Get thee behind me, fool friend – 7 Sins Challenge

Chapitre 3 : L'Avarice - Innuendo

2994 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/02/2024 15:57

Cette fanfiction est une réponse au challenge "7 sins : les sept péchés capitaux" qui se déroule actuellement sur le forum de FFR

.

L'AVARICE

.

INNUENDO

.

Lorsqu'il pénétra ce matin-là dans la boutique, Crowley ne trouva pas Aziraphale en train de commander de « nouveaux » livres, assis à son secrétaire ; ou juché le dos bien droit sur l'un des nombreux sièges recouverts de peluche rouge ; ou calé dans une bergère capitonnée de cuir fauve ; ou adossé les jambes croisées à une bibliothèque aux étagères mises à rude épreuve par les empilements trop lourds de ses innombrables acquisitions. Certaines s'amassaient juste à côté à même le sol et il fallait de bons réflexes pour éviter de se prendre les bottes dedans. Non, Aziraphale était debout, un borsalino beige sur l'occiput, imper sur les épaules et en train de fourrager dans le porte-parapluie.

— Oh, Crowley ! Tu tombes à pic !

— Pour… ?

— Je pars en voyage !

— Pour… ?

— Tadfield ! Un enfant est né à nos bons amis Newton et Anathème et ils veulent que je sois là pour le baptême. En tant que parrain ! s'extasia-t-il d'un air réjoui. Tous nos amis seront là. La délicieuse Mme Tracy, le sergent Shadwell, Adam si ses parents l'autorisent… Est-ce que ce n'est pas merveilleux ? Je te laisse garder la boutique. Ne fais entrer personne. Ah et n'oublie pas de donner à manger aux souris au moins une fois par jour !

— Hein ? Attends, attends, attends, il y a des souris dans un endroit rempli de bouquins auxquels tu tiens comme à la prunelle de tes yeux ?! Je te rappelle que ça a déjà brûlé et qu'il y a une raison pour laquelle on appelle ça des nuisibles…

— Mais ce sont d'innocentes créatures de Dieu ! s'offusqua l'ange.

Crowley leva les yeux et les bras au ciel en tournoyant sur lui-même avant de commencer à arpenter nerveusement le tapis qui n'en demandait pas tant.

— Et puis… d'ailleurs, pourquoi un sac de voyage ? Tu as l'intention de rester combien de temps ?

— Je n'en ai aucune idée… C'est toi le spécialiste des naissances ! Raison pour laquelle j'ai tout prévu : quelques en-cas pour la route, de la myrrhe et de l'encens, un lange de lin et mon aube d'officiant bien sûr. Enfin… il faut que je me dépêche, le bus va arriver.

— « Quelques » en-cas ? remarqua Crowley avec un sourire moqueur en jetant un coup d'œil dans le sac en tapisserie. Au moins, c'est sûr que Famine reculera d'épouvante, il y en a pour un régiment…

— Si je parviens à force de persuasion à faire ralentir le chauffeur, le trajet peut durer deux bonnes heures et les passagers ne protesteront pas si je leur sers une petite collation ! Au revoir ! salua-t-il plein d'excitation.

— Mais… Aziraphale ! C'est ridicule ! En prenant la voiture, on peut y être moins d'une heure ! Quoi ? Qu'est-ce que c'est que cette tête coupable ? Je n'étais pas invité, c'est ça ?

L'ange parut se troubler en serrant son sac contre lui, avec le parapluie en équilibre posé au-dessus.

— Mais… si bien sûr. Sauf que j'ai pensé que tu refuserais… Et en plus, le baptistère est un sol consacré, je n'aurais pas voulu que tu te br…

— Évidemment que j'aurais refusé ! Mais par principe, j'aurais aimé que tu me poses la question. Et puis j'aurais pu rester dehors pendant le baptême…

— Crowley, le bus sera là dans un instant et si je le rate, le suivant en direction de l'Oxfordshire arrive abominablement tard. Tout va bien se passer.

— Laisse tomber ton foutu bus ! Eh bien, j'ai envie d'y aller, maintenant ! Là ! Alors arrête de te plaindre et mets tes affaires dans la voiture !

Aziraphale attendit d'avoir le dos tourné pour se permettre un petit sourire tandis qu'il franchissait la porte de son échoppe.

.°.

L'ange attendit que Crowley s'arrête à un feu de signalisation que, chose étonnante, il n'avait pas fait passer artificiellement au vert.

— Très bien, donc. Qu'as-tu prévu comme cadeau pour le nouveau-né ?

Le conducteur ne répondit pas et son passager jeta un regard de côté, trouvant que le silence depuis leur départ devenait un peu pesant. Ne sachant pas comment meubler la conversation, l'ange essaya un autre sujet.

— On dit qu'il ne faut pas s'aventurer sur la M25. Peut-être peux-tu prendre une autre sortie ? Il y a des clients du petit café, celui qui vient d'ouvrir, qui disent qu'on sait quand on y rentre mais pas forcément si on en sortira un jour. C'est pittoresque, non ?

— Oui, je suis au courant.[1] « Pittoresque » non, moi je dirais plutôt drôlement bien fichu, commenta-t-il d'un air toujours distrait, jusqu'à ce qu'il donne soudain un bruyant coup de klaxon à quelqu'un qui venait de lui faire une queue de poisson.

Il plissa ses yeux aux prunelles ophidiennes et avec un sourire inquiétant, claqua des doigts, ce qui fit exploser les quatre pneus de l'indélicat. Légèrement inquiet pour le conducteur de l'autre véhicule, l'ange le suivit des yeux tandis qu'ils le dépassaient et que l'homme s'escrimait à ouvrir sa porte, par malchance également coincée.

— Peut-être aurais-tu envie d'un petit peu de musique ? suggéra-t-il en espérant qu'elle adoucisse toujours les mœurs.

Crowley évita habilement un panier de courses renversé sur la chaussée, soit par la force d'une longue habitude, soit parce qu'il était très attentif mais refusait seulement de répondre.

— Crowley, est-ce que tu es contrarié pour tes plantes que tu as dû laisser seules ?

Il soupira pensivement.

— Nah. J'imagine qu'elles seront ravies et que ça leur fera des vacances. Je réfléchissais… A tout ce qui s'est passé là-bas sur le terrain d'aviation.

— Oh. Eh bien j'imagine qu'il vaut mieux penser à la joie que tout se soit bien terminé. Et concernant le cadeau, à quoi as-tu pensé ?

— Quel cadeau ?

— Eh bien… pour le bébé. C'est une charmante coutume.

— Je n'en ai pas. Je ferai apparaître un truc le moment venu. Ou je dirai que tes cadeaux sont de notre part à tous les deux. Qu'est-ce que ça fait ? Le môme est minuscule. Il ne s'en souviendra pas.

— Oh, Crowley, tu ne peux pas faire ça ! Il faut un vrai cadeau, trouvé dans une boutique.

— Franchement, le gamin sera trop petit pour ce qu'il y a dans la tienne.

Aziraphale sourit avec patience.

— Non, pas dans ma boutique, dans une boutique. On peut encore s'arrêter sur la route et chercher un petit présent. Cela n'a pas besoin d'être mirobolant, l'important c'est que tu l'aies choisi et acheté toi-même…

Le démon fit la moue en prenant la sortie pour la M40.

— Je ferai apparaître un truc. On ne s'arrête pas. Le trajet est assez long comme ça, répliqua-il d'un ton sec qui recroquevilla l'autre dans sa coquille.

Au bout d'un autre long moment de silence, il jeta un coup d'œil à son passager qui boudait en regardant obstinément par sa fenêtre.

— Ok, ok, s'exaspéra-t-il soudain. Je n'ai pas d'argent. Voilà ! A quoi veux-tu que cela me serve ? J'avais un appartement de fonction, les notes de frais partaient directement en Enfer, la Bentley roule sans essence, le frigo se remplissait tout seul, je dessaoule directement dans les bouteilles d'origine, si j'ai envie de changer de vêtements il me suffit de le souhaiter et si par extraordinaire j'avais besoin de quelque chose d'autre, je fais un miracle, ok ?

Aucune réponse ne fit écho à sa tirade énervée et ce fut sa culpabilité qui poussa Crowley à allumer la radio.

… show yourself, destroy our fears, release your mask!

Oh, yes, we'll keep on trying

Hey, tread that fine line

Yeah, we'll keep on trying

And whatever will be will be

Till the end of t…

Il coupa immédiatement l'appareil avec pour seul commentaire :

— C'est du bebop.[2]

.°.

Sous la tonnelle improvisée, dressée dans le jardin de la maisonnette des Pulcifer, Aziraphale était penché sur la bouille ronde du bébé et lui faisait des risettes en agitant ses doigts potelés pour lui arracher un sourire. Dans les bras de sa brune maman, il essayait de les attraper.

— Alors ? Je n'ai pas capté tout à l'heure, garçon ou fille ? s'intéressa le démon.

— Vous auriez dû entrer, regretta Newton, ça n'a pas duré très longtemps.

— Eh bien, j'attendais un coup de fil très important de mon patron et je ne voulais pas perturber la cérémonie. Oh, c'est une fille… Ne touche pas à mes lunettes, s'il te plait, j'ai mes yeux d'Halloween.

Anathème sourit en embrassant tendrement le petit crâne recouvert d'un duvet sombre.

— Mais c'est Halloween, souligna-t-elle. Elle aime seulement vos cheveux. Bénédicte Andromède Isabelle, dis bonjour à M. Crowley…[3]

— Terrence, corrigea l'intéressé d'un ton charmeur. Et Andromède est un excellent choix de prénom, si on évite la référence grecque.

— Nous avons hésité avec Stella.

— J'étions point bein certain qu'y faille l'appeler Jézabel ! Tenez, j'avions apporté une bonne boîte de lait concentré pour eul' tite fumelle…

Isabelle, rectifia Newton un peu plus fort. Oh, merci général Shadwell, on dirait qu'elle est à peine entamée ! Mais d'ici à ce qu'elle ait une plus robuste constitution, ma fille sera nourrie de façon plus… traditionnelle.

— Qu'entends-tu par-là, mon garçon ? J'avions pris c'teu lait toute ma vie et regarde ! dit-il en se tapant sur la poitrine. On n'a jamais vu Inquisiteur Général plus en forme !

— Mais vieux bêta, il veut dire le lait maternel. Regardez-moi ce petit ange ! roucoula Mme Tracy en grignotant un sandwich beurre-concombre-œufs de lump. Dommage que nous habitions si loin !

— Quoi ? se raidit Shadwell. A la mamelle ! Ces diableries tentatrices eud' feumelles ne devrieraient point perdurer.

— Général ? Shadwell, un poste s'est libéré ? Sans doute votre supérieur ne buvait-il pas de lait ? persifla Crowley. Vous avez tort de mépriser l'allaitement, le procédé est pourtant très économique, il n'exige pas de dépenses supplémentaires pour l'entretien de l'enfant…

— En plus, chuchota Newton en prenant son ancien patron par l'épaule pour l'écarter des autres invités, Anathème a certes renoncé à ses anciennes pratiques de sorcellerie pour m'épouser et revenir dans le droit chemin de Dieu, et je ne veux pas l'offenser… mais vous mieux que tout autre comprendrez que je suis obligé de vérifier…

— Vérifier ? Tu veux dire eul' nomb' eud' tétons ?

— Exactement. Très régulièrement, confirma Newton, pince-sans-rire.

Crowley laissa échapper un petit reniflement et le coup de coude que lui donna Aziraphale lui fit tousser un peu de champagne. Pour faire diversion, l'ange tendit son cadeau délicatement emballé, avec une courbette. Toujours prête à rendre service, Mme Tracy une nouvelle fois parée d'un pardessus à motifs radioactifs que le bébé suivait avec fascination dans ses mouvements, s'occupa de sortir les présents très odorants et le torchon fin.

— Oh, il ne fallait pas, rosit la jeune maman, qui cacha de son mieux sa perplexité. Il ne fallait vraiment pas.

— Alors, récapitula la Babylonienne fardée, moi, c'est fait M. Shadwell et M. Aziraphale, c'est fait ; et vous, M. Crowley ?

— Eh bien, Newton passe évidemment en premier… Je suis curieux de savoir ce qu'il a apporté pour le baptême…

— Que vous êtes spirituel ! gloussa-t-elle d'un rire fluté tout en se gagnant un regard dubitatif de l'intéressé. Il a fourni le bébé, et c'est déjà pas mal !

Crowley se dérida car il la trouvait bien maligne et leva haut sa coupe de champagne en la faisant tinter avec une petite cuiller.

— Et je propose qu'on porte un toast à cela !

— Oui ! Bien parlé, la ventouse sudiste ! J'trouvions que ça manquait un peu de toasts… Ven-touse. Qu'est qu'se passe ? J'arrivions point à l'dire !

Crowley soupçonna immédiatement Aziraphale d'avoir légèrement modifié l'acoustique du périmètre pour éviter les grossièretés, ce qui l'amusa. Toujours bon cœur, l'ange décida de l'aider à se dépêtrer de la situation mais non sans une petite vengeance de rien du tout.

— M. Crowley m'a confié tout à l'heure qu'il lui répugnait d'arriver les mains vides mais qu'il était plus judicieux d'offrir quelque chose aux heureux parents, n'est-ce pas mon cher ? Que diriez-vous d'une garde d'enfant expérimentée pour les fois où vous pourriez en avoir besoin ? Il est trop modeste pour le dire mais je vous assure qu'il a d'excellentes références et a déjà travaillé pour un sénateur américain.

— Vraiment ? s'étonna Mme Tracy, en lui tapant familièrement sur la manche de son éternelle veste noire. C'est adorable ! On n'imaginerait pas à vous voir comme cela que, sous vos airs de vieux célibataire endurci, vous aviez la fibre aussi maternelle ! Je le savais que vous étiez un cœur tendre sous cette carapace !

— Et il chante de délicieuses berceuses ! ajouta Aziraphale positivement rayonnant.

— Ven-touses ! rééssaya Shadwell qui se fit marcher sur le pied.

— Oh vous savez, s'étrangla la garde d'enfant malgré lui, on a tous fait du baby-sitting dans sa jeunesse. Mais c'est loin tout ça…

Puis, après une nouvelle gorgée descendue cul-sec, il se retourna et discrètement à l'oreille de son comparse, il promit à voix basse :

— Toi, tu me paieras ça ! Le faire parce que mon Seigneur l'exigeait, bon, mais ce coup en traître que tu me sors…

— Tu es parfaitement injuste ! Je te tire une épine du pied, je te montre sous un jour excellent pour t'éviter l'humiliation de passer pour totalement pingre, et voilà le résultat !

— Mais je ne suis pas « pingre » ! protesta-t-il entre ses dents à deux centimètres de son nez. J'ai fait une avance de ma poche et donné le peu que j'avais pour payer leur solde à Shadwell et Pulcifer. Et l'un des deux a dû être bien augmenté pour des raisons que tu peux deviner, souligna le démon furieux, en jetant son pouce au-dessus de son épaule en direction du poupon.

A l'angle du jardin, sous la tonnelle décorée de chapeaux pointus et de citrouilles en crépon voletant au vent d'automne, Anathème s'était isolée pour nourrir sa petite fille qui tétait goulument. Elle leva la tête avec étonnement face à leurs chuchotements un peu vifs.

— Fort bien. Mais qui a dit que je comptais te laisser sans assistance dans cette situation ? Je m'engage à m'occuper de tes plantes. Tu sais bien que j'ai la main verte, j'ai fait le jardinier assez longtemps.

— Merci bien, mais je m'occupe très bien de mes plantes tout seul ! Pourquoi ce n'est pas toi qui irais garder le bébé, moi j'ai déjà donné !

— Mais parce que moi, j'avais un cadeau, mon cher !

Le manteau à motifs orange de Mme Tracy, parfaitement en accord avec la décoration et les feuilles mortes où s'ébattait Toutou, lui fit comme une cape de super-héroïne entremetteuse quand elle courut se glisser entre eux, en les prenant chacun par un bras.

— Les garçons, les garçons, ne vous disputez pas ! C'est un jour de réjouissance ! Nous allons mettre un peu de musique pendant que la jeune maman couchera la petite Bénédicte. Le soir tombe et nous allons allumer les bougies que j'ai ramenées de mes séances du jeudi.[4] Vous dansez, n'est-ce pas ?

Le visage débonnaire d'Aziraphale se détendit soudain, illuminé par une joie non feinte. Il lui prit les mains.

— Si c'est une gavotte, je ne dirai pas non, accepta-t-il d'un petit air guilleret.

— Et vous, M. Crowley ?

— Oh, moi mon style est plus moderne, j'apprécie l'esthétique des nightclubs des années 70. Ou éventuellement, la pole dance autour d'une épingle…

— Vous êtes un petit coquin ! pouffa-t-elle.

— Et vous ma pécheresse préférée, rétorqua-t-il suavement en lui baisant la main. Venez me voir quand vous serez fatiguée des danses poussiéreuses, vous verrez que je ne suis pas avare de ma personne. D'ici là, je vais voir si la maman a besoin de quelque chose.

Mains dans les poches, il tourna les talons avec un sourire affable et un clin d'œil avant de s'éloigner de son pas traînant que plusieurs personnes suivirent avec des sentiments différents.

— Et vous, vous êtes un petit chanceux ! déclara-t-elle à l'ange. Vous êtes tellement bien assortis !

— Mais nous ne sommes pas ce que vous…

— Bien entendu, bien entendu, acquiesça Mme Tracy en lui tapotant la main.

.

.

.


Notes de l'auteur

Cette fanfiction reprend le prénom de "Terrence" qui figure dans le livre. Mais si vous voulez, vous pouvez le lire "Anthony".

[1] L'équivalent du périphérique londonien qui a la forme de la rune maléfique d'Odegra et fruit de ses œuvres. Je me demande s'il a fait quelque chose pour le périph parisien…

[2] C'était plutôt un extrait de la chanson « Innuendo » de Queen (figurant dans son tout dernier album avec le groupe). Mais compte tenu des gouts d'Aziraphale, le mensonge de Crowley peut passer, pour cette fois. La chanson le met mal à l'aise car certains couplets non cités lui parlent trop précisément.

[3] Dans une précédente fanfiction, j'ai donné le nom de « Bénédicte » à l'enfant d'Anathème pour changer des prénoms porte-poisse des deux côtés de son ascendance. Benedictus signifie « béni de Dieu ». Pour Andromède, c'est le nom d'une galaxie, ce qui plait sans doute beaucoup à Crowley étant donné son curriculum. Isabelle, c'était juste pour la blague.

[4] Les séances du jeudi sont celles dédiées au spiritisme. J'ignore si les autres séances de « relaxation intime », des autres jours de la semaine, nécessitaient aussi des bougies.

Laisser un commentaire ?