poursuivit si loin et si longtemps, qu’il traversa ainsi toute la forêt et en sortit soudain ; mais là, au lieu du cerf, il trouva devant lui un homme de grande taille et de forte corpulence qui lui dit :

— Ah ! c’est une bonne chose que je vous aie enfin !

Étonné, Jim demanda : 

— Excusez-moi, Monsieur, mais qui êtes-vous ?

— Gabriel Lawrence, le messager et le garde du corps spécial de Son Altesse Royale Thomas Gordon(3).

Le géant fit une pause avant de reprendre :

— Je dis spécial parce que je vois les esprits errants…

Il tourna furtivement son regard vers la droite du jeune prince et commenta :

— En parlant d’esprit, je remarque que vous êtes suivi par votre frère… Il vous ressemble tellement que je n’en doute pas ! Les mêmes traits de visages, les mêmes yeux bleus et les mêmes cheveux noirs que vous(4). Il est vêtu de vêtements princiers en or et en argent.

Jim cligne des yeux, ému. Il demanda : 

— Oui, c’était le dernier souvenir que j’ai de lui… Le pauvre, il est… mort… l’année passée… Pouvez-vous demander à Daniel pourquoi il est encore là ? 

Le messager extraordinaire, avec son plus beau sourire, répliqua d’une voix chaleureuse :

— Je n’ai pas besoin de poser à nouveau la question, car il vous entend…

Jim confirma sa compréhension d’un mouvement de tête.

Daniel répondit :

— Je veille sur mon frère, car je ne veux pas qu’il connaît une triste… fin comme moi…

Gabriel demanda : 

— Votre Altesse Royale Daniel Clancy, puis-je vous poser une question ?

— Oui, bien sûr.

— Quelle est la cause de… votre décès ?

— Lors d’une chasse, un cerf a chargé et m’a transpercé de ses cornes(5)

Ça explique les traces de sang sur ses vêtements, pensa le passeur d’âmes, impassible.

Remarquant du coin de l’œil que le prince Jim tournait nerveusement la bague qu’il avait sur son majeur droit.

Gabriel rapporta les propos du revenant. Un silence s’installa entre les trois hommes. 

Le garde du corps reprit d’un ton sérieux :

— J’ai déjà usé six paires de chaussures à vous poursuivre sans pouvoir vous attraper.

Il l’entraîna avec lui et passa dans une grande eau, ce qui les amena à un château royal.

Gabriel dit, en montrant le château d’un mouvement de bras : 

— Voici le château de Son Altesse Royale Thomas Gordon(6). Suivez-moi et entrons !

Ils entrèrent et Gabriel l’emmena jusqu’à une grande salle à manger. Jim dut s’attabler avec le roi pour manger quelque chose. Par ailleurs, la poursuite du cerf l’avait fatigué et il avait une faim de loup. Quand ils furent satisfaits et rassasiés, le roi Thomas Gordon dit, d’une voix chaleureuse pour adoucir la froideur de ses yeux bleus, les mains appuyées sur les accoudoirs de son trône :

— Votre Altesse Jim Clancy, j’ai trois filles, Melissa, Melanie et Melinda(7), et vous devez passer une nuit chez l’aînée, à veiller depuis le soir neuf heures jusqu’au lendemain matin à six heures. Je viendrai vous lancer un appel chaque fois que sonnera la cloche, et si vous ne me faites pas réponse, vous serez mis à mort au matin ; mais si vous me répondez à chaque fois, vous pourrez l’avoir comme épouse.

Le prince vit trois jeunes brunettes près du trône du roi. Elle se ressemblait par les traits de visage, n’ayant pour seules différences que leur taille et la couleur de leur robe. La benjamine attira particulièrement son attention, bien qu’elle soit la plus petite des trois princesses, vêtue d’une large robe d’or et d’argent parsemée de pierres précieuses.

Comme Son Altesse Melinda Gordon est charmante ! pensa-t-il en baissant la tête. Une Vénus de poche… Je ne veux qu’elle pour épouse… Mais son père me propose sa sœur aînée…

Melinda, elle, était sous le charme du prince.

Comme il est mignon ! pensa-t-elle. Je n’ai jamais cru de ma vie que je serais sensible à un homme aux yeux bleus… Mais celui-là, il est vraiment doux… J’en serais jalouse si l’une de mes sœurs le connaissait avant moi(8)

Thomas s’éclaircit la gorge puis ajouta :

— Je dois aussi vous préciser une particularité de mes filles, à savoir qu’elles ont hérité de leur mère, Son Altesse Royale Elizabeth Gordon, le don de voir les esprits errants(9)

Melinda intervint d’une voix douce :

— En parlant d’esprit, Votre Altesse le prince Jim Clancy, vous êtes suivi par un jeune homme, qui vous ressemble comme une goutte d’eau…

Melissa continua sa phrase :

— De sorte que nous déduisons qu’il est votre frère…

Melanie compléta la phrase de ses sœurs :

— Il est vêtu de vêtements princiers en or et en argent…

Melinda la termina, avec une petite moue au visage :

— Et ses vêtements sont tâchés de sang…

Gabriel, jusque-là silencieux, intervint d’une voix grave :

— Vos Altesses Royales, si vous permettez…

Elizabeth approuva d’une voix douce :

— Dites ce que vous voulez nous dire, Major général Gabriel Lawrence.

— Avant d’arriver au palais, reprit-il d’un air sérieux, j’ai déjà engagé la conversation avec Son Altesse Royale Jim Clancy… De sorte que je vais vous rapporter ce que je sais…

Il fit une courte pause, le temps de s’assurer d’avoir l’attention de la famille royale, puis reprit :

— Le frère de Son Altesse Royale Jim Clancy s’appelle Daniel… Et il est… mort au cours d’une chasse, transpercé par les cornes d’un cerf.

Jim baissa la tête, ému. Son frère et lui approuvèrent silencieusement les propos de Gabriel.

Elizabeth fit un geste de main vers la garde du corps puis dit :

— Merci beaucoup, Major général Gabriel Lawrence…

Elle se retourna vers ses filles et vers leur invité et ajouta :

— Sur ce, vous pouvez vous retirer dans vos appartements…

Thomas ajouta, en regardant le prince :

— Alors, Votre Altesse Royale Jim Clancy, à demain !

L’interpellé s’inclina respectueusement puis sortit de la salle.

Gabriel et les princesses sortirent à leur tour.


Les trois sœurs se réunissent dans les appartements de l’aînée, déçues de la décision de leur père. Elles étaient assises chacune sur une chaise rembourrée en chêne recouverte de broderies d’or autour d’une table en noyer recouverte d’une nappe en dentelle brodée or et argent.

Melissa s’exclama :

— Sérieux, je n’ai pas envie de passer la nuit avec le prince Jim Clancy ! Je ne le trouve pas à mon goût !

Melinda, rassurée, en jouant avec le bord de sa robe, pensa : Ouf ! Au moins, ma sœur ne désire pas Jim !

L’aînée continua d’une voix songeuse :

— C’est plutôt le Maréchal Kevin McCall(10) qui ne me laisse pas indifférente…

Melanie murmura :

— Oh ! On a le droit à tes confidences ! 

Melinda commenta, en levant les sourcils : 

— Tu es amoureuse ! En espérant que tu marieras un jour ton Maréchal !

Toutes les trois rirent de bon cœur à la plaisanterie.

Un fois le rire calmé, Melanie soupira puis commenta, moue boudeuse au visage :

— Moi aussi, je n’apprécie pas le prince Jim Clancy…

Melinda pensa, en jouant avec quelques mèches de cheveux rebelles : Me voilà rassurée ! Jim, tu es mien !

La cadette termina sa phrase d’une voix songeuse :

— Je préfère Gabriel Lawrence…

Melinda intervint d’une voix songeuse :

— Moi, je trouve que Jim est tellement charmant avec ses yeux bleus… qui sont plus doux que ceux de papa…

— Bon ! reprit l’aînée, en levant les sourcils, on sait que tu es intéressée par lui…

— Melinda est amoureuse ! taquina la cadette.

— Merci du commentaire ! murmura l’interpellée en baissant la tête, gênée.

— Dans tous les cas, commenta avec un petit sourire l’aînée, on espérera marier l’homme cher à notre cœur et pas un autre…

Les deux autres approuvèrent.

Un silence plana entre les trois brunettes.

L’aînée murmura, en regardant alternativement ses sœurs :

— Existe-il un moyen de sauver le prince ? Il serait dommage qu’il meurt…

— En effet, ce serait dommage, répéta rhétoriquement la cadette.

— Et si on demandait au garde du corps, Gabriel ? proposa l’aînée.

— C’est-à-dire ? s’exclamèrent à l’unisson ses sœurs.

— Je veux dire, se défendit-elle, il pourrait venir dans ma chambre…

Remarquant le regard jaloux que lui jeta Melanie, Melissa s’empressa d’ajouter :

— Ne t’inquiète pas… Pas dans mon lit, mais dans un lit près de la porte… Et il ne me verra pas nue… Je te le garantie !

Elle reprit :

— De plus, nous devons nous assurer de la complicité de nos statues de Saint Christophe qui répondront à la place du prince…

— Et ainsi, murmura d’une voix songeuse Melinda, Jim pourra être avec moi…

— Tout en étant sauf, ajouta Melissa.

Un silence de plusieurs minutes suivit aussitôt.

Melinda s’éclaircit la gorge, puis demanda d’une voix chaleureuse :

— Alors, qui va aller chercher Gabriel ?

Melanie leva sa main droite en faisant cliqueter les bracelets en or à ses poignets et répondit d’une voix assurée :

— Moi !

— On le savait ! commenta Melissa en lui donnant une tape fraternelle sur l’épaule. Vas-y ! Sauve-nous !

Melanie sortit des appartements de son aînée et alla trouver le garde du corps dans un corridor du palais qui menait jusqu’au salon. Il était en discussion avec le prince Jim Clancy, qui s’éloigna dès qu’elle s’approcha d’eux. Les deux hommes discutèrent d’un plan car le garde du corps avait remarqué l’intérêt du prince pour Melinda, ce que les propos encourageants de Daniel lui avaient confirmé. Gabriel proposa à Jim de prendre sa place auprès de l’aînée, pour sauver son honneur. Le prince ne refusa pas son aide.

La princesse aborda le géant d’un air gêné, légèrement rougissante malgré elle :

— Monsieur… Monsieur le Major général Gabriel Lawrence…

La regardant d’un air chaleureux, l’interpellé pensa C’est Melanie… Sans l’ombre d’un doute ! Depuis des années que je travaille pour la famille royale, j’ai fini par saisir les subtiles différences entre Melissa, Melanie et Melinda… Mais bon ! Comme Melanie est adorable… En espérant bien que je la marierai un jour…

Il s’éclaircit la gorge pour faire bonne mine, s’inclina respectueusement puis demanda d’un air chaleureux, en faisant un mouvement rotatif des mains :

— Que voulez-vous, Votre Altesse la princesse Melanie Gordon ?

— Que vous venez… dans les appartements de Melissa…

— Pourquoi ? demanda-t-il, les sourcils levés et en agitant les mains.

Elle regarda rapidement à gauche et à droite, pour s’assurer qu’aucun serviteur n’était près d’eux, puis elle murmura :

— En raison de ce que mon père a dit…

Pourquoi ? Les princesses veulent aussi éviter que Jim Clancy dorme avec Melissa ? Au moins, on tombera vite d’accord sur notre plan d’action ! pensa-t-il, lueur de joie dans ses yeux noirs.

Gabriel fit un salut militaire puis répondit simplement :

— Je vous suis !

La princesse et le garde du corps se rendirent d’un pas rapide dans les appartements de l’aînée, où les deux autres les attendaient avec impatience et inquiétude.

Gabriel les salua respectueusement puis demanda : 

— Vos Altesses Royales, je suis venu à la demande de la princesse Melanie…

— Monsieur Gabriel Lawrence, veuillez vous asseoir sur cette chaise, dit Melissa d’une voix douce, en lui désignant d’un geste de la main une chaise rembourrée en chêne recouverte de broderies d’or.

Il s’assit sur la chaise et regarda les trois princesses, en attendant que l’une prenne la parole.

L’aînée, avec son plus beau sourire et sa voix la plus chaleureuse, reprit :

— Nous vous avons convoqué à cette réunion secrète…

Elle ajouta à voix basse :

— Nous comptons sur votre discrétion pour ne rien divulguer à nos parents…

— Ne vous inquiétez pas, Votre Altesse, je n’en soufflerai mot, promis ! dit Gabriel, la main droite sur sa poitrine.

— Très bien….., murmura Melanie.

— Et bien, reprit Melissa d’un air sérieux, les mains sur la table, le but de cette réunion est simplement de savoir si vous accepterez de sauver le prince Jim Clancy d’un déshonneur…

— Vous dites cela au sujet du fait que Son Altesse Thomas…, demanda le garde, les mains jointes sur la table.

— C’est correct ! Coupez court sur les formalités en entretien privé ! intervint Melinda en agitant les mains.

— Bon, d’accord, reprit Gabriel. Vous dites cela au sujet de ce qu’a dit votre père tout à l’heure, que le prince invité passera la nuit dans la chambre de Melissa…

— Exactement, confirmèrent les trois princesses à l’unisson.

— Et comme il ne m’intéresse pas du tout, continua l’aînée, car j’ai un autre homme qui est cher à mon cœur… C’est pourquoi, mes sœurs et moi, nous avons convenu que vous prendrez la place du prince auprès de moi… Évidemment, sans aucun contact entre nous… J’ai demandé à des serviteurs de préparer un autre lit près de la porte de ma chambre.

— Mais, êtes-vous certaines que votre père ne remarquera pas la substitution ? Je n’ai pas la même voix que Jim Clancy…, s’inquiéta le géant en s’agitant sur sa chaise.

— Ne vous en faites pas pour ça, répliqua-t-elle. Ce sera la statue de Saint Christophe qui répondra à chaque fois… Elle peut imiter n’importe quelle voix humaine à la perfection…

— Merci, pour toutes les précautions, murmura-t-il.

— Alors, acceptez-vous de nous aider ? demanda Melissa en le regardant droit dans les yeux son interlocuteur.

— Oui, répondit-il sans hésiter. C’était, par ailleurs, la même idée que j’ai proposé tout à l’heure à Jim… Car j’ai eu le droit à ses confidences…

— Et alors ? s’exclamèrent Melissa, Melanie et Melinda d’une seule voix.

— Il m’a avoué qu’il aime Melinda, lâcha dans un souffle Gabriel.

La benjamine, gênée, baissa la tête, pour fixer les bagues en or sur ses doigts élégants. Les seuls doigts vierges de bague étaient ses annulaires et ses pouces. Elle pensa, les larmes aux yeux, Que le Seigneur soit loué, qu’est-ce que je suis comblée ! 

Après un silence de quelques minutes, Gabriel toussota puis dit :

— Maintenant que nous avons convenu d’un plan pour sauver l’honneur de Jim Clancy, c’est parfait ! Mais voici les points essentiels…

En énumérant une liste imaginaire avec ses doigts, il continua : 

— Ce soir, je suis dans la chambre… ou plutôt, le lit dans la chambre… de Melissa… 

Gabriel pensa Même si j’aurai préféré la passer avec Melanie, mais bon… Je t’en prie, Mel, ne sois pas jalouse…

Il poursuivit :

— Et je peux dormir tranquillement, puisque la statue de Saint Christophe répondra à chaque appel de votre père. Ainsi, Jim sera sauvé… Puis un peu avant l’aube, je reviens dans ma chambre pour ne pas éveiller les soupçons de vos parents… C’est ça… Je n’ai rien oublié ?

Les princesses s’entre-observèrent puis approuvèrent ses propos. Chacun revint dans ses appartements, comme si rien ne s’était passé(11)


Le soir, les trois princesses étaient dans leur chambre à coucher. Gabriel arriva dans celle de l’aînée. Cette dernière, auparavant, parla avec la statue du saint :

— Toutes les heures, à partir de neuf heures jusqu’à ce qu’il sonne trois heures, mon père va venir appeler ; alors tu lui répondras à la place du prince Jim Clancy.

La statue de Saint Christophe hocha d’abord vivement la tête, puis continua de plus en plus lentement jusqu’à l’immobilité(12).

Et le garde du corps, comme convenu, s’endormit dans le lit le plus près de la porte, après avoir pensé à sa chère Melanie.

Jim, lui, frappa doucement à la porte de la chambre de Melinda, qui le reçut aussitôt. Ils passèrent leur nuit enlacés, comme des jeunes amoureux.


Le lendemain, dans la grand-salle du trône, en la seule présence de sa femme, de ses filles et de son garde du corps, le roi Thomas Gordon dit au jeune homme :

— Votre Altesse Jim Clancy, vous avez bien fait ce qu’il fallait ; mais je ne peux pas vous donner ma fille Melissa : il faut d’abord que vous veillez une nuit chez ma seconde fille, Melanie…

— Quoi ? s’écrièrent à l’unisson les trois princesses.

Le prince, étonné, pensa : Ai-je bien entendu ? Après avoir passé une nuit (bon d’accord, entre guillemets) avec l’aînée, le roi voudrait que je passe la nuit suivante avec sa fille cadette… Et quoi après ? La troisième nuit avec Melinda ? C’est de la promiscuité alors ! Ah, mon Dieu ! Sauve-moi d’une telle situation !

Le roi Thomas Gordon intima d’un geste de main le silence à ses filles, puis reprit :

— Et je verrai alors si je peux vous donner l’aînée, Melissa, comme épouse…

— C’est vraiment indigne d’un prince ! D’être un coureur de jupons ! hurla Melinda, verte de jalousie(13).

— S’il vous plaît ! dit d’un ton sévère le roi. Si vous n’êtes pas capables d’écouter une discussion sérieuse entre adultes, je vous prie, les princesses, de sortir de la salle !

Gabriel s’approcha des trois filles de Thomas pour leur répéter de quitter tranquillement la grand-salle. Elles sortirent sans dire un mot de plus. Elles étaient seulement étonnées et surprises de la décision de leur père.

Le vieux, il est tombé sur la tête ou quoi ? À moins qu’il n’ait bu un verre de trop ? Et comment mère ne dit rien ? pensèrent les trois princesses, quelque peu offusquées de la manière dont leur père les traitait.

Le roi, une fois que ses filles sortirent de la salle, soupira et se retourna vers Jim en balbutiant :

— Excusez-moi, Votre Altesse Jim Clancy, de cette interruption…

L’interpellé murmura, sourire forcé au visage :

— Ce n’est pas grave… Je vous écoute, Votre Altesse Royale Thomas Gordon…

— Et bien, qu’est-ce que je disais ? reprit le roi, mine pensive, les mains appuyées sur les accoudoirs de son trône.

— Ah, oui ! s’exclama-t-il en levant son index droit en l’air. 

Il continua d’un air sérieux : 

— Je disais que vous veillerez ce soir dans la chambre de ma fille Melanie. Et je viendrai vous appeler toutes les heures et vous me répondrez à chaque appel, car si j’appelle une fois sans que vous me répondez, votre sang devra être versé pour moi.

— Oui, ne vous inquiétez pas, je ne faillirai pas à la tâche.

Le prince s’inclina respectueusement et sortit de la salle. 


Gabriel le rejoignit quelques minutes plus tard. Le garde du corps dit : 

— Ne vous inquiétez pas, Votre Altesse royale Jim Clancy, je propose de faire comme hier.

Il fit un clin d’œil complice puis ajouta d’une voix songeuse : 

— Avec Melanie, il me serait plus simple de passer la nuit…

J’en profiterai peut-être pour commencer un petit jeu de séduction, pensa-t-il avec un petit sourire au coin des lèvres.

— Merci beaucoup, Gabriel ! répliqua le prince d’une voix enjouée.

Ainsi, je pourrais passer une autre nuit avec ma Melinda, pensa-t-il, rassuré, les yeux brillants de joie.

Puis les deux hommes se quittèrent. Le garde du corps en avertit aussitôt les princesses, qui approuvèrent son plan.


Le soir, Gabriel et Melanie gagnèrent alors la chambre à coucher, où il y avait un Saint Christophe en pierre encore plus grand que le premier, et la princesse lui dit :

— Quand appellera mon père, tu répondras, toi, à la place du prince Jim Clancy.

Le grand Saint Christophe approuva violemment de la tête, puis de moins en moins fort jusqu’à ce qu’il eût repris son immobilité rigide. Le garde fit une tentative de séduction dans la chambre, mais la princesse lui rappela qu’il devait veiller ; au moins, au cours de leur discussion passionnée, Gabriel parvint à connaître le nom du bien-aimé de Melissa ; il se coucha sur le seuil de la porte, mit son bras sous sa tête et s’endormit.

Jim Clancy, lui, passa encore une nuit dans les bras de Melinda.


Le lendemain matin, en présence de sa femme, de ses filles et de son garde du corps, le roi Thomas Gordon dit au prince :

— Vous avez certes bien fait ce qu’il y avait à faire, mais…

Les trois princesses, en soupirant d’un air exaspéré, pensèrent en espérant que papa n’aura pas encore une de ses idées de génie !

Le roi continua, mine sérieuse, Jim, assis en face de lui sur une chaise en bois de noyer plaquée or :

— … je ne peux quand même pas vous donner ma fille…

Melinda, les yeux écarquillés de surprise, pensa : J’espère alors qu’il mariera Jim avec moi… Je serai jalouse s’il le serait avec Melissa ou Melanie !

Jim pensa, perplexe : qu’est-ce qui est arrivé à Son Altesse Royale ? J’espère pas de mauvaise surprise…

— … il faut encore que vous veillez chez ma fille cadette, ma Melinda, et je verrai alors si vous pouvez avoir ma seconde fille comme épouse…

Le prince fronça des sourcils et protesta : 

— Excusez-moi, Votre Altesse Royale Thomas Gordon, mais il me semble que, hier, vous m’avez promise votre fille aînée… Et maintenant vous me promettez votre seconde fille… 

— N’ai-je pas le droit de changer d’idée ?

— Pas du tout… C’est seulement que je ne peux pas marier vos deux filles ! Je ne suis pas polygame ! Je ne marierai qu’une seule de vos filles ! Pas deux, ni trois, mais une !

Melinda, les yeux brillants de joie, pensa Me voilà rassurée ! Mon Jim n’est pas un coureur de jupons ! Il est exclusivement le mien !

— Merci de la remarque ! répliqua Thomas Gordon, froissé, en le foudroyant du regard.

Le roi pensa Zut ! J’aurai  dû prendre un verre de moins hier soir ! Peut-être que Beth avait raison… Avec le temps, on dirait que je supporte de moins en moins l’alcool…

Elizabeth leva les sourcils d’étonnement. Sérieux, Tom, tu es tombé sur la tête ou quoi ? Tu devras moins boire… Ne bois pas si ça te nuit…

Un silence s’installa pendant plusieurs minutes.

Le roi s’éclaircit la gorge puis reprit d’un air sérieux, en fixant le prince de son regard glacial :

— Votre Altesse Royale Jim Clancy, mariez bien l’une de mes filles et c’est tout… Dans tous les cas, vous devez veiller la chambre de ma benjamine aussi avant de vous décider à marier l’une de mes filles. Et je viendrai moi-même toutes les heures, et quand j’appellerai, répondez-moi ; si je vous appelle sans que vous me répondez, votre sang devra être versé pour moi.

Jim approuva silencieusement puis ravala sa salive en pensant Ça va ! J’ai compris ! Le vieux roi veut un gendre à la hauteur de ses attentes ! En espérant ne pas décevoir ce grincheux !

Il s’inclina respectueusement puis sortit de la salle.


Le soir, le jeune prince et la plus jeune princesse allèrent ensemble dans sa chambre, et là, il y avait un Saint Christophe bien plus grand et bien plus haut que les deux autres. Melinda Gordon lui dit :

— Quand mon père appellera, tu répondras, toi.

Alors le grand et haut Saint Christophe de pierre approuva de la tête et la remua encore au moins une demi-heure avant qu’elle eût retrouvé son immobilité de statue. Et le prince passa un certain temps dans la chambre de sa bien-aimée puis se coucha sur le seuil et s’endormit. Gabriel, lui, profita de la nuit noire pour se glisser dans la chambre de Melanie ; le maréchal Kevin McCall, ayant été informé au courant de la journée par le garde du corps, rejoignit Melissa dans sa chambre, à la joie de celle-ci.


Le lendemain, Thomas Gordon, avec la seule présence de sa femme et ses filles, dit à Jim Clancy :

— Vous avez certes bien veillé, mais je ne peux encore vous donner aucune de mes filles…

Interloquées, Melissa, Melanie et Melinda s’exclamèrent à l’unisson : 

— Quoi ? Mais c’est de la moquerie !

Elizabeth serra la main droite de son mari et murmura :

— Vous ne trouvez pas, Votre Altesse, que Jim Clancy a bien fait ses preuves ? Trois nuits à ne pas dormir… N’avez-vous pas assez testé son endurance ?

Il tourna sa tête vers elles et ajouta d’un ton sévère : 

— Avant de poser une question ou de dire un commentaire, laissez-moi terminer.

Les trois femmes soupirèrent à l’unisson puis se turent.

Le roi ramena son attention vers le prince et poursuivit :

— Je possède une grande forêt…

Jim, sans sourciller, pensa On dirait une épreuve définitive pour prouver ma valeur… Qu’est-ce que ce vieux grincheux me réserve ?

Thomas continua, d’un air toujours sérieux :

— … et si vous me l’abattez entièrement entre six heures du matin et six heures du soir, j’y réfléchirai.

Il lui donna une hache de verre, un coin de verre et une cognée de verre. Mais quand le prince Jim Clancy fut à la forêt, au premier coup de hache se cassa en morceaux ; il enfonça son coin dans la fente, mais au premier coup de cognée dessus, le coin s’était brisé en miettes et la cognée en mille éclats. Attristé, il s’assit au pied d’un arbre et réfléchit aux moyens pour continuer la tâche imposée. Comment puis-je continuer ? pensa-t-il. Je n’ai pas d’autres outils avec moi… À moins que j’en achète de nouveaux dans la ville ? C’est une bonne idée ! 

Content de lui-même, il courut à la ville la plus proche avec un sac de pièces d’or pour acheter une nouvelle hache. Pendant ce temps-là, l’esprit errant qu’était devenu son frère Daniel apparut devant Gabriel, qui se trouvait à l’entrée du palais royal. Étonné, le passeur d’âmes le questionna du regard. 

Daniel répondit d’un ton assuré : 

— Mon frère est parti en ville acheter une nouvelle hache, car celle que votre roi lui a donné s’est cassée…

— Au moins, Jim est débrouillard, commenta son interlocuteur.

— Oui… Mais…

Le fantôme continua d’une voix inquiète, le front plissé, les mains dans les poches de son pantalon : 

— Je me demande si votre roi serait assez perfide pour interdire aux marchands de vendre les outils nécessaires à mon frère ?

— C’est en effet une bonne question, murmura Gabriel en se grattant le menton.

C’est vrai qu’on peut s’attendre à tout de Son Altesse Thomas Gordon, pensa-t-il.

— Où est Jim ? demanda le garde.

— Lorsque je l’ai quitté, il était au marché principal de votre ville.

— Merci ! Je m’y rends de ce pas !

Puis Gabriel, qui connaissait les moindres quartiers de la ville, se rendit sans plus tarder. Il arriva au moment où le prince négociait avec un marchand une belle hache en bois.

Le passeur d’âmes l’apostropha :

— Votre Altesse Royale Jim Clancy !

Étonné, l’interpellé se retourna et le salua puis s’exclama :

— Major général Gabriel Lawrence ! Vous venez à point nommé ! Voilà un certain temps que je voudrais bien acheter une nouvelle hache, mais ce marchand refuse de me la vendre, sous prétexte que…

— Et quoi alors ? s’exclama Gabriel. Vous pensez que je vais arrêter cet homme parce qu’il ne veut pas vendre une hache ? Mais c’est vraiment ridicule !

— Merci du commentaire ! marmonna Jim d’un ton bourru.

Le garde du corps du roi s’avança vers lui et murmura :

— Tous mes respects, Votre Altesse, mais n’avez-vous pas penser qu’il soit possible que notre roi, Son Altesse Royale Thomas Gordon, aurait pu interdire aux marchands de vendre des haches le temps que vous faites cette tâche ?

Mine pensive, le prince répliqua :

— À vrai dire, je n’y avais pas pensé… Mais maintenant que vous me le dites… Ça fait du sens…

Il soupira, exaspéré et s’éloigna du marchand, suivi par Gabriel. Ce dernier lui sourit gentiment puis ajouta :

— C’était votre frère qui m’avait fait réaliser, comment dire, la méchanceté de notre roi… De sorte qu’il n’y a rien à faire… Je le connais bien, mais un tel coup de sa part me surprend…  J’étais sûr qu’il serait content de marier ses filles à des gentilshommes…

— Merci de me le dire maintenant, maugréa Jim. Vous auriez pu me le dire plus tôt !

En joignant ses mains devant lui, le géant murmura : 

— Je suis vraiment désolé…

— Alors, qu’est-ce que je peux faire ? Je ne vais quand même pas couper les arbres avec mes dents ! Je ne suis pas un sorcier(14) !

— Ne vous inquiétez pas, le rassura Gabriel, avec son sourire le plus aimable. Je ne doute pas du tout… À mes yeux, vous n’êtes qu’un prince, et non un sorcier…

Il fit une courte pause puis reprit d’un air enjoué :

— Bien que votre situation semble désespérée, ne vous laissez pas envahir par la tristesse de la fatalité ! Votre bien-aimée pourra vous aider !

Jim fronça des sourcils en pensant Comment une femme fragile comme Melinda pourra m’aider ? Elle ne sait clairement pas manier une hache !

Gabriel s’empressa de préciser : 

— Je sais que les princesses ont un mouchoir magique qui leur permet d’appeler des gnomes travailleurs qui réalisent tous leurs désirs.

— Merci du détail, murmura Jim, ému. 

Il poursuivit d’une voix songeuse :

— Dans ce cas, la seule qui me reste à faire est d’attendre l’arrivée de Melinda…

— Je l’espère pour vous, Votre Altesse, répliqua le garde du corps. Moi, je vous laisse, je dois revenir à mon poste !

— Bonne journée à vous !

— Pareillement !

Et les deux hommes se séparèrent, chacun allant dans une direction différente : Jim revint dans la forêt et s’assit au pied d’un chêne centenaire en pensant à sa chère Melinda ; Gabriel, lui, revint à son poste devant la porte du palais pour surveiller les allées et venues de ceux qui passaient(15).


À midi, le roi Thomas Gordon dit à ses filles :

— Il faut que l’une de vous aille lui porter quelque chose à manger. 

Melissa répondit :

— Je ne veux pas lui porter, car je ne suis pas la dernière chez laquelle il a veillé.

Melanie répondit à son tour :

— Je trouverais en effet logique que ce soit la dernière chez laquelle le prince Jim Clancy a veillé.

— Je suis tout à fait d’accord ! s’exclama Melinda(16).

Et la plus jeune des filles du roi s’en alla porter quelque chose à manger à Jim. En arrivant dans la forêt, elle lui demanda d’une voix douce :

— Alors, Votre Altesse Royale Jim Clancy, comment allez-vous ?

— Hélas ! s’exclama-t-il d’un air désespéré en faisant un geste des bras vers les arbres, cela va tout à fait mal. La hache, le coin et la cognée que votre père, Son Altesse Royale Thomas Gordon, m’a donné sont brisés et je ne parviens pas à me procurer une nouvelle hache…

— Pourquoi ? demanda la princesse, les sourcils levés.

— Parce que, selon ce que le Major général Gabriel Lawrence m’a dit tout à l’heure, il semblerait que votre père a interdit aux marchands de me vendre une hache…

— Ne vous inquiétez pas, il y a toujours une solution à tout problème…

— Si vous le dites !

Il fit une courte pause, puis reprit d’un ton pensif : 

— D’ailleurs, Le Major général m’a mentionné que vous avez un mouchoir vous permettant d’appeler des gnomes travailleurs qui vous obéissent au doigt et à l’œil. Êtes-vous vraiment certaine qu’ils pourront nous aider ?

Melinda répondit par un petit sourire, ce sourire que Jim aimait tant, et qui faisait son charme. Ils demeurèrent silencieux pendant plusieurs minutes. 

— Pour l’instant, ne voulez–vous pas vous reposer un peu et manger quelque chose ? dit la brunette en tendant vers lui un panier d’osier. Je vous ai apporté une salade de pieuvres et du pain.

— Merci, c’est gentil, mais j’en suis incapable…

— Pour quelle raison ?

— Parce que je vais bientôt mourir, de sorte que je n’ai pas envie de manger…

— Mais ce n’est pas une raison pour ne pas se nourrir… La salade est vraiment délicieuse ! insista Melinda en sortant un couvert qu’elle plaça devant son bien-aimé. Par ailleurs, mes parents, mes sœurs et moi avons mangé une portion de cette salade ! Elle a été préparée par le chef cuisinier !

— Bon, d’accord, si vous avez mangé la salade de pieuvre, c’est qu’elle doit être excellente… Je sais très bien que vous êtes des fins gourmets…

— Merci du compliment, murmura-t-elle en baissant la tête, gênée.

— Il n’y a pas de quoi, Votre Altesse Royale Melinda Gordon, répliqua-t-il.

Le prince lui fit un baise-main puis la princesse lui servit à manger. Il s’assit à côté d’elle et avala quelques bouchées de la salade de pieuvre.

Lorsque Jim eut assez, Melinda, sourire coquin aux lèvres, murmura : 

— Tu peux te reposer un peu et allonger ta tête sur mes genoux… Je vais te caresser doucement les cheveux et tu verras comment tu vas changer d’humeur.

Il accepta son offre, les yeux brillants de joie, heureux d’être près de sa bien-aimée(17). Au bout d’un petit moment, Jim Clancy dormait ; et quand Melinda Gordon le vit endormi, elle prit son mouchoir, y fit un nœud, et dans le nœud, elle enferma son bouton ; alors elle en frappa trois fois le sol en disant : « Arrivez, travailleurs ! »

Et aussitôt arrivèrent, sortant de partout, des gnomes en grand nombre, qui s’empressèrent de demander à la princesse quel était son désir.

— En l’espace de trois heures, leur dit Melinda d’une voix forte, vous devez abattre toute la grande forêt, couper tout le bois et bien le ranger en stères.

Alors les petits hommes s’en allèrent et appelèrent toute leur parenté à l’aide pour le travail ; tout le monde s’y mit au plus vite et quand les trois heures furent passées, tout était fini et les gnomes revinrent le lui dire. 

La jeune princesse sortit son mouchoir blanc pour en frapper le sol en commandant :

« Travailleurs, rentrez ! »

Et tous les gnomes, à l’instant même, avaient disparu.

Le prince, quand il se réveilla, fut très heureux ; elle lui dit : 

— Je t’avais dit que mes gnomes travailleurs font tout ce que je leur dit.

— Tu es vraiment géniale, Mel !

Et il la souleva du sol pour l’embrasser sur ses lèvres. Puis, il la déposa doucement sur ses pieds(18).

Melinda ajouta : 

— Quand six heures sonneront, tu reviendra au palais.

Il le fit, et le roi lui demanda si la forêt était abattue.

— Oui, dit Jim, les yeux brillants.

— Très bien ! s’exclama Thomas, alors, vous pouvez marier l’une de mes filles !

— C’est seulement Melinda que je prends pour épouse !, affirma-t-il sans hésiter.


Une semaine plus tard, Jim Clancy et Melinda Gordon reçurent la bénédiction nuptiale et ils eurent des noces joyeuses. Seulement, un messager du roi Aiden Clancy et de la reine Faith Clancy arriva et informa le prince Jim qu’il avait une fiancée venue de l’autre bout du monde, une certaine Stephanie de Sydney(19). Le prince renvoya le messager en disant qu’il avait déjà une fiancée, la princesse Melinda Gordon. 

Le lendemain de leur mariage, Daniel Clancy partit dans la Lumière, content que son frère soit en sécurité avec une femme qui l’aime. Une semaine après le mariage de sa benjamine, Melanie avoua à ses parents son amour pour Gabriel Lawrence, qu’elle maria peu après ; de même pour Melissa et Kevin McCall. Tous vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours(20).




—————————


(1) Dans la série Ghost Whisperer, Aiden est le père de Jim Clancy qui n’apparaît que défunt. Seulement, pour la cause du conte, il est vivant.


(2) Changement par rapport au conte, qui indique la seizième année. Nous avons aussi ajouté le frère de Jim dans Ghost Whisperer. Dans le conte, le prince est fils unique.


(3) L’homme qui a entraîné le prince a un nom repris de la série américaine. Gabriel n’est ici qu’un simple passeur d’âmes, bien que dans la série, il est présenté comme l’opposant de Melinda Gordon. C’est pour mieux cadrer avec le conte que nous faisons de lui le messager et le garde du corps de Thomas Gordon. Ce dernier, bien sûr, n’est pas un roi, mais un juge.


(4) Nous reprenons le fait que dans les contes, les frères se ressemblent, qu’ils soient jumeaux ou pas.


(5) Nous avons ajouté la cause du décès de Daniel Clancy, qui n’est aucunement précisée dans Ghost Whisperer


(6) Nous avons inséré ce dialogue, afin que Jim sache où il se trouve. 


(7) Dans le conte, le roi a trois filles, qui ne sont pas du tout nommées. Cependant, nous considérons que Melinda est la fille benjamine de Thomas Gordon, ce qui n’est pas le cas dans Ghost Whisperer, de sorte que nous avons inventé, pour la cause du conte, les prénoms à l’aînée et à la cadette. Melinda, dans la série, est la fille unique de Paul Eastman et d’Elizabeth ; Thomas Gordon n’est que son beau-père. Mais c’est pour la cause du conte que nous avons ainsi modifié sa généalogie.


(8) Nous avons ajouté ces pensées à Jim et à Melinda, pour rendre compte de leur amour réciproque et de leur fidélité inconditionnelle.


(9) Nous respectons la transmission générationnelle du don de Melinda Gordon dans la série américaine.


(10) Dans Ghost Whisperer, Kevin McCall est le petit copain de Melinda Gordon du temps de ses études. Pour la cause du conte, nous considérons qu’il n’y a eu aucune relation entre eux et qu’il est le maréchal de Thomas Gordon.


(11) Nous avons ajouté cette entente entre les princesses et le garde, pour éviter à Jim Clancy d’être out-of-character en étant infidèle à Melinda. Cependant, dans le conte, le prince passe une nuit avec chacune des filles du roi avant de se fiancer avec la benjamine.


(12) Cette formulation est reprise du conte.


(13) Nous avons ajouté les réactions des princesses et de Jim Clancy, par réalisme. À notre avis, il est impossible qu’il n’y ait pas eu de réaction de leur part. Même remarque pour le lendemain.


(14) Dans les contes allemands, les sorcières peuvent mordre du bois avec leurs dents.


(15) Modification par rapport au conte, dans lequel le prince se laissa aller à sa tristesse et pleura. Nous avons ajouté l’action de Jim Clancy et l’intervention de l’esprit errant auprès de Gabriel Lawrence.


(16) Nous avons développé cette partie sous forme de dialogue, partie qui n’est que résumée dans le conte, pour la rendre plus naturelle.


(17) Encore une fois, nous avons développé cette partie du conte sous forme de dialogue.


(18) Nous avons ajouté quelques détails qui ne figurent point dans le conte, par réalisme.


(19) Dans Ghost Whisperer, Stephanie du Connecticut est l’ancienne copine de Jim Clancy. Elle est divorcée et mère monoparentale de deux fils. Elle n’est qu’une avocate de la ville de Danbury. Ce n’est que dans notre réécriture que nous faisons d’elle une princesse de Sydney, qui est la fiancée choisie par les parents du prince, afin qu’elle soit d’une ville lointaine.


(20) Changement considérable par rapport au conte. Dans ce dernier, le prince connut deux autres épreuves, à savoir vider un étang puis couper les ronces sur une montagne et construire un château — évidemment, en sabotant à chaque fois les outils. Mais la plus jeune des princesses aida le prince avec ses gnomes travailleurs. Malgré qu’il ait réussi toutes les épreuves, le roi refusa de marier le prince avec sa benjamine, tant qu’il ne mariera pas les deux aînées. Exaspéré, le prince enleva la princesse et ils prirent la fuite. Le roi puis la reine les poursuivirent, mais sans succès. Les jeunes fiancés s’installèrent alors dans un village. Le prince alla chez sa mère pour chercher un carrosse afin de lui présenter sa fiancée. Sauf que la reine mère fit oublier à son fils son intention première et voulut le marier à une princesse venue de l’autre bout du monde. La vraie fiancée arriva, très inquiète pour le prince. Et finalement, il se maria avec elle.

Nous avons ajouté au sujet du mariage des deux aînées, ce qui est absent du conte allemand. De même pour le départ de Daniel dans la Lumière.


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