Love Ineffably

Chapitre 5 : Raison et sentiments

3508 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/12/2023 20:11

I've looked at love from both sides now

From give and take, and still somehow

It's love's illusions I recall

I really don't know love at all

Tears and fears and feeling proud

To say I love you right out loud

Dreams and schemes and circus crowds

I've looked at life that way

Both Sides now, Joni Mitchell



Le libraire angélique se retrouva nez à museau avec un odieux représentant de la race canine : si les Saint-Bernard et les labradors étaient œuvres de Dieu, les chihuahuas et les teckels étaient assurément une création infernale. Le petit chien retroussa ses babines, dévoilant ses crocs fort peu aimables. Sa propriétaire le réprimanda avec l'autorité d'une mère dépassée par sa progéniture, avant de s'excuser auprès de ce qu'elle croyait être qu'un simple libraire.

Aziraphale la sonda, observa les rides creusant ses paupières fatiguées, nota les nombreux poils de chiens accrochés à son manteau de bonne facture mais élimé aux coudes. Humaine sans soucis financiers, décréta l'ange, cependant malheureuse. Son regard s' illumina lorsqu'elle le posa sur les rayonnages débordant de livres. Danger éminent. Les humains férus de littérature étaient les pires car prêts à tout pour le déposséder de sa précieuse collection. Il se devait d'agir vite afin d'éviter la déplaisante litanie de supplications, de menaces et vaines promesses de versements à plusieurs zéros sur son compte en banque.


- Ces livres ne sont pas à vendre.

- Mais, fit la femme un brin décontenancée, c'est une librairie !

- Précisément, c'est ma librairie, répondit-il tout en poussant la cliente qui n'en serait pas une, vers la sortie.


Il s'apprêtait à user d'un petit tour de passe-passe pour la faire fuir - répandre une odeur d'œufs moisis lui semblait une idée tout à fait judicieuse -, lorsque le roquet, outragé par son manque de courtoisie, lui planta ses crocs dans la main. L'ange, surpris par cette attaque, relâcha la femme pour examiner sa peau où perlaient quelques gouttes de sang.


- Je... Je suis... désolée, bredouilla la femme en baissant les yeux. Je...


Ses excuses se perdirent dans un long sanglot. Elle serra son chien contre sa poitrine, comme s'il était la seule chose à laquelle elle pouvait se raccrocher. Aziraphale enveloppa sa main, bien que la blessure se soit déjà résorbée, dans un mouchoir en dentelle, avant de s'approcher d'elle. Les larmes étaient une arme dangereuse car il lui était bien difficile de rester impassible face aux chagrins humains. Lui-même pouvait, parfois, se laisser submerger par la tristesse. Il était le seul ange, à ma connaissance, à éprouver de véritables sentiments et ce, depuis une éternité. Il avait oublié la cause de ses toutes premières larmes, mais il n'avait jamais oublié la sensation que ce premier chagrin lui avait causé.

Je t'ai longtemps pensé insignifiant, Aziraphale, toi dont le pompeux titre d'« ange de la Poterne de l'Ouest » était un sujet de dédain et de moqueries pour les anges d'un rang supérieur. Après tout, il n'y avait qu'une seule porte à garder dans le jardin d'Eden et la mission qui t'avait été confiée aurait dû être d'une simplicité enfantine... Avant le Commencement, tu n'étais pour Moi qu'un Chérubin que rien ne distinguait des autres, excepté ton étrange fascination pour un être céleste un peu trop curieux. J'ai eu tort de te croire dénué de tout intérêt, Aziraphale, car depuis ce jour où tu as « prêté » ton épée à Adam chassé de l'Eden, tu n'as cessé de Me surprendre.

L'ange prit une voix douce, celle qu'il prenait pour s'adresser aux humains désespérés ou dans les rares moments d'intimité partagés avec un certain démon, et invita cette femme perdue à prendre place dans un fauteuil et s'assit face à elle. Aveuglée par son chagrin, elle ne vit pas une tasse remplie de son thé favori apparaître sur le guéridon. Son chien, lui, s'aperçut de ce petit miracle et comprenant qui était le libraire grincheux, changea d'attitude. Il émit une série de jappements serviles, destinés à adoucir la colère de l'être céleste à son encontre. Aziraphale lui adressa un clin d'œil, lui indiquant par ce petit geste qu'il ferait tout son possible pour lui assurer une place de choix Là-Haut, en compagnie de Balto et de Laïka.


Sa propriétaire but une gorgée de la boisson réconfortante et d'une voix hésitante, elle n'avait pas pour habitude de se livrer de la sorte, se confia sur les raisons de sa tristesse. Elle ne souffrait d'aucun problème de santé, son cabinet vétérinaire situé dans la banlieue chic de Londres avait une excellente réputation, elle n'avait aucun ennui avec le fisc ou la justice et sa fille, bien qu'une presque-adolescente, avait certes des lubies étranges mais ne vendait pas de crack dans Hackney. La seule fausse note dans cette partition bien réglée qu'était la vie de Belinda était le manque de considération de son époux.


- Je sais bien que Gordon est débordé en ce moment et qu'il est à la recherche de nouveaux projets, mais je sens qu'il y a autre chose. Et puis, murmura-t-elle en jetant un regard à ses baskets inélégantes, je ne suis plus la charmante demoiselle lisant Raison et sentiments sur son banc.


Elle ponctua sa phrase d'un petit rire quasiment inaudible, se remémorant ce bel après-midi printanier où, échappant à ses études, elle s'était réfugiée à St James's Park afin d'y lire en toute tranquillité. Elle n'avait pas prêté attention au couple d'homosexuels (un grand roux vêtu comme un Robert Smith portant des pantalons trop serrés et un blondinet habillé comme son grand-père, discutant avec animation sur le banc voisin) et s'était plongée dans sa lecture. Elle était rendue à sa scène favorite - celle où le colonel Brandon prend soin de Marianne -, lorsqu'elle avait aperçu ce jeune étudiant en architecture donnant, suprême sacrilège, du pain aux canards. Elle était intervenue pour lui expliquer que les petits pois surgelés étaient une nourriture beaucoup plus appropriée pour les palmipèdes. Il s'était excusé et lui avait souri en lui promettant d'apporter un sachet de petits pois pour se faire pardonner, en échange d'un café. Il n'avait pas plu ce jour sur Londres, pas plus qu'un rossignol ne chanta, mais Belinda, elle, fut persuadée qu'elle ne pourrait plus jamais vivre sans Gordon.


Aziraphale lui prêtait une oreille attentive : les mystères de l'amour, même s'il n'avait jamais osé l'avouer à son acolyte infernal, le fascinaient depuis bien avant le Commencement. Cet amour qui avait condamné Adam et Eve à l'exil et qui, au grand dam d'un certain Diable, avait nécessité la création du Deuxième cercle. L'ange fronça les sourcils en entendant Belinda évoquer à demi-mots, le poids des années venant ternir les éclats de la passion. Il ne parvenait pas à comprendre comment les êtres humains pouvaient en venir à se « désaimer » alors qu'ils ne passaient que très peu de temps ensemble !


- Je suppose que rien n'est éternel, renifla Belinda qui jusqu'à très récemment avait vécu dans l'illusion de l'amour éternel, si bien vendu par les romans sentimentaux.


Aziraphale perçut toute l'amertume contenue dans cette phrase : celle d'une femme comprenant que l'amour qu'elle croyait acquis lui échappait, écrasé par la routine, les non-dits et les ressentiments. Un amour qui pourrait vite se délier, pour ne laisser place qu'à l'indifférence ou au mépris.


- J'ai peut-être quelque chose pour vous, chuchota l'ange en se levant.


Il se dirigea vers le fond de sa librairie. En passant près du rayonnage consacré aux éditions rares des romans de Jane Austen, il ne put s'empêcher de s'y attarder, effleurant les dos faits du cuir le plus délicat. Un frisson lui parcourut l'échine. Aziraphale savait le nombre exact d'ouvrages qu'il possédait et l'évidence ne put que lui sauter aux yeux : « on » lui avait dérobé un exemplaire d'Orgueil et préjugés datant de 1941. Il ne pouvait accuser Crowley d'une telle malice. Il arrivait à ce dernier de désorganiser ses rayonnages en rangeant ses livres dans un classement tout à fait fantaisiste - un jour d'ennui, le démon avait séparé les livres en deux rangs distinguant les auteurs « saints » et les « pécheurs » afin de prouver à son compagnon que la grande majorité de ses écrivains chéris avaient rejoint l'Enfer -, mais jamais il n'aurait osé lui voler un livre !


Personne d'autre que Crowley n'était entré dans sa libraire depuis plus d'une semaine, excepté Gabriel et Belinda. Il n'avait pas laissé cette dernière s'approcher de sa collection, en revanche, l'Archange, avait sans doute fouiné dans ses rayonnages à la recherche de cette pornographie dans laquelle, selon lui, Aziraphale se complaisait. La panique s'empara de l'ange en réalisant quelle édition lui avait été dérobée ! Il en vint à se maudire pour sa propre stupidité, lorsqu'il aperçut la photographie échappée des pages et ayant déjoué la curiosité de Gabriel. Aziraphale se pencha et la ramassa. Il l'observa quelques instants, la caressant de son pouce avant de la ranger dans la poche de son veston. Rassuré par sa trouvaille, il ne put s'empêcher de sourire à la pensée de l'Archange lisant du Jane Austen ... l'image était plus que cocasse et il aurait bien échangé un dîner au Ritz, rien qu'un seul ! pour pouvoir assister à pareille scène.


Il se promit de redoubler de prudence à l'avenir et de trouver une meilleure cachette pour cette photographie qui avait failli leur attirer de sérieux ennuis. Il pourrait la cacher dans le recoin secret de sa libraire, là où il dissimulait les ouvrages qu'il dévorait avec une certaine curiosité teintée de culpabilité. Les livres en question étaient si bien cachés que même Crowley ne se doutait pas de leur existence. Aziraphale avait passé bien des heures à parcourir ces pages interdites, savourant chaque mot comme Eve avait goûté chaque morceau du fruit défendu. Que cherchait-il à travers ces livres sur lequel son regard d'ange n'aurait jamais dû poser ? Sans doute un moyen de répondre à ses propres interrogations et à se libérer de ses ineffables désirs.


Aziraphale se rendit dans la pièce où il entreposait les éditions modernes que certains fournisseurs s'acharnaient encore à lui envoyer. Il les gardait dans de vieux cartons fermés qu'il n'ouvrait qu'à de rares occasions. Il n'allait tout de même pas céder l'une de ses précieuses éditions à Belinda ! Il adorait ses livres et il faudrait bien plus que la simple envie d'aider des mortels pour le forcer à se séparer d'un de ses exemplaires favoris ! Il s'agenouilla, ouvrit un carton et en tira un livre de poche : une édition de Raison et sentiments datant de 1995 et dont la couverture - une horreur selon ses critères -, représentait l'affiche de l'adaptation sortie cette année-là. Il ne put résister à l'envie de relire quelques lignes : : « Always resignation and acceptance. Always prudence and honour and duty. Elinor, where is your heart? ». Il avait eu l'occasion, une seule fois, d'entretenir une plaisante discussion avec Jane Austen. Ils avaient pris plaisir à échanger sur les inclinations qui s'opposent, bien souvent, à la raison. Il referma le roman et le serra contre sa poitrine, là où battait un organe certes inutile à son fonctionnement, mais qu'il avait désiré en tout point pareil à celui, bien vivant, des êtres humains, afin d'en ressentir tous les élans.


Vous devez sans doute vous demander si Je connaissais tous les secrets de ce cœur qui n'aurait jamais dû éprouver. Oui. Aziraphale était un livre plus facile à déchiffrer que Crowley, quoique plus imprévisible. Son cœur, alors qu'il n'en connaissait pas encore le mécanisme, avait battu pour la première fois lorsque ses yeux encore naissants s'étaient posés sur un ange à la tête remplie d'étoiles. Au fil de l'éternité, son cœur avait battu un peu plus à chaque fois, comme lors du Déluge lorsqu'il avait assisté au désolant spectacle des flots impitoyables noyant la Terre. Au bout de quarante jours et de quarante nuits d'angoisse, son cœur s'était de nouveau réveillé lorsque le démon se tenant à ses côtés lui avait assuré que l'humanité saurait se relever de ce cataclysme. Son cœur avait vibré à maintes reprises : pour une invention nouvelle, la découverte d'un nouvel auteur, la dégustation de mets inconnus... mais sans atteindre cependant les battements qu'il pouvait émettre lorsque « cette personne en particulier » le retrouvait à travers les âges. Son cœur s'était brisé aussi, la pire des sensations, et il avait passé des nuits et des jours à tenter d'en recoller les morceaux pour le faire fonctionner à nouveau. La blessure invisible avait été d'autant plus douloureuse qu'elle avait été précédée par un moment de pur bonheur. Aziraphale avait alors appris à ses dépens, ce que signifiait réellement la possession d'un cœur imitant celui des êtres humains : il en avait goûté les délices, il en avait découvert, suite à cette expérience, les fêlures.


Les battements de son cœur se ralentirent. Il secoua la tête, tentant de chasser les troubles pensées qui s'étaient emparées de lui. Cette liberté retrouvée avait un goût quelque peu amer car elle le confrontait à des sentiments qu'il avait si bien tus au cours des siècles. Il était bien plus facile de « nier » ce que l'on éprouvait en invoquant votre sens du devoir et des appartenances à des camps opposés. Il redoutait le jour où il ferait le pas de trop, celui qui l'entraînerait à se dévoiler et à reconnaître ses sentiments pour de bon.

Une sensation d'étouffement le contraignit à quitter la remise et pour échapper à ses tourments, il se força à sourire pour retrouver Belinda. Elle avait fini sa tasse de thé et caressait son chien endormi d'un air distrait. Aziraphale l'observa à la dérobée, ne comprenant pas ses craintes à propos de sa beauté disparue : il n'avait jamais trouvé les humains « laids » - après tout, n'étaient-ils pas façonnés à l'image du Tout-Puissant? -, et n'avait que faire de ces histoires d'âges ou d'apparences... Mensonges ! se mit à fredonner une petite voix insidieuse. Celle-ci se fit plus insistante, lui rappelant qu'une nuit, une certaine nuit, il avait laissé la « laideur » s'imposer à lui pour lui faire renoncer aux plaisirs qu'il venait à peine d'effleurer du bout des lèvres. Il chassa la petite voix et l'emprisonna dans les tréfonds de son esprit.


Il toussota pour marquer sa présence, Belinda lui jeta un regard par-dessus son épaule.

- Offrez-le à votre mari pour lui rappeler vos plus beaux souvenirs, dit-il en lui tendant le livre.

Elle s'en saisit, incrédule.

- Comment avez-vous su que je lisais cette édition lors de ma rencontre avec Gordon ?

- L'intuition du libraire, répondit-il avec un sourire.


Les souvenirs sont un bien précieux, n'est-ce pas, Aziraphale ? Être humain, céleste ou occulte, c'est tout ce qu'il vous reste quand un être que vous aimez en vient à vous quitter pour un temps ou pour l'éternité. Les souvenirs bons ou mauvais qui vous lient, vous séparent et façonnent vos existences. C'est bien triste de penser que certains êtres peuvent perdre le fil de leurs souvenirs pour s'enfoncer dans les limbes de leurs mémoires, oubliant jusqu'aux noms et visages des êtres chéris. La damnatio memoriae, Aziraphale, bien sûr que tu ne peux que te souvenir de ce mot terrible faisant trembler bien des anges. Le plus cruel des châtiments que J'ai pu inventer et dont, Je l'avoue, J'ai usé avec plaisir contre certains de Mes Déchus. Les voir être dévorés par les flammes de l'Enfer naissant n'avait pas suffi, leur arracher leurs ailes immaculées pour les teindre de la couleur des ténèbres non plus, mais leur ôter des souvenirs ou les modifier pour mieux les troubler, avaient quelque peu apaisé Ma juste colère. Je n'ai jamais prétendu être pétrie de clémence, cela n'est en réalité, qu'une invention humaine pour tenter de se rassurer sur ma prétendue Miséricorde. Comme vous, êtres nés pour pécher, Je suis dotée d'un cœur, aussi bien capable d'aimer que de haïr, c'est là l'honnête et terrible vérité.


- Merci, murmura Belinda en rangeant le livre dans son sac. Combien vous dois-je ?

- Rien du tout, je vous l'offre.


Elle le remercia avec chaleur. L'ange esquissa un sourire rendant justice à sa nature profonde : celle d'un être céleste intrinsèquement bon. Il la raccompagna à la porte d'entrée et la regarda du seuil de sa librairie. Il fut frappé par l'odeur indéfinissable flottant aux alentours. Au grand désespoir de Crowley, qui détestait la cannelle, Aziraphale dès la fin du mois de novembre, usait d'un miracle frivole pour saupoudrer sa rue d'une odeur de cannelle et de vanille. Il renifla, reconnut l'odeur du vin et celle, moins agréable, de la sueur. Il était en revanche incapable de nommer la troisième odeur. Pourtant, elle ne lui était pas totalement inconnue... D'un geste mécanique, comme poussé par une force invisible, il porta ses doigts à sa bouche et caressa sa lèvre supérieure. Il les fit glisser jusqu'à sa langue pour en tester la saveur. Il se rappela alors de cette « sensation » interdite et de la « faim » qui l'avaient saisi alors.


That certain night,

the night we met

There was magic abroad in the air

There were angels dancing at the Ritz

And a nightingale sang in Berkeley Square

I may be right, I may be wrong

But I'm perfectly willing to swear

That when you turned and smiled at me

A nightingale sang in Berkeley Square.


Aziraphale se retourna avec lenteur vers le gramophone qui venait de s'enclencher et qui, au lieu de diffuser le morceau de Mozart reposant sur son socle, jouait leur chanson. L'ange claqua des doigts et la voix de la chanteuse se tut mais le mal était fait et ces quelques paroles suffirent à raviver la douleur. Il porta la main à son cœur pas tout à fait réparé en vérité, et l'étreignit avec force, sentant le poids de la photographie à travers le tissu de son veston. Il ne put lutter davantage et tourna la tête vers le bâtiment d'en face où Nina s'activait en déplaçant quelques tables. Le temps suspendit sa course, le replongeant des années en arrière, lorsque le futur café n'était encore que la boutique de Mr. Molly, tailleur de son état. Il ferma les yeux et dut s'appuyer au chambranle de la porte pour ne pas fléchir sous le poids des images douces et douloureuses s'entrechoquant dans sa mémoire.

L'odeur profita de sa faiblesse pour s'infiltrer en lui, distillant son venin pernicieux à travers son enveloppe charnelle, réactivant le souvenir de la tentation, celle qu'il taisait depuis des années. Son cœur fissuré luttait, partagé entre l'envie et la culpabilité. L'envie de commettre à nouveau l'interdit auquel il avait succombé et qui avait failli le conduire à sa perte. L'odeur se nicha au creux de sa poitrine, répandant ses effluves diaboliques, faisant germer ce fruit interdit ne demandant qu'à croître...



Notes et autres blabas.

1. Le titre du chapitre est une référence au livre de Jane Austen et surtout à son adaptation datant de 1995 dans laquelle joue Emma Thompson, celle qui incarne la femme du personnage dont s'inspire Gordon dans le film Love Actually.

2. A propos, dans le film Love Actually, les deux personnages se nomment Harry et Karen. Dans la première ébauche de la fanfiction, ils portaient les mêmes prénoms, mais comme le prénom Karen est devenu synonyme d'une femme particulièrement désagréable, j'ai voulu le changer... et je suis tombée sur cette nouvelle de Neil Gaiman "Le mariage de Belinda et de Gordon" qui fait partie de son recueil "Miroir et fumée" dans laquelle un couple heureux, reçoit en cadeau de mariage, une lettre qu'ils vont relire au fil de leur existence car celle-ci raconte une existence parallèle dans laquelle leur mariage vole en éclats.

3. En ce qui concerne les paroles de la chanson ouvrant ce chapitre, c'est une référence au personnage de Karen dans Love Actually qui écoute cette chanteuse.


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