Réécriture de contes à la Ghost Whisperer
Chapitre 30 : Carl Loyal et Carl Déloyal
7025 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 07/11/2025 22:58
Voici la référence du conte : « Fernand-Loyal et Fernand-Déloyal », dans Jacob et Wilhelm Grimm, Les contes – Kinder – und Hausmärchen, tome II, texte français de présentation par Armel Guerne, Paris, Éditions Flammarion, 1986 [© 1967], d’après l’édition de 1812, p. 208 à 214.
Il était une fois, un mari et une femme qui n’avaient jamais eu d’enfant, du temps qu’ils étaient riches, mais qui eurent un petit garçon quand ils furent tombés dans la pauvreté. Comme ils ne parvenaient pas à trouver de parrain dans leur village, à cause de leur grande pauvreté, le mari déclara qu’il irait ailleurs en chercher un. Il se mit en route et rencontra un pauvre, qui lui demanda où il allait.
— Je m’en vais essayer de trouver un parrain pour baptiser mon fils, parce que je suis si pauvre que personne ne veut accepter parmi les gens que je connais !
— Pauvre vous êtes et pauvre je suis, dit l’homme. Je veux bien être le parrain. Mais je suis trop pauvre pour donner le moindre cadeau à l’enfant. Rentrez donc et dites à la sage-femme qu’elle porte l’enfant à l’église.
Lorsqu’ils arrivèrent à l’église pour le baptême, le mendiant s’y trouvait déjà, à les attendre, et il donna à l’enfant le nom de Carl Loyal(1). Après la cérémonie, au sortir de l’église, le mendiant leur dit :
— Rentrez chez vous maintenant. Comme je ne peux rien vous donner, vous ne devez rien me donner non plus.
Mais la sage-femme s’approcha de lui et lui remit une clé, en lui disant de la remettre au père, une fois à la maison, pour qu’il la garde jusqu’au moment où son fils serait âgé de dix-huit ans(2). Alors, l’enfant devrait aller sur la lande, où il y aurait un château dont la clef ouvrirait la porte : tout ce qu’il y aurait à l’intérieur du château serait à lui. Ce fut ainsi pour le baptême de l’enfant.
*****
Le garçonnet avait grandi et atteint ses sept ans, quand un jour, s’amusant avec d’autres enfants, il les entendit se vanter des cadeaux, tous plus beaux les uns que les autres, qu’ils avaient reçu de leurs parrains. Mais lui, qui n’avait rien eu, fondit en larmes et revint à la maison, où il dit à son père :
— Est-ce que je n’ai vraiment rien reçu de mon parrain, moi ?
— Mais si, lui répondit son père, il t’a donné une clef ; et quand il y aura un château sur la lande, tu pourras y entrer avec ta clef.
L’enfant y courut, mais la lande n’était que la lande et il n’y vit pas l’ombre du moindre semblant de château. Mais quand il y retourna onze ans plus tard, âgé alors de dix-huit ans, après avoir complété sa formation en techniques policières(3), Carl Loyal y vit bel et bien un château. Sa clef lui en ouvrit la porte et il le visita sans y rien trouver, sauf un jeune cheval blanc. Fou de joie de posséder un tel quadrupède, le jeune homme le monta et galopa chez son père.
— À présent que j’ai un cheval blanc, lui dit-il, je veux aussi voyager !
Rien ne put le retenir et il partit avec ses armes de policier à la ceinture.
*****
En cours de route, le jeune policier vit, par terre, une plume d’oie taillée pour écrire ; et sa première idée fut de la ramasser. Mais Carl Loyal se dit « Bah ! tu peux bien la laisser où elle est ! Où que tu ailles, tu trouveras toujours une plume pour écrire, si tu en demandes une ! » Comme il s’éloignait, voilà qu’une voix lui cria de derrière : « Carl Loyal, emmène-moi avec toi ! » Il se retourna et ne vit personne ; alors il revint sur ses pas et descendit ramasser la plume.
Un peu plus loin, il lui fallait passer à gué une rivière, et comme il arrivait au bord, il y avait là un petit poisson sur le sec, qui ouvrait une large bouche en suffocant. « Attends, mon petit poisson, je vais te remettre à l’eau ! » lui dit-il. Il sauta à terre, prit le petit poisson par la queue, et hop ! il le rejeta à l’eau. Le poisson sortit sa petite tête hors de l’eau pour lui dire :
— Tu m’as secouru dans le besoin, alors moi je vais te donner un pipeau ; et si jamais tu es dans le besoin, tu n’auras qu’à souffler dedans et je viendrai à ton secours ; et si jamais il t’arriverait de perdre quelque chose dans l’eau, souffle dans ton pipeau et je te rendrai ce que tu auras perdu.
Sa petite flûte en poche, le jeune policier chevaucha plus loin et vit venir à sa rencontre un jeune gaillard vêtu d’un uniforme militaire(4) qui engagea la conversation et qui l’interrogea sur sa destination.
— Oh ! je ne vais qu’au prochain bourg !
L’autre, Carl Déloyal, lui demanda :
— Monsieur, comment vous vous appelez ?
— Carl Neely, répondit Carl Loyal.
— Tiens, mais alors nous avons presque le même nom : je me nomme Carl Neeley(5).
Et ils descendirent tous deux ensemble dans la prochaine auberge de la petite ville de Grandview(6). Le grave, c’était que ce Carl Déloyal savait tout ce que l’autre Carl pensait et voulait faire, et cela parce qu’il pratiquait diverses sortes de sorcelleries et autres maléfices.
Or, dans cette auberge, il y avait une jeune servante très jolie, prénommée Meredith(7), pure de traits et gracieuse de corps, qui s’était éprise de Carl Loyal : elle l’avait aimé tout de suite, parce qu’il était fort joli homme, lui de même. Elle lui demanda :
— Mon cher Monsieur, d’où venez-vous et où allez-vous ?
— Je viens du village près de Brookside(8), répondit-il. Et je veux voir un peu du pays, sans aucun but précis.
— Pourquoi ne pas rester un peu sur place ? À Grandview, nous avons un magnifique parc, un monument commémoratif, un café, une boutique d’antiquités, The Same It Never Was Antiques, cette auberge-ci et un restaurant(9)… De plus, vous trouverez sans doute un emploi à la cour du roi Alexander Milio(10), qui serait content de vous avoir comme serviteur ou comme piqueur. Vous pourrez bien essayer de vous engager.
En remarquant son uniforme de policier, elle ajouta :
— À moins que vous préférez exercer un métier plus modeste dans notre ville. Libre à vous de jeter un coup d’œil aux diverses offres d’emplois.
— Je pourrai bien m’essayer de m’engager au service de votre roi, en attendant de s’assurer un emploi de détective de police à temps plein(11). Dans ce cas, je me présenterai moi-même auprès de Sa Majesté Alexander Milio pour offrir mes services(12).
— Oh ! mais cela, je peux bien le faire ! s’exclama Meredith.
Après son quart de travail, la jeune femme se rendit immédiatement chez le roi pour lui dire qu’elle connaissait quelqu’un de très bien, un homme charmant qu’il pourrait prendre à son service.
Alexander Milio s’en montra content et le fit venir, lui disant qu’il le prendrait pour valet ; mais Carl Loyal préférait être piqueur pour ne pas quitter son cheval, et le roi l’engagea comme piqueur.
Lorsqu’il apprit la chose, Carl Déloyal se plaignit à la servante :
— Alors, Vous vous occupez de lui et vous ne faites rien pour moi ?
— Oh ! répondit-elle bien vite, je ferai volontiers la même chose pour vous !
Mais c’était uniquement pour ne pas l’indisposer contre elle, car elle pensait Celui-là, il vaut mieux se le concilier et l’avoir comme ami, parce qu’on ne sait jamais ; il ne m’inspire pas confiance !
Meredith retourna donc le recommander au roi comme serviteur, et le roi l’engagea comme valet.
*****
Entre-temps, Carl Loyal trouva un emploi à temps partiel comme inspecteur de police à Grandview. Carl Déloyal, lui, trouva un emploi dans l’armée du roi. Voilà les deux Carl en situation de double emploi, mais chacun s’arrange pour ne pas avoir un conflit d’horaire(13). Avec le temps, l’inspecteur de police fit la connaissance de quelques ambulanciers, policiers et pompiers de la ville. C’était ainsi qu’il était l’ami de Jim Clancy, un ambulancier marié à Melinda Gordon, une passeuse d’âmes propriétaire de la boutique d’antiquités de la petite ville(14).
*****
Chaque matin, quand le valet venait habiller son maître, Sa Majesté Alexander Milio se plaignait : « Ah ! Si je pouvais avoir ma bien-aimée avec moi ! Que n’est-elle ici, celle que j’aime ! »
Et comme Carl Déloyal ne voulait que du mal à l’autre Carl, un beau matin, après avoir de nouveau entendu les jérémiades du roi, il en profite pour lui dire :
— Mais vous avez un piqueur, Majesté ! Vous n’avez qu’à l’envoyer pour la chercher ; et s’il ne vous la ramène pas, que sa tête roule à vos pieds !
Le roi murmure :
— Ce conseil est judicieux… Intéressant(15)…
Il fit appeler Carl Loyal et lui apprit qu’il y avait, à tel et tel endroit du monde, une princesse qu’il aimait, une certaine Cassandra(16).
« Vous irez l’enlevez, sinon vous mourrez ! » lui ordonna-t-il.
Carl Loyal gagna l’écurie où était son cheval, et il se lamenta(17) :
— Pauvre de moi ! Malheureux que je suis ! Quel destin !
— Carl Loyal, qu’as-tu à te lamenter(18) ? fit une voix derrière lui.
Il se retourna, ne vit personne et se désola plus que jamais :
— Oh ! Mon cher cheval blanc, quel malheur ! Il faut que nous nous séparions, parce que je vais mourir ! Adieu…
— Carl Loyal, pourquoi te lamentes-tu ? demanda à nouveau la voix.
Et c’est alors seulement qu’il se rendit compte que c’était son cheval blanc, et nul autre, qui lui posait la question.
— Comment ? C’est toi qui disais cela, mon cher petit cheval ? Tu sais parler ? s’exclama-t-il d’abord, les sourcils levés d’étonnement.
Il fit un geste vers la bête, puis ajouta :
— Il faut que j’aille là et là, que j’enlève et ramène la fiancée du roi, la princesse Cassandra. Mais comment veux-tu que je fasse cela ?
— Retourne retrouver le roi, répondit le cheval blanc, et dis-lui que s’il veut te donner ce que tu attends de lui, tu lui ramèneras sa bien-aimée. Mais il te faut un navire entièrement chargé de viande, et un autre navire entièrement chargé de pain pour y parvenir ; car tu auras affaire à de terribles géants sur la mer, et si tu n’as pas de viande à leur donner, c’est toi qu’ils dévoreront ; et il y aura aussi de féroces animaux pour t’arracher les yeux à coups de bec, si tu n’as pas de pain à leur donner.
*****
Le roi mit tous les bouchers du royaume à l’abattage de la viande et tous les boulangers du royaume à la cuisson du pain jusqu’au chargement complet de chaque navire. Quand ils furent prêts, le cheval blanc dit à Carl Loyal :
— Maintenant, monte en selle et conduis-moi sur le bateau. Lorsque les géants arriveront, tu diras : « Mes chers gentils géants, tout doux, tout doux ! J’ai bien pensé à vous et j’ai à bord quelque chose pour vous ». Lorsque ensuite viendront les oiseaux, de nouveau tu diras : « Mes chers petits oiseaux, tout doux, tout doux ! J’ai bien pensé à vous et j’ai à bord quelque chose pour vous ». Alors ils ne te feront pas de mal, et même les géants t’aideront lorsque tu parviendras au château. Et quand tu y entreras, tu te feras accompagner par quelques géants, car la princesse y sera couchée et dormira ; toi, tu ne dois pas la réveiller, mais les géants l’emporteront dans son lit pour revenir la déposer sur le bateau.
*****
Tout se passa exactement comme l’avait dit le cheval blanc : Carl Loyal donna aux géants et aux oiseaux ce qu’il avait pour eux, et les géants amadoués lui prêtèrent main forte, portèrent la princesse endormie de son château sur le bateau, et de là jusque devant le roi. Mais quand Cassandra se trouva en présence du roi, elle déclara ne pouvoir vivre chez lui, parce qu’elle avait besoin de ses écrits, restés là-bas dans son château. Sur l’instigation de Carl Déloyal, Carl Loyal dut revenir devant le roi Alexander Milio qui lui signifia de partir à nouveau à la recherche de ces papiers, sous peine de mort.
Désespéré, il s’en revint à l’écurie auprès du cheval blanc :
— Ô mon cher petit cheval, voilà qu’il me faut refaire le voyage à présent ! Comment vais-je y parvenir ?
Le cheval blanc lui dit qu’on devait de nouveau lui faire le chargement des navires, et tout alla aussi bien que la première fois, quand les géants et les oiseaux furent gavés. En approchant du château, le cheval blanc lui dit qu’il devait entrer et qu’il trouverait les écrits sur la table, dans la chambre de la princesse. Carl y alla, les trouva sans difficulté et les emporta. Mais quand ils furent au large, il laissa échapper sa plume qui tomba à l’eau, et son cheval dut lui avouer qu'il ne pouvait rien pour lui en pareille occurrence. Carl Loyal tira son pipeau et se mit à en jouer ; alors le poisson arriva, tenant dans sa gueule la plume d’oie, qu’il lui restitua. Il put alors rapporter les écrits au château, où le mariage avait été célébré durant son voyage.
La reine Cassandra, qui n’aimait pas du tout le roi(19), eût bien aimé, par contre, avoir Carl Loyal comme époux. Celui-ci aimait la jeune servante Meredith. Comme leur amour était parfait, ils se marièrent un mois avant le second départ de Carl Neely pour le château de la reine. Malgré les différentes tentatives de séduction, Carl Loyal refusa d’être avec la reine Cassandra ; elle prit alors Carl Déloyal pour amant(20).
*****
Un jour, devant tous les seigneurs de la cour, la reine Cassandra annonça qu’elle connaissait des tours de magie et qu’elle pouvait, par exemple, décapiter quelqu’un et lui remettre sa tête en place, comme si de rien n’était. Quelqu’un voulait-il essayer ? Il lui fallait un volontaire. Mais il n’y eût personne qui voulût être le premier ; une fois de plus, sur la suggestion de Carl Déloyal, ce fut Carl Loyal qui fut désigné et qui dut se soumettre. Au moment où deux gardes s’avancèrent vers lui, le piqueur du roi prit les jambes à son cou, et comme l’un d’eux le rattrapa, il le maîtrisa sans difficulté et le frappa avec sa matraque de policier. Carl Loyal se retourna vers la foule révoltée et cria d’une voix forte : « Le prochain qui s’approche de moi, je le laisse mort sur place ! C’est clair ? » Ignorant les cris d’indignation des nobles, du roi et de la reine, il sortit du palais. Personne n’osa se lancer à sa poursuite(21).
Une fois la cour calmée, la reine Cassandra dit d’une voix mielleuse, en fixant le roi :
— Votre Majesté Alexander Milio, puisque Carl Loyal refuse, voulez-vous accepter que je fasse la démonstration de mes pouvoirs magiques sur Carl Déloyal ou sur vous ?
Il pensa, inquiet Et si elle mentait ? Je ne peux pas accepter d’être son cobaye… Le plus simple serait que le valet le soit…
Content de son idée, il toussota puis répondit :
— Je propose que le valet Carl Déloyal soit le volontaire.
L’interpellé s’avança devant le trône de la reine. Elle lui coupa la tête, le replaça sur son cou, où elle fut instantanément ressoudée et guérie, avec seulement une petite marque comme un fil rouge sur la peau du cou.
— Comment, tu as appris ces choses, mon enfant ? s’étonna le roi.
Comment n’ai-je pas remarqué que Cassandra était une sorcière ? songea-t-il la mine assombrie. Ah, comme l’amour rend aveugle ! J’ai donc intérêt à ne pas la fâcher… Sinon, je suis fichu !
— Mais oui, dit la reine, je connais les secrets de cet art.
En espérant qu’Alex n’a pas compris que j’ai appris l'art de mon cher Carl Neeley…
— Veux-tu que je le fasse avec toi ? demanda-t-elle d’une voix mielleuse.
— Bien sûr ! dit le roi.
Alors, elle le décapita ; mais quand la tête fut tombée, elle ne la remit pas en place et feignit de ne pas pouvoir y parvenir, comme si c’était la tête qui ne voulait pas se rattacher et se tenir à sa place. Des cris fusaient parmi les gens de la cour et des femmes s’étaient même évanouies dans les bras de leurs époux. Cassandra versa des larmes de crocodile, tandis que le valet du roi affichait une mine triste tout en s’efforçant, avec les gardes du corps, de calmer l’agitation générale. Et quand le roi eut été mis au tombeau, après la période de deuil, la reine Cassandra épousa Carl Déloyal(22).
*****
Devenu roi, Carl Déloyal ne voulait que du mal à l’autre Carl, et trouvait toute occasion pour le faire périr. En tant que piqueur, Carl Loyal devait poursuivre des bêtes sauvages dans la forêt près de Grandview, que le nouveau roi avait ensorcelé ; ou encore conduire les troupeaux de vaches et de bœufs rendus enragés par les maléfices de son ennemi. En tant qu’inspecteur de police, Carl Loyal avait des enquêtes complexes et des criminels à ses trousses, de sorte qu’il faillit plusieurs fois mourir, mais son cheval blanc et une gentille fée volaient à son secours. Par ailleurs, le nouveau roi s’était assuré l’amitié de son supérieur, le chef de la police de Grandview, pour le suivre dans ses moindres pas.
*****
Plusieurs années plus tard, en début du mois de novembre(23).
Bénéficiant de la complicité du supérieur de l’inspecteur, Carl Déloyal avait payé Robert Langowski, un homme connu pour ses malversations qui se présentait sous l’identité de Hunter Clayton, pour pouvoir se marier à Tricia, l’amie d’enfance de Jim Clancy. Il avait ainsi pensé que le fiancé tua Jim, en accusant Carl Neely qui viendrait de toute manière puisque cet événement arrivera lors de son quart de travail. Seulement, personne n’avait prévu que l’esprit errant qu’était Owen Grace fournirait quatre indices afin de révéler à Melinda, Jim et Tricia que celui-ci était un escroc. La vérité dévoilée, l’amie de l’ambulancier annula son mariage. Le fiancé, déçu, se retira dans une cabine près du châlet où devait avoir lieu la fête. Il était armé d’un fusil de chasse, la rage au cœur, fermement décidé à en finir avec Jim. Ce dernier terminait de ranger les dernières chaises louées à l’occasion du mariage. Il remarquait une lumière dans la cabine non loin de là. L’esprit errant, vif comme l’éclair, apparut devant Melinda pour l’avertir que son époux était en danger. Elle composa immédiatement le numéro de Carl Neely.
*****
Au même moment, au Département de police de Grandview.
Carl Loyal était à son bureau de l’inspecteur de police. Il faisait, depuis des années, des quarts de soir, ce que les autres collègues ne voulaient pas. Il était penché sur un rapport d’enquête qu’il avait terminé de rédiger la veille. Tout à coup, le téléphone sur le bureau sonna, brisant le silence de la pièce.
L’inspecteur souleva le combiné et répondit par automatisme :
— Bonsoir, l’inspecteur Carl Neely à l’appareil.
Melinda Gordon, à l’autre bout, répondit d’une voix tremblante, presqu’en pleurant, en tenant de ses deux mains le combiné tellement elle était agitée :
— Carl, Jim est… en danger…
Il pensa, le front plissé d’inquiétude, en espérant que ce ne soit pas mortel…
— Que se passe-t-il ?
— Un homme armé…
Il pensa par automatisme Jim, tiens bon !
— Où ?
— 1010, près du lac Morton, à l’Ouest de Grandview…
Je regarderai rapidement sur une carte et le tour est joué ! pensa pragmatiquement le policier.
— J’arrive au plus vite !
Et chacun raccrocha le téléphone. Sauf que cette conversation n’avait pas échappé à Carl Déloyal. Ce dernier se télétransporta au moyen de son art magique jusqu’à la cabine où se trouvait Robert et Jim, qui se faisaient face, tel que prévu. Vêtu d’un uniforme de policier, le roi rejoignit Melinda, qui accourut aussi devant la cabine. Ils se saluèrent, car la brunette le prit pour son ami inspecteur tellement leur carrure et leur voix étaient similaires. Puis elle ajouta d’une voix tremblante :
— Carl, c’est l’esprit errant qu’est Owen Grace qui m’a dit que Jim est en danger… Et que l’ex-fiancé est armé d’un fusil de chasse… Il a précisé qu’il est ivre…
L’homme confirma silencieusement sa compréhension puis, arme au poing, s’approcha silencieusement d’un arbre et il visa l’épaule de Jim Clancy, faisant éclater la vitre près de laquelle celui-ci se trouvait en se déplaçant pour avoir le fusil de chasse de Hunter Clayton. L’ambulancier, étonné et ressentant une douleur sourde à l’endroit atteint, s’écroula au sol.
La passeuse d’âmes, effrayée, en faisant un mouvement vers la cabine, pensa Oh, Jim ! Non ! Carl Neely l’a… Jim, ne meure pas !
À ce moment, Carl Loyal sortit de son véhicule de fonction et arriva devant la cabine. Surpris de voir son homonyme, il ordonna sévèrement : « Haut les mains ! »
Melinda, perplexe devant la tournure des événements, les yeux embrumés de larmes, se retourna vers lui, Carl Neely aurait un frère jumeau ? Pourtant, il ne me l’a jamais dit…
Carl Déloyal répliqua sèchement :
— On ne parle pas ainsi à moi ! Ayez un peu de respect, serviteur !
L’inspecteur de police se rembrunit en pensant Je le sais bien, mais vous êtes aussi un militaire, Carl Neeley. Je ne l’ai pas oublié ! Et maintenant, vous prétendez être moi ! Ça sent un sale coup… Je suis alors fichu !
La brunette, promenant son regard de l’un à l’autre, le cœur battant la chamade en raison de son inquiétude pour son mari, puis balbutia :
— Carl…
Son ami l’interrompit brusquement :
— Désolé, Melinda, mais ce n’est pas le temps aux questions… Je dois sauver Jim…
Carl Déloyal, dont un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres, murmura :
— Tu ne pourras pas !
Il se dit à lui-même en se frottant les mains de satisfaction tout se passe comme prévu, au final… Carl Neely, vous ne pouvez rien contre moi… N’oubliez pas que vous me devez obéissance…
Le policier songea sans doute que mon méchant homonyme a tiré sur Jim…
De rage face à son impuissance, il serra son arme de fonction qui reposait sagement dans son fourreau. Carl Loyal se ravisa. Je ne dois pas le tuer… Carl, maîtrise-toi ! Garde ton calme ! Ne réagit surtout pas à la provocation voilée…
Il sortit de ses pensées en avançant vers la cabine, tout en ayant à l’œil le Déloyal. Il ne lui faisait quand même pas confiance. L’inspecteur appela des renforts au moyen de son émetteur-récepteur qui arrivèrent immédiatement en précisant qu’il y avait deux hommes armés. Le policier courut, puis ouvrit la porte d’un geste sûr et découvrit son ami qui gisait par terre, l’épaule gauche ensanglantée. Et debout, Hunter Clayton tint un fusil de chasse entre ses mains. Non loin de l’homme armé, une chaise en bois et une petite table sur laquelle trônait une bouteille et un petit verre.
Sans doute de l’alcool… Je demanderai à mes collègues de mesurer son alcoolémie…
Carl Loyal détourna son regard de l’escroc pour observer Jim immobile, mais qui respirait, comme le témoignait le mouvement de sa poitrine. Attristé de l’état de son ami, l’inspecteur pensa Désolé, Jim… Si seulement j'avais été plus rapide…
Il revint au moment présent en sommant à l’homme armé de lâcher le fusil. L’ex-fiancé refusa d’obéir et le policier, aussi rapide qu’il le pouvait, le désarma aisément et appela au moyen de son émetteur-récepteur portatif une ambulance. Carl Loyal sortit de la cabine, en poussant Hunter Clayton devant lui, qu’il tint solidement les poignets. En regardant vers l’arbre sous lequel se trouvait son homonyme, le policier remarqua qu’il n’y était plus.
Il a sans doute disparu dans la forêt, songea-t-il. Mais je dois faire attention au cas où il serait caché derrière un arbre… On ne sait jamais…
Entre-temps, ayant compris qu’il n’avait aucune chance de tuer Carl Loyal et sachant qu’il avait appelé du renfort, le Déloyal se télétransporta au moyen de son art magique dans la station de police, où il faisait courir les rumeurs que Carl Neely était un meurtrier qui avait peut-être intentionnellement visé un homme dans une cabane perdue au fond d’une forêt à l’Ouest de Grandview. Et il revint dans son château royal en pensant Voilà encore quelques minutes et tout est fini… Bon débarras !
*****
Près de la cabine du chalet de Tricia, une ambulance arriva aussitôt et transporta au plus vite le blessé, suivie par la voiture de Melinda, qui était très inquiète pour son époux.
Carl Loyal soupira. Devant lui, le crissement de pneus de la voiture de police le fit sortir de ses tristes pensées. Son collègue, un jeune homme un peu plus petit que lui, l’apostropha :
— Carl, que se passe-t-il ? J’ai entendu que tu aurais tiré sur un homme sans défense.
— John, c’est faux ! se défendit l’interpellé.
Ce doit être encore le Déloyal qui a fait courir des rumeurs sur moi, songea-t-il.
— Pourtant, tu es le seul des nôtres à être là, sur place.
— N’as-tu pas remarqué qu’il y avait un autre Carl qui se faisait passer pour un policier ?
— Non…
Carl Loyal soupira devant l’expression de scepticisme de son collègue.
— Donc, continua John, je dois t’arrêter car tu es suspect… Tu es le seul homme armé… Ainsi, tu te dénonces toi-même ?
L’inspecteur se défendit :
— Non, ce n’est pas moi !
— Alors, pourquoi préciser qu’il y a un autre homme armé ?
— Parce qu’il en avait vraiment un ! J’ai vu un homme, mon homonyme, Carl Neeley, qui était là lorsque je suis arrivé sur les lieux. Je ne sais pas du tout ce qu’il avait fait, mais Jim Clancy était déjà blessé lorsque j’étais arrivé… Et dans la cabine, il y avait Hunter… Robert Langowski, qui était en effet armé d’un fusil de chasse. Par contre, j’ignore lequel des deux hommes avait blessé Jim Clancy…
— Tu dois halluciner, Carl ! Par ailleurs, tu es en train d’accuser Sa Majesté Royale Carl Neeley d’homicide ! C’est terrible ce que tu dis là !
— Je ne l’accuse pas du tout, se défendit l’inspecteur. Je ne fais que rapporter ce que je sais pour t’aider dans ton enquête, John…
— Tu sais très bien que tu es le seul à avoir ce prénom dans le Département de police. Tu dois sérieusement diminuer tes consommations d’alcool, non ?
— Merci de la remarque, fit l’inspecteur d’un ton vexé.
Carl Loyal reprit après une courte pause, le temps de reprendre son calme, en s’accompagnant d’un geste des mains :
— Comme je viens de te le dire, je t’assure que je ne peux pas avoir tiré sur Jim Clancy, mais je ne peux rien conclure au sujet de celui qui a vraiment tiré, si c’était intentionnel ou non…
— C’est sûr qu’il est déjà blessé si tu as visé de loin avant…
— Assez discuté, John ! Es-tu venu pour amener l’homme armé, un certain Robert Langowski qui se présente comme Hunter Clayton ?
— Oui, oui, se rembrunit l’interpellé. Et tu viendras aussi… Ce sont les ordres de notre supérieur.
Résigné, l’honnête policier le suivit et embarqua dans le véhicule, sur l’un des sièges arrières, à la droite de Hunter Clayton. Une fois rendus dans la station de police, les deux hommes subirent un interrogatoire, mais seul l’agent de l’ordre fut déclaré coupable. Carl Loyal songea tristement je n’ai jamais pensé savoir l’audition du côté du suspect. Moi qui préparais les questions à poser…
Une fois revenu chez lui, le policier expliqua à son épouse ce qui s’était passé. Il lui avoua qu’il ne voulait qu’une chose : démissionner et ne plus jamais porter d’arme. Il se sentait impuissant devant sa situation, qui était clairement, à ses yeux, un coup monté par son déloyal homonyme pour l’éliminer(24).
*****
Depuis ce jour, Carl Loyal était très triste et soucieux, fatigué d’être accusé alors qu’il se savait innocent. D’autant plus que le lendemain, il lut dans les journaux que l’ambulancier mourut d’une embolie pulmonaire au cours de la nuit. Sans oublier les ennuis qu’il avait en tant que piqueur du roi. Sa situation était de jour en jour dangereuse et délicate, car, bien qu’il essayait de convaincre ses collègues de son innocence, personne ne le croyait. Tous étaient convaincus, en raison du faux témoignage de Hunter Clayton, payé par Carl Déloyal, et des rumeurs que ce dernier faisait courir, qu’il avait du sang sur les mains. Le pauvre policier donna sa démission à la fin novembre. Son épouse, peu de temps après, perdit aussi son emploi. Elle essaya de discuter avec son époux de quitter Grandview. Il préférait passer son temps avec sa femme, son fils, sa fille et son cheval blanc. Il chevauchait chaque jour son fidèle compagnon à quatre pattes. Un jour qu’il le chevauchait dans la campagne, l’animal lui dit d’aller dans un certain pré, qu’il lui indiqua, et d’en faire trois fois le tour au triple galop. Lorsqu’ils l’eurent fait, le cavalier descendit et le cheval blanc se mit debout sur ses pattes de derrière, et cessa d’être un cheval pour devenir un fils de roi.
Étonné, les yeux s’aggrandirent d’étonnement, Carl Loyal balbutia :
— Mon cher cheval… Tu pouvais parler parce que tu étais un homme métamorphosé en cet animal ?
— Oui, répondit le prince, un jeune brunet richement vêtu. C’était une méchante sorcière qui m’avait ainsi changé, car elle voulait m’épouser de force, mais j’ai refusé. Il a fallu que j’attende d’être chevauché par un honnête homme pour reprendre ma forme humaine.
Il fit une courte pause puis reprit d’une voix douce :
— Monsieur Carl Neely, je sais que vous êtes honnête… Vous méritez bien le surnom que votre parrain vous avait donné, Carl Loyal…
Le prince fit une pause et regarda autour de lui en murmurant :
— J’espère qu’il est encore vivant…
— Pourquoi, Votre Altesse, vous vous inquiétez pour lui ? demanda l’inspecteur, les sourcils levés.
— Il avait été mon fidèle serviteur, répondit-il d’un air nostalgique. De surcroît, il était voyant…
— Ceci expliquerait pourquoi il avait donné à mon père la clé du château…
Carl Loyal s’interrompit lui-même, puis ajouta en fixant son interlocuteur :
— Votre Altesse, est-ce que ce château dont j’avais reçu la clé serait le vôtre ?
Le prince approuva silencieusement.
Un silence s’installa entre les deux hommes. Le prince regarda Carl Loyal dans les yeux. Celui-ci avait l’impression qu’il était lu comme un livre ouvert. Cette impression ne lui faisait pas peur.
Le personnage royal s’éclaircit la gorge puis dit à voix basse :
— Vous devez aussi savoir que la sage-femme qui avait accompagné votre parrain avait été ma nourrice, d’où sa complicité.
— Je comprends très bien… Maintenant, vous pouvez revenir dans votre château.
— Celui où vous m’avez trouvé ? questionna le prince.
— Oui…
En faisant un geste des mains, il s’exclama d’un air sérieux :
— Je vous le laisse ! C’était ma résidence secondaire. Ma principale est dans un autre royaume.
— Merci, mais je ne…
— Ne dites pas ceci ! C’est pour vous récompenser de votre loyauté que je vous donne ce château.
— Mais, protesta Carl Loyal, je ne mérite pas…
— Vous dites ainsi parce que vous êtes humble, mais je vous le laisse, que cela vous plaise ou non. Par ailleurs, ma nourrice avait bien dit que ce que vous pouvez ouvrir avec la clé est à vous.
Le prince fit une courte pause puis reprit d’un air cordial :
— Monsieur, pour votre sécurité, je vous propose de venir dans mon royaume et d’être mon piqueur. Acceptez-vous mon offre ?
Son interlocuteur répondit sans hésiter :
— Merci, Votre Altesse, de me proposer une telle offre, mais je la décline. Je préfère être un inspecteur de police dans votre royaume.
— Sans problème ! fit-il. Dans ce cas, libre à vous de vendre ce château puis de venir, votre famille et vous, dans mon royaume. Je serai très heureux d’avoir un inspecteur aussi fiable et honnête que vous !
— Merci, Votre Altesse, de votre gratitude et de tout ce que vous avez fait pour moi… Mais avant de partir, je voudrais justement prévenir ma Meredith et mes enfants…
— Allez-y… Prenez votre temps… Moi aussi, je dois retrouver les gens de ma cour qui sont dispersés un peu partout dans les villes de Grandview, de Brookside, de Centerville et de Piermont. Mais je vous attendrai ici… Puis nous partirons ensemble…
Puis Carl Loyal revint chez lui et expliqua à son épouse son projet de partir dans le royaume du prince qui avait été son cheval. Elle accepta, contente qu’ils soient en sécurité, loin des mauvaises langues de Grandview. Ils préparaient leurs bagages, vendirent le château et se rendirent dans le pré, où le prince, son serviteur, sa nourrice et d’autres gens richement vêtus les attendaient. Des carrosses étaient prêts et le prince enjoignit Carl Loyal et sa famille à y embarquer. Aussitôt dit, aussitôt fait, le prince et sa suite, formant un cortège de carrosses, se rendirent dans le royaume voisin, après avoir traversé maints champs, forêts, près, villes et villages.
Une fois rendus dans le village, Carl Loyal y trouva une grande maison avec un jardin arrière puis un emploi à temps plein en tant qu’inspecteur de police, tandis que sa femme se rendit à son avis de s’occuper de leurs enfants. Ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours(25).
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(1) Dans le conte, l’enfant s’appelle Fernand-Loyal. Nous avons changé le prénom pour correspondre au prénom du personnage de Carl Neely de la série américaine.
(2) Dans le conte, c’était lorsque l’enfant aurait quatorze ans.
(3) Dans Ghost Whisperer, Carl Neely est un inspecteur de police qui apparaît brièvement dans quelques épisodes des troisième et quatrième saisons. Il est l’ami de Jim Clancy, un ambulancier.
(4) Nous avons ajouté la description de la tenue vestimentaire de Carl Déloyal, absente du conte.
(5) Nous avons inséré cette phrase dans le dialogue, alors qu’elle n’est que rapportée indirectement dans le conte. De plus, nous avons ajouté un nom de famille à Carl Déloyal, qui n’est qu’une variante de Neely.
(6) Grandview est la ville de la série Ghost Whisperer, dans laquelle vit Melinda et ses amis.
(7) Nous avons inventé un prénom à la servante de l’auberge, ce qui est absent dans le conte.
(8) Brookside est l’une des villes voisines de Grandview dans la série américaine. Les autres villes voisines sont Centerville et Piermont.
(9) Ces informations concernant Grandview sont reprises de la série.
(10) Dans la série Ghost Whisperer, Alexander Milio est le maire de Grandview. C’est seulement en raison de la transposition du conte que nous faisons de lui un roi.
(11) Nous avons ajouté cette remarque dans la bouche de Carl Neely pour justifier sa situation de double emploi, afin de respecter à la fois le conte allemand et la série américaine.
(12) Nous avons développé sous forme de dialogue une partie du conte qui est rapportée indirectement.
(13) Ajout par rapport au conte, afin de respecter le métier qu’exerce Carl Neely dans la série américaine. Pour Carl Déloyal, nous lui avons attribué comme second métier d’être militaire, simplement par opposition au policier, afin que les deux portent des armes sur eux.
(14) Ces informations sur les protagonistes de la série américaine sont exactes.
(15) Nous avons inséré ce dialogue, au lieu qu’il soit rapporté indirectement.
(16) Nous avons inventé un prénom à la princesse, pour la cause de la réécriture.
(17) Changement par rapport au conte, dans lequel Fernand-Loyal pleurait et se lamentait. Pour la cause de notre réécriture, nous considérons que Carl Neely est moins émotif et ne pleure pas.
(18) Nous avons modifié la réplique par rapport au conte, dans lequel le cheval dit ce qu’il a à pleurer.
(19) Changement par rapport au conte, dans lequel il est précisé que la reine n’aimait pas le roi car il n’avait pas de nez.
(20) Ajout et entorse par rapport au conte, dans lequel Fernand-Loyal se marie à la reine à la mort du roi à la fin. Quant à Fernand-Déloyal, rien n’est mentionné à son sujet.
(21) Changement considérable par rapport au conte allemand, dans lequel Fernand-Loyal accepte passivement de se faire couper puis replacer la tête. Par réalisme, nous considérons très peu probable que Carl Neely soit si soumis au roi, nous avons profité du fait qu’il est policier pour changer son comportement.
(22) Nous avons repris la formulation du conte, en changeant le nom de Fernand-Loyal par le Déloyal et en ajoutant les pensées du roi et de la reine, par réalisme. D’ailleurs, dans le conte, rien n’est précisé au sujet de l’acquisition de l’art occulte de la reine.
(23) Allusion au sixième épisode de la quatrième saison de Ghost Whisperer, Imaginary Friends — L’Ennemi imaginaire, qui se déroule en novembre 2008.
(24) Résumé de l’événement déterminant pour Jim et Melinda dans l’épisode mentionné. Nous avons décidé que Owen Grace avertit la passeuse d’âmes, qui se trouve alors dans sa boutique d’antiquités, que son époux est en danger avant même qu’il entre dans la cabine. De même pour l’ajout des actions et des pensées de Carl Déloyal et de Carl Loyal.
(25) Nous avons repris la fin du conte, dans lequel Fernand-Loyal, une fois devenu roi, ne voulait chevaucher que son cheval blanc, qui redevient un prince après avoir fait trois fois le tour d’un pré. Nous avons simplement développé la fin, pour faire sens du début du conte. De même pour le déménagement de Carl Neely et de sa famille — que nous avons agrandi avec un fils et une fille. Par ailleurs, nous faisons remarquer qu’aucun indice n’est fourni dans Ghost Whisperer concernant le statut marital de l’inspecteur, hormis d’être le beau-père de Caitlin Mahoney, qui meurt d’anorexie en octobre 2008, d’où la liberté que nous prenons dans cette réécriture.